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Cacaoculture en Côte d'Ivoire.

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par Marcel Banny
Felix Houphouet Boigny Abidjan/Cocody - Licence 3 2014
  

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I

REMERCIEMENTS

Ce mémoire présenté ci-joint a été initié dans le cadre d'une initiation à la recherche scientifique afin de nous donner les armes nécessaires pour mieux affronter le futur.

Ces quelques lignes vont me permettre de remercier les responsables et personnes qui ont contribué de près ou de loin pour la réalisation de ce projet soit au niveau scientifique mais aussi personnel, et sans qui, mon travail n'aurait pu aboutir.

Je tiens d'abord à remercier le Doyen de la l'UFR des Sciences de la Terre et des Ressources Minières, le Professeur BOFFOUE  et Le vice Doyen Professeur DJAGOUA, qu'ils trouvent ici l'expression de ma profonde gratitude.

J'adresse ma profonde gratitude et mes remerciements au Docteur BONGOUA-DEVISME AFFI JEANNE qui a dirigé ce travail, ça sera pas suffisant pour lui exprimer toute ma grande reconnaissance pour la confiance, surtout sa grande patience, son grand soutien et sa disponibilité qu'elle m'a accordée pour faire avancer ce travail, soit au niveau scientifique ou matériel, ainsi que son encouragement pour ma personne. Elle fait preuve à la fois d'une gentillesse, et d'un esprit responsable, critique et rigoureux qui malgré ses énormes occupations a pu trouver un peu de son temps à me consacrer.

J'adresse également mes profonds remerciements à mes amis qui m'ont apporté soutien durant tout ce projet.

LISTES DES FIGURES ET TABLEAUX

Liste des figures

Figure 1 : Pépinière de cacaoyer ........................................................................4

Figure 2 : Zone deculture du cacaoyer en Côte Ivoire................................................5

Figure 3 : Répartition des pluies décadaires à Divo ...................................................9

Figure 4 : Répartition des pluies décadaires à Gagnoa................................................9

Liste des tableaux 

Tableau 1 : Indices de pluviométrie dans le département de Divo et de Gagnoa ...............8

Tableau 2 : Fréquence (%) d'apparition de contrainte morpho-pédologique à la replantation cacaoyère..................................................................................................10

ABREVIATIONS

FAO : Organisation Mondiale de l'Alimentation des Nations Unies

ANADER : Agence Nationale d'Appui au Développement Rural

CNRA : Centre National de Recherche Agronomique

FIRCA : Fonds interprofessionnel pour la recherche et le conseil agricoles

RESUME

En côte d'ivoire, la survie des jeunes cacaoyers pendant la phase de replantation dépend de leur alimentation hydrique et des caractéristiques morpho-pédologiques du sol. L'objectif de ce travail a été de mettre en évidence l'impact des conditions climatiques et des contraintes morpho-pédologiques sur la cacaoculture. Par ailleurs, l'étude effectuée dans la zone cacaoyère ivoirienne a permis de mettre en exergue un déficit pluviométrique important en corrélation avec les contraintes morpho-pédologiques. Il ressortque les sols morphologiquement favorables aux cacaoyers sont ceux situés sur les mi-versants et les bas versants et les sols de sommets et de haut-versants ne le sont pas. Il serait intéressant de s'interroger quant à la possibilité de l'utilisation de ces deux dernières positions topographiques pour d'autres types de cultures.

Mots clés : Côte d'Ivoire ; replantation ; cacaoyer ; déficit pluviométrique ; morpho-pédologie.

TABLE DES MATIERES

Remerciements...............................................................................................i

Listes de figure et tableaux............................................................................ii

Liste des abréviations..................................................................................iii

Résumé...................................................................................................iv

I- INTRODUCTION GENERALE..................................................................1

Première partie : Etats des connaissances et Matériels et Méthodes

II - GENERALITES ..................................................................................2

II- 1 Techniques de réhabilitation des vergers....................................................2

II -2 Techniques de replantation des vergers......................................................2

II-2-1 Techniques de création de parcelles par semis direct.....................................3

II-2-2 Techniques de replantation avec réalisation d'une pépinière en sachets...............3

III - MATERIELS ET METHODES.................................................................5

III-1 Cadre de l'étude ...................................................................................5

III-2 Matériels...........................................................................................6

III -3 Méthodes...........................................................................................7

III-3-1 Prospection morpho-pédologique et prélèvement des échantillons......................7

Deuxième partie : Résultats et Discussion

IV - RESULTATS....................................................................................8

V - DISCUSSION.................................................................................11

CONCLUSION ET PERSPECTIVES..............................................................12

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES..........................................................13

I- INTRODUCTION GENERALE

Avant les années 1990, grâce à la disponibilité d'une importante réserve forestière et des conditions climatiques favorables, la Côte d'Ivoire a assuré de manière continue et satisfaisante, le renouvellement des vergers de cacaoyers, par extension sur des défriches forestières (Freud et al, 2000). Cette pratique agricole extensive et itinérante a fortement contribué à la destruction du couvert forestier et à la dégradation des sols (Kassin et al., 2008). Aujourd'hui, faute de terres forestières, et dans les conditions climatiques moins favorables, la dynamique de création de nouvelles cacaoyères est faible dans tous les foyers de production de cacao en Côte d'Ivoire (Deheuvels, 2007). L'on assiste, alors, au vieillissement des vergers existants. Le verger cacaoyer est entré dans sa phase de senescence et nécessite d'être replanté (Aguilar et al., 2003). Cependant, les tentatives de replantation entreprises spontanément par les producteurs sur des précédents non forestiers, se soldent le plus souvent par des échecs liés entre autres à la dégradation physico-chimiques des sols (Pétithuguenin, 1995). En effet, l'étude réalisée par Jagoret et Jadin (1993), a montré que certains types de sol, autrefois couverts de cacaoyers, ne conviennent plus à cette culture, dans

et de réhabilitation des vieux vergers de cacaoyers en Côte d'Ivoire, comme alternative aux pratiques actuelles de défriche-brûlis pendant ces dernières années.

L'objectif de cette revue bibliographique est de d'inventorier les travaux qui ont été réalisés dans les vergers cacaoyers en Côte d'Ivoire afin de dégager les impacts des paramètres environnementaux et des caractéristiques morpho-pédologiques sur la cacaoculture. Il s'agira de faire la synthèse des techniques de replantation et de réhabilitation des vergers et d'identifier les caractéristiques morpho-pédologiques ainsi que les positions topographiques dont les sols sont le contexte climatique actuel.

Dans ce contexte, le choix du sol est donc déterminant pour le succès de la replantation, mais également pour la durabilité des exploitations cacaoyères. Pour appuyer ces initiatives, de nombreux travaux pédologiques ont été réalisés afin de mettre au point des techniques de replantation morphologiquement favorables à une cacaoculture durable et de faire la synthèse des techniques de replantation et de réhabilitation des vergers et d'en tirer des conclusions dans l'optique d'une gestion durable.

Cette étude bibliographique s'articule autour deux parties. La première débute par des généralités et elle s'achève par la description des matériels et méthodes utilisés. La deuxième partie est consacrée aux résultats obtenus dans divers travaux et à la discussion. Enfin, une conclusion et des perspectives clôtureront ce manuscrit.

II- GENERALITES

Le cacao est la première culture de rente exportée par la Côte d'Ivoire et représente 40 % des recettes d'exportations nationales. Cependant, la production du cacao demeure encore caractérisée par des techniques extensives sur défriches forestières, une baisse de la fertilité des sols, une forte pression parasitaire et un niveau de dégradation avancé des vergers. Face à cette situation, des chercheurs et de nombreuses structures de recherche et d'encadrement notamment le CNRA et l'ANADER, à travers des nombreux travaux pédologiques, ont mis au point des techniques de régénération des vieux vergers de cacaoyers en Côte d'Ivoire, comme alternative aux pratiques actuelles de défriche-brûlis pendant ces dernières années.

La régénération des cultures de cacaoyer recouvre les notions de réhabitation et de replantation.

II-1 Techniques de réhabilitation des vergers

La réhabilitation consiste à la remise en état d'un verger en dégradation. C'est un processus de restauration d'une plantation potentiellement productive, par un itinéraire technique spécifique appliqués aux arbres en place. Ce processus doit aboutir à l'amélioration de la productivité de la plantation concernée (FIRCA). Pour le cacaoyer, c'est la densité de plantation qui prime sur l'âge de plantation. Ainsi, pour décider de la réhabilitation des vergers, la densité de plantation doit être supérieure à 800 arbres productifs par hectare.

II-2 Techniques de replantation des vergers

La replantation consiste au renouvellement d'un verger dégradé. C'est un processus de remplacement total ou progressif d'une ancienne cacaoyère par une nouvelle. Elle peut aussi designer toute installation de cacaoyères sur précédent cultural non forestier (FIRCA). Les critères pour décider de la replantation portent sur la densité des arbres, l'âge de la plantation et la qualité du sol. Ainsi, la densité de plantation doit être supérieure à 800 arbres productifs par hectare et l'âge du cacaoyer doit supérieur à 30 ans. De plus, les sols propices à la cacaoculture doivent être sablo- argileux, bien drainés avec moins de 50 % d'éléments grossiers et avec absence de cuirasse à moins de 1,20 m de profondeur.

La replantation des vergers peut se faire soit par semis direct soit à partir de plantules produites en pépinière.

II-2-1 Techniques de création de parcelles par semis direct

La technique de replantation des vergers par semis direct est la technique paysanne d'installation de cacaoyère la plus pratiquée en Côte d'Ivoire. Elle se pratique généralement sur des défriches forestiers (Ruf, 2000 et 2001 ; Freud, 2000), dans des buttes confectionnées auparavant pour l'igname, et au pied des bananiers plantains installés au préalable, en association avec d'autres cultures vivrières (tarot, aubergine, piment...). La création de parcelle se fait par semis direct, à raison de 2 à 3 fèves de cacao par trou. Dans ce cas, le matériel végétal utilisé pour le semis direct est constitué de cabosses "tout venant" que l'agriculteur achète à un cacaoyer voisin. Les cacaoyers entrent en production en année 5, soit 4 ans après semis, ce qui correspond à la précocité observée en milieu paysan pour ce type de matériel végétal. Le semis direct est généralement effectué sur abbatis-brûlis. Il comprend la fauche et l'abattage des arbustes à la machette ainsi que l'abattage ou le brûlis de 75 % des grands arbres.

II-2-2 Techniques de replantation avec réalisation d'une pépinière en sachets

La replantation consiste à régénérer la plantation à partir de plantules produites en pépinière « sachet » (Figure 1). C'est une pratique en général réservée aux terrains difficiles où les taux de mortalité au semis sont très élevés (Deheuvels, 2003). Cette technique est donc essentiellement appliquée en replantation et principalement sur jachères à Chromolaena odorata. La préparation du terrain est moins pénible que dans le cas du semis direct et ne comprend qu'une fauche manuelle suivie d'un brûlis. La confection de pépinières semées dans des sachets de polyéthylène sous ombrière est relativement répandue (21%), en particulier dans l'Est et le Nord de la zone forestière ivoirienne. Le matériel végétal utilisé pour le semis en pépinière est constitué de cabosses que l'agriculteur achète comme étant issues de matériel végétal amélioré à un agent de l'ANADER. Les cacaoyers entrent en production en année 3, soit 2 ans après transplantation, ce qui correspond à la précocité observée en milieu paysan pour ce type de matériel végétal.

Figure 1 : Pépinière de cacaoyer. Source : CNRA, 2005.

III- MATERIELS ET METHODES

III-1 Cadre de l'étude

De façon générale, la culture du cacaoyer en Côte Ivoire s'est effectuée dans trois principales zones correspondant aux « boucles » successives de production de cacao en Côte d'Ivoire (Figure 2). Il s'agit : de l'ancienne zone de culture du cacaoyer à l'Est et au Sud-Est caractérisée par un verger sénescent et une forte dynamique de diversification vers d'autres cultures pérennes (1ère boucle du cacao), de la zone du Centre-Ouest marquée par l'arrêt des extensions cacaoyères, le vieillissement du verger et la baisse de la fertilité des sols (zone intermédiaire) et, enfin, de la zone du Sud-ouest et de l'Ouest où la cacaoculture s'est développée de manière vertigineuse sur fronts pionniers au cours des années 1970 et 1980 (nouvelle boucle du cacao) (Assiri et al., 2009).

La zone de culture du cacaoyer est caractérisée par un climat subéquatorial, à régime bimodal, avec des précipitations moyennes oscillant entre 1200 et 1700 mm par an. La durée d'insolation est supérieure à 1 800 heures par an (Eldin, 1971). Les températures moyennes annuelles varient de 24 à 32 °C (Kouamé et al., 2007). La végétation naturelle qui était la forêt dense humide (Guillaumet & Adjanohoun, 1971) est actuellement très dégradée à cause de la pratique de l'agriculture itinérante, la croissance démographique rapide et l'urbanisation, l'exploitation forestière et la mise en place de cultures de rente (FAO, 2000). La majorité des sols de la zone cacaoyère ivoirienne sont ferralitiques et caractérisés par une somme de bases échangeables inférieure à 8 mé/100 g de sol, un taux de saturation du complexe adsorbant inférieurs à 80 % et un pH oscillant entre 4,5 et 6,5 (Perraud, 1971).

III-2 Matériel

Pour mieux comprendre les caractéristiques morpho-pédologiques des sols favorables à la cacaoculture, une prospection pédologique a été d'abord réalisée. Ensuite, des fosses ont été ouvertes puis décrites et des échantillons ont été prélevés pour des différents analyses en laboratoire (Yoro et al., 2007).

Deux types de matériels ont été utilisés : matériel technique et matériel végétal

a- Matériel technique

Le matériel technique pour cette étude est constitué d'instruments ou d'appareils techniques tels que:

Ø Un GPS (Global Positioning system) pour relever les coordonnées géographiques;

Ø une boussole pour l'orientation des placettes;

Ø Une pelle et une pioche pour creuser les fosses pédologiques ;

Ø Un marteau de géologue, une machette, une houe pour le prélèvement des échantillons

Ø Un mètre ruban pour la mesure des épaisseurs des horizons ;

Ø Des sachets en plastique et de la bande adhésive pour l'emballage et la conservation des échantillons ;

Ø L'analyse des couleurs des différents horizons réalisée au laboratoire à l'aide du code Munsell.

Ø une tarière hélicoïdale pour échantillonner du sol composite en vue des analyses physico-chimiques en laboratoire

b- Matériel végétal

Le matériel végétal utilisé peut est constitué soit d'un mélange de variétés de cacaoyers non améliorées, communément appelées « tout-venant » pour le semis direct soit de cabosses issues de matériel végétal amélioré pour le semis en pépinière

III-3 Méthodes

III-3-1 Prospection morpho-pédologique et prélèvement des échantillons

La prospection pédologique consiste à étudier les sols se succédant du sommet au bas de versant d'un interfluve.

Cette étude pédologique s'est faite par segment topographique le long des toposéquences installées perpendiculairement aux courbes de niveaux selon la méthode morpho-pédologique (Eschenbrenner et Badarello, 1978) du sommet au bas-fond. Le principe de base de cette méthode repose sur l'existence d'une relation étroite entre le modelé d'une région (morphologie) et les différents types de sols décrits (pédologie) (Koko, 2008 ; Kassin, 2009).

Les toposéquences ont été réalisées grâce à une boussole et un clinomètre dans le sens de la plus grande pente. La mesure de la pente a été faite à chaque rupture de versant. Les points d'observation ont été placés au sommet, en haut de versant, mi-versant, bas de versant et dans le bas-fond.

Des fosses pédologiques de 150cm de profondeur ont été ouvertes le long de la toposéquence et leur description a été faite selon les paramètres suivants : l'épaisseur de l'horizon, la couleur à l'aide du Code Munsell, le drainage, la texture à partir de la formation de boudins (Yoro, 2002), la nature et le taux des éléments grossiers (concrétions ferrugineuses, de graviers et cailloux de quartz, et de nodules ferrugineux). Après la description, des échantillons de sol ont été prélevés en commençant par des horizons sous-jacents vers les horizons de surface pour éviter de contaminer les échantillons issus des horizons de profondeur.

Les échantillons de sol prélevés sont séchés à l'air libre dans une salle bien aérée, broyés et tamisés à l'aide d'un tamis de 2mm. La fraction <2mm a ensuite été envoyée au Laboratoire pour analyse des paramètres physico-chimiques.

IV- RESULTATS

IV-1 Effet de la variation de la saison sur la cacaoculture

A Divo, de 1978 à 2007, nous notons que 75 % des années présentent un indice de pluviométrie négatif alors que à Gagnoa c'est 50% des années présentent un indice de pluviométrie négatif (Tableau I). Ce qui traduit des années déficitaires en pluviométrie c'est-à-dire des années où la pluviométrie moyenne annuelle est inférieure à 1200 mm, seuil minimal admis pour la cacaoculture. On note aussi que l'évolution pluviométrique présente des fluctuations au cours des années dans la région du Centre -Ouest. Ce qui affectera la culture du cacao et sa productivité.

Tableau I : Indices de pluviométrie dans le département de Divo et de Gagnoa. Source : Kassin et al.,(2008)

Années

Divo

Gagnoa

1978

0,7

-0,9

1988

-0,3

0,8

1998

-1,2

-0,9

2007

-0,9

1,1

La figure 3 indique, qu'à Divo, la durée de la saison sèche est de 5 mois 20 jours dont 2 mois 10 jours pour la petite saison sèche et mois pour la longue saison sèche alors que la durée de la saison des pluies est de 6 mois 10 jours dont 4 mois pour la grande saison des pluies et 2 mois 10 jours pour la petite saison de pluies.

Par contre à Gagnoa (figure 4), les pluies de la grande saison des pluies sont tardives et s'installe à partir de la 3e décade de Mars et s'étendent jusqu'à 1e décade de juillet.

Figure3 : Répartition des pluies décadaires à Divo (Source : Kassin et al., 2008)

Figure 4 : Répartition des pluies décadaires à Gagnoa (Source : Kassin et al., 2008)

IV-2 Effet de la position topographique sur la cacaoculture

L'étude effectuée par Kassin et al., (2012) dans la seconde boucle du cacao, Centre -Ouest de la Côte d'Ivoire (Tableau II), a révélé que les positions topographiques dont les sols sont favorables à la cacaoculture sont les mi- versants et les bas de versant des paysages morpho-pédologiques dans le contexte climatique actuel.

Tableau II : Fréquence (%) d'apparition de contrainte morpho-pédologique à la replantation cacaoyère. Source : Kassin et al. (2012)

Position Topographique

Induration à moins 100m

Taux d'éléments grossiers > 50%

Texture sableuse

Hydromorphie

Sommet

33

40

0

0

Haut-versant

13

37

0

0

Mi- versant

3

17

0

0

Bas-versant

3

0

27

7

IV-3 Effet des caractéristiques morpho-pédologiques sur la cacaoculture

La description des sols dans le Centre-Ouest a mis en évidence 3 principaux caractères morphologiques. Il s'agit du taux d'éléments grossiers supérieur à 50 % et de l'induration à moins de 100 cm de profondeur sur les sommets et les hauts de versant et de l'hydromorphie au bas de versant (Tableau II).

Les sols de sommet sont caractérisés par la présence d'une induration (carapace ou cuirasse) à moins de 100 cm de profondeur et contiennent 40 % d'éléments grossiers. Ils sont non favorables au cacaoyer.

Les sols du haut versant sont caractérisés par la présence 13 % d'induration à moins de 100 cm de profondeur et contiennent 37 % d'éléments grossiers. Ils sont moyennement favorables à la cacaoculture.

Les sols de mi et de bas versant présentent moins d'une induration (carapace ou cuirasse) à moins de 100 cm de profondeur et contiennent peu d'éléments grossiers 0 à 17 %. Ils sont favorables à la cacaoculture.

V- DISCUSSION

De façon générale, il a été observé plus de 5 mois de saison sèche dans les deux régions du Centre - Ouest (Divo et Gagnoa). Les fluctuations pluviométriques enregistrées à Divo et Gagnoa risquent d'affecter la production du cacaoyer. Car selon les travaux de Kassin et al (2008), le cacaoyer ne peut supporter que 3 mois de saison sèche. Alors que nous notons ici plus de 5 mois de saison sèche. Cette fluctuation place le cacaoyer dans un état hydrique important. Cela pourrait entrainer une perte importante de la récolte et aussi accroitre le taux de mortalité des jeunes cacaoyers replantés.

L'étude effectuée par Kassin et al., (2012) dans la seconde boucle du cacao (Centre -Ouest), a révélé que les positions topographiques dont les sols sont favorables à la cacaoculture sont les mi-versants et les bas de versant des paysages morpho-pédologiques dans le contexte climatique actuel. De plus, les travaux de Kassin et al, (2012) révèlent que les sols de sommets sont indurés et représente 33 % de la zone occupée par les sommets avec 40 % d'éléments grossiers. Dans ce cas, la culture du cacaoyer peut varier en fonction de la pluviométrie de la zone. Dans le cas où la pluviométrie est supérieure à 1350mm avec moins de 3 mois de saison sèche la cacaoculture est favorable. En revanche si la pluviométrie est faible et avec plus de 3 mois de saison sèche comme dans le cas de Divo et Gagnoa (Kassin et al, 2008), la cacaoculture n'est pas favorable.

Il a été aussi mis en évidence la texture sableuse soit 27 % des sols de bas versant dans zone cacaoyère du Centre-Ouest par Kassin et al. , (2012). En effet, la texture sableuse constitue une contrainte sous les climats relativement secs où la pluviométrie est inférieure à 1350 mm, car sur ce type de sol, l'eau n'est plus disponible dès que les pluies cessent. Un sol sableux n'est pas favorable pour une cacaoyère en phase d'installation car les besoins en eau des cacaoyers ne pourront pas être satisfaits, surtout pendant la grande saison sèche. Ce qui occasionnerait une forte mortalité des jeunes plants. (Kassin, 2009).

La profondeur utile du sol constitue un critère très important pour le cacaoyer issu de la germination d'une graine (matériel utilisé pour la création de plantation en Côte d'Ivoire) et permet de se prononcer ou de décider quant à la mise en valeur d'un sol en cacaoculture. Si elle est inférieure à 100 cm, alors ce sol n'est pas propice à la cacaoculture mais peut cependant être utilisé pour un autre type d'exploitation agricole, car la durabilité d'une cacaoyère n'y est pas garantie (Koko, 2008). La faible profondeur du sol réduit le volume de terre explorable par les racines et la réserve en eau.

CONCLUSION ET PERSPECTIVES

En côte d'ivoire, l'étude réalisée dans la zone cacaoyère surtout dans le Centre-ouest a relevé un allongement de durée de la saison sèche. Cette situation accroit le stress hydrique auquel est soumis le cacaoyer pendant la phase humide qui a pour conséquence une mortalité élevée des jeunes cacaoyers. En effet, il a été également mis en évidence les contraintes morpho-pédologiques à la cacaoculture en autres l'induration à moins de 100 cm de profondeur au sommet d'interfluve; du taux pondéral d'éléments grossiers supérieur à 50% en haut de versant en relation avec le vieillissement précoce des cacaoyers ; de la texture sableuse et de l'hydromorphie au bas de versant. La position topographique favorable à la cacaoculture est celle du mi-versant dans le contexte climatique actuel car renferme moins de contraintes. Les sols du bas peuvent être aussi mis en valeurs.

Dans le souci d'une replantation réussir, il serait indispensable de connaitre les propriétés chimiques des sols de sommet et de haut-versant afin d'améliorer leur fertilité et aussi penser quant à leur utilisation pour d'autres types de culture comme l'hévéaculture.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway