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Le marché mondial du carbone : la problématique de la mise en œuvre des projets du mécanisme pour un développement propre en Afrique sub-saharienne.

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par Esso-Sam AGRIGNAN
Université de Cocody d'Abidjan ( Côte d'Ivoire)/ Programme de formation en gestion de la politique économique - Diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS) :hautes études en gestion de la politique économique 2009
  

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1.1.3 Enjeux économiques du changement climatique

En dépit d'incertitudes persistantes, il apparaît que le réchauffement de la planète aura des impacts graves sur l'écologie, l'économie, le social et risquerait de saper les efforts réalisés par les Objectifs du Millénaire pour le Développement en Afrique. De nombreux systèmes de modélisation climatique ont permis de prévoir que les impacts du changement climatique n'affecteront pas toutes les régions de la planète au même degré. Précisément, ce sont les éléments de base de la vie (l'accès à l'eau, la production de vivres, la santé, l'utilisation des sols, le cadre de vie) qui seront particulièrement menacés.

1.1.3.1. Vulnérabilités et coûts socio-économiques du changement climatique en Afrique

Les pays en développement en particulier les pays les moins avancés(PMA)11(*) seront les premiers touchés et les plus durement affectés :

En premier lieu, le nombre important de vulnérabilités et de contraintes que l'Afrique rencontre par rapport aux pays développés : climat chaud, pauvreté extrême, faiblesse structurelle de leur économie et manque de capacités en terme de croissance et de développement, démographie galopante (figure n°1). Il va de soi que les dommages économiques de ce phénomène peuvent vraisemblablement être plus significatifs dans ces régions plus chaudes.

Figure 1 : La population de l'Afrique par rapport à la population mondiale

Source : `' le monde a 6 milliards `', ONU, 1999, Perspective Africaine 2002, Banque mondiale,2002 

La plupart des pays de l'Afrique subsaharienne ont une économie axée sur le secteur agricole qui est l'un des secteurs économiques le plus sensible aux variations climatiques. Une étude de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (ONUAA) publiée en 2000 sur l'impact du changement climatique futur sur l'agriculture montre combien les pays en développement seront touchés par l'augmentation des températures et comment l'Afrique sera affectée en fonction du changement climatique qu'elle pourra supporter. Le document référencé affirme tout d'abord qu'une augmentation modeste de 1 à 3,5°C serait néfaste .L'étude note ensuite que des zones actuellement marginales pour l'agriculture pourraient devenir non exploitables dans l'avenir12(*). Le tableau suivant montre l'impact de la variation de température sur l'agriculture en Afrique.

Tableau 2 : impacts de la variation de température sur l'agriculture en Afrique (milliards de dollars)

 

sensibilité pessimiste

sensibilité optimiste

Variation de température

1°C

2°C

3.5°C

1°C

2°C

3.5°C

Impact

- 23

-85

-165

16

-1

-30

Source: «Two essays on climate change and agriculture: A developing country perspective», ONUAA, 2000,

Pour plusieurs pays de l'Afrique, une étude de Mendelsohn et al, (2000) basée sur 14 modèles climatiques différents, donne les résultats du pourcentage du PIB représenté par le secteur agricole. Les impacts du changement climatique pour le continent africain pourraient s'élever à une perte potentielle de 25 milliards de dollars à 194 milliards de dollars par an, selon la sensibilité climatique utilisée. Plus de 47 % des revenus du continent pourrait être perdu en raison du réchauffement climatique.

En deuxième lieu, les PMA sont caractérisés par une extrême sensibilité aux chocs économiques extérieurs, aux catastrophes naturelles, aux épidémies, par un accès limité à l'éducation, à la santé et aux autres services sociaux, ainsi qu'aux infrastructures insuffisantes et par un faible accès technologique. Ce qui rend plus compliqué la prévention du risque, leur mise en oeuvre des mesures appropriées et leur capacité de réaction face aux adversités. La récurrence des sécheresses et des inondations est devenue si fréquente dans plusieurs régions du continent africain, qu'elle a affecté les populations de façon exponentielle, comme le montre le cas du Kenya (tableau 3)

Tableau 3 : nombre d'individus touchés par la sécheresse au Kenya, 1975-2006 (en million)

Années

1975

1977

1980

1984

1992

1995 -96

1999 -00

2004 -06

personnes affectées

0,016

0,020

0,040

0,2

1,5

1,4

4,4

3,5

Source: Oxfam International, Making the case: A national drought contingency fund for Kenya, Oxfam Briefing Paper, 2006, p.89

Sur le plan sanitaire, Les prévisions indiquent que le changement climatique et de petites modifications dans les températures et les précipitations engendreront des épidémies de paludisme en augmentant la population de moustiques. Or, Le continent africain reste le plus touché par le paludisme. En effet, 60 à 90 % des épisodes cliniques et des décès en Afrique dus au paludisme apparaissent au sud du Sahara, où plus d'un million d'enfants en meurent chaque année13(*). Des études ont d'autre part montré qu'en Afrique, le changement climatique pourrait affecter 21 millions de personnes supplémentaires (soit 67 millions) vers les années 208014(*). Le paludisme contribue par ailleurs à une diminution annuelle moyenne de la croissance économique de 1,3 % pour les pays africains les plus touchés, et une perte annuelle15(*)évaluée à 12 milliards de dollars pour le PIB du continent africain dans son ensemble.

En ce qui concerne les ressources en eau, il faut donc souligner que si l'Afrique ne parvient pas à s'adapter au changement climatique, elle sera le théâtre de tensions considérables, notamment à propos de l'eau et de la terre, qui pourraient engendrer des migrations massives  (refugiés climatiques ) et dégénérer en conflits violents. Le GIEC (2001) estime que d'ici à 2025, 9 pays, principalement en Afrique orientale et australe, feront face à une pénurie d'eau (moins de 1000 m3/personne/an) et 12 pays feront face au stress hydrique (1000 à 1700 m3/hab/an).

Au niveau des intérêts pour se fournir en eau, l'ampleur du réchauffement climatique pourrait créer de vives tensions et notamment des conflits dans des régions telles que l'Afrique occidentale, le bassin du Nil et l'Afrique de l'est. Cette situation limitera durement la production alimentaire, la protection de l'écosystème et le développement socio-économique.

Enfin, le faible niveau de revenu de ces pays les rend plus vulnérables et, en même temps, entrave leur capacité d'adaptation face au changement climatique. En Afrique subsaharienne, les revenus ne devraient augmenter que très lentement et le nombre de personnes vivant dans la pauvreté (moins de 1dollars / jour) devrait passer de 240 millions en 1990 à 345 millions en 2015, ce qui correspond à deux habitants de la région sur cinq (Van et al, 2004).

Dans le domaine de la croissance économique, le second rapport du GIEC16(*) estime à 1,5 à 2% du PIB mondial le coût des dommages liés à une augmentation de la température de 2,5°C. Ce coût atteindrait 1 à 1,5 % du PIB pour les pays développés, et, plus de 2 %pour les pays en développement. Le risque potentiel est donc assez considérable pour les pays de l'Afrique subsaharienne. Dans ces circonstances, pour les pays de l'Afrique, le changement climatique se traduira sûrement par des coûts excessifs.

* 11 Programme d'action nationaux d'adaptation PANA, UNITAR , juillet 2004 .Les PMA forment un groupe de 50 pays identifiés par les nations unies comme la fraction la plus pauvre et la plus vulnérable de la communauté internationale.www.unfcc.int/www.unitar.org.70% de ces pays se trouvent en Afrique subsaharienne.

* 12 ONUAA, "Two essays on climate change and agriculture : A developing country perspective", Economic and social development paper, n°145, Rome, 2000

* 13 OMS, Rapport sur la santé dans le monde : façonner l'avenir, Genève, 2003

* 14 Van Lieshout M., Kovats R.S., Livermore M.T.J. et Martens P., (2004), Climate change and malaria : analysis ofthe SRES climate and socio-economic scenarios, Global Environmental Change, n°14, pp.87-99, avril 2004.

* 15 Sachs J.D., Mcarthur J.W., Schmidt-Traub G., Kruk M., Bahadur C., Faye M. et McCord G., "Ending Africa'sPoverty Trap", Brookings Papers on Economic Activity, 2004, pp. 117-240.

* 16 GIEC, Second rapport d'évaluation, 1995.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway