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Participation des structures sociales au développement rural; cas de la commune de Torbeck


par Romain Blaise
Université Notre-Dame d'Haà¯ti - Faculté d'Agronomie - diplôme d'Ingénieur-Agronome 2018
  

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CHAPITRE I

INTRODUCTION

1.1. Problématique et justification

Habituellement, une structure sociale compte huit à quinze personnes au minimum. Et les membres des groupements sont très solidaires entre eux et sont coiffés le plus souvent d'un comité de trois à cinq personnes. Les structures sociales mènent des activités à but lucratif ou non et visent le plus souvent, la réinsertion sociale, la lutte contre les exclusions, la promotion des activités socio-économiques en créant des emplois. Les groupements sociaux aident parfois l'action publique locale dans leurs missions sociales et économiques pour la garantie du bien-être de la population locale. Ceci en partenariat avec les organisations non gouvernementales (ONG) qui disposent parfois, de moyens techniques et financiers (ERIC PATRICK FEUBI PAMEN, 2009).

Selon le Bureau International du travail de nos jours, à travers le monde on ne peut pas penser au développement rural sans les structures sociales qui jouent un rôle important d'entraide dans les zones rurales. Car d'une part les membres de ces structures s'aident mutuellement et d'autre part ces structures aident les membres de la communauté où ils s'implantent. On les retrouve surtout là où les entreprises hésitent à venir. En effet, certaines entreprises hésitent à se rendre à certains endroits car là-bas, il y a un manque cruel de services de base tel que? l'éducation, la santé, l'électricité etc. Ce qui fait que ces zones restent dans une sorte d'isolement donc l'investissement dans ces zones là parait quasi nul. De plus, l'isolement de ces zones, s'accompagne toujours d'une absence des institutions étatiques. En ce sens la présence des groupements dans ces zones créent des opportunités d'emploi productif c'est-à-dire les gens peuvent avoir accès à des emplois produisant des revenus supérieurs au seuil de pauvreté qui est fixé à 1.90 dollar par jour selon la Banque Mondiale en octobre 2015, peuvent aussi contribuer au accès à soins de santé, à l'éducation, à l'eau potable, à un meilleur assainissement, à des routes et l'accès aux marchés (Adapté de BIT, 2011).

Au fil des ans, les structures sociales en milieux ruraux se sont transformées en un véritable phénomène incontournable et dispensable, dans la plus part des pays où le monde rural était marginalisé, c'est surtout le cas pour les pays émergents.

Au Brésil, des structures sociales en milieu rural ou entreprises sociales de base communautaire comme nous les appelons ont commencé à prendre forme de manière plus définie à partir des années 1990 et ont connu depuis lors une importante évolution. Ce type d'entrepreneuriat local est devenu un phénomène social, un fait économique et organisationnel. Dans le milieu rural Brésilien, nous pouvons identifier diverses formes d'organisation comme: les associations de petits producteurs, les coopératives populaires, les micro-entreprises à finalité sociale, des groupes d'entraide communautaires ou les entreprises à but social. En effet, le développement d'initiatives sociales du type petite entreprise informelle générant des revenus ; représente  une stratégie inédite de construction d'espaces de participation et d'inclusion économique de groupes sociaux, de chômeurs, de collecteurs de matériel recyclable, de petits producteurs ruraux au Brésil. Car elles permettent à la population rurale d'avoir accès à des emplois qui génèrent des revenus supérieur au seuil de pauvreté. Cette situation inédite a accentuée la recherche de formes alternatives de survie et d'organisation productive, parmi lesquelles les entreprises sociales de base communautaire d'origine rurale. Au Brésil les entreprises sociales de base communautaire d'origine rurale ; s'organisent à partir de groupes sociaux marginalisés, possèdent et mettent en valeur la base sociale locale, adoptent une gouvernance à caractère participatif et démocratique dirigée par des membres élus, mettent en relief la formation des associés dans les activités développées en associant formation et production, elles dégagent des bénéfices pour la communauté, développent une innovation dans le processus productif .Le développement rural au Brésil est interprété comme: une stratégie pour créer de nouvelles opportunités d'insertion sociale et économique, tout en valorisant les ressources naturelles et le patrimoine local. Loin de la vision péjorative d'un monde rural destiné à disparaître ; cette perspective axée sur le développement des groupements sociaux met l'accent sur l'espace rural, en tant qu'espace de construction de nouvelles formes de développement incluant les ressources humaines locales comme moteur pour mettre en valeur les potentialités locales (CAIRN.INFO, 2012).Ce phénomène inédit se trouvant dans le monde rural Brésilien n'a pas laissé les pays en développement indifférents, c'est pourquoi en Haïti il y a apparition d'un bon nombre de groupements sociaux qui posent des actions favorisant le développement local.

En Haïti les pratiques associatives dans les zones rurales sont nombreuses, de plus en plus fréquentes et prennent différentes formes, suivant l'époque et la conjoncture. On peut citer: les colonnes (Association saisonnière ou permanente pour l'entraide mutuelle où chacun bénéficie du travail des autres? LAGUERRE MICHEL, 1975), les conseils communautaires, les groupements, les coopératives etc. Généralement, ces organisations naissent pour apporter des éléments de solution à certains problèmes que confrontent les paysans. Ces laissés-pour comptes s'associent pour résoudre certains problèmes d'ordre socio-économiques, au niveau de l'agriculture, de la construction de routes, des travaux d'irrigation. En général, ce sont des activités accessoires (non durable), qui procurent aux paysans des avantages marginaux, sans incidence réelle sur les problèmes de fond que sont la misère, la dépendance, l'exploitation des paysans. Les pratiques associatives n'ont pas engagées les paysans dans des actions de questionnement de longue haleine pour changer leur condition sociale et améliorer leur situation socioéconomique (MARS ELIE PIERRE, Aout 2007).Pour faire face à cette injustice les organisations sociales de base à but non lucratif se sont multipliées et sont de plus en plus actives, en effet l'une des plaques tournantes des groupements sociaux en Haïti c'est le plateau central, il y a neuf cent soixante et un (961) organisations de base dans les 12 communes et 35 sections communales du plateau central qui posent tous les jours des actions de développement local. Pour encourager ces initiatives dans le milieu rural Haïtien l'UE (Union Européenne) a financé, ces mouvements surtout au niveau du plateau central par l'intermédiaire, des organisations partenaires oeuvrant dans le domaine du développement telles BON (Bureau de l'Ordonnateur National) et PARSCH (Programme d'Appui au Renforcement de la Société Civile en Haïti). Parmi les groupements sociaux agissant au niveau national on distingue: le MPP (Mouvement Paysan Papaye: organisation paysanne qui a pour but d'unir tous les paysans d'Haïti et de rassembler les jeunes travailleurs ruraux organisés en groupement en vue de leur promotion culturelle et économique), le GVC (Gruppo di Volontariato Civile), la SOFA (Solidarite Fanm Ayisyèn)... (MPP, 2013).La présence de ces groupements dans les milieux ruraux est plus que nécessaire car ils font la promotion de la participation citoyenne, pour poser des actions de développement, en vu de réduire la pauvreté dans le milieu rural (Notes de cours de développement rural, 2016). Ce qui pourrait être intéressant car en Haïti le taux de pauvreté nationale n'est pas moins que 58% d'après le Rapport OMD (Objectifs du Millénaire pour le Développement) sortie en 2013 du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Et le taux de pauvreté extrême dans le pays est 24.7%, dans cette catégorie on retrouve les gens qui ont moins de 1.90 dollar par jour(le Nouvelliste Publié le 06 août 2014). Ces organisations de base interviennent dans divers domaines comme: l'agriculture, le commerce, la protection de l'environnement, l'aménagement des voies publiques secondaires, l'éducation, la santé etc. (BIT, 2011).

Dans le sud de la république, les structures sociales de base militent de manière active également afin d'avoir un environnement plus hospitalier pour la population locale. Dans le but d'avoir un environnement où il y a plus ou moins les services de base qui vont permettre de diminuer le taux de pauvreté.

Le département sud du pays regorge de nombreuses structures sociales qui militent tous les jours pour changer les conditions de vie dans le milieu rural sudiste. Elles accomplissent des progrès considérable c'est pourquoi Jean-Marie Claude Germain, le Ministre de l'Environnement et Peter de Clercq (représentant Résident en Haïti du PNUD), ont remis officiellement le « Prix Equateur » au MP3K ( Mouvman peyizan 3eme seksyon Kanperen: groupement de paysan producteur d'igname travaillant avec plus de 1500 agriculteurs pour renforcer leurs capacités techniques, améliorer la sécurité alimentaire, faciliter l'accès aux semences, améliorer la productivité des exploitations) en reconnaissance de la contribution exceptionnelle de ce mouvement paysans à: la conservation de l'environnement, la réduction de la pauvreté et les initiatives de lutte pour la réduction des impacts des changements climatiques( Haïti Libre publié le 20 avril 2015). Dans ses propos de circonstance, le Ministre Germain a soutenu que ce Prix témoigne de toute la qualité et de l'ampleur du travail qu'effectuent nos agriculteurs et protecteurs de l'environnement dans le sud du pays (Haïti Libre, 2015). Les structures sociales dans le milieu rural du sud du pays bougent énormément pour porter leur contribution dans le bien-être des habitants se trouvant en zone rurale. Malgré une situation assez difficile caractérisée par un manque d'encadrement de l'action publique locale, une diminution des organismes internationaux finançant les projets de développement depuis 2015. En ce sens, on retrouve la POPSAH (Plate-forme des Organisations Paysannes du Sud d'Haïti) qui a pour mission la défense des intérêts de ses membres. Elle vise aussi à transformer les associations en des coopératives agricoles afin qu'elles puissent améliorer efficacement et durablement la qualité de la vie des individus qui en font partie. C'est à dire leur faire accéder à une autonomie d'action, une mobilité sociale accrue et favoriser l'intégration économique et culturelle de la communauté (POPSAH, 2015).Dans l'environnement sudiste, il y a la commune de Torbeck où on peut dénombrer un bon nombre de structures sociales, qui se multiplient d'années en années et luttent pour améliorer le quotidien de la population locale, qui est constituée en majorité d'agriculteur.

A Torbeck dans certaines zones les structures sociales, deviennent indispensables dans leurs lieux d'apparition grâce aux activités qu'ils entreprennent, et sont nombreux également. En effet, à Torbeck on dénombre plus d'une trentaine de structures sociales (IHSI, 2006). Parmi les structures sociales de Torbeck membres de la POPSAH, on peut citer? Vision des Jeunes Actifs pour le Développement de Torbeck (VIJADET), Organisation Paysan Gauvin/Lafosse (OPGL), Programme de Développement Agricole et d'Education à Torbeck (P.D.A.E.T). Ces structures sociales font partir des structures les plus actifs du département sud et elles contribuent sans arrêt au bien-être de Torbeck . En fournissant des services de base à la population de cette zone qui est plus ou moins marginalisée par l'état Haïtien. Elles appuient le développement local en posant des actions de développement qui permettent de combattre la pauvreté dans le milieu rural de Torbeck. Dans l'environnement de Torbeck il y a une coordination sociale de base regroupant les associations d'agriculteurs de Chantal et de Torbeck appelée COGOC (Coordination des Groupements et Organisations Communautaires), qui pose des actions dans le domaine agricole et au fur et à mesure son expérience s'étend dans d'autres domaines comme: la santé, l'éducation des enfants, la promotion des droits de la femme, les droits humains et l'assistance légale gratuite aux démunis. Pour améliorer la situation dans le milieu rural Torbeckois, la COGOC se fixe comme objectif: de travailler avec les paysans, de les appuyer à partir d'activités économiques et sociales en vue d'une prise en charge de leur communauté (COGOC, 2004). A Torbeck les structures sociales veulent combattre le sexisme également pour un environnement plus équilibré et qui n'exclus pas ses propres éléments, c'est en ce sens qu'il y a structures sociales féministes qui veulent l'égalité des sexes. Parmi l'une des structures féministes les plus actives de Torbeck on distingue ; le MOFAGA qui veut combattre les injustices subies par les femmes. C'est-à-dire il veut combattre: les possibilités d'emploi limitées pour les femmes, la ségrégation des gens plus particulièrement les femmes, la violence conjugale, la pauvreté des femmes en leurs fournissant des prêts. Cette structure sociale donne aussi des formations d'alphabétisation pour les adultes et donne aussi des formations sur l'agriculture et l'élevage afin que cette commune rurale puisse profiter des ses atouts car elle est une commune où l'agriculture est la principale activité (MOFAGA, 2015). Les conditions de vie sont difficiles à Torbeck, à cause de l'absence presque total des besoins fondamentaux de base, en ce sens pour lutter contre cette réalité difficile l'un des groupements sociaux incontournables de la commune c'est l'OPGL qui lutte de manière quotidienne pour améliorer les conditions de vie à Torbeck. En effet, elle fournit des moyens nécessaires pour l'autosuffisance de ses membres, elle organise des séminaires pour informer les jeunes des deux sexes sur leurs droits et surtout elle leurs apprend comment se protéger des maladies sexuellement transmissibles. Elle aide ses membres les plus vulnérables avec un prêt, elle organise des séminaires sur la naissance désirée (planning family) et l'usage des préservatifs. Elle crée des partenariats dans le monde entier, demande l'assistance financière et matérielle auprès des institutions internationales, gouvernementales, des fondations, des églises, des organisations de l'ONU, des organisations philanthropiques, des donateurs potentiels (OPGL, 2009).Au fil des années les structures sociales ne font que se multiplier à Torbeck, donc l'étude vise à fournir des informations sur la commune de Torbeck en répondant à la question suivante : Comment est-ce que la multiplication des structures sociales de base contribue-t-elle au développement local ?

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle