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Musiques actuelles en milieu rural - le cas du gà¢tinais sud seine-et-marnais


par Bilitis DELALANDRE
Université Paris-Est Marne-la-vallée - Département histoire - Master 2 Professionnel « Développement Culturel Territorial » 2016
  

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2.3. Financements publics, des spécificités en milieu rural

L'étude de la FEDELIMA en 2009 sur les Lieux de Musiques actuelles en milieu rural, a posé un premier bilan des enjeux et problématiques de ces structures, tout en proposant un état des lieux en termes de projets, de modèles économiques et de développement. Cette première étude sur les caractéristiques des lieux a permis de faire apparaître des différences marquantes de répartition des financements publics par collectivités entre milieu urbain et milieu rural, et de constater que les lieux en zone urbaine étaient largement plus soutenus par

'24 Sibertin-Blanc Mariette, « La culture dans l'action publique des petites villes. Un révélateur des politiques urbaines et recompositions territoriales », Géocarrefour, n°83, 2008

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leur municipalité (à 23%) que ceux en milieu rural (4%). On assiste, à l'inverse, à un fort soutien des conseils régionaux pour les lieux en milieu rural, pour un taux moyen de 17% contre 8% en milieu urbain. Les conseils départementaux semblent néanmoins subventionner les lieux urbains et ruraux dans les mêmes proportions, avec un taux légèrement plus élevé en milieu rural (10% contre 6%).

Le Pince Oreilles a révélé, nous l'avons vu, que la part financière provenant des villes était majeure puisqu'elle représente près de la moitié des financements publics des structures seine-et-marnaises. Un taux qui s'élève à 70% avec le soutien des intercommunalités. Sur les quatre lieux identifiés dans le Gâtinais, ces taux sont nettement inférieurs. Bien qu'il nous soit difficile de procéder à de véritables comparaisons représentatives, notre échantillon étant trop restreint, nous pouvons toutefois dégager quelques tendances. Les MJC sur notre territoire, qui consacrent de 5 à 15% de leur budget aux musiques actuelles, sont particulièrement dépendantes de leur municipalité, notamment en financement de fonctionnement, leur rattachement aux services municipaux, qui octroie d'ailleurs leurs locaux, explique certainement l'investissement communal estimé entre 33% et plus de 70%. Le Conseil Départemental subventionne également ces deux structures à hauteur de 41 et 20 %, au titre de Lieux Culturels de Proximité. À noter que FLC ne bénéficie plus de l'attribution au titre de Lieux d'Expression des Musiques Actuelles. La part des intercommunalités et de la région est nulle. Pour l'association Musiqafon et la Tête des Trains, le budget varie en 2014 de 140 000€ à 77 000€. Précisons qu'il est difficile d'estimer la part exacte consacrée aux musiques actuelles étant donné la diversité des actions proposées. Toutefois les deux structures sont largement associées à l'activité de diffusion des musiques actuelles. Notons que l'orientation « jeunesse » de l'association Musiqafon s'est traduite par une augmentation des actions à caractère pluri-artistique, mais pour l'essentielle, celles-ci s'appuient sur le projet Musiques Actuelles. On constate que les deux structures sont principalement subventionnées par le Conseil Départemental : à hauteur de 14 % pour la Tête des Trains (au titre de Lieux Culturels de Proximité), et de 37% pour Musiqafon (dont 33% par le Service Jeunesse du département, et 4% par la Direction des Affaires Culturelles). Les aides à l'emploi (État et CAF) représentent près d'un tiers de financements publics des deux structures. Enfin, la participation des communes est la plus faible, de 1% à 11%, tout en précisant que ce taux résulte de la participation cumulée de quatre à sept communes. Là aussi, l'implication intercommunale est inexistante. Notons également que leurs ressources propres représentent un tiers de leur budget.

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Aussi, on retrouve à notre échelle d'étude, des constats similaires en termes de répartition des financements publics des lieux en milieu rural étudiés par la FEDELIMA, notamment entre villes et départements. Le conseil départemental contribue en effet largement dans chacune des structures, étant même dans trois structures, le principal financeur. Cela conforte le rôle « redistributeur » des départements, notamment au profit des structures en milieu rural. Le bilan est le même que la fédération nationale à l'égard de la participation des villes pour les structures en milieu rural (les MJC étant entendues comme des lieux urbains en environnement rural, et sont par leur essence, dépendantes des services municipaux). Dans le Gâtinais, l'investissement des communes est même bien inférieur au reste du département, avec une moyenne de 6% contre 48,7% pour l'ensemble du département. Le manque d'implication est flagrant et résulte en partie des difficultés des communes de faible densité à contribuer financièrement aux projets culturels. On notera l'absence du conseil régional, mais également celle des intercommunalités, que l'on aurait pensées, par un phénomène de solidarité et de compensation, en faveur des territoires ruraux. C'est justement ce qui va constituer notre prochaine réflexion.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams