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Contribution de la première agence micro finance ( PAMF ) à  l'accès des ménages agricoles au crédit - cas de la commune rurale d'Analavory ( Madagascar )

( Télécharger le fichier original )
par Mirindra RAKOTOMALALA
Université d'Antananarivo - Ecole Supérieure des sciences agronomiques ( Madagascar) - Diplôme d'ingénieur agronome, option: agro-management 2011
  

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1.2.5 Méthodes d'analyse de données

14

1.2.5.1 Saisie des données

Elle consiste à saisir numériquement les informations recueillies dans le questionnaire de recherche en version dure afin de les analyser par la suite. Le logiciel CSPRO 4 a été d'une grande aide car il a permis la création d'un masque de saisie tout à fait identique à la forme du questionnaire de recherche. En d'autres termes, ce dernier et les tableaux qu'il contient ont été présentés tels quels dans le masque de saisie, facilitant ainsi la saisie des données.

1.2.5.2 Apurement des données

Le logiciel STATA 10 a été utilisé lors de l'apurement des données en raison de sa simple manipulation, les données saisies sous CSPRO 4 ont alors été transformées et ramenées sous STATA 10 avant d'être apurées et traitées.

Il s'agit dans cette étape de compléter les données premièrement acquises dans les questionnaires. Plus précisément, d'autres colonnes sont créées dans lesquelles des formules de calcul ou de codification ont été introduites. Ceci étant réalisé afin d'obtenir de nouvelles données plus explicatives : certaines données nécessaires pour le traitement ne figurent pas tout de suite dans les données brutes contenues dans les questionnaires. Des corrections de saisie ont été aussi effectuées lors de l'apurement des données car il existe des erreurs de frappe pouvant fausser les résultats d'analyse. Enfin, la vérification de la cohérence des données a également été considérée pendant cette étape. (Cf. Annexe XIII)

1.2.5.3 Traitement des données

Cette étape concerne l'analyse des données proprement dite c'est-à-dire l'exploitation des données permettant d'aboutir aux résultats de recherche. Ainsi, à chaque hypothèse de recherche correspondent des méthodes et outils d'analyse spécifique.

1.2.5.4 Outils de traitement utilisés

Les outils et méthodes de traitement utilisés sont : Excel 2007 pour les évolutions chiffrées du microcrédit et la connaissance de la part de contribution de la PAMF à l'accès au crédit, le logiciel CSPRO 4 pour la saisie des données, le logiciel STATA 10 pour l'analyse des points de vue des paysans, et la modélisation des facteurs pouvant influencer la motivation des paysans. Enfin, une analyse comparative entre la PAMF et les autres EMC oeuvrant pour la CRA a été adoptée en vue de distinguer les spécificités de la PAMF.

15

1.2.6 Démarches de vérification spécifiques à chaque hypothèse

1.2.6.1 Démarche de vérification de l'hypothèse 1 : « Le système de crédit agricole n'est pas nouveau pour les habitants de la Commune Analavory.»

a. Etat des lieux

La connaissance de l'historique de l'apparition des EMC au sein de la CRA s'avère nécessaire. A part les entretiens avec les personnes ressources, la bibliographie constitue le meilleur moyen pour obtenir ces informations. Par la suite, une liste actualisée des EMC qui fournissent des produits de microcrédit à la CRA a été établie.

b. Identification des indicateurs relatifs à l'accès des ménages ruraux au crédit

Lorsque les établissements qui offrent des services de microcrédit à la CRA sont connus, la perception des effets de leur existence peut être examinée à travers l'évolution annuelle des

indicateurs relatifs à l'accès au crédit. La CNMF utilise plusieurs éléments pour indiquer l'accès des ménages aux services microfinanciers (Cf. Annexe XIV). Mais comme le thème traite uniquement l'accès au crédit, quatre indicateurs sont retenus pour étudier les expériences de la CRA en matière de crédit avant l'implantation de la PAMF dans cette zone :

- le nombre de clients ou membres (Nc/m) ;

- le montant de crédit déboursé pendant toute l'année (Mcd) ;

- le taux de remboursement (Tr) ;

- le taux de pénétration des ménages en microfinance (Tp).

Les données relatives à l'évolution de ces indicateurs résultent de la consultation des statistiques propres à chaque EMC concerné, puis de la consolidation de ces dernières afin d'obtenir les évolutions qui concernent la CRA entière.

Les évolutions de ces quatre indicateurs au sein de la CRA sont représentées graphiquement et comparées avec les mêmes données au niveau national. Cette comparaison est nécessaire afin de pouvoir dire si la zone d'étude possède une certaine expérience en matière de crédit ou non, avant l'installation de la PAMF.

c. Evolutions des nombres de clients ou membres (Nc/m) et des montants de crédit déboursé (Mcd)

Pour l'appréciation des expériences de la zone d'étude en termes de Nc/m et de Mcd, il a fallu confronter les données réellement obtenues auprès des différents EMC de la CRA avec les moyennes que devraient disposer chaque Commune. Les moyennes par Commune sont

16

obtenues à partir des valeurs totales de ces deux indicateurs au niveau national, en utilisant la formule suivante :

Deux courbes seront comparées : Vm ou Valeur moyenne par Commune du Nc/m ou du Mcd et Vr ou Valeur réelle obtenue auprès des EMC concernant les mêmes points.

Lorsque le graphe représentatif de la moyenne se trouve au dessus de la courbe réelle des données obtenues sur terrain, on pourra dire que la CRA ne possède pas encore assez d'expérience en l'indicateur d'accès considéré. Dans le cas contraire, la zone d'étude dispose un certain acquis en la matière. Deux cas peuvent se présenter :

? Si Vm > Vr, la CRA ne possède pas assez d'expériences en termes de Nc/m ou de Mcd.

? Si Vm < Vr, la CRA possède suffisamment d'expériences en termes de Nc/m ou de Mcd.

d. Evolutions des taux de remboursement (Tr)

Le taux de portefeuille à risque (Cf. Annexe XV) constitue le meilleur moyen d'évaluer la faculté de remboursement des paysans mais l'indisponibilité de données a conduit au choix du Tr. Ce dernier a été considéré comme un indicateur d'accès important car il met en exergue la capacité des paysans à honorer leurs dettes. En effet, la réalisation d'un Tr très faible pourrait conduire à la fermeture d'un EMC à cause d'un risque sectoriel, entrainant des conséquences pour toute la zone cible. Deux types d'appréciation du Tr peuvent être appliqués :

? Le Tr à l'échéance, montrant l'aptitude des bénéficiaires de crédit à respecter les dates d'expiration de leurs crédits ;

? Le Tr à la fin de l'exercice, indiquant la capacité des bénéficiaires de crédit à clôturer leur prêt à une date précise qui est le 31 Décembre de chaque année, en ne tenant pas compte des retards par rapport aux dates d'expiration de chaque crédit. L'essentiel pour le Tr à la fin de l'exercice est d'examiner si malgré les retards par rapport à ce qui a été convenu, les crédits ajournés ont quand même pu être clôturés à une date limite qui n'est autre que la fin de l'année.

Faute de disponibilité de données encore, c'est l'évolution du Tr à la fin de l'exercice qui sera confrontée avec le même cas au niveau national :

? Si la courbe du Tr au niveau de la CRA se trouve au-dessus de celle du Tr au niveau national, autrement dit si Tr CRA > Tr national, les paysans de la zone d'étude n'ont pas trop de difficulté quant au remboursement des emprunts ;

17

? Si la courbe du Tr CRA se trouve au-dessous du Tr national, c'est-à-dire lorsque Tr CRA < Tr national, les paysans de la CRA n'ont pas assez d'expérience en matière de remboursement des crédits.

e. Evolutions des taux de pénétration des ménages en microfinance (Tp)

Le Tp est l'un des indicateurs le plus utilisé par la CNMF afin d'évaluer l'accessibilité des services microfinanciers aux ménages à faible revenu (Cf. Annexe XVI). A cet effet, elle définit le Tp comme un indicateur qui permet de mesurer et d'apprécier à un moment donné, le niveau de couverture de l'offre de services de microfinance dans une aire géographique bien déterminée (exemples : National, Région, District, Commune, Fokontany) [9].

Les valeurs du Tp à l'échelle nationale utilisées pour la comparaison sont les résultats de calcul de la CNMF tandis que les évolutions du Tp au sein de la zone d'étude seront obtenues en appliquant, par analogie, leur mode de calcul, au niveau communal, dont voici la formule :

Il faut souligner que cette méthode de calcul de la CNMF n'est pas figée et que tout dépend de l'aspect qu'on veut mesurer à la fois au numérateur et au dénominateur (Cf. Annexe XVII). Mais puisqu'il s'agit d'une comparaison de cas entre le Tp au niveau national et communal, et comme les valeurs du Tp national existent déjà suite à des calculs effectués par la CNMF, la formule utilisée pour obtenir le Tp au niveau de la zone d'étude doit être semblable à la méthode de calcul de la CNMF. Autrement dit, on doit retrouver les mêmes formes à la place du numérateur et du dénominateur. Cinq hypothèses sont alors retenues :

- un individu représente un ménage ;

- le nombre d'individus utilisant les services de microfinance englobe les bénéficiaires de crédits et les épargnants depuis le début des activités de l'établissement de microfinance, il n'est autre que le cumul des clients ou membres ;

- l'effectif moyen d'un ménage de la CRA est de 5 individus [10] ;

- 70% des ménages ruraux de la Région Itasy sont pauvres [27], le coefficient 0,7 sera également appliqué pour la CRA faute de statistiques appropriées au niveau communal et dans la mesure où la zone d'étude fait partie de la Région Itasy ;

- soit un nombre de ménages cibles au niveau communal qui équivaut à l'effectif total de la population x 0,7 / 5.

18

De la sorte, la formule pour le calcul du Tp devient, pour le cas de la CRA :

Tout comme les 3 premiers indicateurs, les évolutions du Tp pour le cas du pays et de la zone d'étude seront représentées graphiquement et comparées.

? Si Tp CRA > Tp national, alors les paysans d'Analavory ont acquis une certaine habitude quant à la fréquentation des établissements de microfinance ;

? Si Tp CRA < Tp national, alors l'utilisation des services de microfinance est nouveau pour les paysans d'Analavory.

1.2.6.2 Démarche de vérification de l'hypothèse 2 : « L'éloignement des établissements de microcrédit par rapport au lieu d'habitation du paysan constitue le premier facteur déterminant sa décision d'accéder au crédit formel »

Le but final de cette partie de l'étude est d'obtenir une modélisation des facteurs déterminant l'intention des paysans à recourir ou non aux services des EMC. Bien évidemment, la question de couverture géographique des EMC est introduite parmi ces facteurs afin de constater son niveau d'importance, permettant ainsi de confirmer ou infirmer l'hypothèse avancée.

a. Détermination des facteurs susceptibles d'affecter la motivation des ménages agricoles à contracter des prêts auprès des établissements de microcrédit

Dans un premier temps, les différents facteurs pouvant agir sur l'intention des ménages agricoles à contracter des prêts auprès des EMC doivent être connus. Parmi de tels facteurs figurent les divers aspects qui sont probablement considérés comme des obstacles à l'accès au crédit et les points qui peuvent accentuer les demandes d'octroi. Tout d'abord, les enquêtes menées auprès des paysans d'Analavory lors du stage pré-mémoire ont permis de dégager les contraintes qui les découragent à utiliser les EMC. La démarche a été complétée par les résultats des recherches bibliographiques sur différents travaux effectués se rapportant au thème de l'étude. Certaines informations proviennent également des entretiens avec les personnes ressources, notamment avec le Chef d'agence de la PAMF et ses agents de crédit qui connaissent bien le milieu. Finalement, les autres préposés facteurs ont été identifiés suite à la constatation des faits au cours des deux stages au sein de la PAMF.

Les 19 facteurs présentés dans le tableau 2 ci-après résultent alors des recherches mentionnées précédemment.

19

Tableau 2 : Liste des facteurs susceptibles d'influencer la motivation des paysans à utiliser le crédit formel

Numéro

Facteurs

Commentaires

Sources

FACTEURS DEPENDANTS DES EMC

1

Taux d'intérêt élevé

Les taux d'intérêt appliqués par les EMC ne sont pas à la portée des ménages agricoles.

[4], [23], [29]

2

Manque d'informations

Le monde rural se trouve face à un manque d'information sur les procédures pour déposer une demande de crédit malgré l'implantation des institutions financières.

[1], [4]

3

Manque de garanties matérielles

Il a de profondes répercussions dans le domaine du crédit rural. Beaucoup de ménages ruraux ne possèdent pas assez de garanties matérielles.

[1], [4], [23], [29]

4

Eloignement entre EMC et lieu d'habitation

De nombreuses zones rurales subissent l'enclavement par rapport à tout établissement administratif y compris les EMC.

[3]

5

Lourdes procédures de préparation de dossier

Ce facteur est détaillé en 3 points distincts : -difficulté des procédures d'établissement du dossier ; -coût élevé de la préparation du dossier ; -temps dépensé pour la préparation du dossier.

[1]

6

Réduction du montant demandé

Il s'agit d'un problème de plafonnement : le montant accordé aux emprunteurs est souvent inférieur à la somme demandée avant comité de crédit.

[1]

7

Refus de la demande

Elle est due à une surévaluation des garanties et par précaution, les EMC préfèrent rejeter certaines demandes.

[4], [29]

8

Retard du déboursement

Le retard du déblocage est souvent dû à une centralisation des pouvoirs de décision notamment pour les montants de crédit élevés.

[1]

9

Mauvaise compréhension du suivi post-octroi

Les agents de crédit rendent visite chez les bénéficiaires pour vérifier le respect de l'objet de crédit. Les paysans l'assimilent parfois comme un acte de recouvrement à cause d'un retard de remboursement, ce qui leur met mal à l'aise vis-à-vis de la société.

[1], entretien avec le chef d'agence de la PAMF Analavory

10

Inadaptation aux modalités de remboursement

Les conditions de remboursement ne conviennent pas aux possibilité et disponibilité de trésorerie des paysans.

[1], [3]

20

Numéro

Facteurs

Commentaires

Sources

FACTEURS INDEPENDANTS DES EMC

11

Exploitation non rentable

Le mode d'exploitation traditionnel ne suit pas l'évolution des besoins de la famille. De même, l'exploitation n'est pas viable devant une pression foncière : les superficies de culture restent les mêmes alors que la taille du ménage augmente. Par conséquent, le paysan doute de sa capacité de remboursement.

[1], [3]

12

Problème de gestion

Il faut une utilisation effective du crédit pour qu'on ait une valeur ajoutée supérieure à l'intérêt.

[1]

13

Problèmes liés à la commercialisation des produits agricoles

Deux éléments sont pris en compte :

-l'inexistence de débouchés pour l'écoulement des produits ;

-l'instabilité des prix de vente, les filières agricoles sont sous l'emprise des collecteurs.

[1], [3]

14

Analphabétisation

Bons nombres de ruraux ont un faible niveau d'instruction et sont analphabètes, ce qui les rend méfiants envers toutes les paperasses nécessitant leur signature.

[1], [4], [21]

15

Problème foncier

L'insécurité foncière demeure jusqu'à présent une problématique du développement rural. Elle est en relation avec le crédit rural par le fait que la terre est en général l'unique bien valeureux que le paysan peut déclarer comme garantie lors des emprunts.

[1], [2], [4], [19], [32]

16

Insécurité sociale

Elle est réellement présente en milieu rural dont la principale cause est due aux Dahalo ainsi qu'aux vols de cultures

[1]

17

Concurrence avec les usuriers traditionnels

Les usuriers fournissent un service à accès facile, de proximité et avec un déblocage rapide.

[4], [11]

18

Appréhension des

démarches administratives

La crainte des bureaux est habituellement constatée en monde rural.

Entretien avec le Chef d'agence de la PAMF Analavory

19

Cataclysme naturel

Dans de rares cas suite à un cataclysme naturel, les paysans peuvent avoir des difficultés à rembourser leurs dettes.

[1]

Source : Auteur, 2011

21

Ces facteurs sont classés en deux catégories :

- 10 facteurs dépendant de l'activité des EMC, autrement dit, lorsque ces derniers peuvent y intervenir ;

- 9 facteurs ne dépendant pas de l'activité des EMC c'est-à-dire tout aspect externe en dehors de leur fonction.

b. Analyse des points de vue des intéressés

Cette première analyse consiste à examiner tout simplement les opinions des enquêtés sur les facteurs qui influencent le plus leur motivation à réaliser ou non une demande de crédit. Pour ce faire, les facteurs trouvés dans le tableau précédent ont été codifiés afin de faciliter les enquêtes (Cf. Annexe XI).

? Analyse de la première réponse affirmée par les enquêtés

Il s'agit d'étudier la fréquence des premières affirmations avancées par les paysans et de faire ressortir, de cette manière, l'ordre d'importance des facteurs selon leurs points de vue spontanés. Le nombre total de réponses à cette première analyse est égal au nombre de ménages enquêtés c'est-à-dire 150, étant donné que chaque ménage est liée à une réponse.

? Analyse de toutes les réponses fournies par les ménages

L'ordre d'importance des facteurs pourrait être vu sous un autre angle en considérant toutes les réponses avancées par les enquêtés. Contrairement à l'étude précédente, il ne s'agit pas d'analyser la première réplique mais plutôt de travailler sur le nombre de fois où un supposé facteur influençant a été énoncé. De ce fait, la base de calcul n'est plus une population égale aux 150 ménages enquêtés parce qu'un ménage pourrait certainement évoquer plusieurs facteurs qu'il juge influencer sa motivation.

Dans ces deux cas d'analyse, le facteur le plus influençant est évidemment celui à qui est attribuée la fréquence la plus élevée. La valeur de la fréquence s'obtient par la formule suivante :

22

c. Analyse économétrique des facteurs susceptibles d'avoir des effets sur la décision des ménages agricoles vis-à-vis de l'utilisation du crédit formel

Cette partie de l'étude, à la différence de celle effectuée précédemment sur la base des opinions des ménages agricoles enquêtés, porte sur une analyse plus avancée des relations probables entre les variables économiques relatives à l'accès des ménages au crédit agricole. Les caractéristiques des ménages agricoles figurent parmi les facteurs qui influenceraient la décision de l'exploitant agricole à accéder aux services des EMC.

? Identification des variables d'analyse

L'étude porte sur l'analyse des relations qui existent entre d'une part, la décision des ménages de réaliser un emprunt auprès des EMC ou non, et d'autre part, différents facteurs relatifs aux caractéristiques des ménages et de l'exploitation. De ce fait, deux catégories de variables sont considérées :

- La variable à expliquer ou variable dépendante exprime la décision des ménages à accéder au crédit agricole ;

- Les variables explicatives ou indépendantes [12] (Cf. Annexe XVIII) sont au nombre de 15 et sont organisées en 3 catégories : caractéristiques de l'exploitant, caractéristiques de l'exploitation, et caractéristiques spécifiques relatives au problème d'accès au crédit.

23

Tableau 3 : Rationalité des variables explicatives retenues pour l'analyse économétrique

Variables considérées

Codes

Rationalités

Réponses des ménages

Signes
attendus

Références
questionnaire

Caractéristiques de l'exploitant

1-Sexe du chef de ménage [21]

qii_2

Un ménage dirigé par une femme est souvent de petite taille [17]. Ce ménage aurait moins de charges et ses besoins en crédit seraient moindres.

-Masculin=1
-Féminin=2

_

Question 2

2-Age du chef de ménage [21]

qii_3

Les ménages jeunes seraient beaucoup plus ouverts au système de crédit formel. Les plus âgés garderaient le principe selon lequel le fait d'être endetté est honteux.

20 = Réponses = 68 ans

_

Question 3

3-Degré d'alphabétisation

degr_alphab

Différentes paperasses doivent être remplies pour obtenir un crédit auprès des EMC. Un paysan analphabète n'oserait pas s'engager à l'emprunt s'il ignore le contenu du contrat.

-Sait lire et écrire=1 -Autre=0

+

Question 9

4-Nombre d'années d'étude du chef de ménage

qii_11b

Le recours à l'emprunt formel contribue à l'amélioration des revenus du ménage. Les paysans instruits le comprendraient dans ce sens. Ceux qui ont un niveau de scolarisation faible le considèreraient comme un acte déshonorant.

0 = Réponses = 18 années

+

Question 11

Caractéristiques de l'exploitation

5-Superficie totale de terrain exploité par le ménage

sup_tot

Les ménages disposant de vastes surfaces agricoles nécessiteraient plus de ressources financières pour les charges en mains d'oeuvre extérieur et en intrants agricoles.

0 = Réponses = 1 100 Ares

+

Question 13

6-Possession de titre ou certificat fonciers

qiii_14b

Les EMC n'acceptent pas les terrains gagés sans titres fonciers. Or, peu de paysans en disposent. Le fait que le terrain est sécurisé déterminerait la décision du ménage à accéder au crédit formel.

-Possesion=1 -Autre=0

+

Question 14

7-Tendance du ménage concernant la destination de la production

destin_prod

Les ménages qui vendent leur production adhèreraient plus facilement au système de crédit formel par rapport à ceux qui pratiquent encore une économie de subsistance. Ces derniers auraient une attitude réservée à l'égard des EMC.

-Autoconsommation=1 -Intermédiaire=2 -Vente=3

+

Question 15,
Question 16

24

Variables considérées

Codes

Rationalités

Réponses des ménages

Signes
attendus

Références
questionnaire

Caractéristiques spécifiques relatifs au problème d'accès au crédit

8-Expérience en termes d'années sur la connaissance des EMC

expe_annee

Un ménage qui vient de connaître le système de crédit formel aurait moins de chance de contracter un prêt par rapport à celui qui l'a connu depuis longtemps.

2 = Réponses = 30 années

+

Question 18

9-Nombre de types de sensibilisation et de séance d'information vus, entendus ou assistés

som_info

Cette variable évalue les connaissances du ménage en matière de microcrédit (procédures de demande, conditions d'accès, délai de déboursement, mode de remboursement). Un paysan non informé ne se lancerait pas dans le système de crédit formel.

0 = Réponses = 12 fois

+

Question 19

10-Degré de connaissance des taux d'intérêt pratiqués par les EMC

deg_con_tau

Les taux d'intérêt adoptés par les EMC sont largement inférieurs à ceux des usuriers. Les taux d'intérêt varient aussi d'un EMC à un autre. Plus le paysan connait les différentes valeurs des taux d'intérêt des EMC, plus il serait motivé à accéder au service formel à sa convenance.

0 = Réponses = 3 EMC dont le taux
d'intérêt est connu par le ménage

+

Question 22

11-Nombre de types de service microfinancier connus

deg_con_pro

Les EMC présentent différents types de services aux ménages agricoles selon les besoins et les contraintes de ces derniers. Un ménage aurait plus de chance d'effectuer un emprunt formel s'il est informé de toutes les formes de crédit existantes.

0 = Réponses = 6 types

+

Question 23

12-Durée du trajet allant jusqu'à l'EMC le plus proche

imf_pproche

Un ménage habitant loin des EMC aurait moins de chance de contracter un prêt formel compte tenu des frais et du temps de déplacement.

1 = Réponses = 60 minutes

_

Question 21

13-Nombre de vols de moyens de production et de production cités en cause

insec_soc

Un ménage souvent victime de vols serait moins motivé à s'endetter auprès des EMC. Il pourrait douter de sa capacité de remboursement à cause de cette insécurité sociale.

0 = Réponses = 3 fois

_

Question 25

14-Nombre d'usuriers connus

qv_26a

Si le ménage ne connait qu'un seul usurier, l'adhésion au système formel lui serait favorable. Sinon, il possède un large choix sur le crédit informel.

0 = Réponses = 5 personnes

_

Question 26

15-Valeur totale des avoirs matériels

som_garant

Les garanties matérielles sont exigées par les EMC pour tout emprunt. Cependant, elles font défaut pour certains ménages. Ceux qui disposent suffisamment de biens mobiliers seraient plus motivés à recourir aux emprunts formels.

50 000 = Réponses =Ar103 250 000

+

Question 27

Source : Auteur, 2011

25

? Modèle Logit

Comme l'accès des ménages au service de crédit est représenté par une variable binaire Y, prenant la valeur 1 si le ménage accède au crédit agricole et 0 autrement, l'analyse économétrique est effectuée à l'aide d'un modèle Logit spécifié comme suit :

- La variable dépendante binaire Y est alors associée à une variable latente Y* reliée au variables explicatives Xj identifiées plus haut. La valeur de Y dépend de celle de Y* par la relation :

?? L0 si Y*~z-

j=1

Y = la variable dépendante qui capture le fait que le ménage agricole accède au service de microcrédit ou non ; Y* = la variable latente ; ?j = le paramètre associé à la variable explicative Xj , ? = le terme d'erreur distribuée suivant la loi logistique et t un certain seuil.

Le coefficient de régression ?j peut être positif ou négatif. S'il est positif, une augmentation dans la valeur de Xj rendrait les chances pour que le ménage accède au service de crédit, plus importantes. S'il est négatif, une diminution dans la valeur de Xj contribuerait au même résultat.

- La probabilité pour que Y prenne la valeur 1 est obtenue par la relation [18] :

Le niveau de signification retenu est 5%. Autrement dit, si la P-value ou (P > IzI) de la

variable explicative considérée est inférieure à 0.05, alors sa relation avec la variable dépendante est statistiquement significative [30].

1.2.6.3 Démarche de vérification de l'hypothèse 3 : « La PAMF apporte des solutions à tous les facteurs qui démotivent les paysans à recourir aux emprunts formels. »

Trois méthodes seront adoptées pour apprécier cette dernière hypothèse :

- détermination de la contribution de la PAMF en chiffres ;

- analyse des points de vue des clients de la PAMF ;

- définition des interventions de la PAMF à partir d'une analyse comparative des ses

spécificités par rapport à celles de la CECAM Analavory.

26

a. Détermination de la contribution de la PAMF en chiffres

Dans un premier temps, il est important d'appréhender les indicateurs d'accès précédemment définis après que la PAMF s'est installée à Analavory. Les années qui attirent l'attention sont donc 2009 et 2010. Pour avoir une idée sur la participation de cette IMF à l'accès au crédit, on procèdera à une comparaison des réalisations avec les tendances d'évolution que devraient suivre normalement les indicateurs au niveau de la CRA. Les réalisations concerneront les données exactes réquisitionnées au sein de la PAMF et de la CECAM. Les tendances sont obtenues à partir d'une projection des données de la CECAM. Pour ce faire, les réalisations de la CECAM, de 2005 à 2010, seront d'abord prélevées. Puis, à partir d'une partie de ces dernières, de 2005 à 2008, les tendances qui devraient s'enchainer au sein de la CRA pour les années 2009 et 2010 seront définies. Jusque là, deux cas peuvent se présenter à propos de ces deux dernières années:

(i) si les réalisations de la CECAM sont supérieures aux tendances, les écarts correspondront aux surplus apportés par cette première IMF;

(ii) si les accomplissements de la CECAM sont inférieurs aux tendances, les écarts marqueront, en quelque sorte, ses manques à gagner.

Ensuite, les réalisations de la PAMF seront introduites. Finalement, la contribution de la PAMF n'est autre que l'excédent de crédit par rapport aux accomplissements de la CECAM si on considère la possibilité (i). Mais si l'évènement (ii) s'est produit, deux autres cas vont apparaître :

(i') si la somme des réalisations CECAM et PAMF est inférieure à la tendance, alors la contribution de la nouvelle IMF sera incertaine du fait que le surplus apporté pourrait être, certainement, des manques à gagner de la CECAM. Autrement dit, la contribution n'est pas palpable, le marché de crédit s'est juste départagé entre ces deux IMF et il y a même un reste de marché minimum non conquis;

(i») si la somme des réalisations CECAM et PAMF dépasse la tendance, alors la contribution de la nouvelle IMF est l'écart de cette somme avec la tendance. Certes, les compléments jusqu'à la tendance sont des réalisations de la PAMF mais on considèrera qu'elles pourraient concerner les manques à gagner de la CECAM. La contribution n'est certaine qu'au-delà de la tendance.

En résumé, trois possibilités de contributions peuvent se produire, celles qui sont représentées par les esquisses graphiques de l'annexe XIX.

27

b. Analyse des points de vue des clients de la PAMF

Deuxièmement, les opinions des clients de la PAMF sont nécessaires dans le but de connaître ce qu'ils pensent des services de leur IMF. Par analogie aux examens des points de vue sur les facteurs influençant la motivation, l'étude de la fréquence des affirmations sera de nouveau adoptée dans cette étape. La question posée relative à cette analyse se trouve dans l'annexe XI. Il est à noter que les concernés sont ceux qui ont effectué au moins un crédit auprès de la PAMF. C'est alors que les observations retenues sont au nombre de 75 parce que l'échantillonnage a été fixé à 25 clients de la PAMF par zone d'éloignement et comme trois zones ont été distinguées. Les premières répliques des intéressés par rapport aux aides apportées par la PAMF seront examinées d'une part, et les fréquences d'énonciation de chaque supposée aide, d'autre part.

Bien évidemment, l'intervention de la PAMF la plus marquante serait celle qui présente la fréquence la plus élevée.

c. Etude des spécificités de la PAMF par une analyse comparative avec la CECAM Analavory

Le but de cette dernière méthode est de dégager les caractéristiques qui distinguent la PAMF en particulier ses points positifs aidant à la facilitation de l'accès au crédit. Les facteurs agissant sur la motivation des agriculteurs étant définis dans le résultat n°2 et ce, par degré d'influence, il reste de déterminer à quels niveaux se situent les interventions de cette IMF. Pour ce faire, une comparaison de ses activités avec celles de la CECAM Analavory est jugée utile.

Il est clair que les éléments qui doivent être examinés sont les points communs et les caractéristiques spécifiques à chaque EMC. Les distinctifs de la PAMF seront recueillis par la suite. Finalement, les côtés positifs particuliers de cette dernière seront relevés et confronter à la liste des facteurs influençant déterminés dans le résultat n°2.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein