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Gestion foncière et mutation urbaine. Le cas de Ziguinchor du Sénégal.

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par Assane DIALLO
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Master 2 2015
  

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II Aperçu de la situation économique

L'économie Ziguinchoroise est fortement donnée par le port (situé à une soixantaine de km en amont de l'embouchure du fleuve Casamance) et un emplacement stratégique sur les flux d'échange entre le Sénégal, la république de Gambie et celle de la Guinée Bissau, font de Ziguinchor une plaque tournante commerciale sous régionale. L'agriculture joue aussi sa partition, en effet, elle domine l'économie Casamançaise et une part importante des populations de la ville de Ziguinchor, tire encore ses revenus du secteur primaire : agriculture

21 ANSD, 2006

périurbaine, la pêche. La ville concentre l'essentiel du secteur industriel de la Casamance, notamment régional avec des unités de valorisation des produits agricoles. Quant aux activités relatives à la pêche sont également fort dynamiques et l'amélioration récente des infrastructures de déparquement, de conditionnement et de négoce permet de dynamiser l'accroissement du poids de ce secteur dans l'économie de la ville de Ziguinchor. « Le tourisme représente également, un fort potentiel grâce à une offre satisfaisante d'hébergement, de restauration et de récréation existe dans la commune de Ziguinchor »22. L'artisanat est tributaire à l'industrie du bois, mais reste très minime.

28

22 Pierre Xavier Trincaz : Colonisation et Régionalisme : Ziguinchor en Casamance, Edition de l'ORSTOM, Collection Travaux et documents n°172, Paris, 1984, 259 pages.

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Chapitre II : Présentation des différents groupes ethniques

I Les autochtones et expansionnistes venus de l'est et du nord ? Les Bainouck

Ce groupement ethnique, qui apparait comme le plus ancien peuplement de la basse Casamance, a été exterminé ou assimilés par les manding qui ont envahi son territoire en zone soudanienne, et délogé du fogny par les Diola à la recherche de nouvelles terres. Les bainouk viennent s'installer dans le bourg de Ziguinchor, où ils deviennent les premiers occupants jusqu'à la venue des portugais. Ainsi, le destin des Bainouk, à la fois « décimés par les Balante asservis par les Manding, refoulés par les Diola, parfois assimilés par les Portugais », selon Paul Pelissier, le peuple Bainouk est désormais « en voie de disparition aussi bien en Guinée Bissau qu'en Casamance »23

? Diola

Traditionnellement, les Diola se caractérisent par une intime communion avec le milieu où ils vivaient, une adaptation commune au sol, avec des techniques agraires semblables, une organisation sociale égalitaire fondée sur une religion du territoire très unifiée. L'origine des Diola, est de toute évidente très confuse, s'il s'agit d'un même peuple ou « d'un ensemble de familles réfugiées dans les forêts et la mangrove, auxquelles une longue cohabitation aurait donné une série de traits linguistiques sociaux, spirituels et techniques communs »24, qui permettrait aujourd'hui de qualifier les Diola.

? Les Manding

Ces populations venues de l'est, sont traditionnellement, contrairement aux Diola, aux Bainouk, des sociétés féodales hiérarchisées, aux traditions agraires, assez pauvres mais riche de leur histoire politico-militaire et déjà islamisés depuis de longtemps, dans la commune de Ziguinchor les Manding sont aujourd'hui environ 10.000 habitants et forment à peu près 1/3 de sa population Pierre Xavier Trincaz.

23 Paul Pelissier : Les paysans du Sénégal, Imprimerie Fabrègue. France.1966 ; PP. 663-673. 24Paul Pelissier : Les paysans du Sénégal, Imprimerie Fabrègue. France.1966 ; PP. 663-673.

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? Les Wolof :

Les wolof immigrés à Ziguinchor, sont dans la majeure partie, originaires du Djolof et du Saloum. Leur venue en basse Casamance, s'est faite par la mer au moment de l'installation française en 1936, les Wolof amenés par les marins français comme manoeuvres colons. Ainsi, ils constituent la caste dominante du commerce et de l'administration. Et aujourd'hui, ces quelques plus de 6.000 personnes25 logent dans les quartiers résidentiels et « centraux » de l'escale, Santhiaba et Boudody.

II Les minorités ethniques et les populations venant de la Guinée Bissau Les populations originaires de la Guinée Bissau.

Les Diola et Bainouk qui constituaient jadis, l'écrasante majorité de la population de Ziguinchor. Aujourd'hui un certain nombre de personnes s'est infiltrée dans leur domaine. L'immigration en provenance de la Guinée Bissau fut notamment très active. Traditionnellement populations sédentaires « les Mandjak, Mancagne, Papeis, Balante » ont commencé à immigrer au Sénégal dès l'époque coloniale à cause de la surpopulation et de la surexploitation en « terre Portugaise »26, conséquence de la désagrégation de l'organisation politico-sociale, à cause des travaux forcés qu'ils exerçaient, quasiment 12 mois/12. L'immigration, a atteint son paroxysme pendant la première guerre mondiale. Chaque année, des milliers de personnes se déplacent de la Guinée Bissau vers la ville de Ziguinchor. Comme le remarque Paul Pelissier c'est paradoxalement la fixation artificielle d'une frontière politique entre zone Française et Portugaise qui est à l'origine de ces mouvements «loin d'avoir joué un rôle de barrière qui lui était dévolu, cette frontière a créé entre des populations naguère dotées des même ressources et vivant dans un climat humain comparable, des déséquilibres politiques et économiques, extrêmement sensibles qui expliquent son franchissement par des effectifs croissants de travailleurs originaires de la Guinée Bissau »27. C'est dans ce contexte, que plusieurs raisons expliquèrent cette migration : économique la traite du caoutchouc, l'essor de la culture de l'arachide, la lutte de résistance armée pour

25 Pierre- Xavier trincaz : Colonisation et Régionalisme : Ziguinchor en Casamance, Edition de l'ORSTOM, collection travaux et documents n°172, Paris, 1984, 259 pages

26 Pierre Xavier Trincaz : Colonisation et Régionalisme : Ziguinchor en Casamance, Edition de l'ORSTOM, Collection Travaux et documents n°172, Paris 1984, 259 pages.

27 Paul pelissier : Les paysans du Sénégal, Imprimerie Fabrègue. France. 1966 ; PP.663-673.

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l'indépendance de leur pays. Les exactions et les violences ont fait, fuir des centaines de personnes en quête de paix et d'un travailleur dans une ville qui est susceptible de produire des débouchés énormes. Amilcar Cabral écrivait, en 1970 : « des milliers de paysans abandonnent leurs foyers et cherchent dans des pays voisins la paix et les moyens indispensables à leur entretien. C'est ainsi que, des milliers de Balant, Mandjack... entrent en République du Sénégal »28. Cette immigration a toujours continué jusqu'à nos jours, à cause encore des coup-d' états successifs.

Les minorités ethniques

? Les Sérers Niominka

Ils sont notamment, originaires du saloum, et viennent des mois de décembre à mai, à bord de leurs pirogues de haute mer pour pratiquer la pêche au filet. C'est ce qui fait que, certains d'entre eux se sont définitivement installés dans la commune de Ziguinchor. On peut dénombrer actuellement environ plus de 2.000 sérers29, dans la majeure partie qui se sont transformés en Wolof.

? Les Toucouleurs :

Ils viennent de la plupart de la vallée du fleuve Sénégal, attirés par les potentialités piscicoles considérables de cette région. Ces pêcheurs thioubalo, pratiquaient le commerce des ressources halieutiques jusqu'en Guinée Conakry. Ils s'installent dans les quartiers de Boucotte, et les plus aisés dans les quartiers d'HLM de Boudody et Néma.

? Les Peul :

De la haute Casamance, originaires de la région du Fouladou, plus connus sous le nom de Foulacounda sédentaires qui ont amenaient leurs cheptel en basse Casamance. Peu à peu ils s'installèrent dans la ville de Ziguinchor. Et on dénombre quelques milliers de peuls

28 Discour d'Amilcar Cabral, en 1970.

29 Pierre Xavier Trincaz : Colonisation et Régionalisme : Ziguinchor en Casamance, Edition de l'ORSTOM, Collection Travaux et documents n°172, Paris 1984, 259 Pages.

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originaires de la Guinée Conakry, ils sont environ 4500, qui se trouvent dans leur majeure partie au quartier de Peyrissac d'après Pierre Xavier Trincaz30

? Les Européens :

Ils sont environ quelques 300 Européens, Français ou Libanais, qui sont dans l'industriel ou exercent le commerce. Ils sont issus des anciens coloniaux, aujourd'hui des coopérations techniques, dont l'implantation est de courte durée, et vivent généralement dans les villas de l'escale. La plupart des villes des pays développés datent de plusieurs siècles. En effet, elles sont nées du commerce (lieu d'échanges, carrefour de voies de communication) ou de l'industrie qui attire de la main-d'oeuvre. Résultant d'un dynamisme démographique qui se répercute en ville. En plus, la moitié de la population de ville en développement, est jeune, ces jeunes citadins feront à leur tour des enfants, contribuant ainsi, à maintenir une forte croissance de la population. L'exode rural, quant à lui, a joué sa partition, dans la croissance urbaine surtout celle de Ziguinchor. Etant en plein essor, la ville de Ziguinchor connait une évolution, qui se caractérise par une mutation urbaine considérable et continue. De manière générale, la croissance démographique exponentielle de Ziguinchor de 1888 à nos jours, est la conséquence directe de l'afflux migratoire, venant de l'intérieur du pays et de l'extérieur.

Graphique 1 : répartition de la population.

Répartition de la population

4,3

5,2

13,4

35

10,5

13,6 18

Diola Manding poular

Wolof Mandjack Sérère

autres

Source : Enquête de terrain Assane Diallo, Septembre 2015.

30 Pierre Xavier Trincaz : Colonisation et Régionalisme : Ziguinchor en Casamance, Edition de l'ORSTOM, Collection Travaux et documents n°172, Paris 1984, 259 pages.

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En somme, Diola, Bainouk, Mandjak, Mancagne, Balant, population fondamentalement paysannes, sont devenues majoritaires, elles représentent 56,4% de la population totale, la population Wolof quant à elle, a très nettement diminué passant de 16% en 1951 à 8,5% en 1970. En effet, le nombre de fonctionnaires et commerçants, essentiellement Wolof à Ziguinchor a diminué, c'est-à-dire que, leur migration s'est parachevée.

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