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Le développement de la micro assurance agricole.

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par Francis ZAMBO AMBO
Université Paris Dauphine - Master 2 assurance  2012
  

Disponible en mode multipage

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MASTER 218 : ASSURANCE ET GESTION DU RISQUE

Réflexion sur le développement de la micro assurance agricole

Francis Zambo-Zambo, Henri Bertrand, Marc de Taffanel, Stanislas Goirand

Mémoire réalisé sous la direction du professeur Didier Folus, enseignant à l'université Paris Dauphine

« Les assureurs supposent, à tort ou à raison, que les populations à faible revenu n'ont pas les moyens de s'assurer. Intéressant, quant on sait que lorsque l'assurance s'est diffusée à la fin du XIXe siècle, elle était vue comme un service financier pour les pauvres. Les riches n'avaient pas besoin de s'assurer puisqu'ils pouvaient s'auto assurer »

Craig Churchill

Sommaire

Introduction 4

I Présentation de la micro assurance 7

I.1 Qu'est-ce que la micro assurance? 7

I.2 La micro assurance agricole 9

I.2.a L'agriculture 9

I.2.b Les principaux risques rencontrés 10

I.2.c Aperçu de la micro assurance agricole dans le monde 11

II-Les freins au développement de la micro assurance agricole 12

II.1 Les facteurs pénalisant de l'industrie des assurances dans les pays en voie de développement : 13

II.1.a - La préexistence d'autres formes de solidarité. 13

II.1.b Le poids de la religion: la question de la compatibilité entre l'assurance et la religion reste d'actualité. 14

II.1.c Résistances rencontrées dans le marketing des produits d'assurance 14

II.2- Les freins spécifiques au développement de la micro assurance agricole 15

II.2.aCaractère incontrôlable des risques 15

II.2.b Risque de covariance important 16

II.2.c Le risque de fraude, l'anti sélection et l'alea moral 18

II.2.dDifficultés des régulateurs à définir une réglementation en matière de microassurance : le cas de la zone CIMA 18

III Quel avenir pour la micro assurance agricole 21

III.1 la mise en place d'une politique de soutien efficace. 21

III.1.a Au niveau macroéconomique. 21

III.1.b La formation des assureurs 21

III.2Freins à la pénétration de la micro assurance dans les marchés : ébauches de solutions 22

III.2.a Le marketing de proximité 22

III.2.b La micro assurance en complémentarité des formes de solidarité existantes 23

III.2.c L'adaptation face à la religion 24

III.3. La qualité des prestations comme moteur de développement 25

III.3.aEfficacité dans le processus d'indemnisation 25

III.3.bEfficacité dans les processus de conception et de souscription des contrats 26

III.4. Les réseaux de distribution 26

III.4.a Présentation des canaux de distribution les plus utilisés 26

III.4.b Les Institutions de Micro-finance comme canal de distribution efficace ? 26

III.5. La réduction des risques liés à l'exercice de l'activité de micro assurance agricole. 27

III.5.a La responsabilité des assurés 27

III.5.b le cas de l'assurance indicielle : est-ce une solution parfaite face aux risques liés à l'assurance agricole ? 28

Conclusion 30

Bibliographie 31

Introduction

Selon ses deux concepteurs David Dror et Christian Jacquier, la micro assurance a pour but de permettre aux populations dites pauvres de s'assurer. On retrouve ici le mot « micro » qui fait référence à des régimes plus petits que les régimes nationaux et veut donc donner un aspect de proximité. Le mot « assurance » désigne l'instrument économique qui permet de couvrir des personnes contre certains risques en contrepartie d'une prime d'assurance. Philippe Trainar qui est le directeur des affaires économiques et internationales en France donne la définition suivante : « elle regroupe un ensemble de mécanisme très pragmatiques qui sont destinés à fournir des solutions d'assurance à des populations pauvres qui ne trouvent pas de couverture auprès des compagnies classiques ». On comprend bien dans cette définition que le but est de proposer une assurance dont les primes payées par l'assuré seront très peu élevées par rapport à celles proposées par les compagnies d'assurance classiques.

Lorsque l'on a parlé pour la première fois de micro assurance il existait déjà dans les pays en voie de développement des assurances mais elles ne s'adressaient qu'à une part sélective de la population. Ces dernières proposaient des primes élevées et étaient souvent nationales et donc peu adaptées au besoin de la majeure partie de la population de ces pays. En effet, dans ces pays la plus grande partie de la population est dite pauvre et ne peut donc pas octroyée une part de son salaire à un produit qui peut ne pas lui servir.De plus les services d'assurance nationaux étaient basés dans les milieux urbains alors que la plus grande partie de la population est rurale. On voit donc que ces services n'étaient pas en adéquation avec la réalité de ces pays. C'est pourquoi il est logique qu'aujourd'hui la majeure partie des cotisations d'assurance soient prélevées dans les pays dits développés. Ces pays sont peu nombreux et ne sont pas les pays ayant une démographie très forte. Ils ne représentent donc qu'une faible proportion de la population mondiale. Le but de la micro assurance est donc d'ouvrir l'accès à l'assurance à une plus grande partie de la population. La micro assurance veut donc permettre la couverture de risques contre des primes faibles et ainsi permettre à la population qui n'avait pas d'assurance d'en obtenir une en se servant également de nouveaux modèles de distribution pour avoir accès aux personnes rurales.

La micro assurance a vu le jour lors de la conférence de Bamako en 1987. Les politiques de santé des pays en développement étaient alors mises en échec. Ces dernières étaient basées sur des soins gratuits et une couverture universelle alors qu'en réalité les soins n'étaient pas donnés à tout le monde avec la même qualité et n'étaient pas gratuits. L'Organisation mondiale de la Santé a donc décidé de changer de méthode et d'arrêter la gratuité des soins. Les Organisations Non Gouvernementales, les collectivités ou organisation locales vont donc devoir assumer la prise en charge de soins dans des centres de santé. Grâce à ces centres elles mutualisent et permettent de diminuer les couts et donc les prix. Cette mutualisation permet donc à des populations n'ayant pas beaucoup de moyen financier d'avoir accès aux soins. Bien que la micro assurance soit apparue par la santé aujourd'hui elle se développe et propose de nouveaux produits dans tous les secteurs de l'assurance.

Dans les pays en développement l'agriculture a une place importante. C'est l'un des piliers économiques de nombreux pays. La majeure partie de la population travaille dans ce domaine. Elle génère de nombreux bénéfices. Ils peuvent être économiques grâce à la vente des récoltes, sociaux par la baisse de la malnutrition et la hausse du niveau de vie des agriculteurs, environnementaux et culturels. La croissance agricole peut donc aider à réduire la pauvreté. Cependant ce secteur est risqué car les exploitants peuvent tout perdre en très peu de temps. La météo par exemple y est souvent difficile avec des probabilités de sécheresse ou de tempête qui peuvent être élevées dans certains pays où les conditions climatiques ne sont pas toujours propices à l'agriculture. Il est donc important de pouvoir permettre aux exploitants qu'il soit petit ou grand de s'assurer contre ces risques. C'est pourquoi la micro assurance a un rôle important à y jouer. Elle jouera donc également un rôle dans le développement de ce pays.

Cependant comme nous l'avons vu la micro assurance est un concept relativement nouveau et qui s'est développé par la santé et qui se développe peu à peu dans les autres secteurs. Ici nous allons nous intéresser principalement à l'agriculture qui est l'un des domaines les plus importants après la santé pour les populations dites pauvres surtout par le rôle économique qu'il a.

Nous pouvons donc poser la problématique suivante : Comment peut se développer la micro assurance agricole ?

Pour répondre à cette question nous allons développer trois parties. Dans un premier temps nous ferons une présentation plus précise de la micro assurance globale et agricole. A travers ce portrait nous remarquerons que c'est un système en plein essor mais qu'il existe de nombreux freins à ce développement c'est ce que nous étudierons dans une deuxième partie. Enfin nous verrons quel est l'avenir de la micro assurance et comment cette dernière peut se développer à l'avenir.

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I Présentation de la micro assurance

I.1 Qu'est-ce que la micro assurance?

Depuis belle lurette, les hommes sont plus ou moins averses aux risques. Ils cherchent donc à les réduire. Durant l'antiquité, on remarque qu'il existait des systèmes d'entraide qui peuvent ressembler à de l'assurance. C'est donc naturel que l'homme cherche à s'assurer. La micro assurance est un type d'assurance qui existe depuis l'initiative de Bamako en 1987. Comme sus-évoqué, cette initiative de Bamako avait pour principal objectif d'initier des réflexions sur la mise sur pied d'une politique santé efficace dans certains pays. Suite aux assises y afférentes, de nombreuses mutuelles de petites tailles avaient vu le jour par le biais des ONG ou des collectivités locales. Les besoins évoluant, il a fallu trouver d'autres systèmes capables de proposer de nouveaux produits, à des échelles beaucoup plus grandes (en terme de nombre de personnes). L'activité de micro assurance a évolué grâce à des exemples tels que le Delta Life.

Delta life, société d'assurance au Bangladesh en a été un précurseur en proposant une assurance mixte c'est-à-dire composée d'une assurance vie et une contre assurance décès. Il va développer deux produits : le GrameenBima et le GonoBima. Le premier s'adresse aux populations pauvres vivant en zones rurales mais exerçant une activité, alors que le second vise les populations vivant dans des bidonvilles. En contrepartie de cette assurance, des primes doivent être versées et sont comprises entre 0.50$ et 8.4$, proportionnellement aux sommes garanties. Cette société voulait donc toucher principalement les personnes rurales qui représentent 80 % de la population globale et ainsi, faire des économies d'échelle à terme. Delta life a aujourd'hui un portefeuille de plus d'un million de polices. Cette initiative a été une réussite qui a incité de nombreuses sociétés à présenter des opérations de micro assurance. Celle-ci s'est tout d'abord développée dans les régions suivantes du globe : l'Afrique, l'Asie et l'Amérique du Sud.

Actuellement, 90 % des cotisations d'assurance viennent de l'Europe, de l'Amérique du Nord et du Japon. Ces pays dont les populations représentent à peine 15 % de la population mondiale, sont les plus riches. C'est pourquoi il est souvent affirmé que l'assurance est un « bien supérieur ». Généralement, la consommation de ce bien est corrélée à l'enrichissement d'un pays. Lorsqu'un individu s'enrichit, il peut faire évoluer sa consommation de biens et augmenter ainsi sa qualité de vie. A partir d'un certain niveau de revenu, il est possible d'allouer une part de sa richesse à autre chose que les biens de première nécessité et donc de consommer de l'assurance. La part de la population mondiale n'ayant pas une couverture en assurance quelconque est estimée à près de 85 %. Les personnes concernées globalement se retrouvent dans tous les pays du monde. En effet que ce soit en Europe, en Amérique du Nord ou au Japon, une part de la population n'a pas la richesse suffisante pour s'assurer.

La micro assurance s'adresse aux personnes ayant des ressources limitées ne leur permettant pas de payer les primes dans le cadre des assurances classiques, que ces personnes appartiennent aux pays moins nantis ou non. La micro assurance et l'assurance classique se complètent donc.

La micro assurance en plus de proposer des prix faibles, commercialise des produits mieux adaptés aux populations ayant des ressources limitées. En effet, comme l'affirme Marc Nabeth dans son livre Micro assurance : défis, mise en place et commercialisation1(*), il existe une distorsion entre les garanties proposées par l'assureur et les attentes ou les besoins des clients potentiels.

Le monde de l'assurance dans les pays développés a connu de nombreux changements qui ont souvent été induits par les réseaux de distribution. La micro assurance doit donc trouver ses propres réseaux pour que ceux-ci soient acceptés et aisément utilisables par les populations cibles. D'autre part, les coûts d'implémentation desdits réseaux doivent être les plus optimaux possibles. C'est un point des plus importants car il faut permettre des économies d'échelles, l'objectif étant de compenser les frais de transactions qui sont très élevés par rapport aux cotisations des assurés. Pour pouvoir distribuer les produits de manière satisfaisante, les canaux de distribution gagneraient à s'inspirer ou tout au moins à ne pas être en inadéquation avec les usages et autres codifications caractéristiques des zones dans lesquelles les compagnies envisagent de proposer ses services.

La micro finance est le précurseur de la micro assurance. Elle est à l'origine de la création de nombreuses institutions et organisations en trente ans. En outre, elle a permis de sensibiliser les populations aux risques en les faisant épargner ou emprunter mais ces outils se sont avérés limités car ils ne permettent pas de couvrir les risques dépassant les montants épargnés ou empruntés par les différents ménages. C'est pourquoi les ménages ont besoin d'avoir accès à des produits d'assurance. Ceci permettrait que ces populations soient moins vulnérables et qu'elles acquièrent la sérénité (économique et psychologique) nécessaire à l'éclosion de leurs activités. Par ce biais et toute chose étant égale par ailleurs, l'Etat disposera d'un outil efficace de lutte contre la pauvreté. La demande de micro finance a été très forte dès la mise en place des points de commercialisation des produits y afférents (voir graphique de la page 30 de ce document). D'une part, les prestataires de ce domaine d'activités ont créé pour les populations cibles, les conditions de proximité nécessaires. D'autres parts, ils ont su adapter leurs produits aux besoins réels des populations qui n'avaient pas accès aux services financiers d'épargne ou de crédit.

La demande de micro assurance est liée à des données socio-économiques caractéristiques des populations pauvres. Il faut donc que l'offre soit basée sur le coût et l'efficacité des stratégies d'adaptation aux risques courants en considérant la confiance des intéressés dans les services informels ou dans ceux déjà mis en place. En effet, ces populations préfèrent avoir recours à l'épargne ou à des prêts d'urgence plutôt qu'à l'assurance car ces deux possibilités leur permettent de résoudre les problèmes de subsistance auxquels elles sont régulièrement confrontées. Seulement, l'épargne ou les prêts d'urgence ne peuvent pas couvrir les grandes dépenses, induites de la survenance de sinistres inattendus et/ou ayant une ampleur assez importante. Ces populations peuvent donc recourir à l'assurance pour se prémunir contre ce type de risques. La planification est un facteur qui influence la gestion des risques. En effet il faut soit recourir à de l'épargne, soit payer des primes pour pouvoir réagir en cas de sinistres. Il est donc utile d'avoir une vision à long terme. Seulement, la mise en pratique de cette planification n'est pas aisée car en plus de la volonté, il faut avoir la capacité de pouvoir se prémunir contre les risques. Cela dépend en grande partie du revenu si celui-ci est régulier ou non.

( http://www.fanaf.org/IMG/pdf/20091022-InterventionANTONY_Michael.pdf)2(*)

Ce graphique nous montre les parts de marché encore disponibles de la micro assurance. C'est pourquoi les « GROS » assureurs commencent à s'y intéresser depuis quelques années afin de capter cette part de marché. Dans la suite de cette partie, nous allons étudier comment les produits d'assurance vont être modifiés afin de pouvoir être proposés aux populations à faible revenu.

I.2 La micro assurance agricole

I.2.a L'agriculture3(*)

L`agriculture est l'un des principaux secteurs d'activités des pays en voie de développement dont des pans importants de l'économie relèvent des secteurs primaire et secondaire. Il convient toutefois de signaler que, son importance varie dans ces pays suivant qu'ils sont à forte vocation agricole ou pas. On distingue donc les pays à vocation agricole, les pays en mutation et les pays urbanisés. Le tableau ci-dessous donne la part moyenne de l'agriculture dans la production des richesses par type de pays ainsi que de multiples informations sur le monde rural.

La contribution de l'agriculture au développement est multidimensionnelle. En effet, l'agriculture est simultanément une activité économique, un moyen de subsistance pour les populations pauvres et une source de services environnementaux.

· L'agriculture comme activité économique : au vu de sa contribution dans le PIB (voir tableau précédent), l'agriculture est une source de croissance importante. Dans les pays à vocation agricole, elle emploie environ 65% de la population active. En outre, le secteur agricole offre beaucoup d'opportunités d'investissement pour les Etats, leurs secteurs privés et pour les entrepreneurs étrangers. .

· L'agriculture comme moyen de subsistance : l'agriculture emploie près de 86% des populations rurales dans le monde, soit environ 1,3 milliard de personnes. Celles-ci exercent cette activité pour des besoins de nutrition directe ou pour le petit commerce dont l'essentiel des revenus est affecté au financement des besoins basiques.

· L'agriculture comme source de services environnementaux : les cultures agricoles contribuent à fixer le carbone, à préserver la biodiversité et l'entretien des bassins hydrographiques.

I.2.b Les principaux risques rencontrés

L'activité agricole est confrontée à plusieurs risques, dont la réalisation entraine souvent d'importantes pertes d'exploitation. Lesdites pertes contribuent à la paupérisation continue des paysans. D'autres parts, ces risques agricoles accroissent de manière substantielle l'exposition à la ruine des entreprises agro alimentaires et agro industrielles.

Les principaux risques auxquels sont confrontés ce secteur et qui peuvent être couverts par les assureurs sont :

Les risques climatiques, qui regroupent tous les évènements liés aux aléas climatiques qui influent négativement sur les produits cultivés ou même la survie de l'exploration. On y regroupe la sécheresse, les inondations, les pluies hors saison, les coupes de chaleur et les tornades. Leurs zones d'impact peuvent être très étendu ou localisé à certains endroits. Ces évènement sont incontrôlables, peu prévisible et leurs fréquences sont très variables (surviennent tous les 10 ans, 20 ans, 100 ans). Par exemples, ces risques climatiques seraient responsables d'une perte d'environ 70% des rendements agricoles.

Les risques sanitaires, qui regroupent tout ce qui est lié au parasitisme des cultures (sauterelle, criquets, etc.) ainsi que les épizooties en élevage (peste aviaire, des petits ruminants, etc.). A l'inverse des risques climatiques, des précautions peuvent être prises pour limiter les dégâts.

Les risques Anthropiques, qui regroupent les évènements liés à l'homme. Ce sont souvent des incidents imprévisibles comme les vols, les incendies, les animaux. Des précautions peuvent être prises aussi en plaçant des clôtures contre les animaux

Les risques mécaniques, qui sont souvent les pannes de motopompe pour irriguer les explorations.

Les risques d'accident, de maladie ou de décès qui affectent directement la capacité du producteur à générer un revenu.

Les risques commerciaux et financiers qui regroupent les variations des prix des matières premières, ainsi que les circuits de commercialisation et le financement de nouvelles machines.

Ces facteurs, ajoutés au cout de règlement des sinistres, font de la micro assurance agricole un marché peu rentable. En effet, peu de programmes d'assurance arrivent à couvrir leur frais (Prime-frais de Gestion<Prestations).

I.2.c Aperçu de la micro assurance agricole dans le monde

Plusieurs études ont été faites pour avoir un aperçu global de la portée de la micro assurance agricole. La quasi-totalité desdites études a conclu qu'il existe très peu de programmes de micro assurance agricole dans le monde. L'étude menée sur ce sujet par la MicroInsurance Centre4(*)a répertorié 122 programmes au niveau mondial, certains étant non fonctionnels. Les difficultés rencontrées sont entre autres la désuétude des équipements utilisés, le manque de recyclage des agents chargés de piloter ces programmes, et la viabilité précaire des institutions de micro assurance dont la plupart survivent grâce à divers subsides. Géographiquement, l'on note une forte concentration de ces programmes en Amérique latine. Plus de détails chiffrés sur la micro assurance dans le monde seront donnés dans la suite de ce document.

II-Les freins au développement de la micro assurance agricole

Avec de très faibles taux de pénétration en assurance, les pays en voie de développement demeurent des gisements de potentialité en la matière. Ceci est d'autant plus pertinent dans le cas spécifique de l`assurance agricole, étant entendu que dans nombre de ces pays dont l'économie repose pour une grande part sur le secteur primaire, l'agriculture constitue l'une des principales sources de création des richesses.

En Afrique, le taux de pénétration en assurance est estimé à 3, 3% pour un marché qui ne représente que 1,2% du chiffre d'affaires assurantiel mondial5(*).

Les précédents chiffres étant un aperçu de la situation dans le secteur des assurances pris dans sa globalité, on peut aisément en déduire que ceux relatifs à la micro assurance agricole sont presque insignifiants.

Une étude conjointe de l'Organisation Internationale du Travail et de la Micro assurance Innovation Facility, réalisée dans 32 pays africains en 2008 indique qu'environ seuls 14,7 millions d'Africains ont une couverture de micro assurance. A cette date, cela représentait 2,6% de la population vivant en deçà du seuil normal de pauvreté dans les 32 pays d'étude.

Source : Etat de la micro assurance en Afrique, Briefing Note 1, Octobre 2009, publication de l'Organisation Internationale du Travail et de la Micro Insurance Innovation Facility.

La Micro assurance agricole possède d'après cette étude, la plus faible part de marché et le plus petit taux de pénétration qui s'élève à 0,1% de la population cible.

Ces performances pourraient susciter des incompréhensions quand l'on sait qu'avec la micro assurance, la question sur le niveau relativement élevé du montant des primes en assurance classique, se pose désormais avec moins d'acuité pour les populations à bas revenus. En effet, la modicité des montants des primes est l'un des fondements de ce secteur dont les promoteurs veulent en faire un important levier de lutte contre la pauvreté. Les raisons du manque d'attrait de la micro assurance agricole s'expliquent donc, ne serait-ce que partiellement, par des facteurs non pécuniaires.

Nous distinguerons d'une part les facteurs qui plombent généralement la croissance de l'industrie des assurances dans les pays en voie de développement, et d'autre part ceux qui sont spécifiques au secteur agricole.

II.1 Les facteurs pénalisant de l'industrie des assurances dans les pays en voie de développement :

Ces facteurs sont en général une résultante des us, de la culture et des religions des potentiels assurés. L'on peut en citer une multitude regroupée dans trois grandes rubriques :

II.1.a - La préexistence d'autres formes de solidarité.

L'assurance peine à entrer dans les moeurs des populations des pays en voie de développement à cause du « retard »pris sur d'autres moyens de se prémunir contre les risques. En effet, dans beaucoup de pays d'Asie et d'Afrique, des regroupements affinitaires sous forme de mutuelles de solidarité étaient déjà présents longtemps avant l'avènement de l'assurance. Certaines formes de ces solidarités ont même su s'adapter continuellement aux mutations socioéconomiques. Elles sont aujourd'hui solidement implantées car présentes depuis les plus petites cellules sociales (familles) à des regroupements plus larges opérés sur la base d'affinités quelconques (ethnie, clan, zone géographique d'habitation, collègues, etc.). Leur rôle dans l'économie est parfois considérable notamment dans le financement du secteur informel qui est un pan important de production des richesses de nombreux pays en voie de développement, et emploie les couches de population les plus défavorisées.

L'un des exemples illustratifs est celui des tontines qui sont des « associations de personnes qui, unies par des liens familiaux, d'amitié, de profession, de clan ou de région, se retrouvent à des périodes d'intervalles plus ou moins variables afin de mettre en commun leur épargne en vue de la solution des problèmes particuliers ou collectifs6(*) ». Appelées « AJO »ou « ESSOUAN »en Afrique (respectivement chez les Yorubas du Nigéria et chez les Bétis du Cameroun), « CHIT » en Asie (Inde et Singapour), certains auteurs font état de la présence des tontines dans ces continents depuis des siècles. En Afrique par exemple, pour renforcer le volet « solidarité »des tontines perçues comme un héritage culturel, les participants y créent systématiquement des caisses spéciales à versements périodiques obligatoires (« caisse secours » au Cameroun), dans le but d'apporter la contribution de l'association au financement d'un évènement heureux ou malheureux impliquant l'un des leurs.

II.1.b Le poids de la religion: la question de la compatibilité entre l'assurance et la religion reste d'actualité.

Si on s'appesantit sur le cas de l'assurance dommages dont fait partie la micro assurance agricole, le reproche généralement fait est que celle-ci tend à se substituer à la Divinité à qui il revient de manière exclusive, de décider du futur des Hommes et donc du sort à leur réserver en cas de réalisation d'un risque. Ces croyances freinent considérablement l'essor de l'assurance au sein des communautés religieuses.

Le cas des pays et des communautés, dont la législation ou le code de conduite s'inspirent plus ou moins fortement de la loi islamique,est très illustratif de ce phénomène. En effet, l'assurance étant une opération financière où des gains d'argent sont escomptés par l'assureur (et parfois l'assuré) via un contrat assimilable à un pari, celle-ci est généralement perçue comme de la spéculation qui est interdite par la charia. Cela pourrait expliquer en partie, le retard pris par l'assurance dans les continents asiatique et africain qui comptent à eux seuls près de 96% (76% en Asie et 20% en Afrique)7(*) des musulmans dans le monde.

II.1.c Résistances rencontrées dans le marketing des produits d'assurance

L'une des difficultés contre laquelle est confrontée la commercialisation des produits d'assurance n'est pas tant la sensibilisation des populations cibles aux vertus de ceux-ci, mais plutôt les caractéristiques propres à la technique d'assurance contemporaine.

Pour les propositions à souscrire, il existe des difficultés de compréhension du principe de l'assurance par des franges de populations peu accoutumées à la vente de produits abstraits (la sécurité dans le cas des assurances). Les niveaux d'instruction relativement bas dans les pays en voie de développement contribuent à accentuer cet état de chose qui rend le message des destinateurs inaudibles par les populations cibles. Dans certains cas, des populations ne comprennent pas pourquoi à la fin d'un exercice durant lequel le sinistre visé n'est pas survenu, il ne rentre pas tout simplement en possession d'une partie ou de la totalité de la prime versée.

Un autre aspect de nature à détourner les destinataires de l'assurance dans les pays en voie de développement, est le temps relativement long entre la déclaration d'un sinistre et son règlement. Pour des populations aux ressources et capacités de refinancement limitées, cela n'est pas motivant car le temps mis dans le processus d'indemnisation est fortement pénalisant pour leurs activités. En outre, le processus d'indemnisation s'accompagne généralement de procédures parfois lourdes et couteuses qui constituent une source de dépenses supplémentaires et même d'angoisse (lorsqu'elles se rattachent à certaines garanties comme la santé, la couverture de frais funéraires, etc.). A titre d'exemple, la cadence de règlement des sinistres dans la zone CIMA est en moyenne de quatre (4) années8(*).

Aussi, des difficultés de communication subsistent. D'une part, elles découlent du fait que dans certains pays en voie de développement, les réseaux de distribution et de marketing des entreprises d'assurance exercent majoritairement leurs activités dans les centres urbains et périurbains. Ce manque de proximité avec les populations rurales est une occasion manquée par les assureurs, de susciter l'intérêt de potentiels clients pas toujours familiarisés avec ce secteur. D'autre part, les canaux de distribution des produits sont souvent assez sophistiqués (notamment ceux qui font appel à un minimum de maitrise des nouvelles technologies de l'information et de la communication) et donc très exclusifs de certaines couches sociales compte tenu de la fracture numérique existant entre les pays développés et ceux en voie de développement.

II.2- Les freins spécifiques au développement de la micro assurance agricole

Outre les difficultés passées précédemment en revue, il existe des freins particuliers à l'essor de la micro assurance agricole. Ceux-ci ne découlent plus uniquement du désintérêtdes potentiels assurés, mais aussi d'une relative réticence des assureurs.

En effet, les évènements assurés peuvent accroitre l'exposition à la ruine des entreprises. Ils sont généralement incontrôlables, avec un risque important de covariance sans oublierles dangers de fraude, d'aléa moral et d'antisélection. Les difficultés des régulateurs à adopter une réglementation en la matière sont aussi à signaler.

II.2.a Caractère incontrôlable des risques

Les risques couverts sont généralement les éventuelles pertes directement ou indirectement liées à des conditions météorologiques défavorables, à des catastrophes naturelles ou à la baisse des prix de marché des produits agricoles. Les deux premiers types de risques sont incontrôlables par essence, tandis que les prix dépendent plus ou moins fortement de la conjugaison d'effets de facteurs exogènes (hausse ou baisse de la demande domestique ou étrangère, rupture de livraison des intrants agricoles, augmentation du prix du pétrole entrainant une variation du cout des transports pour l'acheminement des outputs vers les marchés, etc).

La nature de ces phénomènes fait que leur moment d'occurrence, leur fréquence d'apparition et l'ampleur des dégâts qu'ils pourraient causer, sont divers et changeants dans le temps. Par conséquent, il est difficile pour les assureurs de détenir des éléments fiables pour une bonne gestion des risques contractuels et de solvabilité de leurs entreprises (modélisation de la sinistralité, de la fréquence, etc.).

II.2.b Risque de covariance important

Tout comme en assurance classique, la mutualisation des risques est l'un des principes de la micro assurance agricole, souvent perçue comme une assurance de masse. Les intérêts recherchés sont multiples. D'une part, il est question de faciliter les modélisations actuarielles servant à la tarification. D'autre part, la mutualisation donne à l'assureur une marge qui lui permet d'indemniser les sinistrés avec les primes versées par tous les assurés, souvent sous l'hypothèse que le nombre de sinistrés et le cout des sinistres ne dépasseront pas un seuil critique.Cette hypothèse optimiste n'est pas la règle concernant la micro assurance agricole. En effet, la réalisation des principaux risques9(*) couverts se produit souvent à des échelles très grandes touchant des régions entières et donc des cohortes d'assurés. D'où la très forte covariance des risques qui caractérise l'assurance agricole. Celle-ci est un motif d'inquiétude pour les micro-assureurs car le caractère incontrôlable des risques fait que ces derniers peuvent survenir à tout moment et mettre gravement à mal la solvabilité des entreprises.

Cependant, des études ont démontré que le fort risque de covariance de certains risques est généralement atténué par une fréquence d'apparition peu élevé. En même temps, les risques de covariance faible ont des niveaux d'occurrence important dans le temps.

La composition du couple (covariance, fréquence), dont l'un des deux éléments au moins est toujours élevé, peut faire de la micro assurance agricole un secteur couteux pas très rentable pour ses opérateurs. Ceci expliquerait en partie la dernière place occupée par ce secteur dans le classement général des différentes branches de micro assurance (vie, remboursement décès, santé, biens) tel que présenté dans le premier graphique de cette sous-partie. En effet, le risque de covariance n'étant pas aussi élevé dans les autres branches, il est donc logique que les assureurs se sentent plus en sécurité dans la commercialisation des produits relevant de ces dernières.

II.2.c Le risque de fraude, l'anti sélection et l'alea moral

La fraude peut survenir à deux moments de la vie du contrat : pendant sa souscription ou pendant la déclaration du sinistre par l'assuré. Le risque de fraude peut être particulièrement élevé en Micro assurance agricole à cause notamment des fortes contraintes budgétaires auxquelles les petits exploitants sont confrontés. Ces contraintes sont susceptibles de les pousser à donner des informations erronées sur leurs exploitations ou à vouloir dramatiser les conséquences des sinistres survenus ou imaginaires, afin d'en tirer un maximum de bénéfices. La lutte contre la fraude contribue à alourdir de manière non négligeable, les charges des assureurs. En effet, ces derniers doivent mobiliser, former, puis déployer des équipes de contrôle qui doivent souvent se rendre dans des coins éloignés ou assez enclavés.

L'antisélection résulte de la non prise en compte des différences de degrés d'exposition aux risques entre les exploitants d'une même région. Une telle segmentation des risques et donc des primes est couteuse car elle exige de l'assureur qu'il diligente régulièrement des expertises sur le terrain. La conséquence est que les primes peuvent être fixées sans se soucier des avantages comparatifs (proximité d'un cours d'eau, fertilité d'un lopin de terre, utilisation des intrants agricoles, etc.) détenus par certains exploitants. Ceux-ci peuvent donc être réticents à souscrire des polices d'assurances tandis que ceux fortement exposés aux risques vont souscrire massivement, le tarif moyen appliqué étant à leur avantage.

Quant à l'aléa moral, les populations couvertes ont généralement des ressources limitées. Le paiement d'une prime d'assurance peut induire parallèlement, la diminution des dépenses d'entretien de leurs exploitations ou encore un relâchement du suivi des activités agricoles du fait de la sécurité désormais apportée par le contrat d'assurance.

II.2.dDifficultés des régulateurs à définir une réglementation en matière de microassurance : le cas de la zone CIMA

Le rôle des autorités de régulation en vue du développement du secteur de la micro assurance, est essentiel. Leur implication est en quelque sorte une caution qui rassure les populations face au déploiement d'une industrie méconnue. Dans un marché d'assurance en général, les régulateurs doivent définir une réglementation favorisant l'essor du marché et l'actualiser régulièrement en cas de besoin. Au demeurent, ils veillent à l'équité entre les cocontractants d'une part, et entre les concurrents d'autre part.

C'est la recherche d'équité entre les acteurs du marché qui rend délicate l'élaboration d'une réglementation en micro assurance. En effet, par rapport à l'assurance classique, de nouveaux facteurs entrent en compte. Premièrement, la dualité de la vulnérabilité de l'assuré : d'une part face à l'assureur qui est un mastodonte, d'autre part du fait de la faiblesse de ses revenus. Deuxièmement, une exposition accrue de l'assureur à la ruine notamment dans le cas de la micro assurance agricole.

Il est donc essentiel pour le régulateur d'effectuer des arbitrages délicats et adéquats entre les intérêts des parties prenantes, afin d'assurer la pérennité du secteur.Chaque mesure qui tient compte des conditions de vie des assurés, doit être prise sous la contrainte qu'elle n'entraine pas d'effet pervers susceptible de dégrader la santé financière de l'assureur. Le tableau ci-après associe sur une même ligne, une mesure prise en faveur des assurés et les distorsions qu'elle pourrait entrainer sur l'entreprise si elle n'est pas bien encadrée.

INTERET DES ASSURES

DISTORSIONS DANS LA SOCIETE D'ASSURANCE

Délais d'indemnisation trop courts

Accroissement du risque de fraude car réduction du temps pouvant permettre à l'assureur d'effectuer les vérifications et expertises nécessaires à la détermination du niveau de l'indemnisation

Normes prudentielles surprotectrices des assurés

Exigence d'un niveau élevé des fonds propres

Niveau des primes très bas

Menace directe sur la solvabilité de l'entreprise et exposition à la faillite

A titre d'exemple, l'implémentation de la micro assurance est envisagée dans la zone CIMA depuis près de cinq ans. Des assureurs ont entre temps réalisé des études de marché sur certains produits de microassurance. Certaines études se sont avérées concluantes et ont amené des opérateurs à déposer des dossiers de demanded'agrément auprès des autorités de régulation, qui tardent à se prononcer. En effet, la réglementation devant guider leurs analyses n'est toujours pas définie. Les discussions en vue de son adoption achoppent sur les points contenus dans l'encadré qui suit, extrait du bilan d'étape dressé en 2009 par les instantes dirigeantes de la CIMA.10(*)

0D459557FF82/0/PolicySeminar_MIC09_Presentation_Ngbwa.pdf

Source : http://www.munichre-foundation.org/NR/rdonlyres/F1AB7879-4004-4A0E-8D11-

III Quel avenir pour la micro assurance agricole

Cette partie va aborder les réponses possibles (non exhaustives) aux problèmes que rencontre le développement de la micro assurance agricole. Les chapitres précédents laissent entrevoir qu'il faut un agissement global, impliquant des interventions dans divers domaines pour lui donner un avenir.

III.1 la mise en place d'une politique de soutien efficace.

III.1.a Au niveau macroéconomique.

Une véritable politique de soutien semble être la clef de voute à tout futur de la micro assurance agricole.En effet, comme cela a été développé ci-dessus, la micro assurance est une activité qui peu s'avérer très couteuse voire déficitaire. Au vu de l'importance du secteur agricole dans les pays en voie de développement, les actions de soutien doivent impliquer tant les agences de développement (institutions spécialisées de l'ONU, AFD, etc.) que les gouvernements de ces pays.

Les aides peuvent revêtir différentes formes. En ce qui concerne les agences de développement, celles-ci peuvent verser des subventions. Les circuits empruntés pour parvenir aux concernés doivent faire preuve d'efficacité (diligence & clarté dans la gestion).

Au demeurant, il serait bénéfique que ces agences mettent l'expertise accumulée en la matière au service des acteurs de la micro assurance dans les Etats dont il est question.

Par exemple, l'OIT a pris l'initiative depuis 2008 d'offrir des fonds afin d'encourager l'essor du secteur de la micro assurance en lançant des concours d'innovation à l'intention des principaux acteurs (assureurs, distributeurs etc.).11(*)

Quant aux Etats, certes la réglementation à mettre en vigueur devrait protéger les intérêts des assurés et bénéficiaires de contrats. En même temps, celle-ci ne doit pas mettre en péril la liquidité et partant la solvabilité des prestataires de services. Il s'agit donc de définir, en fonction des spécificités de chaque pays, des règles garantissant un minimum de satisfaction aux assurés et une rentabilité acceptable aux assureurs. Du coté des entreprises, les états pourraient prendre des mesures incitatives (allègements fiscaux) et tenir compte de la spécificité de la micro assurance vis-à-vis de l'assurance classique, lors de l'adoption des prescriptions réglementaires à appliquer.

III.1.b La formation des assureurs

Dans la formation des assureurs, il serait important d'imprégner ceux-ci des spécificités de ce concept dont la maitrise des fondements et techniques demeurent vague voire inexistante. C'est une exigence préalable pour garantir l'essor durable de la micro assurance dans le temps, ses spécificités devant être prises en compte dans les domaines suivants : distribution et marketing adaptés aux réalités des populations cibles, conception des produits répondant aux attentes des populations à bas revenus puis des indicateurs permettant à l'entreprise de savoir si elle n'attire pas plutôt des clients relativement plus aisés qui saisissent l'opportunité des prix, tenir compte du niveau d'entendement des clients afin que ceux-ci puissent décoder aisément les clauses des contrats, définir des procédures de contrôle adaptés à la micro assurance notamment en terme de normes prudentielles. En outre, la formation devrait permettre de faire connaitre cette branche encore peu développée et de susciter l'intérêt des assureurs.

III.2Freins à la pénétration de la micro assurance dans les marchés : ébauches de solutions

Afin d'accroitre la densité de la micro assurance dans les pays cibles, les stratégies suivantes pourraient être envisagées en réponse aux difficultés sus-évoquées :

III.2.a Le marketing de proximité

Dans ces régions où les dialectes ont encore une importance première, la question du langage et des supports à utiliser pour véhiculer l'information se pose. Pour communiquer avec efficacité, le marketing de proximité serait l'une des solutions. Des commerciaux imprégnés des usages locales et s'exprimant en langues vernaculaires pourraient être formés. Ils présenteraient les produits dans les lieux de rassemblement populaires (marchés, lieux de rencontre ludique, etc.) ou à domicile.Ces commerciaux, à l'instar de ce qui s'est fait dans le cas de la micro finance, seront les plus à même de rentrer dans une relation de confiance avec les potentiels assurés afin de leur proposer la meilleure protection possible.

Pour atteindre des masses plus importantes de populations, les medias de proximité pourraient être sollicitées. Il s'agit des radios et télévisions locales et rurales. Ceux-ci émettent généralement en langues vernaculaires et ont l'avantage de capter un très large auditoire qui les considère comme un moyen d'information et de détente important, dans un contexte où les sources de divertissement sont très peu diversifiées. En Afrique par exemple, la tradition orale a contribué à renforcer l'attrait de la radio et de la télévision qui y sont très suivies (voir graphique suivant) comme moyen d'éducation, de sensibilisation populaire et de voyage rapide des informations.

Graphique : taux d'audience de la radio et télévision dans certaines villes

Africaines

Source : http://www.tns-sofres.com/espace-presse/news

III.2.b La micro assurance en complémentarité des formes de solidarité existantes

Dans la plupart des cas, les formes de solidarité déjà existantes dans les pays en voie de développement ne constituent pas seulement un moyen de se prémunir contre les risques. Mais, pour bien des populations, elles représentent aussi un héritage culturel dont il faut assurer la continuité, un symbole d'appartenance à un corps social ou clanique, ou encore un cadre de retrouvaille et d'échange entre personnes qui se revendiquent d'un lien bien défini qu'elles souhaitent pérenniser.

Dans un tel contexte et pour un départ, les promoteurs de la micro assurance devraient privilégier une approche de juxtaposition et non de remplacement vis-à-vis des regroupements sociaux dont il question. Cela revient, dans la stratégie de marketing et dans la conception des produits de micro assurance, à tenir compte de l'existence de ces autres formes de solidarité et d'adopter un discours de complémentarité/supplémentarité plutôt que d'exclusivité. A titre d'exemple, abordons le cas des tontines dont il a été abondamment question plus haut. Les sociétés qui souhaitent commercialiser des produits de micro assurance dans un environnement dominé par cette pratique peuvent s'appuyer sur le caractère limité de ses capacités d'intervention.En effet, il s'avère que ces tontines sont très souvent limitatives en termes de nombre de participants car ce sont très souvent des micro-regroupements affinitaires. Par conséquent, les flux financiers générés ne sont pas assez élevés, ce qui limite considérablement la capacité d'intervention des participants face à des sinistres d'une certaine taille ou qui surviennent simultanément à plusieurs membres de l'association. C'est un problème que la souscription d'un contrat en micro assurance peut résoudre, vu que les clients ne sont pas seulement des membres d'un microcosme donné, mais des gens de divers horizons. L'exigence de remplir tel ou tel critère d'appartenance est levée en micro assurance. La large mutualisation qu'elle permet donc apporte une marge de sécurité extrêmement plus élevée.

III.2.c L'adaptation face à la religion

Comment proposer aux assurés une protection respectant leurs religions ?

De plus en plus, les freins au développement de la finance que posent les religions sont entrain d'être levés, aux moyens de la mise sur le marché des produits spécifiques. Ceux-ci présentent des caractéristiques qui visent à ne pas aller à l'encontre des préceptes religieux. Compte tenu de l'enracinement des religions dans les pays en voie de développement, la micro assurance pourrait largement s'inspirer de l'exemple de l'assurance classique qui a mis au point des stratégies et des produits compatibles aux exigences religieuses.

A cet effet, les micro assureurs pourraient définir un modèle émanant du takaful qui est la troisième et dernière composante de ce qu'on appelle la finance islamique.

Il provient d'un mot arabe : « Kafala », dont le sens est : « se garantir l'un l'autre »11(*). C'est une assurance mutuelle qui part d'un principe fort : le partage du risque coopératif combiné à l'instauration d'une séparation nette entre l'opérateur et le participant.Il s'agit donc d'un système qui éradique trois éléments contraires à la religion :

- l'Al Maisir (principe du jeu, de loterie)

- l'Al Gharar (l'élément aléatoire non maîtrisable),

- et l'Al Riba (les intérêts)

D'autre part, il est interdit aux compagnies dites Takaful d'investir dans certains secteurs tels que la pornographie, l'alcool et les armements. 12(*)Ce système d'assurance est en pleine expansion dans les pays musulmans (plus de 20% de croissance en moyenne entre 2008 et 2010)13(*) comme le montre le tableau suivant :

(Source : Takaful, développement et perspectives, IIème forum français de la finance islamique)

Il serait opportun pour les micro-assureurs d'introduire cette approche et de l'adapter à leur industrie pour élaguer progressivement les problèmes de pénétration du marché liés aux préceptes islamiques, et augmenter ainsi la densité de l'assurance dans ces pays.

Signalons aussi que d'autres religions ont des systèmes d'assurances particuliers. , Le Vatican par exempleassure spécifiquement ses écoles, universités autres éléments de son patrimoine.et reliques. La religion juive fait également assurer des bouts anciens de parchemin de la Tora jugés suffisamment importants.14(*)

III.3. La qualité des prestations comme moteur de développement

III.3.aEfficacité dans le processus d'indemnisation

Les micro-assureurs doivent faire preuve d'exemplarité dans l'application des clauses contractuelles conclues avec leurs clients. Cela exige la célérité dans le traitement et le paiement des sinistres ainsi que le respect des engagements pécuniaires y relatifs. Ce sont les deux conditions sine qua none de la fidélisation des clients et de la souscription de nouveaux contrats, afin de garantir le développement de cette industrie qui se veut être une assurance de masse.

L'exigence de la qualité des prestations est plus renforcée dans le cadre de la micro assurance. Les primes versées représentent une part non négligeable des ressources des assurés qui font partie des populations les plus démunies. En contrepartie des sacrifices qu'ils consentent et de la confiance placée en ces sociétés, toutes les mesures doivent être prises pour que les garanties de sécurité achetées au préalable leur fassent percevoir l'utilité de leur démarche.

Dans le cas contraire, l'image de la micro assurance pourrait être durablement affectée et son essor fortement plombé.

III.3.bEfficacité dans les processus de conception et de souscription des contrats

Les contrats doivent être libellés en tenant compte de la capacité moyenne des populations cibles à décoder le message qu'ils véhiculent. Les contrats d'assurance comportent des détails (plafonds, franchises, exclusions, forfaits, durée de couverture, garanties) que le client doit comprendre avant de signer son adhésion. Le but est d'éviter des situations conflictuelles ou la généralisation des contestations née de différences d'interprétation ou de compréhension des clauses contractuelles.

Il est donc important que les assureurs organisent des enquêtes pilotes préalablement au lancement d'un produit sur le marché ou qu'il se référent aux statistiques sur le niveau d'alphabétisation moyen, la maitrise des procédures financières de base ou la disponibilité des statistiques sur les expériences similaires passées. De fortes différences peuvent exister entre des ères géographiques d'un même pays du fait des raisons politiques,historiques, culturelles, ou religieuses.

III.4. Les réseaux de distribution

III.4.a Présentation des canaux de distribution les plus utilisés

Ils doivent être adaptés à la spécificité de la micro assurance dont une frange des clients vit dans les zones rurales. Trois principales possibilités s'offrent aux micro-assureurs et sont aujourd'hui exploitées :

- le démembrement des compagnies dans les zones ciblées qui peut être couteux surtout pour les assureurs classiques qui veulent présenter des opérations de micro assurance ;

- la vente directe à travers les nouvelles technologies qui se heurte à une maîtrise relative de ces outils par les populations, et surtout à un manque d'infrastructures permettant d'atteindre ses objectifs en matière de taux de couverture ;

- l'intermédiation par des courtiers spécialisés en la matière (l'exemple de l'entreprise française PlanetGuarantee présente en Afrique et Asie où elle est en partenariat avec les sociétés locales pour la distribution des produits de micro assurance dont ceux agricoles) ou par les Institutions de Micro Finance (IMF).

III.4.b Les Institutions de Micro-finance comme canal de distribution efficace ?

De par le fait que la micro finance met à la disposition des populations à bas revenus, des services financiers leur permettant de ne plus envisager l'avenir à court terme mais de le planifier et d'investir pour l'éclosion de leurs activités, elle a connu un développement fulgurante dans les pays en voie de développement.

(en millions de personnes)

Au demeurant, la présence des IMF sur le terrain depuis plusieurs années leur permet aujourd'hui d'avoir des taux de pénétration assez élevés dans les pays en voie de développement, et une parfaite connaissance du milieu rural. A ce sujet, on peut citer l'exemple très illustratif d'EMT, une micro finance du Cambodge dont les clients sont en moyenne les 80% des ménages de chaque village où cette institution est implantée.

Pour les micro-assureurs, une collaboration avec les IMF sur la distribution des produits pourrait être bénéfique à plus d'un titre :

- Les IMF constituent un réservoir de clients efficace. Au vue de la confiance qu'elles inspirent auprès des petits épargnants, elles sont un atout dans la présentation, la proposition et l'aide à la souscription des contrats de micro assurances.

- Pour profiter de leurs réseaux de distribution déjà étendus et réduire les couts d'installation, l'ouverture de guichets « micro assurances » dans leurs agences pourrait être pertinente.

- Elles sont un moyen de dépôt et de sécurisation des primes collectées en zones rurales, étant entendu qu'elles sont parmi les très rares institutions financières présentes dans ces zones.

III.5. La réduction des risques liés à l'exercice de l'activité de micro assurance agricole.

III.5.a La responsabilité des assurés

Il est important que les agriculteurs soient imprégnés des méthodes modernes de préservation de la productivité agricole afin de d'atténuer l'exposition à la sinistralité. Cela passe par leur implication personnelle dans la quête et la maitrise des techniques y relatives, ou par une implication à plus grande échelle des Etats, institutions spécialisées (FAO) et programmes d'assurances agricole (vastes campagnes de sensibilisation, de vaccination du bétail, de distribution des engrais et pesticides, etc.). Un agriculteur qui intègre un minimum de ces connaissances dans ses activités s'accorde uneautoprotection supplémentaire qui limite ou atténue les pertes d'exploitation à son propre profit et à celui de l'assureur.

III.5.b le cas de l'assurance indicielle : est-ce une solution parfaite face aux risques liés à l'assurance agricole ?

L'assurance indicielle est différente des autres types d'assurance agricole. Elle indemnise l'ensemble des assurés d'une région si certaines conditions climatiques nécessaires au bon développement des cultures et fixés dans le contrat, ne sont pas réunies pendant la période d'observation. Elle se base sur un indice climatique qui tient généralement compte de la pluviométrie. En se référant sur des études menées dans les régions concernées, l'assureur définit pour l'indice un seuil critique en deçà duquel le processus d'indemnisation est automatiquement déclenché. Généralement, les montants d'indemnisation varient au prorata de la différence entre ce seuil et la valeur de l'indice observée. , Par exemple, « pour une prime de 2 euros par acre et un indice de 100 mm, l'indemnisation maximum pourrait être de 20 euros si la pluviométrie est inferieure ou égale à 40mm, avec un montant dégressif jusqu'à 99 mm ». (Agence française du développement, rapport de travail du deuxième trimestre 2011)15(*). Les indices sont classés selon deux catégories : direct ou indirect. Le tableau suivant (AFD Document de travail n° 113) en donne les caractéristiques principales.

Les plus utilisés sont les indices indirects (déjà utilisés en Inde, Philippines, Malawi et Ethiopie)16(*). L'indice direct basé sur le rendement fût quand à lui utilisé en Inde (Produit NAIS : AICI): « les polices sont indicés sur un rendement local déterminé par la méthode du CropCuttingExperiment »17(*).

Ce système présente de nombreux avantages pour l'assureur car il permet de répondre à plusieurs problématiques soulevées au chapitre II dont :

- La lutte contre la fraude : les fausses déclarations de sinistres ni l'exagération de conséquences de ceux-ci ne sont pas possibles, le risque portant sur les variations d'un indice bien défini.

- Les impacts de l'aléa moral et de l'antisélélection sont extrêmement réduits voire inexistants, les agissements des assurés ne pouvant influencer la météo.

- La réduction des couts d'évaluation des sinistres sur le terrain.

Cette solution présente malgré tout quelques inconvénients :

- Le risque de base : cette solution n'est pas toujours au profit des assurés car elle exacerbele risque de base, étant entendu qu'il peut avoir un écart considérable entre les indemnités versées et les pertes réelles subies par les petits exploitants.

- Des dépenses supplémentaires (implication dans la mise en place et l'entretien des stations météorologiques) sont à effectuer par les assureurs pour une fiabilité des données météorologiques, permettant la conception d'un indice pertinent afin que le système soit précis et juste.

- Enfin, les aléas « incontrôlables » de ce système seraient à même de le mettre en péril. En effet, le réchauffement de la planète, les phénomènes climatiques extrême se multiplie (Organisation météorologique Mondiale, OMM)18(*). Cela représente une véritable menace pour les assureurs agricoles qui pourraient voir le montant des indemnités augmenter de manière exponentielle dans le futur.

Conclusion

La micro assurance agricole est un levier important de la lutte contre la pauvreté. De par les garanties qu'elles proposent, les activités des petits exploitants peuvent passer d'une agriculture de subsistance à une dimension productive, génératrice de revenus.

C'est une activité qui implique simultanément plusieurs types d'acteurs, depuis les petits exploitants aux organismes de lutte contre la pauvreté ou la faim, en passant par les gouvernements et les assureurs. Son essor exige donc l'implication d'une multitude de parties prenantes dont chacune a un rôle important à jouer.

A cet effet, les gouvernements et les agences de développement devraient continuer à stimuler et à encourager l'implémentation des programmes de micro assurance agricole, et les soutenir sous différentes formes pendant l'exercice de leurs activités souvent très peu ou pas rentables.

La responsabilité des agriculteurs n'est pas à négliger, étant donné que c'est pour eux que ces programmes sont conçus et appliqués. Ils doivent donc faire siennes toutes les règles en matière de prévention des sinistres, de probité et de bonne coopération avec les assureurs.

Enfin, le développement de la micro assurance agricole dépend pour une large part des assureurs. C'est à travers la conception de produits innovants, équitables, et mieux adaptés aux besoins des potentiels assurés que leurs stratégies de communication, de marketing et de vente trouveront un écho favorable auprès des concernés. En sus, il leur incombe le choix des canaux de distribution les plus efficaces pour l'atteinte de leurs objectifs de pénétration des marchés cibles.

Toutes ces mesures à prendre par chacun des acteurs pris isolément, doivent être conjuguées de manière à créer une synergie qui fera de la micro assurance agricole non plus une simple opportunité, mais un catalyseur dans le processus de création de la richesse tant pour les assurés que pour les assureurs.

Bibliographie

Livres, Conférences et documents

Marc Nabeth « Micro assurance ; Défis, mise en place et commercialisation » 2006

Graig Churchill « Protéger les plus démunis ; Guide de la micro assurance »

Matthieu Leproux « 80 hommes pour changer le monde » - Éditions JC Lattès

Secrétaire Général de la Conférence Interafricaine des Marchés d'Assurance (organisation intégrée de l'industrie des assurances entre les 14 pays de la zone FRANC CFA d'Afrique Centrale et de l'Ouest), article du 05 Juillet 2011

Publication de l'Organisation Internationale du Travail et de la Micro Insurance InnovationFacility. « Etat de la micro assurance en Afrique », Briefing Note 1, Octobre 2009,

Matthieu GASSE-HELLIO, « Les tontines dans les pays en développement », mémoire à l'UNIVERSITE DE VERSAILLES SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES, bibliothèque virtuelle sur le microcrédit.

Ralph Stehly, Professeur d'histoire des religions, Statistiques sur les musulmans dans le monde, Université de Strasbourg.

Paru dans « Cameroon Tribune », Article intitulé « La CIMA prône la rigueur dans les assurances », le journal officiel de la République du Cameroun, édition du 18 Octobre 2011, rubrique « Actualités, Economie, Société ».

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* 1 Marc NabethMicro assurance défis, mise en place et commercialisation (2006)

* 2 http://www.fanaf.org/IMG/pdf/20091022-InterventionANTONY_Michael.pdf

* 3 Les principaux chiffres sur l'agriculture présentés dans ce sous-titre sont issus du RAPPORT 2008 DE LA BANQUE MONDIALE INTITULE : « RAPPORT 2008 SUR LE DEVELOPPEMENT DANS LE MONDE : L'AGRICULTURE AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT ».

* 4 Organisation localisée à Appleton aux USA et créée en 2000. Elle a pour objectif de promouvoir le développement de la micro assurance dans le monde par l'innovation dans la conception des produits, par l'établissement des plateformes de dialogue entre les assureurs et les régulateurs, l'organisation d'ateliers de présentation de la micro assurance, de ses spécificités relativement à l'assurance classique, etc..

* 5 Source : Secrétaire Général de la Conférence Interafricaine des Marchés d'Assurance (organisation intégrée de l'industrie des assurances entre les 14 pays de la zone FRANC CFA d'Afrique Centrale et de l'Ouest), article du 05 Juillet 2011 dans le site http://www.burkinapmepmi.com.

* 6Matthieu GASSE-HELLIO, « Les tontines dans les pays en développement », mémoire à l'UNIVERSITE DE VERSAILLES SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES, bibliothèque virtuelle sur le microcrédit.

* 7 Source : Statistiques sur les musulmans dans le monde, Ralph Stehly, Professeur d'histoire des religions, Université de Strasbourg dans le site http://www.persocite.com/orient/stats.htm

* 8 Source : article intitulé « La CIMA prône la rigueur dans les assurances », paru dans « Cameroon Tribune », le journal officiel de la République du Cameroun, édition du 18 Octobre 2011, rubrique « Actualités, Economie, Société ».

* 9 Baisse des rendements agricoles du fait des mauvaises conditions climatiques ou de la chute des prix de vente des récoltes, catastrophe naturelle, mort de bétail du fait de maladies, etc.

* 100D459557FF82/0/PolicySeminar_MIC09_Presentation_Ngbwa.pdf

* 11 La finance Islamique ; TamwilIslami, http://tamwil-islami.com/la-finance-islamique/takaful/

* 12 http://www.aslim-taslam.net/article.php3?id_article=882

* 13 The world Takaful report, Ernst & Young

* 14 http://www.news-assurances.com/artdossiers/dossier-%%AB-religion-%%BB-lassurance-des-biens-religieux/016728037

* 15 AFD Document de travail n° 113
· Gestion des risques agricoles par les petits producteurs
· mai 2011

* 16 Voir annexe tableau des exemples d'assurance indicielle, AFD Document de travail n° 113)

* 17AFD Document de travail n° 113
· Gestion des risques agricoles par les petits producteurs
· mai 2011

* 18OMM, « vers une augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes », 2003, http://www.notre-planete.info/actualites/actu_210_augmentation_phenomenes_meteo_extremes.php.






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