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Comportement du consommateur marocain face au commerce électronique.

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par Hamza Zinbi
Université Hassan 2 Casablanca- Route El Jadida - Licence fondamentale en économie 2014
  

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4.4 Les sites comparateurs

Des sites Web se sont spécialisés dans la comparaison des produits et services. Ils peuvent être qualifiés de « comparateurs » généralistes ou spécialisés dans une catégorie de produits. Un examen de ces sites révèle que la comparaison est quasi exclusivement monocritère et centrée sur le prix (Stenger 2009). En fait,il s'agit d'avantage d'outils de rangement que de comparaison. Des véritables comparateurs devraient être capables de proposer des comparaisons multicritères et pas seulement

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centrées sur le prix. Certains sites sont conçus dans cette logique. Les sites comparateurs sont confrontés à d'autres problèmes, par exemple la frontière juridique est parfois ténue entre comparaison objective et publicité comparative. Enfin, l'objectivité de la comparaison ou du classement établis n'est pas évidente. En mai 2007, la Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF) a examiné les sites qui comparent les prix. L'objectif était de vérifier la loyauté des informations fournies aux consommateurs et de s'assurer de l'indépendance de chacun de ces sites par rapport aux sites marchands qu'ils recommandent. Parmi les 12 sites principaux, 11 ont fait l'objet d'une lettre de rappel à la réglementation de la DGCCRG... la plupart des sites s'apparentent ainsi d'avantage à des annuaires payants.

4.5 Les outils de recommandation

La personnalisation de l'aide à la décision d'achat en ligne au coeur des préoccupations des chercheurs en marketing depuis les débuts de l'e-commerce (Winer et al. A996, Alba et al. 1997). Elle se manifeste particulièrement dans les problématiques de recommandation. L'enjeu est de taille car il s'agit, à partir d'un site Web uniforme, de tirer profit d'outils logiciels afin de personnaliser la relation client. En pratique, ces outils, parfois qualifiés de systèmes ou d'agents de recommandation constituent une famille d'outils d'aide à la décision d'achat en ligne qui se fondent sur plusieurs dispositifs;

-les attributs des produits et leurs catégorisation,par le vendeur.

-l'évaluation des produits par le vendeur, par les clients ou par des tiers;

-des systèmes mixtes.

Techniquement les outils reposent sur des algorithmes et des indices de similarité (entre des produits et/ou de préférences).l'aide apportée consiste à guider les internautes afin de trouver des produits qui correspondent à leurs goûts; en cohérence avec les préférences exprimées chemin faisant et/ou en comparaison avec celles exprimées par les multiples acheteurs précédents qui ont été enregistrées et codées dans la base de données. L'annexe 1 présente les différentes solutions techniques et les logiques associées. Nous en exposons ici brièvement les principes.

Les moteurs des systèmes de recommandation sont composés d'outils de filtrage d'information individuels et collaboratifs. Les données utilisées pour nourrir le système sont constituées par une agrégation de comportement d'achat ou de la navigation de précédent visiteurs. Il s'agit d'automatiser la recommandation et la personnalisation. Oufaida et Nouali (2008) dressent un état de l'art dans le contexte du Web 2.0 et distinguent le filtrage à base de contenu, le filtrage

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collaboratif et les modèles hybrides.

La démarche peut impliquer la collecte des préférences déclarées par les clients, par exemple par questionnaire ou être transparente. Murray et Haubl ( 2009 ) plaident en faveur de ces outils qui permettent de personnaliser les recommandations sans interroger directement les utilisateurs à l'instar du système de recommandation d'Amazon qui est sans doute le plus connu et l'un des plus sophistiqués.

Il est essentiel de bien distinguer les recommandations du type : « nous vous suggérons également » et « les internautes apprécient également » car la source de la recommandation est distincte. Dans le premier cas, le site marchand s'engage, en tant que conseiller, en tant que prescripteur. Dans le second, ce sont les internautes qui sont instrumentalisés par le site en tant que prescripteurs.

La recherche menée par Haubl et Trifts (2000) sur les « aides interactives à la décision des consommateurs » est pionnière. Elle est présentée ici car elle pose les bases des intérêts et enjeux de tels outils en e-marketing et des recherches menées depuis lors sur ce thème.

Haubl et Trifts proposent une classification des agents d'achat interactif basée sur la distinction suivante : l'outil est conçu pour déterminer « quoi acheter » ou bien il est conçu pour savoir « à qui acheter » ou « ou acheter » . il s'agit de la dichotomie traditionnelle employée en marketing entre choix du point de vente et comportement dans le point de vente.

Ils comparent deux outils qui correspondent respectivement à deux étapes décisionnelles successives : un agent de recommandation et une matrice de comparaison.

L'agent de recommandation permet au consommateur de mieux apprécier l'ensemble des alternatives possibles dans un environnement d'achat en ligne à partir d'informations formulées par le consommateur sur ses préférences et ses critères de choix. C'est donc un outil qui intervient dans la phase initial de découverte de l'offre disponible. L'agent utilisé produit une « liste personnalisée d'alternatives recommandées », basée sur trois types de paramètres fournis par le consommateur:la pondération des attributs,le niveau minimum requis par attribut, le nombre maximum de produits à paraître dans la liste. Une fois les attributs définis et pondérés, l'agent propose une liste avec un classement des scores selon les préférences déclarées par le consommateur.

La matrice comparative a pour objectif d'aider le consommateur à faire des comparaisons poussées par mi les alternatives sélectionnées. Elle est conceptualisée comme « un outil interactif qui assiste les consommateurs pour faire des comparaisons approfondies parmi les alternatives qui paraissent les plus prometteuses d'après la première recherche ».

Elle apparaît donc dans une deuxième phase. L'outil permet à l'acheteur d'organiser l'information sur les attributs de plusieurs produits dans une matrice « alternatives x attributs » et de sélectionner toutes ces alternatives classées par attribut. Les sites de Darty, Devismutuelle ou Surcouf offrent un exemple de comparaison par attribut.

Les résultats des expérimentations menées par Haubl et Trifts indiquent que les deux outils testés réduisent les efforts du « consommateur décideur » en termes de recherche d'information mais augmentent la qualité des ensembles de considération ainsi que la qualité des décisions. L'impact est donc doublement positif. Il y'a à la fois allégement de la charge cognitive et amélioration de la qualité décisionnelle. Haubl et Trifts précisent que, dans leur expérimentation, les outils utilisés sont de très haute qualité et que sur Internet, les systèmes souffrent d'imperfections et de biais.

Les aides interactives à la décision permettent idéalement aux consommateurs de prendre de meilleures décisions tout en fournissant moins d'effort. Il y'a quelques années, Ariely (2000) signalait que cette meilleure qualité décisionnelle s'accompagnait parfois d'une surcharge cognitive. Aujourd'hui, de nombreux travaux montrent que les agents de recommandation peuvent à la fois réduire les efforts (cognitifs en particulier) et améliorer la qualité de ces décisions d'achat. Haubl et Murray (2006) notent toutefois que cette aide peut être ambiguë car elle est destinée à l'acheteur...ou au vendeur. Ils parlent dans certains cas « d'agents double » lorsque les outils ont le potentiel d'aider mais aussi d'influencer les acheteurs dans leur prise de décision d'achat.

L'impact des agents de recommandation sur les décisions d'achat est bien réel. La probabilité d'achat des produits recommandés serait deux fois plus élevée que pour les autres produits et leur influence serait supérieure aux recommandations réalisées par des experts humains (Senecal et Nantel 2004). Par ailleurs,l'impact des recommandations ne se limite pas à l'achat en cours et peut être durable, les acheteurs mobilisant les recommandations lors d'achats ultérieurs (Haubl et murray 2003).

En 2009, Murray et Haubl déplorent toujours le fait que les agents de recommandation n'aient pas été d'avantage adoptés par les acteurs de l'e-commerce. Ils estiment qu'il faut les rendre plus facile à utiliser. Cela passe par une amélioration des interfaces et des modes d'interaction et implique ainsi la coopération d'autres spécialistes, en management des systèmes d'informations,informatiques, psychologie...

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L'objectif étant de rendre les systèmes plus humains. Certains sites ont investi dans la conception

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d'agents virtuels, parfois qualifiés d'agents intelligents. En pratique, ces outils, conçus par ds entreprises comme Virtuoz, ressemblent pour l'instant d'avantage à des interfaces ludiques de « foire aux questions » qu'a de véritables outils de recommandation. Ils répondent aux questions posées par les internautes dans une démarche de recherche d'informations. Ils jouent un rôle positif en termes de confiance vis-à-vis du site marchand, d'intentions d'achat et d'intentions de recommander le site (Lemoine et Notebaert 2009). leur rôle positif ne doit donc pas être sous-estimé. Des recherches ont montré que les gens apprécient d'interagir avec des systèmes informatiques qui simulent l'interaction humaine comme les agents logiciels qui incorporent la gestuelle des individus, une apparence humaine,le langage naturel (Haubl et Murray 2003).

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus