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La restructuration de l'habitat précaire: de l'ostracisme a l'inclusion des habitants le cas d'Arafat et Grand Medine a Dakar


par Mouhamadou DIENE
Université Paris Est Marne La Valllée - Master 2015
  

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2- Une absence de politique sociale du logement

2.1- la léthargie des sociétés publiques de promotion immobilière

Le marché du logement urbain au Sénégal en général et à Dakar en particulier est marqué par une très forte demande et une offre assez faible en dépit du boom du secteur du bâtiment depuis quelques années, notamment dans le haut de gamme. On constate une insuffisance chronique de logements sociaux aussi bien à Dakar que dans les villes de l'intérieur du pays. L'orientation très marquée des nouvelles constructions vers le logement de luxe, inaccessible à la grande majorité des demandeurs, conduit à un déficit de logements sociaux que les politiques publiques ont du mal à résoudre15. Les programmes immobiliers de logements sociaux sont encore très insuffisants et atteignent difficilement la cible que représentent les ménages urbains à faibles revenus.

Bien que disposant de réserves foncières attribuées généralement par l'État, les sociétés publiques que sont la SNHLM et la SICAP SA livrent, à elles deux, moins de 200 logements par an16. La SNHLM a livré en moyenne par an, entre 2003 et 2011, 100 logements et 1 300 parcelles aménagées.

Depuis un demi-siècle, deux promoteurs publics majeurs marquent de leur présence le secteur du logement urbain: la SICAP et la SNHLM (ex-DHM). Les logements produits par la SICAP sont inaccessibles pour la grande majorité des ménages du fait de leur prix et de leurs conditions d'accès. Ceux de la SNHLM, qui profitaient à la classe moyenne à leur début, sont devenus rares et hors de portée pour cette catégorie sociale. Cette situation a favorisé

15 UN HABITAT, profil du secteur du logement au Sénégal, 2012

16 CAUS- PDU de Dakar 2025

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l'irruption dans le secteur du logement de nouveaux types d'acteurs : les promoteurs privés, et les coopératives d'habitat. Ils sont confrontés à la rareté des ressources foncières, à l'insuffisance de financement et à la lenteur des procédures administratives.

Tableau 2. Production de logements et de parcelles par différents promoteurs publics et privés

Acteurs formels

Logements

Parcelles viabilisées

SNHLM (moy. 2003 - 2011)

100

1300

SICAP (moy. 2003 - 2011)

75

-

Promoteurs privés (2009)

232

584

Coopératives (1988 - 2000)

405

292

Source : UN HABITAT, profil du secteur du logement au Sénégal, 2012

2.2- Les coopératives d'habitat, un dispositif alternatif

Expression la plus visible de la société civile dans le domaine du logement au Sénégal, les coopératives d'habitat sont des groupements sociaux ou professionnels, organisés en sociétés anonymes coopératives sans but lucratif, dont l'objectif social est de faciliter l'accès à la propriété de leurs membres. Le financement des projets coopératifs revêt deux aspects : la collecte de l'épargne et le crédit promoteur. Depuis quelques années, il a été choisi comme l'option de financement du logement social à partir des ressources nationales, en particulier celles des ménages, collectées essentiellement sous forme d'épargne notamment par la BHS. Ainsi plus de 250 coopératives ont été agréées et parmi celles-ci, plus de la moitié ont fourni une épargne supérieure à sept milliards de francs CFA pour l'habitat. Cette épargne est placée à la BHS qui leur accorde la grande part des crédits à des taux de remboursement préférentiels. A travers ces prêts, plusieurs chefs de famille ont pu bénéficier de logements et de parcelles viabilisées, ce qui reste encore très faible par rapport à la demande exprimée.

Cependant, l'intervention des coopératives d'habitat, qui a permis aux couches moyennes généralement salariées d'accéder au logement, s'est aujourd'hui essoufflée à cause des contraintes dans l'accès aux ressources foncières. Les ménages issus du secteur informel sont rarement inclus par les programmes des coopératives d'habitat. La politique de l'État en direction du logement urbain ne profite qu'à une portion infime des populations urbaines et exclut la quasi-totalité des travailleurs du secteur informel, majoritaires dans les villes sénégalaises. Ainsi, seuls 5,5 % des coopératives d'habitat au Sénégal relèvent du secteur

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informel, représenté par les femmes en particulier. Le secteur public et le secteur privé formel en représentent respectivement 50 et 44,5 % 17

L'accès difficile à la propriété foncière et immobilière légale oblige les ménages à faibles revenus à recourir à l'habitation dans les quartiers informels dépourvus d'infrastructures et de services sociaux de base. L'insécurité foncière qui caractérise ces quartiers empêche l'investissement sur le bâti qui est aussi confronté aux difficultés propres aux sites.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote