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Demain, tous développeurs?

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par Romain GODARD
Ecole Sciences-U Lyon - Master 2012
  

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II. Etat de l'art

Dans cette partie, nous allons passer en revue tout ce qui va nous permettre de développer un programme (ou un site web) sans écrire une seule ligne de code. Comme expliquer dans la problématique je distinguerai bien le logiciel, le site web et la base de données.

1. Le logiciel

Le logiciel contrôle le monde, il est présent absolument partout : processus métiers (administrative etc.), gouvernement, l'industrie (Usines, chaines de fabrication), transports, défense, finance, santé, édition, médias, nouvelles technologies du web, commerce électronique, et bien plus encore.

Le logiciel a des enjeux aussi bien politiques qu'économiques, d'autant plus que si un problème survient à cause d'un logiciel les conséquences peuvent être très lourdes :

· Therac 25, de 1985 à 1987 : 6 patients irradiés, 2 morts

· Ariane 5 vol 88/501, en 1996 : le vol est détruit au bout de 37 secondes et a coûté 850 millions de dollars

· Mars Climate Orbiter & Mars Polar Lander sont détruits en 1999

· Le projet d'informatisation de la bourse de Londres a été abandonné au bout de 4 ans et a coûté 100 millions de livres

Figure 3 : Constat des projets en Génie Logiciel

Figure 4 : Evolution de ces chiffres

The Standish Group montre qu'en 2009 seulement 32% des projets en génie logiciel respectent toutes les spécifications prévues au départ et que 24% ne voient pas la fin. Bien que le taux de succès reste en constante hausse, le taux d'échec est quant à lui aléatoire :

Aujourd'hui les logiciels sont de plus en plus complexes car ils ont plusieurs préoccupations, points de vue et aspects. Ces points de vues sont noyés dans le code, il est donc impossible de les isoler. Les applications sont également de plus en plus larges et le nombre de lignes de code ne cesse d'augmenter, selon Wikipédia et Source Line Of Code (SLOC) Windows XP c'est 40 millions de lignes de codes, ceci complique grandement la communication ente les différents intervenants.

Figure 5 : Evolution du nombre de lignes de code

Le logiciel c'est également des besoins qui évoluent en cours de route, on a donc des besoins de variabilité. Pour répondre à ces problématiques et à l'évolution permanente des technologies, il est apparu, entre autres, l'ingénierie dirigée par les modèles.

A. Ingénierie Dirigée par les Modèles (IDM ou MDE) MDE : Model-Driven Engineering

L'Ingénierie Dirigée par les Modèles (IDM) est une méthodologie/vision de développement de logiciels qui met l'accent sur la création de modèles (ou l'abstraction) plus proche du concept du domaine concerné plutôt qu'orienté informatique ou algorithmique.

Un paradigme de modélisation pour IDM est considéré comme efficace si ses modèles ont un sens par rapport au point de vue de l'utilisateur et peut servir de base pour l'implémentation de systèmes.

Les principes de l'IDM :


· P1 : «Models as first class entities»


· P2 : Montée en abstraction


· P3 : Séparation des préoccupations


· P4 : Modèles productifs (Vs. Contemplatifs)

P1 : Les modèles comme des entités de première classe

Avec l'IDM on veut passer du "tout objet" au "tout modèle", c'est-à-dire modéliser au lieu de coder. Il y a un changement d'état d'esprit : on était dans le "coder une fois, lancer partout" désormais on veut "modéliser une fois, générer partout".

Le modèle objet a atteint ses limites, les concepts objets sont plus proches de l'implémentation que du domaine métier (Gabriel, 2002) et (Nierstrasz, 2010).

Avec le concept de l'objet il est difficile de raisonner et de communiquer (code) car les aspects qu'ils soient fonctionnels ou pas sont noyés dans des lignes de codes. Le défi est donc de s'orienter vers une expertise métier et avoir un bon langage de modélisation.

La définition d'un modèle : "A Model represents reality for the given purpose ; the model is an abstraction of

reality in the sense that it cannot represent all aspects of reality. This allows us to deal with the world in a simplified manner, avoiding the complexity,danger and irreversibility of reality" (Rothenber, 1989)

Traduction : un modèle représente une réalité pour un sujet donné. Le modèle est une abstraction de la réalité dans le sens où il ne peut pas représenter tous les aspects de la réalité. Cela nous permet de traiter le problème de manière simplifiée en évitant la complexité, les dangers et l'irréversibilité de la réalité.

La définition de la modélisation : "in the broadest sense, is the cost-effective use of something in place of something else for some cognitive purpose. It allows us to use something that is simpler, safer or cheaper than reality instead of reality for some purpose" - (Rothenber, 1989)

Traduction : au sens large, c'est l'utilisation rentable de quelque chose à la place d'une autre dans un but cognitif. Elle nous permet d'utiliser quelque chose qui est plus simple, plus sûre ou moins chère que de la réalité.

Il faut cependant faire attention au débat qui dit que l'abstraction est la même chose que la simplification car ce n'est pas le cas. En effet, la modélisation simplifie la compréhension et la communication autour du problème mais elle ne simplifie pas le problème lui-même.

Figure 6 : Un exemple de modèle, la pipe selon Magritte

Pour être productifs, les modèles doivent être utilisés par des machines, on a donc besoin d'un langage précis pour les définir, on appelle ceci Méta-Modèle.

D'après l'OMG (Object Management Group. : Association de professionnels de l'informatique orientée objet ayant défini la norme Corba, ainsi que l' OMA 1(*)et les ORB2(*)) a "metamodel is a model that defines the language for expressing a model". Traduction : un Méta-Modèle est un modèle qui définit un langage pour définir un modèle.

Pour Seidewitz, a «metamodel makes statements about what can be expressed in the valid models of a certain modeling language». Traduction : un méta-modèle fait des déclarations sur ce qui peut être exprimé en modèles valides de certains langages de modélisation.

La relation entre un modèle et son méta-modèle est une relation "conforme à". Un modèle est conforme à son méta-modèle si les éléments et les relations entre ces éléments sont définis dans le méta modèle

Conforme à

Représente

Méta-modèle

Modèle

Système

Figure 7 : Un exemple de méta-modèle

Les langages utilisés pour exprimer les méta-modèles ont eux-mêmes un modèle qu'on appelle méta-méta-modèle et qui se trouve être traditionnellement auto-descriptif. C'est en particulier le cas pour MDA (voir plus loin). Un méta-modèle réflexif est exprimé dans le même langage de modélisation qu'il décrit. Les principaux langages de méta-modélisation existants sont MOF (pour Meta-Objet Facilities), EMOF (pour Essential MOF), CMOF (pour Complete MOF) et ECore défini par IBM et utilisé dans le framework de modélisation d'Eclipse EMF (Eclipse Modeling Framework).

La spécification de MOF adopte une architecture de méta-modélisations à quatre couches :

M0 : Ce niveau représente le système réel à modéliser.

Exemple : Jeu d'échecs dans la figure ci après.

M1 : Ce niveau est composé du modèle représentant le système réel à modéliser.

Exemple : modèle de jeu d'échecs via un DSL (Domain Specific Langage)

M2 : Dans ce niveau on trouve le méta-modèle décrivant le langage de modélisation.

Exemple : méta-modèle du DSL de jeu d'échecs.

M3 : Un niveau qui comporte le méta-méta-modèle décrivant le langage de méta-modélisation.

Exemple : Ecore, MOF.

Figure 8 : Une architecture à 4 niveaux

On retrouve ces couches dans la figure 9, qui illustre un système de jeu d'échec. L'échiquier est situé au niveau M0, chaque élément de ce système est modélisé au niveau M1. Dans ce niveau on retrouve le modèle qui représente l'échiquier, les pièces sont modélisées par une classe nommée pièce et qui a certains attributs décrivant la pièce, même chose pour le plateau et les cases. Ensuite on retrouve le méta-modèle au niveau M2, ce dernier représente le langage de modélisation et il est conforme à un méta-méta-modèle. Ce méta-méta-modèle est situé dans le niveau M3, il est conforme à lui-même et représente le langage de méta-modélisation.

Figure 9 : Niveaux de modélisation, exemple du jeu d'échec

P2 : Abstraction

L'abstraction c'est ignorer les détails insignifiants et ressortir des détails les plus importants. Pour rappel l'importance c'est décider de ce qui est signifiant et de ce qui ne l'est pas, cela dépend directement de l'utilisation visée du modèle. Pour le Larousse l'abstraction c'est l' "Opération intellectuelle qui consiste à isoler par la pensée l'un des caractères de quelque chose et à le considérer indépendamment des autres caractères de l'objet."

Les modèles permettent de s'abstraire de certains détails qui ne sont pas indispensables pour comprendre le système selon un point de vue donné. Pour rappel le but du génie logiciel c'est l'amélioration de la productivité via l'augmentation du niveau d'abstraction.

Les langages de 3ème génération ( Fortran, COBOL, Simula, APL, etc.) ont amélioré la productivité du développeur par 450% (Jones, 2006), alors que l'introduction des langages orientés objets n'ont pas fait autant. Par exemple Java est 20% plus productif que le BASIC. Les langages de programmation arrivent aujourd'hui à leur limite en terme d'abstraction. Ainsi le défi c'est d'assurer la transformation/transition vers le niveau le plus bas et de choisir le bon niveau d'abstraction.

P3 : Séparation des préoccupations

La séparation des préoccupations est indispensable dans le cas d'applications complexes. Plusieurs aspects et/ou points de vue signifient que nous avons plusieurs métiers (sécurité, communication, GUI, QoS,..), mais un point de vue concerne un modèle.

Figure 10 : Plusieurs vues sur un même modèle

Chaque vue peut être exprimée en utilisant un langage de modélisation différent. Il y a du coup plusieurs intervenants dans la boucle. Le défis de l'IDM est d'intégrer des vues et d'assurer une cohérence entre ces vues.

Vue plan

Vue satellite

Vue trafic

Un autre niveau d'abstraction

Street view

Figure 11 : Abstraction et séparation des préoccupations, l'exemple de Google Maps


· P4 : Modèle productifs

La modélisation reste un investissement qu'il faudra rentabiliser. On se dirige vers de plus en plus de code généré automatiquement à partir des modèles.

Les défis des modèles productifs consistent en des langages de modélisation proche du métier et précis, des générateurs de code fiable, intégration du code généré à partir de plusieurs vues vers un seul système, génération du comportement, définition de la chaine de transformation (raffinement) modèle vers code.

Les promesses de l'IDM sont donc :

· Gérer la complexité : les applications sont de plus en plus énormes (Windows 2000 c'est 40 millions de lignes de code) et ne peuvent pas être gérées par un seul développeur.

· Meilleure communication : le code n'est pas toujours compréhensible pour les développeurs qui ne l'ont pas produits, on peut difficilement communiquer avec du code. Comme il y a souvent plusieurs dizaines de personnes sur un projet cela permet d'avoir un langage commun et universel (monde). Avec l'apparition de nouvelles façons de travailler (outsourcing, sous-traitance,...) la communication y apparait comme très importante.

· Pérenniser un savoir-faire : de part la durée de certains projets. Les projets peuvent durer plusieurs années donc ce ne sont pas toujours les mêmes personnes qui travaillent dessus. Du coup il y a un besoin de capitaliser un savoir-faire indépendant du code et des technologies. On veut capturer le métier sans se soucier des détails techniques.

· Augmenter la productivité : On génère du code à partir de modèles et on maîtrise la variabilité c'est-à-dire que nous avons une vision ligne de produits où l'on veut un modèle générique pour un produit avec plusieurs variantes.

Exemple de NOKIA qui a vendu 1,1 milliard de téléphones portables avec des milliers de versions logiciels alors que le délai de mise sur le marché n'est que de 3 mois.

Ainsi se pose la question suivante : Quel langage utiliser pour modéliser, méta modéliser (créer de nouveaux langages) ? Pour cela nous allons voir deux approches :

· L'approche MDA : utilisation d'un ensemble de standards fournis par l'OMG3(*) i.e. MOF4(*), UML.

· L'approche DSML (Domain-Specific Modeling Languages)

* 1 Object Management Architecture: désigne une structure de management d'objets

* 2 Object Request Broke: s'apparente à une tuyauterie permettant les échanges de messages entre objet

* 3 Object Management Group : est une association américaine à but non lucratif créée en 1989 dont l'objectif est de standardiser et promouvoir le modèle objet sous toutes ses formes.

* 4 Meta-Object Facility : est un standard de l' Object Management Group s'intéressant à la représentation des méta modèles et leur manipulation. Le langage MOF s'auto-définit.

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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"