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Analyse du statut sérologique au VIH / sida et de ses déterminants chez les femmes enceintes au Cameroun.

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par Harris Bénito KOUBEMBA MONA
Institut sous-régional de statistique et d'économie appliquée (I.S.S.E.A) - Ingénieur d'application de la statistique ( I.A.S) 2010
  

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III.1.2. Quelques considérations sur la propagation du SIDA

Dans de nombreux pays, dont le Cameroun, la quasi-totalité des infections à VIH chez les adultes se font par voie hétérosexuelle c'est-à-dire par transmission sexuelle entre hommes et femmes. Bien que la transmission hétérosexuelle soit la voie dominante de la diffusion du VIH, d'importantes variations sont observées dans la prévalence du VIH. Les différences de prévalence sont remarquables même pour des villes où le virus a été découvert durant la même période (FERRY, 1998 ; RWENGE, 1998). L'évolution de l'infection varie d'une région à l'autre et d'une ville à l'autre. BUVE et al. (1995) ont observé, pour quatre villes africaines (Kinshasa, Kampala, Kigali, Lusaka) où les premiers cas de SIDA ont été identifiés aux alentours de 1983, des différences de prévalence très marquées. Le même constat a été fait pour Abidjan et Yaoundé où les premiers cas ont été enregistrés en 1985 et 1986. (De COCK et al., 1989 ; OMS, 1993). Il en résulte que la variation de la durée depuis l'introduction du virus n'est pas la seule explication aux variations observées dans la prévalence du VIH. Selon RWENGE (1998) « les données sur l'activité sexuelle ne renseignent guère, sinon très peu, sur les facteurs dominants les variations des comportements sexuels à risque entre régions, pays ou groupes sociaux ». BUVE et al. ont souligné que les variations observées sont le résultat des différences dans les taux de diffusion du VIH.

La littérature sur le SIDA en Afrique indique que la diffusion du virus a été plus rapide et plus importante dans les villes où la prévalence chez les femmes enceintes est plus élevée (FERRY, 1998). Ces variations considérables de la propagation et des niveaux des épidémies du virus ne sont pas faciles à élucider. Selon PALLONI (1995), la propagation du VIH à travers l'Afrique peut être caractérisée par de grandes variations dans les niveaux d'infection entre les groupes. Le rythme et l'ampleur de la diffusion du virus dans une population entière peuvent être déterminés par la forme des réseaux sexuels qui lient les groupes entre eux, aussi bien que par celle qui les relient au monde extérieur (MORRIS et KRETZCHMAR, 1997). Ce sont les liens entre les sous-populations qui facilitent l'entrée du virus dans de nouveaux groupes, où il se propagera ensuite selon le modèle de comportement sexuel à l'intérieur de chaque groupe. Dans ce contexte, la diffusion du virus est fonction des liens que le groupe à risque détient avec les autres groupes. Plusieurs recherches établissent des relations entre les modèles de propagation du VIH et les conditions sociales, économiques et culturelles (PALLONI, 1995).

Selon CHAISSON (1995), les différences dans la survie entre les noirs et les blancs, les hommes et les femmes, et les utilisateurs de drogues injectables ont mené à la spéculation que le VIH progresse plus rapidement dans certains groupes démographiques comparés à d'autres4(*). Cependant, l'itinéraire clinique de la maladie est variable et un certain nombre de facteurs thérapeutiques et autres peuvent influencer l'histoire naturelle de l'infection5(*). Bien que les différences dans la survie puissent résulter des réponses biologiques diverses de l'infection au VIH6(*), l'accès différentiel aux soins médicaux est une autre explication possible de ces résultats7(*). Dans une étude réalisée aux États-Unis d'Amérique, CHAISSON et al. (1991) ont indiqué que les noirs, les femmes et les consommateurs de drogues sont significativement moins susceptibles de recevoir la thérapie appropriée pour l'infection au VIH (MOORE et al., 1991 ; 1994). Il n'est pas clair que la fourniture de soins médicaux à toutes les personnes infectées par le VIH peut corriger les disparités dans ces résultats. Cependant, une étude réalisée au Canada a observé une faible survie parmi les patients à revenu faible infectés par le VIH, malgré l'égalité apparente d'accès aux soins médicaux8(*). Par contre, une étude réalisée aux États-Unis n'a observé aucune différence significative entre les hommes et les femmes, les blancs et les noirs, les utilisateurs et les non-utilisateurs de drogues injectables et le niveau de revenu (CHAISSON et al., 1995). Toutefois, cette étude a indiqué une mortalité différentielle parmi les personnes infectées ; celles ayant reçu de la thérapie anti-rétrovirale avant l'admission dans une clinique ont accusé un taux de mortalité plus élevé comparativement à celles qui n'en ont pas reçue. Le sexe, la race, le niveau de revenu, et le fait d'utiliser de la drogue injectable n'ont pas été significativement associés à la mortalité liée au VIH/SIDA (CHAISSON et al., 1995).

Beaucoup d'efforts ont été faits par de nombreux chercheurs durant ces dernières décennies pour comprendre les caractéristiques biologiques et les mécanismes de la transmission du virus. Contrairement à la plupart des autres virus, la transmission du VIH, en dehors de la transmission verticale, exige l'adoption de comportements spécifiques qui exposent l'individu au virus, puis à la possibilité de transmission du virus lui-même. Un individu exposé qui ne se protège pas a une probabilité non nulle d'être infecté. De ce fait, il est prudent de distinguer les facteurs qui influencent l'exposition et ceux qui influencent la transmission. Les premiers facteurs, indirects ou contextuels, n'ont pas d'effet direct sur la transmission du VIH mais influent sur les variables directes. Parmi les variables contextuelles ou variables liées à l'exposition, on peut entre autres citer le type d'économie et les conditions économiques, l'organisation et le contexte social, l'ethnie, la religion, le milieu de résidence, les relations entre hommes et femmes, les attitudes ou encore la mobilité et les migrations. En ce qui concerne les variables directes ou variables liées à la transmission, on trouve les irritations vaginales, la circoncision masculine, l'utilisation ou non du préservatif et les maladies sexuellement transmissibles.

* 4 MELNICK et al., 1994 ; ROTHENBERG et al., 1987

* 5 FISCHL et al., 1987 ; MOORE et al,, 1991

* 6 CHAISSON et al., 1991 ; KLEIN et al., 1994

* 7 MOORE et al., 1994

* 8 HOGG et al., 1994

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery