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Les nouvelles routes de la soie Chine Afrique


par Mahamadou dit N'fa Simpara
Université Sidi Mohamed Ben Abdellah - Licence 2019
  

Disponible en mode multipage

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Projet de fin d'étude pour l'obtention du diplôme de licence fondamentale

Filière : Droit public

Les nouvelles routes de la soie : Chine-Afrique

Les nouvelles routes de la soie : Chine-Afrique

Préparé par : M. Simpara Mahamadou N'fa

Sous la direction de : M. Nour Mohamed Reda

Année universitaire : 2018-2019

Remerciements

J'adresse mes plus profonds remerciements à mon professeur encadrant Monsieur Mohamed Nour Reda, dont la sympathie n'a d'égale que sa noble personnalité. Je le remercie pour la confiance qu'il a su m'accorder, pour ses conseils avisés et ses recommandations décisives. Je le remercie tout particulièrement pour la disponibilité et le soutien dont il a toujours su faire preuve à mon égard. Je lui exprime toute ma gratitude pour la gentillesse qu'il m'a toujours témoignée. Je salue aussi sa souplesse et son ouverture d'esprit, qui ont su me laisser une grande marge de liberté pour mener à bien ce travail de recherche. Et je lui serai éternellement reconnaissant pour le crédit octroyé à ma connivence, qui a été pour moi une source d'inspiration et la naissance en ma personne d'une volonté de dépassement.

Veuillez trouver Monsieur le professeur, à travers, chacun de mes mots, chacune de mes phrases, toute ma reconnaissance et toute ma gratitude sincère et éternelle.

Je tiens également à remercier tout le corps professoral de la faculté Sidi Mohamed Ben Abdallah, département de droit, plus particulièrement celui du droit public, qui ont prit activement part dans ma formation par leur disponibilité et leur incessant encouragement.

Egalement un tel travail ne saurait réussir sans le système de valeurs imbibé par mes deux parents. Je les remercie pour tout leur amour et le soutien inconditionnel qu'ils m'ont témoigné durant tout ce cursus universitaire.

Comment oublier mon oncle Seidina Oumarou Simpara, qui a toujours su être là exactement au moment opportun, avec ses soutiens inconditionnels et tout aussi précieux. Et mon cousin Mahamadou Nimaga qui est pour moi une source d'inspiration et une boussole pour me retrouver. A ma brave famille Konaté de Rabat, pour leur hospitalité irréprochable.

Egalement un profond remerciement à ces amis qui m'ont servi de correcteur et de conseiller de tout temps, plus particulièrement Soukaina Cohen et Wane Amadou.

Sommaire

Introduction

Chapitre I : L'enjeu idéologique de la nouvelle route de la soie

Section I : Situation historique

Section II : L'objet des nouvelles routes de la soie

Chapitre II : La Chine et l'esprit de domination

Section I : L'implication d'une vision géopolitique

Section II : L'Europe comme puissance à détrôner

Chapitre III : Les enjeux et risques des nouvelles routes de la soie en Afrique

Section I : Les avantages pour l'Afrique

Section II : Les risques de l'initiative chinoise en Afrique

Conclusion

Tableau des abréviations

UNESCO United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization

ONU Organisation des Nations Unies

FMI Fond Monétaire international

BRICS Brazil, Russia, India, China, South Africa

ZES Zone Economique Spéciale

PCC Parti Communiste Chinois

OBOR One Belt, One Road

OUA Organisation de l'Union Africaine

ZLEC Zone de Libre Echange Continentale

CEDEAO Communauté Economique des États de l'Afrique de l'Ouest

PIB Produit Intérieur Brut

BRI Belt and Road Initiative

Introduction

Le Monde, depuis des milliers d'années, a été animé par des échanges entre les hommes, dénommés sous le nom de commerce. Au fil du temps et des millénaires, l'Homo-sapiens par son ingéniosité et sa sociabilité a forgé une relation d'échange avec ses voisins sous le nom de commerce import-export. Ce dernier, qui, à la base était un acte économique a pris de nos jours une ampleur politique ou du moins géopolitique, dont se sert les grandes puissances pour asseoir leur force.

« Belt and road initiative » traduit par l'initiative des nouvelles routes de la soie est un projet far de la puissance asiatique, lancé par le président Xi Jinping.

Pour parler de la nouvelle route de la soie, il faut de prime à bord envisager un aperçu sur le contexte historique de cette dernière.

Ce concept de la route de la soie a été créé à la fin du XIXe siècle, dans une tension géopolitique particulière. En effet l'expression « route de la soie » apparait lorsque la Chine et l'Asie Centrale se trouvaient sous domination des grandes puissances coloniales et impériales européennes.

Le géographe allemand Von Richthofen fut le néologiste à la base de l'expression Route de la soie. Il s'en servait pour désigner les voies de transites commerciales entre l'Europe et l'Asie de l'époque.

Ainsi le but à la base de la route de la soie était surtout économique, car elle facilitait l'accès des marchés par son étendue (de l'extrême orient à l'extrême occident), pour l'écoulement des denrées alimentaires dont particulièrement la soie.

Durant la guerre froide, la route de la soie est restée quasi-inerte, dû notamment à la fermeture des frontières du bloc soviétique.

Ce n'est qu'en 1988, que l'UNESCO lance son projet intitulé « Les routes de la soie : routes de dialogue ». L'optique visée par ce projet était surtout d'ordre culturel, patrimonial et social. Il en ressort des propos du président de l'union de l'époque, F. Mayor : « A travers ce projet, l'UNESCO a cherché à mettre en lumière le patrimoine commun - matériel et spirituel- qui lie les peuples du continent Eurasiatique. Faire prendre conscience des racines communes des civilisations et promouvoir l'idée d'un héritage mondial pluriel englobant les chefs-d'oeuvre de la nature et la culture dans tous les pays, c'est, en dernière analyse, favoriser les attitudes d'ouverture et de tolérance nécessaire dans un monde essentiellement indépendant » 1(*)

Ce projet de l'UNESCO a été à l'origine de plusieurs découvertes archéologiques mais aussi la naissance en la Chine d'un désir du ré-lancement de la route de la soie.

Aussi, le ré-lancement de la route de la soie, à cette époque, était également motivé par le fait que la Chine se trouvait dans une impasse d'énergie d'hydrocarbure. La situation géopolitique de l'époque a ainsi joué un très grand rôle dans le ré-lancement de la route de la soie.

Après l'extraordinaire croissance de la Chine durant 15 ans et dont le mérite revient au secrétaire général du parti communiste chinois de 1956 à 1967, Deng XIOPING et devenu par la suite président de la République de 1978 à 1992; le pays devrait trouver, un autre moyen d'approvisionnement en énergie hydrocarbure, après la fin de la guerre froide en 1989.

Le club de Shanghai de 1995 est né dans cette situation économiquement précaire pour la Chine. Ainsi, le président chinois de l'époque Jiang ZEMIN relance le nouveau projet de la Route de la soie, avec une vision peu moins politique qu'économique.

Et ce n'est qu'au fil du temps, que la route de la soie prend une ampleur plus politique ou du moins géopolitique. Ainsi son officialisation revient au président actuel Xi JINPING en 2013 lors du discours fameux prononcé à Astana, capitale de Kazakhstan.

L'initiative de la nouvelle route de la soie était conçue à la base pour une configuration de 60 Etats. Aujourd'hui, elle concerne plus d'une centaine d'Etat poussant à un revirement terminologique de « les nouvelles routes de la soie » à « one belt, one road » (une ceinture, une route), s'étendant ainsi jusqu'en Amérique du Sud.2(*)

Riche de ses 54 Etats avec une superficie de plus de 30,2 million de kilomètre carré et une démographie relative jeune et dynamique avoisinant les 1,3 milliards d'habitant en 20173(*), et un sous sol très riche en matières premières, l'Afrique, l'un des 5 continents du monde reste très convoité par les puissances mondiales

Ainsi, avec son entré dans le jeu de la mondialisation, longtemps mené par les puissances économiques, le président Xi Jinping décide de lancer le projet « one belt, one road » littéralement traduit par « une ceinture, une route » tendant à faciliter l'accès des produits chinois sur les marchés africains.

La présence chinoise en Afrique passait jusqu'alors par l'informatique et les moyens de télécommunication. Pékin inonde littéralement l'Afrique de ses téléphones portables. Ceux-ci sont, en effet, un moyen pour assouvir le désir et le besoin des africains de se connecter au reste du monde qui, au XXIe parait comme une nécessité dans un monde sans frontière qui est le nôtre. De plus, l'accès à la télécommunication et au moyen d'expressions modernes permettent de rendre compte du niveau de la démocratie d'un pays.

Quant à la Chine, ils représentent une bonne affaire commerciale (l'objet de l'esprit de la route de la soie), mais aussi et surtout une priorité géopolitique très chère aux yeux du président chinois.

Le continent africain, en pleine expansion, dont le nombril n'est pas entièrement défait de ses anciens colons, se montre plus ouvert quant à ce brassage économique initié par le président chinois Xi Jinping.

Cette initiative des nouvelles routes de la soie correspond en la création des voies routières, ferroviaires, maritimes reliant la Chine à l'Europe tout en passant par l'Afrique orientale plus précisément par le Kenya, la Djibouti et l'Ethiopie.

L'intérêt de la nouvelle initiative de la route de la soie de la puissance asiatique, s'exprime en l'enjeu économique et surtout géopolitique de cette dernière dont les chiffres permettent de rendre compte.

L'ampleur de ce projet pharaonique (car il concerne directement 70% de la population mondiale, 75 % des ressources énergétiques mondiales et 55 % du PIB mondial)4(*) nous pousse à nous demander : Sur l'origine de cette route mythique ? Comment se manifeste-elle sur le continent africain ? Et faut-il considérer les nouvelles routes de la soie comme une opportunité de développement pour l'Afrique ?

Afin de répondre à de telles interrogations, il serait, en effet important de mener un travail pédagogique se divisant d'abord en l'enjeu idéologique des routes de la soie ( Chapitre I), pour ensuite examiner la question de sa configuration sur le continent, également la vision de Pékin ( Chapitre II), pour enfin finir par les enjeux et les risques de ces nouvelles routes de la soie pour l'Afrique. (Chapitre III).

Chapitre I : L'enjeu idéologique de la route de la soie

Ce chapitre consacré au retracement idéologique de la route de la soie sera divisé en deux parties. La première partie concernera la situation historique de cette route mythique, qu'est la route de la soie (section I) et la seconde partie sera réservée en la route de la soie comme une affirmation de la puissance chinoise (section II).

Section I : Situation historique

En ce milieu de la première moitié du XXIe siècle, la prophétie napoléonienne est en passe de se réaliser. «  Lorsque la Chine s'éveillera, le monde tremblera »5(*), tels étaient les mots de Napoléon Bonaparte, empereur français du XIXe siècle.

Pays d'Asie de l'est avec un immense territoire ; membre permanent du conseil de sécurité de l'ONU, puissance économique et politique disposant de l'une des plus vielles et prestigieuses civilisations au monde ; la Chine est le sujet de tous les fantasmes. Cet intérêt particulièrement accordé à la Chine tient également à l'extraordinaire initiative des nouvelles routes de la soie, qui place le pays au centre des débats actuels. Il apparait comme l'un des projets les plus ambitieux et les plus coûteux menés par le géant Asiatique6(*). La route de la soie est plus qu'un projet moderne, elles tirent ses origines d'une époque lointaine. La soie est avant tout l'idée d'historien, ce qui nous pousse à faire le contour historique- dans les faits et dans les idées- des fameuses routes de la soie (paragraphe I), tout en exposant leur évolution dans le temps et dans l'espace (paragraphe II).

Paragraphe I : La naissance de la route de la soie

L'apparition des premières routes de la soie a un lien particulièrement étroit avec l'évolution du droit international chinois. En effet, ces premières routes se sont manifesté de très bonnes heures, en affirmation des relations politiques sino-étrangères.

La traditionnelle route de la soie mettait en scène des caravanes de chameaux, transportant la soie chinoise vers l'étranger. Ces caravanes circulaient, notamment entre l'Empire romain et la Chine, sous le règne d'Auguste. A cette époque, la Chine était traversée par deux grandes routes commerciales, l'une passant par le Nord de la mer Caspienne, l'autre au Sud des monts T'ien chan7(*).

De référence au produit qui y était transporté de l'Asie vers l'Europe, la route de la soie servait de moyens commerciaux initiée par l'empereur Wudi avec l'objectif de fluidifier ses échanges avec l'Europe, mais aussi de contrecarrer les nomades `'Xiongnu''8(*) présentés comme des ennemis. Pour ce faire, l'empereur procède par l'envoie du voyageur Zhang Qian au royaume des Yuezhi, situé très loin à l'ouest, en Bactriane, qui, après 13ans de captivité, arrive à s'échapper et retourne en Chine.

Le succès de cette mission, tant en matière d'informations rapportées qu'à leur exactitude, redonne la nécessité d'un second voyage en 119 av-Jésus. Ce succès fut également, la source des futurs ambassades et voyageurs de l'Orient et de l'Occident.

Tel fut le début de ce que nous appelons aujourd'hui la route, ou les routes, de la Soie?: un réseau d'itinéraires commerciaux transcontinentaux, allant de la Chine à la Méditerranée l'Asie centrale et l'Iran, complété de routes maritimes.

Dès le VIIIe siècle, l'Asie occidentale et la Chine nouaient déjà des relations commerciales. Ces relations sont nées dans l'esprit des routes de la soie. Admirer pour son savoir faire et la qualité de la soie qu'elle transportait, la Chine ravitaillait également les marchés romains en soie.

Fait intéressant, le mot grec ancien pour la Chine est « Sères », ce qui signifie littéralement « la terre de la soie »9(*).

Vers les IXe et Xe siècle, la route de la soie, qui ne concernait jusqu'alors la voie terrestre, atteindra la voie maritime.

Exposé ci-dessus, l'idée des routes de la soie, émergeait déjà dans l'esprit ; et ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle que le géographe allemand Von Richthofen conceptualise l'idée de ce commerce particulier en l'occurrence « LES ROUTES DE LA SOIE ».

De ce siècle, on assiste également à la diversification de différents passagers qui voyageaient le long de la route de la soie. On passe des seuls commerçants aux géographes, archéologues... partis de l'Europe et du Japon pour explorer les sites de la soie. Et cette diversification touche également les produits qui y étaient transportés (de la soie, s'ajoutent d'autres aliments comme des fruits et des légumes, du bétail, des céréales, du cuir et des peaux, des outils, des objets religieux, des oeuvres d'art, des pierres et des métaux précieux et - ce qui est peut être plus important- la langue, la culture, les croyances religieuses, la philosophie et la science...). Parmi ses transporteurs de la culture asiatique vers l'occident, il y a notamment : Sir Aurel Stein (Grand Bretagne, 1862-1943), Paul Pelliot (France, 1879-1945), Albert von Le Coq (Allemagne, 1860-1930), parmi d'autres.

Les historiens préfèrent maintenant l'utilisation du terme « les routes de la soie » au pluriel, qui reflète plus fidèlement le fait qu'il y avait plus d'une voie d'accès.

Les routes de la soie comprenaient ainsi, un vaste réseau de postes de traite, de marchés et de voies de circulation stratégiquement situés, conçus pour simplifier le transport, l'échange, la distribution et le stockage des marchandises.

Des produits tels que le papier et la poudre à canon, tous les deux inventés par les chinois pendant la dynastie Han, ont eu des impacts évidents et durables sur la culture et l'histoire en Occident. Ils étaient également parmi les articles les plus échangés entre l'Est et l'Ouest.10(*)

Les gens qui parlaient des langues différentes se rencontraient souvent sur la route de la soie. Certains avaient appris plusieurs langues depuis leur enfance .D'autres ont dû apprendre les langues étrangères en tant qu'adultes, un processus plus ardu qu'il ne l'est aujourd'hui, compte tenu du peu d'aides à l'étude disponibles.

L'héritage le plus important de la route de la soie est l'atmosphère de tolérance favorisée par les dirigeants de petits royaumes d'oasis pendus le long du nord et du sud de Taklamakan11(*).

Au fil des siècles, ces dirigeants accueillirent des réfugiés de pays étrangers, leur accordant la permission de pratiquer leur propre foi. Le bouddhisme est entré en Chine, tout comme le manichéisme, le zoroastrisme et le christianisme d'Orient. Les sites archéologiques et les artefacts conservés offrent un aperçu de ce monde autrefois tolérant.

Paragraphe II : L'évolution des routes de la soie

Il serait, en effet, anodin de décrire la genèse des routes de la soie sans pour autant réaliser un aperçu sur le programme « Routes de la soie, routes de dialogue« de l'UNESCO.

Lancé en 1988, l'UNESCO s'est donnée comme mission de mettre en lumière, à l'occasion de la décennie mondiale du développement culturel, les échanges culturels longtemps entrepris par l'occident et l'orient par le biais notamment des routes de la soie.

Des échanges à ne point négligés, car ils ont été à l'origine de l'installation d'un patrimoine très riche et commun entre les peuples eurasiatiques. L'identité plurielle de ce patrimoine a surtout donné lieu à de travaux multidisciplinaires, réalisés par des chercheurs et la participation active des Etats concernés.

La réapparition de l'expression «Route de la soie« dans le contexte chinois a un double contexte. D'abord, elle est due aux profondes reformes économiques réalisées par Deng Xiaoping et à la suite de l'effondrement de l'Union soviétique, qui a permis un autre aperçu sur la situation géographique de l'Asie.

En 2013, le président actuel Xi Jingping lance les nouvelles routes de la soie avec un projet bien clair et plus ambitieux12(*). Elles sont en effet très éloignées de l'héritage du réseau historique.

Après une forte évolution en matière d'infrastructures et une économie en perpétuelle croissance, la Chine propose maintenant, par les nouvelles routes de la soie, d'obtenir des résultats tout aussi impressionnants en dehors de la Chine, en exportant le modèle chinois de développement fondé sur l'infrastructure et en fournissant un financement dirigé par la Chine en tant que moteur.

Les plus de 70 pays participants consacrent des fonds à des projets tels que la construction de ponts, de chemins de fer, d'oléoducs, de barrages hydroélectriques, d'autoroutes, de réseaux électriques, avec des banques chinoises ainsi que de nouvelles banques de développement multilatérales telles que la Banque asiatique d'investissement d'infrastructure parrainée par la Chine (AIIB) et la nouvelle banque de développement (NDB) des BRICS fournissant la majeure partie du financement.

La Chine finance actuellement, par des lignes de crédit créées par ces institutions financières, de la même manière qu'elle a financé son propre développement domestique.

Le New York Times qualifie l'initiative des nouvelles routes de la soie de «version moderne du plan Marshall, l'effort de reconstruction de l'Amérique après la Seconde Guerre mondiale» sauf que la stratégie de la Chine est« plus audacieuse, plus chère et beaucoup plus risquée».13(*)

A voir l'étendue et les objectifs de Pékin de la nouvelle initiative des routes de la soie, il serait d'une importance capitale de nous situer sur l'objet (les buts assignés à cette route) (section II)

Section II : L'objet des nouvelles routes de la soie

Les nouvelles routes de la soie sont ainsi inspirées des précédentes. Mais avec un élargissement tant sur le plan des éléments matériels (paragraphe I), que sur les grands piliers qui les soutiennent (paragraphe II).

Paragraphe I : Les éléments de la nouvelle route de la soie

En septembre 2013, le monde entier a pris officiellement connaissance du lancement de l'initiative des nouvelles routes de la soie, par le discours du président chinois Xi Jinping.

A l'image des anciennes routes de la soie, ce nouveau projet a pour objectif de faciliter les échanges commerciaux entre la chine et l'extérieur (qu'il s'agisse des échanges au sein de l'Asie ou encore à l'extérieur du continent asiatique). Ainsi, le nouveau projet s'appréhende tant sur le plan terrestre(a), que sur le plan maritime (b).

A -Sur le plan terrestre : Le choix de la ville d'Astana par le président Xi lors de l'officialisation du plan Marchall chinois n'est pas un hasard. Le Kazakhstan est le partenaire incontournable du bon succès de l'initiative des nouvelles routes de la soie, surtout sur le plan terrestre et également un important fournisseur d'énergie à la Chine. 14(*)

Ainsi, le réseau terrestre des nouvelles routes de la soie ferra un trajet, se structurant en un axe commercial, de la Chine à l'Asie centrale en passant par l'Europe, chose plus ou moins .facilitée par la mondialisation commerciale de l'époque moderne.

En ce qui concerne l'Europe, elle sera connectée par deux routes : la première passant par le Kazakhstan et la Russie et la seconde du Kazakhstan vers la mer caspienne. Cette phase vise, à seulement facilité les échanges commerciaux entre la Chine et l'Europe.

L'axe chinois se réalisera par l'observation des passages dans la province de Jiangsun, plus précisément par la ville de Lianyungang, tout en se dirigeant vers la province de Shaanxi dans la localité Xi'an, et finir par la région autonome des Ouïghour de Xinjiang.

Cette route pourrait, par la suite, se diriger vers l'Europe en traversant plusieurs villes parmi lesquelles on cite notamment : la Turquie, l 'Ouzbékistan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, l'Iran et le Turkménistan.

Cet axe commercial pose des difficultés majeures, dues notamment aux formations politico-sociales des zones concernées.

Le point historique et la réalité actuelle de certaines de ces villes peuvent paraitre comme un obstacle au bon déroulement de ces nouvelles routes de la soie sur le plan terrestre, plus précisément, les villes du centre d'Asie. Ces problèmes sont en général : l'explosion démographique, des problèmes institutionnels, économiques, et d'instabilité politique...

Le Tadjikistan, comme au début des années 90, se trouve en face d'un soulèvement de tension sociale, qui risque de l'amener à une guerre civile, et, de ce fait, compromettre le projet Xi Jinping dans cette zone.

De son coté, le Turkménistan se trouve sous l'emprise de son régime, considéré comme l'un des régimes les plus totalitaires au XXIe siècle. A ce problème de régime s'ajoutent également la famine, qui frappe la population, et l'invasion des talibans venant de l'Afghanistan voisin.

Ces problèmes politico-sociaux restent, de ce fait, la véritable problématique majeure relative aux nouveaux projets chinois des nouvelles routes de la soie dans la région centre d'Asie

B- Sur le plan maritime : Fidèle au proverbe chinois, selon lequel : « Si vous voulez être riche, commencer par construire une route d'abord », Pékin veut, par les routes de la soie, se lancer dans une ultra connectivité de la Chine au reste du monde. Un objectif qui doit, si nécessaire, se réaliser aussi bien sur le plan terrestre que sur le plan maritime. C'est dans cette perspective, qu'on a parlé des nouvelles routes de la soie maritime. Un axe à fin commerciale mais aussi et surtout géopolitique.

Cet aspect des nouvelles routes de la soie réalise un trajet, connectant différents continents du globe, quittant notamment l'Asie pour rejoindre l'Europe, tout en passant par l'Afrique.

Avant d'aller loin dans le raisonnement de ce contour des nouvelles routes de la soie, il serait, en effet, indispensable que l'accent soit mis sur une expression bien plus appropriée et qui nous renvoie à nos propos. Il s'agit de l'expression « économie bleue ».

Un terme reprit par l'ONU, il renvoie plus exactement à toutes les activités génératrices de revenus à un Etat liées à la mer. Il s'agit : des pêches, de la construction navale, l'exploitation de pétrole et de gaz off-shore, l'ingénierie maritime, la biologie marine et ses implications pour l'industrie pharmaceutique, les énergies renouvelables, l'industrie des services avec le tourisme côtier et le tourisme maritime, tous les transports maritimes etc.15(*)

En 2016, selon les données de l'administration océanique d'Etat, le produit intérieur brut maritime représentait 10% du PIB total16(*) de la Chine. Ainsi, les réseaux portuaires occupent une place considérable dans la nouvelle initiative des routes de la soie.

 La carte «?L'océan Indien dans les routes de la soie?» permet une analyse rapide de la partie maritime de la nouvelle route de la soie. On y voit apparaître une route unique de Chine jusqu'à Sri Lanka, qui voit passer les flux d'importations et d'exportations. À l'ouest, les deux routes sont séparées?: la route importatrice d'hydrocarbures venant du Golfe persique et la route des exportations partant vers le canal de Suez.17(*)

Ces deux routes combinées devront former une sorte d'aimant reliant les trois continents : l'Asie, l'Afrique et l'Europe.

Sur le continent africain, le devant du podium est occupé par le Kenya, l'Ethiopie et la Djibouti.

Source : agence de presse Xinhua She

L'itinéraire maritime des nouvelles routes de la soie, à part l'objectif de la connectivité du globe par la facilitation de l'accès aux marchés, a un enjeu géostratégique.

Paragraphe II : les grands piliers des nouvelles routes de la soie

Avant tout, les nouvelles routes de la soie se donnent pour objet : l'amélioration de l'intégration économique, le développement infrastructurel, commercial, le processus d'amélioration active de la circulation des capitaux et enfin, véhiculer des messages de paix à travers le monde.18(*)

-L'amélioration de l'intégration économique : A l'image du slogan « gagnant-gagnant » qui est le mot d'ordre même des nouvelles routes de la soie, Pékin veut mener cette initiative dans un cadre purement collaboratif. L'objet étant l'approfondissement de la coordination des politiques publiques de développement, l'initiative, de ce fait, ne peut évoluer que dans un cadre participatif des différents Etats concernés. Ces derniers, généralement des pays en développement (pays d'Asie et d'Afrique), tirent leur épingle du jeu par l'approvisionnement constant de leurs marchés en produits manufacturés, ce qui, dans une très large mesure, favorise la croissance de l'économie mondiale. Quant à la Chine, toujours à la recherche de marchés pour écouler ses biens et services, l'initiative peut avoir un effet considérable sur son économie, qui à la base, considérée comme une puissance économique mondiale. Dans cette idée de coopération économique nait la volonté de participer au développement infrastructurel mondial.

- Le développement infrastructurel : Considérée comme l'aspect le plus visible des nouvelles routes de la soie, l'infrastructure occupe la place la plus concrète et la plus visible de l'initiative chinoise. La connectivité, comme objet premier des routes de la soie depuis l'origine, ne peut se réaliser que dans le cadre d'une forte construction infrastructurelle (chemins de fer, de ports, construction de réseaux routiers ou de réseaux de production et de transport d'énergie).

D'ailleurs, selon les statistiques de BOAO, les travaux menés dans le cadre des nouvelles routes de la soie, entre 2013 et 2017, se résumaient à : « 15 aéroports déjà construits, 28 ont été rénovés ou agrandis, dans les provinces chinoises. De plus, les grandes entreprises publiques chinoises, dont China Railway Group et China communications construction company, ont entrepris 38 grands projets pilotes d'infrastructures de transport à l'étranger au profit de 26 pays riverains »19(*)

Les réseaux numériques (internet, télécommunication) rentrent dans cette configuration. Ils nécessitent des infrastructures bien adaptées à leur mise en place.

Le continent africain affiche cette envie de l'empire du milieu de participer au développement mondial en matière d'infrastructures.

Le développement infrastructurel rime bien avec le développement des chiffres. Ce qui fait du développement du commerce international, la troisième priorité des nouvelles routes de la soie.

-Le développement commerce international : Avec un esprit de participation et de collaboration, l'initiative des nouvelles routes de la soie engendre, dans le cadre de la construction des infrastructures et la participation à l'augmentation de la croissance économique internationale, une vente colossale des marchandises et des équipements à travers les zones reliées par l'initiative.

Selon les mêmes statistiques menées par le BOAO, de  « juin 2013 à juin 2016, le volume du commerce des marchandises entre la Chine et les pays le long des nouvelles toutes de la soie s'est élevé à 3 100 milliards de dollars, représentant 26 % du chiffre d'affaires total du commerce extérieur enregistré par la Chine. Dans un même temps, la Chine a établi dans 18 pays riverains 52 zones de coopération économique et, commerciale (dont 13 ont été certifiés) pour un investissement total de 15,6 milliards de dollars. À la date du 30 juin 2016, la Chine avait signé des accords d'investissement bilatéraux avec 104 pays riverains, et dans ces pays, le montant des investissements chinois atteignait 51,1 milliards de dollars, soit 12 % du total des investissements chinois à l'étranger sur la même période » 20(*)

Ce troisième pilier aura pour condition, ou du moins pour conséquence, la libre circulation des capitaux.

-La libre circulation des capitaux : Le projet titanesque des nouvelles routes de la soie nécessite des fonds colossaux estimés et variés entre 4 000 et 26 000 milliards de dollars.21(*)

Alors petite précision, le financement total de l'initiative chinoise est complètement indépendant de tout effort économique du fond monétaire international (FMI).

Le projet est largement financé par les organismes suivants : la Banque de développement de Chine -China Development Bank-, par l'Export-Import Bank of China, par l'Agricultural Development Bank of China (ABD), par la banque des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), par l'Organisation de Coopération de Shanghai, par les grandes banques publiques chinoises (CDB, ICBC, Eximbank)22(*).

Avec une telle multitude de source de financement, on assiste à une mobilité des capitaux à travers le monde.

-Favoriser la paix dans le monde : Ce 5e pilier représente le volet culturel des nouvelles routes de la soie. Cet aspect culturel des nouvelles routes de la soie est matérialisé par la création des centres culturels le long de la route de la soie, également par la mise en place d'une bourse d'étude «  Route de la soie ». Elle est octroyée dans différents domaines de recherche, surtout ceux concernant les routes de la soie (géographie, géologie, économie...). Cette bourse prend en charge le financement total des études durant tout le cursus de l'étudiant et assure également la prestation de certains avantages sociaux.

Un volet qui explique bien, l'envoie des casques bleus chinois dans les missions onusiennes (notamment au Mali et bien d'autres pays.)

Entre également dans le programme culturel de l'initiative, l'organisation des festivals culturels et artistiques route de la soie, qui a lieu dans différents pays le long des routes de la soie.

Toutefois, cet aspect des nouvelles routes de la soie fait face des critiques notamment sur le continent africain. Avancé que ce coté témoigne d'un élément du soft power chinois.

Sur ce plan social, les nouvelles routes de la soie se donnent pour mission le développement de la compréhension mutuelle entre les peuples.

Cependant, malgré toutes ces idées de bonne volonté, l'initiative « one belt, one road » fait face à d'énormes critiques, notamment, qu'elle serait un plan géopolitique consacré par la volonté de Pékin de dominer le monde. (Chapitre II)

Chapitre II : La chine et l'esprit de domination

Avec cette nouvelle initiative des routes de la soie, on a vu naitre en la Chine de Mao Zedong la volonté de prendre ces nouvelles routes de la soie comme un élément géopolitique (section I) qui, pour cela doit détrôner les puissances occupant déjà le devant du podium (section II)

Section I : L'implication d'une vision géopolitique

Si les routes de la soie étaient jusqu'alors commerciales avec un but bien déterminé, qui est celui de promouvoir la connectivité de différents Etats, un accès faciles des produits et des marchandises sur les marchés ; elles sont devenues aujourd'hui un outil d'affirmation de la puissance chinoise (paragraphe I) par le biais du soft power chinois (paragraphe II)

Paragraphe I : Une affirmation de la puissance asiatique

L'image d'une chine, autrefois renfermée sur elle-même, essayant de s'abstenir de toute ingérence et de toute visibilité politique sur la scène internationale, est aujourd'hui trompeuse. En effet, la Chine de Mao est aujourd'hui loin de celle de Xi Jinping. Selon ce dernier, afin de garantir la stabilité politique et la croissance économique que le pays a connu dans les dernières décennies, il doit impérativement, dans l'esprit d'un monde très mondialisé, se lancer sur la scène internationale entant que nouvel acteur majeur des relations internationales.

Afin d'agir dans ces contrés, Pékin a voulu creuser dans son histoire, pour faire ressortir les mythiques routes de la soie. Mais cette fois-ci avec une vision peu moins économique que géopolitique.

Les facteurs militaires et géostratégiques sont en grande partie secondaires aux impératifs économiques de l'initiative des nouvelles routes de la soie23(*). Sur le plan économique, la nouvelle initiative de Xi Jinping sert principalement les efforts de la Chine pour transformer et développer son économie et le ralentissement de sa fabrication épuisée et dirigés par l'investissement. Pékin veut ainsi, par les nouvelles routes de la soie, trouver de nouveaux grands projets et de nouveaux marchés.

La stratégie politique des nouvelles routes de la soie est tout d'abord régionale avant d'être internationale. La priorité numéro 1 de la politique étrangère de la Chine est avant tout une Asie-Pacifique.

La Chine est d'autant plus liée à l'idée de la consécration d'une politique de visionnage, qui, à l'ère des nouvelles routes de la soie, mettent la Chine au centre de ses voisins, par affirmation de puissance modératrice.

L'initiative des nouvelles routes de la soie, dans cette perspective de pacification de l'Asie, concoure à la consolidation des zones économiques spécifiques (ZES).

La création de ces multiples ZES à proximité des frontières est réalisée dans l'espoir de stimuler le développement économique du pays tout en s'appuyant sur le dynamisme des pays limitrophes. Dans sa configuration au projet de la route de la soie, ces ZES prennent le nom de `' zone économique de la route de la soie'' (silk road economic belt)24(*)

`' En parallèle à cette diplomatie économique de « bon voisinage », plutôt douce, guidée par des préoccupations principalement économiques, la Chine affirme avec plus de fermeté ses positions et revendications dans la région, et en premier lieu dans les mers de Chine.''25(*)

Sur le plan international ; si l'édification par la Chine de son armement nucléaire, juste après la seconde guerre mondiale, a été le symbole de cette volonté d'autonomie, faisant d'elle un acteur au centre des prises de décisions mondiales ; l'initiative des nouvelles routes de la soie, en ces débuts du XXIe, n'en apparait pas comme une donnée anodine dans le processus de consolidation de la visibilité et de l'affirmation de la puissance chinoise.

Avec une telle initiative, aussi ambitieuse que couteuse, Pékin décide d'affirmer son coté puissance mondiale, qui joue un rôle actif dans l'orientation générale de la politique internationale (politiques économiques, culturelles et un élément crucial à la sauvegarde de la paix mondiale).

Surtout sur le continent africain où, il fait acte de puissance au secours des pays en développement.

Paragraphe II : Les routes de la soie, un élément du soft power chinois

Aujourd'hui dans un monde civilisé comme le nôtre, le temps des conflits armés, où deux puissances se font la guerre acharnée, semble révolu. L'utilisation du `' hard power `', dans un monde qui prône la discussion et le dialogue comme moyens essentiels de résoudre les conflits, ne suffit donc plus pour asseoir sa vision du monde et agir en puissance dominatrice. C'est en ce sens que Joseph S. Nye a parlé d'un autre pouvoir non coercitif mais dont l'effet n'en est pas moins. Il s'agit de ce qu'il a appelé `' le soft power''.

«Aujourd'hui, le plus important ce n'est pas notre armée, mais le fait qu'un million et demi d'étrangers viennent chez nous suivre des études, que des millions d'autres souhaitent voir des films américains et adopter l'american way of life. Ceux sur qui nous exerçons une fascination ne nous feront jamais la guerre, au contraire ceux sur qui nous n'exerçons aucun pouvoir attractif (les islamistes, par exemple) peuvent constituer une menace»26(*). Il part ainsi du constat selon lequel, les Etats-Unis, à travers sa culture et sa manière de vivre, arrive à imposer sa vision du monde à des millions de personnes. Ce néo-impérialisme à l'américaine, constitue une arme destinée à contrecarrer ceux ou celles susceptibles de critiquer ses positions sur les questions internationales.

Ancien secrétaire adjoint des Etats Unis à la Défense, de 1994 à 1995, Joseph S. Nye définit le soft power comme «  la capacité à changer ce que les autres veulent en raison de sa force d'attraction», s'opposant ainsi au hard power qui est « la capacité à changer ce que les autre font »27(*).

Les nouvelles routes de la soie dont le but était la connectivité, se voient endosser un autre rôle, qui est celui de promouvoir la culture chinoise (soft power chinois) par l'implantation des instituts Confucius. Rien que sur le long de la route de la soie, on compte plus de 135 instituts et 130 classes Confucius dans plus de 51 pays et dont le nombre d'apprenant en 2016 atteignait plus de 460 000 personnes, inscrivant une augmentation annuelle de 37,7%.28(*)

Par ce soft power ; Pékin veut promouvoir la culture chinoise, mais aussi et surtout, s'en servir comme un moyen d'une affirmation décomplexée de sa puissance. Rentre ainsi dans le cadre du soft power, selon son néologiste même, trois catégories de pouvoir à savoir : la culture, les valeurs politiques internes et la politique étrangère. 29(*)

Sur le continent africain, l'influence chinoise ne passe pas inaperçue. Avec une cinquantaine d'instituts à son active entre 2012 et 2017, regroupant plus de 38 pays, la culture chinoise prend de plus en plus de marge dans sa configuration en Afrique. La culture constituant la principale source du soft power chinois ; comme le disait Hu Jintao, lors de la XVII conférence du parti communiste chinois (PCC) en 2007, « il en a appelé à un renouveau des initiatives culturelles socialistes, stimulant la créativité culturelle de l'ensemble de la nation et faisant de la culture un élément important du soft power chinois » ; la Chine mise, de ce fait, sur son héritage confucianiste.

L'explosion de ces instituts en Afrique et à travers le monde, depuis leur lancement jusqu'à nos jours, nous donne une idée de la détermination de la Chine à conquérir le monde.

Tableau : Les organisations de promotion de la langue et de la culture à travers le monde 

 
 
 
 
 
 

Nom

Alliance Française

British

Council

Goete

Institut

Instituto Cervantes

Institut conficius

Pays

France

Royaume Unis

Allemagne

Espagne

Chine

Année de création

1883

1934

1951

1991

2004

Nombre d'instituts

133

106

98

44

142

Nombre de classes

813

182

159

87

1592

Nombre d'inscrits

560 000

11 000 000

270 000

185 000

2 100 000

Source : Article `' Sur les routes de l'influence : Forces et faiblesses du soft power chinois'' par Nashidil Rouïa

En ce qui concerne l'Afrique, la Chine prévoit d'ici 2020 la création d'une centaine de ses instituts Confucius.

A part ces instituts comme moteurs primordiaux destinés à véhiculer l'image du pays, on peut également noter, la vielle méthode de propagande par le cinéma. Il s'agit notamment de ce film chinois nommé '' The wandering Earth '' dans lequel, la Chine sauve toute l'humanité d'un effondrement certain.

Un film qui dépasse un simple enjeu de divertissement avec une portée d'affaire nationale. ''C'est un film génial. Je recommande à tout le monde d'aller le voir'' a lancé la porte-parole de la diplomatie chinoise. Selon les médias chinois '' Quand les Américains envoient une expédition trouver un eldorado, comme dans le film "Insterstellar", nous Chinois, nous respectons notre tradition d'attachement à nos origines.'', ''Seuls les Chinois peuvent sauver le monde''30(*).

Dans les années précédentes, la Chine a fait preuve d'une evolution rapide dans le secteur filmique. Elle est aujourd'hui considérée comme le deuxième dans le monde, juste après les Etats Unis.

Section II : L'Europe comme puissance à détrôner 

Le continent africain était depuis jadis sous domination coloniale. Avec les vagues d'indépendances dans les années 60, les Etats africains ont noués une certaine relation avec les anciens colons et qui persiste jusqu'à nos jours. Ainsi, la Chine, afin d e faire sa place dans une telle configuration, s'est lancé dans le jeu des puissances (paragraphe), par l'installation en Afrique du modèle de développement africain (paragraphe II)

Paragraphe I : La Chine et le jeu de puissances

Si les nouvelles routes de la soie ont, réellement quelque chose de moderne aujourd'hui, c'est forcément ce que certains analystes ont nommé ''les routes de la soie spatiales''.

L'accès à l'espace est pour Pékin une volonté primordiale d'affirmation de sa puissance. Sitôt qu'elle le place au centre de ses préoccupations internationales.

Conscient du fait que l'espace constitue un élément dans le processus d'affirmation de sa puissance sur la scène internationale, la Chine a, depuis les années 1960, déclaré ses ambitions spatiales, notamment par ces mots de Mao Zedong adressés à ses concitoyens : «Nous aussi, nous fabriquerons des satellites ! ».

Des mots suivis d'actes, car en 1970, la Chine est le cinquième pays au monde à placer un satellite dans les orbites, et le troisième, en 2003, à envoyer un humain, juste après les Etats-Unis et l'URSS.

Selon Phillipe Coué, l'accès à l'espace est plus qu'un simple acte de conquête. Selon ce dernier dans un entretien accordé au journal ''Le monde'', '' Quand on mène des opérations aussi complexes qu'envoyer des hommes dans l'espace ou une sonde capable d'alunir, on affiche un niveau d'organisation très élevé. Cela prouve la maîtrise d'un ensemble de technologies très sophistiquées, et projette l'image d'un pays très moderne.31(*)''

Le 03 janvier 2019, chose dont on s'attendait moins, la Chine fait son entrée dans l'histoire spatiale, par un alunissage inédit d'un engin sur la face cachée de la Lune. Cet acte a, à notre sens, deux effets politiques. L'un sur la politique interne de l'Etat, servant à démontrer le niveau de puissance atteint par l'Etat et ainsi favoriser la cohésion sociale et la croyance au parti communiste chinois(PCH). L'autre enjeu politique, qui est peut-être le plus intéressent, est de prévenir les autres puissances qu'elles vont devoir faire place à une autre puissance émergente.

Ainsi, Jean-Yves le Gall affirmait dans un article publié sur la Chine en tant que puissance montante, sur l'antenne France Culture, que : '' Pékin a très bien compris que l'espace permet de jouer dans la cour des grands, comme disait le général de Gaulle. Après la terre, la mer et l'air, l'espace est le quatrième élément qu'il faut maîtriser lorsque vous voulez compter sur la scène mondiale. Aujourd'hui, il y a six puissances spatiales : les Etats-Unis, l'Europe, la Chine, l'Inde, la Russie et le Japon... Ce sont ces mêmes pays qui ont un poids très fort au niveau de la diplomatie internationale parce que le spatial permet une palette gigantesque d'applications ; il est donc très important d'être présent dans l'espace ! ''32(*)

Cette politique de conquête de l'espace donne également au pays, l'image d'un Etat moderne avec une forte potentille technologique. Une telle image ne peut que séduire les Etats africains, qui n'en demandent pas moins que l'exportation du modèle de développement d'un tel Etat, avec lequel ils partagent un passé commun.

Selon le forum spatial international ténu le 13 février au Kenya, le développement des pays d'Afrique est lié à une impérative d'exploration spatiale.

Cette dernière, si elle est menée, peut avoir un impact considérable dans plusieurs secteurs de développement du continent. D'abord sur le plan sécuritaire, les services spatiaux peuvent apparaitre comme un outil incontournable dans le processus de sauvegarde de la paix sur le continent, et également un excellent outil dans la protection des ressources naturelles, et un vecteur de nouveaux emplois.

D'après la ministre des affaires kényane de la défense, Mme Raychelle Omamo : '' Grâce à la technologie spatiale, les agriculteurs africains seront en mesure de connaître l'état de leurs sols et même de savoir ce qu'il faut faire pour obtenir de meilleurs rendements''33(*).

La chine s'en donne à coeur joie, car tous ces programmes explorateurs, tout comme la zone de libre échange commercial, sont réalisés en configuration à l'initiative '' One belt, one road'' du président Xi, considérés comme les deux piliers du développement socio-économique du continent.

Ainsi ce coté, tout aussi audacieux des nouvelles routes de la route soie que ses autres parties, ne peut trouver une configuration que dans le cadre de l'installation du modèle de développement Chinois sur le continent africain.

Paragraphe II : L'installation du modèle de développement chinois en Afrique

Fidèle à l'esprit des anciennes routes de la soie, la nouvelle a avant tout pour objectif la connectivité des marchés et ainsi faciliter leur accès. Avec l'ultra-mondialisation, cette connectivité est idéalisée en d'autres termes notamment : les zones économiques spécifiques, les zones de libre échange commercial.

Si dans la région d'Asie, l'initiative des nouvelles routes de la soie est facilitée par la zone économique spécifique, en Afrique, l'initiative peut être facilitée et peut bien réaliser ses objectifs par sa combinaison à une zone de libre échange continental, c'est ce qui avait été proposé lors du dernier sommet de l'OUA à Kigali, au Rwanda,

Selon le préambule portant création de la zone de libre échange continental, elle aura pour souci majeur de définir : '' la nécessité de créer un marché élargi et sécurisé pour les marchandises et les services des États parties grâce à une infrastructure adéquate et à la réduction ou à l'élimination progressive des barrières tarifaires et à l'élimination des barrières non tarifaires au commerce et à l'investissement [...]de la nécessité d'établir des règles claires, transparentes, prévisibles et mutuellement avantageuses pour régir le commerce des marchandises et des services, la politique de concurrence, l'investissement et la propriété intellectuelle entre les États parties, en résolvant les problèmes posés par les régimes commerciaux multiples et qui se chevauchent afin d'assurer la cohérence des politiques, notamment dans les relations avec les parties tierces''34(*).

Cette ZLEC va ainsi fluidifier les échanges commerciaux au sein de l'Union et devenir également une pesanteur dans le développement infrastructurel du continent. Disposant presque des mêmes buts et les mêmes objectifs de la vision que Pékin a, de sa nouvelle initiative des routes de la soie en Afrique, le président kényan, Uhuru Kenyatta a déclaré sa volonté de combiner cet accord de libre échange au projet chinois des routes de la soie en Afrique.

L'installation d'une plus grande intégration commerciale et des avantages qui en découleront, sont aujourd'hui, selon cet accord, la clé du développement socio-économique du continent.

Aussi, selon l'institut Montaigne, la Chine promeut par exemple son concept de zones économiques spéciales (ZES) à travers l'Afrique pour attirer les investisseurs, et a ainsi suscité l'intérêt de nombreux gouvernements, comme ceux de l'Ethiopie (parc industriel d'Awasa) et du Kenya (Uasin Gishu)35(*)

Une telle volonté d'intégration est conditionnée à la mise en place d'un programme de développement des infrastructures et la diversification économique du continent.

Afin d'alléger les dépenses qui seront allouées à la construction de ces infrastructures (chemin de fer, services portiers,...), sa combinaison au projet chinois des nouvelles routes de la soie peut paraitre comme une opportunité financière, et aussi peut faciliter une mise en oeuvre sans délai de ces différents plans.

La liaison de l'initiative des nouvelles routes de la soie de Pékin à l'accord de création d'une zone de libre échange continental, octroi en la chine un rôle actif dans le développement socio-économique du continent.

Ce modèle de développement a contribué au développement domestique de l'empire du Milieu. Un modèle dont il se vante d'ailleurs.

Chapitre III : Les enjeux et risques des nouvelles routes de la soie pour l'Afrique

La mythique route de la soie reliait plusieurs villes à caravane de chameaux. Les nouvelles routes suivent le même enchainement avec un développement des moyens utilisés. Les caravanes de chameaux ont, en effet, été remplacées par les moyens de transports modernes, qui nécessitent des infrastructures préconçus (Section I). Certes, un avantage pour le continent africain qui manque d'infrastructures pour mieux exploiter son potentiel, mais qui met au sommet des inquiétudes les risques encourus par le continent (Section II).

Section I : Les avantages pour l'Afrique

L'initiative chinoise des nouvelles routes de la soie est l'un des atouts primordiaux au développement infrastructurel dont le continent a besoin (paragraphe I), mais également sur le plan économique avec des emprunts à des taux réduits et honorés de toutes conditions politiques (paragraphe II).

Paragraphe I : le développement infrastructurel

Pour une économique stable et dynamique, l'infrastructure joue un grand rôle, surtout en ce qui concerne les moyens d'accès faciles aux marchés étrangers. En ce qui concerne l'Afrique, la Chine, dans le cadre des nouvelles routes de la soie, y joue un rôle considérable.

En tant que premier partenaire commercial du continent (soit 170 milliards de dollars en volume des échanges commerciaux en 2017)36(*), les moyens établis par Pékin dans le processus de la facilitation de son accès au continent, ont un impact considérable sur les économiques africaines.

Le continent africain apparait aujourd'hui comme la partie du globe affichant un degré de croissance, en matière d'urbanisation, supérieur à la moyenne dans les autres régions. En effet, la Chine se trouve à l'origine d'innombrables projets urbanistiques par le biais de ses nouvelles routes de la soie.

L'infrastructure étant la partie la plus concrète et la plus visible des nouvelles routes de la soie, Pékin apparait comme un acteur incontournable pour une urbanisation rapide du continent. Elle a, en effet, été à l'origine de constructions majeurs, presque dans tous les domaines urbanistique.

En matière de transport, la chine a financé les systèmes ferroviaires de plus de cinq Etats : Kenya, Ethiopie, Angola,  Djibouti,  et Nigeria. Le projet Kényan du chemin de fer Mombassa-Nairobi a été financé par la Chine, à un coût estimé à plus de 3, 8 milliards de dollars pour un degré de participation de 90% de financements chinois37(*).C'est le plus grand projet d'infrastructure du Kenya depuis l'indépendance en 1963. Selon le président Kényan, lors du discours d'inauguration, cette route ''transformera le Kenya en un pays industrialisé, prospère et à revenu intermédiaire''.

C'est le cas également des trains éthiopiens, également financés par l'aide de la chine. Il s'agit du train de transit léger d'Addis-Abeba, et le chemin de fer Ethiopie-Djibouti. La liste est non exhaustive dans ce domaine (les chemins de fer Lobito-Luau en Angola et Abuja-Kaduna au Nigéria...)

Outre le domaine des transports, la Chine est, également, engagée dans la construction des structures et des locaux. Le siège actuel de l'union africaine à Addis-Abeba rentre dans ce cadre de financement. Une structure financée à 100% par la Chine par le biais de ses banques.

On peut également citer dans ce cadre, des travaux à l'échelle d'un seul pays, comme ce fut le cas des projets comme : la construction du nouveau parlement Zimbabwéen, la nouvelle cité égyptienne, la cimenterie gambienne avec un coût estimé à plus de 500 millions de dollars, la zone spéciale économique du Congo...

Après ces nombreuses actions, la Chine s'est engagée, en mars 2018, à la construction du nouveau parlement de la CEDEAO à Abuja, estimé à plus de 31, 6 millions de dollars38(*)

Tableau 1 : Exemples de projets d'infrastructures à grande échelle financés par la Chine en Afrique

Source : Mail and Guardian Africa, 2015, tiré de l'article '' l'Afrique et l'initiative chinoise  « one belt, one road » : pourquoi maintenant et quel avenir ?

La Chine occupe ainsi une place de premier ordre dans le développement infrastructurel du continent. Elle participe, d'une manière active, aux efforts entrepris par le peuple africain en ce sens. A d'autres égards, elle contribue par l'apport des prêts à des conditions très favorables.

Paragraphe II : sur le plan économique

La venue de la Chine sur la scène internationale a été constatée en grande partie par le potentiel économique dont elle témoignait, surtout en Afrique. Avec l'initiative des nouvelles routes de la soie, la Chine est devenue un acteur plus dynamique dans la vie économique africaine. Les Chiffres des dernières années témoignent de cette implication active de l'empire du milieu au développement de l'économie du continent.

Sur le plan commercial, la Chine demeure depuis neuf années consécutives, le premier partenaire commercial du continent. Les importations concernent notamment le domaine minier, le pétrole et l'agroalimentaire. A l'opposé, les exportations concernent les biens d'équipement, de consommation et les biens intermédiaires. Les nouvelles routes de la soie sont un levier dans ces échanges Sud-Sud.

Ces échanges entrent dans le cadre de ce qu'on appelle le système '' Angola mode''. C'est un procédé par lequel, la Chine participe activement à la croissance économique du continent (par la construction d'infrastructures, de prêts avantageux...) en contrepartie de l'autorisation d'exploiter les ressources naturelles du continent. Ce système a conduis à une diversification des acteurs économiques sur le continent. Un résultat de cette diversification est les prêts accordés par l'Exim Bank ou la Banque chinoise de développement.

Ainsi, avec cette nouvelle initiative, la Chine veut enterrer l'idée déjà conçue de l'Afrique, notamment par le remplacement de l'expression '' aide au développement'' par le terme '' co-développement''. Un modèle apprécié par les dirigeants du continent, qui dirigent de plus en plus vers l'empire du milieu comme partenaire commercial et économique.

Selon la tribune Afrique, les échanges commerciaux entre Pékin et l'Afrique devront atteindre les 400 milliards de dollars d'ici 2020. Un chiffre qui marque la présence chinoise sur les marchés africains.39(*)

La Chine, à part le domaine commercial, est engagée dans presque tous les secteurs de développement du continent. Ainsi dans le domaine de l'investissement, les capitaux chinois sont aujourd'hui plus actifs sur le continent.

Avec les nouvelles routes de la soie, les prêts chinois accordés aux gouvernements africains ont explosé, jusqu'à ce que certains chercheurs parlent d'une dépendance totale du continent aux prêts que lui accorde le géant asiatique. Ainsi avec des taux de prêts avantageux, certains Etats se trouvent aujourd'hui surendettés, par les prêts chinois.

Tableau : Les prêts chinois aux pays africains (entre 2000 et 2017)

Source : China-Africa research initiative

La Chine dans ses relations avec l'Afrique cultive, également une politique dite de '' non ingérence dans les affaires internes des Etats''. Une pratique pour se différencier des occidentaux, qui agissent sur les choix politiques lorsqu'il s'agit d'une coopération économique avec le continent.

Une telle vision a été affirmée par le ministre chinois des affaires étrangères Wang Yi, lors de sa conférence de presse clôturant sa visite officielle sur le continent, juste avant le sommet de l'Union africaine de 2018. Il a déclaré que « Le financement de la Chine répond aux exigences de l'Afrique en matière de son propre développement. Tout pays a un énorme besoin de capitaux dans la phase primaire de son décollage économique et de son industrialisation, et l'Afrique ne fait pas exception. Tout comme les pays africains, la Chine a gardé le souvenir amer d'un passé où, sous le contrôle d'intérêts étrangers, elle était injustement traitée, voire exploitée et opprimée Par conséquent, lorsqu'elle apportera son aide à l'Afrique et s'engagera dans une coopération avec elle, la Chine ne répétera pas ce que les pays occidentaux ont fait et n'imposera jamais ses propres vues aux autres »40(*)

Une idéologie que les chefs d'Etats africains ont adhérée, voulant plus de libertés en matière de politiques internes de leur Etat. L'idée de Pékin, d'une Afrique indépendante et souveraine, affiche une originalité qui était méconnue dans sa relation avec les occidentaux.

Ainsi selon Alain Antil, '' le discours Sud-Sud et anti-impérialiste de Pékin correspondait aux attentes des chefs d'Etats africains, parfois irrités des leçons continuellement données par les occidentaux.''41(*)

Des propos qui, certes, réconfortent les dirigeants africains, mais qui n'excluent en rien les risques encourus par le continent de cette nouvelle initiative chinoise des routes de la soie.

Section II : Les risques de l'initiative chinoise pour le continent africain

Les nombreux avantages des nouvelles routes de la soie, accompagnés de discours plaisants, occultent ses risques pour le continent africain. Les effets de l'initiative de Pékin des nouvelles routes de la soie ne se sont pas fait attendre.

En effet, cette nouvelle initiative chinoise a soulevé la question d'une dépendance économique du continent (paragraphe I) à ces généreuses aides du bienfaiteur chinois. Une question suivie d'une deuxième, avec un lien particulièrement étroit, qui est celle du slogan chinois '' gagnant-gagnant'' dans ses relations avec le continent (paragraphe II).

Paragraphe I : La question de la dépendance économique du continent

L'originalité de la nouvelle initiative chinoise réside en une collaboration réciproque, qui définit la participation de tous les acteurs. Elle est réalisée dans un cadre de coopération majeure, qui oriente les principales actions de tous les Etats et dans un esprit '' gagnant-gagnant''.

En Afrique, le projet est d'autant plus ancré dans l'économie du continent, qu'on parle d'un système. L'Afrique est un continent qui vit en grande partie grâce à son sous sol. Ce qui signifie, que son économie est largement basée sur les exportations en matières premières avec la Chine.

Cet aspect de la croissance économique de l'Afrique est intégré dans le cadre commercial entre la Chine et l'Afrique dans la nouvelle initiative.

Les nouvelles routes de la soie occupent une place considérable dans la croissance de l'économie africaine. C'est tout l'enjeu de la dépendance économique du continent à une économie étrangère.

Avec une diversification de l'activité économique chinoise sur le continent, Pékin est aujourd'hui, le partenaire idéal dans le développement du continent. Cependant, nombreux sont ces pays africains qui font états de surendettement. A un tel point que la Chine est aujourd'hui parmi les puissants créanciers du continent, pour ne par dire le premier.

Un phénomène qui s'explique par les prêts à des taux beaucoup plus avantageux à ces Etats, en contrepartie de faveurs politico-économiques. Des prêts, certes inscrits dans l'esprit d'une bonne volonté, mais dont les dessous cachent un enjeu bien plus géopolitique.

Ces prêts aux gouvernements africains sont de plus en plus une source d'inquiétude d'un surendettement alerté par le fond monétaire international. L'exemple de la Djibouti, nous parait le plus éloquent dans ce sens.

En seulement deux ans, ce pays stratégique dans la politique africaine de la Chine, placé ainsi au centre de l'initiative des nouvelles routes de la soie, a vu sa dette publique grimpée de 50 % à 85 % du PIB42(*).

Pour aller plus loin dans ce sens, selon un article publié sur Chine magazine, le géant asiatique détient aujourd'hui 55% de la dette extérieure du Kenya et 70 % de la dette publique bilatérale du Cameroun. En Angola, chacun des 28 millions d'habitants doit 745 dollars à la Chine. 43(*)

Ce constat soulève la question de la garantie de ces dettes astronomiques par les bailleurs de fond, notamment le Fond Monétaire International (FMI), la Banque mondiale et la Banque de développement africain.

Certains chefs d'Etats africains ont voulu rassurer l'opinion publique, notamment le président sénégalais Macki Sall, qui a déclaré : ''  Tout ce que nous faisons avec la Chine - j'insiste là-dessus - est parfaitement maîtrisé, y compris le volet financier, le volet de la dette''.44(*)

Des affirmations difficiles à digérer à un moment où le prix des matières premières connaît une chute sur le marché. Sachant bien que, la transaction de ces prestations chinoises, sont en contrepartie basées sur l'exportation des matières premières.

Ainsi selon Assouan Philippe Djemis, analyste en stratégie et en développement pour le cabinet ivoirien PKD Conseil à Shanghai : ''Quand la Chine réduit sa consommation de produits dérivés, cela a un impact direct sur les économies des pays du continent. Certains Etats sont déjà fragilisés par la chute des cours du pétrole, du cuivre et du manganèse. Ils payent très cher leur dépendance à la Chine''.

Il ajouta que '' la volatilité des prix des matières premières africaines a un impact important sur les finances publiques de ces Etats. Ces pays n'ont aucune influence sur la détermination des cours sur les marchés internationaux. Cela n'est donc pas une situation conjoncturelle, spécifique à la relation Chine-Afrique, mais un problème structurel. L'Afrique doit restructurer son économie.''45(*).

Ainsi l'adage selon lequel '' Quand la Chine éternue, l'Afrique s'enrhume'' fait état de plus de réalité que d'ironie.

Dans cet état d'étranglement des pays, beaucoup d'analystes, notamment occidentaux, parlent d'un néo impérialisme chinois.

Lorsque la colonne vertébrale de tout un continent, se trouve adossée à la situation économique d'un pays, l'influence dans le choix politique apparait comme une évidence dont on ne peut soustraire.

Avec l'instrumentalisation d'une relation forte et asymétrique, Pékin renforce son influence sur le continent. Une instrumentalisation qui nous pousse, à nous poser la question sur la véracité du slogan '' gagnant-gagnant'' dans la coopération sino-africaine dans le cadre des nouvelles routes de la soie.

Paragraphe II : Les limites de la coopération `'gagnant-gagnant''

Les relations sino-africaines sont animées, depuis la naissance par un mot d'ordre. C'est le terme de ''coopération gagnant-gagnant'' qui est aujourd'hui placé au centre de l'initiative des nouvelles routes de la soie. Pékin a placé cette nouvelle initiative sous le signe du partage et du gagnant-gagnant.

Mais à voir plus près, le terme gagnant-gagnant semble avoir une ambigüité dans la nouvelle initiative de Pékin en Afrique.

Avant l'Afrique, l'exemple le plus éloquent dans ce sens correspond à l'affaire du port de Sri Lanka. L'influence chinoise sur ce pays s'exprime en un mot `' les dettes''.

Cette petite île de 22 millions d'habitant, au bord de l'océan indien se trouve aujourd'hui engouffrée de dettes chinoises. Une situation dont la Chine semble trouver la solution. Notamment par la saisie du port qui a été à l'origine de l'emprunt et ce, pour une durée d'un siècle moins un an.

Mais revenons un peu sur les détails de l'affaire. Le Sri Lanka en 2007, sous le régime Mahinda Rajapaksa, sollicitait les aides chinoises. Bien que prévenue de la non rentabilité du projet, la Chine se lance quand même par débloquer en 2010 un crédit de 307 millions de dollars. Mais avec une condition, généralement connue de la part de la Chine, qui était que les travaux puissent être confiés à un organisme chinois, plus précisément à la China harbor.

Selon New York Times qui a eu à mener l'investigation, `'Bien que les responsables et analystes chinois aient insisté sur le fait que l'intérêt de la Chine pour le port de Hambantota est purement commercial, les responsables sri-lankais ont déclaré que, dès le début, les renseignements et les possibilités stratégiques de l'emplacement du port faisaient partie des négociations.''

Au fils des ans, les dettes s'accumulent et vont jusqu'à 1 milliard de dollars durant l'année 2015 avec une augmentation des taux d'intérêts supérieurs aux précédents. Dépassé de la situation, le gouvernement passe aux élections anticipées. Au cours de la campagne électorale, la Chine passe au financement actif du candidat Rajapaksa.

Selon le New York Times ''Dix jours avant l'ouverture des bureaux de scrutin, environ 3,7 millions de dollars ont été distribués en chèques, soit 678 000 $ pour imprimer des t-shirts de campagne et d'autres documents promotionnels et 297 000 $ pour acheter des cadeaux aux sympathisants, y compris des saris féminins. Un autre montant de 38 000 a été versé à un moine populaire qui appuyait la candidature électorale de M. Rajapaksa, tandis que deux chèques totalisant 1,7 million de dollars ont été livrés par les bénévoles à Temple Trees, sa résidence officielle.''

Une fois le nouveau gouvernement institué, les négociations sont vite entreprises au sujet du port Hambantota. Et ce n'est quand décembre 2017 que le nouveau gouvernement cède le port aux Chinois pour quatre-vingt-dix-neuf ans, avec 6?000 hectares de terrains autour.46(*)

Aujourd'hui l'histoire Sri lankaise des nouvelles routes de la soie met en doute la politique Chinoise du gagnant-gagnant.

La situation Sri lankaise s'articule bien avec la voie que l'Afrique a entrepris dans le cadre des nouvelles routes de la soie. Avec des prêts de plus en plus élevés, les Etats africains tombent dans les fossés creusés par la Chine.

Comme le disait John Adam, 2e président des Etats-Unis d'Amérique, '' Il y a deux manières de conquérir et asservir une nation. L'une est par l'épée. L'autre est par la dette''47(*). A voir la politique économique de la Chine sur le continent africain à travers les nouvelles routes de la soie, on se rendra bien compte de la position choisie par le géant asiatique dans sa conquête et son asservissement du continent. On n'abordera pas ici ; car elle a été déjà étudiée au niveau de la première partie consacrée à cette section, la dette comme un instrument de domination politique.

D'un autre point de vue, le slogan gagnant-gagnant est fortement remis en cause par le fait d'une exploitation abusive des matières premières africaines et l'implication de certains ressortissants chinois à la criminalisation économique du continent.

Nombreux sont ces africains qui, de plus en plus se plaignent de cette nouvelle initiative. Des inquiétudes si l'on peut dire fondées sur la perception sociale de la présence chinoise en Afrique, consolidée par l'extraordinaire intégration commerciale du continent dans ces nouvelles routes de la soie.

Sur le continent africain, les produits chinois font état d'une vague de critique. Certes moins chère, les fabrications '' made in China'' sont généralement considérées comme des produits de très mauvaise qualité. Surtout des produits à durée de vie très limitée. Ces produits représentent une problématique majeure pour l'environnement. Avec une société appelée à consommer le plus possible, l'impact écologique ne tardera pas à se faire sentir.

Beaucoup d'autres critiques analogues sévies l'initiative de Pékin en Afrique, qui sont entre autres : Pékin est en Afrique pour uniquement assouvir son désir de puissance, trouver un marché pour écouler ses produits sans se préoccuper du consommateur...

Conclusion

En restant à distance des discours de jeu de puissance, les nouvelles routes de la soie d'une part, représentent de réelles opportunités de développement pour l'Afrique et un enjeu géostratégique pour la Chine et d'autre part elles ne sont pas sans risque pour l'avenir politique, économique et social du continent africain.

Pour l'Afrique, cette nouvelle initiative chinoise donne aux gouvernements africains une opportunité de refaire l'histoire du continent. Elle offre au continent la possibilité d'afficher son potentiel dans le cadre d'une coopération où toutes les parties défendent leurs intérêts. En effet, les nouvelles routes de la soie permettent d'afficher la crédibilité des signatures africaines, ce qui dans une large mesure permettra au continent de se vêtir d'un autre bandeau différent de celle qu'il portait avant.

L'initiative des nouvelles routes de la soie change l'image perçue du continent, comme nous l'avons affirmé auparavant, de l'aide au développement au Co-développement.

D'une part, l'initiative chinoise avec ses nombreuses infrastructures, participe dans une large mesure au développement infrastructurel du continent. Avec des exemples développés précédemment, la liste est non-exhaustive. Toutes ces structures donnent un coup de plus au long chemin d'infra structuration entrepris par le continent.

Egalement, cette initiative fait de l'Afrique, en matière commerciale, une zone convoitée avec l'explosion démographique qui est la sienne. Qu'il s'agisse de l'Europe comme des Etats unis d'Amérique, la Chine avec sa nouvelle initiative apparait comme un concurrent à redouter. Ce qui rend les activités économiques du continent plus actives tant sur le plan commercial que sur le plan des investissements directs étrangers.

Quant à la Chine, les nouvelles routes de la soie sont avant tout une question d'intérêt (économique et géopolitique). Les marchés africains sont un excellent atout pour l'Empire du milieu qui est toujours à la recherche de nouvelles places pour écouler ses produits et pouvoir répondre aux attentes de sa population.

Ainsi, depuis le début de cette décennie, les produits chinois sont de plus en plus exportés en destination du continent africain. Les infrastructures des nouvelles routes de la soie sont un moyen pour faciliter cet accès aux marchés africains. Un marché qui ne cesse d'augmenter.

Sur le plan géopolitique, l'initiative des nouvelles routes de la soie en Afrique est, pour Pékin, plus qu'un simple élément économique dont l'objet serait d'assurer une coopération économique `'gagnant-gagnant''. Il s'agit d'en faire un label chinois à travers le monde.

Avec cette nouvelle initiative, la Chine dévient un acteur actif dans le processus de développement entrepris par le continent. Chose qui fait d'elle, le point central de toutes les discussions relatives au continent.

D'autre part, il ne faut pas oublier que cette nouvelle initiative met en relief les questions relatives à la dépendance économique du continent, l'influence sur la politique interne qui en découle et surtout celle relative à une sorte de néo-colonialisme que Pékin ne montre pas officiellement mais plutôt constaté dans les faits.

Puisqu'il n'existe pas d'actions charitables dans les Relations Internationales, comme le disait De Gaulle ''Les Etats n'ont pas d'amis, ils n'ont que des intérêts''48(*), comment expliquer l'intérêt particulièrement accordé par la Chine à l'Afrique jusqu'à la placer au centre de Belt and Road Initiave ? Comment se réalisera ce partage d'intérêt sur la base du `'gagnant-gagnant'' ?

Des questions qui restent suspendues, et qui mériteraient une réponse pour mieux appréhender cette nouvelle étape dans la coopération sino-africaine.

Bibliographie

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SAICH (Alain), la pensée du jour, Mediapart.fr, 10 novembre 2017

Table des matières

Introduction 7

Chapitre I : L'enjeu idéologique de la route de la soie 12

Section I : Situation historique 12

Paragraphe I : La naissance de la route de la soie 13

Paragraphe II : L'évolution des routes de la soie 16

Section II : L'objet des nouvelles routes de la soie 18

Paragraphe I : Les éléments de la nouvelle route de la soie 18

Paragraphe II : les grands piliers des nouvelles routes de la soie 21

Chapitre II : La chine et l'esprit de domination 25

Section I : L'implication d'une vision géopolitique 25

Paragraphe I : Une affirmation de la puissance asiatique 25

Paragraphe II : Les routes de la soie, un élément du soft power chinois 27

Section II : L'Europe comme puissance à détrôner 30

Paragraphe I : La Chine et le jeu de puissances 30

Paragraphe II : L'installation du modèle de développement chinois en Afrique 33

Chapitre III : Les enjeux et risques des nouvelles routes de la soie pour l'Afrique 35

Section I : Les avantages pour l'Afrique 35

Paragraphe I : le développement infrastructurel 35

Paragraphe II : sur le plan économique 38

Section II : Les risques de l'initiative chinoise pour le continent africain 41

Paragraphe I : La question de la dépendance économique du continent 41

Paragraphe II : Les limites de la coopération `'gagnant-gagnant'' 44

Conclusion 47

Bibliographie 49

Table des matières 52

* 1 Integral study of the silk roads : roads of dialogue, UNESCO, etude publiée en 2008

* 2 M. De Grandi, Nouvelles routes de la soie : le vrai plan de Xi Jinping, lesechos.fr, article du 6 février 2018

* 3 World population prospects 2017, United Nations

* 4 E. Hache, Belt and road initiative: une lecture économique, IRIS France, tribune du 28 Novembre 2017

* 5 Cette phrase aurait été prononcée par Napoléon en 1816 à Saint Hélène, après la lecture du livre de Lord Macartney, un ambassadeur de la Grande Bretagne. CONSEIL INTERNATIONAL POUR L'AMITIE ET LA SOLIDARITE AVEC LE PEUPLE SOVIETIQUE vol. 08 juillet-aout 2010

La prophétie a été empruntée par Alain Peyrefitte comme titre de son essai paru à l'édition Fayard en 1973 en France.

* 6 Géant, non seulement en matière de superficie dont 9 596 961 kilomètre carré selon les chiffres officiels de l'ONU et surtout démographique, car selon les derniers statistiques le pays compterait plus d' 1,4 milliard d'habitant, faisant de lui le pays le plus peuplé au monde.

* 7 J. ESCARRA, La Chine et le droit international, Edité par A. PEDONE, Paris 1931, p2

* 8 Première confédération de pasteurs nomades connue en Asie orientale, qui apparaît sur le territoire de l'actuelle Mongolie comme une puissance redoutable à la fin du ~ IIIe siècle, alors que l'Empire chinois est en voie de création. Encyclopédie universalis France.

* 9 Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle tome quatorzième, 1875, « SÈRES », p. 586.

* 10 History.com, silk road 03 Novembre 2010

* 11 TAKLAMAN est un désert inhospitalier d'Asie Centrale dont la grande majorité de la surface se trouve dans la région autonome ouïgoure du Xingiang en République Populaire de la Chine. Du dictionnaire sensagent.le parisien.fr

* 12 Se rapporter au discours donné par Xi Jinping lors de la conférence d'Astana, capitale de Kazakhstan, en 2013

* 13 D. Watkins, k.k Rebecca Lai et K. Bradsher, The world, built by China, New York Time, 18 novembre 2018

* 14 A. Ekman, Chine : une nouvelle diplomatie, Revue politique étrangère, Automne 2014

* 15M. Duchâtel, Les nouvelles routes de la soie : enjeux maritimes, Fondation Res-Publica, 26 Septembre 2018

* 16 State Oceanic Administration, rapport publié en 2016

* 17 Les nouvelles routes de la soie, Grades-ecoles.studyrama.com, 27 mai 2018

* 18 Pour la France, les nouvelles routes de la soie : simple label économique ou nouvel ordre mondial ? Rapport d'information de M. Pascal ALLIZARD, Mme Gisèle JOURDA, MM. Édouard COURTIAL et Jean-Noël GUÉRINI, fait au nom de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées n° 520 (2017-2018) - 30 mai 2018, publié sur le site officiel du sénat français.

* 19 Z. Lin, Les nouvelles routes de la soie pour le bénéfice partagé et le développement » publié sur le site french.china.org.cn, 25 mai 2017

* 20 Ibis

* 21 F. Lassere et E. Mottet, La belt and road initiative : quelle géopolitique ?, volume 4, numéro 3, Regard géopolitique, bulletin du conseil québécois d'études géopolitiques, Automne 2018, p.3

* 22 Pour la France, les nouvelles routes de la soie : simple label économique ou nouvel ordre mondial ? Rapport d'information de M. Pascal ALLIZARD, Mme Gisèle JOURDA, MM. Édouard COURTIAL et Jean-Noël GUÉRINI, fait au nom de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées n° 520 (2017-2018) - 30 mai 2018, publié sur le site officiel du sénat français.

* 23 N. Rolland, China's Eurasian Century ? Political and Strategic implications of the belt and road Initiative ( Washington, DC: The national Bureau of asian Research, 2017)

* 24 A. Ekman, Chine : Une nouvelle diplomatie ? Revue politique étrangère Automne 2014, Ifri, p. 15

* 25 Ibis, p12

* 26 Du lexique `' Centre de ressources et d'information sur l'intelligence économique et stratégique'', Par Joseph.S Nye

* 27 Cf., Nye dans Wang & Lu, 2008, p. 425

* 28N. Rouïa, Sur les routes de l'influence : forces et faiblesses du soft power chinois, article du site Géoconfluence, 14 septembre 2018

* 29 Cf., B. Courmon, la revue d'études comparatives Est-Ouest, LE SOFT POWER CHINOIS : ENTRE STRATÉGIE D'INFLUENCE ET AFFIRMATION DE PUISSANCE, Numéro 43, 2012

* 30A. Franco, Quand la Chine se met, elle aussi, à sauver le monde au cinéma, RTS culture,24 février 2019

* 31   M. Tellier, La Chine démontre sa puissance spatiale en se posant sur la face cachée de la Lune, franceculture.fr, 27 septembre 2018

* 32 Ibis

* 33 Cf., `' exploration spatiale et la route de la soie, moteurs de développement de l'Afrique'' publié sur le site solidaritéetprogrès.fr

* 34 ACCORD PORTANT CRÉATION DE LA ZONE DE LIBRE-ÉCHANGE CONTINENTALE AFRICAINE, signé à Kigali le 21 mars 2018.

* 35 Afrique-Chine, partenariat gagnant-gagnant ? Trois questions à Philippe Le core, institut Montaigne, publié le 12 septembre 2018

* 36 La Chine reste le premier partenaire commercial de l'Afrique, Chine-magazine.com, 31 août 2018

* 37S. Ruibo, Le Kenya inaugure officiellement son chemin de fer à écartement normal, www.Xinhuanet.com, 31 mai 2017

* 38 G. Tubel, 10 massive projects the Chinese are funding in Africa - including railways and a brand-new city, business insider, 25 September 2018,

* 39 Chine-Afrique, forte progression des échanges au 1er-semestre-2017, publié sur le site Afrique.latribune.fr, 04 aout 2017

* 40 Cf., `' Les nouvelles routes de la soie gagnent le moyen orient et l'Afrique'' Bulletin du comité pour la République du Canada, mars 2018.

* 41 A. Anitil, La nouvelle Afrique, magazine questions internationales, Chapitre : La stratégie africaine de la Chine : des succès et des doutes, p. 93, publié au cours du 2e semestre 2018

* 42 C. Le Bech, La chine, créancier du continent africain, Franceinfo Afrique, publié le 06 septembre 2018

* 43 La Chine, créancier généreux mais indélicat de l'Afrique, Chine-magazine.com, publié le 26 juin 2018

* 44 Afrique-Chine : le plaidoyer anti-dette de Macky Sall, lepoint.fr, 05 septembre 2018

* 45 Cf., `'L'Afrique risque de payer cher sa dépendance à la Chine'', LeMonde.fr, publié le 01 décembre 2015

* 46 M. Abi Habib `'How China got Sri Lanka to Caugh up a port'', The New York Times, 25 juin 2018

* 47 A. Saiche, la pensée du jour, Mediapart.fr, publié le 10 novembre 2017

* 48 Cf., N. Andersson, Les Etats n'ont pas d'amis, ils n'ont que des intérêts, Médiapart, 13 juillet 2015






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