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La protection de l'environnement par les collectivités territoriales décentralisées au Cameroun: cas de la communauté urbaine de Douala

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par Gilles Herbert FOTSO
Université de Douala - Faculté des Sciences Juridiques et Politiques - Master 2 Recherche 2012
  

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Paragraphe 2. Les recommandations à l'endroit de la CUD

Les recommandations que nous pouvons formuler à l'endroit de la CUD concernent essentiellement le renforcement de ses outils financiers et humains (A) d'une part, et le renforcement de l'éducation et la démocratie environnementale (B) d'autre part.

A. Le renforcement des outils financiers et humains de la collectivité

Pour que les objectifs de la CUD inscrits dans son CDS soient atteints de façon optimale, il est opportun de revaloriser la dotation budgétaire affectée à la protection de son environnement et de développer une expertise locale.

Il est important pour la Ville de Douala, dans l'élaboration de sa politique locale, de renforcer les dépenses liées à l'environnement. La protection de l'environnement ne doit pas être considérée comme un objectif subsidiaire, selon le budget qui lui est affecté ; mais plutôt comme un objectif essentiel compte tenu de son importance dans ce nouveau millénaire. Le manque de moyens financier a très souvent justifié cet état de chose.

Pour une meilleure efficacité, la CUD doit faire preuve d'initiative. Elle doit envisager des activités rémunératrices pour financer les dépenses relatives à l'environnement. Ce sont des pratiques modernes393(*), conditionnées par le dynamisme des élus locaux. La CUD peut par exemple, produire le compost, le charbon organique etc..., et devenir dès lors un entrepreneur, et non plus un simple gestionnaire.

En outre, les questions environnementales représentent un enjeu majeur et stratégique qu'il est important de renforcer les capacités des fonctionnaires municipaux responsables en la matière, et de recruter des agents suffisamment outillés sur les questions d'environnement et de développement durable. Ce qui limiterait le recours à l'expertise extérieure qui coûte relativement cher à la collectivité, et pourrait empiéter sur les moyens mis en oeuvre pour l'éducation et la consolidation de la démocratie environnementale.

B. Le renforcement de l'éducation et de la démocratie environnementale

L'éducation et la sensibilisation à l'environnement sont des facteurs clé de la prise de conscience des enjeux planétaires (effet de serre, changement climatique, pollutions, désertification, ...). Ils sont déterminants pour l'atteinte des objectifs fixés par la Ville de Douala dans son CDS. Il est nécessaire de renforcer cette éducation (1) qui favorise la démocratie environnementale (2).

1) Le renforcement de l'éducation environnementale

A titre de rappel, la Recommandation n° 96  de la Déclaration de Stockholm de Juin 1972, précisait que

Les institutions des Nations Unies, notamment l'UNESCO, et les institutions internationales concernées veilleront à prendre les mesures nécessaires pour établir un programme englobant plusieurs branches pratiques de l'éducation environnementale scolaire et extrascolaire, et intéressant tous les niveaux d'enseignement et tous les apprenants, dans le but de les informer des efforts qu'ils peuvent entreprendre, dans les limites des moyens disponibles, en vue de la gestion des questions de l'environnement et la préservation de celui-ci.

Après cette invite qui se voulait universelle, plusieurs conférences ont été organisées ; les plus importantes étant notamment la Conférence de Belgrade de 1975394(*) et la Conférence de Tbilissi de 1977395(*). La conférence de Rio Janeiro de 1992 viendra réitérer l'intérêt de la société internationale pour l'éducation environnementale. L'article 36 de l'Agenda 21 met expressément l'accent sur le rôle de l'éducation environnementale dans la sauvegarde de l'équilibre écologique.

Il va de soi qu'au Cameroun, l'Etat maîtrise les aspects législatifs relatifs à l'éducation à l'environnement, propose des actions nationales, et fixe le cadre de la formation. Son action est essentiellement pilotée par les Ministères et leurs organes déconcentrés. Cependant, cette action reste peu opérationnelle dans les collectivités locales camerounaises, notamment dans la ville de Douala. Nous pensons que l'exécutif communautaire pourrait, à son niveau, mettre un accent sur cet aspect en mettant à disposition des établissements scolaires primaires et secondaires des outils pédagogiques nécessaires à l'éducation environnementale. S'il est vrai que dans plusieurs établissements de la ville de Douala, on retrouve déjà des « clubs environnement », il est certain que ces clubs déplorent un manque criard d'outils essentiels pour la réalisation de leurs objectifs.

En outre l'incivisme environnemental constaté dans la ville de Douala se justifie assurément par la méconnaissance, ou tout au mieux l'ignorance de la nécessité de garder un environnement sain. Un effort supplémentaire est demandé à la CUD pour renforcer les connaissances de ses populations sur les Principes de Droit de l'environnement. La sensibilisation de proximité étant le meilleur moyen.

En effet, s'il est à dessein pour la CUD de mettre à la disposition des établissements scolaires des outils pédagogiques (manuels, brochures et tous autres documents etc.) qui permettraient aux élèves d'améliorer leurs connaissances sur le Droit de l'environnement, et les enjeux environnementaux, le procédé est tout à fait différent quand il s'agit de la communication de masse.

Pour ce qui est du reste la population, nous proposons à la communauté urbaine de renforcer ses outils de communication sur les questions environnementales. Une sensibilisation efficace passe par une bonne information. Ainsi pour une meilleure prise en compte des exigences environnementales par les populations de la ville de Douala, la CUD a tout intérêt à assurer une information continue pour garantir un succès franc à leurs actions de sensibilisation. Plusieurs canaux de communication devront donc être utilisés. A côté des conférences de presse, des communiqués radios, des messages sur banderoles et affichages, des bulletins d'information communaux qui n'ont pas suffisamment fait leur preuve à ce jour, nous recommandons à la CUD d'occuper davantage les tranches d'antennes dans les radios et télés locales. Et que les horaires soient bien choisis pour toucher un auditoire plus large. Par exemple, la CUD peut solliciter les chaines de radios et télés qui ont le plus grand auditoire pour y mener ses actions de sensibilisation. Nous pensons notamment à Canal 2 International, Equinox Télévision, LTM TV, Sweet FM, Radio Balafon, RTM, Equinox Radio, Nostalgie FM. Des émissions peuvent être menées entre 09h et 11h en matinée, et entre 19h et 21h en soirée. Nous proposons ces horaires parce que très généralement c'est à ce moment que la grande partie de la population écoute ou regarde la télévision.

En outre, en dehors de ces passages dans les radios et télés que nous recommandons avec force à la Communauté Urbaine, nous estimons également que, compte tenu de la modernité des outils de publicité dans la ville de Douala, la Communauté urbaine pourrait utiliser les écrans de publicité disponibles dans les grands carrefours pour faire passer des messages aux fins d'informer la population sur les enjeux majeurs de l'environnement et la nécessité de le préserver, le but étant d'éveiller les populations locales sur les questions environnementales et de susciter en elles leur participation.

2) La consolidation de la démocratie environnementale

Lorsque les populations sont assez outillées sur les enjeux environnementaux, le processus pour leur participation devient simplifié (réunions d'information, articles dans le bulletin de la collectivité, expositions, mais aussi site Internet, enquête ou « boîte à idées »). Un processus d'appropriation apparaît, et les élus se sentent confortés lorsqu'il leur faut parfois convaincre les quelques administrés les moins respectueux de leur environnement.

Si une participation est présente dans la ville de Douala sur les questions environnementales, il importe de la consolider en créant ou en montrant l'intérêt qu'ont les populations à s'intéresser à leur environnement. Par exemple, à travers des messages d'information à la radio comme à la télé, l'autorité communautaire peut susciter l'adhésion. Si elle montre clairement l'intérêt qu'a la population à prendre part aux consultations publiques lors d'une étude d'impact, si elle montre l'intérêt qu'a un individu ou un ménage de ne pas jeter les ordures dans la rue, si elle éduque sur l'importance de la couche d'ozone etc..., il est clair que les adhésions seront rapidement observées de la part de ces populations. La démocratie participative se renforce de plus en plus.

Parvenu à ce niveau d'analyse, force est de constater que la Communauté Urbaine de Douala a déployé des stratégies assez ambitieuses pour la protection de environnement. Cependant, les moyens dont elle dispose ne sont pas à la hauteur de ses objectifs. Cette inadéquation moyens/objectifs peut se justifier à travers l'insuffisance des ressources disponibles, d'une part et le désintérêt de la population. C'est pourquoi nous estimons que pour parvenir aux résultats escomptés, non seulement l'Etat devrait réaménager les outils financiers et économiques mis à la disposition de la collection, mais également, celle-ci devrait faire preuve d'initiative entrepreneuriale en créant des activités génératrices de revenus substantiels. Par ailleurs, elle devrait mettre un accent particulier sur l'information et l'éducation environnementale afin de s'assurer de la participation de tous à la gestion de l'environnement.

* 393 Les collectivités sont désormais investisseuses, puisque rien ne les empêche d'entreprendre des investissements, car elles connaissent mieux les réalités et les besoins qui lui sont propres.

* 394Il s'agit de la Conférence internationale des experts en matière d'éducation environnementale, tenue en 1975 à Belgrade (ex-Yougoslavie).

* 395Il s'agit de la Conférence gouvernementale sur l'éducation environnementale, tenue en 1977 à Tbilissi.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote