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Une zone maraà®chère en crise au nord du Sénégal : le Gandiolais et le Toubé dans la communauté rurale de Gandon.

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par Papa Daouda DIOP
Université Gaston Berger de Saint- Louis Sénégal - Maà¯trise environnement 2005
  

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Conclusion de la première partie

Le Gandiolais est un écosystème spécifique constitué de dunes et de dépressions. Il bénéficie, sur le littoral, d'un micro climat influencé par l'alizé maritime. La zone est particulièrement caractérisée par ses conditions hydriques et édaphiques qui lui confèrent sa particularité maraîchère. Mais les remontées salines enregistrées depuis les années 1970, qui coïncident avec le début d'un cycle de sécheresse persistante, entraînent une dégradation progressive de l'environnement naturel et des activités économiques, particulièrement l'agriculture. Le Gandiolais et le Toubé, longtemps confrontés à d'énormes difficultés liés à ces contraintes physiques, souffrent aujourd'hui d'autres difficultés socio-économiques. Le maraîchage, principale activité agricole menacé par la dégradation des eaux et des terres, est de plus en plus confronté à un problème de débouchés pour l'écoulement de ses produits.

43

Deuxième partie

*******

Facteurs explicatifs de l'évolution et des

contraintes du système de productions

agricoles dans le Gandiolais et le Toubé

44

CHAPITRE I

Dynamique des systèmes de production dans le Gandiolais et le Toubé

1. Analyse de l'évolution de la production agricole

Cette analyse sera axée sur les pratiques culturales adoptées par les populations. Il s'agira de faire l'étude du foncier, les méthodes de fertilisation des terres et les systèmes d'irrigation adaptés aux conditions du milieu.

1.1. Le régime foncier

1.1.1. L'accès à la terre

Dans les Niayes, notamment dans la zone du Gandiolais, les terres sont régies par la loi 64-46 du 27 juin 1964 sur le domaine national. Conformément à la loi, le conseil rural demeure seul détenteur des compétences en matière d'affectation et de désaffectation foncières. Depuis l'entrée en vigueur de cette loi, les terres qui ne sont pas immatriculées sont placées sous la propriété de l'Etat. Cette loi stipule que « la terre ne peut être l'objet de droit de succession ». C'est ainsi que la plupart des terres de la communauté rurale de Gandon sont sous l'autorité étatique. Sur l'ensemble de la communauté rurale comme partout dans le pays, l'Etat a affirmé un droit de propriété ou de tutelle sur les ressources foncières ou sur une grande partie d'entre elles. Cette affirmation lui permet de se réclamer propriétaire des terres agricoles. Mais dans cette zone, cette loi trouve ses limites dans son application effective. Au niveau de la communauté rurale, l'attribution des terres se fait de façon arbitraire. La commission domaniale et la communauté rurale en général, regroupent pour l'essentiel des conseillers non alphabétisés. Sur les 32 conseillers que comptait la communauté rurale de Gandon avant l'année 2002, un seul avait le niveau universitaire et cinq avaient le niveau secondaire. Trois autres n'avaient subi que l'enseignement secondaire. Les 23 conseillers restant n'avaient aucune formation scolaire (cf. Tableau 7). Près de 88% des conseillers sont des Wolofs, 9% sont des Peuls et 3% des Sérères (secteur de Ndiawdoune). Les conseillers sont âgés entre 30 ans et 70 ans. Les 19% sont âgés de plus de 40 ans dont une femme.

45

Tableau 7 : Présentation des conseillers ruraux de la communauté rurale de Gandon

Nombre

Alphabétisés en :

Niveau d'étude

%

01

Français

universitaire

03

05

Français

secondaire

16

03

Français

C.E.P.E.16

09

09

Wolof

- - -

28

05

Pular

- - -

16

09

Non alphabétisés

- - -

28

Source : P.L.D de la communauté rurale de Gandon, 2001

Les conseillers qui s'occupent de la question foncière ont une connaissance limitée sur les responsabilités qui leur sont confiées. Depuis la mise en place du nouveau conseil rural en mai 2002, on assiste à une « ré-appropriation » des terres. Certaines familles se voient déposséder de leurs terres « héritées » ou qui leurs étaient attribuées par le conseil rural avant mai 2002, au profit d'une communauté étrangère à la localité. Les raisons avancées sont entre autre « tous les terrains non viabilisés, pendant quatre ans après leur attribution, doivent être dépossédés de leurs propriétaires et réaffectés à d'autres personnes»17. C'est ainsi que ceux qui se sentent menacés d'une probable désaffectation tentent de mettre en valeur leur parcelle en la clôturant avec des haies vives, une façon de la légitimer. En effet, plus de 80% des personnes enquêtés dans le Gandiolais estiment être les propriétaires des parcelles exploitées. De cette portion, 90% auraient acquis leur parcelle léguée par leurs grands parents ou arrières grands-parents (figure n°7). Les 10% restant l'auraient acquis par achat. La plupart de la population qui aurait acheté leur parcelle, affirme l'avoir revendu à des « étrangers »18. Des terrains de 400m2 (20m/20m) ont été revendus entre 150.000f et 400.000f19.

16 Certificat d'Etude Primaire Elémentaire

17 Entretien du 17 mars 2005 à Gandon avec Assane Wade, conseiller rural, chargée de la question foncière au niveau de la communauté rurale.

18 En fait, des personnes qui ne sont pas originaires de la communauté rurale de Gandon. La plupart viennent de la ville de Saint Louis.

19 Entretien avec quelques vendeurs de terrains à Ngaye Ngaye, le 25 août 2004.

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Figure n°7 : Occupation traditionnelle des terres de culture dans le Gandiolais et Toubé

 
 

parcelles héritées

parcelles achetées

90%

 

Source : enquêtes personnelles 2004

Sur ces terres, on rencontre également des exploitants qui viennent d'autres secteurs et à qui, on a prêté ou loué une parcelle à cultiver. Des pratiques de locations ou de ventes sont très fréquentes du fait du contexte économique et social de la population locale. Dans cette zone plus de 95% de la population vivent en dessous de leurs moyens. Ainsi, certains parents vendent une ou des parcelles appartenant à leurs fils ou neveux pour pouvoir survivre. Cette pratique est très fréquente dans le secteur de Toubé.

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