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Activation du compostage de paille de riz par effet du phosphore: valorisation des résidus de récolte


par Moctar TRAORE
Université Félix Houphouet-Boigny de Cocody  -  Master en Sciences de la terre Option : Pédologie 2018
  

Disponible en mode multipage

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ANNÉE UNIVERSITAIRE : 2018-2019

République de Côte d'Ivoire

~~~~~~~~~~~~~

Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Université Félix HOUPHOUET-BOIGNY de Cocody

Département des Sciences du Sol

UFR des Sciences de la Terre et des Ressources Minières

N° d'ordre :

MÉMOIRE

Pour l'obtention du diplôme de MASTER

en Sciences de la terre
Option
: Pédologie
THÈME

ACTIVATION DU COMPOSTAGE DE PAILLE

DE RIZ PAR EFFET DU PHOSPHORE :

Valorisation des résidus de récolte

Présenté par :

TRAORE Moctar

Date de soutenance : 10/12/2019

Directeur de mémoire : Dr. Brahima

Composition du jury

KONÉ

Président : Prof. KOUAME Fernand

Directeur : Dr. Brahima KONÉ

Examinateur : Dr. BONGOUA-Devisme

Affi Jeanne

i

DÉDICACE

À LA MÉMOIRE DE MA MÈRE ET MES TANTES
J'aurais tant aimé que vous soyez présents.

Que Dieu ait pitié de vos âmes dans sa sainte miséricorde.

ii

REMERCIEMENTS

Ce mémoire est le fruit des efforts consentis par plusieurs personnes. Nous voudrions en
lignes de ce mémoire leur exprimer notre profonde gratitude. Nos remerciements vont tout
d'abord à Madame le Ministre Bakayogo Ly-Ramata qui nous a exhortés à entreprendre
cette étude avec beaucoup d'encouragement. Dans la même veine, nos remerciements vont
l'endroit des responsables de l'Unité de Formation et de Recherche des Sciences de la Terre et
des Ressources Minières (UFR-STRM) pour nous avoir acceptés dans cette UFR. Nous
voudrions citer en premier le Professeur SORO Nagnin, Doyen de l'UFR-STRM pour avoir
autorisé mon inscription en Master 2.

À Professeur COULIBALY Aoua Sougo, Vice-Doyen en charge de la recherche de l'UFR-STRM, Spécialiste en Géochimie Environnementale. Je voudrais ici, adresser mes sincères remerciements et ma profonde gratitude pour la fierté que vous inspirez pour le genre. A Docteur KOUADIO Emmanuel, Vice-Doyen en charge de la pédagogique toutes mes salutations à vous Monsieur, et toute l'administration de ladite UFR.

Aux Professeurs AKA Kouamé et BIEMI Jean, Doyens honoraires de l'UFR STRM, pour leur esprit de développement de la recherche scientifique au sein de l'UFR STRM.

Aux Professeurs DIGBEHI Zéli Bruno et Mondé Sylvain, ainsi que tous les autres formateurs de l'UFR STRM, pour leur rigueur qu'ils nous inculquent sans cesse.

Le Professeur YAO-Kouamé Albert, Directeur du Département des Sciences du Sol, pour m'avoir accueilli au sein de son Département.

Le Docteur Brahima KONÉ, Directeur de ce Master, pour m'avoir permit de faire mes premiers pas dans la recherche. Par son goût du travail, sa sympathie et sa simplicité, il a su me guider et m'a permis de prendre confiance en moi, merci Docteur.

Le Docteur ETTIEN Jean Baptiste, pour ses conseils et sa contribution à l'encadrement des

étudiants ;

Le Docteur BONGOUA-Devisme Affi Jeanne pour son aide et ses critiques dans le but de parfaire ce document.

Les Docteurs BOLOU Emile Bolou-Bi et BOIDOU Oi Boidou Felix pour leurs conseils et encouragements.

Le Docteur OUATTARA Djakalia, Directeur du Centre National de Floristique (CNF) pour avoir accepté la conduite de nos travaux au sein de cette institution. Je voudrais témoigner ma profonde gratitude à ma famille : mon père Amadou TRAORE et ma tante FEU Nakou DOUMBIA, mes frères Gaoussou KONE, Mohamed TRAORE, Ousmane TRAORE et Nouhoum TRAORE, Sory Ibrahima TRAORE, Brahima TRAORE, Sekou GUINDO,

iii

mes soeurs Fatoumata TRAORE, et Djénèba TRAORE, pour leur amour, leur affection, leur encouragement, leur prière, leurs soutiens moral et financier tout au long de mes études. Mes sincères remerciements vont à l'endroit des Doctorants, en particulier KOUAKOU Sainte Adélaïde Ahya Edith, N'GATTAH Kraidy Armel, pour leur collaboration et leur soutien. Merci également à tous mes amis des UFR STRM-CURAT, en particulier, DIARRA Adama, Moussa SANGARE, KEÏTA Djibril, OUATTARA Kassoum, AKA Kadio Saint Rodrigue, LIEBA Gnakabi Arnaud Carlintheau, MÉITÉ Bamo Abdoul Razak et KOUAKOU Konan Paul, KOFFI Ahou Clarisse, Fahimat YUSSUF pour leur sympathie, leur disponibilité et encouragements.

iv

TABLE DES MATIERES

LISTE DES ABRÉVIATIONS vii

LISTE DES FIGURES viii

LISTE DES TABLEAUX x

RESUME xi

ABSTRACT xii

INTRODUCTION GÉNÉRALE 1

PREMIÈRE PARTIE : GÉNÉRALITÉS 4

CHAPITRE I : AMENDEMENT ORGANIQUE ET COMPOSTAGE 5

I.1 : MATIÈRE ORGANIQUE DU SOL 5

I.1.1 : Types de matières organiques 6

I.1.2 : Dynamique de la matière organique 8

I.1.3 : Dégradation des composants chez les différents types de végétaux 8

I.1.4 : Facteurs influençant la dynamique de la matière organique 9

I.2 : COMPOSTAGE 10

I.2.1 : Définition du compostage 10

I.2.2 : Processus du compostage 11

I.2.3 : Modes de compostage 12

I.2.4 : Stades d'évolution et caractéristiques du compostage 13

I.2.5 : Qualité du compost 16

I.3 : AMENDEMENT ORGANIQUE DU SOL 16

I.3.1 : Amendements organiques 17

I.3.2 : Amendements minéraux 17

I.4 : NOTION DE STABILISATION DU SOL EN CARBONE 17

I.5 : NOTIONS DE COEFFICIENT ISO-HUMUS ET DE MINERALISATION 17

I.6 : NOTION D'EQUIVALANT FERTILISANT 18

I.7 : PAILLE DU RIZ 18

I.7.1 : Caractéristique chimique de la paille du riz 18

I.8 : Phosphate naturel du Togo 18

CONCLUSION PARTIELLE 19

CHAPITRE II : MICROORGANISMES ET NUTRITION MINÉRALE DU RIZ 20

II.1 : ORGANISMES DÉCOMPOSEURS 20

II.1.1 : Micro-Organismes 20

II.1.2 : Macroorganismes 20

II.2 : ORIGINE DU RIZ 21

v

II.2.1 : Description du riz 22

II.2.2 : Nutrition minérale du riz 24

II.2.3 : Exigences écologiques du riz 24

CONCLUSION PARTIELLE 25

DEUXIÈME PARTIE : 26

CHAPITRE III : MATÉRIEL 27

III.1 : SITUATION GÉOGRAPHIQUE DE LA ZONE D'ÉTUDE 27

III.2 : CLIMAT DE LA VILLE D'ABIDJAN 27

III.3 : GÉOLOGIE 28

III.4 : Caractéristique du sol du site d'étude 28

III.5 : MATÉRIEL D'EXPÉRIMENTATION 29

III.6 : MATÉRIEL TECHNIQUE DE TERRAIN 30

III.7 : MATÉRIEL DE LABORATOIRE 31

III.8 : MATÉRIEL INFORMATIQUE 32

CONCLUSION PARTIELLE 33

CHAPITRE IV : MÉTHODES 34

IV.1 : COMPOSTAGE 34

IV.1.1 : Préparation de l'aire d'expérimentation 34

IV.1.2 : Préparation des traitements de phosphore 34

IV.1.3 : Préparation de la paille de riz 34

IV.1.4 : Mise en place du dispositif de compostage 34

IV.1.5 : Collecte des données du compost 35

IV-2 : TEST AGRONOMIQUE 37

IV.2.1 : Collecte des données agronomiques 38

IV.2.1 : TRAITEMENT STATISTIQUE 39

CONCLUSION PARTIELLE 39

TROISIÈME PARTIE : 40

CHAPITRE V : RÉSULTATS 41

V.1 : Caractéristique chimique du phosphate naturel, du sol et de la paille 41

V.2 : Évolution de la température 41

V.3 : Évolution du pH 42

V.4 : Evolution du carbone totale (C%) 43

V.5 : Évolution de l'azote total 43

V.6 : Rapport carbone sur azote (C/N) 44

vi

V.7 : Potentiel Hydrogène en fonction du rapport Carbone sur azote (C/N) au traitement

témoin (T0) 44

V.8 : Evolution du pH et du C/N en fonction de traitement témoin (T1) 45

V.9 : Evolution du pH et du C/N en fonction de traitement témoin (T2) 45

V.10 : Evolution du pH et du C/N en fonction de traitement témoin (T3) 46

V.11 : Évolution de la matière organique 46

V.13 : Qualité du compost obtenu 47

V.14 : Rendement de compost 47

V.15 : Évolution du macrofaune 48

V.16 : Potentiel mycorhizien 49

V.17 : Dénombrement de la microfaune totale (MT) et solubilisatrices de phosphate (MST)

50

V.18 : Étude des paramètres agronomiques et morphologiques du riz 51

V.19 : Test de germination 51

V.20 : Hauteur moyenne des plantes 53

V.21 : Durée du cycle physiologique 53

V.22 : Étude des paramètres de rendement 54

CONCLUSION PARTIELLE 56

CHAPITRE VI : DISCUSSION 57

VI.1 : Impact des caractéristiques du compost sur la qualité 57

VI.3 : Impact des paramètres agronomique sur le riz 59

CONCLUSION PARTIELLE 60

CONCLUSION GÉNÉRALE ET PERSPECTIVE 61

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 62

ANNEXES xii

vii

LISTE DES ABRÉVIATIONS

CNF : Centre National de Floristique

CNRA : Centre National de Recherche Agronomique

ETM : Elément-Trace Métallique

JAS : Jours Après Semis

NB : Nutrient Broth

P : Phosphore

p.c. : pourcent

PN : Phosphate Naturel

PN T : Phosphate Naturel du Togo

PVK : PikoVsKaia

T0 : Témoin

T : Traitement

K1 : coefficient d'humification

K2 : coefficient de minéralisation

viii

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Les quatre voies de l'humification (Stevenson, 1994) 6

Figure 2: Évolution générale des substances organiques dans le sol (Morel, 1996) 9

Figure 3 : différents modes de compostage en milieu aérobie (A : compostage en composteur ;

B : Le compostage en tas ; C : Le compostage en fosse) Source : Gonkanou, 2018 13
Figure 4: Courbe théorique d'évolution de la température au cours du compostage (Kaboré,

2015) 15

Figure 5 : Plante de riz au stade de reproduction (ADRAO, 1995). 22

Figure 6: Différentes phases de développement d'un riz à cycle moyen (ADRAO, 1992). 23

Figure 7: Localisation de la zone d'étude à l'Université Félix Houphouët-Boigny 27

Figure 8: Diagramme ombrothermique de la région d'Abidjan en 2018 28

Figure 9 : Matériel expérimental : a) FAFA (IDSA), b) Paille de riz, c) Phosphate naturel 29

Figure 10: Matériel de laboratoire: a) Etuve, b) Autoclave, c) Balance, d) Centrifuge, 32

Figure 11: Dispositif expérimental de compostage aérobie 35

Figure 12 : a) Dispositif ; b) Piquetage de 1 m2 37

Figure 13 : Évolution de la température au cours du compostage (S1 à S9) 42

Figure 14 : Évolution du pH durant les dernières semaines (S7 à S9) du compostage 42

Figure 15 : Évolution du C (%) durant les dernières semaines (S7 à S9) du compostage 43

Figure 16 : Évolution du pourcentage d'azote (% N) durant les dernières semaines (S7 à S9)

du compostage 43

Figure 17 : Évolution du C/N durant les dernières semaines (S7 à S9) du compostage 44

Figure 19 : Evolution du pH et le C/N dans le traitement (T1) durant les dernières semaines

(50 à 62 jours) du compostage 45
Figure 20 : Evolution du pH et le C/N dans le traitement (T2) durant les dernières semaines

(50 à 62 jours) du compostage 45
Figure 21 : Evolution du pH et le C/N dans le traitement (T3) durant les dernières semaines

(50 à 62 jours) du compostage 46
Figure 22: Évolution de la MO dans le traitement (T3) durant les dernières semaines (50 à 62

jours) du compostage 46
Figure 23 : Évolution des taux de décomposition durant les dernières semaines (50 à 62 jour)

du compostage 48
Figure 24 : Diversité spirale durant les dernières semaines (S7 à S9) du compostage (1. type 1

(marron); 2. type 2 (noir); 3. type 3 (beige)). 49

Figure 25 : Évolution du taux de germination (%) sous les traitements 51

ix

Figure 26 :Hauteur moyenne du riz pour chacun des traitements 53

Figure 27 : Valeur moyenne de la durée du cycle en fonction des Traitements 53

Figure 28 : Rendement moyen grain par traitement (Pr>F = 0, 86) (les moyennes suivies par

les mêmes lettres, ne sont pas statistiquement différentes au seuil de á= 0, 05). 54
Figure 29 : Présente les valeurs moyennes du rendement en paille (RDP) en fonction des traitements pour Pr>F = 0, 36 (les moyennes suivies par les mêmes lettres, ne sont pas

statistiquement différentes au seuil de á= 0, 05). 55
Figure 30 : Valeur moyenne de la matière sèche totale (MST) en fonction des traitements pour Pr>F = 0, 56 (les moyennes suivies par les mêmes lettres, ne sont pas statistiquement différentes

au seuil de á= 0, 05) 55
Figure 31 : Valeur moyenne de l'indice de récolte (IR) en fonction des traitements pour Pr>F= 0, 75 (les moyennes suivies par les mêmes lettres, ne sont pas statistiquement différentes au

seuil de á = 0,05). 56

x

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I: Qualité de compost selon les caractéristiques physico-chimiques 16

Tableau II: Concentrations de N, P, K, Ca, Mg et Zn dans la paille de riz 18

Tableau III : Composition de phosphate naturel du Togo 19

Tableau IV : Exemple, de la quantité d'êtres vivants que l'on peut trouver dans un kilo de

compost en activité. 21

Tableau V: Fiche descriptive du riz FAFA (IDSA10). 30

Tableau VI : Caractéristiques des traitements de phosphore apporté en P2O5 34

Tableau VIII : Caractéristiques physico-chimiques du sol dans la profondeur 0 - 20 cm 29

Tableau VIIII : Caractéristiques chimiques du phosphate naturel, du sol et de la paille 41

Tableau IX : Caractéristiques chimiques du compost 47

Tableau X : Masse de compost obtenue par traitements appliqués 48

Tableau XI : Population macrofaune pendant le compostage (nombre de macrofaune / m2) 49 Tableau XII : Potentiel mycorhizien durant les dernières semaines (50 à 62 jours) du

compostage (nombre de spores / g compost) 50

Tableau XIII : Dénombrement de MT et MST (nombre de bactéries / g compost) 51

Tableau XIV : Variation moyenne de la hauteur et du nombre de talles en fonction des stades

physiologiques. 52

xi

RESUME

La faible teneur en matière organique des sols africains constitue une contrainte majeure pour la production végétale, alors qu'il existe une quantité importante de résidus de récolte inexploitée à cette utilité. La décomposition de la paille du riz étant lente, un prétraitement a été envisagé avec du phosphore à l'Université Félix Houphouët Boigny plus précisément au Centre National Floristique (CNF). Un compostage aérobie a été réalisé en mettant en place un dispositif expérimental de blocs complets randomisés de quatre doses de phosphore (T : 0 kg de P, T1 : 0,25 kg de P, T2 : 0,5 kg de P, T3 : 0,75 kg de P) pour 1,5 kg paille de riz en trois (3) répétitions. Les paramètres étudiés sont : les paramètres pédologiques (la température, le pH, le taux de décomposition (Td), la microfaune, le carbone, l'azote et les métaux lourds (ETM)) et les paramètres agronomiques (la croissance et les composantes de rendement). Le compostage a été plus rapide (50 jours) sous le traitement T1 avec un rendement de (90 %), une teneur en azote de (0,15 %), un nombre de faunes de (9) et un nombre de bactéries de (1,9206 × 10+12/g compost) mais avec un faible rendement en grain de riz. Une plus grande croissance végétative a été relativement observée pour T3 alors qu'aucun effet significatif (P> 0,05) du traitement n'a été observé sur les paramètres agro-morphologiques du riz. Une immobilisation des nutriments par les fortes populations de microfaunes à la fin du processus (9e semaine) a été mise en cause, sans pourtant occulter l'intérêt de l'amendement avec le phospho-compost de la paille du riz induisant des rendements en grain de riz proche des moyennes nationales observées. Il a été recommandé un ratio paille/P de 1,5/0,25 pour raccourcir la durée du compostage aérobie de la paille de riz.

Ainsi, la préservation et la valorisation de nos gisements en phosphate et les résidus de récoltes permettraient d'assurer nos productions agricoles.

Mots clés : activation du compost, paille de riz, phosphore, fertilité du sol, micro-organisme.

xii

ABSTRACT

The low organic matter content in African soils is a major constraint for crop production, while there is a significant amount of untapped crop residue for this purpose. The decomposition of rice straw being slow, a pretreatment has been undertaker of phosphorus at the University Felix Houphouët Boigny more precisely at the National Floristic Center (NFC). Aerobic composting was carried out by setting up a randomized complete experimental block design of four natural phosphate doses (T: 0 kg of P, T1: 0.25 kg of P, T2: 0.5 kg of P, T3: 0.75 kg of P) for 1.5 kg rice straw in three (3) repetitions. The parameters studied are: soil parameters (temperature, pH, decomposition rate (Td), microfauna, carbon, nitrogen and heavy metals ((ETM) and agronomic parameters (growth and soil component). yields). Composting was faster (50 days) under T1 treatment with a yield of (90 %), a nitrogen content of (0.15%), a number of fauna of (9) and a number of bacteria (1.9206 × 10 +12/g compost) but with a low yield of rice grain. More vegetative growth was observed relatively for T3 whereas no significant effect (P> 0.05) of the treatment was observed on the agro-morphological parameters of the rice. More vegetative growth was observed relatively for T3 whereas no significant effect (P> 0.05) of the treatment was observed on the agro-morphological parameters of the rice. An immobilization of nutrients by the large populations of microfauna at the end of the process (9th week) was questioned, without however concealing the interest of the amendment with the phospho-compost of rice straw inducing grain yields of rice close to the observed national averages. A straw/P ratio of 1.5/0.25 was recommended to shorten the aerobics composting time of rice straw.

Thus, the preservation and development of our phosphate deposits and crop residues would ensure our agricultural production.

Key words: compost activation, rice straw, phosphorus, soil fertility, microorganism.

1

INTRODUCTION GÉNÉRALE

La dégradation des ressources naturelles émerge comme étant l'un des problèmes les plus graves pour l'humanité (Millenium Ecosystem Assessment, 2005). Parmi ces ressources, les sols sont les plus affectés notamment, en raison de l'impact de l'activité humaine (Lal et al., 1989). Cette situation est bien prononcée en Afrique sub-saharienne avec une faible production agricole liée à la pauvreté du sol en nutriments (Sanchez et al., 1997). De plus, leur utilisation continue entraîne à la longue une acidification, une désaturation du complexe absorbant, une augmentation de la toxicité en aluminium et surtout une diminution de la matière organique, dont, autant de facteurs capables de réduire le rendement (Lompo, 2009).

Bien des études (Lal et al., 1989 ; Sanchez et al. 1997 ; Lompo et al., 2009) ont révélé que l'apport de la matière organique peut restaurer la fertilité des sols induisant ainsi un bon niveau de rendement des cultures.

En effet, en plus d'être source d'élément nutritif (azote, phosphore, potassium, soufre et plusieurs micronutriments), la matière organique permet d'améliorer les propriétés physiques, chimiques et biologiques des sols et partant les productions agricoles (Lompo et al., 2009). Cependant, les sources de matière organique pour l'agriculture sont très limitées face aux besoins en matière organique brute qui est estimée à 12 t ha-1 (Zadi et al., 2014). C'est pourquoi il est urgent de trouver des sources supplémentaires de matière organique pour l'agriculture. Fort heureusement, la production annuelle des résidus agricoles est en progression dans la sous-région UEMOA, avec plus de 95 000 000 de tonnes selon les statistiques de Kossila, 1988. Cette production constituée essentiellement de pailles (tiges et feuilles) de céréales qui restent généralement au champ après la récolte, sèchent sur pied et sont soit, consommés directement au champ par les animaux, soit, collectés et distribués à l'auge. Pourtant, cette matière pourrait servir à la restauration du sol. Cependant, les travaux de Zadi et al., (2014) ont montré que l'incorporation directe de la paille induisait des rendements de riz plus faibles que la fumure minérale à cause d'une disponibilité limitée des nutriments. Pour pallier à cette insuffisance, un prétraitement comme le compostage peut être utile si l'on pouvait raccourcir la durée de ce processus. En fait, le compost est une transformation et stabilisation de la matière organique qui pourvoit des nutriments aux plantes et renforce la physique du sol (Simamora, 2006). Le principe peut se résumer à la réduction du rapport C/N de la matière organique au niveau de celui du sol (Djuamani et al., 2005).

Ce rapport (C/N) est désigné comme étant le taux de minéralisation rapide alors que la minéralisation secondaire (K2) plus lente procède de la minéralisation de l'humus qui est un

2

composé plus stable (Alpes-Maritimes, 2012). De ce fait, la minéralisation rapide réduit le taux d'humification (K1) pourvoyant des sels minéraux au sol.

Selon la nature de la matière organique brute (composition biochimique), les conditions de température et d'humidité du milieu, le compost peut contenir jusqu'à 15-16 % de cellulose, 10-30 % d'hémicellulose, 5-30 % de lignite,2-30 % d'hydrosoluble et 1-15 % de soluble uniquement dans l'alcool (Sutanto, 2007).

Cette composition biochimique justifie le ralentissement de la décomposition totale et la stabilisation du compost qui devrait servir pour l'amendement des terres cultivables. D'où les techniques de stimulation par inoculation microbienne et/ou activation. Fondamentalement, un activateur de compost est un micro-organisme hydro-soluble qu'on mélange à la matière première pour accélérer le compostage (Isnaini, 2006).

À cet effet, des activateurs industriels sont connus sur le marché tel que PROMI (Promoting Microbes), OrgaDec, SuperDec, ActiComp, BioPos, EM4, Green Phoskko Organic Decomposer et SUPERFARM (Effective Microorganism) ou encore des vers de terre pour le vermicompost (Nugrobo, 2014).

Par conséquent, plusieurs investigations scientifiques tentent de trouver des substitues parmi les intrants agricoles habituels : les effets de N, P et K ont été respectivement étudier par des auteurs comme Kaswinami (2014) et Djara (2006). Il revient souvent que l'efficacité de ces engrais dépend de la nature de la matière première à composter. En effet, les travaux récents réalisés lors des essais d'activation du compost des déchets organiques de l'exploitation agricole dont le compostage anaérobie est dépendant de la dose de N (urée) et que le produit fini a présenté des teneurs significatives d'ETM (Zech et al., 1997 ; FAO, 2005). Il est donc permis de suggérer un compostage aérobie pour une plus grande activation du compost de paille de riz en utilisant un activateur capable de réduire la teneur en lignine.

C'est dans cette veine que s'inscrit cette étude courante pour la valorisation des résidus de récolte, notamment la paille de riz qui constitue 2/3 de l'indice de récolte du riz (Zadi et al., 2014).

À cet effet, la présente étude intitulée « Activation du compostage de paille de riz par effet du phosphore » a été initiée. À terme, elle devra instruire sur l'utilisation de paille de riz comme une source de matière organique pour l'amendement des sols agricoles.

L'objectif principal de cette étude est d'accroître la disponibilité des sources de matière organique pour l'amendement du sol en procédant à un compostage aérobie in situ pour résoudre la pénibilité.

Plus spécifiquement il s'agira :

(i)

3

déterminer la vitesse de décomposition de la paille du riz en fonction de la proportion
de phosphore dans le mélange ;

(ii) identifier les organismes ( faunes, micro-organismes) impliqués dans la décomposition
de la paille de riz et la qualité chimique du compost mature ;

(iii) évaluer l'effet des différents traitements sur les paramètres agronomiques du riz en
condition pluviale.

Pour atteindre ces objectifs, les hypothèses suivantes sont formulées :

? la dose du phosphore affecterait la vitesse de décomposition de la paille du riz ;

? les organismes ( faunes, micro-organismes) pourraient stimuler la dégradation de la paille du riz pour une bonne qualité chimique du compost ;

? le phospho-compost obtenu favoriserait la croissance et le rendement du riz.

Ce travail débute par une première partie consacrée aux généralités, suivie de la deuxième partie qui décrit le matériel utilisé et les méthodes employées. Enfin, une troisième partie présente les résultats obtenus qui seront discutés dans un chapitre à part.

Une conclusion générale assortie de perspectives avant la liste exhaustive de la littérature citée et des annexes achève la rédaction de ce document.

PREMIÈRE PARTIE : GÉNÉRALITÉS

4

y' CHAPITRE I : AMENDEMENT ORGANIQUE ET COMPOSTAGE

y' CHAPITRE II : MICROORGANISMES ET NUTRITION MINÉRALE DU RIZ

5

CHAPITRE I : AMENDEMENT ORGANIQUE ET COMPOSTAGE

La matière organique du sol (MOS) représente la majeure partie du pool (1600× 1015 g C) du carbone terrestre en réserve (2200 × 1015 g C) excédant de loin la quantité stockée par les plantes (600 × 1015 g C) par le biais de la photosynthèse qui fixe environ 120 × 1015 g C par an. Seulement 0,7 % des résidus sont annuellement transformés en humus or le cycle naturel du carbone est fortement affecté dans le contexte actuel des changements climatiques, notamment en zone tropicale où l'horizon humifère devient de plus en plus rare. Ces sols très altérés ont besoin de la matière organique qui représente la plus grande réserve et source de nutriments (N, P, S etc...) pour les plantes avec une influence sur le pH du sol, sa capacité d'échange en cation (CEC), sa capacité d'échange en anion (CEA) et sa structure (Bouwman et al., 1990).

I.1 : MATIÈRE ORGANIQUE DU SOL

La matière organique est l'ensemble des composés de carbonés et d'azotés issus de la dégradation des produits de la faune et de la flore, de surface et du sous-sol. Elle présente une gamme de substances très différentes et à des stades d'évolution très variée (Stevenson, 1994). On distingue par ordre d'évolution :

la matière organique vivante (racine, faune, microorganisme, microfaune), la matière organique fraîche, peu décomposée (provenant du reste de microorganisme vivant présent ou apporté dont la structure est encore facilement reconnaissable), les composés organiques chimiquement bien définis tels que les sucres, les acides organiques, les acides aminés (issus de la décomposition) et enfin l'humus (matière organique stabilisée) et les éléments microbiens constituant la biomasse,

les résidus organiques apportés au sol sous forme de litières, de résidus de récolte, de composts ou de fumiers, d'exsudats racinaires, constituent l'apport organique exogène. Cette matière organique exogène qui est incorporée au sol intact ou broyée constitue une source d'éléments nutritifs pour les organismes vivants du sol, animaux ou végétaux,

la matière organique peut suivre deux voies : la minéralisation ou l'humification. La minéralisation est une assimilation par les organismes du compost des composés organiques comme source d'énergie et comme élément pour leur métabolisme, au cours de laquelle la matière organique est transformée en composés minéraux (CO2, N2, etc.). La vitesse de minéralisation est très fortement dépendante, d'une part, de la nature des composés organiques et des factures environnementales telle que l'aération ou l'humidité, de la température, du pH et, d'autre part, de l'accessibilité aux microorganismes de la matière organique. La nature des composés organiques influe considérablement sur la vitesse de minéralisation.

6

Figure 1: Les quatre voies de l'humification (Stevenson, 1994)

La voie 1, est strictement chimique et est connue sous le nom de la réaction de Maillard. Glucides réducteurs et acides aminés, sous-produits du métabolisme microbien, se condensent sans catalyse enzymatique et conduisent à des mélanoïdes de couleur brun.

La voie 2, privilégie la formation de polyphénols par les micro-organismes à partir de composés non lignine. L'oxydation enzymatique de ces polyphénols en quinones est suivie d'une polymérisation produisant les substances humiques.

Dans la voie 3, les acides et aldéhydes phénoliques, produits de la dégradation microbienne de la lignine, sont convertis en quinones sous l'action d'enzymes. Ces quinones ensuite polymérisent en présence ou absence de composés aminés et forment les substances humiques. La voie 4, est appelée théorie ligno-protéique. Les composés aminés des micro-organismes réagissent avec les lignines modifiées. Les lignines sont dégradées de façon incomplète, provoquant une perte des groupes méthoxyle (OCH3), la génération d'O-hydroxyphénols, et l'oxydation des composés aliphatiques conduisant à la formation de groupes COOH.

I.1.1 : Types de matières organiques

I.1.1.1 : Le fumier

C'est l'ensemble des déjections animales mélangées avec des pailles. Il existe plusieurs types :

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I.1.1.2 : Le lisier

C'est le mélange de déjections solide et liquide, avec ou sans litière. Elle a un rôle réduit sur l'entretien humique du sol. Sa composition est très variable selon le type d'animaux, le lisier à un rôle surtout dans la fertilité chimique du sol (Bonin, 2006).

I.1.1.3 : La litière

Elle est généralement de nature végétale sous forme de débris (feuilles, rameaux, fruits graines, et exsudats racinaires et foliaires). Elle est plus ou moins biodégradable selon les espèces végétales installées. On parle de litière améliorante riche en azote et de litière acidifiante qui se décompose plus difficilement. Les premières activent la vie microbienne ; les secondes la dépriment (Bonin, 2006).

I.1.1.4 : Les engrais verts

Les engrais verts représentent une culture temporaire de plantes à croissance rapide destinées à un enfouissement rapide pour améliorer l'aptitude culturale du sol (propriétés physique, chimique, et biologique). Les enfouissements d'engrais verts présentent une action marquée et forte, mais de courtes durées ; contrairement aux pailles de céréales qui sont moins fermentescibles, ils présentent une action moins marquée, mais mieux répartie dans le temps. Signalons également que les pailles de céréales produisent une quantité d'humus plus importante. (Mokrani, 2010).

I.1.1.5 : Les purins

D'après l'Institut Technique de l'Agriculture Biologique (ITAB, 2001), les purins sont des exsudats liquides provenant du stockage des fumiers, comprenant éventuellement des urines (moins de 3% de matières sèches), ou constitués d'eau de pluies souillées lors de leur passage sur, ou à travers du tas de fumier.

I.1.1.6 : L'humus

L'humus est la matière organique transformée par voie biologique, chimique et incorporée à la fraction minérale du sol, avec laquelle elle contracte des liens physique, chimique, plus ou moins étroits.

Par extension le mot humus désigne en écologie l'ensemble de la matière organique du sol, y compris les résidus d'origine végétale peu transformés et incomplètement incorporés au sol. Il est avec l'eau le garant de la fertilité du sol. Il joue le rôle d'une éponge fixant 10 à 50 fois sa masse en eau ; c'est l'humus en sens strict. En effet, c'est lui qui assure la rétention de l'humidité nécessaire à la croissance des plantes (Bonin, 2006).

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I.1.2 : Dynamique de la matière organique

Dans les sols les matières organiques n'ont pas le même temps de résidence.

Selon leur composition biochimique, il peut aller de quelques mois à plusieurs années pour la fraction labile et jusqu'à des dizaines, voire des milliers d'années pour la fraction stable. La nature biochimique des matières organiques n'est pas le seul facteur définissant le renouvellement de ces dernières, des paramètres complémentaires tels que le climat, la nature du sol et sa gestion influence également la dynamique des matières organiques dans les sols (Lopez, 2002).

La matière organique subit trois types de transformations dans le sol (Gobat et al., 2003) :

I.1.2.1 : La minéralisation

Processus physique, chimique et biologique menant à la transformation des constituants

organiques en constituant minéral solubles ou gazeux tel que (nitrate, sulfate...).

I.1.2.2 : L'humification

Processus biochimique de néo-synthèse de substances organiques par augmentation de taille de

certaines molécules, et cela tout en contractant des liens entre les composés dits amorphes et des éléments minéraux (argile) afin de former le complexe argilo-humique qui joue un rôle important dans le maintien des propriétés physiques du sol.

I.1.2.3 : L'assimilation

Elle se fait par les microorganismes, consommateurs ultimes à l'extrémité des chaînes de

détritivores.

I.1.3 : Dégradation des composants chez les différents types de végétaux

Chez les végétaux supérieurs : il existe des structures spécialisées de soutien dont les parties les plus âgées, les plus dures, sont difficiles à dégrader (le bois ne pourrit pas rapidement).

Chez les mousses et les fougères : il existe des tissus différenciés avec des tissus de soutien qui rendent parfois leur décomposition difficile chez les plantes âgées (fougères et mousses sèches). Chez les végétaux inférieurs : il n'y a pas de tissus différenciés (algues, champignons) et la dégradation des cellules après leur mort est relativement facile (sous l'action des bactéries). Chez les bactéries : il existe une seconde paroi appelée paroi bactérienne dont la biodégradation est rapide.

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Figure 2: Évolution générale des substances organiques dans le sol (Morel, 1996)

I.1.4 : Facteurs influençant la dynamique de la matière organique

Dans les sols les matières organiques n'ont pas le même temps de résidence.

Selon leur composition biochimique, il peut aller de quelques mois à plusieurs années pour la fraction labile et jusqu'à des dizaines, voire des milliers d'années pour la fraction stable. La nature biochimique des matières organiques n'est pas le seul facteur définissant le renouvellement de ces dernières, des paramètres complémentaires tels que le climat, la nature du sol et sa gestion influence également la dynamique des matières organiques dans les sols (Gobat et al., 2003).

I.1.4.1 : Conditions climatiques

La température et la pluviométrie plus particulièrement, jouent un rôle prépondérant sur le renouvellement des matières organiques des sols. Une augmentation de température de 10°C diminue les temps de résidence d'un facteur de deux à trois fois. L'humidité du sol favorise également la biodégradation des matières organiques. En conditions d'anaérobiose (sols saturés

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en eau), les matières organiques s'accumulent du fait du blocage de la biodégradation en l'absence d'oxygène.

I.1.4.2 : Propriétés physico-chimiques

Certaines propriétés physico-chimiques des sols, telles que la texture, la minéralogie des argiles, la dynamique de la matière organique et la porosité importante dans les sols sableux favorisent l'aération et le drainage du sol et conduit :

À une biodégradation plus importante des matières organiques que dans les sols à texture plus fine. À l'inverse, la présentation d'argile dans les sols conduit à un ralentissement de la biodégradation par un processus de protection physique des matières organiques. En effet, les débris végétaux décomposés vont s'associer avec les argiles pour former des agrégats stables. Les matières organiques ainsi piégées sont alors peu accessibles à la dégradation par les microorganismes.

Par ailleurs, les sols à pH acide, en particulier alumineux, sont caractérisés par un ralentissement de la biodégradation des matières organiques, du fait de la faible activité biologique. Ceci conduit à une accumulation de matières organiques faiblement décomposées en surface (litière).

I.2 : COMPOSTAGE

I.2.1 : Définition du compostage

Le compostage est un processus complexe, plusieurs interprétations du compostage existent selon les auteurs qui prennent en compte le caractère naturel des transformations observées et des réactions biochimiques ou la maîtrise de la technique par l'homme.

Mustin (1987) le considère comme étant un procédé biologique assurant la décomposition des constituants organiques des sous-produits.

Selon le Suisse Gobat et al., (2003), le compostage est un procédé de traitement intensif des déchets organiques qui met en oeuvre, en les optimisant, des processus biologiques aérobies de dégradation et de stabilisation des matières organiques complexes.

La définition la plus précise du processus reste celle de Gobat et al., (2003) qui désigne par le compostage un processus de transformation biologique de matériaux organiques divers. C'est un processus oxydatif qui comprend une phase thermophile. Les produits formés sont principalement du CO2 et un produit stabilisé : le compost mûr. Les déchets organiques de départ sont colonisés, transformés par une succession de différentes populations microbiennes. Chacune de ces populations modifie le milieu puis est remplacée par d'autres, mieux adaptées à ces nouvelles conditions.

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D'après l'Institut Technique de l'Agriculture Biologique (ITAB, 2001), d'autres définitions peuvent être retenues en fonction du type de produit à traiter ou en fonction de l'objectif du compostage recherché. La nécessité d'une définition est très liée au règlement européen sur l'agriculture biologique, qui oblige au compostage de certaines déjections, mais sans en donner de définition.

Le compostage est donc un processus de décomposition et de transformations contrôlées de déchets organiques biodégradables d'origine végétale et/ou animale, sous l'action de populations microbiennes diversifiées évoluant en milieu aérobie.

I.2.2 : Processus du compostage

Plusieurs types de composts sont connus dont six exemples sont cités ci-dessous (Francou, 2003) :

Composts ménagers : Ceux-ci sont les plus standards et ils s'utilisent facilement pour tout, il faut faire très attention au bon équilibre carbone (C) et azote (N).

Composts pour les potagers : ils sont utilisables pour le forçage des légumes et ils contiennent en général plus de matières organiques d'origine animale (fumiers différents, poudres d'os, de sang, de corne...) ; ils sont donc plus riches en azote et ils structurent mieux le sol.

Composts minéralisés : On y rajoute :

- des composés minéraux ou des algues qui apportent du calcium pour les sols plus acides ;

- du basalte, plus riche en silice pour les sols calcaires ;

- du phosphate naturel pour les sols d'origine sédimentaire, etc.

Composts spéciaux : ils sont confectionnés soit avec plus de feuilles pour les plantes vertes, soit avec des aiguilles de conifères pour les plantes acidophiles ou les sols à pH élevé. Composts avec de la terre : cela consiste à introduire un peu de terre dans le compost à raison de 2 % à 5 % ; ce compost est alors mieux assimilable dans le sol et donc facilement utilisable par la plante.

Vermicompostage : le terme Vermicompostage (ou lombricompostage) se réfère à l'utilisation de vers. Pour composter les résidus organiques, les vers peuvent consommer pratiquement tous les types de matière organique et peuvent absorber l'équivalent de leur propre poids par jour. Les turriculés (excréments) des vers sont riches en nitrates, et en formes disponibles de P, K, Ca et Mg. Le passage à travers les vers de terre favorise la croissance des bactéries.

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I.2.2.1 : Activateurs du compostage

Outre les produits vendus en jardinerie, il existe une multitude d'activateurs naturels : la pelure de banane, le marc de café (+ filtre), le sachet de thé, la fausse camomille (Matricaria chamomilla), la consoude, l'ortie (Urtica dioica), le pissenlit (espèces du genre Taraxacum). Revenant sur l'une des espèces les plus activatrices du compostage, la Consoude en l'occurrence qui est une plante herbacée vivace du genre Symphytum, appartenant à la famille des Boraginacées. La consoude est utile pour tous les jardiniers, car elle est capable de récupérer gratuitement les précieux nutriments du sol telle une pompe fonctionnant à l'énergie solaire. Avec ses profondes racines, la consoude ramène du sous-sol de nombreux oligo-éléments et minéraux. C'est pour cette raison qu'on plante souvent des consoudes auprès des arbres fruitiers (Francou, 2003).

I.2.3 : Modes de compostage

Il existe de nombreuses méthodes de compostage, mais elles peuvent être divisées en deux vastes types : le compostage aérobie qui requiert de l'oxygène et le compostage anaérobie qui n'en requiert pas. Si la température monte bien (50-70°C voir plus), le processus complet dure environ de 6 à 9 mois. Il faut alors récupérer le compost mûr.

I.2.3.1 : Compostage aérobie

Le choix d'un mode de compostage sera fonction du volume à composter et de votre

sensibilité. Cependant, quel que soit le mode choisi, quelques règles sont à appliquer (Koledzi

et al., 2012) voir (Figure 3) :

- mélange des apports (déchets verts et bruns),

- brassage du tas pour l'aération,

- l'humidification de la pile de compost.

Compostage en composteur

Le composteur choisi par votre collectivité porte le label NF Environnement qui garantit un

matériel de bonne qualité (bois ou plastique recyclé et recyclable). Il doit être posé en extérieur

en contact direct avec le sol, sur une surface plane, et dans une zone semi-ombragée.

Compostage en tas

Il consiste en un compostage direct des matières sur le sol, en un tas d'au moins 1 à 2 m3, à

l'abri du vent et à l'ombre.

Compostage en fosse

Les déchets à composter sont déposés dans un trou de 30 à 50 cm de profondeur, creusé dans

le sol.

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Figure 3 : différents modes de compostage en milieu aérobie (A : compostage en composteur ; B : Le compostage en tas ; C : Le compostage en fosse) Source : Gonkanou, 2018

I.2.3.2 : Compostage anaérobie

Le compostage anaérobie est idéal pour les personnes qui ne désirent pas consacrer beaucoup de temps et d'énergie au processus de compostage. Ce processus est plus long que le précédent. En outre, les bactéries n'ont pas besoin d'oxygène pour décomposer les matières organiques. Le compostage anaérobie doit se faire dans un contenant fermé hermétiquement, car il produit une odeur désagréable. Il existe de nombreux types de fûts de compostage anaérobie qui sont conçus de façon à ne pas laisser échapper les odeurs désagréables.

La décomposition des matières de façon anaérobie produise des vapeurs de méthane et de l'hydrogène sulfuré. Contrairement au compostage aérobie, il n'y a aucune augmentation de température. Par conséquent, il est possible que les mauvaises herbes et les organismes transmettant des maladies ne soient pas détruits au cours du processus de décomposition. Le produit fini ressemble à de la boue et, jusqu'à ce qu'il sèche, dégage toujours une odeur désagréable. Bien qu'il ne soit pas aussi attrayant que l'humus produit par le processus aérobie, ce compost peut aussi être utilisé comme conditionneur de sol.

Il arrive parfois que le compostage aérobie passe à un état anaérobie. Il faut éviter cette situation parce que les fûts de compostage ouverts ne sont pas conçus pour contenir les odeurs désagréables caractéristiques du compostage (Conseil canadien du compostage, 2000).

I.2.4 : Stades d'évolution et caractéristiques du compostage

La voie naturelle de valorisation par compostage est souvent considérée comme la plus avantageuse notamment en ce qui concerne la réduction des volumes de déchets, l'hygiénisation

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et la stabilisation de la matière organique (Koledzi et al., 2012). Ce procédé aérobie se déroule suivant plusieurs phases selon différents auteurs.

Hubert et Schaub, (2011) proposent 4 phases dont la phase mésophile, la phase thermophile, la phase de refroidissement et la phase de maturation. Ces différentes phases sont décrites (Figure 2) ci-dessous (Hubert et Schaub, 2011 ; Kaboré, 2015).

Phase mésophile (A) : est la phase initiale du compostage et se déroule en présence d'oxygène. La métabolisation des éléments solubles (sucres simples, protéines, lipides) par les bactéries provoque la montée en température. La dégradation de la cellulose durant cette phase est responsable de plus de 75 % de la perte de poids sec.

Phase thermophile (B) : est atteint au milieu du tas de substrat à des températures élevées. L'augmentation de la température jusqu'à 60 à 80°C au coeur du compost stimule les microorganismes aérobies. Les pertes en azote, minéralisé sous forme ammoniacale (NH4+), qui peut être volatilisée sous forme d'ammoniac (NH3) dans certaines conditions, ainsi que l'évaporation d'eau, sont plus importantes au cours de cette phase. La libération de CO2 peut entraîner jusqu'à 50 % de perte en poids sec à la fin de la phase thermophile.

Les hautes températures caractérisant la phase thermophile ne concernent que le centre du dispositif.

Les matières présentes en bordure de tas doivent être reprises par un ou deux retournements. Après un retournement, on observe la succession des trois phases (mésophile, thermophile, de refroidissement) ; les températures atteintes en phase thermophile sont cependant de moins en moins élevées au fur et à mesure des retournements. Cette technique permet de s'assurer que tous les éléments du tas subissent les différentes phases du compostage afin que le produit final soit homogène et entièrement assaini.

Phase de refroidissement (C) : c'est la phase intermédiaire entre la phase thermophile et la phase de maturation. Elle prend fin avant le retour à la température ambiante. Le milieu est colonisé de nouveau par les micro-organismes mésophiles. La dégradation des sucres complexés (cellulose, lignine) par les champignons conduit à un compost jeune désodorisé. Phase de maturation (D) : De nouveaux micro-organismes, champignons et microfaune (insecte, lombrics) mélangent et homogénéisent les éléments du compost. Cette dernière phase aboutit à la formation d'un produit stable, plus évolué à pH neutre, à température ambiante. Sous 30°C, les microorganismes restent actifs, mais sont dorénavant accompagnés par des organismes de plus grande taille : des vers de compost, des acariens, des collemboles, des cloportes, des coléoptères, des mille-pattes, etc.

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Mais Koledzi et al., (2012) ont démontré dans leur travail que l'évolution du compost se déroule en deux phases principales. La première est caractérisée par une forte activité biologique au début du compostage, engendrant une forte minéralisation des matières organiques et une élévation de la température. La seconde est une phase de maturation pendant laquelle les processus d'humification engendrent une stabilisation de la matière organique. La minéralisation est une assimilation par les organismes du compost des composés organiques comme source d'énergie et comme élément pour leur métabolisme, au cours de laquelle la matière organique est transformée en composés minéraux (CO2, N2, etc.). La vitesse de cette minéralisation est très fortement dépendante, d'une part, de la nature des composés organiques et des facteurs environnementaux tels que l'aération ou l'humidité, de la température, du pH et, d'autre part, de l'accessibilité aux micro-organismes de la matière organique. Plusieurs auteurs ont suivi ce processus afin de déterminer la maturité et la stabilité du produit par différentes méthodes biologiques comme les méthodes respirométriques (Adani et al., 2006 ; Barrena et al., 2005), les activités enzymatiques (Mondini et al., 2004).

Figure 4: Courbe théorique d'évolution de la température au cours du compostage

(Kaboré, 2015)

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I.2.5 : Qualité du compost

Un compost de qualité permet à son utilisateur d'améliorer les sols et de stimuler la croissance des plantes (Tableau I). Cependant, s'il est réalisé de manière inappropriée, le compostage peut être source de nuisance et son produit risque d'influencer négativement les cultures. Selon GCP (2008) pour produire un compost de qualité il faut des matériaux de départ de qualité, les principaux paramètres qui influencent la qualité du produit sont :

- mélange de base (qualité et équilibre entre matériaux fins et structurants)

- l'aération

- l'humidité

- l'homogénéité du mélange (brassage).

Tableau I: Qualité de compost selon les caractéristiques physico-chimiques

Paramètre physico- Compost urbain Caractéristiques

chimiques préconisées par les normes

françaises

Granulométrie Ø < 10 mm 6.5 < Ø < 40 mm

pH (eau) 7,35 7- 8

MO par calcination à 255° C 41 > 20
(%MS)

Azote total (%MS) 1,41 < 2

C/N (%) 17.78 < 20

C/MO (%) 42 < 50

Zinc (Zn) (ppm) 281 = 1000

Plomb (Pb) (ppm) 510 = 800

Source : Aoun et Bouaoun (2008)

I.3 : AMENDEMENT ORGANIQUE DU SOL

Les amendements servent à améliorer l'état physique, chimique et biologique du sol, en favorisant le maintien d'une bonne structure. Ils sont incorporés à la plantation et lors du travail du sol annuel, et sont parfois appelés à tort « engrais de fond » (Lompo, 2009).

Il existe deux types d'amendements : les amendements organiques et les amendements minéraux (Dermers, 2008).

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I.3.1 : Amendements organiques

Les amendements organiques ont une origine végétale. Ils allègent les terres lourdes, donnent du corps aux terres légères et reconstituent le stock de matières organiques du sol et l'humus du sol.

Par leur minéralisation progressive, ils permettent de nourrir durablement les végétaux, sans risque de lessivage, tout en assurant une meilleure circulation de l'air et de l'eau. En fait, ils «nourrissent» le sol avant de nourrir la plante, une fois la matière organique décomposée en substances minérales assimilables.

I.3.2 : Amendements minéraux

Ils améliorent certaines propriétés physico-chimiques du sol, telles que la correction de pH ou l'amélioration de la structure du sol, tout en facilitant son travail. Ils permettent ainsi aux plantes de mieux absorber les éléments nutritifs. Les principaux amendements minéraux sont les suivants : chaux, gypse, cendres de bois, soufre, sulfate de fer, sable, argile, marne...

Les plus utilisés dans les sols sont la chaux pour augmenter le pH d'un sol trop acide, et, inversement, le sulfate de fer pour acidifier un sol trop alcalin.

I.4 : NOTION DE STABILISATION DU SOL EN CARBONE

On considère 4 principaux mécanismes de stabilisation des MO dans les sols qui sont (Kleber et Johnson, 2010) :

La « récalcitrante » chimique : la faible biodégradation des MO concernées (macromolécules végétales ou microbiennes et carbonisats) est due à leur structure chimique ;

La « stabilisation chimique » concerne des molécules organiques associées (ligands) à des cations minéraux et qui, ainsi, résistent mieux à la biodégradation ;

La « stabilisation physico-chimique » : il s'agit des processus d'adsorption des MO sur les surfaces minérales, ou de co-précipitation, et particulièrement sur les phyllo silicates ou les oxyhydroxydes métalliques. Ce mécanisme est évidemment au centre de l'existence et des propriétés des associations bio-organo-argileuses ;

La « protection physique » : il s'agit de la diminution de la biodégradabilité des MO du fait de leur localisation au sein d'agrégats bio-organo-minéraux. D'une part, l'accès à ces MO, par les microorganismes décomposeurs, est limité ; d'autre part, les conditions peuvent y être anoxiques.

I.5 : NOTIONS DE COEFFICIENT ISO-HUMUS ET DE MINERALISATION

Le coefficient iso-humique k1 définit le rendement de transformation en C stable de l'apport organique et le coefficient k2 le taux de minéralisation de la matière organique endogène du sol. Bien qu'il existe de nombreux modèles pour décrire l'évolution du carbone organique du

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sol (Kemmit et al., 2008), le coefficient k1 est un paramètre souvent utilisé dans la pratique pour définir le potentiel humique, c'est à dire la proportion de carbone stable après décomposition dans le sol d'un produit organique.

I.6 : NOTION D'EQUIVALANT FERTILISANT

Ces coefficients servent à caractériser l'utilisation réelle par les cultures des éléments fertilisants contenus dans la matière organique. La quantité équivalente d'éléments minéraux assimilables, dite « équivalent-engrais », est divisée par la quantité totale d'éléments de la matière organique. Ces coefficients varient de 0 à 1 (ou 0 à 100 %).

I.7 : PAILLE DU RIZ

La paille est un co-produit de la production de graines de céréales, représentées par la partie de la tige (ou chaume) de certaines graminées, dites « céréales à paille », coupée pendant la moisson. La paille peut être soit enfouie sur place comme amendement organique, soit enlevée et « exportée » hors de la parcelle pour d'autres utilisations (compostages, bio-construction, bio-combustion etc.). La partie de la tige, de faibles hauteurs, restant plantée au sol constitue le chaume ou éteule (BatiActu, 2015).

I.7.1 : Caractéristique chimique de la paille du riz

La composition de la paille de riz n'est pas homogène. Selon BatiActu, 2015, elle possède une teneur en silice relativement élevée. Elle est aussi plus lente à se dégrader. Le tableau II ci-dessous présente les teneurs en éléments nutritifs dans la paille de riz.

Tableau II: Concentrations de N, P, K, Ca, Mg et Zn dans la paille de riz

Nutriments Valeurs

N (g/kg) 7,8

P (g/kg) 0,8

K (g/kg) 26,8

Ca (g/kg) 3

Mg (g/kg) 2

Zn (g/kg) 0,12

Source : Zadi, 2014

I.8 : Phosphate naturel du Togo

Selon Gerner et Mokwunye (1995), le phosphate togolais est l'un des gisements naturels les plus riches en phosphate tricalcique qui appartiennent au groupe des sédimentaires. Il est donc très utilisé dans la fabrication d'engrais à haute teneur en anhydride phosphorique.

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L'importance des phosphates naturels (PN) vient du fait qu'ils contiennent des minéraux phosphatés nécessaires pour la croissance des plantes.

La composition minéralogique ainsi que la granulométrie du PN influencent le taux de dissolution du PN. Ainsi tous les PN de l'Afrique de l'Ouest n'ont pas la même composition minéralogique et cette composition reflète l'efficacité des différents PN à fournir de Phosphore à la plante.

En plus des propriétés minéralogiques, les propriétés physiques du PN affectent aussi son efficacité agronomique. D'après Gerner et Mokwunye (1995), le processus de dissolution du PN est une réaction qui intervient à la surface de la particule. La teneur en éléments fertilisants et ETM sont représentés dans le tableau V.

Tableau III : Composition de phosphate naturel du Togo

Nutriments

Valeurs

CaO (%)

35,80

P2O5 (%)

28,20

MgO (%)

3,80

K2O (%)

2,60

Na2O (%)

2,80

CO32- (%)

0,75

Zn (ppm)

35,00

Cd (ppm)

49,00

Source : Koriko et al. (2010)

 

CONCLUSION PARTIELLE

Cette revue de littérature a permis d'une part de connaître la matière organique, ainsi que les différentes étapes du processus de compostage. Le compostage est un procédé biologique transformant les matières organiques des déchets en matières organiques humidifiées. L'humification de la matière organique contribue à la diminution de la biodégradabilité de la matière organique des composts, souvent appelée stabilisation. Le développement du compostage passe par une amélioration des connaissances de la valeur agronomique des composts et de leur innocuité.

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CHAPITRE II : MICROORGANISMES ET NUTRITION MINÉRALE DU RIZ

Ce chapitre présente les généralités sur les microorganismes et la nutrition minérale du riz. Les données bibliographiques concernant l'évolution des caractéristiques des micro-organiques au cours du compostage et la nutrition minérale du riz.

II.1 : ORGANISMES DÉCOMPOSEURS

Ils se divisent en deux groupes : les micro-organismes et les macroorganismes : ils interagissent ou successivement selon leur fonction respective.

II.1.1 : Micro-Organismes

Les bactéries

De tailles et de formes variables (souvent filamenteuses). Elles sont toujours présentes dans la masse des déchets organiques dès le début du processus. Elles restent actives durant tout le compostage et en particulier à haute température. Elles se multiplient très rapidement. Cette multiplication rapide associée à la diversité en espèces permet l'utilisation de résidus organiques "tout-venant" (Zeglels et Héduit, 1999).

Les champignons

Ils agissent surtout sur les matières qui résistent aux bactéries. Ils ont donc un rôle capital. Les champignons ne résistent pas à des températures supérieures à 50°C ; ce qui explique leur localisation particulièrement en périphérie du compost. On peut voir apparaître à la surface du compost des champignons macroscopiques, mais ceux-ci ne sont que la manifestation externe du mycélium microscopique se trouvant à l'intérieur du compost. Les champignons sont également les seuls à encore pouvoir travailler dans un compost plus sec, là où les autres ont abandonné la partie (Zeglels et Héduit, 1999).

Les actinomycètes

Ils agissent plus tardivement que le reste des micro-organismes et se multiplient moins rapidement. Les actinomycètes sont actifs dans les derniers stades du compostage. Ils se sont spécialisés afin de s'attaquer aux structures plus résistantes comme la cellulose, l'hémicellulose et la lignine (Zeglels et Héduit, 1999).

Au côté de ces trois types de micro-organismes, on retrouve également dans le compost, des algues, des virus, des protozoaires, etc.

II.1.2 : Macroorganismes

Les macroorganismes sont très diversifiés dans le processus du compostage. Les lombrics du compost, par exemple, agissent au début du processus, sur des éléments peu décomposés (après

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la phase thermophile). Les grands lombrics quant à eux entraînent dans leurs terriers des fragments de feuilles ou même des feuilles entières. Ils intègrent ainsi un mélange de débris organiques et leurs excréments constituent un milieu idéal pour les activités microbiologiques du sol qui conduisent à l'élaboration du compost mûr. Beaucoup d'autres macroorganismes apparaissent, surtout dans la phase de maturation du compost (Zeglels et Héduit, 1999).

Les principaux macroorganismes du compost sont les vers de compost ou de fumier (de plusieurs genres), les insectes, les acariens, les gastéropodes, les myriapodes, les cloportes, etc.

Tableau IV : Exemple, de la quantité d'êtres vivants que l'on peut trouver dans un kilo de compost en activité.

TYPES D'ORGANISMES NOMBRE PAR KILO DE COMPOSTE

Bactéries 1.000.000.000 à 10.000.000.000

Actinomycète 1.000.000 à 100.000.000

Champignons 10.000 à 1.000.000

Algues 10.000.000

Virus Indéterminé

Protozoaires Jusque 5.000.000.000

Vers de compost Jusque 1.000

Collemboles 10.000

D'autres insectes et laves 2.00

Source : Zeglels et Héduit (1999).

II.2 : ORIGINE DU RIZ

Le riz est une plante monocotylédone, de la tribu des Oryzeaes, céréale appartenant à la famille des graminées, du genre Oryza qui renferme une vingtaine d'espèces dont deux seulement ont été identifiées en Afrique depuis l'ère tertiaire : Oryza sativa L et Oryza glaberrima Steud (Arraudeau, 1998).

Oryza sativa L est d'origine asiatique et fut introduite en Afrique par les Portugais depuis l'Afrique de l'Ouest vers les années 1500 (Arraudeau, 1998). C'est une espèce à ligule entière dont la panicule est retombante à maturité. Elle comprend deux groupes :

-Indica, originaire de l'Asie tropicale. Ce groupe se caractérise par un fort tallage et des grains longs et fins ;

-Japonica, originaire de la zone tempérée et subtropicale de l'Asie. Son tallage est moyen et ses grains sont courts et ronds. Ce groupe a été adapté à la riziculture pluviale en Afrique de l'Ouest.

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Oryza glaberrima Steud est d'origine africaine, plus précisément dans le Delta central du Niger d'où elle s'est étendue vers les côtes de l'Afrique occidentale : Gambie, Casamance et le bassin de Sokoto. Cultivée depuis 3500 ans (Arraudeau, 1998), elle est en net déclin au profit du riz asiatique.

Oryza glaberrima Steud est une espèce qui renferme des ressources génétiques encore inexploitées qui pourraient être utilisées, pour l'instant, à l'intensification de certains types de riziculture, telle que la riziculture de bas-fond (Sié, 1991).

II.2.1 : Description du riz

Le développement morphologique de la plante du riz concerne un certain nombre d'organes présentés par la figure 5 ci-dessous :

Figure 5 : Plante de riz au stade de reproduction (ADRAO, 1995).

Selon Sié (1991), le riz est une plante autogame de la famille des graminées, à tiges dressées en touffe et aux racines minces, denses et peu profondes. Ses tiges sont épaisses et creuses (d'où leur nom de chaumes) et possèdent des épaississements ou noeuds sur lesquels s'insèrent les feuilles. Ces dernières dépourvues de pétioles enveloppent la tige à leur base par une gaine prolongée par le limbe dont les dimensions, la couleur et la pilosité sont des caractéristiques variétales. La feuille qui émerge après toutes les autres juste sous la panicule est appelée feuille paniculaire ou drapeau. L'articulation gaine et limbe présente deux petits appendices : la ligule et l'auricule. Cette plante possède des tiges très ramifiées et peut mesurer de 0,6 à 1,8 m de hauteur ; les tiges se terminent en une panicule de 20 à 30 cm de long. Chaque panicule est formée de 50 à 300 fleurs ou « épillets », à partir desquels les grains se formeront (Figure 5).

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En effet, le cycle du riz peut être divisé en trois (3) phases :

Phase végétative : La phase végétative comprend la germination, la levée et le tallage. Elle dure de la germination jusqu'à la phase de différenciation paniculaire (Initiation paniculaire). La levée, qui va de l'émergence jusqu'au stade 4 feuilles. Durant cette phase, la plante acquiert, progressivement, son indépendance vis-à-vis des réserves alimentaires du grain. Le plant est totalement indépendant au stade 3 feuilles. En cas de semis en pépinière, il est nécessaire d'atteindre ce stade avant de faire le repiquage. Le tallage commence à partir du stade 5 feuilles et a une durée variable, qui dépend des conditions climatiques (température) et de la variété. C'est la longueur de cette phase qui différencie les variétés de cycle court, moyen et long. En règle générale, une variété de cycle long aura une aptitude au tallage supérieure à une variété de cycle court. Trois à cinq jours avant la fin du tallage, on peut observer l'initiation paniculaire à l'intérieur des tiges de différentes talles (Marc, 2001).

En général, la phase végétative dure environ 60 jours pour les variétés de 120-130 jours. Elle est caractérisée par un tallage actif et les feuilles apparaissent à un intervalle régulier.

Phase reproductive : Elle dure environ 25 à 35 jours et peut commencer juste avant ou après le tallage maximum. Elle comporte l'initiation paniculaire, la montaison, l'épiaison, la floraison et la fécondation (Marc, 2001). Durant cette phase, le plant de riz est particulièrement sensible à des conditions défavorables (sécheresse, baisse de température...).

Figure 6: Différentes phases de développement d'un riz à cycle moyen (ADRAO, 1992).

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II.2.2 : Nutrition minérale du riz

Les nutriments du sol sont mis à la disposition des plantes pour leur croissance et leur production. Ainsi, pour produire une tonne de riz paddy sur plateau, le sol doit fournir à la plante 14 à 16 kg d'azote, 3 à 7 kg de phosphore et 30 à 55 kg de potassium (Gala et al., 2010). Les travaux de Roy et al., (2006) ont montré que la production d'une tonne de riz nécessite environ 20 kg N, 11 kg P2O5, 30 kg K, 7 kg Ca, 3 kg Mg et 40 g Zn au moins. Marc (2001) étaye ces résultats en montrant, que pour un objectif de rendement de 8tha-1 il faut, une fertilisation de type 100-48-24 en NPK, soit 220 kg d'urée par hectare, 110 kg de TSP par hectare et 60 kg de KCl par hectare.

II.2.3 : Exigences écologiques du riz

Le riz constitue une exception parmi les cultures céréalières, du fait qu'il tolère un large éventail de conditions climatiques, pédologiques et hydrologiques. Cette plante de pays chaud prospère fort bien aux différentes latitudes (Dembélé et al., 1998), sa culture s'étend de 50° de latitude Nord à 40° de latitude Sud, et à des altitudes inférieures au niveau de la mer jusqu'à 2500 m. La température constitue le facteur climatique le plus important parce qu'il est très difficile à modifier. Les besoins en température du plant de riz varient en fonction des stades de croissance. La lumière joue un rôle important dans la croissance et la productivité du riz qui est une plante sensible à la photopériode, d'où la longueur de la journée. Le riz est une culture semi-aquatique qui peut supporter la submersion à certains stades, mais il peut avoir des conditions d'asphyxie selon le type de riziculture. Les besoins d'eau du paddy en ce qui concerne l'évapotranspiration se situent entre 450 et 700 mm, selon le climat et la longueur du cycle végétatif (Dembélé et al., 1998). L'action du vent sur le plant du riz dépend de son stade de développement. C'est une plante rustique, peu exigeante quant à la nature du sol, pourvu qu'il soit suffisamment irrigué et amendé. Elle s'adapte donc à une large gamme de sols, mais préfère les sols lourds dans lesquels les pertes d'eau par percolation sont faibles en riziculture de bas-fond. La culture du riz a une bonne tolérance à l'acidité avec un pli optimal de 5,5 à 6. Cette large adaptation aux écologies permet de distinguer plusieurs types de rizicultures qu'on regroupe en deux grandes typologies.

25

CONCLUSION PARTIELLE

Pour résumer, différents types de réactions conduisent à la production de substances humiques. Le riz, plante annuelle à tige dressée en touffes, aux racines minces, fournies et peu profondes est de la famille des graminées. Il constitue une exception parmi les cultures céréalières du fait qu'il tolère un large éventail de conditions climatiques, pédologiques et hydrologiques.

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DEUXIÈME PARTIE :
MATÉRIEL ET MÉTHODES

y' CHAPITRE III : MATÉRIEL

y' CHAPITRE IV : MÉTHODES

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CHAPITRE III : MATÉRIEL

Ce chapitre présent les généralités sur la zone d'étude et les matériels de l'étude y sont aussi détaillées. Il s'agit, entre autres, la localisation géographique du site d'étude, le climat, le sol, le matériel végétal, le matériel technique de terrain et le matériel technique de laboratoire ainsi que le matériel de traitement des données.

III.1 : SITUATION GÉOGRAPHIQUE DE LA ZONE D'ÉTUDE

L'étude est réalisée au centre National de Floristique (CNF), de l'Université Félix Houphouët Boigny d'Abidjan, Cocody. Il est limité au Nord par le boulevard François Mitterrand et au Sud par la Faculté de Droit de l'Université. Il se trouve à l'ouest du ravin séparant le Campus de Cocody et la Riviera Golf. Le centre est situé entre les longitudes Nord 5° 20' 9« et 5° 20' 8« et les latitudes Ouest 3° 59' 1« et 3° 59' 0« (Figure 7).

Côte d'Ivoire

UFHB

Figure 7: Localisation de la zone d'étude à l'Université Félix Houphouët-Boigny

III.2 : CLIMAT DE LA VILLE D'ABIDJAN

La ville Abidjan appartient au régime équatorial de transition, les pluies sont abondantes

(environ 5000 mm) avec deux saisons de pluies (avril-juillet et août-septembre), deux saisons sèches (octobre-novembre et décembre-mars). La température (28°C à 30°C) variant très peu au cours de l'année. La pluviométrie d'Abidjan est élevée d'avril à juillet et d'octobre à

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novembre, puis on constate une baisse de celle-ci d'août à septembre et de décembre à mars (Figure 8).

Température (°C)

40 30 20 10 0

 

540 480 420 360

Précipitation (mm)

300 240 180 120 60 0

 

jan fev mar avr mai juin juil août sept oct nov dec

Mois

Précipitation (mm) Température (°C)

Figure 8: Diagramme ombrothermique de la région d'Abidjan en 2018

Source : CLIMATE-DATA.ORG

III.3 : GÉOLOGIE

La zone d'étude se trouve dans la partie Nord-Est du District d'Abidjan. Cet ensemble sédimentaire fait de sédiments tertiaires et quaternaires constitue un long ruban qui va de Sassandra jusqu'à Axim au Ghana. Les formations sédimentaires dans la région du Grand Abidjan sont constituées d'argiles et d'argiles sableuses, de sables et de grès, de conglomérats, de sables glauconieux et de marnes. Il est peu profond dans le compartiment nord par rapport au compartiment sud subsident (Oga, 1998). Le sol de la ville d'Abidjan est essentiellement ferrallitique, fortement désaturé (Guillaumet et Adjanohoun, 1991). Il présente un horizon humifère peu épais.

III.4 : Caractéristique du sol du site d'étude

Le tableau VII présente d'analyses chimiques du sol du site d'essai dans la profondeur 0 -20 cm (Traoré, 2017). Il s'agit d'un sol moyennement acide (pH= 5,9) et un rapport C/N de 15,38. Les teneurs en cations échangeables (Ca, Mg et K) sont, respectivement de 1,73 cmol kg-1, 0,45 cmol kg-1 et 0,09 cmol kg-1. Cependant, une teneur suffisante de Zinc (19,32 mg kg-1).

29

Tableau V : Caractéristiques physico-chimiques du sol dans la profondeur 0 - 20 cm

Caractéristiques du sol

Teneurs en 0-20cm

pHeau

5,9

C-organique (g/kg)

20

C/N

15,38

K (cmolkg-1)

0,097

Ca (cmolkg-1)

1,731

Mg (cmolkg-1)

0,451

Zn (g/kg)

19,32

Source : (Traoré, 2017).

III.5 : MATÉRIEL D'EXPÉRIMENTATION

Le matériel expérimental est constitué de :

- la paille de riz provenant de parcelle rizicultures de basfond de songon (Figure 9 b),

- le phosphate naturel provenant de Togo (PNT) (Figure 9 c),

- la variété de riz utilisé a été le FAFA (IDSA10). Elle est issue du croisement entre les

cultivars IRAT112 et Iguape Catelo depuis 1983 (CNRA, 2017) et a servi de cultures

durant l'essai (Figure 9 a).

Figure 9 : Matériel expérimental : a) FAFA (IDSA), b) Paille de riz, c) Phosphate naturel

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Le tableau VI ci-dessous présente la fiche descriptive du riz FAFA (IDSA10). Tableau VII: Fiche descriptive du riz FAFA (IDSA10).

Caractéristiques agronomiques Riz FAFA (IDSA10)

Hauteur de la plante 110-120 cm

Cycle (semis - maturité) 105 jours

Tolérance à la sécheresse Bonne

Résistance à la verse Bonne

Résistance à la l'acidité Mauvaise

Rendement en station, paysan 4.8 t/ha, 2.5 t/ha

III.6 : MATÉRIEL TECHNIQUE DE TERRAIN Le matériel technique de terrain se compose de :

· un mètre ruban, pour la mesure des dimensions de l'essai et la hauteur des plants ;

· un tamis à mailles carrées de diamètre 2 mm, pour séparer les éléments fins des éléments grossiers ;

· des sachets plastiques, pour le conditionnement des différents échantillons de sols ;

· des marqueurs, pour identifier les différents sachets d'échantillons de sols ;

· un appareil photographique numérique, de type Samsung, pour les prises de vue ;

· une machette et daba ont été utilisée pour la préparation et l'entretien du site d'essai (labour, confection et désherbage des tas) ;

· une balance électronique portable de précision (0,001), pour les différentes pesées ;

· un seau et un bidon ont été utilisés, pour l'arrosage des différents tas de traitement ;

· les gants de protection pour remuer les différents tas de traitement ;

· un thermomètre, TFA Dostmann 10.3014.14 pour la détermination de la température des différents tas de traitement ;

· un couteau de pédologue, pour couper les panicules et la paille du riz.

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III.7 : MATÉRIEL DE LABORATOIRE

Pour les analyses au laboratoire, l'on a recours à du matériel d'usage commun à savoir (Figure 10) :

· des balances électroniques (Précisa 4200 CSCS ; Mettler Toledo, JL 503-C5) de précision 0,1, 0,001 et 0,0001 g, pour les différentes pesées ;

· des béchers, des tubes de centrifuges et des baguettes de verre, pour préparer l'échantillon ;

· un pH-mètre électronique Bench Top à électrode de verre, pour la détermination du pH ;

· les tamis de maille 500 um, 100 um, 50 um, et le saccharose pour la détermination des spores dans les différents échantillons ;

· microscope de type Leica et papier filter, pour l'observation des champignons ;

· une centrifugeuse de marque Bench Top, pour la séparation des particules ;

· un agitateur mécanique (IKA HS 260 Basic), pour homogénéiser les échantillons de sol ;

· des microplaques et boites de pétri pour la culture des bactéries ;

· parafilm et papier aluminium, pour l'emballage des échantillons microplaques et ;

· étuve, pour le séchage et les cultures des échantillons ;

· autoclave, pour la stérilisation des milieux de culture ;

· glucose, peptone, Nacl et extrait de levure, pour préparer les différents milieux (NB et PVK) ;

· Tricalium de phosphate, pour la préparation de la solution tampon ;

· agar et le bleu de Bromophénol, pour la préparation de la solution glosée ;

· lecteur de microplaque pour la lecture des microplaques après culture bactérienne ;

· d'une hotte à flux laminaire pour travailler en condition stérile ;

· l'analyseur NITON XL3t et spectrophotomètre, pour la quantification des différents métaux.

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Figure 10: Matériel de laboratoire: a) Etuve, b) Autoclave, c) Balance, d) Centrifuge, e) Lecteur de microplaque, f) Hotte à flux luminaire, g) Microplaque, h) Boître de pétri, i) pH-mètre électronique.

III.8 : MATÉRIEL INFORMATIQUE

Le matériel informatique utilisé dans le cadre de cette étude est constitué essentiellement de :

? un ordinateur portable muni d'un logiciel SIG et Statistique pour l'élaboration du projet par les recherches sur internet et la saisie du projet.

? logiciel SIG (QGIS 3.2) permet de réaliser les cartes du projet.

? logiciel Leica 6.1, permet d'observer les champignons à partir du microscope Leica

? logiciel statistique SAS (Statistical Analysis System) dans sa version 9, pour effectuer une analyse de variance des données collectées.

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CONCLUSION PARTIELLE

Ce chapitre nous a permis de décrire le matériel expérimental, le matériel de terrain et le matériel de laboratoire, matériel d'informatique qui a servi au cours de notre étude. Il a été défini clairement le rôle de chaque matériel et leur utilité. Le chapitre suivant traitera des méthodes utilisées pour le traitement des données recueillies.

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CHAPITRE IV : MÉTHODES

L'étude réalisée a nécessité l'usage de diverses méthodes conventionnelles homologuées. Il comprend les dispositifs expérimentaux, la collecte des données du compost et le test agronomique, ainsi que leurs analyses statistiques.

IV.1 : COMPOSTAGE

IV.1.1 : Préparation de l'aire d'expérimentation

Le site d'étude a été défriché et débarrassé des débris végétaux sur une superficie de 18 m2 pour l'installation de l'essai.

IV.1.2 : Préparation des traitements de phosphore

Selon les normes de conversion entre P2O5 et P (P = 0.44 x P2O5), on définit les quantités de P suivant le pourcentage de P2O5 dans le phosphate de Togo (28.20 %). Pour chaque quantité, la roche phosphate en poudre fine a été pesée à l'aide d'une balance Roverbert. Les pesées ont été conditionnées dans des sachets plastiques d'emballage avant l'utilisation. Cela correspond aux caractéristiques suivantes :

Tableau VII : Caractéristiques des traitements de phosphore apporté en P2O5

Traitement

P2O5 (kg)

P (kg)

To

0

0

T1

2,014

0,25

T2

4,029

0,5

T3

6,044

0,75

IV.1.3 : Préparation de la paille de riz

La matière organique utilisée est la paille de riz. La paille de riz nouvellement récoltée a été séchée au soleil pendant 1-2 semaines. Ensuite elle a été pesée selon la dose suivante 1,5 kg par traitement, un total de 18 kg de paille de riz sec a servi à l'expérimentation.

IV.1.4 : Mise en place du dispositif de compostage

Il s'agit d'un essai à blocs aléatoires complets à trois répétitions avec quatre traitements. Les traitements ont été disposés en forme d'andains ayant une hauteur de 30 cm (Figure 11). Dans un piquetage de 1m2 de chaque traitement, chacun espacé entre elles de 0,5 m, 1,5 kg de paille de riz sec ont été disposés sans prétraitement. Ensuite les différentes pesées du phosphate naturel du Togo ont été mélangées aux débris végétaux que constitue la paille de riz. Cet apport immédiatement succédé d'un arrosage de 2,5 litres d'eau avant de refaire un mélange du tas.

35

Figure 11: Dispositif expérimental de compostage aérobie

IV.1.5 : Collecte des données du compost

Les travaux réalisés au cours de compostage sont l'arrosage et le retournement hebdomadaires. Les observations des paramètres ont été réalisées à l'intérieur de chaque micro-parcelle élémentaire de 1 m2. Les mesures hebdomadaires ont été prises à partir de la 1ère semaine du compostage (11 novembre 2018 jusqu'au 05 janvier 2019 au centre de chaque tas). Les mesures ont été réalisées sur la température, le pH, le taux de décomposition (Td), les faunes, les microorganismes, le carbone, l'azote et métaux lourds (ETM).

IV.1.6 : Température

La température du tas a été notée à l'aide d'un thermomètre enfoui dans le coeur (centre) du compost durant 7-10 minutes, régulièrement, chaque semaine (matin et soir). Cette mesure a été effectuée pour chacun des traitements.

IV.1.7 : Échantillonnage du compost

Des échantillons du compost ont été prélevés aux trois dernières semaines sur les différents tas. La méthode de prélèvements a consisté à faire un mélange homogène, prélever, étiqueté et bien

36

emballer pour éviter des contaminations. Au total trente-six (36) échantillons ont été prélevés sur les tas à étudier.

IV.1.8 : Détermination du pH

La mesure du pH a été réalisée selon la norme internationale ISO 10390 (1994) ; la méthode consiste à préparer une suspension de compost dans cinq fois son volume d'eau, la laisser en agitation pendant 5 minutes (1/5) puis la faire reposer pendant au moins deux heures, mais pas plus que 24 heures.

IV.1.9 : Taux de décomposition

Un échantillon d'environ 50 g de matières en décomposition a été prélevé sur les trois dernières semaines dans chaque traitement. Le prélèvement est fait après un mélange homogène du tas. À l'aide d'un tamis (< 2 mm) on recueille la fraction fine (Mf) de moins de 2 mm de diamètre, et la fraction grossière (Mg). Ensuite, peser les fractions fines (Mf) par une balance électronique pour déterminer les masses respectives.

Td (%) = (Mf/50) ×100 [1]
Td = taux de décomposition ; Mf = masse fine ; Mg = masse grossière.

IV.1.10 : Analyses chimiques des nutriments

L'azote total du compost a été quantifié selon la méthode Bremner et al., (1982) sur le compost fin.

Le carbone organique a été déterminé selon la méthode de walkey-Black (1934) réalisée par oxydation par un mélange de dichromate de potassium et d'acide sulfurique concentré.

IV.1.11 : Matière organique et rapport C/N

La matière organique a été déterminée selon la méthode de Demolon et Leroux (1933). Il consiste à déterminer le taux de carbone organique et à le multiplier par 1,724.

Une fois les taux de carbone et d'azote sont déterminés on peut déduire le rapport C/N. IV.1.12 : Dosage des ETM dans les échantillons du compost et le sol

Les analyseurs de métaux NITON sont des spectromètres de fluorescence X portables (Potts et al., 2004). C'est une méthode d'analyse utilisée pour la détection et la quantification des éléments présents dans des échantillons liquides, solides ou en poudre. Elle permet de doser tous les éléments dont le numéro atomique « Z » est supérieur ou égal à 13.

IV.1.13 : Caractérisation de la faune et des microorganismes

IV.1.13.1 : Comptage de la population macrofaune

Les tas ont été fouillés pour identifier d'éventuelle macrofaune.

IV.1.13.2 : Dénombrement des microorganismes

a) Détermination du potentiel mycorhizien

La détermination des spores a été faite après le compostage et a été réalisée en deux étapes principales : l'extraction et le comptage direct (Voir annexe 1).

b) Dénombrement bactérien

Le dénombrement de la microflore a été déterminé sur le milieu NB (Nutrient Broth) et celle solubilisant le phosphate a été faite sur le milieu PVK liquide (Pikovskaia) (Voir annexe 2). Après, 3 jours (NB) et 7 jours (PVK) d'incubation, le nombre de bactéries solubilisatrices de phosphate a été déterminé grâce au lecteur de microplaque.

Les résultats des lectures en microplaques sont traités par un programme statistique déterminant le Nombre le Plus probable (NPP) de bactéries présentes dans l'échantillon, basé sur la méthode de McCrady (Hugues et Plantat 1983) qui considère que les puits positifs obtenus avec la dilution la plus faible correspondent au développement d'une seule unité bactérienne et nous permet d'obtenir le nombre de bactéries g/compost sec.

IV-2 : TEST AGRONOMIQUE

Le compost a été testé sur place, juste après le compostage en utilisant le même dispositif (bloc complet randomisé) du compostage, 4 traitements avec 3 répétitions (Figure 12). Après le labour de l'intérieur des micro-parcelles le compost a été appliqué en fumure, avant le semi du riz dans un piquetage de 1m2 soit 20 × 20 cm entre les poquets. La variété du riz FAFA (IDSA10) a été démarrée après 21 jours de semis à raison d'un plant par poquet espacé de 20 cm dans les micro-parcelles faites à cet effet. Une lame d'eau de 80 litres d'eau par semaine a été maintenue constamment après le démarrage jusqu'à la maturité du riz. Le désherbage s'est fait manuellement de façon hebdomadaire à l'intérieur de chaque tas.

Figure 12 : a) Dispositif ; b) Piquetage de 1 m2

37

38

IV.2.1 : Collecte des données agronomiques

Les données de riz collectées concernent le nombre de talles, le nombre de panicules, la hauteur du riz au m2, la durée de la floraison, les rendements en grain et paille l'indice de récolte.

V' Le nombre de talles

À 21 jours après semis (JAS) et à 45 JAS, le nombre de talles (TAL) de riz a été compté par poquet dans un cadran de 1m2 par traitement.

V' 50% de floraison

La date de 50% de floraison dans chaque traitement a été notée pour la détermination du cycle physiologique.

V' Le nombre de panicules par m2

Dans un cadran de 1 m2, nous avons compté le nombre de panicules portées par les plantes qui s'y trouvent.

V' Hauteur du riz

La hauteur (H) des plants de riz a été mesurée hebdomadairement de la surface du sol à l'extrémité de la talle le plus haute (l'extrémité étant souvent assimilé au bout de la plus longue feuille de la talle) à l'aide d'un décamètre, en allant de la base jusqu'à la feuille paniculaire.

V' Poids au champ des grains et des pailles

Pour éviter tout désagrément dû à des pertes, nous avons, au champ à l'aide d'une balance de la ménagère pesé la récolte en grains et en pailles pour chaque traitement.

V' Rendement des pailles (RDP)

Le riz a été récolté par tas à maturité. Après battage et séchage, la paille a été pesée tandis que les grains de riz ont été vannés puis pesés. Le taux d'humidité des grains de riz a été déterminé après séchage à l'étuve à 70°C pendant 24 heures et le rendement en grains a été calculé pour une humidité standard fixée à 14 p.c. Les rendements en grains (RDG) et en paille (RDP), la matière sèche totale (MST), ont été calculés selon les formules ci-dessous : avec RDG = rendement en grain, MST = matière sèche totale :

MST (t ha-1) = RDG + RDP, [2]
avec RDP = rendement en paille ;

[4]

avec H : humidité ;

H (p.c.) = (Minitial- Mfinal/Minitial) X100 ; [5]
avec M = masse de la quantité de riz prélevée par tas.

;

RDG (t ha-1) = (Poids sec en grain (kg)/1(m2)) X (10000/1000) X ((100-H)/86) ; [3]
RDP (t ha-1) = (poids sec en paille (kg)/1(m2)) X (10000/1000)

39

? Indice de récolte (IR)

L'indice de récolte a été déduit du ratio du rendement grain et de la matière sèche totale

IR (%) = [RDG / (RDG + RDP)] ×100 [6]

IV.2.1 : TRAITEMENT STATISTIQUE

Les données obtenues ont été saisies avec le logiciel Excel. Les données de la hauteur (H), du nombre de talles (TAL) et de panicules (P) ont été soumises à l'analyse de variances (ANOVA) au seuil á = 0,05 à l'aide du logiciel SAS version V 9 pour tester l'effet des traitements appliqués sur le développement végétatif des plants de riz. La classification des valeurs moyennes par la méthode de Newman et Keuls a permis d'identifier les traitements pour lesquels les niveaux de développement végétatif sont significativement différents.

Les données des rendements en grain (RDG), en paille (RDP) et matière sèche totale (MST), les indices de récolte (IR) ont également été soumises à l'ANOVA pour tester l'effet traitement. La classification des valeurs moyennes par la méthode de Newman et Keuls a permis d'identifier les traitements pour lesquels les performances agronomiques sont significativement différentes.

CONCLUSION PARTIELLE

Ce chapitre a rendu compte de l'ensemble des méthodes utilisées aussi bien sur le terrain qu'en laboratoire. Il s'est agi des méthodes classiques universellement reconnues par la communauté scientifique internationale. Les différents résultats obtenus ont été analysés statistiquement à l'aide du logiciel statistique SAS et test de Pearson, puis discutés dans la partie suivante.

TROISIÈME PARTIE :
RÉSULTATS ET DISCUSSION

y' CHAPITRE V : RÉSULTATS

40

y' CHAPITRE VI : DISCUSSION

41

CHAPITRE V : RÉSULTATS

Les différentes observations, les données prélevées et les analyses physico-chimiques effectuées ont permis d'obtenir les résultats qui font l'objet de cette partie. Il s'agit des Paramètres du compost obtenu, de la mesure des paramètres agro-morphologiques et de rendement du riz qui pousse sur terre amendée par les différents traitements.

V.1 : Caractéristique chimique du phosphate naturel, du sol et de la paille

Le tableau VIII présente des concentrations en nutritifs dans le sol du site d'étude, la paille du

riz et le phosphate naturel.

Les caractéristiques chimiques du phosphate naturel et de la paille montrent leur richesse en P, K, Ca qui sont respectivement de 129,43 g/kg ; 2,587g/kg et 56,85g/kg dans le phosphate naturel contre 8,56 g/kg ; 35,61g/kg et 9,517 g/kg dans la paille.

Tableau VIII : Caractéristiques chimiques du phosphate naturel, du sol et de la paille

Éléments nutritifs

Sol

Paille

phosphate

P (g/kg)

1,7

8,56

129,43

K (g/kg)

1,67

35,61

2,587

Ca (g/kg)

2,42

9,517

56,85

Pb (g/kg)

0,012

nd*

0,025

Zn (g/kg)

0.015

0,121

0,627

Cd (g/kg)

nd*

nd*

nd*

*nd= non-détectable

V.2 : Évolution de la température

L'étude de l'évolution de la température au cours du processus du compostage montre que l'apport de P a induit une hausse de température par rapport au témoin (T0) durant la 3e semaine (21 jours) à la 7e semaine (43 jours) : le traitement témoin est plus froid avec une hausse graduelle parallèle aux doses croissantes de P (Figure 13).

La température du compost au départ (la phase mésophile) est très faible de 33°C à 34°C dans tous les traitements durant 7 à 14 jours (Figure 13).

Elle augmente progressivement pendant les quatre premières semaines (7 à 28 jours) pour atteindre un maximum de l'ordre de 35°C à 36°C (la phase thermophile) respectivement pour T0 et T3. Suivie d'une période de ralentissement de l'activité microfaune (la phase de refroidissement), pendant laquelle la température diminue graduellement jusqu'à 34°C, (Figure 13).

La phase de maturation pendant laquelle la température du compost suit la température ambiante advient aux alentours de 56 à 62 jours pour atteindre une température de 33°C (Figure 13).

Température (°C)

37

36

35

34

33

32

31

30

42

S1 S2 S3 S4 S5 S6 S7 S8 S9

Durée (Semaines)

T0 T1 T2 T3

Figure 13 : Évolution de la température au cours du compostage (S1 à S9)

V.3 : Évolution du pH

La moyenne de pH des différents traitements va de la neutralité à l'acidité (Figure 14). Ces valeurs varient légèrement tout le long du processus jusqu'à la maturité du compost avec un pH de 5 pour les traitements T2 et T3 (Figure 14). Pour le traitement T1 est 6 et pour le traitement témoin T0 est 7 (Figure 14). Contrairement à la température, le pH décroît parallèlement aux doses croissantes de P (Figure 14).

 

7

 
 
 
 
 

pH

 

6

5

 

S7 S8 S9

Durée (Semaines)

T0 T1 T2 T3

Figure 14 : Évolution du pH durant les dernières semaines (S7 à S9) du compostage

V.4 : Evolution du carbone totale (C%)

La teneur en C% se stabilise en T3 (2,23 %) à partir du 56 jours (8ème semaine), par rapport au témoin T0 (1,86 %) qui a tendance à baisser (Figure 15). Par contre sous les traitements T1 et T2, on assiste une hausse de C qui passe respectivement de 3,02 à 3,06 % et de 2,19 à 2,35 % (Figure 15).

C(%)

4

3

2

1

43

S7 S8 S9

Durée (Semaines)

T0 T1 T2 T3

Figure 15 : Évolution du C (%) durant les dernières semaines (S7 à S9) du compostage V.5 : Évolution de l'azote total

La teneur en azote total se stabilise sous les traitements T1 et T2, respectivement 0,15 % et 0,12% à partir du 56 jour (8ème semaines), par rapport au témoin T0 qui baisse à 0,1 % (Figure 16). Pour le traitement T3, on assiste à une hausse de C (0,12 %) à partir du 56 jour (Figure16).

S7 S8 S9

Durée (Semaines)

T0 T1 T2 T3

N(%)

0,15

0,05

0,2

0,1

Figure 16 : Évolution du pourcentage d'azote (% N) durant les dernières semaines (S7 à S9) du compostage

V.6 : Rapport carbone sur azote (C/N)

Le rapport C/N varie au cours du processus de compostage en fonction des traitements (Figure 17). Le rapport C/N se stabilise sous les traitements témoin T0 et T1, respectivement (18,41 à 18,95) et (19,54 à 19,76) à partir de 56 jours, il y'a une tendance à la baisse dans le traitement T3 (23,57 à 19,3) ou à la hausse dans le traitement T2 (17,80 à 19,23) (Figure17).

C/N

24

23

22

21

20

19

18

17

16

15

44

S7 S8 S9

Durée (Semaines)

T0 T1 T2 T3

Figure 17 : Évolution du C/N durant les dernières semaines (S7 à S9) du compostage

V.7 : Potentiel Hydrogène en fonction du rapport Carbone sur azote (C/N) au traitement témoin (T0)

La courbe du pH (7) en fonction du C/N (18) au traitement témoin T0, montre que les deux valeurs se stabilisent au cours des processus du compostage de la 7ième à la 9ième semaines (Figure 19).

32

Rapport de Carbone et Azote

16

8

4

2

1

8

1

T0 T0 T0

S7 S8 S9

Durée (Semaines)

pH C/N

4

pH

2

Figure 19 : Evolution du pH et le C/N dans le traitement (T0) durant les dernières semaines (S7 à S9) du compostage

45

V.8 : Evolution du pH et du C/N en fonction de traitement témoin (T1)

De même que le traitement témoin T0, les deux valeurs (pH et du C/N) se stabilisent sous le traitement T1, respectivement 6 et 20 à partir de la 7ième à la 9ième semaines (Figures 20).

 

8

 

32

Rapport de Carbone et Azote

pH

4

2

1

 

16 8 4 2

1

 

T1 T1 T1

S7 S8 S9

Durée (Semaines)

pH C/N

Figure 18 : Evolution du pH et le C/N dans le traitement (T1) durant les dernières semaines

(50 à 62 jours) du compostage

V.9 : Evolution du pH et du C/N en fonction de traitement témoin (T2)

Contrairement aux traitements T0 et T1, les deux valeurs (pH et du C/N) sont inversement proportionnelles sous le traitement T2, respectivement (6 à 5) et (18 à 19) à partir de la 7ième à la 9ième semaines (Figures 21).

 

8

 
 
 

32

 
 
 
 
 

Rapport de Carbone et Azote

pH

4

2

1

 
 
 

16 8 4 2

1

 
 

T2 T2 T2

S7 S8 S9

Durée (Semaines)

pH C/N

 
 
 
 
 
 
 

Figure 19 : Evolution du pH et le C/N dans le traitement (T2) durant les dernières semaines (50 à 62 jours) du compostage

V.10 : Evolution du pH et du C/N en fonction de traitement témoin (T3)

De même que le traitement témoin T2, les deux valeurs (pH et du C/N), ne sont stable sous le traitement T3, respectivement (5) et (24 à 19) à partir de la 7ième à la 9ième semaines (Figures 22).

 

8 4 2 1

 
 
 

32 16 8 4 2

1

 

pH

 
 
 

Rapport de Carbone et Azote

 
 

T3 T3 T3

S7 S8 S9

 
 
 
 

Durée (Semaines)

pH C/N

 
 

Figure 20 : Evolution du pH et le C/N dans le traitement (T3) durant les dernières semaines (50

à 62 jours) du compostage

Globalement, on retient que l'évolution du pH et du C/N n'a été stable que sous les traitements

T0 et T1 à partir de la 7ième à la 9ième semaines.

V.11 : Évolution de la matière organique

La teneur en M.O se stabilise sous les traitements T0 et T1, respectivement 3 % et 5 % à partir 56 à 62 jour (Figure 23). Par contre la teneur en M.O se stabilise sous les traitements T2 et T3, respectivement 4 % à partir de la 7ième à la 9ième semaines (Figure 23).

 

8

 
 
 

MO(%)

6

4

2

 

46

S7 S8 S9

Durée (Semaines)

T0 T1 T2 T3

Figure 21: Évolution de la MO dans le traitement (T3) durant les dernières semaines (50 à 62 jours) du compostage

47

V.13 : Qualité du compost obtenu

Ce compostage a duré au total 62 jours, soit 2 mois et 2 jours avec 20 litres d'eau par tas (soit 240 litres d'eau apportée) (voir annexe 3). Il sent bon avec une couleur un peu foncée, sa température est similaire d'une température ambiante.

Le compost est riche en éléments nutritifs et pauvre en éléments lourds (Tableau IX).

Le compost ainsi obtenu est très riche en nutriments primaires (NPK) et en minéraux secondaires (Ca, Pb, Zn). La teneur en P est plus élevée dans les traitements T3 (91,39 gkg-1) et T1 (57,61 gkg-1) contre 1,52 gkg-1 pour le traitement témoin (T0). Le carbone est plus abondant dans les traitements T1 (30,2 gkg-1) que les autres T2, T3 et le témoin à enregistrer la plus faible valeur 18,6 g/kg. À cela s'ajoute des métaux lourds notamment le plomb (Pb), zinc (Zn) et le cadmium (Cd) dont les valeurs sont très largement en dessous de la norme ISO (Zn= 79 mg/kg Cd= 0,1mg/kg et Pb= 17mg/kg).

Tableau IX : Caractéristiques chimiques du compost

Trait

T0

T1

T2

T3

C (g/kg)

18,6

30,2

23,5

22,2

N (g/kg)

1

1,52

1,2

1,2

P (g/kg)

1,52

57,61

63,67

91,39

K (g/kg)

2,315

1,286

1,614

1,34

Ca (g/kg)

2,112

136,214

152,798

215,875

Pb (mg/kg)

0.86

0.92

0.69

0.56

Zn (mg/kg)

0.12

0.32

0.39

0.22

Cd (mg/kg)

nd*

nd*

nd*

nd*

*nd= non-détectable

V.14 : Rendement de compost

Le rendement augmente en fonction des doses croissantes de P dans les traitements. On note une différence significative p (<0,05) entre les rendements lorsque la teneur en phosphate est élevé dans le traitement (Tableau X).

Tableau X : Masse de compost obtenue par traitements appliqués

Traitements Comparaison moyenne Pr

T0 #177; 1,3 b Pr < 0,05

T1 #177; 0,3 b

T2 #177; 1,4 ab

T3 #177; 1,8 a

Le taux de la décomposition augmente progressivement au cours des processus du compostage. Les traitements ont un rendement proche de 90% à la fin du processus (Figure 24). Les traitements T1 et T0 se distinguent du traitements, T2 et T3 avec les plus forts rendements durant le processus (Figure 24). C'est à la 56 jours (8ème semaines) que T3 et T2 induisent une plus grande vitesse de transformation de la paille brute pour atteindre le ratio sous les traitements T1 et T0 à partir du 62 jour (Figure 24).

 

120

100

 
 
 

RDC (%)

80 60 40 20

0

48

S7 S8 S9

Durée (Semaines)

T0 T1 T2 T3

Figure 22 : Évolution des taux de décomposition durant les dernières semaines (50 à 62 jour)

du compostage

V.15 : Évolution du macrofaune

Trois principaux groupes de macrofaune ont été dénombrés au cours des stades de compostage : les Vers de terre épigés, Mille-pattes (diplopodes), et vers blanc (larve des hannetons).

Le tableau XI montre une faible population de macrofaune au cours du compostage. Le traitement T1 se distingue des autres (T2 et T0, T3) avec un nombre élevé de population macrofaune durant le processus. L'absence d'activité macrofaune est perçue sous le traitement T3, au cours du processus de compostage (Tableau XI).

49

Tableau XI : Population macrofaune pendant le compostage (nombre de macrofaunes/m2)

Microfaune

Trait

S1

S2

S3

S4

S5

S6

S7

S8

S9

Vers de

T0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

terre épigés

T1

0

0

1

0

0

0

0

0

0

 

T2

0

0

0

0

0

0

0

0

0

 

T3

0

0

0

0

0

0

0

0

0

Mille-

T0

0

1

0

0

0

0

0

0

0

pattes

T1

0

3

2

0

2

1

0

0

0

 

T2

0

1

1

0

0

0

0

0

0

 

T3

0

1

0

0

0

0

0

0

0

Vers blanc

T0

0

0

0

0

0

1

0

0

0

 

T1

0

0

0

0

0

0

0

0

0

 

T2

0

0

0

0

0

0

0

0

0

 

T3

0

0

0

0

0

0

0

0

0

V.16 : Potentiel mycorhizien

Trois types de spores ont été distingués dans notre compost, il s'agit des couleurs marron (Type 1), noir (type 2) et beige (Type 3) (Figure 25).

Figure 23 : Diversité spirale durant les dernières semaines (S7 à S9) du compostage (1. type 1 (marron); 2. type 2 (noir); 3. type 3 (beige)).

50

Le tableau XII montre un faible nombre de spores sous les traitements (T0, T1, T2, T3) à partir de la 7ième à la 9ième semaines. La valeur plus élevée est observée sous les traitements témoin T0 et T1, respectivement (2 spores/g compost) à partir du 62 jours (9ème semaines) (Tableau XII). Les traitements T2 et T3 ont un nombre faible de 1 spores/ g compost à partir du 62 jour (tableau XII).

Tableau XII : Potentiel mycorhizien durant les dernières semaines (50 à 62 jours) du compostage (nombre de spores/g compost)

SPORES

Trait

S7

S8

S9

Marron

T0

1

1

3

 

T1

0

1

3

 

T2

0

1

2

 

T3

0

1

2

Noir

T0

0

1

1

 

T1

0

1

1

 

T2

0

1

1

 

T3

0

0

1

Beige

T0

0

0

1

 

T1

0

0

1

 

T2

0

0

0

 

T3

0

0

0

TOTAL

T0

0

1

2

 

T1

0

1

2

 

T2

0

1

1

 

T3

0

0

1

V.17 : Dénombrement de la microfaune totale (MT) et solubilisatrices de phosphate (MST)

Le tableau XIII montre un nombre important de la microfaune totale (MT) et solubilisatrices de phosphate (MST) sous les traitements (T0, T1, T2, T3) à partir de 62 jours (9ème semaines). La

9

valeur plus élevé est observé sous le traitement T1, de MT (19 206 000.10 bactéries/g compost sec) et de MST (396.105 bactéries/g compost sec) à partir de 62 jours (Tableau XIII). On note

9

un nombre faible de MT sous le traitement T3 (46,54.10 bactéries/g compost sec) et MST sous

9

le traitement témoin T0 (0,0181.10 bactéries/g compost sec) à partir de 62 jours (Tableau XIII).

Tableau XIII : Dénombrement de MT et MST (nombre de bactéries/g compost)

Traitements T0 T1 T2 T3

9 9 9 9

MT 217 200.10 19 206 000.10 2 607 500.10 46,54.10

9 9 9 9

MST 0,0181.10 0,0396.10 0,02235.10 0,02685.10

V.18 : Étude des paramètres agronomiques et morphologiques du riz

Au cours de notre expérimentation, nous avons mené à la fin du compostage, un test agronomique, avec des grains de riz, qui a duré 04 mois (Voir annexe 4). Cet essai est mené pour tester la qualité du compost obtenu.

Ces paramètres sont le taux de germination, la hauteur des plants, le nombre de talles, le nombre de panicules et la durée du cycle physiologique.

V.19 : Test de germination

Après six jours, nous avons observé un taux de germination supérieur à 80 % sous les traitements, avec le plus fort taux sous le traitement T1 (97 %), suivi des traitements, témoin T0 (89 %), T2 (83 %) et T3 (83 %) (Figure 26).

97

89

83 83

120 100 80 60 40 20 0

51

T0 T1 T2 T3

%germination

Figure 24 : Évolution du taux de germination (%) sous les traitements.

Le tableau XV montre la variation des valeurs moyennes de la hauteur, du nombre de talles et

du nombre d'épis des plants au tallage, à l'épiaison et à maturité.

Les valeurs moyennes du nombre de panicules et de hauteurs des plants par mètre carré dans chacun des traitements étudiés. Il y'a eu un effet hautement significatif (P<0,001) des traitements sur ces paramètres. Les plus grandes valeurs sont observées sous les traitements T3

52

et T2 durant les stades tallage, épiaison et sous le traitement T1 au stade maturité par rapport au témoin T0. Les valeurs ont varié de 89 - 96 cm hauteurs avec nombre talles 3 à 4 au stade du tallage, sous le stade d'épiaison 113 - 118 cm de hauteur avec nombre talle 3 à 4, sous le stade maturité 120 - 130 cm de hauteur et nombre de talles compris entre 3 à 5.

Tableau XIV : Variation moyenne de la hauteur et du nombre de talles en fonction des stades

physiologiques.

STADE TALLAGE / m2

Traitement

Variable

Min

Moy

Max

T0

Hauteur (cm)

14

48

89

 

Nombre de talle

1

1

3

T1

Hauteur (cm)

13

45

93

 

Nombre de talle

2

2

4

T2

Hauteur (cm)

11

42

96

 

Nombre de talle

2

2

3

T3

Hauteur (cm)

9

42

95

 

Nombre de talle

2

2

4

 

STADE EPIAISON / m2

 
 

T0

Hauteur (cm)

22

84

117

 

Nombre de talle

1

2

3

T1

Hauteur (cm)

21

77

115

 

Nombre de talle

2

2

4

T2

Hauteur (cm)

17

77

113

 

Nombre de talle

2

2

4

T3

Hauteur (cm)

14

75

118

 

Nombre de talle

2

3

4

 

STADE MATURITE / m2

 
 

T0

Hauteur (cm)

31

96

122

 

Nombre de talle

1

2

3

T1

Hauteur (cm)

28

89

130

 

Nombre de talle

2

3

4

T2

Hauteur (cm)

23

91

120

 

Nombre de talle

2

3

4

T3

Hauteur (cm)

21

85

124

 

Nombre de talle

2

3

5

53

V.20 : Hauteur moyenne des plantes

La figure 27 présente les valeurs moyennes de la hauteur des plants en fonction des traitements.

Ce résultat est hautement significatif avec une valeur de la Probabilité de Fisher qui est (Pr>F = 0,001). Sans aucune différence significative entre les valeurs moyennes de la hauteur des plants en fonction des traitements (Figure 27).

Pr>F = 0,001

T0 T1 T2 T3

Moy-Hauteur

Hauteur des plants (cm)

40

80

70

60

50

30

20

10

0

60 59 58

65

Figure 25 :Hauteur moyenne du riz pour chacun des traitements

V.21 : Durée du cycle physiologique

La figure 28 montre une variation de 64 à 67 jours de la durée du cycle physiologique sous les traitements. Selon le test de probabilité de Fisher, ce résultat est hautement significatif qui est de (Pr>F = 0,001).

66

65

T0 T1 T2 T3

50% de floraison

Durée du cycle physiologie (jours)

64

Pr>F = 0,001

68

67

66

65

64

63

62

67

Figure 26 : Valeur moyenne de la durée du cycle en fonction des Traitements

54

V.22 : Étude des paramètres de rendement

Les rendements concernes sont les grains, la paille de riz ainsi que la matière sèche totale et l'indice de récolte. Les valeurs moyennes du rendement en grain (RDG) en fonction des traitements sont présentées à la figure 29.

Il n'y a aucune différence significative entre les traitements et n'y a aucun effet significatif du traitement de compost (Pr>F = 0,86). Cependant, les rendements ont varié de 1,90 tha-1 (T0) à 1,18 tha-1 (T1) (Figure 29).

Pr>F = 0, 86

T0 T3 T2 T1

MOY-RDG

Rendement en grains (tha-1)

0,50

0,00

2,50

2,00

1,50

1,00

a

a

a

a

Figure 27 : Rendement moyen grain par traitement (Pr>F = 0, 86) (les moyennes suivies par les mêmes lettres, ne sont pas statistiquement différentes au seuil de á= 0, 05).

La figure 30 présente les valeurs moyennes du rendement en paille (RDP) en fonction des traitements.

Le résultat n'est pas significatif (Pr>F = 0,36). Selon le test de Newman et Keuls au seuil de 0,05, il n'y a aucune différence significative entre les traitements. Les valeurs varient de 8,18 th-1 (T3) à 5,65 th-1 (T1) (Figure 30).

Pr>F = 0, 36

T3 T0 T2 T1

Moy-RDP

Rendement en paille (tha-1)

10

4

8

6

0

2

a a

a

a

55

56

Figure 28 : Présente les valeurs moyennes du rendement en paille (RDP) en fonction des traitements pour Pr>F = 0, 36 (les moyennes suivies par les mêmes lettres, ne sont pas statistiquement différentes au seuil de á= 0, 05). Les valeurs moyennes de la matière sèche totale (MST) sont présentées sur la figure 31.

Aucune différence significative n'a été observée entre les traitements, la probabilité de Fisher est supérieure à Pr < 0,05 (Pr>F = 0,56), (Figure 31).

Pr>F = 0,56

a

 
 
 
 

a

 
 
 

a

 
 

a

 

T3 T0 T2 T1

Moy-MST

12

10

8

6

4

2

Matière sèche totale (tha-1)

0

Figure 29 : Valeur moyenne de la matière sèche totale (MST) en fonction des traitements pour Pr>F = 0, 56 (les moyennes suivies par les mêmes lettres, ne sont pas statistiquement différentes au seuil de á= 0, 05)

L'analyse de l'indice de récolte ne montre aucun effet significatif (Pr>F = 0,75). Les valeurs

varient de 21,32% à 14,09% sous les différents traitements. La valeur la plus élevée 21,32% est observée par T0 et la plus faible sous le traitement T1 (14,09%) (Figure 39).

Pr>F = 0,75

T0 T2 T3 T1

Moy-IR

Indice de récolte (%)

25,00

20,00

15,00

10,00

5,00

0,00

a

a a

a

Figure 30 : Valeur moyenne de l'indice de récolte (IR) en fonction des traitements pour Pr>F= 0, 75 (les moyennes suivies par les mêmes lettres, ne sont pas statistiquement différentes au seuil de á = 0,05).

CONCLUSION PARTIELLE

De façon générale, les résultats nous ont montré une plus grande disponibilité de microorganisme dans le compost selon les doses de P apportées. La caractérisation chimique du compost a montré une teneur très élevée en phosphore par rapport aux autres éléments (N et K). Les teneurs en NPK plus intéressantes aux doses de P apportées que le témoin et une faible teneur en ETM (Pb, Zn, Cd). Ce compost obtenu respecte les normes autorisées pour la culture du riz. De plus, le processus de compostage a duré au total 62 jours (9ème semaines). Le rendement en matière fine est plus important dans tous les traitements.

La mesure des différents paramètres (compost, agronomiques) nous a permis d'évaluer le pouvoir stimulant des différents phospho-compost comparativement à celui du témoin. Les résultats obtenus ne sont pas tous statistiquement significatifs. Selon qu'il s'agisse des paramètres agro-morphologiques ou de rendement, les doses croissantes de P ont enregistré par endroits des effets plus ou moins semblables à celui du témoin. À titre comparatif entre traitements, précisément au niveau des rendements, le témoin a affiché la meilleure performance au regard des doses croissantes de P qui a atteint la barre des 1,90 t ha-1 au niveau du rendement en grain (RDG). Au niveau du rendement en paille (RDP) le traitement T3 a affiché la meilleure performance au regard du témoin qui a atteint la barre des 8,18 t ha-1. Les résultats obtenus feront l'objet de discussion, d'où l'intérêt du chapitre suivant.

57

CHAPITRE VI : DISCUSSION

L'objet de ce chapitre a été d'analyser les résultats obtenus, de les comparer et les discuter avec des travaux conduits antérieurement par d'autres chercheurs. En effet, cette comparaison nous permit de mieux comprendre les différents résultats obtenus afin de faire ressortir des interprétations pertinentes.

VI.1 : Impact des caractéristiques du compost sur la qualité

L'étude de l'évolution de la température au cours du processus du compostage nous a montré que la température de départ (la phase mésophile) qui était très faible et s'est augmenté à partir de 14 jours pour atteindre 34°C. Cette élévation de la température a été également constatée lors des études menées par Attrassi et al., (2005), la température du compost a augmenté progressivement pendant les 15 premiers jours pour atteindre un maximum de l'ordre de 70°C. Misra et al., (2005) ont montré que la température idéale pour la phase initiale de compostage est comprise entre 20 à 45°C, comme constatés dans notre expérience.

La phase thermophile qui a duré 07 jours pendant lesquels les températures ont augmenté jusqu'à 35°C et 36°C respectivement pour T1 et T2 n'ont pas permis une hygiénisation du milieu due aux conditions défavorables de dégradation de la matière et la hausse de la température, comme l'on indiquer Jimenez et Garcia (1989). La gamme de température optimale pour les microorganismes des thermophiles se situe autour de 45-70°C (Berthe, 2007). En effet, durant les semaines suivantes, on a remarqué une diminution de la température qui passe de 36°C à moins 33°C.

La phase de dégradation (phase mésophile et thermophile) est suivie par une période de ralentissement de l'activité (la phase de refroidissement), pendant laquelle la température diminue graduellement de jusqu'à 34°C, soit 36 à 62 jours.

La phase de maturation pendant laquelle la température du compost suit la température ambiante qui est étendue aux alentours de la 56 et 62 jours pour atteindre une température de 33°C.

Il ressort de ces analyses que la phase thermophile n'a pas été très active. D'où la faible tendance quadratique des courbes thermiques. Cela aurait pour conséquence une réduction de la digestion de la matière probablement organique due à une faible présence de bactéries thermophiles (ITAB, 2001).

Cependant, on a observé une faible acidité du compost selon les doses de P alors que le traitement témoin a affiché la valeur de pH (6,50) la plus élevée. Le résultat indique que le compost de la paille du riz peut être utilisé pour tamponner les sols acides. En effet, les radicaux

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organiques (RCOO--) issus de la décomposition peuvent jouer ce rôle alors qu'ils seraient neutralisés par les cations (Ca2+, K+, Mg2+) contenus dans le phosphate naturel couplé à la formation d'acides phosphoriques (H3PO4). On est tenté de croire en l'existence d'une phase acidogène autour de 50 à 62 jours avec décomposition de matériels organiques complexes. Dans cette logique, une phase alcaline serait attendue à la suite pour avoir : hydrolyse bactérienne de l'azote avec production d'ammoniac (NH3) associée à la dégradation de protéines et à la décomposition d'acides organiques (Haug, 1993 ; Mustin, 1987). Ainsi, selon Damien (2004), le pH optimal pour le compostage se situe donc vers la neutralité en fonction de la nature du substrat et de la condition optimale de vie des microorganismes. Cette assertion a sous-entendu que la phase de maturation du compost de paille de riz devrait être plus longue pour une meilleure fourniture en nutriments.

En effet, Franco (2003), affirmait qu'après 7 mois de compostage il y a diminution du rapport C/N avec une valeur égale à 14 à la fin du compostage. Ce qui diffère de nos travaux qui ont montrent des valeurs élevées du rapport C/N sous les traitements, de T0 (18,95) et T1 (19,76) à la fin du compostage.

Toutefois, cela correspond à 0,01 % N, 0,9 % P et 0,01 % K soient des proportions négligeables selon les quantités de compost récoltées (4,13 kg - 11,55 kg). Les fertilisants usuels étant dans l'ordre de 10 %N, 18 % P et 18 % K ou 15-15-15 respectivement. C'est donc à juste titre que le test agronomique a révélé de faibles rendements (1,5 tha-1) par rapport au potentiel de la variété cultivée. Toutefois, ce rendement est dans l'ordre de grandeur de la moyenne en Côte d'Ivoire (FAO, 2004) justifiant un bénéfice pour le riziculteur qui utiliserait du compost de paille du riz. En fait, la paille utilisée contenait 0,08 % P et 0,35 % K en plus de 1,3 % P et 0,02 % K contenus dans le PN. On devrait donc obtenir une somme de ces quantités dans les composts. La présence des micro-organismes utilisant les éléments minéraux comme source d'énergie et la complexassions de ces nutriments dans les radicaux organiques ont pu justifier le gap observé (Foster et coll., 1983).

Le rapport C/N est fréquemment utilisé pour apprécier la stabilité des matériaux organiques selon certains auteurs la maturité s'observe pour les valeurs en dessous de 15-25 (Roletto et al. 1985 ; Franco 2003). D'après ce critère le témoin T0 et T 1 étudié ici pourrait être considéré comme mur.

De ce fait, on retient que c'est le traitement T1 (0,25 kg P) qui a induit la maturité du compost de la paille de riz (5,44 kg) pour un rapport de 0,25 kg P : avec 1,5 kg Paille. En toute logique, on admettra que la maturité adviendra plus vite pour une teneur en P de plus en plus faible alors qu'elle reste nécessaire pour l'activation du compostage par comparaison à T0 (témoin).

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Le traitement T1 a été caractérisé par une plus grande population (396.105) de bactéries solubilisatrices du P par rapport au traitement témoin (181.105 bactéries/g compost sec).

Hamdali et al., (2008) ont montré un nombre important des bactéries solubilisatrices du phosphate dans le compost.

VI.3 : Impact des paramètres agronomique sur le riz

La croissance végétative dans l'ensemble a été bonne, cependant, le fort taux de la levée enregistré pourrait être dû aux composts et la bonne qualité des semences utilisées. D'autre part, on constate que le témoin T0 (sans apport) a connu une légère augmentation de la hauteur des plants par rapport aux autres traitements ayant reçu des doses croissantes de P. Ceci peut s'expliquer par l'effet d'immaturité du compost, mais aussi aux doses de compost apportées, comme l'ont suggéré Compaore et al., (2010) l'effet dépressif du compost n'est pas seulement lié à l'immaturité du compost, mais à l'immobilisation de l'azote dû à la stimulation de l'activité microbienne du sol, forte salinité, l'excès d'ammoniac, la présence d'acides organiques (Franco, 2003).

Dans l'ensemble, il ressort que l'apport du compost a permis une bonne stimulation de la croissance végétative. Cependant, l'importance de cette stimulation de croissance dépend de la dose du Phosphate naturel apportée dans le compost. Cela suppose aussi que l'incorporation du PN dans le compostage pourrait avoir un impact important sur l'effet résiduel comme indiqué Gueye et al., (1986).

Par ailleurs Visker et al., (1995) affirme que l'utilisation des phosphates naturels réside beaucoup plus dans leur effet résiduel due à leur faible solubilité.

Les résultats sur les rendements montrent qu'il n'existe aucune différence significative entre les traitements (F>0,05). Cependant les rendements élevés en grains (RDG) ont été obtenus sous le traitement T0 (1,90 t ha-1) sans apport de phosphore et sous le traitement T3 (1,63 t ha-1) avec apport de la plus grande dose de phosphore, ce qui corrobore avec les résultats obtenus par Kitabala et al., 2016 qui ont montré que l'application du phospho-compost augmente considérablement la biomasse de la plante et le rendement en graine, souligne ainsi la capacité des résidus de culture comme substituts à la fertilisation minérale dans une certaine mesure. Certes, les rendements en grains sous les traitements sont inférieurs à ceux de la paille. Le rendement en paille (RDP) sous le traitement T3 (8,18 t ha-1) a affiché la meilleure performance par rapport au témoin T0 (6,79 t ha-1), pouvant être lié à la richesse du sol est riche en P, suite à des applications de compost. Pour Igual et al., (2001) dans les sols acides, les oxydes libres et les hydroxydes de fer peuvent fixer le phosphate et rend le fertilisant peu efficace, expliquant le résultant obtenus.

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CONCLUSION PARTIELLE

L'apport de P a globalement stimulé une plus grande population bactérienne que dans le traitement témoin (T0). On en déduit que la teneur en bactéries et en macrofaunes serait à la base de la maturation rapide du compost en T1 avec une plus forte teneur en azote. Cela n'a pas pourtant affecté le rendement du riz qui a affiché une décroissance relative selon la dose croissante de P. Ce contraste a été également observé pour le rendement en compost alors que le rendement en paille de riz pourrait témoigner d'un effet stimulant des doses croissantes de P sur le développement végétatif du riz.

Les résultats obtenus à travers les essais agronomiques ont montré que le compost peut être considéré comme un amendement organique qui permet d'améliorer les propriétés physiques et chimiques des sols et par conséquent les rendements des cultures.

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CONCLUSION GÉNÉRALE ET PERSPECTIVE

Cette étude a permis d'aborder la question liée à la valorisation des résidus de récoltes (paille

de riz) en mettant en oeuvre les phospho-compost produits avec les différentes doses de P (T1 :

0,25kg ; T2 : 0,5kg et T3 : 0,75kg).

Les résultats obtenus au cours l'expérimentation agronomique, indiquent que :

- la combinaison paille de riz +PNT a réduit la durée du compostage à 50 jours (7ème

semaine) dans le traitement T1 ;

- le compost obtenu est riche en éléments nutritifs et renferme les organismes (spores,

bactéries, mille-pattes...) ;

- l'apport du compost améliore les paramètres agronomiques du riz.

- ces résultats permettent de vérifiées nos différentes l'hypothèse.

Afin de vérifier les résultats acquis, différentes voies de recherches peuvent être proposées,

notamment :

- Reconduire l'expérimentation pour vérifier l'arrière effet du compost sur les rendements

du riz ;

- Appliquer ces amendements 3 à 4 semaines avant le semis, pour que les plantes puissent

beaucoup en bénéficier ;

En tout état de cause, il peut être recommandé l'application du compost de la paille du riz pour

obtenir au moins les rendements observés actuellement avec les engrais de synthèse.

62

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ANNEXES

Annexe 1. Détermination du potentiel mycorhizien

Extraction des spores : Elle a fait appel à deux techniques : l'une basée sur le tamisage humide et la décantation des échantillons et l'autre a consisté à concentrer les spores par une centrifugation dans une solution de saccharose (Kouassi, 2016).

Tamisage humide et décantation : la méthode de tamisage humide a été utilisée (Kouassi, 2016). Elle s'effectue directement sur les échantillons de sol prélevés sur le terrain. Une quantité de 50 g de chaque échantillon de sol est mise dans 500 ml d'eau de robinet. Le mélange a été agité pendant 10 min avec une spatule, puis laissé au repos pendant 1mn. Ensuite, il est passé à travers une série de tamis de maille 500 um, 100 um et 50 um, disposés respectivement l'un au-dessus de l'autre dans l'ordre ci-dessus mentionné. Les suspensions du dernier tamis furent récupérées avec un peu d'eau distillée à l'aide d'une pissette et transférées dans des tubes à centrifuger. Après une première centrifugation à 2000 RPM (Rotation Par Minute) pendant 5 min, le surnageant et les débris ont été rejetés et le culot est conservé pour la récupération des spores.

Récupération des spores : le culot a été suspendu dans une solution de saccharose à 10%. On procède à une deuxième centrifugation pendant 1 min à 2000 RPM. Les spores sont été contenues dans le surnageant qui est passé à travers le tamis de 50ìm de maille et le culot est rejeté. Les spores dans le tamis sont rincées à l'eau distillée stérile pour éliminer le saccharose, puis récupérées avec un liquide physiologique (NaCl à 8 %o), à l'aide de pissette dans une boîte de Pétri dont le fond est tapissé de papier filtre (annexe 1).

Annexe 1 : Tamisage humide des sols : a) Dispositif tamisage, b) Lavage à l'eau de robinet, c) Récupération des spores

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Annexe 2. Détermination du potentiel bactérien

Préparation du milieu NB (Nutrient Broth)

La microflore totale aérobie a été déterminée sur le milieu NB (8 %o), 8g du milieu NB (Nutrient Broth) dans 1l d'eau distillée. Le pH est maintenu 7, puis le milieu NB est stérilisé pendant 15 minutes à 121°C, à l'autoclave, afin d'éliminer toute trace de contamination.

Isolement des bactéries

Les inocula bactériens ont été obtenus à partir d'une suspension initiale du compost dans un rapport de 1g de compost dans 9 ml d'eau physiologique stériles (Nacl 9 %o). Les inocula sont ensuite agités pendant 1 h en mettant les billes (03 billes) à l'intérieur des tubes de 15 ml contenant les dilutions D-1. Cet inoculum constitue la dilution D-1 à partir de laquelle des dilutions successives 10-2 à 10-6 ont été réalisées pour ensemencer les microplaques à l'aide d'une micropipette. Tout ceci se passe sous la hotte et les tubes de 15 ml sont stérilisés. y' Ensemencement des microplaques

Chaque microplaque (96 puits) contenant 180 ul du milieu NB a été ensemencée avec 20 ul de la suspension-dilution à raison d'une dilution pour une série de 24 puits (D-1 à D-6), à l'aide d'une micropipette. Chaque série de dilution a été séparée par une rangée de puits vides afin d'éviter les contaminations. Les microplaques ont été ensuite emballées avec du papier aluminium et incubées à 30°C, à l'étuve pendant 7 jours. Les résultats des microplaques ont été donnés par un lecteur microplaque.

Caractérisation et isolation des microorganismes solubilisatrices de phosphates y' Préparation du milieu PVK (Pikovskaia)

Milieu PVK liquide contenant 10g de Glucose ; 0,2 g d'Ammonium de Sulfate ; 0,2 g de Chlorure de Potassium ; 0,2 g de Chlorure de Sodium ; 0,1g de Sulfate de Magnésium ; 0.002 g de Sulfate de Manganèse ; 0,002 g de Sulfate de Fer heptahydraté ; 5 g d'extraire de Levure ; 5 g de Tricalcium de Phosphate, en maintenez le pH à 7 et autoclave à 121°C pendant 15min. y' Isolement des bactéries

L'isolement des bactéries a fait par prélèvement de 1g de sol et ajouté dans les tubes à centrifugeuse contenant 10 ml d'eau physiologique (Nacl %o) stérile et agité pendant 1h. Cette suspension-dilution constitue la dilution 10-1 à partir de laquelle des dilutions successives ont été effectuées. Après agitation, 1ml de la dilution 10-1 a été prélevé aseptiquement et mis dans 9ml d'eau physiologique, stérile donnant ainsi la dilution 10-2 qui a été agitée avant de prélever 1ml que l'on ajoute 9ml d'eau physiologique stérile et ainsi de suite jusqu'à la dilution 10-6. Ces ensuite à ensemencer le milieu permettant d'isoler la flore à savoir :

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? Solubilisation des phosphates en milieu liquide

De même les microplaques contenant 180ul du milieu PVK liquide ont été ensemencées par 20ul de chaque dilution. L'incubation est effectuée à 30°C/7jours dès leur ensemencement.

Annexe 3 : Aspects du compost après 62 jours

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Annexe 4 : Essai agronomique du test de compostage






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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore