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Une zone maraà®chère en crise au nord du Sénégal : le Gandiolais et le Toubé dans la communauté rurale de Gandon.

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par Papa Daouda DIOP
Université Gaston Berger de Saint- Louis Sénégal - Maà¯trise environnement 2005
  

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2.2. Dynamiques induites dans le secteur agricole par les partenaires au développement

Le secteur agricole de la communauté rurale de Gandon a été régulièrement soutenu par des partenaires au développement, étatiques et O.N.G., ce qui explique l'existence de nombreuses structures d'intervention qui se sont succédées depuis les indépendances. Mais les revenus tirés de l'agriculture n'ont pas permis à cette partie de la région de Saint Louis de satisfaire son autosuffisance alimentaire. Dans le Gandiolais et le Toubé, ces interventions se sont le plus souvent soldées par des échecs. Dans cette partie, les analyses porteront sur les différentes réalisations et les causes de certains échecs.

2.2.1. L'apport des partenaires au développement dans le secteur agricole

L'ISRA et l'IRA ont pendant longtemps marqué leur présence dans la communauté rurale de Gandon. Cette présence a été déterminante dans la formation des agriculteurs, pour certaines de ces structures comme l'IRA, à travers le lancement des campagnes de vulgarisation. C'est dans cette campagne de vulgarisation que « des variétés plus productives et adaptées de tomate, oignon ont été proposées aux horticulteurs Gandiolais et que l'utilisation de la fumure a été rationalisée » (IRA, 2003 : 34). Dans cette campagne de vulgarisation et de

35 Programmes sportifs et culturels de vacances

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formation, plusieurs thèmes ont été diffusés dans plusieurs villages du Gandiolais et Toubé. Parmi ceux-ci, il y a l'utilisation du compostage et de la matière organique, le respect du calendrier et des itinéraires techniques pour une production de qualité, l'amendement des sols.

Le CECI (Centre canadien d'Etude et de Coopération Internationale) développait jusqu'à la fin des années 1993, un programme d'appui aux producteurs Gandiolais. Ce programme ayant pour objectif la maîtrise de la filière d'oignon depuis la production jusqu'à la commercialisation, s'articulait autour des volets suivants :

- le volet formation et développement ;

- le volet crédit et épargne ;

- le volet « appui technique » qui s'occupait de l'amélioration de la qualité des semences et des conditions de production ;

- et le volet commercialisation.

A partir de 1989, le CECI ayant constaté les contres performances des producteurs liées à la fragilité de la nappe et de la dégradation des terres agricoles, avait déterminé des stratégies et des modalités de gestion des ressources disponibles en eau douce. Reconnaissant que toute tentative d'aménagement dans la zone du Gandiolais et de Toubé requiert des connaissances appropriées, le CECI avait défini trois zones distinctes de maraîchage36 (cf. carte 6).

- la partie centrale du Toubé , notamment les villages de Ndiakhère, Gueumbeul, Keur Bernard, et la partie Nord-Ouest du secteur de Gandiol (Tassinère, Ndiébène Gandiol et Ndiol) considérées comme une zone à risque, dont l'exploitation agricole, le maraîchage notamment, présente des désavantages pour l'environnement et pour le producteur ;

- la partie situé Nord-est (Ndièbène Toubé Peul, Ngaye Ngaye, Keur Martin, Gandon jusqu'au Nord de Diama Thiaguel), qui forme un secteur potentiel mais avec quelques contraintes techniques liées à la profondeur de la nappe ;

- enfin la partie Sud du Gandiolais, du Nord-est de Toug Peul jusqu'à Lahlar en passant par Mouit et Mboumbaye, où la production est sans grand risque.

Pour cette étude, le CECI avait l'objectif d'orienter les producteurs pour une meilleure gestion de leur production agricole. Mais à partir de 1993, il suspend ses interventions à cause de la remontée du sel en surface.

Entre 1982 et 1990, la CARITAS a effectué plusieurs réalisations dans la communauté rurale de Gandon. Durant ses premières années, la CARITAS a soutenu en semences, intrants, fonçage de puits, beaucoup d'agriculteurs.

36 Entretien du 26 mai 2004 avec Saër Thiam à la Division Régionale pour le Développement Rural (D.R.D.R.) de Saint Louis.

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Avec la création d'un centre de formation et de production agricole, l'organisation humanitaire compte aujourd'hui à son actif le fonçage de près de 2.000 puits dans l'ensemble de la communauté rurale pour le maraîchage. Dans le Gandiolais et le Toubé, la CARITAS a assisté plus de 100 producteurs dans l'approvisionnement en intrants, la formation de jeunes agriculteurs, la création de fédérations de G.I.E., de groupements de promotion économique, social et culturel aux techniques de l'exploitation agricole (enquêtes personnelles 2004). Elle a également offert des sessions de formation en technique de conduite d'une pépinière et une session de formation sur les techniques de production animale et avicole (CARITAS, 2004 : 1). Durant une vingtaine d'années, la CARITAS a soutenu les producteurs du Gandiolais dans des actions de fonçage de puits, l'approvisionnement en intrants, création des Organisations Communautaires de Base (O.C.B.) et des Groupements de Production Féminin (G.P.F.). Depuis 1998, les actions de la CARITAS se sont réduites aujourd'hui à la formation et au suivi avec un nombre restreint de villages. Dans la nouvelle démarche qu'elle entend adopter, l'organisation compte soutenir les populations mais avec un modeste apport de celles-ci dans les financements.

PLAN Sénégal intervient dans cette zone depuis 1990. Ces objectifs sont identiques à celles de la CARITAS, mais ils s'étendent sur d'autres actions comme la création de boutiques communautaires, l'alphabétisation de masse avec comme thème l'initiation aux langues locales (Wolof et Pular). Le PLAN contribue également dans l'approvisionnement en denrées de première nécessité, l'organisation et l'encadrement des paysans par la création des G.I.E. Toujours parmi ses réalisations, le PLAN appuie les paysans dans le creusement de puits et l'équipement des salles de classes qu'il a lui même construit au niveau des villages, mais aussi dans le volet crédit/semences et crédit/épargne, la mise en place de banque d'intrants et la formation d'agents de santé communautaire (enquêtes personnelles 2004).

Le PNIR, programme financé par la banque mondiale, appuie les collectivités locales dans la politique de décentralisation. Basé sur une démarche participative, il vise à réduire la pauvreté rurale et à améliorer les conditions de vie des populations par l'accès aux services sociaux de base. Le PNIR travaille actuellement avec 2 mutuelles dans la communauté rurale de Gandon (Rao et Mboumbaye). Il les appuie dans l'achat d'équipements, d'intrants et la vente de pépinière. Les efforts déployés par le gouvernement du Sénégal, par l'entremise du PNIR, ont permis à ce dernier de financer les travaux de construction du poste de santé de Gandon et son équipement. Il compte également à son actif la réhabilitation des pistes de production qui permettent de rallier à partir de la route nationale les villages de Leybar, de Ndiébène Toubé Wolof, de Ndiakhère, Tassinère, Mouit. Avec l'appui du PNIR, l'Etat a réalisé un projet

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d'adduction d'eau au collège de Gandon, à l'école de Mouit et des micro projets (pour un coût global de 20 millions) qui permettront à certains G.I.E. de la communauté rurale de Gandon de mener des activités génératrices de revenus37.

L'ANCAR, société anonyme à participation publique majoritaire, cherche à renforcer les capacités des O.P. et à impliquer les producteurs dans le processus d'élaboration et de mise en oeuvre du conseil agricole et rural. Son objectif est de « faire du secteur rural le levier de l'économie »38. Ses réalisations au niveau de la communauté rurale portent sur des enseignements sur les techniques d'élaboration d'une fiche de projet et sur les techniques de transformations et de conservation des produits locaux, le suivi des activités lancées par l'agence d'exécution technique. Tous ceux-ci devraient aboutir à l'accroissement de la productivité du secteur agricole et des autres secteurs de développement. Aujourd'hui, l'ANCAR poursuit sa mission selon une nouvelle approche basée sur le partenariat avec les principaux acteurs. Elle peut traiter directement ses projets avec les mutuelles ou organisations juridiquement reconnues. Plus d'une centaine de projets sont en cours d'exécution avec les O.P. de la communauté rurale de Gandon, particulièrement les G.P.F.

Malgré le nombre important de structures qui sont intervenues dans la communauté rurale de Gandon et la diversité de leurs actions, les contraintes demeurent toujours.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus