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Mobilisation des recettes fiscales au Cameroun

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par Philémon Parfait ANGO ESSAMA
Université de Yaoundé II Cameroun - Diplôme d'études approfondies/Master 2 en sciences économiques, spécialité économie publique 2010
  

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Section 2 : Le civisme fiscal : une impérieuse nécessité

Le civisme fiscal c'est l'accomplissement volontaire par les contribuables, de leurs obligations fiscales. Il se traduit par le remplissage des déclarations fiscales, leur dépôt dans les délais ainsi que le paiement spontané de l'impôt dû.

A partir de cette définition, on constate que le civisme fiscal est une question d'état d'esprit, de mentalité et de comportement. En fait, c'est une question de respect spontané des obligations déclaratives et de paiement de l'impôt. Ainsi, traiter du civisme fiscal consiste à faire prendre conscience aux contribuables, qu'au lieu de privilégier l'intérêt individuel, il vaut mieux privilégier d'abord l'intérêt collectif. Prôner le civisme fiscal consiste à faire passer le message de tel sorte que l'impôt apparaisse comme le prix d'un service rendu par l'organisme qui en bénéfice au lieu que cela se traduise comme c'est souvent le cas comme l'expression d'un lien de solidarité voir même d'une décision sociale. Autrement dit, le contribuable est très soucieux de l'utilisation qui est faite de l'argent public, il se considère beaucoup plus comme un client que comme l'usager d'un bien collectif. C'est à ce titre que l'administration fiscale doit lui démontrer que c'est pour le bien commun, que l'impôt doit être collecté, en fait, pour bénéficier de différents services offerts par l'Etat, il faut payer son impôt.

Il convient quand même de rappeler que les comportements d'incivisme fiscal ne sont pas seulement le monopole des pays Africains, encore moins du Cameroun. Mais bien entendu, en Afrique, ces comportements sont accentués par l'histoire fiscale des pays de ce continent. Pour s'en rendre compte, Il suffit de repenser aux méthodes fortes utilisées par le colonisateur pour obtenir le paiement de l'impôt de capitation : corvée, travaux forcés, confiscation de récoltes, prise d'otage, etc. Les révoltes à l'impôt avaient également pour source, le fait que la population n'avait pas le sentiment que les impôts versés contribuent vraiment à l'amélioration de leurs conditions de vie (d'où un sentiment d'injustice). Ce sentiment d'injustice existe encore très fort de nos jours quand on voit la situation économique de notre pays. Nous pensons donc que toute politique visant à convaincre les citoyens d'un usage utile des contributions doit impérativement inclure : la transparence et la justice sociale. C'est un préalable essentiel pour la restauration du civisme fiscal. Rappelons nous, dans les premières années de l'indépendance, la scolarité a été gratuite et les soins médicaux également. Dans ces conditions, la participation des citoyens au paiement de l'impôt, ne pouvait poser problème. Aujourd'hui, les données ne sont plus les mêmes, il y a eu perte de confiance dans les capacités de l'Etat à rendre le service simple, la récolte de l'impôt connaît donc des réticences.

Ainsi donc, la grande question qui peut se poser est celle de savoir : comment développer le civisme fiscal ? Le Cameroun peut-il s'inspirer de ce que les autres pays font en matière de civisme fiscal ? Et enfin, qui sont les acteurs et les moyens pour développer le civisme fiscal ?

2.1. Quelques exemples des bonnes pratiques en matière de civisme fiscal

2.1.1. Le cas de la France

La France a mis en place le programme « gestion fiscale et financière de l'Etat et du secteur public local ». Ce programme vise la satisfaction des intérêts du citoyen, de l'usager et du contribuable. Promouvoir le civisme fiscal et renforcer la lutte contre la fraude fiscale est une préoccupation majeure des réseaux de la DGI. C'est dans ce sens que pour la DGI, « Payer ses impôts, c'est contribuer au développement harmonieux du pays, assurer la relance économique, donner à l'Etat les moyens de réalisation de sa politique sociale, limiter l'endettement extérieur ». De plus, « déclarer ses revenus, puis s'acquitter de son impôt, est l'expression concrète du consentement à l'impôt qui fonde le pacte républicain. C'est pourquoi, la DGI s'attache à améliorer le civisme fiscal, c'est-à-dire, l'accomplissement volontaire de leurs obligations par les contribuables , en proposant aux usagers une offre de service mieux adaptée, des démarches simplifiées et une administration d'une qualité de service de haut niveau, devenue plus accessible grâce aux nouvelles technologies ». Sur ce dernier point, la DGI a mis en oeuvre le développement du programme d'informatisation en élargissant encore son offre de service dématérialisé sur des canaux multiples (internet, courriel, téléphone...).

Nous pensons aussi que, la promotion du civisme fiscal s'exerce également à travers la mission de contrôle et de lutte contre la fraude fiscale avec une exigence de qualité encore accrue tout en garantissant une plus grande sécurité juridique pour le contribuable. C'est dans cet état d'esprit que nous suggérons une chaîne de qualité du contrôle fiscal, depuis la programmation des contrôles jusqu'à la gestion des fonds recouvrés en passant par le recouvrement des créances proprement dit, en approfondissant encore les liaisons DGI -Direction des Douanes-Direction du Trésor (pour notre pays le Cameroun).

Ces différents axes stratégiques sont traduits par trois objectifs complémentaires.

Le premier consiste à favoriser l'accomplissement volontaire des obligations fiscales (civisme fiscal), les contribuables devant être encouragés à conserver un comportement très majoritairement responsable en matière fiscale, notamment par la simplification administrative et le recours aux progrès technologiques contemporains.

Le second quant à lui tentait de faciliter l'impôt par la mise en oeuvre d'une série d'engagements de qualité de service précis et mesurables et le développement des procédures dématérialisées, la simplification administrative et le recours aux nouvelles technologies constituant des vecteurs de l'adhésion à l'impôt et répondant à une attente forte des usagers.

Le dernier enfin s'attelait à renforcer la lutte contre la fraude fiscale et le recouvrement offensif des impôts et des amendes. Ce programme vise également à prendre en compte, les attentes des citoyens et des contribuables en particulier, en rendant les services au meilleur coût et en assurant la transparence et la qualité des comptes publics. Le Programme COPERNIC participe également au civisme fiscal. En effet, ce programme qui est né en 2000, a été lancé en 2001. C'est un nouveau système d'information fiscal unique et commun à la DGI et DGCP, dont l'objectif est de dépasser les 5 handicaps de l'informatique fiscal actuelle. C'est un programme d'une durée de développement et déploiement de 10 ans. Avec un budget de l'ordre de un milliard d'euros.

Les 4 axes de production de valeur de cet outil sont : améliorer les services rendus aux usagers (l'usager est mis au coeur de l'administration fiscale et du système d'information, une stratégie de services personnalisé multi canal (internet, téléphone, accueil physique...), accès 24h/24 et 7j/7 ; favoriser le civisme fiscal (amélioration de l'accueil, accès à la documentation fiscale, téléchargement et envoi à domicile de formulaires, simulations fiscales, actualités fiscales...) ; améliorer l'efficacité fiscale en intégrant des outils adéquats pour les agents (Copernic contribue progressivement à l'accroissement de la performance des processus d'assiette, de recouvrement, et de contrôle fiscal, conduisant à un supplément de recettes fiscales de plusieurs centaines de millions d'euros par an) ; améliorer l'efficience fiscale en rendant le service au meilleur coût ; accroissement des gains de productivité, réduction du nombre d'emplois nécessaires, plus grande maîtrise du coût de gestion de l'impôt, une contribution à l'accroissement de la performance et à la réalisation des objectifs des contrats de performance de la DGI et de la DGCP, plus grande flexibilité organisationnelle, meilleure réactivité aux évolutions de la législation fiscale.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard