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Une zone maraà®chère en crise au nord du Sénégal : le Gandiolais et le Toubé dans la communauté rurale de Gandon.

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par Papa Daouda DIOP
Université Gaston Berger de Saint- Louis Sénégal - Maà¯trise environnement 2005
  

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1.2. Contraintes relatives à la main-d'oeuvre

Partout dans le Gandiolais, la réduction du temps de jachère a lourdement affecté les sols. Celle-ci se traduit par la baisse de la teneur en matière organique, la dégradation de la structure des sols, l'appauvrissement minéral les rendant moins productifs et plus vulnérables à l'action érosive des vents. Aspirant à de meilleures conditions de vie, les jeunes, qui composent l'essentiel de la force active, se dirigent vers les grandes villes. A cette situation d'exode rural, s'ajoute la division des familles après le mariage des adultes.

Ainsi, pour compenser leur manque en main-d'oeuvre, les maraîchers font appel aux saisonniers. C'est une main-d'oeuvre allochtone non qualifiée. Malgré la prépondérance remarquée des temporaires dans le Gandiolais, ces sourgha commencent ces derniers temps à orienter de plus en plus leur séjour vers d'autres secteurs maraîchers dont les conditions d'emploi (la prise en charge et le système de partage) seront beaucoup plus favorables. Parmi les zones ciblées, il y a le secteur de Potou, Bango, Rao, Sakal et le lac de Guiers. Quelques raisons qui pourraient expliquer ce choix de destination ont été avancées par les sourgha rencontrés à Mouit, Dégou Niayes, Mboumbaye et Lahlar. Selon ces sourgha, dans les secteurs de Potou et de Sakal, par exemple, les conditions de vie sont meilleures qu'à Gandiol. Dans ces secteurs, en dehors des engagements préalables (le partage et la prise en charge), le repas est mieux servi qualitativement et quantitativement. Le sourgha bénéficie également d'un hébergement chez son associé. Alors qu'à Gandiol, l'hébergement chez l'employeur n'est pas partout assuré (cf. photos 14 et 15).

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1.3. Contraintes relatives aux intrants et aux crédits

En raison de la cherté des produits chimiques, les maraîchers du Gandiolais prennent le risque d'utiliser n'importe quel type d'engrais mis à leur disposition. Le plus souvent, ce sont des engrais non adaptées aux exigences du milieu ou de la variété cultivée. Il en résulte une détérioration de la qualité des produits récoltés et une mévente sur les marchés de la ville. Par exemple, les oignons appelés « gagne mbaye » ne supportent pas les opérations de grande mobilité. Ils sont gorgés d'eau et pourrissent vite en quelques jours (cf. photo 24).

Photo 24 : La pourriture, première cause de la mévente des oignons

Cliché : P. THIAM, mars 2005 à Mouit Gandiol

Quelques oignons pourris déterrés des plantations par le sourgha en mars 2005. Le produit était en abondance sur
le marché et le producteur, explique son employé, avait choisi d'attendre quelques semaines, le temps que les prix
montent. Le mois de mars correspond à une période où la première récolte est déjà prête. La variété « gagne
mbaye » très fragile, ne pouvant pas résister la chaleur, la pourriture s'ensuit.

Ils sont cultivés en saison froide entre novembre/décembre et février. Ainsi, après la première semaine qui suit la récolte entre février et mars, les producteurs sont obligés de les vendre à bas prix (120f en mars 2005) aux premiers commerçants qui se présentent devant eux. Les bana-banas, premiers clients qui interviennent dans la zone, sont conscients de ce fait. Dès la récolte de cette variété, ils fixent leur prix aux producteurs. Là où les maraîchers demandent 170 francs le kg, ils leurs proposent 100, 110 ou au maximum 120 francs. Ceux-ci, au bout d'une semaine, ne pouvant plus tenir, préfèrent la vente à perte que le pourrissement. En une semaine donc, le prix d'un kg d'oignon blanc peut basculer jusqu'à 70 ou 75 francs. Dès le mois de juin, après la récolte de la seconde saison d'oignon, les maraîchers peuvent vendre leur produit jusqu'à 250 voir 300 francs le kg.

Les semences recherchées par les maraîchers ne sont pas toujours disponibles au moment voulu. Très souvent, le paysan est obligé de se contenter de ses propres semences qu'il

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a laissées fleurir dans sa parcelle maraîchère. Cette pratique affaiblit la graine et rend les produits de la prochaine récolte fragile.

L'utilisation excessive des engrais procure des rendements élevés, mais à long terme, elle baisse la fertilité des sols. L'engrais chimique est utilisé une fois pour les pépinières et chaque semaine pendant un mois 15 jours après les semis (enquêtes personnelles 2004). Le surplus d'engrais sur les terres de cultures fragilise la structure du sol qui devient de plus en plus sensible à l'érosion pluviale : l'eau, au lieu de s'infiltrer dans le sol, ruisselle et emporte sur son passage tous les éléments nutritifs. Quant à la fumure organique, elle est utilisée avant ou au début des pépinières. Elle est déposée en surface (cf. photo 6). Ce dépôt de fumier en surface engendre une perte d'azote dans l'air, sous le soleil et une brûlure du feuillage des plantes. Le milieu se dégrade ainsi et progressivement, perd ses aptitudes écologiques.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille