WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les déterminants des ide. Cas de la Tunisie.

( Télécharger le fichier original )
par Chiheb Grouz
IHEC Carthage - economie 2015
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Université de Carthage

Mastère de Recherche : Economie de Services de

l'Industrie et de l'Innovation

Mémoire : Les Facteurs d'Attractivité des investissements
directs étrangers : Cas de la Tunisie

Elaboré par : Chiheb Grouz

Directeur des recherches : Mohamed Mehdi Jelassi

1

Année universitaire :2014/2015

2

«Les opinions émises dans ce mémoire sont propres à leur auteur. L'IHEC ne donne ni approbation ni improbation aux opinions exprimées par l'auteur. La politique de l'IHEC est de dénoncer vigoureusement et de sanctionner sévèrement toute utilisation non-conforme à l'éthique des données, idées des autres ou reproduction qui ne respecte pas strictement le droit de la propriété intellectuelle»

3

Remerciements

J'adresse mes remerciements les plus distingués tout d'abord à mon encadreur Mohamed Mehdi Jelassi pour avoir supervisé et suivi mon travail. Je lui adresse tout mon sincère estime et mon profond respect. Je lui suis très reconnaissant de ses conseils, de son écoute et de son intérêt pour ce mémoire de recherche.

Ensuite, un grand merci pour tous les enseignant(e)s de l'IHEC CARTHAGE pour la qualité de la formation et aux Professeurs qui ont accepté de juger mon travail en tant que rapporteurs. Aussi, je tiens à exprimer toute ma gratitude envers les membres de jury.

Une pensée particulière s'adresse à toute ma famille, surtout mon père Noureddine qui m'a encouragé à continuer mes études.

Je voudrais également remercier la responsable du Ministère du Développement, d'Investissement et de la Coopération internationale madame Dhouha pour leurs orientations et les informations et les données qui m'a fourni.

Un immense merci à madame Ayda qui m'a aider lors de l'élaboration de mon mémoire.

4

Sommaire

Liste des figures 5

Liste des tableaux 6

Liste des abréviations 7

INTRODUCTION GENERALE 9

CHAPITRE I : L'INVESTISSEMENT DIRECT ETRANGER. LE CADRE

CONCEPTUEL 13

Introduction 13

1. Définitions et typologies de l'IDE 14

2. Les facteurs d'attractivité des IDE. Une revue de la littérature 20
CHAPITRE II : LES FLUX D'IDE EN TUNISIE :

SPECIFICITE ET CONDITIONS D'ATTRACTION 35

Introduction 35

1. Les flux d'IDE en Tunisie 36

2. Les conditions d'attraction des IDE en Tunisie 42
CHAPITRE ??? :MODELISATION ECONOMETRIQUE DES FACTEURS

D'ATTRACTIVITE DES IDE EN TUNISIE 54

Introduction 54

1. Les principaux résultats des travaux empiriques 54

2. Une modélisation des facteurs d'attractivité des IDE en Tunisie 58

CONCLUSION GENERALE 75

Bibliographie 78

5

Liste des Figures

Figure 1 : Choix du mode d'entrée selon la théorie éclectique de la firme multinationale.

Figure 2 : Configuration dynamique des avantages OLI.

Figure 3 :L'évolution des IDE en Tunisie.

Figure 4 : Les exportations tunisiennes vers l'UE en MTND.

Figure 5 : Abonnées à l'internet haut débit fixe (pour 100 personnes).

Figure 6 : Test de normalité de JarqueBera.

6

Liste des Tableaux

Tableau 1: Répartitions des IDE par secteur en million de TND.

Tableau2 : Evolution des IDE par secteur en % par rapport à l'année 2013

Tableau 3 : Montant des investissements étrangers entre 2011-2013 selon les principales

répartitions par pays d'origine.

Tableau 4 : Qualité du système d'éducation dans quelques pays du monde.

Tableau 5 : Disponibilité des scientifiques et d'ingénieurs sur le marché du travail.

Tableau 6 : Indice de liberté économique pour l'année 2015.

Tableau 7 : Niveau de bureaucratie dans les pays de l'Afrique du Nord.

Tableau 8 : Autres études empiriques.

Tableau 9 : Signes attendus des variables.

Tableau 10: Résultats de test de stationnarité.

Tableau 11: Résultats de l'estimation.

Tableau 12: Test d'autocorrélation des résidus.

Tableau 13: Résultat du test d'hétéroscédasticité.

Tableau14 : Comparaison entre les signes attendus et obtenus.

7

Liste des Abréviations

AELE :Association Européenne de libre-échange. AFI : Agence Foncière Industrielle.

ANIMA :Plateforme multi pays de développement Economique de la Méditerrané.

CIRDI :Centre International pour le Règlement des Différends relatifs aux Investissements.

CNUCED :Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement.

DIPP : Décomposition Internationale du Processus de Production.

EAU : Emirats Arabes Unis.

FIPA : Agence de Promotion de l'Investissement Extérieur.

FMI :Fond Monétaire International.

FMN : Firme Multinationale.

GATT : Accord Général sur les Tarifs Douaniers et le Commerce.

IDE : Investissement Direct Etranger.

IDI : Investissements Directs Internationaux . IED : Investissements Etrangers Directs.

INNORPI : Institut National de Normalisation et de la Propriété Intellectuelle INS : Institut Nationale de la Statistique.

MTND :Million de Dinars Tunisien.

OACA :Office de l'Aviation Civile et des aéroports .

OCDE :Organisation de Coopération et de Développement Economiques. OLI :Ownership Location Internalisation.

OMC :Organisation Mondiale du Commerce.

OMPI :Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle.

PED : Pays En Développement. PIB : Produit Intérieur Brut. PID : Pays Développés.

8

SMAG : Salaire Minimum Agricole Garantie.

SMIG : Salaire Minimum Interprofessionnel Garantie.

TIC : Technologie de l'information et de la Communication.

TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée.

UE : Union Européenne.

USA :United States of America. WB : BanqueMondiale.

WEF : World Economic Forum.

9

INTRODUCTION GENERALE

Le commerce international a subi une forte croissance pendant les années 80. Un changement remarquable au niveau de la structure des échanges et de l'intervention de l'Etat a eu lieu. Le passage du GATT (General Agreement on Tarifs and Trade) en 1947 à l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce) en 1994 a donné à l'Etat le droit d'intervention pour assurer le bon fonctionnement du marché et de la politique de libre-échange.

Le développement des relations économiques internationales et l'intensification des échanges commerciaux mènent la majorité des pays à la participation au processus d'internalisation. L'internalisation est un phénomène qui se manifeste fortement à travers la mobilité internationale des firmes et des investissements directs étrangers (IDE).Ces investissements ayant un impact positif directe sur les économies d'accueil par une participation a leur croissance économique et au développement durable en favorisant la création d'un environnement des affaires plus compétitif.

Ainsi, la mondialisation des économies donne un poids intensif aux flux des IDE dont les acteurs principaux sont les firmes multinationales (FMN) où la décision d'implantation est au coeur de leur réflexion stratégique. Selon Toumi et Karray (2007, p2) « La décision de localisation des FMN est le résultat non seulement de la stratégie de la firme, mais également des avantages offertes par les zones d'accueil ».

En outre, une sélection de pays potentiels est effectuée pour évaluer les avantages et les inconvénients de chaque pays. Le choix de délocalisation est basé sur une série de facteurs dynamiques et non statiques c'est-à-dire que un territoire peut être jugé satisfaisant pour un type de projet donné peut ne pas l'être pour un autre type, il peut se montrer attractif pour une activité et moins pour d'autres car l'importance de chaque facteur d'attractivité peut différer d'un investissement à un autre (HATEM, 2004)1.

1 Cité par Karray et Toumi (2007,p7) « INVESTISSEMENT DIRECT ÉTRANGER ET ATTRACTIVITÉ APPRÉCIATION ET ENJEUX POUR LA TUNISIE ».

10

De même, un territoire considéré comme attractif durant une période grâce à un avantage comparatif en termes de dotations factorielles, cet avantage peut s'éroder avec l'apparition de territoires plus compétitifs.

Ces facteurs sont représentés essentiellement par la taille du marché, l'infrastructure, le cout et la qualité de la main d'oeuvre, le tissu d'entreprises locales, etc...

La notion d'attractivité représente la capacité d'attirer les IDE et de tirer le maximum d'avantages de ces derniers. Selon Michalet (1999), « L'attractivité doit être conçue dans une perspective dynamique ».

Cette notion est basée sur plusieurs variables parmi lesquelles les variables économiques et les variables institutionnelles .Les pays doivent mettre en place des politiques favorisant l'attraction des FMN en mettant en relation les variables économiques et institutionnelles pour créer un environnement compétitif.

Selon le rapport sur l'investissement dans le monde (2014) Les pays en développement conservent leur avance en 2013: « Les entrées d'IED dans les pays développés ont augmenté de 9 % pour atteindre 566 milliards de dollars, soit 39 % des flux mondiaux, tandis que les entrées d'IED dans les pays en développement ont atteint un nouveau pic, à 778 milliards de dollars, soit 54 % du total mondial. »2.

à cet égard, pour les pays en développement (PED) , attirer des IDE est une source majeur pour résoudre leur problème d'endettement en mettant l'accent sur les objectifs économiques que sur le développement durable.

Le CNUCED(2014) explique ce pic dans les PED par l'effet des flux intra régionaux : « Les entrées d'IED ont augmenté dans toutes les grandes régions en développement. Les entrées d'IED en Afrique ont progressé de 4 %, sous l'effet des flux intra régionaux. Cette augmentation est conforme aux objectifs des dirigeants visant à approfondir l'intégration régionale, même si la plupart des initiatives régionales de coopération économique ont eu un effet limité sur les IED intra régionaux. ».

2CNUCED : « rapport sur l'investissement dans le monde : L'INVESTISSEMENT AU SERVICE DES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE: UN PLAN D'ACTION », Nations Unies , New York et Genève,2014

11

Pour l'année 2011, les entrées d'IDE pour les PED sont évalués à 684 milliards de dollars, soit un taux de croissance entre 2011 et 2013 de 14 %, la faiblesse des entrées des IDE pour les PED en 2011, est expliquer par la CNUCED de cette façon : « Les flux d'IED vers l'ensemble de l'Afrique, d'un montant de 42,7 milliards de dollars, sont en recul pour la troisième année consécutive. Ce repli des flux d'IED vers le continent en 2011 doit beaucoup cependant à la baisse constatée en Afrique du Nord; en particulier, les flux vers l'Égypte et la Libye, qui étaient des bénéficiaires importants de l'IED, se sont arrêtés en raison de leur situation prolongée d'instabilité politique »3.

Donc toute absence de stabilité politique engendre un effet négatif sur l'attraction des IDE cela est confirmé par plusieurs auteurs parmi lesquels Naude et Krugell (2007) et WisniewskietPathan(2014) .

Ainsi, dans le but de profiter des effets positifs de l'IDE, la Tunisie a essayé de créer un environnement des affaires favorable comme la plupart des PED à travers des politiques économiques et autres institutionnelles. Grâce à la mise en exécution de ces politiques, les flux des IDE en Tunisie ont connu une hausse remarquable notamment en 2006 qui se caractérise par le plus fort montant d'IDE entrant, alors que pour l'année 2011, la Tunisie a subi un chute énorme aux niveaux d'IDE entrant à cause de la révolution de 14 janvier 2014.

Les années après la révolution se caractérisent par une progression faible de flux des IDE entrants à cause de l'instabilité politique et du problème de terrorisme affectant fortement le climat des affaires tunisien. Donc assurer la sécurité du pays est l'atout majeur pour garder la confiance des investisseurs étrangers.

A ce stade, il est utile pour la Tunisie d'identifier les facteurs d'attractivité permettant d'attirer des IDE.

Quels sont les facteurs d'attractivité des IDE qui poussent les investisseurs étrangers à s'implanter en Tunisie ?

3CNUCED : « rapport sur l'investissement dans le monde : vers une nouvelle génération de politiques de l'investissement »,», Nations Unies , New York et Genève,2012

12

La réponse à cette question, consiste à étudier l'ensemble des facteurs d'attractivité en Tunisie et les classifier en facteurs économiques et en facteurs politiques&institutionnels.

Les hypothèses que nous avons choisies dans notre étude sont :

H1 :les variables économiques expliquent fortement l'attractivité des IDE en Tunisie.

H2 : les variables politiques &institutionnelles sont importantes dans l'attractivité des IDE en Tunisie.

Pour répondre à ces hypothèses, notre étude est décomposée en trois chapitres :

? Le premier chapitre va traiter la théorie de l'IDE, l'ensemble des définitions de base et les facteurs d'attractivité cités dans la littérature.

? Le deuxième chapitre s'intéresse à l'analyse de l'évolution et la spécificité de l'IDE dans le contexte tunisien et ses conditions d'attraction.

? Le troisième chapitre est une modélisation empirique des facteurs d'attractivité des IDE en Tunisie en testant quelques facteurs. Notre base de donnés est annuelle, elle étudie la période entre 1976 et 2013 soit 37 observations.

13

CHAPITRE I :

L'INVESTISSEMENT DIRECT ETRANGER LE CADRE CONCEPTUEL

Introduction

Etre présent sur un territoire extérieur est parmi les principales réflexions stratégiques d'une Firme multinationale dans l'économie contemporaine. En effet, depuis le milieu des années quatre-vingt-dix, le flux des Investissements Directs Etrangers (IDE) augmente d'une manière continue grâce aux accords de libéralisation.

Plusieurs études économiques ont étudié la notion et les facteurs qui attirent l'IDE. Ferrara et Henriot (2004) ont suggéré que la notion d'attractivité des IDE appartient à une réflexion basée sur un ensemble des facteurs interconnectés permettant d'améliorer la compétitivité d'une nation, et de soutenir sa croissance et son développement économique. Toumi(2009),a indiqué que l'IDE constitue un élément fondamental de la stratégie d'internationalisation des entreprises, et il dépend des objectifs recherchés par la FMN. Il a ajouté que l'entreprise est essentiellement à la recherche de deux principaux objectifs. Le premier objectif est l'investissement dit « horizontal » et le deuxième est l'investissement « vertical ». L'IDE vertical cherche à réduire les coûts de production et compte sur l'exportation du produit final vers le pays d'origine. Ce type d'IDE concerne généralement les pays en voie de développement (PED) caractérisés par l'existence d'une main d'oeuvre abondante et bon marché. Par contre, L'IDE horizontal cherche de nouveaux débouchés pour ces produits en s'implantant dans des pays où la demande est en croissance. Michalet (2002) a ajouté que ces entreprises sont non totalement exportatrices et elles regroupent 95 % des flux d'investissements « Nord-Nord » qui se développent au sein de la triade.

14

1. Définitions et typologies de l'IDE

1.1Définition de l'IDE

L'investissement direct étranger est un processus où les entreprises résidant dans un pays (pays mère ou source) acquièrent la propriété d'actif dans un autre pays (pays d'accueil ou hôte) dans le but de contrôler la production, la distribution ou toute autre activité dans ce pays, Moosa(2002).

La notion de l'IDE diffère d'un pays à un autre et elle a subi de profondes modifications au fil du temps par le passage d'une définition traditionnelle qui montre que l'IDE est un simple transfert de capitaux à une définition plus moderne qui tient compte de plusieurs paramètres afin de le différencier d'autres formes d'investissement . En général celles données par les institutions internationales comme le Fond Monétaire International (FMI), l'Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) sont les plus retenus :

D' après l'OCDE, l'IDE est défini comme suit :

« L'IDE est une activité par laquelle un investisseur résidant dans un pays obtient un intérêt durable et une influence significative dans la gestion d'une entité résidant dans un autre pays. Cette opération peut consister à créer une entreprise entièrement nouvelle (investissement de création) ou, plus généralement à modifier le statut des entreprises existantes (par le biais de fusion et d'acquisition). Sont également définis comme des investissements directs étrangers d'autres types de transactions financières entre des entreprises apparentées, notamment le réinvestissement des bénéfices de l'entreprise ayant obtenu l'IDE ou autres transferts en capital » OCDE (2003), p.193.

Cette définition est similaire à celle donnée par le FMI qui définit l'IDE comme suit : « Les investissements qu'une entité résidente d'une économie (l'investisseur direct) effectue dans le but d'acquérir un intérêt durable dans une entreprise résidente d'une autre économie (l'entreprise d'investissement direct). Par intérêt durable, on entend qu'il existe une relation à long terme entre l'investisseur direct et l'entreprise et que l'investisseur exerce une influence significative sur la gestion de l'entreprise. Les investissements directs comprennent non seulement la transaction initiale, qui établit la relation entre l'investisseur et l'entreprise, mais aussi toutes les transactions ultérieures entre eux et entre les entreprises apparentées,

15

qu'elles soient ou non constituées en sociétés et donc dotées d'une personnalité morale distincte »FMI (1993).

D'un point de vue statistique, le manuel de la balance des paiements du FMI indique que si une entité non résidente détient au moins 10% du capital social d'une entreprise résidente il s'agit d'un IDE. Si ce taux est inférieur à 10 %, il s'agit d'un simple investissement de portefeuille.

Ainsi, compte tenu deces évolutions ,l'OCDE en 2008 a évoqué une définition plus dynamique dans la 4ème édition de la définition de référence des investissements directs internationaux en citant que « l'investissement direct est un type d'investissement transnational effectué par le résident d'une économie (« investisseur direct ») afin d'établir un intérêt durable dans une entreprise (« l'entreprise d'investissement direct ») qui est résidente d'une autre économie que celle de l'investisseur direct . Le principal objectif de l'investisseur direct est d'exercer une certaine influence sur la gestion de l'entreprise ou des entreprises d'investissement direct, qu'il dispose ou non d'un intérêt de contrôle. l'investisseur est motivé par la volonté d'établir, avec l'entreprise, une relation stratégique durable afin d'exercer une influence significative sur sa gestion. L'existence « d'un intérêt durable » est établie dés lors que l'investisseur direct détient au moins 10% des droits de vote de l'entreprise d'investissements directs ».

Ces définitions sont basées sur la notion de prise de contrôle et de l'intérêt durable. Cependant, Levasseur(2002) affirme que l'IDE implique une relation de long terme et offre un degré d'influence considérable « Cela implique l'existence d'une relation de long terme entre l'investisseur direct et l'entreprise investie ainsi qu'un degré significatif d'influence (ou la capacité de l'exercer) de l'investisseur dans la gestion de l'entreprise investie. ».

En effet, l'IDE offre la possibilité d'une intervention active dans la prise de décisions de la firme locale, contrairement aux investissements de portefeuille qui restent des investissements passifs juste pour des motifs de rentabilité financière de court terme.

L'IDE est donc un investissement productif permettant aux firmes de réaliser l'ensemble de ces objectifs d'internationalisation.

16

1.2Définition de la Firme Multinationale (FMN)

Vernon (1979) définit une FMN comme une entreprise de grande taille qui possède des filiales industrielles dans au moins six pays étrangers. Cette définition a été critiquée par plusieurs économistes, la critique a porté sur le nombre de pays où la firme est implantée. A cet égard, Caves (1996) intervient et considère la multinationale comme une firme qui contrôle et gère une production à l'étranger dans au moins deux pays.

Pour Peyrard(1999) « une firme multinationale est un ensemble de sociétés de différentes nationalités, juridiquement autonomes, contrôlées par une société mère ou société holding ». D'après cette définition, la FMN est basée sur un centre de contrôle et de prise de décisions qui établit des stratégies à long terme, dont le but est d'assurer sa croissance, et de profiter des conditions d'accueil favorable au pays hôte afin de performer sa chaine de valeur et de garantir sa performance par une coordination adéquate entre ces différentes filiales implantées à l'étranger.

D'une manière plus large, la multinationale est une entreprise dont les activités s'exercent à la fois dans son pays d'origine ainsi que dans un ou plusieurs pays étrangers. Elle diffère d'une firme uni-nationale dont toutes les activités se trouvent dans un pays.

1.3Les formes de l'IDE

En se référant aux statistiques d'investissements directs internationaux (IDI), OCDE(2008), les formes d'investissements directs étrangers les plus fréquentes sont les opérations de fusions-acquisitions, les investissements de création, les investissements d'extension et les restructurations financières. Selon Mayrhofer et Urban(2011),cette classification est basée sur la théorie des coûts de transaction permettant d'expliquer le choix de différentes formes d'organisation économique par la logique d'efficience, le coût de transaction correspond à l'ensemble des coûts engendrés suite à la négociation, la conclusion et le suivi du contrat qui porte sur le transfert des droits de propriétés d'un individu à un autre ou d'une organisation à un autre.

17

3.1Les opérations de fusions- acquisitions

C'est une modalité de croissance externe de la firme, elles regroupent les opérations de rapprochement entre des entreprises de nationalités différentes.

Selon Mayrhofer , Urban(2011,p145) : « les fusions et acquisitions internationales constituent des opérations de rapprochement entre des entreprises de nationalités différentes et qui conduisent à l'intégration des entités associées, avec pour conséquence la perte d'indépendance pour au moins l'un des acteurs ».

D'un point de vue statistique, il s'agit d'une opération de fusion-acquisition si une entreprise participe au capital d'une autre entreprise par au moins 50% de son capital, dans ce contexte Derhy(1997,p.39) définit cette opération comme suit « une croissance externe par laquelle une entreprise prend le contrôle d'une autre entreprise en acquérant au moins 50% de son capital .si les participations étrangères ne dépassent pas 50% du capital, cette forme d'IDE est un joint-venture.

3.2 Les investissements de création ( la création en ex nihilo)

En anglais « Greenfield Investment». C'est la forme la plus traditionnelle d'implantation. Il s'agit de la création d'une nouvelle entité dans un pays hôte, Cette entité représente « une société dotée d'une personnalité juridique distincte de la maison mère et que 100% de son capital est détenu par la firme multinationale » (Toumi, 2006, p.19) . Elle correspond à la modalité de croissance interne de la firme et dispose d'une certaine autonomie de gestion « la création ex nihilo d'une filiale permet à l'entreprise de choisir librement le lieu d'implantation et les activités menées par l'entité mise en place » Mayrhofer , Urban,(2011,p.145).

Pour réaliser sa croissance et son développement à long terme, l'entreprise cherche

donc à s'installer d'une façon durable sur certains marchés Mayrhofer , Urban
,(2011,p.145)ajoutent : « lorsque l'entreprise souhaite s'implanter de manière durable su certains marchés, elle peut choisir de mettre en place des filiales dont elle exerce le contrôle. Elle détient alors une participation majoritaire lui permettant de contrôle l'entité concernée, ou bien 100% du capital ».

18

Par conséquent, ce type d'IDE se manifeste par la création des nouvelles entités qui peuvent prendre différentes tailles allant d'un simple atelier d'assemblage à la création d'une unité sophistiquée en fonction de la stratégie de la FMN, et les conditions d'accueil du pays hôte.

3.3 Les investissements d'extension

Ils consistent à accroitre la capacité de production d'une filiale déjà existante sur un territoire étranger. Selon l'OCDE (2010, p.226), « Les investissements de création et d'extension font augmenter le total des actifs des entreprises résidentes et ont donc une incidence directe sur la production. ».

3.4 Les restructurations financières

Elles diffèrent des investissements de création et d'extension, Selon l'OCDE (2010, p.226), « les restructurations financières ne produisent généralement pas le même effet que les investissements de création ou d'extension » .

Il s'agit d'un mode d'injection de fonds dont le but est de sauver une activité de filiale en difficulté , ce sont des opérations d'achats des actions émises par une filiale existante pour rembourser une dette ou réduire des pertes.

1.4 Les stratégies des IDE

L'analyse économique a montré la présence de deux réflexions stratégiques justifiant l'implantation des IDE, à savoir une stratégie de marché ou «Horizontale » et une stratégie de minimisation des coûts ou « Verticale ».

4.1 La stratégie horizontale

Elle consiste à rechercher de nouveaux débouchés pour les produits en s'implantant dans des économies où la demande domestique est prometteuse. Les investissements horizontaux visent à répartir les risques sur plusieurs marchés. Ces entreprises sont non totalement exportatrices et elles regroupent 95 % des flux d'investissements « Nord Nord » qui se développent au sein de la triade .Michalet(2002). Cette stratégie se caractérise par le développement des filiales « relais » ,Michalet(1999) afin de satisfaire la demande locale sur

19

le pays d'accueil, en produisant une gamme de biens partiellement ou intégralement celle de la maison mère. Pour cette stratégie, le facteur d'attraction des IDE le plus déterminant c'est la taille du marché. Ces investissements horizontaux sont donc basés essentiellement sur la théorie du commerce intra-branche développée par Krugman (1996), et du modèle Heckscher-Ohlin. Dans cette théorie, le commerce intra-branche porte sur les produits appartenant à une même branche d'activité. Cet échange est aussi appelé échange croisé. Cette stratégie peut s'expliquer par deux raisons :

D'une part, l'hétérogénéité des consommateurs où ils appartiennent à des segments différents selon leurs goûts et leurs revenus.

On distingue ainsi deux formes de commerce intra branche : le commerce intra branche de qualité, ce sont les produits appartenant à la même branche, quoiqu'ils présentent des qualités différentes et donc des prix différents. On distingue entre le haut de gamme destiné aux riches et le bas de gamme destiné au reste de la population, et le commerce intra branche de variété, dans ce cas, les produits sont similaires, c'est-à-dire que les prix et les qualités sont proches. La différenciation va se présenter sur certains détails de produit.

D'autre part, la réalisation des économies d'échelle, notamment le développement du commerce international, permet aux entreprises d'élargir leurs marchés, c'est-à-dire de disposer d'un marché international favorisant l'augmentation de la production, et donc la réalisation des économies d'échelle. Ainsi, les entreprises diminuent leurs prix de vente, améliorer leur compétitivité, rentabiliser leurs investissements initiaux et assurer leur survie.

1.4.2 La stratégie verticale

Cette stratégie vise « une meilleure rationalisation des dépenses en s'implantant sur des territoires avec des faibles coûts de production ».Toumi(2009).

Elle se traduit par l'implantation des filiales « ateliers » .Michalet(1999). Il s'agit de filiales spécialisées qui vont permettre de réaliser une partie ou une composante de produit final. Ainsi, la production sera réalisée dans plusieurs pays du monde.

La FMN bénéficie ainsi, d'une diminution du coût de production. Cette production réalisée dans plusieurs pays de monde représente la décomposition internationale du processus de production (DIPP) qui entraîne l'amélioration de la compétitivité de l'entreprise.

20

La plupart des FMN exportent des composantes vers les filiales, et réexportent le produit final vers les pays d'origine. Les facteurs les plus significatifs pour cette stratégie selon Toumi (2007) sont la proximité géographique, les Coûts salariaux et fiscaux faibles.

Cette stratégie s'intéresse aux flux d'investissements « Nord-Sud », Selon la théorie du commerce international, cette stratégie est basée sur le commerce inter- branche, ce type de commerce se réalise essentiellement entre des pays ayant des niveaux de développement différents, il s'agit d'un échange entre deux pays qui vont porter sur des produits appartenant à des branches d'activités totalement différentes. Ainsi chaque pays va se spécialiser dans la branche d'activité dans laquelle il est le plus efficace. Le commerce inter branche dépend donc de la dotation factorielle dont dispose chaque pays.

Les différences de dotation en facteurs et les avantages comparatifs des pays expliquent les IDE verticaux, ils visent des différences de coûts des facteurs, notamment des coûts de main d'oeuvre en installant la partie de la chaîne de production relativement intensive en facteur travail dans les pays où les coûts de la main -d'oeuvre sont relativement faibles.

2 Les facteurs d'attractivité des IDE. Une revue de littérature

Choisir un pays d'implantation par une FMN dépend non seulement des objectifs stratégiques de la FMN, mais aussi d'un ensemble de facteurs interconnectés.

En effet, plusieurs études ont essayé de développer une littérature large qui s'intéresse aux facteurs déterminants qui poussent une firme à s'implanter à l'étranger.

2.1 Revue générale des théories sur les facteurs d'attractivité des IDE

Les facteurs explicatifs du choix d'un lieu d'implantation ont été traités par plusieurs théories, Chacune essaie d'expliquer ce phénomène selon son propre point de vue.

Vernon (1966), explique les IDE en fonction du cycle de vie du produit.

Au début le produit est fabriqué dans le pays d'origine avec des technologies innovatrices destinées pour le marché local. Ensuite, dans la phase de sa croissance, le produit est destiné à être exporté vers d'autres pays ayant des caractéristiques similaires au pays d'origine. Lorsque le produit atteint la phase de maturité, les coûts des facteurs de production notamment le coût du facteur travail devient très cher, dans ce cas, la firme cherche à se délocaliser pour

21

résoudre le problème lié au coût du facteur travail. La théorie de Vernon était, ainsi, la première analyse dynamique des déterminants des IDE et leurs relations avec le commerce international.

Dunning (1979) 4est parmi les premiers qui ont proposé une explication économique aux flux des IDE. Il développe le paradigme OLI (la théorie éclectique) qui cherche à expliquer le choix de la localisation de la FMN à travers trois séries de facteurs explicatives combinées ensemble à savoir : Ownership advantages, localisation adavantages et internalisation advantages :

? Ownership advantages : Ce sont les avantages spécifiques à une firme qu'ils les possède exclusivement durant une certaine période du temps, et qui les différencient d'autres entreprises, ils représentent la technologie détenue par la firme et sa capacité managériale, à savoir sa réflexion stratégique, sa vision , et sa mission .

Donc, ce sont les caractéristiques internes à la firme qui sont liées aux droits de propriété et /ou des actifs intangibles, à la capacité d'innovation et le capital humain, à l'expertise marketing et à la gouvernance de l'entreprise (taille et position acquises, l'accès aux financements et aux marchés, etc..).

? Localisation advantages :Ce sont les avantages de localisation offerts par le pays d'accueil , ces avantages peuvent résulter non seulement des dotations en ressources naturelles , mais aussi d'autres facteurs sociaux économiques tels que le coût de la main d'oeuvre et de matières premières , le coût de transport et de communication, la culture et la règlementation , la qualité de l'infrastructure , le dispositif d'aide aux investissements et au système politique.

? Internalisation advantages : Ce sont les avantages d'internalisation qui concernent les profits qu'une firme peut réaliser grâce à l'internalisation des activités par apport à la sous-traitance, ou au partenariat, afin de soulager les problèmes liés aux coûts de transaction et de mieux contrôler et performer les activités principales et de soutien de la chaîne de valeur de la firme en question.

4Slim DRISS. , 2007,p.140 : «L'ATTRACTIVITÉ DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ÉTRANGERS INDUSTRIELS EN TUNISIE » Région et Développement n° 25-2007.

Figure1-le choix du mode d'entrée selon la théorie éclectique de la firme multinationale :

Avantages spécifiques (O) accords contractuels

Avantages spécifiques et d'internalisation (O+I) exportations

Avantages spécifiques, de localisation et d'internalisation (O+L+I) IDE

Source : traduit et adapté de Dunning(1988),p.28

La disposition des avantages spécifiques génère seulement des accords contractuels, si l'entreprise possède à la fois des avantages spécifiques et d'internalisation elle peut pénétrer les marchés étrangers par des simples activités d'exportation. L'IDE est recommandé lorsque les avantages spécifiques et d'internalisation se combinent avec des avantages de localisation.

Dans des travaux ultérieurs, Dunning (1997) 5 ajoute la notion de « capitalisme d'alliances » pour mettre en évidence la relation entre les différents acteurs dans les activités de création de richesses. Donc, la théorie éclectique s'élargit par l'intégration pour chaque avantage des bénéfices liés aux alliances.

Plus récemment, Dunning et Lundan (2008) développent ensemble la théorie éclectique de la FMN, en mettant l'accent sur l'importance des institutions. Ils considèrent les institutions comme un ensemble des règles formelles (lois, réglementations) et contraintes informelles (normes de comportement, conventions). Ces institutions ayant un effet direct sur les trois types d'avantage. Ces derniers subissent des évolutions dans le temps en fonction des changements au niveau de la firme et aux changements technologiques, de marchés et politiques menées par les gouvernements.

22

5 « The Eclectic (OLI) Paradigm of International Production: Past, Present and Future ».

23

Figure 2 : la configuration dynamique des avantages OLI

Etape 1 Ot=1 Lt=1 It=1

Changements non- induits par la firme multinationale O : changements liés aux goûts des consommateurs ou uation de trois types d'avantage d

aux technologies, forte concurrence

L : changements au niveau des institutions et des politiques évolutions internes propres à la firme et aux évoluti affectant les activités de l'entreprise

t ti t c

I : améliorations au niveau des réseaux de transports et de communication

Changements induits par la firme multinationale

O : investissements concernant l'augmentation des actifs,

développement de R&D et de connaissances, apprentissage institutionnel

L : aides au développement institutionnel, liens avec les fournisseurs

I : accès au marché, nouvelles formes de contractualisation

Etape n Ot=n Lt=n It=n

Source : traduit et adapté de Dunning et Lundan(2008),p.319

Michalet (1999)6 identifie deux catégories de facteurs d'attractivité.

D'une part, les facteurs « fondamentaux » jugés essentiels pour un territoire, notamment la stabilité économique et politique, la taille du marché, les incitations fiscales,l'état des infrastructures, et des institutions, et la disponibilité en main-d'oeuvre qualifiée.

D'autre part, les facteurs « nécessaires » renforçant l'attractivité du territoire notamment l'existence d'un tissu d'entreprises locales performantes, d'un environnement favorable à l'innovation, des politiques de privatisation et de libéralisation du marché, les considérations géographiques et culturelles, la création d'organisme de promotion, adhésion à une zone d'intégration régionale.

De même, selon Blonigen (2005)7les facteurs d'implantation à l'étranger se divisent en facteurs internes et d'autres externes spécifiques aux pays hôtes. Les facteurs internes, ce sont les actifs spécifiques à la firme, tels que le niveau de la technologie déjà existant. Alors que les facteurs externes sont liés à la volatilité des taux de change, à la taxation et à la qualité

6 Cité par Karray et Toumi (2007).,p,484.

7 Cité par Driss S., 2007, p.141.

24

des institutions (corruption, transparence, efficience des administrations publiques, etc.). Ainsi, la mauvaise adéquation entre ces facteurs internes et externes engendre la détérioration du climat des affaires et de la relation de confiance entre les différents acteurs économiques en question.

En outre, sur la base de l'avantage de localisation de la théorie éclectique de Dunning, Mayer et Mucchielli (1999)8montrent que la FMN s'implante à l'étranger en fonction de quatre facteurs principaux à travers :

y' la taille du marché : c'est-à-dire la conquête de la demande dans chaque localisation.

y' le coût des facteurs de production : essentiellement c'est le coût de la main-d'oeuvre et le coût de la technologie.

y' le nombre d'entreprises locales et étrangères déjà installées : représenter le degré de la concurrence sur le marché d'implantation, et la possibilité de réaliser une synergie entre les différents acteurs.

y' les politiques locales d'attraction des IDE : s'intéressent aux avantages fiscaux offerts par le pays d'accueil, la création des zones franches de libres échanges, l'intégration régionale, les lois favorisant l'implantation et la possibilité de rapatriement des bénéfices.

Ces quatre principaux déterminants de localisation exercent un effet en fonction de la nature d'implantation, dans le cas d'une implantation horizontale, la taille du marché et le facteur déterminant alors que le cout des facteurs de production est le plus important dans le cadre d'une implantation de type verticale.

De plus ,Wilhelms et Witter(1998)9ont créé le concept d'adaptation institutionnelle à l'IDE. Leur réflexion intègre à la fois des variables microéconomiques qui concernent l'investisseur, des variables macroéconomiques liées aux conditions offertes par les pays

8 Mayer T., Mucchielli J.L., 1999, "La localisation à l'étranger des entreprises multinationales. Une approche d'économie géographique hiérarchisée appliquée aux entreprises japonaises en Europe", Economie et Statistique, n°326-327, pp. 159-175.

9WILHELMS et WITTER ,(1998) : «Foreign Direct Investment and its Determinants in Developping Countries».

25

d'implantation et d'autres variables « meso » économiques qui sont attachées aux institutions mettant en contact l'investisseur étranger et le pays hôte. Cette réflexion se distingue des autres en mettant l'accent sur les variables dites « meso » en mettant en corrélation quatre concepts interconnectés à travers l'adaptation du gouvernement à l'IDE, l'adaptation du marché, l'adaptation à l'éducation, et l'adaptation de la réalité sectorielle. L'interconnexion entre ces quatre concepts représente le capacité d'attirer et de profiter (tirer le maximum d'avantages) et de garantir les IDE.

A partir d'une littérature plus récente, Helpman (2006) met en évidence de nouveaux facteurs explicatifs de la décision de délocalisation de la firme, en se basant sur la qualité des facteurs institutionnels du pays hôte, les spécificités du secteur d'investissement et l'organisation de la FMN.

Plus tard, selon Alaya et al, (2007)10, la littérature distingue plusieurs types de déterminants justifiant l'entrée des IDE. « des divers éléments tant industriels (coûts transport, coûts d'implantation, coûts salariaux, avantages technologiques, agglomérations d'activités...), commerciaux (taille du marché, proximité de la demande, barrières à l'échange) qu'institutionnels(politique fiscale ou commerciale, dispositions législatives en matière de rapatriement des capitaux ou de mouvement de capitaux, risque pays, appartenance à une zone d'intégration) susceptibles d'expliquer le volume des flux d'IDE à destination d'un pays. ».

Donc, la décision de s'implanter dans un pays dépend non seulement des facteurs d'ordre économique, mais aussi des facteurs institutionnels offerts par le gouvernement du pays hôte, et l'ensemble d'établissements dans ce pays ; les institutions sont une source d'incitation favorisant l'efficacité et la transparence des affaires.

10Alaya M., Nicet-Chenaf D. et Rougier E. (2007): « Politique d?attractivité des IDE et dynamique de croissance et de convergence dans les Pays du Sud Est de la Méditerranée », Cahier du GREThA 2007 - 06,p.4.

26

Johnason et Vahlne(1977)11développent le modèle d'uppsala, ce modèle considère que le processus d'internalisation de la firme passe par des étapes successives.

Tout d'abord, l'entreprise se développe sur son marché domestique afin d'acquérir de l'expérience dans le domaine, cette approche selon Mayrhofer et Urban (2011)« permet à l'entreprise de bénéficier d'un effet d'apprentissage concernant les marchés étrangers avant d'y consacrer des ressources plus importantes et de se développer sur des marchés lointains ».

Ce modèle est dynamique, chaque décision d'engagement international peut influencer l'étape suivante. Après avoir assuré son développement sur le marché local, la firme tente d'entrer sur des marchés similaires à moindre risque pour établir des liens relationnels, informationnels et de l'expertise, par conséquent, s'engager plus à l'international en s'implantant dans des marchés ayant des spécificités différentes que le marché d'origine de la firme.

Avec l'apparition des nouvelles pratiques à l'international, Johanson et Vahlne(2006,2009) intègrent le concept de la théorie d'échange social basé sur la relation de confiance comme un facteur de développement des liens entre la firme en question et ses partenaires. Cette relation offre la possibilité de développement par l'engagement dans un réseau relationnel, ce réseau favorise l'apprentissage et la confiance, donc garantit une position dans le réseau d'affaires.

Ensuite, selon Kinda Tidiane(2009), la performance d'un cadre économique propice et stable est une condition nécessaire pour attirer des flux des IDE «les facteurs internes ou « pull factors » caractérisent de manière générale les conditions macroéconomiques d'un pays qui peuvent influencer les flux de capitaux privés à destination de ce pays.ils incluent entre autres le taux de croissance économique ,le taux d'intérêt domestique, la fiscalité, le taux d'inflation et la volatilité du taux de change ».

11Ulrike Mayrhofer et Sabine Urban .,(2011)« Management International : Des pratiques en mutation » ,.p149

27

2.2Les déterminants de la localisation des IDE

Plusieurs classifications des déterminants de la localisation des IDE ont été proposées. La littérature distingue essentiellement entre deux grandes catégories de déterminants des IDE, soit les déterminants d'ordre économique et les déterminants d'ordre institutionnel.

2.2.1 les déterminants d'ordre économique

? la qualité et le coût de la main- d'oeuvre

D'une part, la présence d'une main-d'oeuvre qualifiée est un facteur essentiel dans la décision d'implantation à l'étranger.

Une main-d'oeuvre qualifiée désigne la présence d'un capital humain solide, c'est-à-dire une combinaison adéquate entre un niveau de savoir et de connaissances théoriques avec un seuil d'expérience professionnelle et de savoir-faire.

La qualité de la main-d'oeuvre implique une polyvalence des travailleurs, un fort niveau d'expertise et d'apprentissage favorisant le dynamisme du capital humain,

Borensztein et al (1998) , Noorbakhsh et al(2001) considèrent le capital humain le facteur le plus important pour attirer des IDE.

D'autre part, le coût de la main-d'oeuvre, c'est-à-dire une présence de main-d'oeuvre abondante et bon marché est aussi un élément déterminant dans l'attraction des IDE, car les firmes sont à la recherche d'une réduction de ces coûts de production, notamment le coût du facteur travail en réduisant leur masse salariale, ce coût est essentiellement faible dans les pays en développement (PED).

A cet égard, selon Jadhav(2012), un salaire plus élevé représente un faible niveau d'attraction des IDE , le salaire reflète donc un cout de production , si ce salaire augmente, il influe donc négativement la décision d'implantation.

? L'accès aux ressources naturelles

Les sources des produits primaires (pétrole, ressources minières) sont limitées et réparties dans le monde entier, la firme aintérêt de s'implanter près de ces sources

28

d'approvisionnement dont le but est de minimiser les coûts de transport affectant directement le coût de production, donc l'avantage naturel explique le choix de localisation.

A cet égard,Aseidu (2002,2006),Dupasquier et Osajwe (2006)12ont montré que la présence des ressources naturelles dans les pays africains attirent les flux des IDE.

Néanmoins, ce facteur n'explique pas d'une manière pertinente la localisation, il reste un facteur significatif seulement pour les industries pétrolières et de l'exploitation minière.

? Les infrastructures

Les infrastructures sont un facteur déterminant dans la décision d'implantation par une contribution à la performance des activités des firmes.

En effet, selonWeeheler and Mody(1992),Asiedu (2002), Basu et Srinivasan (2002), des niveaux trop faibles des infrastructures entrainent la hausse remarquable des coûts de transport et de coûts de transaction agissant comme des obstacles aux échanges et à l'investissement.

Alors que la présence d'une infrastructure développée ; des autoroutes en bon état, des ports et des aéroports, l'abondance des réseaux du chemin de fer et de télécommunications, notamment l'internet qui représente l'infrastructure de l'économie moderne, constitue un atout majeur pour améliorer le rendement de l'investissement par la baisse du coût de l'exploitation. En effet, selon El Aoumari (2009, p.22) « une bonne infrastructure développée et évoluée est essentielle au maintien de la croissance économique d'un pays, car dans ce cas le cout d'exploitation est faible ce qui accroit le rendement de l'investissement et donc favorise les IDE ».

Donc, l'infrastructure est un facteur décisif dans la décision de l'implantation de la firme, en améliorant la performance de cette dernière notamment une efficience au niveau des coûts de l'entreprise.

12 Cité par Jadhav ,P,(2012) :.,p.8.

29

? La taille du marché

La conquête de marché est une raison qui pousse les firmes à se délocaliser. la taille du marché d'accueil ainsi que le dynamisme de la demande sur ce marché est un facteur décisif dans la décision d'implantation des firmes. Dans ce contexte, Uramova et Marcinekova(2008) 13ont conclu que la taille du marché et son potentiel de croissance, sont des facteurs explicatifs des choix de localisation des filiales étrangères de firmes. En effet, la taille du marché est liée à la fois aux niveaux des revenus et l'importance de la population. C'est pour cette raison que le pouvoir d'achat des consommateurs est une priorité pour les investisseurs étrangers, un pays qui détient un niveau de revenu par habitant élevé (forte pouvoir d'achat) est plus attractif qu'un pays à un niveau de revenu par habitant faible (faible pouvoir d'achat).

? L'effet d'agglomération

IL fait référence à la disponibilité des infrastructures d'accueil du seuil d'industrialisation et de stocks d'IDE existants, il reflète le nombre d'entreprises locales et étrangères sur un territoire bien déterminé, qui implique l'accroissement de l'intensité concurrentielle, et par conséquent, la présence d'une barrière à l'entrée des nouvelles entreprises suite à la faiblesse de part du marché restante.

La concentration spatiale des activités est une source d'externalité positive et d'effets de synergies, selon Boualam(2010,p82) : « la concentration de l'activité permet de créer un marché du travail spécialisé et partagé ».

Selon Muchielli(2003)14explique d'une manière imagée l'externalité d'agglomération : « les entreprises multinationales, c'est comme les pingouins sur la banquise, elles essaient de se mettre ensemble parce qu'elles dégagent ensemble une externalité positive en l'occurrence, c'est-à-dire une sorte de bien public que l'on ne paie pas mais dont on profite ».

Les externalités positives améliorent donc le système productif des entreprises suite à la diffusion de la technologie et des connaissances, rationalisation des activités de R&D, et, un accès non contraignant aux clients et aux fournisseurs.

13Cité par Jan Hunady ,Marta Orviska (2014) : «determinants of foreign direct investment in EU countries-do corporate taxes really matter ? »

14 Cité par Boualam(2010) « L'investissement direct à l'étranger : le cas de l'Algérie »

30

? Les coûts de transport (la distance)

Le coût de transport est une charge excessive suite à la délocalisation, les firmes cherchent à le réduire. En effet, la distance affecte positivement les IDE horizontaux. Lorsque la distance est grande, les FMN produisent sur le marché du pays d'accueil et évitent toute sorte d'exportation. Par contre, la distance affecte négativement les IDE verticaux. En effet, plus la distance est grande, plus les coûts de transport affectent la rentabilité des firmes, et plus les importations des inputs et les exportations des outputs sont coûteux, ce qui défavorise la délocalisation des IDE verticaux.

Driss (2007, p.151) montre que « les flux d'IDE sont liés négativement à la variable distance géographique dans la mesure où si dans un territoire donné les coûts de transport et les barrières à l'échange sont importants, les possibilités d'avoir des IDE dans une telle zone sont réduites ».

Donc, les coûts de transport sont un facteur déterminant de la délocalisation des firmes, car, plus ces couts sont élevés, moins est l'attraction des flux des IDE.

? L'ouverture commerciale

Elle est mesurée par le niveau de développement du commerce extérieur (exportations + importations) par rapport au PIB. Elle représente le degré d'intégration à l'économie mondiale. Mais la relation entre l'attractivité des IDE et l'ouverture commerciale reste ambigüe. En effet, Le but des IDE horizontaux est de surmonter les barrières commerciales. Une baisse des restrictions commerciales affecte négativement l'entrée des IDE. Par contre, cette baisse affecte positivement les IDE verticaux qui importent leurs inputs, leurs produits intermédiaires et exportent leurs outputs. Lim (2001).

Plusieurs études concluent que l'ouverture commerciale est positivement liée à l'IDE telles que les études de (Bhavan et.al 2011; Leitao&.Faustino 2010; Leitao 2010)15, mais l'impact de l'ouverture sur l'IDE dépend si l'investissement est basé sur la recherche du

15 Cité par Cité par Jadhav ,P,(2012) .,p.7.

31

marché ou sur l'exportation. Selon l'hypothèse «tariff jumping», une économie moins ouverte avec des restrictions commerciales peut avoir un effet positif sur l'IDE (la recherche du marché), l'orientation à exporter des FMN les poussent à s'installer dans une économie plus ouverte, car la protection du commerce est généralement plus élevée que les coûts de transaction associés à l'exportation.

Donc, pour une entreprise multinationale, l'intérêt d'une économie ouverte est double.

D'une part, elle garantit la flexibilité dans le processus d'importation de biens de consommation intermédiaires nécessaires à la production, et d'autre part, elle facilite le mécanisme des exportations.

2.2.2 les déterminants d'ordre institutionnel

? La stabilité politique et sociale

La stabilité de l'environnement politique et social constitue un facteur fiable permettant d'attirer davantage les IDE. En effet, les IDE sont des investissements à long terme, donc la sécurité au niveau politique et social est indispensable. Naude et Krugell (2007) montrent que la stabilité politique est une déterminante robuste des IDE dans les pays d'Afrique.

De même, les auteurs montrent que les bonnes institutions qui se traduisent par un système légal fort, une transparence de la loi, une bureaucratie de qualité et une stabilité du gouvernement ont un effet positif sur l'entrée des IDE.

En outre, WisniewskietPathan(2014) ont montré que les dépenses publiques destinées pour soutenir le régime militaire favorisent la stabilité politique, et par conséquent, contribuent à l'attraction des IDE.Par contre, les problèmes sociopolitiques telles que la corruption, la non transparence, la violence sont un risque pays affectant l'arrivée des IDE.

? La stabilité macroéconomique

Les politiques monétaires et budgétaires représentent le cadre macroéconomique d'une économie. En effet, cette stabilité se détermine à partir d'un ensemble de variables tels que le

32

taux de croissance, le taux de change, le taux d'inflation et le taux d'intérêt réel. En effet, selon Boualam (2010, p110) « La stabilité macroéconomique reflète un environnement favorable aux affaires, limitant les risques et augmentant la rentabilité des investissements. Elle touche également d'autres caractéristiques économiques : l'inflation, la dette et la réduction des déficits. ».

La dégradation de ces facteurs peut affecter négativement la décision d'implantation des FMN. Schneider et Frey (1985), montrent une balance de paiement fortement déficitaire affectant négativement l'attraction des IDE. Apergis et Katrakilidis (1998) Trouvent que L'inflation augmente les coûts de production et l'incertitude et réduit l'attractivité des IDE.

? Les incitations fiscales

Les multinationales préfèrent s'implanter dans les pays qui offrent des allégements fiscaux ou même des exonérations permettant de réduire leurs coûts de production. En effet, ces incitations sont une source d'initiative par laquelle le pays d'accueil agit sur certaines clauses du code d'investissement afin de favoriser l'attractivité des IDE.

Selon Alaya et al (2007,p7) « le contexte institutionnel et fiscal peut également améliorer le climat des affaires et le potentiel d'attractivité d'un territoire en agissant comme un facteur de facilitation de l'investissement , en diminuant notamment l'incertitude et les couts non prévisibles qui lui sont associés pour les investisseurs étrangers. ».

Par conséquent, ces incitations permettent de réduire le taux de pression fiscale, d'où la baisse de risque d'investissement.

? Le climat des affaires

Ce facteur est évalué en fonction de plusieurs paramètres telles que: ? la corruption :

L'activité économique de l'administration dans la société est indispensable. En effet, les administrations peuvent avoir un effet de régulation en cas de troubles politiques, à condition qu'elles disposent d'une certaine indépendance.

33

La corruption est liée à la qualité de la fonction publique, l'Etat donc doit garantir aux investisseurs la sécurité de leurs investissements grâce à un système judicaire efficient.

Selon la banque mondiale (201416) « le large faisceau de réglementations associé à une intervention omniprésente de l'Etat a facilité le développement de la corruption et du copinage, qui ont fait que les opportunités n'étaient pas les mêmes pour tous »

La corruption est considérée comme une menace à l'IDE, car elle détériore la stabilité de l'environnement économique et financier, elle réduit la performance des agents économiques en offrant des avantages à une minorité.

? La transparence :

C'est un élément essentiel de l'environnement économique stable et prévisible garantissant la circulation des capitaux productifs. La transparence fournit aux agents économiques une clarification sur les lois et réglementations du fonctionnement de l'économie, ainsi que sur les procédures servant à les administrer.

Selon l'observateur OCDE (2011, p25) « En réalité, les systèmes transparents où le cadre juridique est efficace et la corruption faible tendent à attirer plus d'investissement » . Donc, ce facteur est un élément qui garantit la confiance et la prise de risque par les investisseurs étrangers.

La bureaucratie : Les frais administratifs et les procédures nécessaires pour la délocalisation diffèrent d'un pays à l'autre.

En effet, selon le rapport de la banque mondiale(2014) sur la révolution inachevée en Tunisie « Les coûts élevés générés par la bureaucratie représentent un fardeau notamment pour les petits entrepreneurs qui n'ont pas les moyens de sous-traiter la gestion des démarches administratives, et incitent les petites entreprises à rester dans le secteur informel ».

16Cité dans la révolution inachevée» Créer des opportunités, des emplois de qualité et de la richesse pour tous les Tunisiens », banque mondiale 2014, revue des politiques de développement.

34

Lors de l'implantation, les investisseurs doivent s'enregistrer auprès des organismes de sécurité sociale, de retraite, des impôts et de douanes ainsi que d'autres. Cette action à besoin d'une coordination entre les différents organismes en question , cette coordination représente donc un frais qui touche l'ensemble des acteurs économiques sur un territoire bien déterminé , les firmes cherchent donc à minimiser cette charge pour performer leurs activités.

? Le système national d'innovation

Dans une économie contemporaine, la plus grande source de l'avantage concurrentiel ne réside pas véritablement dans le coût, la qualité mais dans l'innovation.

Selon Toumi (2009, p215) « c'est un déterminant décisif qui incite de plus en plus les entreprises à s'implanter à l'étranger afin de se rapprocher des pôles technologiques et d'éventuellement bénéficier d'externalités positives ».

En effet, la création d'un environnement favorable à la recherche scientifique fondamentale et appliquer permet de générer un ensemble d'innovation afin de résoudre les problèmes liés au développement d'un pays.

Le processus d'innovation englobe une interaction entre un ensemble d'acteurs notamment des organismes publics sous la tutelle du ministère de la recherche scientifique et de l'innovation, des universités et des organismes internationaux. Cette relation englobe un échange de savoir et savoir-faire entre les différents acteurs grâce aux externalités positives dont le but est d'améliorer la compétitivité économique d'un pays en termes d'IDE.

35

CHAPITRE II :

LES FLUX D'IDE EN TUNISIE : SPECIFICITES ET CONDITIONS

D'ATTRACTION

Introduction

Attirer des IDE, est une nécessité pour une économie contemporaine sous l'effet de la mondialisation, ces flux sont devenus dans le coeur de la réflexion stratégique des PED et des pays développés (PID). Les pays ont toujours tentaient d'attirer le maximum d'IDE dans l'espoir de tirer profit de ces avantages. Dans ce cadre, les flux d'IDE à l`échelle mondiale connaissent, depuis le milieu des années quatre-vingt-dix, une croissance remarquable. Après une chute remarquable en 2012, l'IDE a subi une hausse en 2013 et continuera à augmenter .Selon la CNUCED (2014) « : l'IED mondial est reparti à la hausse en 2013, les entrées augmentant de 9 % pour atteindre 1 450 milliards de dollars. Selon les prévisions de la CNUCED, les flux mondiaux d'IED pourraient s'élever à 1 600 milliards de dollars en 2014, 1 700 milliards de dollars en 2015 et 1 800 milliards de dollars en 2016, avec des progressions relativement plus marquées dans les pays développés. ».

Attirer les IDE est un objectif primordial pour la Tunisie. Depuis 1986, elle a fait recours au plan d'ajustement structurel de 1986 à 1994 afin de créer un climat d'investissement favorable. Ensuite elle a signé des accords avec l'Union Européenne(UE) en 1995. Ces actes ont renforcé la place de la Tunisie à l'échelle internationale et le rend une destination de plus en plus attractive. Dans la première section nous analysons les spécificités des flux des IDE en Tunisie, alors que dans la deuxième section nous allons tenir compte des conditions d'attraction des IDE en Tunisie.

36

1. Les Flux d'IDE en Tunisie

1.1 L'Evolution des IDE en Tunisie

La Tunisie est un pays attractif en matière des IDE, cette attractivité revient principalement à la main-oeuvre abondante et bon marché, la fiscalité privilégiée et la proximité de l'Europe. Avant 1970, le nombre d'entreprises étrangères en Tunisie a été très limité, et les mécanismes favorisant l'attraction des IDE sont trop faibles .À partir du début des années 70, la Tunisie donne une place importante aux IDE pour performer l'économie tunisienne. (Figure 3).

A partir de 1976, le pourcentage des IDE entrants par rapport au PIB (Produit national brut) est de 2.4%. Remarquons que pour l'année 1983 durant laquelle le pays a subi une perturbation économique et sociale (la décision du gouvernement tunisien d'augmenter de 100% le prix du pain et de la farine provoque un soulèvement populaire. Les émeutes inciteront l'autorité à déclarer l'état d'urgence).Cette décision a touché les facteurs stabilité macroéconomique et stabilité sociopolitique. Par conséquent, la baisse du pourcentage des IDE par rapport au PIB entre 1982 et 1983 de 1.9 point (passage de 4.1 % en 1982 à 2.2 en 1983). Cette baisse continue jusqu'en 1991où le poids des IDE dans l'économie Tunisienne est de 0.95%. Cette année représente une année de reprise, car les flux d'IDE ont subi une hausse soutenue. En effet, selon Somai(2008) : « Le milieu des années 80 a marqué un tournant pour l'économie tunisienne. Après un dérapage des équilibres macro-économiques au début de la décennie 80, des réformes structurelles importantes ont été mises en oeuvre à l'effet de réorienter le rôle de l'Etat et de transformer une économie fortement réglementée et protégée en une économie ouverte, régie par les forces du marché ».

Il s'agit, d'agir en fonction de la politique de privatisation pour attirer de plus en plus des IDE. Cette politique rend la Tunisie une économie basée sur la libéralisation et l'économie de marché, et reconnaît aujourd'hui que la privatisation est un élément majeur du développement économique tunisien.

L'année 2006 représente le pic d'attraction des IDE en Tunisie pour la raison suivante: la privatisation de Tunisie télécom par la cession de 35% du chiffre d'affaires de l'opérateur

37

à des investisseurs Emiratis, le poids des IDE dans l'économie Tunisienne a enregistrer une hausse considérable soit 9,4 % du PIB .

A partir de l'année 2008, la part des IDE dans le PIB a enregistré une baisse suite à deux crises, l'une est interne et l'autre est externe : La crise interne a été déclenchée à cause des problèmes sociaux, notamment le chômage alors que la crise externe, c'est la crise de la dette « subprimes » qui a perturbé non seulement l'économie des PID mais aussi de PED.

Entre 2010 et 2011, une chute remarquable du poids des IDE dans l'économie tunisienne soit, une baisse de 2.1 points (passage de 3% en 2010 à 0,9 % en 2011) , cette chute s'explique par la révolution de « jasmin », la Tunisie a subi des troubles sociaux qui ont débuté en décembre 2010 sous le slogan « emploi , liberté et dignité ».

Cette révolution a fortement touché l'économie Tunisienne selon le deuxième acteur bancaire en France Natixis(2011) « La révolution de jasmin, de décembre 2010 à février 2011, a bouleversé le paysage politique et économique de la Tunisie. Les premiers effets de cette révolte sur l'économie se font d'ores et déjà sentir (chute du tourisme, baisse de la production industrielle et des investissements directs étrangers...) ».

Selon le Rapport sur les IDE en Tunisie(2013)17 , entre 2010 et 2011, le montant des IDE passe de 2 165.35millions de TND à 1 615.91 millions de TND, soit une baisse de 25.4 % ainsi que l'éjection des entreprises étrangères du pays dont le nombre de ces firmes passe de 3 135 à 3 102 entreprises.

Durant 2012, la Tunisie a surmonté d'une manière partielle le choc de la révolution par une hausse progressive des flux d'IDE entrants, malgré la présence du phénomène du terrorisme et l'instabilité politique et sociale, dans ce contexte, le ministre de l'Industrie et des Technologies, Medhi Jomaa (2012) a déclaré : « Cela dit l'année 2012 a quand même été marquée par la reprise économique, avec une croissance de 3,6% du PIB et des IDE en hausse par rapport à l'année de la révolution. Quant aux problèmes sécuritaires, les risques ont été exagérés. Nous observons une amélioration des conditions de travail et une tendance qui conforte l'esprit d'entreprise dans le pays. »18.

17 www.investintunisia.tn 18www.tunisieindustrie.gov.tn.

38

Finalement, pour l'année 2013 selon le rapport de Foreign Investment Promotion Agency (FIPA, 2014)19, une baisse du flux des IDE de 27.5 %par rapport à l'année 2012,la cessation d'activité de 77 entreprises étrangères entrainant la perte de 10 894 postes d'emplois, et 147 MTND d'IDE à cause de l'instabilité sociale (grèves et manifestations) et l'instabilité macroéconomique (hausse du taux de chômage et d'inflation), et l'instabilité politique.

Figure 3: l'Evolution des IDE en Tunisie

Source : A partir de données de la banque mondiale

1.2 La répartition sectorielle des IDE en Tunisie

? Le secteur de l'énergie domine le flux des IDE entrants en Tunisie en 2013 avec 1 077.4 millions de TND, sa part dans le total des IDE est de 59.3%, il reprend son rythme d'investissement avec une évolution de 21.6% par rapport à 2012.

? Le secteur de l'industrie est le deuxième secteur en termes d'attraction des IDE en Tunisie, en 2013, soit508.2 millions de TND, son poids dans le total des IDE est de 28 %. Bien que le secteur de l'industrie ait baissé par rapport à 2012, son volume reste toujours encourageant avec une diminution de 4,5 % par rapport à 2012, et une hausse de 53.7 % par rapport à 2011.

19FIPA (2014) : « RAPPORT DES IDE 2013 ET PERSPECTIVES 2014 ».

39

? Le secteur tertiaire est le troisième secteur en Tunisie en termes d'attraction des IDE en 2013, soit 217.9 millions de TND ,12% de l'IDE total. Une baisse considérable de 80% entre 2012 et 2013.

? Le secteur agricole reste faible en matière d'attraction des IDE, en 2013 les IDE liées à ce secteur est de 11.5 millions TND, il a été multiplié par 2.5 entre 2012 et 2013 donc une amélioration partielle par apport aux années précédentes.

Tableau1 : répartitions des IDE par secteur en million de TND

Année

2010

2011

2012

201320

Secteur

 
 
 
 

Energie

1317.1

1063.4

886

1077.4

Industrie

573.6

330.6

531.6

508.2

Services21

271.5

219.6

1081.8

217.9

Agriculture

2.8

2.3

4.6

11.5

Source :FIPA 2014 : « Rapport des IDE et Perspectives 2014 »

Tableau 2 : Evolution des IDE par secteur en % par rapport à l'année 2013

Année Secteur

2010

2011

2012

Energie

-18.2

1.3

21.6

Industrie

-11.4

53.7

-4.5

Services

-19.8

-0.8

-79.9

Agriculture

309.3

398.3

149.1

Source :FIPA 2014 : « Rapport des IDE 2013 et Perspectives 2014 »

20 Augmentation du capital de Attijari Bank 25.1MTND en janvier 2012 et cession de 50 % des parts de la QNB(99.4MTND) au mois de janvier 2013.

21 Les services englobent le tourisme et le secteur financier.

40

1.3 La répartition du flux des IDE par pays d'origine :

Les principales firmes étrangères qui investissent en Tunisie sont généralement de grande taille. Afin de faire face aux risques du marché. Les pays de l'U.E sont les principales sources d'IDE entrants en Tunisie, le tableau Numéro 2 montre le montant des IDE pour la période 2011-2013 des principaux pays investisseurs sur le territoire tunisien.

Tableau 3:Montant d'investissements étrangers (période 2011-2013) selon les principales répartitions par pays d'origine.

Unité :MTND

Année

Pays

2011

2012

2013

Total

Pays U.E dont

968.4

1078.6

866.27

2913.27

France

224.5

393.2

261.03

878.73

Italie

276.4

243.6

155.8

675.8

Grande Bretagne

224.9

114.6

202.2

541.7

Autriche

242.6

327.2

247.24

817.04

Amérique dont

228.1

219.2

244.85

692.15

Canada

175.6

157.1

217.29

549.99

USA

52.5

62.1

27.56

142.16

Pays Arabes dont

138.2

846.2

184.9

1169.3

E.A.U

82.5

62

39.54

184.04

Qatar

55.7

784.2

145.36

985.26

Autres pays dont

31.9

36.29

171.08

239.27

Australie

23.8

32

163.01

218.81

Chine

8.1

4.29

8.07

20.46

Source : agence de promotion de l'investissement extérieur.

Ainsi ,les principales sources d'investissement provenant de l'UE s'élèvent à de 2913.27 MTND, soit 29% du total des investissements durant cette période avec une prédominance de la France qui reste le principal investisseur étranger en Tunisie au sein de l'UE pour un montant de 878.73 MTND, soit 8.76% du total des investissements durant la même période.

41

Quant aux pays d'Amérique, le Canada domine le flux des IDE provenant de cette zone avec un montant de 549.99 MTND, soit 5.48% du total d'investissements entre 20112013.

Pour les pays arabes, le Qatar est le principal investisseur étranger en Tunisie en 2012 avec un montant record de 784.2 MTND. Concernant la totalité de la période étudiée, il a enregistré985.26 MTND soit 9.82%.Ce pays est donc le premier en termes d'IDE entrant en Tunisie durant cette période. A cet égard, le président du conseil des hommes d'affaires tunisien à Qatar a annoncé 22que la valeur des projets qataris qui seront signés à l'occasion de la visite du prince héritier de Qatar en Tunisie, dépasse les 6 milliards de dollars. Ces principaux investissements sont :

y' La raffinerie de la Skhira a moyennant des investissements de 3 Milliards de dollars

y' Projet de phosphate de SraOuertane

y' Des divers projets touristiques

y' Signature des accords relatifs à l'énergie électrique et le développement des régions de

l'intérieur

y' Acquisition de 15% des actions dans le capital de l'opérateur de télécommunications Tunisiana d'une valeur de 636.9 MTND par Qatar télécom.

Ainsi, la FIPA ouvre un bureau à Qatar le 3 Mars 2015 23afin de dynamiser la diplomatie économique avec ce pays et de promouvoir l'image et la perception du site Tunisie, et à regagner la confiance des investisseurs du pays du golfe.

1.4 La répartition du flux des IDE par région

La nature des investissements diffère en fonction de la région. En effet, pour les investissements dans les secteurs des industries manufacturières, ces investissements sont plus concentrés dans les régions riches en ressources naturelles nécessaires pour ce secteur, à savoir Gabès, Zaghouan, Ben Arous, Sousse et Kairouan.

Le secteur des matériaux de construction domine avec plus de 36% des investissements manufacturiers. Les investissements dans les matériaux de construction ont atteint un montant de 3 466 MTND à la fin du mois de décembre 2013, soit 81 entreprises et 7 919 postes d'emplois.

22 www.africanmanager.com

23 www.investuinisia.tn

42

Pour les industries électriques et électroniques (IEE) sont concentrés dans la région de Ben Arous,Sousse et Zaghouan. Les IEE ont atteint la somme de1 322,2 MTND à la fin du mois de décembre 2013 soit 272 entreprises et70 013 postes d'emplois.

Pour le textile et l'habillement, l'historique de la région en terme de spécialisation dans ce domaine est un facteur décisif. En effet, le Monastir, détient la part la plus élevé des IDE dans ce secteur soit 376,5 MTND répartis sur 291Entreprises. Ces investissements permettent de créer 31 894 postes d'emplois, suivis par Nabeul avec 183,15 MTND, 167 entreprises et 22 550 emplois.

Passons à un autre secteur, les IDE en agriculture sont installés dans 20 gouvernorats ; Kairouan occupe la première position avec 20 % du total des IDE dans l'agriculture. La plupart de ces investissements sont installés dans les régions côtières principalement les gouvernorats de Bizerte (13,5 %), Gabès (13,1 %), Nabeul (11,4 %), Ben Arous (8,7 %), Sousse(6 %), Manouba (5,9 %) et Médenine (4,9 %).(FIPA 2014)

2. Les conditions d'attraction des IDE en Tunisie

2.1 L'existence d'une main-d'oeuvre abondante et qualifiée

Le facteur travail est un facteur-clé de succès pour n'importe quel type d'investissement. L'économie Tunisienne est caractérisée par la présence d'une main-d'oeuvre abondante et compétente. En effet, la Tunisie cherche de plus en plus à améliorer le niveau de qualification de sa main-d'oeuvre à travers un ensemble des politiques bien structurées. Ces politiques dont l'objectif ultime est le développement du capital humain par le renforcement du niveau du savoir et savoir-faire des étudiants et des élèves d'une manière durable afin de détenir une population active fortement qualifiée. Le système éducatif Tunisien est performant où l'éducation est gratuite, et accessible à tous ; 99 % des jeunes Tunisiens sont scolarisés. L'Etat tunisien consacre plus de 5 % de son budget annuellement à l'éducation. Pour l'année 2012/2013,plus de 337 000 étudiants sont inscrits dans établissements, ainsi de multiples centres de formation professionnelle assurent la formation de 140 000 apprenants et stagiaires. La Tunisie se caractérise par un effort continu pour l'accès au savoir par la présence de 4 523 écoles de base, 2621 collèges et lycées, 195 établissements d'enseignement supérieur et de recherche dont une université virtuelle. (FIPA 2014).

43

Le système d'éducation tunisien est parmi les meilleurs systèmes éducatifs du monde. Selon le rapport sur la compétitivité globale 2014-2015, la qualité du système d'éducation publique Tunisien est plus pertinente que la qualité du système éducatif Marocain, Turc, Egyptien, et Espagnole. (Tableau 3).

Tableau 4 : Qualité du système d'éducation dans quelques pays du monde24

Qualité du système d'éducation publique

Qualité d'éducation en math et science

Pays

Rang

Score

Rang

Score

Belgique

6

5.3

3

6

Allemagne

12

5.2

20

5.1

France

34

4.4

17

5.2

Tunisie

68

3.7

32

4.7

japon

33

4.4

21

5.1

Portugal

40

4.3

43

4.5

Espagne

88

3.4

85

3.9

Italie

67

3.7

45

4.5

Turquie

89

3.4

98

3.5

Maroc

102

3.2

68

4.2

Egypte

141

2.2

136

2.4

Source : Rapport sur la compétitivité globale 2014-2015, World Economic Forum.

La Tunisie dispose d'un nombre très important de jeunes diplômés à fort potentiel, plus de 70 000 nouveaux diplômés par an rejoignent le marché du travail, et dont les compétences et qualifications dans diverses filières correspondent aux besoins du monde de l'entreprise. A cela s'ajoute un multilinguisme exceptionnellement élevé, dû notamment à la proximité géographique de la Tunisie avec les pays européens.(FIPA 2014).

Les ingénieurs tunisiens sont reconnus comme disposant de compétences de niveau international. Plus de 6 000 diplômés sont des ingénieurs. (Tableau 4).

24Classement pour 144 économies, l'indice de 1 à 7, Un score plus élevé reflète une situation plus favorable.

44

Tableau 5: Disponibilité des scientifiques et des ingénieurs sur le marché du travail25

RANG

PAYS

SCORE

26

Tunisie

4.7

21

France

4.8

23

Italie

4.8

34

Maroc

4.6

59

Turquie

4.2

41

Egypte

4.4

Source : Rapport sur la compétitivité globale 2014-2015,WEF.

Selon Gaby LOPEZ, Directeur de ZODIAC EQUIPEMENTS TUNISIE, 2013 : « On fait confiance à nos équipes, de bas en haut de la hiérarchie. Elles travaillent de façon autonome, avec beaucoup d'implication. C'est le fruit du dialogue social, d'incitations à la progression, de la possibilité de faire émerger les idées et les talents »26.

La qualification de la main d'oeuvre est un facteur primordial pour la progression et le de développement des compétences dans le cadre d'une économie de connaissances. En effet, la maîtrise du savoir et de la technologie en Tunisie est considéré comme un facteur essentiel du développement économique et social, le pays favorise l'investissement innovant et consolide l'esprit de créativité. Ainsi, la disponibilité des laboratoires de recherche, des universités et de technopoles est une source de fertilisation croisée dont l'objectif et de créer un environnement favorable aux projets innovants et l'accumulation des connaissances, selon FIPA (2014),L'enseignement supérieur est de plus en plus orienté vers les technologies de l'information. La population estudiantine qui a suivi un enseignement supérieur et technique dans les filières des TIC au cours de l'année universitaire 2012/2013 représente 35 % du total de la population des étudiants.

En outre, le coût de la main d'oeuvre qualifiée et non qualifiée, favorise l'attraction des IDE en Tunisie. Selon le rapport de la banque mondiale, la révolution inachevée (2014) : « la compétitivité de la Tunisie par le passé était basée sur sa main-d'oeuvre bon marché. ». Cependant, les salaires ont considérablement augmenté depuis la révolution, et vont probablement continuer à croître reflétant le processus naturel de développement économique. Ceci souligne une fois encore le besoin de la Tunisie de passer d'un modèle où la

25 1 : faible disponibilité, 7 : large disponibilité

26 Cité dans « NOUVELLES TUNISIE NOUVELLES OPPORTUNITES » FIPA(2014),p5.

45

compétitivité était basée sur des bas salaires à un nouveau système économique qui permette aux sociétés d'être concurrentielles grâce à leur productivité, tout en assurant un partage équitable des bénéfices de cette croissance.

En Tunisie, le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et le salaire minimum agricole garanti (SMAG) ne sont pas contraignants pour les investisseurs étrangers ils sont à l'ordre de 300 dinar tunisien. De même, des encouragements sont prévus en faveur des entreprises qui embauchent des diplômés de l'enseignement supérieur .Ainsi, le salaire d'un ingénieur débutant est de l'ordre de 600 euros, et celui d'un technicien supérieur débutant est de 350 euros.

2.2 L'ouverture de l'économie tunisienne et la localisation stratégique

Le libéralisme de l'économie tunisienne se manifeste par une production nationale soumise à la concurrence internationale, et les prix à la production sont régis par les mécanismes du marché, sauf pour quelques produits sensibles de consommation courante. Ainsi, l'investissement est libre pour les étrangers et les nationaux, ils ont le droit de rapatrier les bénéfices et le produit de cession du capital en devises .Depuis 1994, le dinar tunisien est convertible pour les opérations courantes donc toute entreprise étrangère profite de la possibilité de transfert pour tout ce qui concerne les revenus du capital ainsi que pour les opérations commerciales et de production.

Grâce à sa position géographique en Méditerranée (à une heure de vol de l'Europe et à moins de trois heures de vol des grandes villes du Moyen Orient), la Tunisie est la destination qui permette d'accéder à un marché de 800 millions de consommateurs. Avec 1 300 km de côtes, la Tunisie est un pays naturellement et historiquement ouvert sur l'extérieur. Ses exportations s'élèvent à plus de 46 % de son PIB en 2014.

La Tunisie développe sa stratégie d'intégration régionale et internationale à travers un ensemble des accords bilatéraux et multilatéraux, contribuant à la consolidation de sa position et de son adaptation à son environnement international et régional parmi lesquels :

? En 1990 l'accord du GATT. En 1994, le pays a continué dans sa politique d'ouverture à travers la signature des accords de l'OMC. En 1995, la Tunisie a signé un accord de libre échange avec l'UE qui est le premier partenaire économique et commercial du pays.

y' Après l'accord d'association et de libre échange avec l'UE, signé en 1995, la Tunisie a accédé, en novembre2012, au statut de partenaire avancé. Ce statut lui accorde des avantages commerciaux, renforce ses accords économiques avec l'UE, et donne ainsi à ses exportations la priorité sur les marchés européens.

y' La coopération est étroite avec l'UE tant sur le plan économique que sur les plans culturel, et social.

y' L'accord d'association et de libre-échange permet l'accès au marché de l'UE des produits industriels tunisiens, en franchise totale des droits et taxes sans quota, et des produits agricoles à des conditions préférentielles.

Les exportations de la Tunisie vers le marché de l'UED ont connu une évolution remarquable. Leurs parts dans le total des exportations sont passées de 51 % en 1976 à 76,9% en 2013. Près de 80 % des exportations vers l'UED sont des produits industriels.

Figure 4 : Les exportations tunisiennes vers l'UE en MTND

46

Institut national de la statistique

y' L'accord bilatéral pour performer les affaires avec la Turquie en 2004 27 dont le but ultime est de créer des conditions favorables à la poursuite des investissements, en particulier au développement d'investissements conjoints dans chaque pays.

y' L'accord de libre échange en 2004 avec les pays de l'AELE (L'association européenne de libre échange)28 dont l'objectif est d'augmenter les flux d'IDE, et

27 Accord de libre-échange entre la Turquie et la Tunisie : 25 novembre 2004

28 Accord de libre-échange entre les Etats de l'association européenne de libre-échange et la République Tunisienne : Fait à Genève, le 17 décembre 2004

47

participer à une intégration économique euro-méditerranéenne plus pertinente, et soutenir le développement harmonieux des relations économiques entre les Parties par le biais d'une extension des échanges, de la coopération économique et de l'assistance technique.

y' En 2004 aussi, la Tunisie a signé la convention d'Agadir avec la Jordanie, l'Egypte et la Maroc. En outre, la Tunisie est un hub régional, car c'est une localisation privilégiée pour les investisseurs désirant accéder aux marchés limitrophes à l'instar du marché libyen et algérien. La Libye constitue aujourd'hui le deuxième partenaire commercial de la Tunisie après l'UE.

y' En mai 2012, la Tunisie est membre de CIRDI (Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements) et a adhéré récemment à la déclaration de l'OCDE sur l'investissement international, et les entreprises multinationales. Cela implique la mise à la disposition des investisseurs étrangers des conditions favorables à la réussite de leurs investissements.(FIPA 2014).

Tableau 6: Indice de liberté économique29 : classement 2015

Pays

Rang

Indice

Maroc

89

60.1

Tunisie

107

57.7

Egypte

124

55.2

Algérie

157

48.9

Source : Heritagefoundation 2015.

Cet indice est basé essentiellement sur la liberté des échanges garantie suite aux accords bilatéraux et multilatéraux, et sur la liberté de l'investissement. Remarquons que pour la région d'Afrique du nord, la Tunisie est le deuxième pays après le Maroc en 2014 qui procure une liberté économique, elle est mieux classée que l'Egypte et l'Algérie, ce qui renforce la compétitivité économique du pays.

29 indicateur fondé un ensemble de dix critères économiques, créé par Fondation Heritage et Wall Street Journal. Son objectif affiché est de mesurer la liberté économique dans les différents pays du Monde. Le score total représente la moyenne arithmétique de ces dix indicateurs, chacun d'entre eux étant noté de 0 à 100, où 100 représente une liberté maximale

2.3 Une infrastructure en plein essor

L'infrastructure en Tunisie est en amélioration continue. En effet, la Tunisie détient neuf aéroports internationaux couvrant tout le territoire ; l'aéroport Tunis Carthage, Monastir, Djerba Zarzis, Tabarka, Tozeur, Enfidha, Gabès, Sfax et Gafsa.

Le plus important aéroport en terme de traffic aérien est celui de Tunis Carthage. Une centaine de compagnies aériennes étrangères assurent plus de 2000 vols hebdomadaires depuis la Tunisie vers l'Europe, selon les statistiques récentes de l'Office de l'Aviation Civile et des Aéroports(OACA), la moyenne des vols hebdomadaires est jugée efficiente (Figure 5). (Figure 5) .Fréquence moyenne des vols par semaine :

48

Source : Office de l'Aviation Civile et des Aéroports, 2013

De même, l'infrastructure maritime détient sept ports commerciaux et un terminal pétrolier, ils accueillent environ 7 600 navires avec un trafic maritime des marchandises d'une moyenne de 30 millions de tonnes. Le réseau routier est constitué de 20 000 kms de routes bitumées, et de 360 kms d'autoroutes sur l'ensemble du territoire. Le réseau ferroviaire compte 2 167 kms, et couvre l'ensemble du pays. Les chemins de fer tunisiens assurent le transport annuel de près de 2,1 milliards de tonnes-kilomètres de marchandises et de 39,2 millions de passagers.

La Tunisie dispose aussi des zones industrielles de plus en plus spécialisées par la présence de 10 pôles de compétitivité ou technopoles opérationnels installés à l'Ariana ,BorjCedria ,Sidi Thabt , Sousse ,Sfax ,Monastir ,Bizerte,Gafsa,Gabès et Médenine, dont l'objectif est de renforcer la compétitivité et la créativité des firmes, en offrant de l'assistance

49

et de l'expertise professionnelle .Ainsi, la présence de deux parcs d'activités économiques opérationnels offrant des services de haute qualité ; le parc de Bizerte qui est situé dans le port de la ville (à 60 km de l'aéroport de Tunis) et celui de Zarzis qui se trouve à une demi-heure de l'aéroport de Djerba.

Aussi l'existence d'un parc dédié à l'industrie aéronautique à El Mghira (banlieue de Tunis),et de 83 zones industrielles créées par l'AFI (Agence Foncière Industrielle) couvrant une superficie totale de 2 500 hectares avec un nouveau projet d'aménagement de zones industrielles prévoit la création de 101 zones industrielles couvrant une superficie totale de 3065 hectares. Par conséquent, développer les zones industrielles est une source pour performer la chaîne de valeur des firmes, notamment au niveau de la logistique et surmonter Les obstacles dy cout d'installation et de transport.

En outre, la Tunisie dispose d'un réseau de télécommunications performant, ce qui permet aux entreprises étrangères d'établir des liens de communication avec quasiment tous les points du monde à des coûts avantageux. Le réseau des télécommunications en Tunisie est parmi les plus modernes dans le bassin méditerranéen. Cette modernité se manifeste par le trafic téléphonique, l'Internet et les applications multimédia. En effet, le réseau internet couvre la totalité du territoire tunisien, avec 11 fournisseurs de services internet, ce qui permet la multiplication du nombre des abonnés au réseau Internet (figure4).

Ainsi, le démarrage des services du réseau haut débit Wimax depuis 2006, plus de 700 entreprises sont connectées à ce réseau, et un accès Internet par le bisais des réseaux mobiles actuellement en service.(FIPA2014).

50

Figure 4 : Abonnés à Internet haut débit fixe (pour 100 personnes)

 

.

Source : A partir de données de la banque mondiale

2.4 Un cadre légal transparent et incitatif

La Tunisie a adopté plusieurs politiques d'incitation pour favoriser l'attraction des IDE. Ces politiques concernent tous les secteurs de l'économie tunisienne. En effet, selon la plateforme multi pays de développement Economique de la Méditerrané, ANIMA(2013), parmi les nombreuses incitations à l'investissement en Tunisie, la présence d'une fiscalité avantageuse où le système fiscal comprend un impôt unique sur les revenus des personnes, et sur les bénéfices des sociétés. Depuis la promulgation du code d'incitation aux investissements en décembre 1993, l'investissement dans les différents secteurs de l'économie tunisienne est favorisé principalement pour les entreprises totalement exportatrices, bénéficiant d'une exonération totale de l'impôt sur les bénéfices provenant de l'exportation pendant 10 ans, et une possibilité de vendre sur le marché local 30% de leur production. Les avantages fiscaux favorisent aussi l'investissement dans les régions d'intérieur pour soutenir le développement régional du pays.

De même, le pays offre des primes d'investissement et la prise en charge par l'Etat des cotisations patronales, notamment pour les investissements technologiques, avec la présence d'investissement de soutien pour les secteurs de l'éducation, de la formation, de la production culturelle, de la santé et du transport, ils bénéficient d'une déduction des bénéfices

51

réinvestis, réduction de l'impôt des revenus et bénéfices, suspension de la taxe sur la valeur ajoutée(TVA) sur certains biens d'équipements.

En outre, la Tunisie offre la liberté d'investir aux investisseurs étrangers, bénéficiant donc de la liberté d'intégrer n'importe quel secteur économique, et de transférer leur produit réel net et de la plus-value de la cession ou de la liquidation de leurs capitaux investis.

En Plus, la création de l'Agence de Promotion de l'investissement Extérieur (FIPA) et le guichet unique en 1995 a soutenu les investisseurs étrangers. Ce guichet regroupe les diverses administrations fournissant à l'investisseur de l'assistance et de l'expertise et des conseils pour bien s'intégrer dans l'environnement des affaires tunisiennes.

La FIPA a pour missions « apporter le soutien nécessaire aux investisseurs étrangers et de promouvoir l'investissement extérieur en Tunisie. 30».

Pour sécuriser leurs investissements, les investisseurs étrangers cherchent un système de propriété intellectuelle efficient, c'est pour cette raison que la Tunisie appartient à l'Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI). elle s'engage donc à protéger les droits de propriétés étrangers, et à sanctionner la contrefaçon .Donc toute marque ou brevet étranger doit être enregistrée auprès de l'Institut de la Normalisation et de la Propriété Industrielle (INNORPI) créé en 1982. Pour renforcer la protection de la propriété intellectuelle, la Tunisie a signé de nombreuses conventions et accords multilatéraux, pour la protection des brevets d'inventions, l'enregistrement international des dessins et modèles industriels, la classification internationale des éléments figuratifs des marques .ANIMA (2013).

2.5 L'amélioration du cadre institutionnel

La Tunisie reste toujours une destination privilégiée pour les investisseurs étrangers, grâce à la révolution, le contexte institutionnel a fortement changé. En effet, la mise en place d'une nouvelle constitution, fruit d'un consensus entre les différents courants politiques et la société civile, et l'édification d'institutions démocratiques basées sur la liberté , légalité , la décentralisation du processus de prise de décisions, la lutte contre la corruption et la transparence ayant comme

30 http://www.investintunisia.tn

52

objectif de favoriser le climat des affaires tunisiennes non seulement en termes de la

demande mais aussi en termes institutionnels, en réduisant la bureaucratie qui
diminue la compétitivité des entreprises, et qui représente une barrière aux investissements , c'est pour cette raison que les investisseurs étrangers s'implantent en fonction du seuil de bureaucratie.

Le tableau ci-dessous montre le niveau de bureaucratie dans les pays de l'Afrique de Nord. (Tableau6).

Tableau 7 : niveau de bureaucratie dans les pays de l'Afrique du Nord

PAYS

Démarrer une entreprise

Procédure

Cout (% du revenu par habitant)

Tunisie

100
Rang

10
r c

4.2

Algérie

141

13
une

11

Egypte

73

e7

9.2

Mauritanie

164

7
m

19.8

Maroc

54

5

9.2

Source : Doing Business 2015

L'analyse de ce tableau montre que la Tunisie est mieux classé globalement que l'Algérie et la Mauritanie en 2015. En termes de nombre de procédures, la Tunisie est la quatrième en Afrique du Nord, alors qu'en termes de coûts elle est la plus compétitive.

2..6 La lutte contre le terrorisme

Le terrorisme affecte directement le climat des affaires. Il bloque les transactions de biens et services, aussi bien au niveau national qu'international. Il provoque un climat d'incertitude, et entraîne des distorsions dans l'allocation des ressources internes, ainsi que des coûts indirects provenant des mesures de sécurité à mettre en place, et par conséquent la perte de confiance qui représentent un coût économique lourd. Après la révolution, la Tunisie a subi des actes terroristes touchant forcément l'économie tunisienne. En effet : « Le tourisme et les investissements directs étrangers sont déjà des secteurs touchés en raison de la baisse des flux financiers générés respectivement de 15,7% fin juin 2014 et de 24,7% au terme du mois de mai 2014 par rapport aux moyennes des évolutions

enregistrées durant les cinq dernières années. »31.L'Etat Tunisien consacre de plus en plus son budget à soutenir les forces militaires et l'établissement de la loi antiterroriste. Cette loi sert à donner aux forces de l'ordre et à la justice les moyens de lutter contre les groupes jihadistes armés, tout en préservant les droits des justiciables. Selon Souad Abderrahim, présidente de la Commission des droits, des libertés et des relations extérieures : « Nous avons essayé d'établir une équation préservant la sécurité du pays et les droits de l'Homme »32.

Pour encourager les investisseurs étrangers, la Tunisie doit mettre fin au terrorisme, et assurer la stabilité politique du pays afin de créer un environnement des affaires attractif, basé sur la sécurité et la confiance.

53

31 http://www.webmanagercenter.com

32 http://www.huffpostmaghreb.com

54

CHAPITRE3 :

MODELISATION ECONOMETRIQUE DES DETERMINANTS DES IDE EN TUNISIE

Introduction

Dans les deux parties précédentes nous avons examiné le concept général des IDE avec sa revue de littérature, puis nous avons analysé les flux des IDE dans le contexte tunisien par l'évolution, la spécificité et la condition d'attraction de ce flux.

Dans ce chapitre, nous allons étudier l'attractivité des IDE d'une façon empirique sur la base de certaines variables explicatives citées dans la littérature. Les études empiriques analysant les déterminants des IDE sont très riches surtout pour les déterminants d'ordre économiques. Mais elles ne parviennent pas à trouver des résultats définitifs quant aux variables affectant l'attraction des IDE.

La modélisation économétrique est effectuée pour tenir compte des estimations et du modèle économétrique à séries temporelles pour expliquer les facteurs d'attractivité des IDE de la Tunisie. Le choix des variables a été effectué sur la base à la fois des facteurs économiques, politiques et institutionnels.

Afin d'analyser les facteurs d'attractivité des IDE en Tunisie, nous allons recourir à deux sections, la première, est la présentation de notre modèle économétrique et la deuxième celle de traiter l'output et l'input de ce modèle.

1. les principaux résultats des travaux empiriques

L'identification de l'attractivité des IDE d'un pays est accompagnée de plusieurs difficultés suite à l'existence de multiples facteurs explicatifs de l'attraction des IDE. La classification de ces facteurs est un outil pertinent pour assurer la fiabilité de la modélisation économétrique et faciliter les interprétations en question, ils peuvent être regroupés en facteurs économiques et politiques &institutionnels.

55

1.1 Les facteurs économiques

En partant de l'analyse économétrique de Toumi et Karray(2007), qui s'intéressent à l'identification des principaux facteurs d'attractivité favorisant le territoire tunisien, a montré que la proximité géographique, la qualification de la main d'oeuvre, les faibles coûts de production sont les principaux déterminants des IDE en Tunisie. Par contre, la taille des entreprisses est un facteur non significatif.

Pour Toumi(2009),les facteurs d'attractivité des IDE les plus significatifs en Tunisie sont des facteurs liés essentiellement à la proximité et aux différents coûts, quant à la taille du marché elle est non significative suite à la faiblesse des investissements horizontaux en Tunisie.

Concernant les travaux de Patricia DJE (2007), l'auteur a montré que les facteurs d'attractivité des IDE dans les pays d'UEMOA se sont essentiellement l'ouverture économique, le taux d'investissement public notamment l'ensemble des infrastructures et le capital humain où la main d'oeuvre qualifié est un atout pour les PED notamment ceux de l'UEMOA. Quant aux facteurs non significatifs ils se résument par le taux de la pression fiscale et des troubles sociopolitiques.

Les travaux empiriques de Hunady et Orviska(2014) basés sur un panel pour identifier les déterminants des IDE pour 26 pays de l'UE entre 2004 et 2011 ont conclu que les principaux déterminants du flux des IDE sont le coût de travail car un coût de travail élevé décourage fortement l'attraction des IDE, l'ouverture économique qui représente la faiblesse des barrières, le PIB par habitant qui reflète le fort pouvoir d'achat des consommateurs, la dette publique qui donne une idée globale sur la qualité des infrastructures et son essor et les crises qui affectent directement l'attractivité d'un territoire. Quant au taux d'imposition il est un facteur non significatif selon ces travaux.

De son coté, Jadhav (2012) a analysé entre 2000 et 2009 les déterminants des IDE pour les pays de BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique de sud) sur la base d'un panel. Ces résultats ont montré que la disponibilité des ressources naturelles qui représente la

56

richesse en matières premières, le taux d'inflation qui reflète la stabilité macroéconomique, l'ouverture économique et la taille du marché qui donne une idée sur la demande globale sont les facteurs économiques qui déterminent la décision d'implantation dans les pays de BRICS.

De leur part, Kowalewskiet Jan Rado (2014), ont montré à travers une étude fonder sur un échantillon de 440 projets de société polonais emmenée dans 44 pays à travers le monde entre 2003 et 2010, que la conquête du marché, le taux de croissance économique , le PIB par habitant et la qualité de la main d'oeuvre expliquent forcement l'attractivité des IDE .

1.2 Les facteurs politiques & institutionnels

Bassu et Srinivasan (2002) ont conclu dans une étude sur la base d'un panel de données sept pays africains, que la stabilité politique, le faible niveau de corruption et la bonne gouvernance sont les facteurs clés pour attirer les IDE.

En outre, les travaux de Stein et Daude (2001) sur la base d'une étude de 18 pays sources d'IDE et 58 pays d'accueils entre 1995 et 1997 ont montré que la qualité des institutions a un effet positif sur l'IDE et que les variables institutionnelles exercent un effet statistiquement significatif, donc les pays ayant une bonne qualité des institutions sont capables d'attirer le maximum d'IDE.

De même, Aizenmanet Speigel (2002) sur la base d'une étude empirique de 97 pays entre 1990 et 1999 ont conclu que la corruption affecte le climat des affaires notamment en terme de confiance, par conséquent elle a une influence négative sur l'attractivité des IDE.

De plus, les travaux de Morisset et Luenga (2002) sur un panel de 32 PED et en transition ont déterminé que le niveau des coûts administratifs engendre une corrélation positive avec l'incidence de la corruption et affecte négativement l'attractivité des IDE.

Boujedra (2003) et sur la base d'un panel de 28 PED entre 1980 et 2000 a conclu une forte corrélation entre le risque pays et l'IDE.

57

En ce qui concerne la démocratie, Busse (2004), à travers un panel de 69 PED et pays émergents entre 1972 et 2001 a montré l'existence d'une forte relation positive entre la démocratie et l'attractivité des IDE, l'analyse de Wiseniewski et Pathan (2014) confirme la conclusion de Busse en montrant aussi que les facteurs favorisant la démocratie au sein d'un pays ayant un impact positif sur l'IDE.

Plusieurs autres travaux empiriques ont été effectués pour examiner les déterminants des IDE : certains déterminants ont un effet positif d'autres un effet négatif le tableau suivant résume quelque autres travaux empiriques.

Tableau 8: Autres études empiriques

Auteurs et année

échantillon

Facteurs explicatifs

Effet du facteur

 
 

Taille du marché

+

Driss (2007)

Panel de 18 pays

Différence en termes

 
 

potentiellement
investisseurs dans
l'industrie en Tunisie

de PIB et de revenu
par tête

+

 

entre 1998 - 2005

La proximité
géographique

+

 
 

La disponibilité du
facteur travail

+

Noorbakhsh ,Paloni

Panel de 36 PED

Le niveau de capital

+

et Youssef (2001 )

entre 1980-1994

humain

 
 
 

Taille du marché

+

 
 

Stabilité économique

+

Demirhan et Masca (2008)

Panel de 38 PED
entre 2000 et 2004

Infrastructure

+

 
 

Ouverture commerciale

+

 
 

Salaires

-

 
 

Taxes

-

58

2. Modélisation des facteurs d'attractivité des IDE en Tunisie

La recherche économétrique est basée sur la détermination des variables explicatives d'un phénomène bien précis ainsi que les signes attendus et la forme mathématique du modèle de base.

2.1 La description de modèle de base

L'analyse théorique et empirique des flux des IDE cités dans les sections précédentes, nous permet d'étudier les déterminants explicatifs d'attraction des IDE. Le but ultime est de garder un ensemble de variables susceptibles d'examiner les IDE en Tunisie. Parmi ces déterminants, nous choisissons le taux de croissance du PIB, le capital humain, l'ouverture à l'extérieur, l'infrastructure, le taux de chômage...

L'indisponibilité des données représente une contrainte pour la modélisation économétrique, à cause de ce problème nous tenons compte de 37 observations datant de 1976 à 2013.Ces données sont ensuite compilées dans un fichier Excel que nous les traiterons moyennant un logiciel EconometricViews (Eviews7.0).

Nos principales sources de données sont la banque mondiale33(WB), l'institut national de la statistique34 et la banque centrale tunisienne35.

2.1.1Présentations de modèle de base

La forme fonctionnelle de notre modèle de base s'écrit comme suit :

IDE=f(ECO,POLI&INS)

Dont :

IDE est la variable endogène qui mentionne sur la variation des IDE en Tunisie.

ECO=f(CHOM,CRO,INF,ABM,OUV,R,SEC,RD) : les variables économiques est composées de CHOM c'est le taux de chômage , CRO c'est le taux de croissance de PIB,INF c'est le taux d'inflation mesuré par l'indice de prix à la consommation , ABM désigne les abonnés à la téléphonie mobile (pour 100 personnes ), OUV c'est le taux d'ouverture commerciale calculé sur la base des mouvements des opérations d'exportation et

33 http://donnee.banquemondiale.org

34 http://www.ins.nat.tn 35 http://www.bct.gov.tnn

59

d'importation des biens et de services et R c'est le taux de change expliqué par la parité TND/USD, SEC c'est le taux d'inscriptions en secondaire (%brut) .

POLI&INS=f(FISC,RD,SPAV,QR,CC) : les variables politiques & institutionnelles sont composées du degré d'imposition FISC indiquant les recettes fiscales ,RD les chercheurs en R&D (pour un million de personnes), et des indicateurs de gouvernance notamment l'indicateur SPAV stabilité politique et absence de la violence, QR c'est la qualité de réglementation du pouvoir publics et CC c'est le contrôle de la corruption.

2.1.2 Présentations et définitions des variables explicatives du modèle

Notre travail est une synthèse de quelques facteurs explicatifs de l'attractivité des IDE, nous choisissons certains facteurs économiques et d'autres de nature politique& institutionnelle.

? l'infrastructure :

Les investisseurs étrangers préfèrent les économies présentant un bon réseau routier, des aéroports, de l'électricité, de téléphones ou encore d'accès à internet. Les infrastructures limitées augmentent les coûts de production et par conséquent font baisser la productivité. Dans ces conditions, le stock d'infrastructures du pays hôte constitue un facteur d'attractivité. Dans la littérature standard, c'est le nombre de lignes téléphoniques pour cent personnes qui est utilisé comme un proxy des infrastructures.

? Le taux de chômage :

Désigne la disponibilité de la main d'oeuvre sur un territoire bien déterminé.

En effet, plus le facteur travail est disponible, plus les firmes étrangères sont attirées vers le pays hôte. Une étude est menée par Driss (2007) qui se contente d'étudier l'effet de la disponibilité de la main d'oeuvre sur l'attraction des IDE en Tunisie, les résultats empiriques indiquent que la disponibilité de la main d'oeuvre est un facteur déterminant dans l'attractivité des IDE.

? Le taux de croissance de PIB :

Le PIB est la somme de la valeur ajoutée brute de tous les producteurs sur un territoire plus toutes les taxes sur les produits moins les subventions non incluses dans la valeur des

60

produits .Cette variable indique le niveau du dynamisme du marché national. Plus le taux de croissance est élevé plus l'économie nationale est potentielle et plus le marché intérieur est dynamique. C'est un facteur déterminant dans l'explication des flux des IDE confirmé par presque les différentes études empiriques, il garantit la rentabilité des IDE.

? Le taux de scolarisation secondaire :

La qualification de la main d'oeuvre du pays hôte, représente un facteur fondamental pour l'attraction des IDE, la FMN est à la recherche d'une main d'oeuvre compétente et polyvalente. Selon plusieurs études, le capital humain est un facteur clé dans l'attraction des IDE ,Patricia, DJE (2007).

? Les chercheurs en R&D :

Désigne aussi la présence d'une main d'oeuvre hautement qualifiée et la présence d'un système national d'innovation performant, les investisseurs étrangers sont à la recherche des pays hôtes favorisant la recherche scientifique. Le signe attendu est positif.

? Le taux d'inflation :

Utilisé comme un proxy de la stabilité macroéconomique du pays, il tient compte de la variation des prix d'une économie et il est mesuré par l'indice prix de consommation (IPC), la hausse de ce taux affecte négativement l'activité économique d'où il détériore la croissance. Un taux d'inflation stable donne confiance aux investisseurs étrangers sur la certitude de l'économie du pays hôte. Cette variable a un effet négatif sur l'IDE. Le signe attendu est donc négatif.

? Le taux de change :

C'est le rapport de prix d'une devise par rapport à une autre. La stabilité de cette variable permet aux investisseurs de mieux anticiper leurs gains réels. Dans le cas où il s'agit des entreprises totalement exportatrices, la dépréciation de la monnaie locale du pays hôte face à la monnaie de référence de l'investisseur étranger améliore les gains de ce dernier. Par contre, dans le cas d'une production vendue à l'intérieur du pays hôte, une telle situation n'est pas en faveur des investisseurs étrangers. Le signe ambigu est donc attendu.

61

? L'ouverture commerciale :

L'ouverture commerciale tient compte des mouvements des importations et des

exportations exprimées par le taux d'exportation et de l'importation des biens et services (en % du PIB). La plupart des analystes privilégient l'ouverture commerciale et trouvent une relation positive entre cel1e-ci et les flux d'ID E (Chakrabarti 2001, Morisset2000, Asiedu 2002).

? Le contrôle de la corruption :

C'est un indicateur de gouvernance, il évalue la perception de la mesure dans laquelle la puissance publique est exercée pour obtenir un avantage personnel y compris la petite et la grande forme de corruption, ainsi que l'accaparation de l'Etat par les élites et les intérêts privés. La corruption est considérée comme étant une menace à l'IDE Car elle déforme l'environnement économique et financier, elle réduit l'efficacité du gouvernement et des entreprises en permettant à des personnes d'accéder à des positions de force en utilisant le patronage plutôt que le mérite. Le signe attendu est positif.

? Les recettes fiscales:

Représentent le niveau de taxation du secteur privé. Des recettes fiscales élevées signifient des taxes commerciales élevées, qui affectent particulièrement les IDE. Le signe attenu est négatif.

? La stabilité politique et l'absence de violence :

Mesure les perceptions de la probabilité que le gouvernement soit déstabilisé ou renversé par des moyens inconstitutionnels ou violents, y compris la violence à motivation politique et le terrorisme. Le signe attendu est positif.

? La qualité de la réglementation :

Mesure la perception de la capacité du gouvernement à formuler et à exécuter des politiques saines et des réglementations permettant de promouvoir le développement du secteur privé, donc c'est l'ensemble des décision prise par le pouvoir public afin de performer le climat des affaires au sein de territoire national. Le signe attendu est positif.

62

2.2 Hypothèses du modèle

H1 : les variables économiques expliquent fortement l'attractivité des IDE.

En effet, un taux de croissance de PIB élevé désigne la performance de l'économie domestique donc c'est un indicateur favorable pour attirer des IDE. En outre l'ouverture commerciale stimule l'attraction des IDE car elle reflète le degré de libéralisation d'un pays. De même le taux de chômage indique la disponibilité de la main d'oeuvre, une corrélation positive est attendue entre le taux de chômage et l'IDE.

Une relation négative entre le taux de d'inflation et l'IDE, pour le taux de change il affecte l'IDE en fonction d'une appréciation ou dépréciation.

Concernant l'infrastructure, elle est mesurée par les abonnés à la téléphonie mobile. Cet indicateur donne une idée globale sur la disponibilité d'une infrastructure moderne au sein d'un pays. Le signe attendu est positif. Un capital humain riche attire de plus en plus des IDE, ce capital est estimé en fonction du niveau d'éducation mesurée en termes d'inscription à l'école secondaire (en % brut), une corrélation positive est attendue.

H2 : les variables politiques &institutionnelles sont importantes dans l'attractivité des IDE. Le degré d'imposition mesuré par les recettes fiscales a un impact direct sur l'attractivité des IDE, une corrélation négative est attendu. La disponibilité des chercheurs (pour million de personnes), une corrélation positive est attendue. Le contrôle de la corruption dans un pays affecte l'attractivité des IDE, de même la stabilité politique et l'absence de violence, la qualité de réglementation sont des indicateurs de gouvernance ayant une corrélation positive avec l'attraction des IDE.

63

Le tableau ce dessous examine les signes attendus de notre modèle :

Tableau 9: signes attendus des variables

Variables

Nom de variables

Signe attendu

Sources

CHOM

Taux de chômage

+

WB

CRO

Taux de croissance de PIB

+

WB

ABM

Abonnés à la téléphonie
mobile

+

WB

OUV

Ouverture commerciale

+

WB

INF

Indice prix à la
consommation

-

WB

R

Taux de change

+

WB

SEC

Taux de scolarisation
secondaire

+

WB

RD

Chercheurs en R&D

+

WB

FISC

Recettes fiscales

-

WB

SPAV

Stabilité politique et absence
de la violence

+

WB

QR

Qualité de réglementation

+

WB

CC

Contrôle de la corruption

+

WB

Source : selon les théories examinées.

2.3 Technique d'estimation

Afin de valider notre analyse et de vérifier la significativité de notre modèle nous procédons à l'économétrie. Le problème de cointégration des variables et d'autocorrélation est généralement retrouvé dans tous les modèles, c'est pour cette raison que nous cherchons à garantir que les variables sont stationnaires.

D'abord, nous commençons par tester la stationnarité de nos variables.

2.3.1 L'analyse de stationnarité

Avant d'estimer un modèle, nous devons effectuer un test garantissant la stationnarité des séries observé, une série chronologique dite stationnaire si elle ne comporte ni tendance ni saisonnalité (annexe1).

64

Plusieurs tests permettant d'étudier la stationnarité d'une série temporelle, nous utilisions le test de racine unitaire de Dickey-Fuller augmenté (ADF), ce test permet non seulement de détecter l'existence d'une tendance mais aussi de déterminer la bonne façon de stationnariser une chronique. A cet égard, pour rendre une série stationnaire nous effectuons une régression de stationnarité en niveau, en différence première ou en différence seconde. La règle de décision :

H0 : non stationnaire

H1 : stationnaire

Au seuil de 5%, nous avons obtenu les résultats ci-dessous après avoir effectué un test ADF. Tableau 10 : résultats de test de stationnarité

Variables

stationnarité

ADF

Oui/non ordre d'intégration valeurs des valeur critique

Statistiques

CHOM

Oui

I(0)

-4.011670

-3.568379

CRO

Oui

I(0)

-6.839469

-3.536601

ABM

Oui

I(1)

-4.138226

-3.540328

OUV

Oui

I(1)

-5.734999

-3.544284

R

Oui

I(1)

-5.073381

-3.540328

SEC

Oui

I(1)

-4.132778

-3.548490

FISC

Oui

I(2)

-5.802880

-3.568379

 

INF

Oui

I(1)

-9.209794

-3.540328

SPAV

Oui

I(2)

-7.681060

-3.552973

 

QR

Oui

I(0)

-4.749448

-3.580623

CC

Oui

I(1)

-7.223141

-3.540328

Source : Output de logiciel

Remarquons que le taux de chômage (CHOM) et taux de croissance de PIB(CRO) et la qualité de réglementation(QR) sont stationnaires en niveau, par contre pour l'infrastructure (ABM), l'ouverture commerciale (OUV), le taux de change (R) ,le taux d'inscription au secondaire (SEC), le contrôle de la corruption (CC) et la qualité de réglementation (QR) et le

taux d'inflation (INF) sont stationnaires en différence première. Alors que pour les autres variables (FISC, SPAV) sont stationnaires en différence seconde.

2.3.2 Estimation du modèle

Dans la section précédente nous avons validé la stationnarité des séries de notre modèle. Nous allons présenter par la suite les résultats de l'estimation d'une part, d'autre part nous testerons la validité de ce modèle.

2.3.2.1 Résultats de l'estimation

Après avoir transféré notre base de données d'un fichier Excel à Eviwes, l'estimation nous offre le résultat suivant :

IDE=cst+ c1CHOM+c2CRO+c3ABM+c4OUV+c5R+c6SEC+c7RD+c8FISC

+c9INF+c10SPAV+c11QR+c12CC+? t

Avec :

IDE : IDE en % du PIB INF : indice prix à la consommation

CHOM : taux de chômage SEC : taux de scolarisation secondaire

SPAV : stabilité politique et absence de la violence

CC : contrôle de la corruption FISC : recettes fiscaux

OUV : ouverture commerciale QR : qualité de réglementation

RD : chercheurs en R&D CRO : taux de croissance de PIB
ABM : abonnés à la téléphonie mobile

? t : Terme d'erreur Ci : Coefficient attribué aux variables

65

Nous résumons les résultats de l'estimation (annexe 2), dans le tableau ci-dessous

66

Tableau 11: Résultats de l'estimation

Coefficient Std-Error t-statsitic Prop

C(1)

-0.357822

0.213173

-1.678549

0.1115

C(2)

0.249388

0.089872

2.774928

0.0130

C(3)

0.110210

0.022713

4.852281

0.0001

C(4)

-0.013415

0.091390

-0.146792

0.8850

C(5)

0.501001

2.757752

0.181670

0.8580

C(6)

0.063690

0.139341

0.457076

0.6534

C(7)

-0.002529

0.001317

-1.919525

0.0719

C(8)

0.123864

0.290253

0.426745

0.6749

C(9)

0.064642

0.125915

0.513375

0.6143

C(10)

2.104096

0.943153

2.230916

0.0394

C(11)

8.708339

5.059518

1.721180

0.1034

C(12)

3.364593

1.744305

1.928902

0.0706

 

R-Squared : 0.800819 F-statistic : 5.257655

Prob(F-statistic) : 0.000960

2.3.2.2 Validation du modèle

Afin d'obtenir un modèle adéquat globalement significatif et que nous garantit une

meilleure régression, il faut répondre à quatre conditions. Celles -ci se résument comme suit :

V' Avoir une valeur importante de R-Squared

V' Les résidus ne doivent pas être corrélés

V' Absence d'hétéroscédasticité

V' Les résidus doivent avoir une distribution normale

2.3.2.2.1 analyse de normalité

L'analyse commence en effectuant un test de normalité pour les variables à travers le

test de JarqueBera qui suit une loi de (X2), ce test évalue les écarts simultanés de ces

coefficients avec les valeurs de référence de la loi normale.

hypothèse du test:

H0 : les résidus suivent une loi normale

H1 : les résidus ne suivent pas une loi normale

67

Règle de décision : accepter l'hypothèse nulle si P-Vlue de JarqueBera est supérieur à 5%.

Figure 6 : Test de normalité de JarqueBera

Le test JarqueBera sur Eviwes(7) nous offre un P-value de 0.455454>5%. Par conséquent la majorité des variables suivent une loi normale ce qui autorise l'estimation par la méthode MCO.

2.3.2.2.2 l'autocorrélation des résidus :

Le problème d'autocorrélation des résidus doit être testé dans le but de vérifier l'existence

d'un bruit blanc qui correspond à « une suite des variables aléatoire de même distribution et

mutuellement indépendantes. »36.

Hypothèse du test:

H0 : les résidus ne sont as autocorrélés

H1 : les résidus sont autocorrélés

Règle de décision :

Accepter H0 si P-Value de Chi Square est supérieur à 5%.

36Bourbonnais_économétrie 2015 - 9ème édition - 392 pages - 155x240 mm EAN13 : 9782100721511

EAN13 : 9782100721511

68

Tableau 12 : test d'autocorrélation des résidus

F-statistic 0.024981 Prob. F(2,15) 0.9754

Obs*R-squared 0.102911 Prob. Chi-Square(2) 0.9498

Source : A partir des données de logiciel

Le Test de Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test effectuer à travers le logiciel Eviwes (7),( annexe 4) nous fournisse un P-Vlaue de 0.9498 >5%, par conséquent on accepte l'hypothèse nulle , les résidus ne sont pas autocorrélés .

2.3.2.2.3 Le test d'hétéroscédasticité

La vérification de l'absence d'autocorrélation des résidus doit être suivie par un test

d'hétéroscédasticité qui étudie s'il existe une relation entre quelques variables et le terme

d'erreur . Nous utilisons le test de Breush-Pagan-Godfrey (annexe 5).

Hypothèses du test :

H0 :homoscédasticité

H1 :hétéroscédasticité

Règle de décision : accepter H0 si p-value est supérieur à 5%

Tableau 13 : résultat du test d'hétéroscédasticité

F-statistic 0.854323 Prob. F(12,18) 0.6013

Obs*R-squared 11.24910 Prob. Chi-Square(12) 0.5077

Source : A partir des données de logiciel

Les résultats du test nous offrent un P-Value de F-statisitc et un P-Value de Obs*R-Squared est supérieur à 5%. Par conséquent nous acceptons l'hypothèse nulle donc notre modèle est homosélastique.

Après avoir effectué ces différents test , nous concluons que notre modèle est validé et significatif.

69

2.4 Interprétations des résultats

Après avoir validé le modèle, nous passons à l'explication de la significativité de chaque output du logiciel, nous commençons par l'interprétation des variables explicatives puis nous passons à la vérification des hypothèses de base en fonction des résultats obtenus. 2.4.1Explications économétriques

L'interprétation est effectuée sur deux niveaux, d'abord nous débutons par tester la significativité globale du modèle puis nous passons à tester la significativité individuelle de chaque variable.

2.4.1.1 Test de significativité globale

Ce test nous permet de garantir à quel degré les variables explicatives choisies expliquent notre variable endogène (IDE).

L'estimation de notre modèle (annexe 2) nous offre un R squared de 0.800819, c'est-à-dire les variables exogènes choisies (CHOM, CRO ,INF...) expliquent l'attractivité des IDE à 80%.

Donc un niveau élevé de R squared ce qui signifie que notre modèle est globalement significatif.

2.4.1.2 Test de significativité individuelle

Elle suit un test de T-Student selon lequel nous acceptons H1 sip-value (T-Student) est inferieur à 5%.

? Le taux de chômage :

Selon l'output de l'estimation le P-Value de CHOM est supérieur à 5% le P-Value de test nous donne : 0.1115>0.05.

Donc, le taux de chômage est un facteur qui n'explique pas l'attraction des IDE, il est non significatif.

? Le taux de croissance de PIB :

Avec un P-Value de 0.0130 < 0.05, le taux de croissance de PIB est un facteur déterminant dans l'explication des flux des IDE, il est significatif.

70

> L'infrastructure :

Les abonnés à la téléphonie mobile représentent un facteur déterminant dans l'attraction des flux des IDE, avec un P-Value de 0.0001 <0.05, l'infrastructure est significative.

> L'ouverture commerciale :

Cette variable est non significative avec un P-Value de 0.8850>0.05.

Donc l'ouverture commerciale reste un facteur qui n'arrive pas a attirer les investisseurs étrangers.

> Le taux de change :

Cette variable est statiquement non significative avec un P-Value de 0.8580 >0.05. Donc, le taux de change ne permet pas d'expliquer le flux des IDE entrants en Tunisie. > Le taux de scolarisation en secondaire :

Cet indicateur de capital humain est non significatif avec un P-Value de 0.6534>0.05. Donc, cette variable est non significative pour prendre la décision d'investir en Tunisie. > Les chercheurs en R&D :

Cet indicateur de capital humain est aussi non significatif avec un P-Value de 0.0719> 0.05. Donc, les variables de capital humain n'attirent pas les IDE en Tunisie.

> Les recettes fiscales :

La non significativité de cette variable est constaté par un P-Value de 0.6749>0.05.

Donc, l'importance des recettes fiscales est un élément non significatif pour prendre la décision d'investir en Tunisie.

> L'inflation :

Avec un P-Value qui est égal à 0.6143>0.05 , l'inflation est un facteur qui n'explique pas l'attractivité des IDE en Tunisie.

> La stabilité politique et l'absence de violence :

La stabilité politique et l'absence de violence comme étant un indicateur de gouvernance se caractérisent par un P-Value de 0.0394< 0.05.

Donc il est un facteur déterminant dans l'attractivité des IDE en Tunisie, il est significatif. > La qualité de réglementation :

71

Avec un P-Value de 0.1034>0.05, cette variable est non significative, elle n'arrive pas à expliquer l'attractivité des flux des IDE en Tunisie.

? Le contrôle de la corruption :

Avec un P-Value de 0.0706<0.05, cet indicateur de gouvernance n'arrive pas à expliquer l'attractivité des IDE en Tunisie, il est non significatif .

Le constat de toutes les autres variables, nous permet de comparer les signes attendus et les résultats obtenus. Le tableau ci-dessous résume les différents résultats.

Tableau 14 : comparaison entre les signes attendus et obtenus

variables

Signes attendus

Signes obtenus

Significativité

CHOM

+

-

Non significative

CRO

+

+

significative

ABM

+

+

significative

OUV

+

-

Non significative

R

+

+

Non significative

SEC

+

+

Non significative

RD

+

-

Non significative

FISC

-

+

Non significative

INF

-

+

Non significative

SPAV

+

+

significative

QR

+

+

Non significative

CC

+

+

Non significative

Source : output du logiciel

2.4.2 Interprétations économiques et vérifications des hypothèses

Notre étude s'intéresse aux facteurs qui orientent le choix de l'investisseur et de le poussé à investir en Tunisie. Nous avons choisi des facteurs économiques, de capital humain et d'autres politiques &institutionnelles.

72

Rappelons que notre première hypothèse se présente comme suit :

H1 : les variables économiques expliquent fortement l'attractivité des IDE.

Nous commençons par étudier le taux de chômage(CHOM), ce taux est statistiquement non significatif et de signe négatif.

Quant au taux de croissance de PIB (CRO), ce dernier est statistiquement significatif et de signe positif. Conformément à la théorie, le taux de croissance de PIB stimule l'attractivité des IDE. Une augmentation de 1% de CRO engendre une hausse de 0.249388% des flux des IDE, ce taux représente donc un indice de performance de l'économie domestique dont l'investisseur étranger a besoin.

L'infrastructure est statistiquement significative et de signe positif. Conformément à la théorie, l'infrastructure est un facteur déterminant dans l'attractivité des IDE.

En effet, pour la Tunisie, une augmentation de 1% de l'infrastructure entraine une hausse de 0.110210 % des flux des IDE, cette variable représente donc un atout pour attirer un investisseur étranger.

Pareillement, l'ouverture commerciale est jugée par plusieurs économistes comme un facteur fondamental pour attirer des IDE , Jadhav (2012), Hunday et Orivska (2014).

Mais c'est le cas contraire pour la Tunisie , car notre analyse a confirmé la non significativité de cette variable. Donc la Tunisie doit améliorer sa relation en terme des échanges commerciaux en développant ses exportations et ses importations .

Le taux de change mesuré en unités de devises locales par rapport au dollar américain est statistiquement non significatif. Par conséquent le taux de change n'affecte pas la décision d'investir en Tunisie.

Quant au taux de scolarisation en secondaire des travaux théoriques ont jugé que cet indicateur favorise l'attractivité des IDE. Nous citons les travaux de Patricia et DJE(2007) qui ont conclu que l'existence d'une main d'oeuvre qualifiée attire l'investisseur étranger. Mais cet indicateur malgré son effet positif est non significatif en Tunisie. Donc le capital humain en terme de scolarisation en secondaire n'attire pas l'investisseur étranger c'est pour cette raison que l'Etat doit agir en terme de mesures correctives de système d'enseignement en orientant la formation théorique aux exigences des investisseurs étrangers pour répondre à leurs besoins.

73

Quant à l'inflation, elle est statistiquement non significative en Tunisie. Ce résultat est non conforme avec les travaux empiriques qui ont validé que l'inflation affecte l'attractivité des flux des IDE, cet indicateur n'arrive pas à expliquer l'installation des investisseurs étrangers dans le pays.

Nous concluons donc que les facteurs d'attractivité des IDE d'ordre économique en Tunisie sont le taux de croissance de PIB et l'infrastructure.

Afin d'encourager de plus en plus les investisseurs étrangers à s'implanter en Tunisie l'Etat doit prendre en charge certaines mesures économiques :

? Développer ses échanges internationaux en améliorant sa position au niveau du commerce international notamment en renforçant les exportations et les importations du pays.

? La banque centrale doit maitriser le taux de change pour assurer une sorte de stabilité et réduire l'incertitude.

? Développer le capital humain en améliorant la qualité de l'enseignement afin de garantir une adéquation entre le savoir et le savoir-faire avec les exigences des firmes étrangères.

? Maîtriser le taux d'inflation car ce dernier est un indice de stabilité macroéconomique.

Nous étudions par la suite à la clarification de la deuxième hypothèse qui concerne les variables politiques& institutionnelles.

H2 : les variables politiques &institutionnelles sont importantes dans l'attractivité des IDE.

Nous commençons par les recettes fiscales qui sont statistiquement non significative, donc ces recettes ne freinent pas l'attractivité des IDE en Tunisie, ce résultat diffère des travaux empiriques ayant validé une relation négative entre l'IDE et ces recettes.

La stabilité politique et l'absence de la violence ontmontréqu'elles sont

statistiquement significatives et de signe positif.Ce résultat est conforme aux travaux empiriques de Bassu et Srinivasan(2002). Donc conformément à la théorie, la stabilité

74

politique et l'absence de la violence contribuent à l'augmentation des flux des IDE. Une augmentation de 1% de SPAV entraine une hausse remarquable de 2.104096% des flux des IDE. Ce dernier est donc une source d'attractivité des IDE sur un territoire.

La qualité de réglementation en Tunisie est statistiquement non significative, selon les avancées théoriques de Jadhav (2012) cet indicateur améliore l'attractivité des IDE. Une qualité de réglementation performante constitue un atout aux yeux des investisseurs étrangers. Mais cette hypothèse n'est pas validée dans notre cas en Tunisie malgré son fort effet positif, cet indicateur reste non significatif.

Finalement, le contrôle de la corruption est jugé un indicateur qui améliore l'attractivité des IDE selon les avancées théoriques de Aizenman et Speigel (2002) , Jadhav (2012). Un pays qui contrôle la corruption attire les investisseurs étrangers. Mais cette hypothèse n'est pas validée en Tunisie, malgré son effet positif, le contrôle de la corruption reste non significatif.

Nous concluons donc que les facteurs d'attractivité des IDE politiques& institutionnelles en Tunisie sont seulement la stabilité politique et l'absence de la violence.

Afin d'encourager de plus en plus les investisseurs étrangers à s'implanter en Tunisie l'Etat doit prendre en charge certaines mesures politiques &institutionnelles :

? Encourager les investisseurs étrangers par des incitations fiscales.

? Assurer la stabilité politique du pays et lutter contre le terrorisme.

? Améliorer la qualité de réglementation en formulant des politiques saines et permettant de promouvoir le développement du secteur privé.

? La mise en place des mécanismes adéquats permettant de mieux Contrôler la

corruption.

75

CONCLUSION GENERALE

Attirer les IDE est une priorité pour les PED, c'est pour cette raison que l'attractivité d'un territoire est au coeur de la réflexion stratégique pour les économies contemporaines. La notion d'attractivité s'intéresse à l'ensemble des facteurs influant sur la décision d'investissement, ces facteurs sont évolutifs dans le temps et diffèrent d'un territoire à un autre.

Pour étudier l'attractivité d'un territoire, il faut examiner les facteurs qui affectent le choix de localisation des firmes multinationales. Ces facteurs se divisent en deux groupes à savoir les facteurs économiques et les facteurs politiques& institutionnels. En effet, en plus des conditions économiques, le choix de localisation est fortement influencé par la qualité des institutions et les politiques d'Etat. Donc, L'amélioration de ces derniers est indispensable pour améliorer l'attractivité d'un pays hôte.

Le recours à certains travaux empiriques qui ont été réalisés pour étudier ce sujet a stimulé notre recherche dans la mesure où nous arrivons à identifier les facteurs d'attractivité et à les classifier.

Nous avons passé d'un cadre général à un cadre plus précis qui examine les flux des IDE en Tunisie, remarquons dans notre étude que la Tunisie a donné une grande importance à ces derniers dès le début des années 70, la part des IDE dans le PIB en 2006 est de 9.4% alors il était en 1976 2.3%. Cette évolution vers la hausse est à l'origine de la préoccupation de l'Etat tunisien sur ce sujet où attirer les IDE devient une stratégie d'Etat.

Cette étude a été concentrée aux facteurs d'attractivité des IDE en Tunisie dans le but ultime de faire sortir les principaux facteurs permettant d'attirer des IDE en Tunisie.

A l'aide d'une étude empirique composée de 37 observations allant de 1976 à 2013 nous avons étudié quelques facteurs d'attractivité dans le contexte tunisien.

Nous avons commencé par étudier la stationnarité à travers un test ADF, le résultat obtenu a été presque attendu car plusieurs signes de variables estimées ont été conformes à ce

76

que la littérature a jugé sauf pour certaines variables notamment le taux de chômage, l'ouverture, les chercheurs en R&D, l'inflation et la fiscalité. Le test de significativité individuelle de nos variables a révélé que le taux de croissance du PIB, l'infrastructure et la stabilité politique et l'absence de la violence sont les principaux facteurs permettant d'attirer les IDE en Tunisie.

Afin d'améliorer donc l'attractivité du territoire tunisien et de pousser les

investisseurs étrangers à investir en Tunisie, l'Etat doit prendre en charge plusieurs mesures à travers le développement des échanges internationaux pour soutenir sa position au niveau du commerce international, améliorer le capital humain le but est de garantir une sorte d'adéquation entre les besoins des investisseurs étrangers en terme d'une main d'oeuvre polyvalente et la qualité d'enseignement et de formation.

En outre, maitriser le taux d'inflation qui est au tour de 6% ces dernières années. Cet indicateur juge la stabilité macroéconomique d'un territoire donc la Tunisie doit mettre en place des stratégies de contrôle de ce taux. Dans le même contexte, l'Etat doit arriver à stabiliser le taux de change qui ne cesse à fluctuer après la révolution car toute maitrise d'un taux de change offre à un investisseur étranger une sorte de confiance en réduisant l'incertitude.

Ainsi, la Tunisie doit agir en termes de facteurs politiques & institutionnels qui sont des facteurs récents pour la Tunisie en donnant une place importante aux incitations fiscales et surtout assurer une sorte de stabilité politique et absence de la violence qui est la préoccupation la plus majeure en Tunisie après la révolution où les élections de 2014 et la mise en application de la nouvelle constitution ont permis à la Tunisie le passage d'un gouvernement transitoire à un gouvernement élu, ce passage offre au pays une sorte de stabilité politique.

Pour l'absence de la violence, la Tunisie a subi plusieurs actes terroristes après la révolution. Ces actes ont fortement touché l'économie tunisienne notamment en matière d'attractivité des IDE c'est pour cette raison que le pays consacre de plus en plus de son budget à soutenir les forces militaires et l'établissement de la loi antiterroriste car toute absence de la violence au niveau d'un pays assure la confiance d'un investisseur étranger.

De même, la Tunisie doit améliorer sa qualité de réglementation pour soutenir le secteur privé à travers des lois favorisant la réglementation adéquate en minimisant au maximum la bureaucratie qui affecte directement la décision d'investir dans un territoire.

77

Enfin, le pays doit lutter de plus en plus contre la corruption qui est considérée comme une menace à l'IDE, car elle détériore la stabilité de l'environnement économique et financier, elle réduit la performance des agents économiques en offrant des avantages à une minorité. La corruption est liée à la qualité de la fonction publique, l'Etat donc doit garantir aux investisseurs la sécurité de leurs investissements grâce à un système judicaire efficient.

78

BIBLIOGRAPHIE

Alaya ,M., Nicet-Chenaf ,D., et Rougier ,E., (2007). «Politique d'attractivité des IDE et dynamique de croissance et de convergence dans les Pays du Sud Est de la Méditerranée», Cahier du GREThA 2007 - 06.

Aizenman, J., Spiegel, M,M., (2002). « Institutional efficiency, monitoring costs, and the investment share of FDI».NEBER Workingpaper, n° 9324, November.

ANIMA.,(2013): «Plateforme de coopération pour le développement économique en méditerranée»,guide interculturel des affaires Tunisie,EuroMed@Change 2013.

Apergis, N., Katrakilidis, C., (1998). « Does inflation uncertainty matter in foreign direct investment decisions? An empirical investigation for Portugal, Spain and Greece.» , RivistaInternazionale Di ScienzeEconomiche E Commerciali, vol. 45, pp. 729-744.

Asiedu, E., (2002) . « On the Determinants of Foreign Direct Investment to Developing Countries: Is Africa Different?», World Development, Vol. 30, No. 1, pp. 107-19.

Asiedu, E., (2006) . « Foreign Direct Investment in Africa: The Role of Natural Resources, Market Size, Government Policy, Institutions and Political Instability», World Economy, 29, pp. 63-77.

Banque mondiale.,(2014). « la révolution inachevée, Créer des opportunités, des emplois de qualité et de la richesse pour tous les Tunisiens», revue des politiques de développement.

79

Banque Natixis (2011). « Tunisie : la révolution de jasmin, et après ?», Rédacteurs : JesusCastillo,ThomasRenault,N° 433 RECHERCHE ECONOMIQUE.

Basu ,A.,Srinivasan, K., (2002). «Foreign Direct Investment in Africa - Some case studies» IMF working paper, WP/02/61.

Bhavan, T., Xu, Changsheng., &Zhong, C., (2011). « Determinants and Growth Effect of FDI in South Asian Economies:Evidence from a Panel Data Analysis», International Business Research, 4(1).

Blonigen B.A., (2005) . «A Review of the Empirical Literature on FDI Determinants», NBER Working Paper, n° 11299.

Borensztein ,E., DE Gregorio ., lee J,W.,(1998). « how does foreign direct investment affect growth ?» , journal of international economics 45,1998 :115-135.

Boualam,F.,(2010). « l'investissement direct étranger le cas de l'Algérie.»,université de Montpellier 1, Ecole doctorale Economie et Gestion, Equipe d'accueil :Laser-CEP.

Boujedra ,F., (2003). « La prise en compte du risque pays dans le choix d'implantation des IDE dans les pays en développement «, Laboratoire d'Economie d'Orléans (LEO - CNRS).

Bourbonnais économétrie.,( 2015) .9ème édition - 392 pages - 155x240 mm EAN13 :

9782100721511 EAN13 : 9782100721511

Busse., M. (2004). «Transnational corporations and repression of political rights and civil liberties : An empirical analysis»,KYKLOS, Vol.57 -2004- Fasc. 1, pp.45-66.

Caves .R.,(1996). « Multinational Enterprise and economic analysis», Cambridge university press,second edition.

80

Chakrabarti, A. (2001)., « The Determinants of Foreign Direct Investment: Sensitivity Analyses of Cross-Country Regressions», KYKLOS, 54, 89-114.

CNUCED(2012) : « rapport sur l'investissement dans le monde : vers une nouvelle génération de politiques de l'investissement «, Nations Unies , New York et Genève,2012 .

CNUCED.,(2014). «rapport sur l'investissement dans le monde :

L'INVESTISSEMENT AU SERVICE DES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE: UN PLAN D'ACTION», Nations Unies , New York et Genève.

Derhy, A.,(1997). « Fusions et acquisitions : la logique sectorielle», Revue Française de Gestion, Janvier-Février.

Demirhan, E., Masca ,M ., (2008) : « DETERMINANTS OF FOREIGN DIRECT INVESTMENT FLOWS TO DEVELOPING COUNTRIES: A CROSS-SECTIONAL ANALYSIS », PRA GUE ECO NO MIC PA PERS, 4, 2008.

Driss, S., (2007). « L'attractivité des investissements directs étrangers industriels en Tunisie», Région et Développement, n°27-2007, pp.138-156.

Dunning ,J,H., (1979), «Explaining changing patterns of international production, in defense of the eclectic theory», Oxford Bulletin of Economics and Statistics, November, pp. 269-295.

Dunning.,(1988).» trade location of economic activity and the multinational enterprise :a search for an eclectic approach» , Ch.1,p.13-40 dans Dunning Jhon H., Explaining international production ,Unwin Hyman ,London,p378.

Dunning ., Lundan (2008). « Multinational Enterprises and the Global Economy», 2 nd Edition .

81

Dunning,.(1997). « The Eclectic (OUI) Paradigm of International

Production: Past, Present and Future», Int. J. of the Economics of Business, Vol. 8, No. 2, 2001, pp. 173#177; 190.

Dupasquier,C., &Osajwe,P,N.,(2006). « Foreign direct investment in Africa:

Performance, challenges, and responsibilities», Journal of AsianEconomics., 17 (2), 241-260.

El Aoumari ,z.,(2009 ). « attractivité du canada: l'investissement direct étranger et dynamique de la croissance», université du québec à montréal.

FERRARA,L., HENRIOT, A.,( 2004). « La localisation des entreprises industrielles : comment apprécier l'attractivité des territoires ?», Économie Internationale, n° 99, pp. 91-111.

FIPA(2014).» Raport des IDE 2013 et perspectives 2014».

FIPA(2014). «nouvelles Tunisie nouvelles opportunités ».

Fond Monétaire International., (1993). « Manuel de la balance de paiement», 5ème Edition Washington.

Hatem, F. (2004) « Investissement international et politiques

d'attractivité «,Economica, 225.p.

Helpman ,E., (2006). «Trade, FDI and the organization of Firms», NBER working paper 12091.

Johanson, J., Vahlne, J., (1977) . « The Internationalization Process of the Firm - A Model of Knowledge Development and Increasing Foreign Market Commitments.», Journal of International Business Studies, 8(1): 23-32.

82

Johanson, J., Vahlne, J., (2006). « Commitment and Opportunity Development in the Internationalization Process: A Note on the Uppsala Internationalization Process Model.»,Management International Review (mir), 2/2006(Issue 2): 165-178.

Johanson, J., Vahlne, J., (2009) . « The Uppsala internationalization process model revisited: From liability of foreignness to liability of outsidership.»,Journal of international business studies,40(9) :1411-1431.

hunady,J., Orvsika,M.,(2014). «,Determinants of foreign direct investment in EU countries - do corporate taxes realy matter ?», enterprise and competitive environment 2014 conference, ECE 2014,6-7 March 2014, Brno Czech Republic.

Jadhav,P.,(2012) . « determinants of foreign direct investment in BRICS economics :analysis of economic ,institutional,and political factor»,international conference on emerging economics-prospects and challanges (ICEE-2012).

Karray,Z., Toumi,S .,(2007). « INVESTISSEMENT DIRECT ÉTRANGER ET ATTRACTIVITÉ APPRÉCIATION ET ENJEUX POUR LA TUNISIE.», Armand Colin | Revue d'Économie Régionale & Urbaine, 2007/3 - octobre pages 479 à 501 ISSN 0180-7307.

Kowalewski ,O., Radlo,M,J.,(2014) . « Determinants of foreign direct investment and entry modes of Polish multinational enterprises: A new perspective on internationalization»,2014 The Regents of the University of California.

Krugman, P., Obstfeld,M.,(1996). « Economie international» ,Ouvertures Economiques .

Kinda,T.,(2009 ) . « the determinants of private capital inflows inWAEMU :a panel data approch.»MPRA paper N.19159.

83

Leitão, N, C., (2010). «Foreign Direct Investment: The Canadian Experience», International Journal of Economics and Finance, 2(4).

Leitão, N,C., &Faustino, H,C.,(2010. « Determinants of Foreign Direct Investment in Portugal», Journal of Applied Business and Economics ,11(3).

Levasseur, S., (2002). « investissements directs à l'étranger et stratégies des entreprises multinationales.» OFCE/ Revue de l'OFCE 2002/5,pages 103 à 152, ISSN 1265 - 9576.

Lim, E,G., (2001). « Determinants of, and the relation between, foreign direct investment and growth: a summary of the recent literature», IMF Working Paper, No.01/175.

Mayer, T., Mucchielli ,J,L., (1999). « La localisation à l'étranger des entreprises multinationales. Une approche d'économie géographique hiérarchisée appliquée aux entreprises japonaises en Europe», Economie et Statistique, n°326-327, pp. 159-175

Mayrhofer,U ., Urban,S.,(2011). «Management International : Des pratiques en mutation», Pearson, 2011. ISBN 978-2-7440-7481-3.

Michalet ,C,A., (1999). « La séduction des nations : ou comment attirer les investissements directs étrangers», Paris, Economica, pp. 47-71.

Michalet , C., A., (2002) . « Qu'est-ce que la mondialisation?», La découverte (61).

Moosa ,I,A.,(2002). « Foreign Direct Investment: Theory, Evidence and Practice»,p.1

MORISSET J., (2000), « Foreign Direct Investment in Africa : policies Also Matter «, Policy Research Working Paper N°2481.

84

Morisset ,J., Lumenga, N,O., (2002).«Administrative barriers to foreign investment in developing countries»,Transnational corporations, Vol.11, n°2, UNCAD/ITE/IIT/31, August.

Mucchielli ,J,L., (2003) . « Les déterminants et les impacts de la multinationalisation des enterprise», Archives audiovisuelles de la recherche en sciences humaines et sociales

Naudé, W,A.,Krugell, W,F.,(2007). « Investigating Geography and Institutions as Determinants of Foreign Direct Investment in Africa Using Panel Data», Applied Economics, Volume 39, Issue 10, pp.1223-1233.

Noorbakhsh, F.,Paloni ,A ., youssef, A.,(2001). « humain capital and FDI inflows to developing countries : new empirical evidence», wolrd development ,volume 29,issue9,pp1593-1610.

Observateur de l'OCDE .,(2011). « Transparence et IDE».p25.

OCDE.,(2003) . « Tendances de l'investissement direct étranger dans les pays de l'OCDE», Perspectives économiques de l'OCDE, 2003/1 no 73, p. 193-201.

OCDE.,(2010). « définition de référence de l'OCDE des investissements directs internationaux quatrième édition 2008,p25».

Patricia, DJE., (2007), « Les déterminants des investissements directs étrangers dans les pays en développement : leçons pour l'UEMOA «, Département d'études économiques et de la monnaie, Document d'Etude et de Recherche IV° DER/07/03-septembre 2007.

Peyrard, J.,(1999) . « Gestion financière international» ,Librairie Vuibert .Paris. 1999. p 351.

85

Schneider, F.,Frey ,B,S.,(1985). « Economic and political determinants of foreign direct investment», World Development, vol. 13, pp. 161-175.

Somai ,A., (2008). «la politique de privatisation en Tunisie», investir-en-tunisie.net/pdf/Politique_de_privatisation.

Stein, E.,Daude, C., (2001),»Institutions, integration and the location of foreign direct investment, OCDE Global Forum on International Investment»,New horizons and policy 464 challenges for foreign direct investment in the 21st Century?, Mexico city, 26-27 November.

Toumi, S., (2006). «Déterminants et facteurs d'attractivité des investissements directs étrangers étude appliquée à la Tunisie», Université Panthéon-Assas (PARIS II), thèse de doctorat, sous la direction de Albagli, C., 306 p.

Toumi,S.,(2007). « Déterminants de la multinationalisation des firmes»,Géoéconomie, 42 : 107-125.

Toumi,S., (2009). «Facteurs d'attractivité des investissements directs étrangers en Tunisie», L'Actualité économique, vol. 85, n° 2, 2009, p. 209-237.

Uramova,M.,Marcinekova,Z.,(2008). « reginal policy context of the foreign direct investments», region direct 1 (1) ,88-98.

Vernon,R.,(1966). « International investment and international trade in the product cycle» ,p.190-207.

Vernon ,R., (1979) . «The product cycle hypothesis in a new international environment», Oxford Bulletin of economics and statistics 41, pp255-267

86

Wheeler, D., Mody ,A.,(1992). « International Investment Location Decisions: The Case of US Firms», Journal of International Economics, Volume 33, Issue 1-2, pp.57-76.

WILHELMS ., WITTER .,(1998). « Foreign Direct Investment and its Determinants in Developping Countries».

Wisniewski,P., Pathan,S.,(2014). « political environment and foreign direct investment :Evidence from OECD countries.», European Journal of Political Economy 36 (2014) 13-23.

Sites internet :

http://www.investintunisia.tn

http://www.tunisieindustrie.gov.tn

http://donnees.banquemondiale.org

http://www.africanmanager.com

http://www.weforum.org/reports/global-competitiveness-report-2013-2014

http://www.ins.nat.tn

http://www.heritage.org

http://www.oaca.nat.tn

http://www.doingbusiness.org

http://www.webmanagercenter.com

87

http://www.huffpostmaghreb.com

88

Table des matières

Liste des figures 5

Liste des tableaux 6

Liste des abréviations 7

Introduction générale 9

CHAPITRE I: L'INVESTISSMENT DIRECT ETRANGER.LE CADRE

CONCEPTUEL 13

Introduction 13

1.Définitions et typologies de l'IDE 14

1.1. Définition de l'IDE 14

1.2. Définition de la firme multinationale 16

1.3. Les formes de l'IDE 16

1.3.1. Les opérations de fusions-acquisitions 17

1.3.2. Les investissements de création 18

1.3.3. Les investissements d'extension 18

1.3.4. Les restructurations financières 18

1.4. Les stratégies de l'IDE 18

1.4.1. La stratégie horizontale 19

1.4.2. La stratégie verticale 20

2. Les facteurs d'attractivité des IDE. Une revue de la littérature 20

2.1. Revue générale des théories sur les facteurs d'attractivité de l'IDE 21

2.2. Les déterminants de localisation des IDE 27

2.2.1. Les déterminants d'ordre économique 27

2.2.1. Les déterminants d'ordre institutionnel 31

CHAPITRE II : LES FLUX D'IDE EN TUNISIE. SPECIFICITE ET CONDITIONS

D'ATTRACTION 35

Introduction 35

1. Les flux d'IDE en Tunisie 36

1.1. L'évolution des IDE en Tunisie 36

1.2. La répartition sectorielle des IDE en Tunisie 38

1.3. La répartition des flux des IDE par pays 40

1.4. La répartition des flux des IDE par région 41

2. Les conditions d'attraction des IDE en Tunisie 42

89

2.1. L'existence d'une main d'oeuvre abondante et qualifiée 42

2.2. L'ouverture de l'économie tunisienne et la localisation stratégique 45

2.3. Une infrastructure en plein essor 48

2.4. Un cadre légal transparent et incitatif 50

2.5. L'amélioration du cadre institutionnel 51

2.6. La lutte contre le terrorisme 52

CHAPITRE III : MODELISATION ECONOMETRIQUE DES DETERMINANTS

DES IDE EN TUNISIE 54

Introduction 54

1. Les principaux résultats des travaux empiriques 54

1.1. Les facteurs économiques 55

1.2. Les facteurs politiques &institutionnels 56

2. Une modélisation des facteurs explicatifs des IDE en Tunisie 58

2.1. La description de modèle de base 58

2.1.1. La présentation de modèle de base 58

2.1.2. La présentation et définitions des variables explicatives du modèle 58

2.2. Les hypothèses du modèle 62

2.3. La technique d'estimation 63

2.3.1. Analyse de stationnarité 63

2.3.2. Estimation du modèle 65

2.3.2.1. Résultat de l'estimation 65

2.3.2.2. Validation du modèle 66

2.3.2.3. Analyse de normalité 66

2.3.2.3.1. L'autocorrélation des résidus 67

2.3.2.3.2. Le test d'hétéeroscedasticité 68

2.4. Interprétations des résultats 69

2.4.1. Explications économétriques 69

2.4.1.1. Test de significativité globale 69

2.4.1.1. Test de significativité individuelle 69

2.4.2. Interprétations économiques et vérification des hypothèses 71

Conclusion générale 75

Bibliographie 78

90

Annexes

Test ADF de stationnarité :

Output1 : CHOM

91

Output 2 :CRO

92

Output 3 : ABM

93

Output 4 : OUV

94

Output 5 : R

95

Output 6 : SEC

96

Output7 :RD

97

Output 8 :FISC :

98

Output 9 :INF

99

Output10 :SPAV

100

Output 11 :QR

101

Output12 : CC

102

Annexe 2 : équation du modèle

103

Annexe 3 : test de normalité

Annexe 4 : test d'autocorrélation des résidus :

104

Annexe 5 : test d'hétéroscédacticité






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote