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Activation du compostage de paille de riz par effet du phosphore: valorisation des résidus de récolte


par Moctar TRAORE
Université Félix Houphouet-Boigny de Cocody  -  Master en Sciences de la terre Option : Pédologie 2018
  

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CONCLUSION PARTIELLE

De façon générale, les résultats nous ont montré une plus grande disponibilité de microorganisme dans le compost selon les doses de P apportées. La caractérisation chimique du compost a montré une teneur très élevée en phosphore par rapport aux autres éléments (N et K). Les teneurs en NPK plus intéressantes aux doses de P apportées que le témoin et une faible teneur en ETM (Pb, Zn, Cd). Ce compost obtenu respecte les normes autorisées pour la culture du riz. De plus, le processus de compostage a duré au total 62 jours (9ème semaines). Le rendement en matière fine est plus important dans tous les traitements.

La mesure des différents paramètres (compost, agronomiques) nous a permis d'évaluer le pouvoir stimulant des différents phospho-compost comparativement à celui du témoin. Les résultats obtenus ne sont pas tous statistiquement significatifs. Selon qu'il s'agisse des paramètres agro-morphologiques ou de rendement, les doses croissantes de P ont enregistré par endroits des effets plus ou moins semblables à celui du témoin. À titre comparatif entre traitements, précisément au niveau des rendements, le témoin a affiché la meilleure performance au regard des doses croissantes de P qui a atteint la barre des 1,90 t ha-1 au niveau du rendement en grain (RDG). Au niveau du rendement en paille (RDP) le traitement T3 a affiché la meilleure performance au regard du témoin qui a atteint la barre des 8,18 t ha-1. Les résultats obtenus feront l'objet de discussion, d'où l'intérêt du chapitre suivant.

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CHAPITRE VI : DISCUSSION

L'objet de ce chapitre a été d'analyser les résultats obtenus, de les comparer et les discuter avec des travaux conduits antérieurement par d'autres chercheurs. En effet, cette comparaison nous permit de mieux comprendre les différents résultats obtenus afin de faire ressortir des interprétations pertinentes.

VI.1 : Impact des caractéristiques du compost sur la qualité

L'étude de l'évolution de la température au cours du processus du compostage nous a montré que la température de départ (la phase mésophile) qui était très faible et s'est augmenté à partir de 14 jours pour atteindre 34°C. Cette élévation de la température a été également constatée lors des études menées par Attrassi et al., (2005), la température du compost a augmenté progressivement pendant les 15 premiers jours pour atteindre un maximum de l'ordre de 70°C. Misra et al., (2005) ont montré que la température idéale pour la phase initiale de compostage est comprise entre 20 à 45°C, comme constatés dans notre expérience.

La phase thermophile qui a duré 07 jours pendant lesquels les températures ont augmenté jusqu'à 35°C et 36°C respectivement pour T1 et T2 n'ont pas permis une hygiénisation du milieu due aux conditions défavorables de dégradation de la matière et la hausse de la température, comme l'on indiquer Jimenez et Garcia (1989). La gamme de température optimale pour les microorganismes des thermophiles se situe autour de 45-70°C (Berthe, 2007). En effet, durant les semaines suivantes, on a remarqué une diminution de la température qui passe de 36°C à moins 33°C.

La phase de dégradation (phase mésophile et thermophile) est suivie par une période de ralentissement de l'activité (la phase de refroidissement), pendant laquelle la température diminue graduellement de jusqu'à 34°C, soit 36 à 62 jours.

La phase de maturation pendant laquelle la température du compost suit la température ambiante qui est étendue aux alentours de la 56 et 62 jours pour atteindre une température de 33°C.

Il ressort de ces analyses que la phase thermophile n'a pas été très active. D'où la faible tendance quadratique des courbes thermiques. Cela aurait pour conséquence une réduction de la digestion de la matière probablement organique due à une faible présence de bactéries thermophiles (ITAB, 2001).

Cependant, on a observé une faible acidité du compost selon les doses de P alors que le traitement témoin a affiché la valeur de pH (6,50) la plus élevée. Le résultat indique que le compost de la paille du riz peut être utilisé pour tamponner les sols acides. En effet, les radicaux

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organiques (RCOO--) issus de la décomposition peuvent jouer ce rôle alors qu'ils seraient neutralisés par les cations (Ca2+, K+, Mg2+) contenus dans le phosphate naturel couplé à la formation d'acides phosphoriques (H3PO4). On est tenté de croire en l'existence d'une phase acidogène autour de 50 à 62 jours avec décomposition de matériels organiques complexes. Dans cette logique, une phase alcaline serait attendue à la suite pour avoir : hydrolyse bactérienne de l'azote avec production d'ammoniac (NH3) associée à la dégradation de protéines et à la décomposition d'acides organiques (Haug, 1993 ; Mustin, 1987). Ainsi, selon Damien (2004), le pH optimal pour le compostage se situe donc vers la neutralité en fonction de la nature du substrat et de la condition optimale de vie des microorganismes. Cette assertion a sous-entendu que la phase de maturation du compost de paille de riz devrait être plus longue pour une meilleure fourniture en nutriments.

En effet, Franco (2003), affirmait qu'après 7 mois de compostage il y a diminution du rapport C/N avec une valeur égale à 14 à la fin du compostage. Ce qui diffère de nos travaux qui ont montrent des valeurs élevées du rapport C/N sous les traitements, de T0 (18,95) et T1 (19,76) à la fin du compostage.

Toutefois, cela correspond à 0,01 % N, 0,9 % P et 0,01 % K soient des proportions négligeables selon les quantités de compost récoltées (4,13 kg - 11,55 kg). Les fertilisants usuels étant dans l'ordre de 10 %N, 18 % P et 18 % K ou 15-15-15 respectivement. C'est donc à juste titre que le test agronomique a révélé de faibles rendements (1,5 tha-1) par rapport au potentiel de la variété cultivée. Toutefois, ce rendement est dans l'ordre de grandeur de la moyenne en Côte d'Ivoire (FAO, 2004) justifiant un bénéfice pour le riziculteur qui utiliserait du compost de paille du riz. En fait, la paille utilisée contenait 0,08 % P et 0,35 % K en plus de 1,3 % P et 0,02 % K contenus dans le PN. On devrait donc obtenir une somme de ces quantités dans les composts. La présence des micro-organismes utilisant les éléments minéraux comme source d'énergie et la complexassions de ces nutriments dans les radicaux organiques ont pu justifier le gap observé (Foster et coll., 1983).

Le rapport C/N est fréquemment utilisé pour apprécier la stabilité des matériaux organiques selon certains auteurs la maturité s'observe pour les valeurs en dessous de 15-25 (Roletto et al. 1985 ; Franco 2003). D'après ce critère le témoin T0 et T 1 étudié ici pourrait être considéré comme mur.

De ce fait, on retient que c'est le traitement T1 (0,25 kg P) qui a induit la maturité du compost de la paille de riz (5,44 kg) pour un rapport de 0,25 kg P : avec 1,5 kg Paille. En toute logique, on admettra que la maturité adviendra plus vite pour une teneur en P de plus en plus faible alors qu'elle reste nécessaire pour l'activation du compostage par comparaison à T0 (témoin).

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Le traitement T1 a été caractérisé par une plus grande population (396.105) de bactéries solubilisatrices du P par rapport au traitement témoin (181.105 bactéries/g compost sec).

Hamdali et al., (2008) ont montré un nombre important des bactéries solubilisatrices du phosphate dans le compost.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote