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Cartographie et gestion intégrée des ressources en eau dans le contexte des changements climatiques dans la basse vallée de l'Ouémé au Bénin (Afrique de l'ouest)


par Femi COCKER
Ecole Doctorale des Sciences Agronomiques et de l’Eau  - Doctorat 2020
  

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REPUBLIQUE DU BENIN

UNIVERSITE DE PARAKOU

ECOLE DOCTORALE

« Sciences Agronomiques et de l'Eau »

Option : Aménagement et Gestion des Ressources Naturelles (AGRN)

Spécialité : GIRE/ Changements Climatiques

Thèse présentée en vue de l'obtention du grade de docteur en
Sciences Agronomiques de l'Université de Parakou

Cartographie et Gestion Intégrée des
Ressources en Eau dans le contexte des
changements climatiques dans la basse vallée
de l'Ouémé au Bénin (Afrique de l'Ouest)

Soutenue publiquement le 27/11/2020

Présentée par : COCKER H. Fêmi DOI : 10.13140/RG.2.2.12999.01447

i

 

REPUBLIQUE DU BENIN
UNIVERSITE DE PARAKOU

ECOLE DOCTORALE

« Sciences Agronomiques et de
l'Eau »

 

ii

Option : Aménagement et Gestion des Ressources Naturelles (AGRN) Spécialité : GIRE/ Changements Climatiques

Thèse présentée en vue de l'obtention du grade de docteur en
Sciences Agronomiques de l'Université de Parakou

Cartographie et Gestion Intégrée des
Ressources en Eau dans le contexte des
changements climatiques dans la basse vallée
de l'Ouémé au Bénin (Afrique de l'Ouest)

COCKER H. Fêmi

Soutenue publiquement le 27/11/2020

Superviseur Composition du Jury

Directeur de thèse :

Mr VODOUNOU K. Jean Bosco, MC, Université de Parakou, Bénin

Président : Mme DOSSOU-GUEDEGBE Odile, PT, Université d'Abomey-Calavi, Bénin

Membres : Mr VODOUNOU K. Jean Bosco, MC, Université de Parakou, Bénin (Directeur de thèse - Rapporteur) Mr TCHAMIE Thiou Tanzidani K., PT, Université de Lomé, Togo (Examinateur)

Mr YABI A. Jacob, PT, Université de Parakou, Bénin (Examinateur) Mr ALAMOU A. Eric, MC, Université d'Abomey, Bénin (Examinateur)

Mr DOSSOU Jésutin Paulin, MC, Université de Parakou, Bénin (Examinateur)

iii

REPUBLIQUE DU BENIN
UNIVERSITE DE PARAKOU

ECOLE DOCTORALE

« Sciences Agronomiques et de
l'Eau »

Option : Aménagement et Gestion des Ressources Naturelles (AGRN) Spécialité : GIRE/ Changements Climatiques

Thèse présentée en vue de l'obtention du grade de docteur en
Sciences Agronomiques de l'Université de Parakou

Cartographie et Gestion Intégrée des
Ressources en Eau dans le contexte des
changements climatiques dans la basse vallée
de l'Ouémé au Bénin (Afrique de l'Ouest)

COCKER H. Fêmi

Soutenue publiquement le 27/11/2020

Superviseur Composition du Jury

Directeur de thèse :

Mr VODOUNOU K. Jean Bosco, MC, Université de Parakou, Bénin

Président : Mme DOSSOU-GUEDEGBE Odile, PT, Université d'Abomey-Calavi, Bénin

Membres : Mr VODOUNOU K. Jean Bosco, MC, Université de Parakou, Bénin (Directeur de thèse - Rapporteur) Mr TCHAMIE Thiou Tanzidani K., PT, Université de Lomé, Togo (Examinateur)

Mr YABI A. Jacob, PT, Université de Parakou, Bénin (Examinateur) Mr ALAMOU A. Eric, MC, Université d'Abomey, Bénin (Examinateur)

Mr DOSSOU Jésutin Paulin, MC, Université de Parakou, Bénin (Examinateur)

REPUBLIC OF BENIN

UNIVERSITY OF PARAKOU

DOCTORAL SCHOOL

« Agricultural and Water sciences »

Department: Development and Management of Naturals Resources
Speciality : IWRG/Climate Change

Doctoral thesis submitted in fulfillment of the requirements for the
degree of Doctor in Agricultural Sciences at the University of Parakou

Mapping and Integrated water resources management in the context of climate change in the lower Oueme valley in Benin (West Africa)

COCKER Fêmi

Defended publicly on 11 / 27 / 2020

Thesis Composition of the Jury

Supervisors

Supervisor : Mr VODOUNOU K. Jean Bosco, Associate Professor, University of Parakou, Benin

Chairman : Mrs DOSSOU-GUEDEGBE Odile, Full Professor, University of Abomey-Calavi, Benin

Members : Mr VODOUNOU K. Jean Bosco, MC, University of Parakou, Benin (Supervisor)

iv

Mr TCHAMIE Thiou Tanzidani K., Full Professor, University of Lome, Togo (Examiner)

Mr YABI A. Jacob, Full Professor, University of Parakou, Benin (Examiner)

Mr ALAMOU A. Eric, Associate Professor, University of Abomey, Benin (Examiner)

Mr DOSSOU Jésutin Paulin, Associate Professor, University of Parakou, Benin (Examiner)

v

Photo de couverture: Vue du fleuve Ouémé à partir d'Avagbodji dans les Aguégués. (Source : travaux de terrain, 2019)

Pour citer cette thèse :

COCKER Fêmi (2020) : Cartographie et Gestion Intégrée des Ressources en Eau dans le contexte des changements climatiques dans la basse vallée de l'Ouémé au Bénin (Afrique de l'Ouest). Thèse de doctorat unique de l'Université de Parakou, École Doctorale Sciences Agronomiques et Eau, Université de Parakou, Bénin. 292 pages.

DÉDICACES

vi

À mon épouse pour son soutien,

À ma chère mère et mon feu père, pour m'avoir montré le chemin de l'école.

vii

REMERCIEMENTS

Cette thèse est devenue une réalité grâce aux contributions de près ou de loin de plusieurs personnes qui se reconnaissent et que nous remercions ici du fond du coeur.

Nous sommes particulièrement redevables à notre Directeur de thèse, Dr Jean Bosco Kpatindé. VODOUNOU, Maître de Conférences, Directeur du Laboratoire des Géosciences de l'Environnement et de Cartographie (LaGECa) et Vice-Doyen de la FLASH/UP qui a manifesté un intérêt particulier pour cette étude en nous orientant vers l'institution d'accueil. Il a coordonné nos travaux du début jusqu'à la fin et nous a fait participer à un stage de formation en Système d'Information Géographique (SIG) au LaGECA. Il a également facilité nos participations aux colloques et conférences internationales dans le cadre de nos travaux de recherche.

Nos remerciements vont spécialement au Professeur Jacob A. YABI, Directeur de l'Ecole Doctorale des Sciences Agronomiques et de l'Eau de l'Université de Parakou (EDSAE/UP) et du Laboratoire d'Analyses et de Recherches sur les Dynamiques Économiques et Sociales (LARDES) qui, nous a accueillis à l'EDSAE. Il a par ailleurs accepté d'assurer le parrainage de nos travaux malgré ses multiples occupations.

Nous remercions particulièrement le personnel du Laboratoire d'Hydraulique et de Modélisation Environnementale (HydroModE-Lab), notre laboratoire d'accueil pour l'encadrement et les modules de formations sur l'eau et l'environnement dans le contexte des changements climatiques.

Nous remercions également le Dr Ismaïla TOKO IMOROU, Directeur-Adjoint du Laboratoire de Cartographie du Département de Géographie et Aménagement du Territoire de la Faculté des Sciences Humaines et Sociales

viii

de l'Université d'Abomey-Calavi (LaCarto/DGAT/FASHS/UAC) et son équipe, pour nous avoir accordé un stage de recherche.

Nos remerciements vont à l'endroit du Dr Conrad BOTON, Professeur au Département de Génie de la Construction à l'École de Technologie Supérieure à Montréal/Québec pour nous avoir incités à aller à la thèse et pour les accompagnements à la recherche de bourse et d'institution d'accueil au début du projet de thèse.

Nous rendons ici hommage à tous les enseignants et chercheurs des Universités de Parakou et d'Abomey-Calavi.

Nous remercions également les structures comme la DGEau, la DDEEM Ouémé, la DDEEM Atlantique, la DDAEP Ouémé, la DDAEP Atlantique, la Météo Bénin, le LHME de la FSA, l'INSAE, l'IGN, le LACEEDE, l'ASECNA, l'ABE et le LEA pour nous avoir facilité la collecte des données.

Nous remercions particulièrement toutes les structures et personnes enquêtées ayant accepté participer aux entretiens entrant dans le cadre de cette recherche.

Nous remercions également la famille à travers Achabi, Abèbi, Abissola, Kolladé, Atinoukè et Ifêmi pour leur soutien tout au long de ces travaux de recherche.

En dépit de tout, des difficultés sont survenues lors des travaux. Elles ont pu être surmontées grâce à l'assistance et aux soutiens de personnes à qui nous adressons toute notre gratitude. Nous remercions Dr Emmanuel Agnidé LAWIN qui a guidé nos premiers pas, Dr Arnaud Bruno Yémalin. ZANNOU, Dr Éric Adéchina ALAMOU, Dr Manou Bernadin ELEGBEDE, Dr Joël TOSSOU et Armand VODOUNOU pour leurs soutiens, conseils, orientations et encouragements à aller au bout de ces travaux.

ix

Enfin, nous remercions les membres du jury, pour nous avoir fait l'honneur d'accepter d'évaluer ce travail ainsi que pour le temps qu'ils y ont consacré. Nous sommes rassurés que leurs analyses, commentaires, questions et contributions viennent améliorer ce travail qui n'est qu'une oeuvre humaine, donc perfectible à tout égard.

x

RESUME

L'eau, enjeu majeur de développement est actuellement sous la pression des changements climatiques. Cette réalité s'observe dans le monde entier, particulièrement en Afrique dans la zone intertropicale dont fait partie le Bénin. Face aux impacts de ces changements sur la disponibilité quantitative et qualitative de la ressource en eau, il est important de mettre en place une gestion participative durable parce que la ressource en eau qui est disponible aujourd'hui dans le Bénin et plus précisément dans la basse vallée de l'Ouémé n'est pas inépuisable. Sa gestion doit donc être encadrée pour la protéger et préserver la part des générations futures. C'est dans ce contexte que s'inscrit la présente thèse qui a pour objectif d'analyser la gestion actuelle des ressources en eau pour une application de la GIRE (Gestion Intégrée des Ressources en Eau) dans un contexte des changements climatiques avec la cartographie des données récentes.

Plusieurs types de données ont été collectées notamment les données météorologiques et hydrologiques, les images SRTM (Shuttle Radar Topography Mission), le fond topographique, les données de positionnement géographique des ouvrages d'AEP (Approvisionnement en Eau Potable) et socio-économiques obtenues en milieu réel. Les différents traitements ayant conduit aux résultats s'appuient sur l'usage de la statistique, de la modélisation hydrologique et de la modélisation spatiale.

La variabilité climatique sur la période 1987-2016 montre des ruptures de stationnarité dans les séries pluviométriques utilisées. La comparaison des hauteurs de pluies moyennes entre les sous-périodes 1987-2007 et 2008-2016 révèle une tendance à la hausse de la pluviométrie. Cette tendance est à prendre avec modération puisque dans le même temps, on observe une hausse des températures est enregistrée.

xi

L'analyse de la disponibilité indique une tendance à la hausse de l'écoulement et de l'infiltration en phase avec l'évolution de la pluviométrie. Par ailleurs, l'évaluation de cette disponibilité fait ressortir d'importante potentialité en eau souterraine sur 66 % de la superficie du milieu de l'étude.

La caractérisation des usages de l'eau met en évidence une diversité des utilisations dans la basse vallée de l'Ouémé. Il s'agit des usages liés aux travaux domestiques, agricoles, à la navigation, à la pêche et à l'exploitation du sable fluvio-lagunaire. Du point de vue quantitatif, 70 % des usages domestiques et les usages lés à la pêche sont satisfaits. Du point de vue qualitatif, 90 % des ménages sont satisfaits de la qualité de l'eau utilisée contre la totalité des acteurs de la pêche qui sont découragés par la mauvaise qualité de l'eau et la baisse du rendement halieutique.

L'évaluation du niveau de mise en oeuvre de la GIRE montre une faible application avec un score de 31 %. Afin de relever ce score, il est décrit des préconisations à mettre en oeuvre pour l'efficacité de la GIRE dans la basse vallée de l'Ouémé.

Mots clés : GIRE, changements climatiques, cartographie, vallée de l'Ouémé, Bénin

xii

ABSTRACT

Water, a major development issue, is currently under pressure from climate change. This reality can be observed throughout the world, particularly in Africa in the intertropical zone to which Benin belongs. Faced with the impacts of these changes on the quantitative and qualitative availability of water resources, it is important to implement sustainable participatory management because the water resource that is available today in Benin and more precisely in the lower Ouémé valley is not inexhaustible. Its management must therefore be supervised in order to protect it and preserve its share for future generations. It is in this context that the present thesis aims to analyse the current management of water resources for an application of IWRM (Integrated Water Resources Management) in a context of climate change with the mapping of recent data.

Several types of data have been collected, including meteorological and hydrological data, SRTM images (Shuttle Radar Topography Mission), the topographic background, geographic positioning data of DWS (Drinking Water Supply) and socio-economic works obtained in real environment. The various treatments leading to the results are based on the use of statistics, hydrological modeling and spatial modeling.

The climatic variability over the period 1987-2016 shows breaks in stationarity in the rainfall series used. Comparison of mean rainfall amounts between the sub-periods 1987-2007 and 2008-2016 reveals an upward trend in rainfall. At the same time, an increase in temperatures is recorded. The availability analysis indicates an upward trend in flow and infiltration in line with the evolution of rainfall. Moreover, the assessment of this availability highlights significant potential for groundwater over 66% of the area covered by the study.

xiii

The characterization of water uses highlights a diversity of uses in the lower Oueme valley. These are uses related to domestic and agricultural work, navigation, fishing and the exploitation of fluvio-lagunar sand. From a quantitative point of view, 70% of domestic uses and the uses related to fishing are satisfied. From the qualitative point of view, 90% of households are satisfied with the quality of the water used against the totality of the fishing actors who are discouraged by the poor quality of the water and the drop in fishing yield.

The assessment of the level of implementation of IWRM shows a low application with a score of 31%. In order to raise this score, recommendations to be implemented for the effectiveness of IWRM in the lower Ouémé valley are described.

Keywords: IWRM, climate change, mapping, Oueme valley, Benin.

xiv

SOMMAIRE

LISTE DES FIGURES XV

LISTE DES TABLEAUX XVIII

LITE DES PHOTOS XX

SIGLES ET ACRONYMES XXI

INTRODUCTION GÉNÉRALE 1

CHAPITRE 1 : CADRE THÉORIQUE ET OBJECTIFS DE L'ÉTUDE 6

CHAPITRE 2 : DESCRIPTION DU MILIEU D'ÉTUDE 30

CHAPITRE 3 : CHANGEMENT CLIMATIQUE DANS LE SOUS BASSIN

DE LA BASSE VALLÉE DE L'OUÉMÉ 52
CHAPITRE 4 : DISPONIBILITÉ ET CARTOGRAPHIE DES

RESSOURCES EN EAU 88

CHAPITRE 5 : CARACTÉRISATION DES USAGES DE L'EAU 130

CHAPITRE 6 : STRATÉGIE DE MISE EN OEUVRE EFFICACE DE LA

GIRE DANS LE CONTEXTE DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES 179

DISCUSSION GÉNÉRALE 217

CONCLUSION GÉNÉRALE 221

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 223

CURRICULUM VITAE 240

LISTE DES PUBLICATIONS 242

ATTESTATION DE VALIDATION DU PLAN DE FORMATION 245

ANNEXES 248

TABLE DES MATIÈRES 288

xv

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Cadre conceptuel de l'étude 26

Figure 2: Délimitation du bassin de l'Ouémé 32

Figure 3 : Situation du milieu d'étude 35

Figure 4 : Relief du secteur d'étude 37

Figure 5 : Formations géologiques 40

Figure 6 : Formations pédologiques 42

Figure 7 : Occupation du sol (2016) 45

Figure 8 : Réseau hydrographique 48

Figure 9 : Répartition spatiale des hauteurs de pluie entre 1987 et 2016 64

Figure 10: Variabilité interannuelle des pluies dans le secteur d'étude (1987 -

2016) 65
Figure 11: Rupture de stationnarité dans l'évolution de la série

pluviométrique 68

Figure 12: Régime pluviométrique des sous-périodes 1987-2016 70

Figure 13 : Évolution moyenne mensuelle du régime pluviométrique 73

Figure 14: Bilan climatique mensuel 75

Figure 15: Tendance des températures maximales et minimales à Cotonou 78

Figure 16: Tendance des températures maximales et minimales à Bohicon 78

Figure 17: Anomalies thermiques à la station de Cotonou 79

Figure 18: Anomalies thermiques à la station de Bohicon 80

Figure 19 : Régimes thermiques moyens à la station de Cotonou 81

Figure 20 : Régimes thermiques moyens à la station de Bohicon 81

Figure 21 : Organigramme de la structure hiérarchique utilisée pour la

cartographie 98

Figure 22: Évolution des débits mensuels sur la période 1987-2016 105

Figure 23: Variabilité interannuelle des débits 107

Figure 24: Rupture de stationnarité dans les débits annuels 108

xvi

Figure 25: Variation saisonnière des débits sur les sous-périodes 1987-2007

et 2008-2016. 109

Figure 26: Variabilité interannuelle des termes du bilan hydrologique 110

Figure 27: Régression linéaire entre écoulement annuel et précipitation 113

Figure 28: Régression linéaire entre infiltration annuelle et précipitation 113

Figure 29: Disponibilité en eau souterraine 115

Figure 30: Exploitabilité en eau souterraine 118

Figure 31: Accessibilité en eau souterraine 121

Figure 32: Potentialité en eau souterraine 123

Figure 33 : Ouvrages d'approvisionnement en eau 138

Figure 34 : Schéma de principe d'une Adduction d'Eau Villageoise 139

Figure 35: Répartition des AEV par commune 140

Figure 36: Répartition des FPM par commune 142

Figure 37: Répartition des puits modernes par commune 144

Figure 38: Répartition des sources d'eau non aménagées par commune 146

Figure 39: Répartition des sources aménagées par commune 148

Figure 40: Taux de desserte par commune 150

Figure 41 : Spéculations produites dans le milieu d'étude 151

Figure 42 : Évolution des superficies emblavées et de la production du maïs

de 1995 à 2016 152
Figure 43 : Évolution des superficies emblavées et de la production du riz de

2000 à 2016 153
Figure 44 : Perceptions des paysans des contraintes climatiques liés à

l'agriculture. 154
Figure 45 : Évolution annuelle de la production halieutique de 1987 à 2 000

158
Figure 46 : Perceptions des pêcheurs sur les changements climatiques liés à la

pluviométrie. 159

xvii

Figure 47 : Perceptions des pêcheurs des changements climatiques liés à la

température. 160
Figure 48: Répartition spatiale des sites d'exploitation artisanale du sable

fluvio-lagunaire 162

Figure 49: Variation du volume d'eau utilisée par commune 165

Figure 50 Variation des distances parcourues selon les communes 168

Figure 51: Variation du volume d'eau utilisée selon les saisons 169

Figure 52 : Organigramme des relations entre les différents acteurs

intervenant dans la gestion des ressources en eau, cas de l'AEP 197
Figure 53 : Evaluation de l'environnement favorable selon les familles

d'acteurs 200
Figure 54 : Evaluation de la section institutions et participation selon les

familles d'acteurs 202
Figure 55 : Evaluation de la section instruments de gestion selon les familles

d'acteurs 204
Figure 56 : Evaluation de la section financement selon les familles d'acteurs

206

Figure 57: Évaluation de la mise en oeuvre de la GIRE 207

Figure 58: Suivi de l'indicateur 6.5.1 des ODD au Bénin 215

Figure 59: Répartition du débit d'exploitation 282

Figure 60: Répartition de l'infiltration 283

Figure 61: Répartition du niveau statique 284

Figure 62: Système de pente 285

Figure 63: Répartition spatiale de la profondeur totale des forages 286

Figure 64: Répartition du taux de succès des forages 287

xviii

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I : Stations météorologiques du secteur d'étude 55

Tableau II : Répartition des ménages enquêtés avec la formule de Dagnelie 57

Tableau III : Classification des valeurs du SPI 60

Tableau IV : Fréquence des années selon les classes de SPI 67

Tableau V : Segmentation de la pluviométrie entre 1987 et 2016 69

Tableau VI : Déficits entre les sous-périodes des mois les plus humides 76

Tableau VII : Synthèse des perceptions paysannes des changements

climatiques 83

Tableau VIII : Stations météorologiques exploitées 93

Tableau IX : Expression verbale et numérique de l'importance relative d'une

paire de critères 100
Tableau X : Matrice de comparaisons par paires et coefficient de pondération des critères des indicateurs disponibilité (a) ; accessibilité (b) et exploitabilité

(c) 101
Tableau XI : Classification, évaluation, standardisation et pondération des

critères de décision 102

Tableau XII : Déficit des débits écoulés entre les sous-périodes 109

Tableau XIII : Évolution comparée des fluctuations pluviométriques et des

autres termes du bilan hydrologique 111

Tableau XIV : Matrice de corrélation (test de Pearson) 112

Tableau XV : Résumé statistique des critères d'évaluation des indicateurs 125

Tableau XVI: Description des variables intégrées dans le modèle 136

Tableau XVII: Préparations commerciales et types de pesticides recensés 155

Tableau XVIII : Répartition des ménages par quantité d'eau utilisée 166

Tableau XIX: Modèle d'analyse univarié des déterminants du volume d'eau

utilisé 167

xix

Tableau XX: Modèle d'analyse multivarié des déterminants du volume d'eau

utilisé 170

Tableau XXI : Répartition des enquêtés par famille d'acteurs 183

Tableau XXII : Méthode de calcul de l'indicateur 6.5.1 186

Tableau XXIII : Facteurs internes liés à la gestion de l'eau 209

Tableau XXIV : Facteurs externes liés à la gestion de l'eau 211

xx

LITE DES PHOTOS

Photo 1: Retrait des eaux à Dogodo Houinta dans la commune des Aguégués

106
Photo 2 : FPM dans le village de Kakanitchoé, Arrondissement de Kodé,

Commune d'Adjohoun 141
Photo 3 : Puits moderne dans le village de Gbada, Arrondissement

d'Azowlissè, Commune d'Adjohoun 143
Photo 4 : Source artésienne non aménagée dans le village Assrossa,

Arrondissement de Damè-Wogon, Commune de Bonou 145
Photo 5 : Source artésienne aménagée dans le village d'Assrossa,

Arrondissement de Dame-Wognon, Commune de Bonou 147

Photo 6 : Transhumance à Hozin dans la commune de Dangbo 157

Photo 7 Mobilité à Avagbodji dans la commune des Aguégués 161

Photo 8 : Exploitation artisanale du sable lagunaire dans la commune des

Aguégués 164

xxi

SIGLES ET ACRONYMES

2IE l'Environnement

: Institut International d'Ingénierie de l'Eau et de

ABE : Agence Béninoise pour l'Environnement

ACEP : Association des Consommateurs d'Eau Potable

AEP : Approvisionnement (ou Alimentation) en eau Potable

AEPMR : Approvisionnement en Eau Potable en Milieu Rural

AEV : Adduction d'Eau Villageoise

Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en

ASECNA : Afrique et à Madagascar

BDI : Base de Données Intégrée

BEPP : Bureau d'Evaluation des Politiques Publiques

BVO : Basse Vallée de l'Ouémé

Convention-Cadre des Nations Unies sur les

: Changements Climatiques

Commission Mondiale sur l'Environnement et le

CCNUCC

: Développement

Département de Géographie et Aménagement du

CMED

: Territoire

DGEau : Direction Générale de l'Eau

DNM : Direction Nationale de la Météorologie

Dr : Docteur

École Doctorale des Sciences Agronomiques et de

DGAT

EDSAE : l'Eau de l'Université de Parakou

ETP : Évapotranspiration potentielle

FADeC : Fonds d'Appui au Développement des Communes

Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation

: et l'Agriculture

FAO

FLASH : Faculté des Lettres Arts et Sciences Humaines

FPM : Forages équipés de Pompes à Motricité humaine

FSA : Faculté des Sciences Agronomiques

FSHS : Faculté des Sciences Humaines et Sociales

GIRE : Gestion Intégrée des Ressources en Eau

GWP : Global Water Partnersiph

IEC : Information, Éducation et Communication

IGN : Institut Géographique National

INE : Institut National de l'Eau

Économique

IPCC : Intergovernmental Panel on Climate Change

IWRM : Integrated Water Resources Management

: Laboratoire de Biogéographie et Expertise

LABEE

: Institut National de la Statistique et de l'Analyse INSAE

Environnementale

LACEEDE LaGECa

LaCarto : Laboratoire de Cartographie

:

et Développement

Laboratoire des Géosciences de l'Environnement et

Laboratoire Pierre Pagney : Climat, Eau, Écosystème

:

de Cartographie

HydroModE-Lab

:

Laboratoire d'Hydraulique et de Modélisation Environnementale

: Laboratoire d'Analyses et de Recherches sur les

LARDES

xxii

Dynamiques Économiques et Sociales

LEA : Laboratoire d'Écologie Appliquée

LHME : Laboratoire de l'Hydrologie et de la Maîtrise de l'Eau

: Ministère de l'Agriculture, de l'Élevage et de la

Pêche

ME : Ministère de l'Eau

MEEM : Ministère de l'Énergie, de l'Eau et des Mines

MEM : Ministère de l'Eau et des Mines

Ministère de l'Environnement et de la Protection de la

MAEP

: Nature

Ministère de l'Énergie, des Recherches Pétrolières, et MERPMEDER : Minières, de l'Eau et du Développement des Énergies Renouvelables

MMEE : Ministère des Mines, de l'Énergie et de l'Eau

ODD : Objectifs de Développement Durable

OMM : Organisation Mondiale de la Météorologie

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONU : Organisation des Nations Unies

: Projet d'Appui au Développement Rural de l'Ouémé-

Plateau

PADRO

xxiii

PANGIRE :

 

Plan d'Action National de Gestion Intégrée des Ressources en Eau

PGSSE : Plan de Gestion de la Sécurité Sanitaire de l'Eau

PNE : Partenariat National de l'Eau

PNUD : Programme des Nations Unis pour le Développement

PNUE : Programme des Nations Unis pour l'Environnement

PVC : Polyvinyle de chlorure

RGHP : Recensement Général de la Population et de l'Habitat

SA : Source Aménagée

SBEE : Société Béninoise d'Énergie Électrique

SDAGE : Eaux du Bassin de l'Ouémé

Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des

SDE : Structures Déconcentrées de l'État

SH : Service de l'Hydrologie

SIG : Systèmes d'Informations Géographiques

Système Intégré de Gestion des Finances Publiques

SIGFiP-Bénin : en République du Bénin

SIHRS :

Système d'Information Hydrogéologique à Référence Spatiale (SRHIS : Spatial Reference Hydrogeological Information System)

SRTM : Shuttle Radar Topography Mission

SIS : Structures d'Intermédiation Sociale

Stratégie Nationale d'Approvisionnement en Eau

SNAEPMR : Potable en Milieu Rural

SPI : Standardized Précipitations Index

SRTM : Shuttle Radar Topographic Mission

: Strenghs, Weaknesses, Opportunities and Threats

SWOT (Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces)

UAC : Université d'Abomey-Calavi

UN : United Nations

Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la

: Science et la Culture

United Nations Framework Convention on Climate

UNESCO

UNFCCC : Change

UNICEF :

United Nations International children's Emergency Fund

(Fonds des Nations Unies pour la Protection de l'Enfance)

xxiv

UP : Université de Parakou

: World Water Assessment Programme (Programme

WWAP Mondial pour l'Évaluation des Ressources en Eau)
.

1

Introduction générale

Problématique et justification

L'eau est la plus vitale des ressources naturelles. Elle rend la vie possible, soutient les écosystèmes et les entreprises de l'homme. Élément de base de toute vie, elle peut-être également source de maladie si elle n'est pas protégée de toute pollution. C'est pour cela que Platon (1852), disait dans l'antiquité que « L'eau est la chose la plus nécessaire à l'entretien de la vie, mais elle peut facilement être corrompue... Elle a donc besoin que la loi vienne à son secours... »

Aujourd'hui, la ressource en eau est de plus en plus exposée à de nombreux facteurs limitant sa disponibilité en quantité et en qualité. Parmi ces facteurs figurent les changements climatiques. En effet, les paramètres climatiques, dont les précipitations et la température, déterminent les quantités d'eau disponible en un point donné pour l'écoulement en surface et la recharge de la nappe. Plusieurs travaux scientifiques (Paturel et al., 1995 ; FAO, 2005) ont d'ailleurs confirmé la relation entre le climat et la disponibilité des ressources en eau (Ogouwale, 2013). De ce fait, selon Vissin (2007), la baisse très marquée de la pluviométrie observée en Afrique de l'Ouest au cours des décennies 1970 et 1980 a eu des répercussions importantes, au plan hydrologique.

A l'instar de nombreux chercheurs qui ont travaillé sur l'impact du changement climatique sur les ressources en eau, le GIEC (2007) dans son rapport synthèse sur le changement climatique, confirme que le réchauffement du système climatique est sans équivoque. On note à l'échelle du globe, une hausse des températures moyennes de l'atmosphère et de l'océan, une fonte massive de la neige et de la glace et une élévation du niveau moyen de la mer. Les observations effectuées sur tous les continents

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et dans la plupart des océans montrent qu'une multitude de systèmes naturels sont touchés par les changements climatiques régionaux, en particulier par la hausse des températures. A une échelle plus réduite, cette recherche analyse le même phénomène en lien avec la gestion des ressources en eau.

Au Bénin, les dérèglements et les déficits pluviométriques saisonniers associés à l'augmentation des températures ont été mis en évidence par plusieurs chercheurs. C'est ainsi que Houndenou (1999), après avoir réalisé une étude comparative de deux séries pluviométriques trentenaires (19511980 et 1965-1994), a examiné l'ampleur de la variabilité pluviométrique et a conclu que les traits caractéristiques du climat sahélien sont de plus en plus présents dans le nord et dans la région de transition qu'est le Moyen Bénin. « Est-ce l'amorce d'un changement climatique plus profond ? », s'est-il interrogé au terme de sa recherche.

En s'accordant sur la forte variabilité qui caractérise le climat au Bénin, de nombreux chercheurs (Ogouwale, 2006 ; Houssou Goe, 2008 ; Boko, 1988 ; Amoussou et al., 2014), ont réalisé des études qui ont mis en évidence les indicateurs des changements climatiques au Bénin. Ces changements climatiques induisent une dégradation de la ressource en eau (Boko, 1988 ; Afouda, 1990 ; Houndenou, 1999 ; Brown et Crawdord, 2008) et se conjuguent souvent avec des événements climatiques extrêmes entraînants des inondations dévastatrices et des sécheresses. Ces sécheresses combinées à d'autres facteurs notamment la pression démographique et la pollution due aux activités humaines ont entraîné une baisse des débits des lacs et fleuves et une réduction des zones humides au Sud-Bénin (16TUwww.bees-ong.orgU16T).

La disponibilité des ressources en eau par personne et par an diminue déjà : de 12.316 m3 en 1955, elle est passée à des valeurs inférieures à 5.625 m3 en 1990 (Afouda et Boukari, 2001) et est descendue à 3.945 m3 par personne et par an (Odoulami, 2009). Or, la République du Bénin dispose toutes

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proportions gardées, d'importantes ressources en eau qui, moyennant une gestion rationnelle, lui permettront de couvrir ses besoins à moyen et à long terme. C'est pour cela que le Bénin s'inscrit en adéquation avec les réalités de la décentralisation, dans une dynamique de gestion intégrée et coordonnée de la ressource, dont l'objectif est double. Il s'agit d'une part de la valorisation de la ressource pour promouvoir la croissance économique des populations et d'autre part de leur préservation dans une optique de gestion durable pour être au rendez-vous des Objectifs de Développement Durable. Mais cette ambition s'observe difficilement dans la basse vallée de l'Ouémé où la difficulté de gestion des ressources en eau est une réalité. En effet, les conditions actuelles d'exploitation et de gestion des ressources naturelles en général constituent de sérieuses menaces pour la protection et la préservation des ressources en eau et par voie de conséquence pour la survie des générations futures ( 16Twww.cipcre.org/cipcrebenin16T).

Ainsi, il importe de bien cadrer la question de l'eau et son évolution dans la pensée collective de ceux qui la font avancer, et ce au gré de certains événements internationaux récents. En effet, en moins de 20 ans, le débat sur l'eau est passé d'un débat technique, axé d'abord sur l'évaluation des ressources disponibles et la répartition entre les usages dominants (gestion de l'offre), à une approche dite plus «intégrée» et impliquant un large éventail de domaines, dont des aspects sociaux et politiques (Cocker, 2010).

A la lumière de ces constats, une question principale de recherche se pose et d'autres sous-questions permettent de mieux l'appréhender.

La gestion intégrée des ressources en eau, tenant compte des besoins des populations, de la durabilité environnementale et de l'intérêt économique des sociétés, est aujourd'hui intérêt crucial et relève d'un impératif de développement. Au Bénin en général et dans la basse vallée de l'Ouémé en particulier, l'alimentation, la santé, l'éducation et toutes les activités

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humaines dépendent de la disponibilité en quantité et en qualité suffisantes de l'eau. Déjà, il faudrait bien connaître les ressources en eau pour mieux les protéger. Aussi faudrait-il tenir compte de l'historique et de l'évolution des paramètres qui déterminent la disponibilité de ces ressources. Il est également important de prendre en considération, des manifestations extrêmes, comme les changements climatiques qui pourraient modifier son cours ou impacter sa disponibilité. Les modifications climatiques ont de fortes répercussions sur les ressources en eau, comme l'atteste la persistance au cours des décennies 1970 et 1980 de conditions déficitaires sur la zone ouest africaine (Olivry, 1993). Il n'est point besoin de démontrer que l'eau est reconnue aujourd'hui comme facteur de développement et si l'on y prend garde, cette ressource naturelle risque à terme de s'imposer comme « facteur limitant » le développement. Si la ressource est disponible, l'enjeu devient comment la pérenniser pour concilier les différents usages parfois contradictoires d'aujourd'hui avec une vision prospective sur les besoins et les exigences du futur vue que la demande évolue toujours en « crescendo » et non en « décrescendo ». Aucune recherche scientifique n'a jamais montré que les besoins en eau diminuent dans le temps. C'est plutôt le contraire comme l'ont évalué Afouda et Boukari (2001) puis Odoulami (2009) a repris le même exercice.

Tous les scientifiques s'accordent que plus la croissance démographique évolue, plus les besoins en eau augmentent et moins les ressources sont disponibles. C'est pour cela que la question prioritaire ici est de savoir si la gestion actuelle des ressources en eau dans le contexte de changement climatique est rationnelle et préserve l'environnement dans la basse vallée de l'Ouémé. Autrement-dit, est-ce que les ressources en eau sont exploitées de façon pérenne et durable avec une réserve pour les générations futures ? Depuis les dernières décennies, beaucoup de variations sont apparues dans le

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climat du Sud-Bénin, particulièrement dans la basse vallée de l'Ouémé. Des années 1960 à récemment, plusieurs chercheurs béninois des Universités du Bénin (Bokonon, 1987; Boko, 1988; Afouda, 1990; Houssou, 1998; Houndénou, 1999; Ogouwalé, 2006; Vissin, 2007; Yabi, 2008; Odoulami, 2009; Amoussou, 2010; Totin, 2010 ; Ogouwalé, 2013 ; ...) ont travaillé sur les fluctuations climatiques au Bénin et ont noté une variation climatique marquée par une augmentation des températures et une baisse des précipitations suivie d'une légère reprise au cours des années 1990. Cette fluctuation climatique varie dans l'espace et dans le temps. La présente étude voudrait approfondir l'analyse sur le phénomène dans un bassin versant. Quelle est la tendance actuelle du changement climatique dans la basse vallée de l'Ouémé entre 1987 et 2016 ? Puisque ce sont les précipitations, les températures et autres paramètres qui déterminent la recharge ou l'amenuisement des ressources en eau, partant de l'étude de la fluctuation climatique, il serait souhaitable de connaitre la situation des ressources en eau du milieu. Alors les ressources en eau sont-elles disponibles ? Si l'état des ressources en eau est connu, pour approfondir, il faudra explorer l'exploitation qui en est faite afin de déterminer les stratégies pour une gestion durable. Quels sont les usages de l'eau ? Une fois les usages définies, si la ressources est disponible, le défi devient comment faire une gestion rationnelle et pérenne pour une exploitation à long terme face à la pression du changement climatique. Il faut donc aller jusqu'à évaluer le niveau actuel de gestion de ces ressources en eau. Quel est alors le niveau de mise en oeuvre de la gestion intégrée des ressources en eau dans le secteur d'étude ?

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Chapitre 1 : Cadre théorique et objectifs de l'étude

Introduction

Ce chapitre après une clarification des concepts liés à l'étude aborde les réalités du secteur de l'eau en présentant quelques informations sommaires sur le Bénin et situe l'étude dans son cadre théorique. Il rappelle les besoins liés à l'eau, la variabilité et la disponibilité des ressources en eau ainsi que la politique nationale du secteur de l'eau au Bénin. Plus loin, il décrit l'avancement de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) au plan national à travers les réformes sur la Politique Nationale de l'Eau et la loi portant gestion de l'eau en République du Bénin promulguée le 24 novembre 2010. Les objectifs et hypothèses de recherche y sont élucidés et le chapitre s'achève par la présentation de l'ossature de la thèse.

1.1. Cadre théorique

« Le cadre théorique sert principalement à présenter un cadre d'analyse et à généraliser des relations théoriques déjà prouvées dans d'autres contextes pour tenter de les appliquer au problème » (Laramée et Vallée, 1991). Dans le cas d'espèce, l'exercice ici est de se prononcer à partir de la documentation disponible sur ce que doit être l'apport pour enrichir la science sur la thématique de la gestion des ressources en eau dans un contexte de changement climatique.

· Changement climatique : Quel impact sur les ressources en eau ?

Le changement climatique contemporain, une question d'environnement une actualité récurrente. Il n'est pas un phénomène météorologique extrême qui ne soulève la question de son origine et dont on cherche l'explication dans un dérèglement du climat planétaire. Du point de vue scientifique, la question du changement climatique revêt une complexité. Le climat constitue une des

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composantes majeures de l'environnement à laquelle les sociétés humaines sont particulièrement sensibles dans leur vie quotidienne et leurs activités. Pour autant, si l'homme est sensible aux aléas climatiques, il est la principale espèce vivante en mesure de bouleverser les conditions climatiques régnant sur la terre depuis l'apparition de la vie. Cette « empreinte climatique » laissée par les sociétés humaines est étroitement liée à l'évolution de la composition chimique de l'atmosphère. C'est précisément ce qui singularise le changement climatique contemporain. Richard et Camberlin (2005) associent le « changement climatique contemporain » à la période au sein de laquelle la société, en modifiant la composition chimique de l'atmosphère, devient un facteur non négligeable du climat. Depuis plusieurs siècles, l'action de l'Homme sur le climat concerne les échelles locale (climat urbain, topoclimat liés à des infrastructures de transport...) et éventuellement régionale (changements d'occupation des sols : urbanisation, déforestation). Aujourd'hui, elle s'applique surtout de façon globale à travers l'augmentation des concentrations de gaz à effet de serre (GES) d'origine humaine dans l'atmosphère. A ce titre, le climat n'est plus « naturel » mais le siège d'un effet de serre additionnel anthropogénique provoqué par un forçage radiatif « artificiel » lié aux GES. Le changement climatique contemporain est-il un réel changement, marquant notamment une rupture avec les régimes climatiques préindustriels que nous avons connus ? C'est la question de la détection du changement climatique. Planton et Terray (2007) définissent la détection comme « le processus de démonstration que le climat a changé dans un certain sens statistique, sans donner la raison de ce changement ». Le changement climatique doit être appréhendé à différents niveaux d'échelle (du climat zonal au climat local) où des traits et des causalités différentes s'expriment. Il existe plusieurs façons de définir l'expression de changement climatique contemporain. Ainsi, à l'issue de ses travaux de recherche de

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climatologie dynamique sur l'oscillation Nord-Atlantique, Cassou (2004) écrit : « les changements climatiques doivent être considérés comme une intégration dans le temps des transitions préférentielles de l'atmosphère vers un régime de temps particulier. Les changements climatiques observés depuis les années 1980 en hiver s'expliquent par la répétition du régime de l'oscillation nord atlantique NAO+, qui est préférentiellement excité. Ce sont les caractéristiques quotidiennes de ce régime, en termes de température, de précipitations et de tempêtes, qui expliquent pour les dernières décennies le réchauffement important observé de l'Europe à l'Asie, les tempêtes plus fortes sur l'Atlantique-Nord et les sécheresses (resp. les pluies) sur l'Europe du Sud (resp. du Nord). Un nouvel état climatique n'est pas apparu, mais un état préexistant se trouve privilégié ».

La sécheresse est « une absence prolongée ou une insuffisance marquée des précipitations », « une insuffisance des précipitations entraînant une pénurie d'eau pour certaines activités ou certains groupes » ou « une période de temps anormalement sec suffisamment longue pour que le manque de précipitations cause un déséquilibre hydrologique sérieux » (Heim, 2002). La sécheresse est définie de plusieurs façons. La sécheresse agricole désigne un déficit hydrique dans la couche supérieure (1 mètre environ) du sol (la zone radiculaire), qui affecte les cultures ; la sécheresse météorologique est essentiellement un manque prolongé de précipitations ; quant à la sécheresse hydrologique, elle se caractérise par un débit des cours d'eau et un niveau des lacs et des nappes souterraines inférieurs à la normale. Une mégasécheresse est une sécheresse persistante et étendue, d'une durée très supérieure à la normale en général une décennie ou plus (GIEC, 2007). La sécheresse dans la présente étude peut être comprise comme une absence relativement prolongée des précipitations.

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Selon l'UNESCO-WWAP cité par Odoulami (2009), les réserves en eau de la terre sont estimées à 1400 millions de milliards de m3 environ dont 2,53 % soit 35 millions de milliards de m3 sont des eaux douces non totalement disponibles, car les 2/3 sont immobilisées sous forme de glaciers et de neiges aux pôles et en hautes montagnes. Malgré cette évidence, les ressources en eau sont limitées et inégalement réparties dans l'espace et dans le temps : les pays riches disposant de 1500 m3 d'eau par an et par habitant, contre 100 m3 dans les pays pauvres (16Twww.globenet.org16T) dont fait partie le Bénin où se situe le secteur d'étude. Pour mieux appréhender la situation, une simple estimation issue de ces chiffres correspond à une disponibilité de 270 litres par jour par habitant dans les pays les moins avancés. C'est là même l'interrogation de la présente étude. Si aujourd'hui déjà, la quantité globale de ressource en eau douce potentiellement disponible par habitant est si faible, la crise de l'eau annoncée par les scientifiques n'est plus loin. C'est pour cela que cette étude voudrait se positionner en montrant que la ressource disponible aujourd'hui est un piège parce qu'elle donne l'impression qu'il y en a suffisamment. Mais quand on prend du recul et on se met dans les analyses à long terme sur la vitesse de diminution, de pollution, d'exploitation et de renouvellement ou de recharge tout en intégrant la contrainte du changement climatique qui n'est pas pour autant maitrisé, l'interrogation qui saute à l'oeil est que si la gestion n'est pas réorganiser de façon plus rationnelle et plus respectueuse de l'environnement, la ressource disponible qui s'amenuise constamment va-t-elle toujours suffire pour les générations futures et pour les générations d'après les générations futures et enfin pour l'éternité ?

D'après le rapport du Programme Mondial pour l'Évaluation des Ressources en Eau (WWAP), le partage équitable des ressources en eau est une question qui s'avère de plus en plus complexe en raison de la croissance

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démographique, des pressions exercées sur le développement et des changements en termes de besoins et de valeurs (16Twww.unesco.org16T). Selon cette même source, les anomalies climatiques contribuent à aggraver la répartition inégale de l'eau.

Plusieurs travaux ont déjà montré l'impact de la variabilité et des changements climatiques sur la disponibilité et la répartition de la ressource en eau. Ainsi, selon Gadelle (1995), la disponibilité en eau est dictée en grande partie par le climat et en particulier par la périodicité et la localisation des pluies ainsi que par la demande évaporatoire largement dominée par la température. Ce qui montre le rôle primordial du climat dans la variation spatio-temporelle des quantités d'eau. De même, dans ses travaux sur le Bani, affluent du Niger, Olivry (1993) révèle une baisse moyenne de 66 % du débit de ce cours d'eau entre 1924 et 1988, pour une diminution du volume pluviométrique annuel de 18 % sur la même période. La présente étude se propose d'étendre son analyse au-delà de la pluviométrie vers d'autres paramètres comme la température pour montrer que la ressource peut-être disponible aujourd'hui mais elle n'est pas inépuisable et n'est pas à l'abri des pressions naturelles et anthropiques.

Par ailleurs, au Bénin sur le bassin versant béninois du fleuve Niger, Vissin (2001) a montré que les chroniques de la pluviométrie ont connu une rupture de stationnarité en 1972. Aussi, les changements pluviométriques observés ont-ils largement influencé les écoulements. Ainsi, la sècheresse pluviométrique des dernières décennies serait responsable de la sécheresse hydrologique enregistrée dans le bassin versant.

Plus au sud, la basse vallée de l'Ouémé a non seulement connu une rupture de stationnarité autour des années 1970, mais aussi une baisse des précipitations de l'ordre de 15 à 20 % suivie d'une légère reprise de 2 % à la

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fin des années 1990 (Vissin et al., 2016). En ce qui concerne les cours et plans d'eau existants, cette situation engendre une dégradation du couvert végétal et accélère le phénomène d'érosion avec pour corollaires le drainage des particules solides et par conséquent le comblement du lit des cours d'eau.

Dans leur étude sur la perception endogène de l'influence des changements climatiques sur la pêche dans la basse vallée de l'Ouémé, Attingli et al, (2016) montrent que 73% des enquêtés ont indiqué qu'il y a plus de trente ans, les conditions hydroclimatiques étaient favorables à la pêche alors que de nos jours, il y a de façon notable, des modifications perceptibles au niveau de la pluviométrie et de la température surtout en période d'étiage. Ainsi, le retard des pluies, l'arrêt précoce des pluies, la diminution de la quantité des pluies sont les plus importants et représentent à eux seuls 92% des réponses. Les pêcheurs ont signalé une élévation de la température (63, 16%), une augmentation de la durée de l'insolation (20,30%), un assèchement du cours d'eau par endroits (6,77%) et un début précoce de la sècheresse (6,02%). Cette étude, à l'instar d'autres menées dans la basse vallée de l'Ouémé, confirme que les acteurs des milieux ruraux observent aussi l'évolution climatique et ont leur compréhension des phénomènes climatiques qui impactent leurs activités et leur vie. Cette lecture endogène, rapprochée de l'analyse scientifique permettront de mieux approfondir les connaissances.

A travers une analyse des tendances pluviométriques, Kodja et al. (2013), ont mis en évidence des aléas relatifs à la réduction de la durée et de l'intensité de la saison des pluies avec une rupture pluviométrique en 1970 dans la basse vallée de l'Ouémé. Les auteurs précisent également que le régime hydrologique de la basse vallée de l'Ouémé est très lié à la pluviosité dont les extrêmes peuvent induire des risques au plan socio-environnemental. Ne pas considérer ce changement du climat qui affecte toute la région ouest-africaine (Le Lay et Galle, 2005) revient à ignorer ou négliger un risque flagrant qui

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pourrait précariser davantage la vie des populations et compromettre le développement des pays à économie modeste comme le Bénin.

Cette recherche voudrait analyser cette dynamique climatique à une échelle plus petite : la basse vallée de l'Ouémé en s'inspirant de l'évolution des régimes pluvio-thermiques tout en tenant compte des perceptions endogènes.

· Vers une gestion intégrée des ressources en eau

Parmi les Objectifs du développement durable (ODD), figure la cible 6.5, « D'ici à 2030, assurer la gestion intégrée des ressources en eau à tous les niveaux, y compris au moyen de la coopération transfrontière selon qu'il convient. »

Selon Kherbache (2014), l'eau est un élément indispensable à l'écosystème et doit être gérée prospectivement pour arriver à un développement durable. La plupart des analystes parlent d'un problème de gouvernance de l'eau et insistent sur un passage vers une gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) qui a pour but la protection des ressources pour un développement durable. L'ONG CIPCRE reprend cette affirmation et montre que des processus de gestion adaptative qui font participer les acteurs et construisent lentement sur les réalisations et les succès de la gestion sont des outils essentiels pour obtenir des résultats économiques, sociaux et environnementaux durables. Ainsi, les processus tels que la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) qui incluent la gestion de bassins versants remplacent l'approche sectorielle traditionnelle de la gestion des zones humides et des ressources en eau et garantissent que toutes les complexités sont prises en compte et non plus ignorées ou utilisées comme excuse pour préférer les décisions d'investissement à la protection de l'infrastructure naturelle des zones humides ( 16Twww.cipcre.org/cipcrebenin16T).

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Le Conseil Mondial de l'Eau (CME, 2000) à la suite du Gobal Water Partnersiph (1999) estime également qu'une meilleure gestion des ressources en eau et le développement des services publics d'eau et d'assainissement sont reconnus par la communauté internationale comme l'un des facteurs prioritaires du développement durable des régions. L'organisation sectorielle des institutions telle qu'elle est établie dans plusieurs pays en voie de développement est plus orientée vers une gestion quotidienne de l'approvisionnement en eau pour la subsistance et au meilleur des cas prend un peu en compte l'assainissement. Mais une vision plus globale et futuriste incluant une gestion intégrant la nature multifonctionnelle adaptée aux concepts et méthodes de la GIRE comme le précisait Cap-Net - Partenariat Mondial pour l'Eau (2005) est une nouveauté qui mérite d'être explorer. Les problèmes et les défis de l'eau sont liés et ne sauraient être traités séparément. Pour l'efficience et l'efficacité, une approche plutôt « intégrée » serait salutaire.

Pour le Global Water Partnership cité par Charnay (2010), les changements préconisés sont plus d'ordre institutionnel que technologique. Ces réponses reposent sur l'élaboration de règles appropriées en matière de gouvernance et la création de structures organisationnelles adaptées à l'échelle de bassin versant. L'intérêt étant de transcender les divisions administratives, d'encourager une gestion participative et des actions coordonnées sur la base de consensus. Pour finir, l'auteur ajoute que la création de ces structures ne garantit pas une approche GIRE. Elles doivent aussi être soutenues par des politiques, une législation et l'édification de capacités appropriées.

Plusieurs auteurs suggèrent une gestion intégrée des ressources en eau par bassin hydrographique ou bassin versant. C'est-à-dire une aire géographique dans laquelle toutes les eaux de ruissellement s'écoulent à travers un réseau de cours d'eau et éventuellement, d'étendues d'eau vers un point de

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convergence appelé exutoire. Il est délimité par la ligne de partage des eaux (Sossou-Agbo, 2013).

Au Bénin, depuis l'adoption de la GIRE comme approche de développement des ressources en eau en 1998, l'arsenal institutionnel se caractérise par l'existence d'un grand nombre d'acteurs qui interviennent directement, ou indirectement sur différents aspects de gestion et d'utilisation de la ressource eau. L'arsenal juridique disponible est important et diversifié et se rapporte à la protection et à la sauvegarde des ressources naturelles y compris des ressources en eau.

Pour soutenir le cadre juridique, la Politique Nationale de l'Eau avec ses réformes propose (04) quatre orientations prioritaires pour une gestion efficiente et durable des ressources en eau et se décline comme suit :

- Réformer le cadre de gestion en recherchant la bonne gouvernance de

l'eau ;

- Assurer un accès équitable et durable à l'eau potable et à

l'assainissement pour les populations urbaines et rurales ;

- Garantir la disponibilité de l'eau, en quantité et en qualité, pour

l'ensemble des activités économiques ;

- Assurer la santé, la sécurité publique et la conservation des

écosystèmes aquatiques.

Ces instruments juridiques ont été régulièrement renforcés par des dispositions adaptées aux engagements internationaux pris par le pays et à l'évolution du cadre socio-économique et culturel. Ainsi, plusieurs lois et décrets ont été adoptés ou sont en cours d'élaboration ou d'adoption (Ministère de l'Eau, 2015). Force est de constater que certains de ces documents en cours d'élaboration ou d'adoption sont finalement entrés en

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vigueur mais sans satisfaction. Cette recherche tente d'élucider les difficultés et d'identifier les raisons qui font que les effets attendus tardent à être perceptibles. Cela permettra, in fine, de poser de nouvelles bases de diagnostique pour améliorer l'exploitation de la ressource afin qu'elle tende vers une gestion rationnelle intégrée et durable.

1.2. Revue de littérature

Le caractère polysémique des mots est susceptible de créer des confusions et malentendus entre chercheurs dans l'environnement scientifique. C'est pour cela, Emile DURKHEIM disait déjà en 1894 que «Toute investigation scientifique porte sur un groupe déterminé de phénomènes qui répondent à une même définition ». Cette rubrique a ainsi pour objectif de parcourir les définitions d'autres auteurs sur les concepts clés afin de se positionner par rapport à l'orientation de la présente étude pour faciliter la compréhension et l'exploitation de cette thèse.

· Variabilité climatique et changement climatique

Selon GIEC (2007), le changement climatique est la variation de l'état du climat, que l'on peut déceler (par exemple au moyen de tests statistiques) par des modifications de la moyenne et/ou de la variabilité de ses propriétés et qui persiste pendant une longue période, généralement pendant des décennies ou plus. Les changements climatiques peuvent être dus à des processus internes naturels, à des forçages externes ou à des changements anthropiques persistants dans la composition de l'atmosphère ou dans l'utilisation des terres.

La Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques CCNUCC (1992), se veut plus précise dans son article premier, en définissant les changements climatiques comme des « changements qui sont attribués directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de l'atmosphère mondiale et qui viennent s'ajouter à la variabilité naturelle

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du climat observée au cours de périodes comparables ». La CCNUCC fait ainsi une distinction entre les changements climatiques attribuables aux activités humaines altérant la composition de l'atmosphère et la variabilité du climat imputable à des causes naturelles. La variabilité climatique peut donc accentuer l'effet du changement climatique.

La non linéarité du système climatique peut conduire à des changements climatiques brusques selon GIEC (2007), parfois dénommés changements climatiques rapides, événements brusques ou même événements surprise. Le terme brusque se réfère souvent à des échelles temporelles plus courtes que l'échelle temporelle type du forçage responsable. Toutefois, tous les changements climatiques brusques ne sont pas forcément imputables à des forçages externes. Au nombre des événements brusques possibles qui ont été envisagés figurent une réorganisation de grande ampleur de la circulation thermohaline, une déglaciation rapide et une fonte massive du pergélisol ou un accroissement de la respiration des sols entraînant de rapides changements dans le cycle du carbone. D'autres événements peuvent survenir de façon totalement inattendue, à la suite d'un forçage intense à évolution rapide d'un système non linéaire.

Selon Pascal et al. (2012), le changement climatique désigne une variation statistiquement significative de l'état moyen du climat ou de sa variabilité persistant pendant plusieurs décennies. Ogouwale (2006), va dans le même sens en définissant le changement climatique comme une modification du statut des précipitations et une augmentation prononcée des températures au cours du temps. Rusi (2007), vient nuancer en ajoutant le lieu. D'après lui, le changement climatique désigne l'ensemble des variations des caractéristiques climatiques en un endroit donné, au cours du temps.

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Pour Ogouwale (2013), le changement climatique concerne les modifications qui affectent ou pourront affecter le système climatique (notamment les paramètres pluviométriques et thermiques) de même que les effets préjudiciables desdites modifications sur la disponibilité des ressources en eau. Cette définition laisse un goût d'inachevé parce qu'elle occulte l'effet des activités anthropiques qui n'est pas négligeable sur le phénomène. La présente étude, au-delà de ces travaux, voudrait explorer également la compréhension endogène du phénomène et faire le lien entre le changement climatique et les ressources en eau dans la basse vallée de l'Ouémé.

En ce qui concerne la variabilité climatique, elle se réfère à la variation naturelle intra et interannuelle du climat. Elle est une caractéristique inhérente du climat qui se manifeste par les différences entre les statistiques de long terme des éléments climatiques (pluie, température, humidité, durée des saisons) calculées pour des périodes différentes (CCNUCC, 1992).

A la lumière de ces différentes approches et dans le contexte de la présente étude, on retiendra que la notion de variabilité et changement climatique désigne la modification ou la variation significative du climat, qu'elle soit naturelle ou due aux facteurs d'origine anthropique. Une telle définition a pour avantage de simplifier celle donnée par la Convention Climat et aussi de prendre en compte celle du GIEC qui considère le changement climatique comme une variation à long terme du climat, qu'elle soit d'origine anthropique ou naturelle.

La plupart des auteurs ont défini la variabilité climatique et le changement climatique dans un contexte global, ce qui sera approfondi dans cette étude. Mieux, cette recherche essayera de les contextualiser en les adaptant aux réalités du milieu pour une meilleure compréhension. En quoi la variabilité

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climatique et le changement climatique affectent la gestion des ressources en eau ?

· Vulnérabilité

Selon Sullivan et Meigh (2006) ; O'Brien et al. (2007) cités par Koumassi (2014), le concept de vulnérabilité englobe un grand nombre de définitions, mais qui s'avère pour la plupart du temps, demander une approche très globale. C'est un concept relatif, qui décrit la nature, l'importance des enjeux exposés à un aléa, les ressources disponibles pour y faire face et les impacts qui en résultent (Torterotot, 1993).

Dans le contexte climatique, la vulnérabilité exprime le degré selon lequel un système est susceptible d'être détérioré, ou se révèle incapable de faire face aux effets néfastes des changements climatiques, notamment à la variabilité du climat et aux conditions climatiques extrêmes. La vulnérabilité est fonction de la nature, de l'ampleur et du rythme de l'évolution et de la variation du climat à laquelle le système considéré est exposé, de la sensibilité de ce système et de sa capacité d'adaptation. (GIEC 2007).

Pour UNFCCC/LEG (2005), la vulnérabilité dépend de deux facteurs clés. Le premier est le degré d'exposition au risque climatique et le second porte sur le degré de sensibilité au risque. Par contre, le GIEC reconnaît la vulnérabilité en fonction de trois éléments: l'exposition et la sensibilité d'un système à des conditions dangereuses et/ou la capacité du système à faire face, s'adapter ou se remettre des effets de ces conditions.

De ces différents travaux, il ressort que la vulnérabilité est le degré auquel un système est susceptible, ou se révèle incapable de faire face aux effets des changements climatiques, notamment à la variabilité du climat et aux conditions climatiques extrêmes. Mais quel serait le degré de vulnérabilité

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des ressources en eau de la basse vallée de l'Ouémé ? Les études suivantes permettront de mieux le cerner.

· Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE)

Le concept de développement durable tel qu'il a été défini par le rapport CMED/ONU (1987) impose en ce qui concerne l'eau de gérer les ressources en eau comme un patrimoine, en intégrant dans l'ensemble des utilisations de l'eau le concept de solidarité envers les générations futures. Il préconise aussi de prendre en compte la gestion des écosystèmes et de tout ce qui s'y développe, de renforcer la notion d'aménagement du territoire dans lequel les ressources naturelles, et l'eau en priorité, seraient prises en compte, et d'adopter une approche prospective de la ressource qui précède l'approche curative de la pollution des eaux.

Autrement dit, la GIRE est la gestion rationnelle de l'eau pour sa pérennité. Cette approche est partagée par le Global Water Partnersiph (GWP) qui définit la gestion intégrée des ressources en eau comme un processus qui favorise le développement et la gestion coordonnée de l'eau, des terres et des ressources connexes, en vue de maximiser, de manière équitable, le bien-être économique et social en résultant, sans pour autant compromettre la pérennité d'écosystèmes vitaux. Au niveau du bassin fluvial ou lacustre et de l'aquifère, la GIRE peut être envisagée pour atteindre ces mêmes objectifs. (16Twww.inbo-news.org16T).

La GIRE n'est pas seulement relative à la gestion des ressources physiques, il s'agit aussi de réformer des systèmes humains pour permettre aux populations, les femmes comme les hommes, de bénéficier de ces ressources, de les protéger et de les gérer.

Selon CAP-NET (2019), la gestion intégrée des ressources en eau est un processus systématique pour le développement durable, la répartition et le

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contrôle de l'usage des ressources en eau dans un contexte d'objectifs social, économique et environnemental. C'est une approche trans-sectorielle en totale contradiction avec l'approche sectorielle traditionnelle adoptée dans de nombreux pays. Elle a été par la suite élargie pour incorporer une prise de décisions participative de tous les acteurs. L'expression gestion intégrée définit une perspective holistique de l'usage des ressources en eau, et par conséquent de sa gestion. Le terme gestion est utilisé dans son sens le plus large et en cela, se concentre sur le développement et la gestion des ressources en eau, ce qui assure un usage durable pour les générations futures.

La gestion intégrée des ressources en eau exprime « l'idée que celles-ci doivent être gérées de manière holistique, en coordonnant et en intégrant tous les aspects et les fonctions des prélèvements d'eau, de la maîtrise des eaux et la prestation de services liés à l'eau afin d'apporter un bénéfice durable et équitable à tous ceux qui dépendent de cette ressource » (CE/DGD/DGRECNS, 1999). Cette approche globale et fédératrice de plusieurs courants prend en compte les aspects naturels liés au cycle de l'eau, les utilisations de l'eau pour divers besoins, la pression institutionnelle de gouvernance, les stratégies et contraintes nationales, et enfin l'évolution spatio-temporelle des ressources et des demandes en eau observées.

Notion primordiale de la gestion des ressources en eau, cependant définie non sans ambiguïté, la GIRE selon le GIEC, (2007) est basée sur les principes directeurs inspirés de ceux de la Conférence Internationale de Dublin sur l'Eau et l'Environnement avec adoption des principes de la GIRE en 1992 :

i. l'eau douce est une ressource limitée et vulnérable, indispensable à la

vie, au développement et à l'Environnement ;

ii.

21

le développement et la gestion de l'eau devraient être fondés sur une
approche participative impliquant usagers, planificateurs et décideurs à tous les niveaux ;

iii. les femmes ont un rôle prépondérant à jouer en matière
d'approvisionnement en eau et de gestion et de conservation des ressources en eau ;

iv. du fait de ses multiples usages concurrentiels, l'eau a une valeur
économique et devrait être considérée comme un bien économique.

A la suite de la Conférence de Dublin se sont tenues de nombreuses rencontres internationales qui ont renforcé la vision intégrée et participative de la gestion de l'eau. Parmi celles-ci : le Sommet de la Terre à Rio (06/1992), le Sommet Mondial du Développement Durable à Johannesburg (2002), les Forum Mondiaux de l'Eau de Marrakech (1997), La Haye (2000), Kyoto (2003), Mexico (2006), Istanbul (2009), Marseille (2012) et en Corée du Sud (2015) (Ministère de l'Eau, 2015).

A l'instar de la démarche mondiale, la GIRE au Bénin repose sur des principes et critères bien décrit dans le document de Politique Nationale de l'Eau produit en 2009. L'atteinte d'une bonne gouvernance de l'eau est soumise à un certain nombre d'actions stratégiques telles que la volonté politique et l'engagement politique ; l'adoption d'une approche transparente, cohérente et équitable ; la mise en oeuvre d'actions concrètes sur le terrain impliquant les différentes parties prenantes ; le renforcement des capacités des institutions et acteurs à divers niveaux ; l'utilisation des canaux de relais de l'information et de suivi.

Dans la même logique, la loi n° 2010-44 portant gestion de l'eau en République du Bénin, retient que la gestion intégrée des ressources en eau est un processus de promotion du développement et de la gestion coordonnée de

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l'eau, des terres et des ressources associées, en vue de maximiser de manière équitable, le bien-être économique et social, sans pour autant compromettre la durabilité des écosystèmes vitaux. La GIRE consiste donc à prendre en considération ensemble et à concilier les différentes utilisations et fonctions physiologiques, socioculturelles, économiques, environnementales de l'eau, ainsi que ses éventuels effets négatifs sur les personnes, les biens ou l'environnement (Global Water Partnership, 2004).

Selon Charnay (2010), l'eau en tant que bien commun est confiée à un ensemble d'acteurs (privés et publics) dans le but de répondre aux besoins du territoire, tout en assurant le renouvellement et la durabilité des ressources. Pour que l'eau devienne une ressource exploitable, cela suppose la construction d'une structure intégrant à la fois les prélèvements, le stockage et le transport, adaptée aux quantités d'eau disponibles et à la demande territoriale. La gestion doit, de fait, être adaptée aux différents types de ressources exploitables (souterraines, surface ou sous forme de stock), tenir compte des interactions entre ces ressources et répondre aux attentes.

Compte tenu de la complexité du système de gestion des ressources en eau qui se doit de prendre en compte les spécificités législatives, socio-économiques et culturelles, il n'existe pas un modèle universel de gestion intégrée. Il est fonction de la gouvernance de chaque territoire et des objectifs à atteindre pour une gestion durable des ressources en eau. La GIRE vise à faire évoluer cette gouvernance, c'est-à-dire l'ensemble des systèmes politique, social, économique et administratif mis en place pour gérer les ressources en eau tout en fournissant les différents services liés à son utilisation. Ainsi chaque système de gestion mis en place est spécifique, et présente des points forts et points faibles pour tendre vers une gestion intégrée et durable des ressources en eau.

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Le fonctionnement du système est par ailleurs étroitement lié aux héritages qui influent sur les préconisations. Par exemple, les pays industrialisés sont amenés à trouver des moyens pour « remédier à des situations non durables et atténuer les coûts environnementaux de leurs politiques passées » (Global Water Partnership, 2004). Les changements préconisés par le Global Water Partnership sont plus d'ordre institutionnel que technologique pour ces pays. Les réponses institutionnelles reposent sur l'élaboration de règles appropriées en matière de gouvernance et la création de structures organisationnelles adaptées à l'échelle de bassin versant (Global Water Partnership, 2009). L'intérêt d'une agence de bassin est notamment de transcender les divisions administratives, et d'encourager une gestion participative et des actions coordonnées sur la base de consensus. Néanmoins la création de ces structures ne garantit pas une approche GIRE. Elles doivent aussi être soutenues par des politiques, une législation et l'édification de capacités appropriées. D'autres ONG préconisent aussi la GIRE à travers la création des organismes de bassins, comme le Comité de Bassin de l'Ouémé qui veille à la mise en oeuvre du Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eau de l'Ouémé et la valorisation de ses ressources naturelles.

Ces diverses définitions complémentaires de la GIRE cadrent bien avec cette étude. Pour le présent contexte, on retiendra que la GIRE est un management concerté des ressources en eau et autres ressources liées à l'eau dans un même bassin respectant les besoins de tous les acteurs et des générations futures. Toutes ces approches ont tendance à proposer un canevas à suivre pour réussir la GIRE. Mais la présente étude voudrait nuancer en essayant de démontrer que la GIRE n'est pas une formule mathématique qu'il faut poser et y remplacer les inconnues puis le tour est joué. Elle va bien au-delà de cette compréhension qui transparait peut-être à travers la littérature présentée. C'est un exercice continu, de longue haleine, qui intègre plusieurs parties

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prenantes d'intérêts parfois divergents, mais pour une même finalité : l'exploitation concertée et pérenne des ressources en eau et autres ressources liées avec modération et réserve pour les prochaines générations. La présente recherche se propose d'aller jusqu'à évaluer le degré de mise oeuvre de cette GIRE dans la basse vallée de l'Ouémé. Ceci est une première dans l'histoire du plus grand bassin du Bénin : l'Ouémé.

· Gestion participative

La gestion participative est un mode de gestion qui consiste à susciter l'engagement et la prise d'initiative de tous les acteurs, en les responsabilisant et en les intégrant dans la vie quotidienne de l'entreprise, et surtout lors de la prise des décisions. Ce mode de management est essentiellement fondé sur une culture qui prône la délégation du pouvoir, la communication et le respect mutuel. En effet, toutes les décisions sont le fruit d'un consensus entre les différentes parties prenantes. Cette approche est très bénéfique, dans la mesure où elle fait naître une ambiance agréable de travail et évite les tensions et les conflits liés à la ségrégation hiérarchique (16Twww.petite-entreprise.net16T).

Selon Grawitz (2000) « la participation est un système d'association symbolique, instaurant des liens de quasi-identité ou de communion ». Pour Totte (2000), la participation peut être définie comme « un processus à travers lequel les différents acteurs influencent et partagent le contrôle sur les initiatives de développement, des décisions et des ressources qui les affectent ».

Dans l'appui à la participation et à l'autopromotion dans la gestion des ressources naturelles, la participation signifie que tous les groupes concernés (et /ou leurs représentants) soient associés au processus de décision et de mise en oeuvre des mesures d'appui à l'autopromotion.

25

Autrement dit, la prise en compte des différentes familles d'acteurs quel que soit leur rang social doit-être renforcé pour la participation de tous les groupes sociaux, pour que tous les acteurs jouent leur rôle dans la réalisation des actions. Ainsi, de la manière que les populations participent, les structures d'appui participent elles aussi à la valorisation des initiatives endogènes.

Pour rester coller aux objectifs de cette étude et au vu des idées précédentes, on s'accordera avec Cocker (2010) que la gestion participative des ressources en eau est basée sur l'implication et la responsabilisation des parties prenantes à la base afin qu'elles se sentent concernées et participent à la recherche de solutions idoines.

L'analyse des travaux a permis de faire l'état des lieux des recherches entreprises dans le même axe scientifique que cette étude. Elle a aussi facilitée la mise en place du cadre conceptuelle de la présente étude.

1.3. Cadre conceptuel de l'étude

La connaissance de la dynamique et de la disponibilité des ressources en eau à toute échelle de temps et d'espace est indispensable à la réussite de la GIRE (Zannou, 2011). Ainsi, la gestion rationnelle des ressources en eau ne peut se conduire sans la maîtrise des paramètres qui pourraient entraver le bon déroulement du processus. La figure 1 présente le cadre conceptuel de l'étude

variations
pluviométriques

variations
thermiques

GIRE

Actions
anthropiques

Changements
climatiques

26

Légende : les flèches définissent le sens de l'impact

Figure 1: Cadre conceptuel de l'étude

(Source : Cocker, 2019)

Les variations pluviométriques et thermiques influencent la disponibilité des ressources en eau sous l'action des changements climatiques et des actions anthropiques. La pression de ces facteurs sur les ressources en eau et les usages qui en sont faits, affectent la mise en oeuvre efficace de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau dans le secteur d'étude.

1.4. Objectifs de l'étude et hypothèses

Cette section aborde les objectifs de l'étude et les hypothèses de recherche.

·

27

Objectifs de l'étude

Il s'agit d'analyser la gestion actuelle des ressources en eau pour une application de la GIRE dans le contexte des changements climatiques avec la cartographie des données récentes.

Il se décline en quatre objectifs spécifiques structurés comme suit :

Ø analyser le changement climatique dans le sous bassin de la basse vallée de l'Ouémé ;

Ø déterminer la disponibilité des ressources en eau ;

Ø caractériser les usages de l'eau ;

Ø évaluer la mise en oeuvre de la GIRE dans le contexte des changements climatiques.

En lien avec ces objectifs fixés, des hypothèses de recherche ont été émises.

· Hypothèses de recherche

Les hypothèses de recherche sont inspirées des questions de recherche. La gestion rationnelle des ressources en eau est difficile dans le secteur d'étude qui est sous la pression des changements climatiques. Cette hypothèse principale se décline comme suit :

Ø la basse vallée de l'Ouémé est caractérisée par une augmentation des précipitations et de la température ;

Ø les ressources en eau sont disponibles ;

Ø Les usages des ressources en eau dans le secteur d'étude n'intègrent pas suffisamment les principes de la GIRE ;

Ø le niveau de mise en oeuvre de la gestion intégrée des ressources en eau est faible.

1.5. Organisation de la thèse

Ce travail de recherche est structuré en six chapitres.

· Chapitre I : Cadre théorique et objectifs de l'étude

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Le premier chapitre situe l'étude dans son cadre théorique et présente les objectifs à atteindre.

· Chapitre II : Cadre géographique du secteur d'étude

Le deuxième chapitre aborde le contexte biophysique humain, économique et environnemental.

· Chapitre III : Changement climatique dans le sous bassin de la basse vallée de l'Ouémé

A travers l'analyse des paramètres climatiques (pluie et température), ce chapitre révèle les modifications climatiques intervenues dans le milieu d'étude.

· Chapitre IV : Disponibilité et cartographie des ressources en eau Ce chapitre aborde la disponibilité de la ressource en eau en lien avec les modifications climatiques observées dans le chapitre précédent. Dans ce contexte, les tendances évolutives de l'écoulement et de la recharge ont pu être dégagées tout en faisant ressortir les zones à fortes potentialités en eau souterraine à l'aide de la cartographie.

· Chapitre V : Caractérisation des usages de l'eau

Dans le présent chapitre, les usages de l'eau sont présentés, analysés et discutés ainsi que les contraintes liées à l'accès à l'eau potable. Il a également montré le degré de satisfaction des usagers.

· Chapitre VI : Stratégie de mise en oeuvre efficace de la GIRE dans le contexte des changements climatiques

Après une présentation du mécanisme de gestion de la ressource en eau, ce chapitre a évalué le degré de mise en oeuvre de la GIRE. Sur la base des faiblesses identifiées, des préconisations ont été faites pour une meilleure gestion de cette ressource dans le secteur d'étude.

Conclusion

29

Au terme de ce chapitre, il convient de retenir que plusieurs études ont été réalisées sur des axes de la thématique de cette thèse. Les résultats de ces recherches sont appréciables et cette littérature existante sur la thématique, a permis de mieux appréhender les notions de changement climatique et leurs implications sur la disponibilité des ressources en eau. Elles ont également permis une description du milieu d'étude ainsi qu'une meilleure compréhension des différentes approches méthodologiques adaptées à la thématique de recherche. Ce cadre théorique a enfin permis d'explorer des méthodes d'investigation mieux adaptées aux complexités du terrain d'étude. Puisque la problématique est posée, la clarification des concepts et le point des connaissances sont élucidés, le chapitre suivant vient présenter le milieu d'étude.

30

Chapitre 2 : Cadre géographique du secteur d'étude

Introduction

Ce chapitre fait une brève présentation du Bénin. Ensuite, il situe le milieu d'étude dans l'ensemble du bassin de l'Ouémé. Sa description exhaustive est faite à travers les différents paramètres du cadre biophysique et les caractères de l'environnement humain. Ces aspects constituent des éléments déterminants dans la présentation de ce milieu. L'analyse du cadre humain met en évidence les pratiques qui ont une influence sur le milieu physique, et plus particulièrement, sur les ressources en eau.

2.1. Description du milieu physique

2.1.1. Justification du choix du secteur d'étude

Le choix de ce secteur d'étude se justifie par son appartenance à l'imposante vallée de l'Ouémé et sa spécificité de zone humide. En effet, le secteur d'étude est une partie de la vallée de l'Ouémé qui est la deuxième vallée la plus riche au monde après le Nil. Mais les potentialités de cette vallée ne sont pas connues. Elles sont très peu valorisées et à peine exploitées. Elle permettra donc de mettre en relief ce milieu qui est un potentiel levier de développement. Les zones humides constituent un écosystème stabilisateur de l'équilibre écologique. C'est le cas du secteur d'étude qui est déjà répertorié et appartient au site RAMSAR n° 1018. C'est un milieu qui possède beaucoup d'atouts, mais vulnérable donc qui a besoin d'être protéger pour une exploitation optimale et durable respectueuse de l'environnement.

2.1.2. Situation géographique

Le Bénin, pays essentiellement agricole est dans la zone intertropicale entre l'équateur et le tropique nord. Il est situé entre 0°45' et 3°55' de longitude

31

Est et 6°10' et 12°25'de latitude Nord. Le pays partage ses frontières terrestres avec le Togo à l'Ouest, le Nigéria à l'Est, le Niger et le Burkina-Faso au Nord. Au Sud, il a une frontière maritime avec l'Océan Atlantique et s'étend sur 135 km d'Est en Ouest. Du Nord au Sud, il s'étend sur 731,9 km. Sa superficie est de 114 763 km2 avec une population de 10 008 749 habitants (INSAE-RGPH4, 2013).

Le Bénin a un relief peu accidenté et comprend une région côtière, basse et sablonneuse limitée par des lagunes, un plateau d'argile ferrugineux, un plateau silico-argileux parsemé de quelques sous-bois, le massif de l'Atacora au Nord-Ouest, qui cumule à 650 m et les plaines du Niger silico-argileuses très fertiles au Nord-Est (Judex et al., 2009).

Selon la carte de délimitation du bassin de l'Ouémé, extrait du SDAGE/Ouémé, 2013, la Basse Vallée de l'Ouémé, fait partie du Bassin de l'Ouémé qui est subdivisé en quatre (4) sous-bassins à savoir : les sous-bassins du Zou, de l'Okpara, de l'Ouémé Supérieur et de la Basse et Moyenne Vallée de l'Ouémé. Comme l'indique la Figure 1, le bassin versant de l'Ouémé est à cheval sur le Togo où il occupe une superficie de 320kmP2P, le Nigéria (4 974kmP2P) et en grande partie le Bénin.

La partie béninoise du bassin de l'Ouémé couvre une superficie estimée à 47 218 km2, soit 41,4 % du territoire national. Il est à cheval sur huit (8) départements et couvre tout ou une partie des 48 communes (Annexe 4) sur les 77 que compte le pays. Il abrite une population estimée à 6 millions d'habitants soit environ 44 % de la population totale (DGEau, 2013). La figure 2 présente la délimitation du bassin de l'Ouémé.

BVO : 1236 Km2

32

Figure 2: Délimitation du bassin de l'Ouémé
(Extrait du SDAGE/Ouémé, 2013)

33

Avant de se jeter dans la lagune de Porto-Novo, le fleuve Ouémé crée un véritable delta intérieur avec une vaste plaine d'inondation. Ces divers cours et plans d'eau contribuent à la recharge des eaux souterraines. La densité de la population est en moyenne de 215 habitants au kmP2P et la taille moyenne des exploitations agricoles est de 1,60 ha (Codjia, 2009)

La basse vallée de l'Ouémé est divisée en trois zones à savoir :

· Le haut delta : c'est la limite Nord du delta ; il s'étend au-delà de

Bonou.

· Le moyen delta : c'est une longue plaine de 50 km qui va de Bonou à Azowlissè dans la Commune d'Adjohoun. Elle a une largeur relativement uniforme d'environ 10 km. Le lit du fleuve y est sablonneux, les berges assez hautes et l'eau peu profonde en saison sèche (Akpalo, 1987).

· Le bas delta : il va de l'aval d'Azowlissè où la vallée s'élargit jusqu'à 20 km à la façade sud où le fleuve se jette dans le complexe lagunaire formé du lac Nokoué et de la lagune de Porto-Novo. Parallèlement, coule la Sô qui se jette dans le lac Nokoué. Le lit du fleuve dans le bas delta est vaseux, les berges sont basses et l'eau y est peu profonde en saison sèche (Pelissier, 1963).

Dans chacune de ces subdivisions, la question de gestion durable des ressources en eau et leur valorisation se pose sous diverses formes.

Ainsi délimitée, la présente étude n'a pas la prétention de couvrir toute la basse vallée de l'Ouémé. Pour éviter de trop embrasser pour mal étreindre, les investigations sont faites sur (05) cinq communes rurales de la basse vallée de l'Ouémé. Il s'agit des communes de Bonou, d'Adjohoun, de

34

Dangbo, des Aguégués et de Sô-Ava. Cette zone couvre 1236 kmP2P et est localisée au Sud-Est du Bénin (INSAE-RGPH4, 2013). Elle est comprise entre 2°21'2"et 2°36'5" de longitude Est et entre 6°24'5"et 6°58'1" de latitude Nord comme l'indique la figure 3.

35

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Source:

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Figure 3 : Situation du milieu d'étude

36

2.1.3. Relief

La basse vallée s'étend sur près de 50 kilomètres du Nord au Sud et sur environ 25 kilomètres d'Est en Ouest. Elle comprend deux unités géomorphologiques: une plaine d'inondation logée à l'intérieur d'une cuvette et un plateau du continental terminal surplombant la plaine d'inondation. (Codjia, 2009). Le surplus d'eau d'un côté n'est pas récupéré pour servir de l'autre côté. Ainsi, il devient parfois la source des désagréments aux usagers pendant qu'au même moment, cette eau manque tellement ailleurs dans le même bassin que des cultures sont perdues. Ici, elle est tellement abondante qu'on assiste à des déplacements de populations. Il y a donc un travail d'équilibre à faire : c'est déjà le début de la GIRE.

· La plaine inondable appelée Wodji est drainée par le fleuve Ouémé et ses affluents. L'altitude est relativement faible et varie entre 0 et 30 m. Cette dépression est la zone de dépôt d'alluvions apportée chaque année par les eaux de crue de l'Ouémé entre les mois de juillet et novembre. Cette crue apporte une importante quantité d'alluvions qu'elle répartit sur les sols inondables. Au total, plus de 60 000 ha de terres sont irrigables dans cette zone, où la surface inondée est fonction de l'intensité de la crue (Codjia, 2009).

· Le plateau appelé Aguédji présente des fortes ondulations notamment dans les communes de Bonou et d'Adjohoun. C'est une formation ferrallitique très perméable. Elle facilite donc la recharge en eau souterraine. Les eaux d'infiltration réapparaissent en de nombreuses sources au pied du plateau. Ces résurgences donnent naissance à des marécages permanents dont certains ne s'assèchent pas au cours de l'année (Chikou, 2006). La figure 4 présente le relief.

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Source:

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Figure 4 : Relief du secteur d'étude

37

38

2.1.4. Formations géologiques

Dans le secteur d'étude, on rencontre trois principales formations géologiques : le Quaternaire Récent, le Continental Terminal et l'Éocène.

Le Quaternaire Récent est dominant et est rencontré dans la plaine inondable. Ses dépôts couvrent 67,6 % du secteur d'étude et sont constitués de dépôts fluviaux et margine-littoraux. Ils couvrent entièrement les communes des Aguégués et de Sô- Ava. Les autres communes en sont partiellement recouvertes.

Le Continental Terminal est formé de sable, d'argiles et de grès. Il couvre 31,78 % du territoire. Il est essentiellement rencontré sur le plateau dans les communes de Dangbo, Adjohoun et Bonou.

L'éocène est constitué d'argiles, des marnes et du calcaire. Il ne couvre que 0,62 % du secteur d'étude et se retrouve seulement au Nord de la commune de Bonou.

Ces formations augurent d'une possibilité de disponibilité des ressources en eau dans le milieu. Les faibles débits des aquifères du socle, qui couvrent la majeure partie du Bénin, entraînent des difficultés avec la disponibilité de l'eau douce dans les villes grandes et moyennes. L'approvisionnement en eau potable est également un problème dans certaines parties du bassin côtier, où l'épaisseur saturée des aquifères peu profonds n'est pas suffisante pour des approvisionnements importants. Lorsque les dépôts peu profonds sont incapables de maintenir des débits suffisants, les forages sont forés plus profondément dans le socle érodé ci-dessous. Les eaux souterraines dans les aquifères peu profonds sont souvent de mauvaise qualité en raison de la contamination. L'intrusion saline est un problème particulier dans les aquifères côtiers. Le fleuve Ouémé perd de l'eau dans l'aquifère sédimentaire côtier perméable, et l'épuisement des cours d'eau est donc un problème dans

39

cette rivière en aval du contact entre l'aquifère du socle précambrien et l'aquifère sédimentaire côtier. Les eaux de surface des lagunes côtières autour de Godomey dans le centre sud du Bénin s'épuisent souvent en raison du pompage intensif dans les champs adjacents de la Société des Eaux du Bénin. Dans la région côtière, les aquifères du Quaternaire et du Continental Terminal sont partagés avec le Nigeria, le Bénin, le Togo et le Ghana. La figure 5 présente les formations géologiques.

2°19'30"E

2°28'0"E

2°36'30"E

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Source:
Fond GéologigaelGN, 1992
Fond TopographignelGN,1992
Réalisation:
Fiji COCKER, 2010

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Figure 5 : Formations géologiques

40

41

2.1.5. Formations pédologiques

Dans le secteur d'étude, on retrouve quatre types de sols. Il s'agit des vertisols, les sols ferrugineux, les sols ferrallitiques et les sols hydromorphes. Les sols ferrallitiques et les sols hydromorphes sont les deux principaux types de sols sont rencontrés :

· Les sols ferrallitiques sont localisés sur le plateau. Ils sont pour la plupart appauvris sur 50-60 cm et renferment 40 % d'argile et une proportion allant de 2 à 3 % de matière organique (Legba, 2006).

· Les sols hydromorphes s'observent dans la plaine inondable et représentent la principale formation pédologique du milieu. De par leur faible capacité de rétention en eau et la faible profondeur de la nappe en toute saison (à moins de 80 cm), ces sols sont presque toujours humides et favorisent la vulnérabilité du milieu aux inondations. La figure 6 présente les différentes formations pédologiques rencontrées.

2°28'0"E

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Source: Fond pedologique du Bénin, IGN 1996 Fond topographique du Bénin, IGN 1996

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Chef lieu

d'arrondissement

O Chef lieu de commune Plan d'eau

Limite de commune

Type de sol

Vertisols sur argile sédimentaire

Sols ferrallitiques

Sols ferrallitiques,
appauvris sur grès

Sols ferrallitiques, appauvris sur sédiment meuble

Sols ferrallitiques,
hydromorphes sur
sédiment argileux

Sols ferrugineux

Sols ferrugineux tropica ux, hydromorphes

Sols ferrugineux tropicaux, lessivés sans concrétion

Sols hydromorphes

Sols hydromorphes, minéraux ou peu humifères

Sols hydromorphes, non salés

Sols hydromorphes, moyennement organiques

Figure 6 : Formations pédologiques

42

43

2.1.6. Formations végétales

Le secteur d'étude se caractérise par une couverture végétale très diversifiée. Cela s'explique en partie par le climat subéquatorial du milieu. En cumul, la végétation est arrosée pendant près de la moitié de l'année. Ainsi, la végétation contribue à freiner le phénomène d'érosion. Ce qui réduit le comblement par charriage des cours d'eaux et leur permet de mieux jouer leur rôle de réservoirs naturels.

Selon la nature du sol, il y a des forêts denses humides semi-décidues et des forêts-galeries actuellement très dégradées du fait des activités anthropiques.

Dans les milieux humides, plusieurs formations végétales sont dénombrées. Il s'agit des galeries forestières riveraines et périodiquement inondées contenant Pterocarpus santalinoïdes, Cola laurifolia, Parinari congensis, Manilkara multinerius, Berlinia grandiflora, Dialium guineense, Milletiathon ningii, Cynometramegalophylla et Syzygium guineense, des forêts marécageuses à Mitragyna stipulosa, Symphonia globulifera, Ficus congensis, Raphia hookeriet Anthocleista vogelii (Adjakidje et Sokpon, 2001).

Le milieu est aussi caractérisé par quelque peuplement de mangrove à Rhizophora racemosa (palétuvier rouge), à Avicennia africana (palétuvier blanc) et à Acrostichum aureum (fougère des mangroves). Ces mangroves sont composées d'espèces halophiles : Paspalum vaginatum, Echinichloa pyramidalis, Mimosa pigra, Phyllantus reticulatus, Ficus asperifolia, Pterocarpus santalinoïdes (Mondjannagni, 1969) ; (Mondjannagni, 1977); (Rossi, 1984) ; (Akoegninou, 1984) ; (Gayibor, 1986) ; (Toffi, 1991) ; (Gnongbo, 1996).

44

Plus à l'intérieur, le bassin porte, en plus des forêts-galeries, des îlots et reliques de forêts décidues le long des cours d'eau. Ces formations sont composées d'espèces comme Ceiba pentandra, Diospyros mespiliformis, Borassus aethiopum, Detarium senegalensis, Khaya senegalensis (Paradis, 1977) ; (Merlet, 1987). Les plantations de teck (Tectona grandis) et d'eucalyptus (Eucalyptus globulus) parsèment aussi le milieu.

Toutefois, la végétation naturelle de la vallée de l'Ouémé a été fortement dégradée. Le domaine des forêts occasionnellement inondées a été transformé en palmeraies ou en champs cultivés. Les principales cultures rencontrées dans les milieux déjà humanisés sont le riz (Oryza), maïs (Zeamays), le manioc (Manihot esculenta), le niébé (Vigna unguculata), l'arachide (Arachis hypogea) et des cultures maraîchères telles que le piment (Capsicum frutescens), la tomate (Solanum lycopersicum), les légumes feuilles et le gombo (Hibiscus esculentus).

Malgré la dégradation de la végétation naturelle de la vallée de l'Ouémé, la mise en oeuvre d'une gestion rationnelle et durable, pourrait conférer à la végétation ses fonctions de conservation des eaux de surface et contribuera à la restauration des autres ressources naturelles du milieu dont l'eau. La figure 7 présente l'occupation du sol en 2016.

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2°22'30"E

2°300"E 2°37'30"E

 

Commune de

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LEGENDE

 
 
 
 

2°30'O"E 2°37130"E

 

45

Figure 7 : Occupation du sol (2016)

46

2.1.7. Réseau hydrographique

Le réseau hydrographique du Bénin est très dense. Il est constitué de cinq grands bassins versants : la Volta, le Niger, le Mono, le Couffo et l'Ouémé. D'une superficie proche de 50.000 km2, avec une longueur maximale de près de 500 km (Sossou-Agbo, 2013), l'Ouémé est le plus grand bassin du Bénin ; il couvre d'ailleurs la majeur partie de ce pays.

Le réseau hydrographique de l'Ouémé inférieur est constitué de deux axes parallèles. La rivière Sô, en rive droite, parallèle au fleuve Ouémé avec lequel elle est reliée par différents bras tantôt défluents, tantôt affluents : la Zounga, l'Agbagbé, l'Ouovi et la Zouvi. Cet ensemble forme le Delta de l'Ouémé.

La Sô et l'Ouémé se jettent dans le lac Nokoué respectivement aux environs de Ganvié et à l'Ouest de Porto-Novo. La montée des eaux dans le fleuve Ouémé et le lac Nokoué provoque d'intenses inondations surtout dans le secteur d'étude où le système de canalisation des eaux est encore embryonnaire. De plus, les systèmes écologiques naturels de par leur dynamique rendent les populations vulnérables du point de vue économique et sanitaire.

En effet, l'Ouémé est le principal cours d'eau qui définit la physionomie du bassin. C'est un cours dont le régime hydrologique est marqué par des variations notables au cours de l'année. Selon Laleye et al. (2004), l'inondation dans le bassin a lieu en général de fin août à mi-octobre, mais peut survenir dès juillet et se terminer au début novembre comme c'est le cas en 2017. Les hauteurs et débits varient de façon considérable au cours d'une même année. Parfois, les pluies précoces dans le nord Bénin coïncident avec une grande saison des pluies dans le sud et cela entraîne des dégâts dans les exploitations agricoles. Par contre, en année très sèche, il est probable qu'on

47

n'observe pas de crue. (Welcomme, 1971 ; Nonfon, 1988 ; Laleye et al., 2004).

Le nombre important de plans d'eau dans la vallée constitue également un élément fondamental dans la manifestation des inondations en ce sens que l'eau qui s'y coule sature les sols et diminue leur capacité d'infiltration. Cette disponibilité de ressources en eau qui dérange aujourd'hui serait un avantage inouï demain si un schéma d'aménagement et de gestion de ces eaux adapté au milieu est mise en oeuvre et bien suivi. La figure 8 montre le réseau hydrographique.

2°28'0"E

2°36'30"E

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Source:
Fond Topographique IGN, 1992
Réalisation:
Fémi COCKER, 2019

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Commune de Sèmè-Kpodji

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LEGENDE

Localités

· Village, quartier, hameau

· Chef-lieu d'arrondissement

· O Chef-lieu de commune Plan d'eau

Zone inondable

Figure 8 : Réseau hydrographique

48

49

2.1.8. Climat

Le climat est de type subéquatorial et est marqué par deux saisons de pluies distinctes alternant avec deux saisons sèches d'inégales durées à savoir :

· une grande saison des pluies de mi-mars à mi-juillet ;

· une petite saison sèche de mi-juillet à mi-septembre ;

· une petite saison des pluies de mi-septembre à mi-novembre ;

· une grande saison sèche de mi-novembre à mi-mars.

Dans ce milieu, deux types de vents dominants se succèdent au cours de l'année : l'alizé maritime d'avril à novembre et l'harmattan, un vent soufflant du nord-est de décembre à janvier. Les fortes rafales de vent peuvent causer de graves dégâts. Elles peuvent avoir une influence défavorable sur la circulation fluviale et lagunaire.

L'insolation varie d'un mois à l'autre en fonction des saisons. La période la plus ensoleillée s'étend de novembre à avril, pendant la grande saison sèche. L'humidité moyenne annuelle est de 82%. Les moyennes mensuelles sont élevées entre juin et août et peuvent atteindre 85 % en juin et juillet. Elles ne sont jamais faibles, mais retombent à des valeurs de 79 % pendant la saison sèche en janvier-février (OmiDelta-INE, 2019). Au-delà de cette présentation sommaire, la présente recherche permettra d'analyser les variations climatiques du secteur d'étude.

2.2. Présentation du cadre humain et économique

2.2.1. Évolution démographique

D'après le troisième recensement général de la population et de l'habitat (INSAE, 2004), la population du secteur d'étude (Communes de Bonou, d'Adjohoun, de Dangbo, des Aguégués et de Sô-Ava) s'élève en 2002 à 255 131 habitants avec une densité humaine de 215 habitants au km2. Sur le plan social, les Ouémènous représentent le principal groupe ethnique, suivi des

50

Yoroubas, des Toris, des Fons et des Adjas. En 2013 et selon les résultats du quatrième recensement général de la population et de l'habitat (INSAE, 2016), cette population s'est accrue pour atteindre 379 207 d'habitants, soit 3,79 % de la population totale du Bénin. Elle est à majorité jeune et compte au dernier recensement, 71 462 ménages. La taille moyenne des ménages est de 5,32 membres.

2.2.2. Activités économiques

Les principales activités économiques de la basse vallée de l'Ouémé sont la pêche, l'agriculture, l'élevage, le commerce, l'artisanat et la chasse.

- La pêche : c'est la principale activité de la population. Elle se pratique durant toute l'année, mais la période de pêche fructueuse s'étale d'août à septembre avec l'arrivée de la crue. Les techniques utilisées sont les différents types de filets, les houédos, les nasses et les ahlos.

- L'agriculture : est la seconde activité occupant la population du secteur d'étude. Les ménages agricoles représentent un peu plus de 40 % de la population (Legba, 2006). L'agriculture se pratique à la fois dans la plaine inondable que sur les plateaux, et ce, en fonction des saisons.

- L'élevage : L'élevage se fait sur les berges, les plateaux et porte sur les bovins, les porcins, les caprins et la volaille. L'élevage des espèces animales non conventionnelles est encore timide dans la vallée.

- Le commerce : Le commerce est une activité importante de la région et son pôle se retrouve au niveau du marché d'Azowlissè dans la commune d'Adjohoun. Il faut souligner que la plupart des marchés de la vallée ont une périodicité de trois ou cinq jours.

- L'artisanat : Il est très peu développé et concerne la forge, la vannerie, la réfection des cases, la fabrication des nasses et des filets.

51

- La chasse : Elle se pratique frauduleusement dans le milieu et ce, sur toutes les espèces fauniques. C'est plus préoccupant pour les espèces menacées ou rares telles que le singe à ventre rouge (Cercopithecus erythrogaster) et les poules d'eau (Porphyrio alleni et Gallinula chloropus meridionalis).

Conclusion

Ce chapitre a permis de présenter les fondements géographiques de la basse vallée de l'Ouémé. Quelques points caractéristiques sont à relever :

· le secteur d'étude se situe au Sud-Bénin et prend en compte le milieu rural de la basse vallée de l'Ouémé ;

· le relief de la basse vallée de l'Ouémé est composé de deux grandes unités morphologiques, la plaine inondable et le plateau. La plaine inondable se situe sur les formations géologiques du Continental Terminal. Le plateau présente des ondulations en amont du secteur d'étude ;

· le réseau hydrographique est constitué de deux axes majeurs : le premier est la rivière Sô en rive droite du fleuve Ouémé qui est le second axe.

· sur le plan géologique, le secteur d'étude s'étend essentiellement sur le Continental Terminal et le Quaternaire Récent. Ces formations géologiques portent une diversité de sols dont les plus prépondérants sont les sols hydromorphes et les sols ferrallitiques ;

· sur le plan climatique, le domaine d'étude subit l'influence du climat subéquatorial à quatre saisons : deux saisons pluvieuses et deux saisons sèches ;

· la population du milieu de plus en plus nombreuse pratique diverses activités dont les principales sont la pêche et l'agriculture.

52

Chapitre 3 : Changement climatique dans le sous bassin de la basse vallée de l'Ouémé

Publié sous forme d'article scientifique

Fêmi COCKER, Jean Bosco Kpatindé VODOUNOU, René ZODEKON, and Jacob A. YABI, (2018). Availability of water resources and climatic variability in the lower valley of Oueme, south Benin (West Africa). International Journal of Innovation and Scientific Research. ISSN: 23518014, vol. 38, no. 2, pp. 289-300. http://www.ijisr.issr-journals.org/abstract.php?article=IJISR-18-126-09

Résumé:

Le présent chapitre est une contribution à une meilleure appréhension de l'évolution du climat ces trente dernières années dans le secteur d'étude. Cette étude a nécessité la collecte des données pluvio-thermiques sur une période de 30 ans (1987-2016). Après la mise en évidence de la tendance évolutive des paramètres climatiques (pluie et température), à partir du calcul des indices et la détermination des périodes de ruptures, l'étude a analysé les perceptions endogènes des manifestations climatiques. Il ressort des résultats une inégale répartition des précipitations et des températures marquée par les changements continus des conditions naturelles du milieu. Trois phases sont identifiées dans l'évolution de la pluviométrie. La première 1987-1990 est marquée par des excédents pluviométriques. La seconde est caractérisée par des déficits pluviométriques entre la période 1990-2006 et la dernière 20062016, est caractérisée par une très forte instabilité dans l'évolution de la pluviométrie. L'application du test de Pettitt à cette série chronologique a mis en évidence des ruptures de stationnarité dans les différentes séries

pluviométriques au seuil de 95 % mettant ainsi en exergue deux sous périodes et une tendance à la hausse de la pluviométrie. Dans le même temps, les températures minimales et maximales augmentent globalement. Ces résultats témoignent d'un changement dans l'évolution des paramètres climatiques dans le secteur d'étude.

Mots clés : Changements climatiques, ressources en eau, vallée de l'Ouémé, Bénin

Abstract :

This chapter is a contribution to a better understanding of climate change over the past thirty years in the study sector. This study required the collection of rainfall and thermal data for 30 years period (1987-2016). After highlighting the evolutionary trend of the main climatic parameters (rain and temperature), based on the calculation of indices and the determination of break-up periods, the study analyzed endogenous perceptions of climatic events. The results show an uneven distribution of precipitation and temperatures marked by continuous changes in natural environmental conditions. The study identifies three phases in the evolution of rainfall. The first 1987-1990 was marked by rainfall surpluses. The second is characterized by rainfall deficits between the period 1990-2006 and the last one characterized by very high instability in the evolution of rainfall, concerning the period 2006-2016. The application of the Pettitt test to this time series revealed stationary failures in the different rainfall series at the 95% threshold, highlighting two sub-periods and an upward trend in rainfall. At the same time, minimum and maximum temperatures are increasing globally. These results show a change in the evolution of climate parameters in the study area.

53

Keywords : Climate change, water resources, Oueme valley, Benin.

54

Introduction

Le changement climatique caractérisé par la recrudescence des phénomènes extrêmes comme les sécheresses et les inondations, la hausse des températures, la variabilité accrue de la pluviométrie et des caractéristiques des saisons agricoles, (GIEC, 2007), constitue une menace majeure pour les pays de l'Afrique en général et ceux de l'ouest en particulier. Ces régions sont particulièrement plus vulnérables à la variabilité et aux changements climatiques notamment à cause de certaines de ses caractéristiques physiques et socio-économiques qui les prédisposent à être affectées, de façon disproportionnée, par les effets négatifs des variations du climat (UICN-BRAO et al., 2003).

Au Benin, des travaux de Boko (1988) ; Afouda (1990) ; Houndenou (1999) ; Ogouwale (2006) ; Vissin (2007) ; Amoussou (2010) et Totin (2010), il ressort que la péjoration pluviométrique, la réduction de la durée de la saison agricole, la persistance des anomalies négatives et la hausse des températures minimales caractérisent désormais les climats du pays et modifient les régimes pluviométriques. Cette modification des paramètres climatiques perturbe négativement les activités économiques et impacte la disponibilité de la ressource en eau. Plusieurs auteurs ont d'ailleurs mis en évidence la variation des ressources en eau de surface en réponse à la fluctuation du climat (Sircoulon, 1987 ; Mahe et Olivry, 1995 ; Bricquet et al., 1997 ; Ouedraogo, 2001 ; Ardoin-Bardin, 2004 ; Vissin, 2007) . Ces perturbations climatiques associées aux mutations spatiales dues aux activités humaines accentuent les pressions sur les ressources eau.

Face à ce diagnostic, quelles sont les fluctuations climatiques dans le secteur d'étude entre 1987 et 2016 ? Pour répondre à cette question, des données ont été collectées et analysées à l'aide de matériels et méthodes.

55

3.1. Matériels et méthodes

3.1.1. Collecte des données

Les données utilisées dans le cadre de cette étude concernent les chroniques climatologiques et quelques données socio-économiques ayant servi à analyser respectivement la variation du climat et les perceptions et savoirs des communautés sur l'évolution du climat.

i. données climatologiques

Les données climatologiques utilisées ont été recueillies à l'Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA) de Cotonou. Ces données (pluviométrie, température et évapotranspiration) à l'échelle mensuelle et annuelle proviennent des stations installées à l'intérieur ou à proximité de la basse vallée de l'Ouémé sur la période 1987-2016. Le réseau d'observation météorologique utilisé est composé de cinq stations qui sont présentées dans le tableau I.

Tableau I : Stations météorologiques du secteur d'étude

Stations

Latitude

Longitude

Type de stations

 

(Nord)

(Est)

 

Adjohoun

6°25'00»

2°13'34»

Pluviométrique

Bonou

7°33'33»

2°50'00»

Pluviométrique

Porto-Novo

6°48'33»

3°02'06»

Pluviométrique

Cotonou

6°01'25»

2°06'53»

Synoptique

Bohicon

7°9'5''

2°7'49»

Synoptique

 

Source : Données de terrain / ASECNA 2017

ii. Données socio-économiques

Une enquête de terrain notamment dans le secteur d'étude, a permis de collecter certaines données socio-économiques, pour constituer une base pouvant servir à connaître les perceptions endogènes des manifestations des changements climatiques.

· Échantillonnage

Le secteur d'étude couvre les communes de Bonou, Adjohoun, Dangbo, Aguégués et Sô-Ava. Selon le RGPHR4R, la population de cette zone est estimée à 401 308 habitants constitués en 71 462 ménages. La sélection des cibles interrogées a été fondée sur un choix raisonné : les usagers ont été priorisés en raison de leur connaissance du milieu, de ce qu'ils pratiquent au moins une activité et sont capables de fournir des informations sur le climat.

Par ailleurs, l'ensemble des communes que compte le milieu d'étude a été parcouru et la taille de l'échantillon est déterminée par la formule de Dagnelie (1998) :

=

(1)

56

Avec :

- X la taille de l'échantillon

- Zá= 1,96 écart réduit correspond à un risque á de 5 % ;

- Le paramètre de précision (i) est fixé à 5 %

- La proportion estimée (p) des ménages ; soit p = 50 %

- 1-p = 50 %

- Ainsi, X = 384,16 arrondi à 384 ménages. Cet effectif est réparti

proportionnellement de la taille des communes comme l'indique le

tableau II.

57

Tableau II : Répartition des ménages enquêtés avec la formule de Dagnelie

Commune

Effectif des
ménages

Ménages
enquêtés

Proportion
en %

BONOU

7 721

41

10,8

ADJOHOUN

15 309

82

21,4

DANGBO

19 613

105

27,4

AGUEGUES

8 463

45

11,8

SO-AVA

20 356

109

28,5

Total

71 462

384

100

 

Source : Travaux de terrain / INSAE 2016

· Outils et techniques de collecte des données

Les entretiens semi-directifs ont été utilisés pour cette collecte des données. À cet effet, ils ont permis à partir d'un questionnaire, la collecte de données socio-économiques servant à apprécier les perceptions des usagers de l'eau sur les changements climatiques

· Limite de l'enquête

Les questionnaires étaient en français, mais ont été administrés la plupart du temps dans les langues locales. Les enquêteurs avaient une bonne compréhension de la version française des questionnaires et une bonne maîtrise des langues locales parlées dans le secteur d'étude. Par ailleurs, ils ont reçu une formation incluant des sessions sur l'administration des outils de collecte dans les langues locales afin de réduire d'éventuels biais inhérents à une mauvaise interprétation des questions ou concepts. Mais il est possible que des erreurs liées à la traduction en langue locale aient pu être commises. 3.1.2. Analyse des données

L'étude du changement climatique s'est faite à partir de la détermination des paramètres de tendance centrale, de dispersion et de la mise en évidences des tendances.

· la moyenne arithmétique

La moyenne arithmétique est l'outil statistique le plus fréquemment utilisé dans les études de climatologie (Houndenou, 1999). Dans cette étude, elle a été calculée sur une série de 30 ans, et elle demeure représentative du climat sur une longue période (Choisnel, 1992). Elle s'exprime de la façon suivante

:

(avec n le nombre d'observations)

(2)

 

La moyenne a permis d'identifier les différents rythmes pluviométriques,

les champs moyens et de caractériser l'évolution de la pluviométrie.

· Paramètres de dispersion

Les paramètres de dispersion sont calculés à partir du paramètre fondamental de tendance centrale qu'est la moyenne. Ces paramètres de dispersion sont l'écart-type et le coefficient de variation.

· l'écart type

Il est utilisé pour évaluer la dispersion absolue des valeurs autour de la valeur centrale. Il se détermine par le calcul de la racine carrée de la variance :

??(??) = v?? Où v est la variance de la série.

· Coefficient de variation

Cv =

? X

? ? ? 100

? ? x?

C'est le moyen le plus utilisé pour tester et quantifier la variabilité d'une réalité ou d'un phénomène statistique. C'est le rapport de l'écart-type à la moyenne, exprimé en pourcentage. Il s'écrit de la manière suivante :

; = écart-type de la série et = moyenne.

(3)

58

Le coefficient de variation permet d'établir des comparaisons des degrés de variabilité de la pluviosité dans l'espace (Houndenou, 1992). Mais, il ne peut s'appliquer à toutes les régions, surtout dans les milieux désertiques ou

59

subarides, car parfois il exagère et amplifie la variabilité. Cette méthode a été utilisée par Bokonon-Ganta (1987), sur la période 1955-1984 pour montrer la variabilité pluviométrique dans la région du golfe de Guinée.

Boko (1988) en a fait usage pour identifier la variabilité des précipitations sur tout le Bénin de 1951 à 1980. Pour étudier les relations entre l'eau et les cultures dans le Bénin septentrional et central, Afouda (1990) s'en est aussi servi. Par contre, Houndenou, (1999) a utilisé cet indice comme outil-test de la variabilité des précipitations afin de décrire fidèlement la notion de variabilité proprement dite dans des régions homogènes où les pluies sont soutenues. C'est cette même raison qui justifie le choix de cet outil dans cette étude.

· Indice standardisé des précipitations

À partir de l'écart type, l'indice standardisé des précipitations ou Standardized Précipitations Index (SPI) représentant les anomalies centrées réduites pluviométriques interannuelles a été calculé Bergaoui et Alouini (2001).

(4)

Les anomalies se calculent par la formule suivante : =

= indice standardisé des précipitations / anomalie centrée réduite pour

l'année i

= moyenne de la série

= écart-type de la série

Le tableau III présente la classification selon la valeur du SPI.

60

Tableau III : Classification des valeurs du SPI

Classes du SPI Proportion de sécheresse / humidité

SPI > 2 Humidité extrême

1< SPI < 2 Humidité forte

0 < SPI < 1 Humidité modérée

-1 < SPI < 0 Sécheresse modérée

-2 < SPI < -1 Sécheresse forte

SPI < -2 Sécheresse extrême

Source : (Bergaoui et Alouini, 2001)

L'indice standardisé des précipitations a été utilisé pour déterminer les indicateurs des péjorations pluviométriques et spécifiquement, les années marquées par un excédent ou un déficit pluviométrique.

Toutefois, les paramètres de dispersion ne suffisent pas à eux seuls pour mesurer la variabilité, car ils ne décrivent pas l'évolution temporelle des séries pluviométriques (Vissin, 2007). Ainsi, les valeurs de la pluviométrie ont été testées par le test de rupture de Pettitt.

· Test de mise en évidence des ruptures : test de Pettitt

Le test non paramétrique de Pettitt est très efficace pour la détection des « ruptures » dans les séries chronologiques. Il a été expérimenté par plusieurs chercheurs. Au Bénin, on peut citer Houndenou (1999), Ardoin-Bardin (2004), Ogouwale (2006), Vissin (2007), Yabi (2007), Totin (2010) et Ogouwale (2013).

Ce test, dérivé du test de Mann-Whitney (Pettitt, 1979), permet de tester deux échantillons d'une même série. À partir de deux échantillons x1, x2, ..., xt et xt+1, xt+2, ...,xn d'une même série x1, x2, ..., xn, la statistique U compte le

61

nombre de fois où un membre du premier groupe excède un membre du second groupe. Elle s'écrit :

(5)

Avec sgn(x) = 1 si x > 0, 0 si x = 0 et -1 si x < 0.

Soit Kn la variable définie par le maximum en valeur absolue de Ut, n pour t variant de n à n-1, si Kmax désigne la valeur de Kn prise pour la série étudiée, sous l'hypothèse nulle, la probabilité de dépassement de la valeur Kmax est donnée approximativement par :

????????(???? > ????????) = 2exp (-6(????????)2

??3 + ??2 ) (6)

Pour un risque donné de première espèce, si la probabilité Prob (KRNR> KRmaxR) est influencée à ?, l'hypothèse nulle est rejetée. Ce test est réputé pour sa robustesse (Lubes et al., 1994) ; (Vissin, 2007).

· Comparaison de deux échantillons temporels

Cette évaluation permet selon Vissin (2007) de mettre en évidence la péjoration pluviométrique. Le choix des périodes est issu des résultats de l'application des tests de Pettitt sur la série pluviométrique.

L'écart « e »entre la moyenne m1 de la période avant la rupture et la moyenne m2 de la période après la rupture est déterminé par la formule suivante :

(7)

Le déficit (en %) est calculé comme suit :

Déficit x 100

(8)

 

· Étude du bilan climatique

Le bilan climatique traduit le rythme des excédents ou des déficits en eau. Il exprime la différence entre la somme des abats pluviométriques et celle de

62

l'évapotranspiration potentielle (ETP) et constitue, lorsqu'il est positif, le surplus disponible pour la recharge en eau du sol et pour l'écoulement (Sutcliffe et Piper, 1986) et (Vissin, 2001).

Il permet également de mettre en évidence l'évolution du climat à travers les apports pluvieux et les pertes par évaporation et s'exprime par la formule suivante :

Bc = P - ETP, avec : Bc, bilan climatique en mm, P, pluie totale annuelle en mm et ETP, évapotranspiration réelle en mm.

L'ETP est définie comme la demande climatique en vapeur d'eau.

- Si P - ETP > 0, alors le bilan est excédentaire ;

- Si P - ETP < 0, alors le bilan est déficitaire ;

- Si P - ETP = 0, alors le bilan est équilibré.

Cette méthode a été utilisée dans la réalisation de certaines études notamment au niveau régional sur les ressources hydroélectriques en Afrique de l'Ouest (Le Barbe et al., 1993) ; en Guinée pour l'étude du bilan hydrologique, de même au Togo (Sutcliffe et Piper, 1986) et au Bénin (Vissin, 2007; Vodounou, 2010).

3.2. Résultats

Le changement climatique se mesure à travers les paramètres climatiques tels que la température, les précipitations, l'humidité, les vents, la fréquence des événements extrêmes. Les deux premiers sont les principaux abordés par cette recherche. L'analyse de la dynamique climatique a consisté dans un premier temps à analyser l'évolution des régimes pluvio-thermiques. Dans un second temps, les perceptions endogènes de cette variabilité ont été abordées. 3.2.1. Variabilité spatio-temporelle des précipitations

La variabilité des précipitations a été effectuée en fonction des modifications spatiale et temporelle sur la période allant de 1987 à 2016.

63

3.2.1.1. Analyse spatiale de la variation pluviométrique

L'évolution spatiale des hauteurs de pluie est caractérisée par une moyenne de 1219,38 mm et une faible variation (CV=3,08 %) des abats pluviométriques (figure 9).

z


·

Da ' gbo

z

_5

2°25'0"E

2°36'0"E

N30'30"E

2°19'30"E

2°25'0"E

2°36'0"E

2'30'30"E

2°19'30"E

N

w

-

LEGENDE

COMMUNE
D'ADJA-OUERE

Adjohoun

! Chef lieu de commune
Limite de Commune

Pluiviométrie (mm) Période 1987-2016

1171,08-1212,19

1 212,2 - 1 253,3

1 253,31 - 1 294,41

1 294,42 - 1 335,52

COMMUNE DE SAKETE

S

COMMUNE DE ZE

COMMUNE D'IFANGNI

COMMUNE

D'ABOMEY-CALAVI

ués

Source:
ASECNA (2016)
Realisation:

Ferri COCKER, 2018

0 5 10

Km

64

Figure 9 : Répartition spatiale des hauteurs de pluie entre 1987 et 2016

65

L'analyse de la figure 8, révèle ainsi une inégale répartition spatiale de la pluviométrie dans le milieu d'étude. En effet la pluviométrie y varie entre 1171,08 et 1335,52 mm. Les fortes valeurs pluviométriques sont enregistrées au nord et au sud précisément à la latitude de Bonou et de Sô-Ava (pluie >1253 mm). A la latitude de Dangbo et d'Adjohoun, les plus faibles valeurs de pluie sont enregistrées et oscillent entre 1171 et 1212 mm. Cette évolution pluviométrique est aussi marquée par une succession d'années sèches et humides entre 1987 et 2016.

3.2.1.2. Tendance annuelle des précipitations

Le calcul de l'indice pluviométrique moyen a permis d'analyser cette variabilité temporelle des précipitations. Il s'agit ainsi d'une description de l'évolution interannuelle des pluies moyennes dans la vallée. Les résultats obtenus pour cet indice sont présentés par la figure 10.

Figure 10: Variabilité interannuelle des pluies dans le secteur d'étude (1987 -

2016)

66

L'analyse de la figure 10 permet d'observer une variabilité dans l'évolution pluviométrique de 1987 à 2016. La pluviométrie dans le secteur d'étude est en effet, marquée par son irrégularité qui se manifeste par d'importantes fluctuations interannuelles. Malgré la différence des volumes pluviométriques, les quatre stations présentent pratiquement les mêmes caractéristiques en alternant des séquences humides et des occurrences sèches.

En effet, trois phases ont été identifiées dans l'évolution temporelle de la pluviométrie. La première phase est marquée par des excédents pluviométriques et concerne la période 1987-1990. Cependant, la station de Porto-Novo connaît un déficit pluviométrique dès 1990 tandis que celle de Cotonou enregistre deux déficits pluviométriques en 1989 et 1990 même si les années suivantes y sont humides.

La deuxième sous-période est caractérisée par des déficits pluviométriques et concerne la période 1990-2006. Ainsi, à partir de la fin de l'année 1990 jusqu'au début de l'année 2006, il y a eu une longue période de déficit pluviométrique, les indices étant relativement négatifs. Cependant, quelques années sont excédentaires. C'est le cas des années 1997 et 1999 pour la station de Bonou; 1995, 1999 et 2003 pour la station d'Adjohoun ; 1995, 1996, 1997, 1999 et 2004 pour la station de Porto-Novo ; 199.3, 1997, 1999, 2003 et 2004 pour la station de Cotonou.

La troisième période (2006-2016) est caractérisée par des fluctuations interannuelles du volume pluviométrique et concerne essentiellement les stations de Cotonou et de Porto-Novo. Des anomalies pluviométriques sont identifiées durant cette dernière séquence. L'année 2016 par exemple est déficitaire dans la zone, à l'exception de la station de Porto-Novo.

Le Tableau IV présente la répartition des fréquences des années selon les classes de SPI et le caractère toujours irrégulier de la pluviométrie. Il met en

67

exergue des épisodes humides et des épisodes secs. Dans l'ensemble, les séquences humides (15 années) sont égales aux séquences sèches (15 années) au niveau des stations de Bonou et de Porto-Novo. A la station d'Adjohoun, les séquences humides (16 années) sont plus fréquentes que les séquences sèches (14 années). Tandis qu'à la station de Cotonou, on observe une prépondérance des séquences sèches (17 années).

Tableau IV : Fréquence des années selon les classes de SPI

Stations

NA

HE

HF

HM

SM

SF

SE

Bonou

30

0

4

11

10

4

1

Adjohoun

30

0

7

9

8

6

0

Porto-Novo

30

0

3

12

12

2

1

Cotonou

30

2

2

9

14

3

0

 

Source : Traitement de données, 2019

SPI : indice standardisé des précipitations, NA : nombre d'années, HE :

humidité extrême, HF : humidité forte, HM : humidité modérée, SE : sécheresse extrême, SF : sécheresse forte, SM : sécheresse modérée.

Globalement, il est donc constaté que la décennie 2000 a été beaucoup plus humide que la décennie 1990. Des résultats similaires avaient été obtenus en Afrique de l'Ouest par plusieurs auteurs (Le Barbe et al., 2002 ; Le Lay et Galle, 2005). Ainsi, le secteur d'étude n'est pas en marge de la forte variabilité interannuelle qui caractérise les régions du monde et le Bénin en particulier. Selon Ogouwale, (2006), le Bénin subit en effet, une péjoration climatique récente avec de fortes variabilités spatio-temporelles des précipitations, alternant périodes sèches et périodes humides, caractérisées par une diminution remarquable des événements pluvieux en terme de quantité d'eau précipitée.

Cette variabilité pluviométrique est conforme à ce qui a été observé dans la plupart des travaux sur le régime des précipitations de la sous-région de

l'Afrique de l'Ouest (Mahe et Olivry, 1995 ; Paturel et Servat, 1996) et particulièrement au Bénin (Houndenou, 1992 ; ; Amoussou, 2010 ; Koumassi, 2014 ; Assaba, 2014).

Eu égard à ce qui précède, le test de Pettitt a été appliqué pour ressortir d'éventuelle rupture de stationnarité. La figure 11 présente les résultats dudit test.

68

Figure 11: Rupture de stationnarité dans l'évolution de la série
pluviométrique

L'analyse de la figure 11 révèle, une rupture de stationnarité pendant la décennie 2000. Cette rupture est détectée en 2006 pour les stations de Cotonou et de Porto-Novo, en 2007 pour la station de Bonou et en 2005 pour la station d'Adjohoun. La présence de rupture de stationnarité dans les séries pluviométriques signifie qu'il y a une variation de la moyenne des précipitations avant et après l'année de rupture, cette variation étant statistiquement significative au seuil de 95 %. Le tableau V présente la segmentation de la pluviométrie entre 1987 et 2016.

69

Tableau V : Segmentation de la pluviométrie entre 1987 et 2016

Stations

Début

Fin

Moyenne

Écart-type

 

1987

2007

1213,23

268,56

Bonou

2008

2016

1583,23

180,81

 

1987

2005

1096,39

223,21

Adjohoun

 
 
 
 
 

2006

2016

1300,09

199,22

 

1987

2006

1182,40

276,18

Porto-Novo

2007

2016

1313,99

216,74

 

1987

2006

1318,49

345,34

Cotonou

 
 
 
 
 

2007

2016

1423,06

249,44

 

Source : Traitement de données, ASECNA, 2016

L'analyse de ce tableau confirme que la deuxième sous-période est plus humide que la première pour l'ensemble des stations étudiées. Toutefois, la similarité des années de rupture pour les stations de Cotonou et de Porto-Novo est liée probablement à leur proximité. Ces résultats confirment néanmoins l'existence de deux phases distinctes dans l'évolution pluviométrique et montrent la tendance à la hausse des hauteurs de pluie à partir de 2005. Ce qui se justifie par les nombreuses anomalies positives obtenues après ces années (2007 et 2005) et par les anomalies négatives obtenues dans la décennie 1990.

3.2.1.3. Variabilité saisonnière comparée des précipitations par sous-périodes

L'étude comparée des deux sous-périodes identifiées à partir du test de Pettitt permet de mettre en évidence la baisse marquée des hauteurs de pluie saisonnières. La figure 12 en est une illustration.

70

Figure 12: Régime pluviométrique des sous-périodes 1987-2016

L'analyse comparative de la pluviométrie saisonnière indique que la période 2007-2016 reste excédentaire par rapport à la période 1987-2006 avec un optimum en juin pour les stations de Cotonou et Porto-Novo. Pour les stations de Bonou et Adjohoun, cet optimum se situe en mai. Cependant, au cours de cette saison pluvieuse les stations de Bonou, Cotonou et Adjohoun, connaissent une baisse pluviométrique en avril tandis que ce déficit est enregistré en mai pour la station de Porto-Novo.

3.2.1.4. Évolution mensuelle des champs de précipitations

L'étude de l'évolution des champs pluviométriques au pas de temps mensuel a permis de faire un zonage climatique. La figure 13 présente les isohyètes mensuelles dans le secteur d'étude pour la période 1987-2016.

71

Pluviométrie moyenne mensuelle de janvier à avril

72

Pluviométrie moyenne mensuelle de mai à août

73

Pluviométrie moyenne mensuelle de septembre à décembre
Figure 13 : Évolution moyenne mensuelle du régime pluviométrique

74

L'analyse de cette figure révèle que les mois de janvier, février, mars, novembre, décembre sont caractérisés par un état de sécheresse dont l'amplitude varie suivant la pluviométrie au niveau de chaque station. Le mois de décembre enregistre les plus faibles valeurs pluviométriques. Les valeurs les plus faibles sont enregistrées au sud à la latitude de Dangbo (11mm), tandis que les champs de précipitations les plus élevés (17 à 20 mm) sont observés au nord à la latitude de Bonou. Aussi, ce mois est-il moins arrosé que les mois de janvier, février et mars. Au cours du mois de mars, les valeurs pluviométriques les plus élevées sont enregistrées au nord et au sud plus précisément à la latitude de Dangbo et Bonou (81mm).

Les périodes d'avril, mai, juin, juillet correspondent à la grande saison pluvieuse. Au cours de cette période, les hauteurs de pluie sont élevées et oscillent entre 113 mm et 321 mm. Dans la période, le mois d'avril enregistre les plus faibles valeurs pluviométriques (113 à 141 mm). Le mois de juin est le mois le plus arrosé de l'année (186 à 321 mm). Au cours de ce mois, la hauteur de pluie est marquée par une évolution graduelle et un gradient sud-nord.

En juillet, août et septembre, cette hauteur de pluie diminue graduellement avec un gradient pluviométrique tantôt nord-sud, tantôt sud-est/sud-ouest. Le mois d'octobre enregistre des précipitations variant de 155 à 180 mm. Les valeurs les plus élevées sont enregistrées au nord du secteur d'étude, tandis que les précipitations les moins élevées sont observées au centre à Adjohoun. Le mois de novembre est quant à lui, marqué par un gradient nord-sud. Au cours de ce mois les précipitations deviennent faibles et descendent jusqu'à 32 mm.

Pour mettre en évidence les mois les plus humides, l'analyse du bilan climatique a été effectuée.

75

3.2.1.5. Bilan climatique

La détermination du bilan climatique permet de déduire les mois humides des mois secs dans le secteur d'étude. La figure 14 met en exergue les mois les plus humides de l'année.

Bonou Cotonou Adjohoun Porto-Novo

350,0

-50,0

-100,0

Mois

Bilan climatique (mm)

300,0

250,0

200,0

150,0

100,0

50,0

0,0

Figure 14: Bilan climatique mensuel

De l'analyse de la figure 14, il ressort qu'au pas de temps mensuel, le bilan climatique permet d'identifier deux périodes opposées :

· sept mois humides s'observent d'abord de mars à juillet et de septembre à octobre, avec un optimum en juin. Ces mois fournissent à eux seuls 80 à 86 % de la pluviométrie annuelle de la période 19872016. Les rivières pendant ces mois sont alimentées en surplus d'eau et favorisent l'alimentation des réservoirs souterrains.

· De novembre à février, ce sont les mois secs où la demande évaporatoire de l'atmosphère est très importante, avec un fort amenuisement et même l'assèchement des réserves d'eau du sol.

76

Par ailleurs, la péjoration pluviométrique de la première période est beaucoup plus marquée pendant les mois les plus pluvieux. Dans l'ensemble, la baisse de la pluviométrie de ces mois durant la première sous-période (1987-2007) comparativement à la deuxième sous-période (2008-2016) est de 17,4 %. Les déficits les plus importants sont enregistrés pendant les mois de juin (11,8 %) et octobre (10,1 %) à la station de Porto-Novo, de mai (23,3 %) et octobre (8,7 %) à la station de Cotonou. Le tableau VI présente les déficits entre les différentes périodes.

Tableau VI : Déficits entre les sous-périodes des mois les plus humides

 
 

Bonou

 

Adjohoun

Porto-Novo

 

Cotonou

 
 

1987-

2008-Déficit

1987-

2006-Déficit

1987-

2007-Déficit

1987-

2007-Déficit

 

2007

2016

(%)

2005

2016

(%)

2006

2016

(%)

2006

2016

(%)

Avr

81

82

1,0

60

97

61,3

65

63

-3,8

73

81

11,4

Mai

127

120

-5,1

119

110

-7,3

110

108

-1,3

139

106

-23,3

Juin

134

164

22,5

144

208

44,4

155

137

-11,8

206

223

8,4

Juill

184

190

3,5

199

201

1,2

246

324

31,5

317

398

25,7

Sept

138

144

4,4

131

154

17,5

148

192

29,2

127

145

14,3

Oct

162

159

-2,1

138

149

7,9

163

147

-10,1

139

127

-8,7

Total

160

179

11,6

136

189

39,3

135

200

48,4

164

179

9,0

 

Source : Traitement de données, ASECNA, 2016.

La comparaison des moyennes par sous-période des mois les plus humides révèle également que la première sous-période a été moins humide que la seconde. Néanmoins, il faut remarquer que la hausse entre les deux sous-périodes est de 11,62 % à la station de Bonou, 39,3 % à la station d'Adjohoun, 48,4 % à la station de Porto-Novo et 9 % à la station de Cotonou.

77

3.2.2. Analyse de la variation thermique

L'analyse de la variation des températures maximales et minimales sur la période 1987-2016 révèle que le secteur d'étude est affecté par une modification de son régime thermique avec quelques anomalies thermiques. Il s'agit ici de l'anomalie thermique ou l'anomalie de la température moyenne pour chaque mois et pour chaque année, moyennée ensuite sur l'ensemble du pays. L'unité de mesure est le degré Celsius (°C). L'anomalie de la température moyenne est la mesure de l'écart positif ou négatif par rapport aux conditions normales. Il s'agit d'un indicateur standard de changement climatique qui est couramment utilisé dans les rapports de surveillance. L'anomalie de la température moyenne à l'échelle du globe, basée sur l'ensemble des anomalies constatées à l'échelle locale et régionale, est l'un des indices les plus largement employés et les plus connus en climatologie. Le suivi de l'anomalie de la température moyenne à l'échelon national est essentiel pour comprendre l'importance relative de la variabilité interannuelle et les changements à plus long terme causés par les activités humaines.

3.2.2.1. Tendance annuelle des températures

Les figures 15 et 16 illustrent l'évolution des températures minimales et maximales, respectivement au niveau des stations de Cotonou et de Bohicon qui couvrent le secteur d'étude.

Figure 15: Tendance des températures maximales et minimales à Cotonou

Figure 16: Tendance des températures maximales et minimales à Bohicon

78

Les températures maximales oscillent entre 32,32°C et 33,76°C à Bohicon et entre 30,1 à 31,1 °C à Cotonou soit une hausse respective de 1,44°C et 1°C. Quant aux températures minimales, elles varient de 24,3°C à 25,7°C à Cotonou soit une augmentation de 1,4°C. A Bohicon, ces valeurs varient de

22,6 à 24,41°C soit une augmentation de 1,81°C. Les températures minimales et maximales ont donc partout augmenté. Le nord du secteur d'étude est le plus affecté par cette hausse.

Ce réchauffement thermique est illustré par l'augmentation quasi continue des anomalies thermiques positives à partir de 1998. La figure 17 présente les anomalies thermiques à la station de Cotonou et la figure 18 présente les anomalies thermiques à la station de Bohicon.

79

Figure 17: Anomalies thermiques à la station de Cotonou

80

Figure 18: Anomalies thermiques à la station de Bohicon

L'analyse des anomalies thermiques révèle d'une part, une similarité dans l'évolution annuelle du régime thermique des stations de Cotonou et de Bohicon. Elle rend compte d'autre part d'une irrégularité dans l'évolution de ces anomalies qui est marquée par deux périodes distinctes. La première période est marquée par des déficits thermiques et concerne la période 19871997. La deuxième période est celle de 1998-2016 qui est caractérisée par une succession de plusieurs anomalies positives, ce qui confirme cette tendance au réchauffement supra décrite. Cette tendance à la hausse de températures entraine une augmentation de la demande évaporatoire, ce qui va se traduire par une pression sur les ressources en eaux en particulier celles de surface.

3.2.2.2. Tendance thermique mensuelle

La température moyenne mensuelle suit un rythme annuel bimodal avec deux pics en mars (29,48°C) et en novembre (28,37 °C) pour la station de Cotonou

81

(figure 19), en février (29,96°C) et en décembre (28,53°C) pour la station de Bohicon (figure 20)

Figure 19 : Régimes thermiques moyens à la station de Cotonou

Figure 20 : Régimes thermiques moyens à la station de Bohicon

82

Manifestement, les mois de décembre, novembre, février et mars détiennent les plus grandes valeurs de température traduites par une forte chaleur qui apparaît très éprouvante pour les populations locales. Les plus faibles valeurs de la température sont enregistrées en juillet-août.

3.2.3. Perception endogène des manifestations des changements climatiques

Les investigations de terrain montrent que la population n'est pas ignorante des bouleversements climatiques qui caractérisent le Bénin et en particulier la basse vallée de l'Ouémé. Cet impact est particulièrement important dans le secteur d'étude où l'agriculture est à 100 % pluviale sans aucune alternative d'irrigation à grande échelle et constitue la principale source d'emplois et de revenus pour la majorité de la population. Cette communauté est en effet, unanime sur les changements climatiques en cours. Pour faire face à cette situation indésirée, les producteurs sont parfois obligés ou contraints de développer des stratégies en vue d'améliorer leur production. Ainsi, dans le contexte des changements climatiques, les producteurs du secteur d'étude développent des adaptations visant à réduire leur vulnérabilité ou à améliorer leur résilience face à des changements observés ou prévus au niveau du climat à travers de nouveaux systèmes de production. Ils optent à certains moments pour les spéculations à cycle court même si le risque de perte n'est pas nul. Les effets du changement climatique ont poussé certains producteurs du secteur d'étude à changer d'activité après des pertes de récoltes (18 %), d'autres se sont endettés (15 %) et les moins téméraires se sont laissés à la démotivation et ses corolaires (14 %). Presque tous les enquêtés sont dans la demande d'assistance, pas seulement financière mais technique. Ils souhaiteraient que l'Etat mette en place des projets pour suivre avec eux l'évolution du changement climatique et les accompagner à trouver des « solutions scientifiques » auxquelles s'ajouterons les stratégies endogènes

d'adaptation qui sont des solutions fondées sur la nature. Les perceptions socio-anthropologiques des indicateurs de changement climatique sont synthétisées dans le tableau VII.

Tableau VII : Synthèse des perceptions paysannes des changements climatiques

Faits

climatiques (%) enquêtés Manifestations Conséquences

74 %

88 %

Réduction de la

durée de saisons 84 % Pluies tardives

Chaleur de plus en plus intense et accablante

Augmentation de l'intensité pluviométrique

Les temps sont de plus en plus chauds surtout pendant la saison pluvieuse

Pendant la grande saison pluvieuse, les pluies sont violentes et se déclenchent soudainement

Baisse des rendements halieutiques et du développement des plantes

La fréquence des crues est élevée entraînant des inondations et les pertes de récoltes

Perturbation du calendrier agricole

83

Source : Enquête de terrain, 2018

La pluviométrie

Les indicateurs des changements pluviométriques tels que l'augmentation de la pluviosité, le raccourcissement de la saison pluvieuse ont été reconnus par plus de 50% des enquêtés. Ces indicateurs ont été cités comme étant les paramètres climatiques changeants les plus déterminants puisqu'ils ont une influence directe sur les différentes activités menées dans le milieu d'étude. La température

L'analyse du tableau VII indique que les perceptions des enquêtés sont globalement uniformes pour l'augmentation de la chaleur. En effet,

84

l'indicateur Chaleur de plus en plus intense et accablante, a été perçu par plus de 74% des interviewés.

Les résultats de cette étude ont montré ainsi que les perceptions des enquêtés sont en accord avec les tendances révélées par l'analyse des données climatiques.

3.3. Discussion

L'approche méthodologique utilisée a permis d'analyser les paramètres étudiés. Elle a conduit à la détermination de point de rupture qui a permis de distinguer deux périodes qui ont été analysé puis comparées suivant les axes de la recherche. Cela a débouché sur la caractérisation de la similitude entre les résultats scientifiques et les perceptions endogènes. Même si l'objectif visé est atteint, cette méthode n'a pas permis d'estimer de façon quantitative chiffrée les effets du changement climatique sur les ressources en eau. Les précipitations constituent un des paramètres fondamentaux du climat et leur évolution peut-être révélatrice et indicatrice d'un changement de climat (Ogouwale, 2006). Dans le milieu d'étude, les hauteurs de pluie moyennes annuelles oscillent entre 1171 et 1335 mm. Dans ce milieu, le nord et le sud enregistrent les plus fortes pluviométries contrairement au centre. Cette diminution des précipitations pourrait s'expliquer par le fait que la région côtière s'inscrit dans la diagonale de sécheresse qui s'étend du Bénin au Ghana (Boko, 1988 ; Houndenou, 1999). L'analyse des séries pluviométriques sur la période 1987-2016 a également permis d'observer, plusieurs anomalies négatives au cours de la décennie 1990. En revanche, la deuxième moitié de la décennie 2000 est marquée par des excédents pluviométriques.

L'application du test de Pettitt aux séries pluviométriques met en évidence des ruptures de stationnarité respectivement en 2007 et 2005 pour les stations de Bonou et Adjohoun tandis que les stations de Porto-Novo et de Cotonou

85

enregistrent une rupture de stationnarité en 2006. De ces résultats, il se dégage une hausse des hauteurs de pluie. L'augmentation des pluies ainsi révélée dans le secteur d'étude est en accord avec les résultats de Vissin et al. (2016), qui ont montré que la basse vallée de l'Ouémé a non seulement connu une rupture de stationnarité, mais aussi une légère reprise des hauteurs pluviométriques de 2 % à la fin des années 1990. Dans le même ordre d'idée, en étudiant la variabilité spatio-temporelle de la pluviométrie dans le bassin de l'Ouémé au Bénin, Alamou et al. (2016) révèlent une augmentation très importante du cumul pluviométrique à partir de 2002 à Cotonou comme à Bohicon. Dès lors se pose la question de l'évolution générale des pluies à plus long terme dans le contexte des changements climatiques.

Toutefois, le déficit enregistré pendant la décennie 1990 correspond à la péjoration climatique observée au Bénin et aussi en Afrique de l'Ouest depuis les années 1970 comme l'ont déjà montré plusieurs auteurs (Bokonon-Ganta, 1987 ; Boko, 1988 ; Afouda, 1990 ; Houndenou, 1999 ; Ogouwale, 2006 ; Totin, 2010). Elle est également similaire à celle observée par Amoussou (2010) dans le bassin versant du complexe Mono-Ahémé-Couffo au Sud-Bénin. A ce niveau, l'auteur a montré que la baisse des précipitations depuis les années 1970 s'est poursuivie en s'amplifiant au début de la décennie 1980, avec des sécheresses sensibles, surtout de 1982 à 1987.

Par ailleurs, l'augmentation des précipitations se déroule principalement au coeur de la saison des pluies et est liée à la hausse thermique enregistrée sur la période 1987-2016. En effet, la dynamique de mousson s'intensifie en réponse à l'augmentation du gradient thermique continent/océan (Monerie et Roucou, 2015) et à cela, il faut aussi ajouter un effet local lié à l'augmentation de l'évaporation de surface et de l'humidité atmosphérique favorisant une instabilité atmosphérique et donc les pluies (Seth et al., 2013).

86

Plus de 50% des enquêtés ont perçu ces changements climatiques à travers les indicateurs tels que la hausse de l'intensité pluviométrique, le rétrécissement de la saison pluvieuse, la chaleur de plus en plus intense et accablante. D'une façon globale, les pluies tardives constituent une menace pour les activités agricoles. Les chaleurs de plus en plus accablantes constituent des facteurs de perturbation des activités de pêche. Ces perceptions sont en accord avec les travaux réalisés par Ogouwale (2006) qui confirme les perceptions paysannes selon lesquelles les changements climatiques sont manifestés à travers le démarrage tardif et la mauvaise répartition des pluies suivie d'une chaleur plus intense et accablante.

Dans leur étude sur l'Agriculture paysanne et stratégies d'adaptation au changement climatique au Nord-Bénin, Vodounou et Doubogan (2016) ont identifié 9 indicateurs d'impacts du changement climatique sur l'agriculture et les producteurs. L'indicateur d'impact le plus prépondérant déclaré par les populations est l'insécurité alimentaire (22 %) qui constitue la conséquence du bouleversement des dates de semis (16 %) et de la baisse de rendement (15 %). Dans la présente étude, ces indicateurs sont sous-entendus puisque les enquêtés ont évoqué le changement d'activité, l'endettement et la démotivation. Lorsque la baisse des rendements conduit à l'insécurité alimentaire, on ne peut que s'attendre à la démotivation vue que tout est lié.

Conclusion

L'évolution des pluies et des températures dans le secteur d'étude sur la période 1987-2016 a montré une modification des rythmes pluviométriques et thermiques, signes d'un changement climatique. Les modifications pluviométriques sont ressenties par la population à travers les signes tels que la hausse de la pluviosité et le raccourcissement de la durée de la saison pluvieuse. Les modifications de température sont ressenties par

87

l'augmentation de la chaleur. Ainsi, l'hypothèse 1 qui consiste à vérifier que le secteur d'étude est caractérisé par une augmentation des précipitations et de la température est validée. Cette tendance à la hausse des pluies et des températures est susceptible d'avoir des répercussions sur la disponibilité des ressources en eau du milieu.

88

Chapitre 4 : Disponibilité et cartographie des

ressources en eau

Publié sous forme d'article scientifique

Fêmi COCKER, Jean Bosco Kpatindé VODOUNOU et Jacob A. YABI, Recent changes in flows in the lower Oueme valley, South Benin, Article published in J. P. Soaphys, 1 (2019) C19A1, ISSN: 2630-0958, Vol. N° 1, nov. 2019, pp. 1 - 5, http://www.soaphys.org/parutions/. DOI:10.46411/jpsoaphys.19.01.001

Fêmi COCKER, Jean Bosco Kpatindé VODOUNOU et Jacob A. YABI, Cartographie du potentiel en eau souterraine de la basse vallée de l'Ouémé, Sud-Bénin (Afrique de l'Ouest), Article published in La Houille Blanche, N°

- 85, www.shf-lhb.org.

2, mai. 2020, pp. 74
DOI: https://doi.org/10.1051/lhb/2020018

Résumé:

Les questions de changement climatique et de leurs implications sur la disponibilité des ressources en eau sont de plus en plus placées au centre des grands débats scientifiques. Le présent chapitre vise à examiner la disponibilité de cette ressource dans le secteur d'étude. La démarche méthodologique s'est focalisée sur l'analyse des données hydro-climatologiques (débit, pluie et ETP) sur la période 1987 à 2016. De même, des images radars (SRTM), des relevés techniques de forages, des fonds topographiques ont été utilisés pour la cartographie du potentiel en eau souterraine du milieu grâce à l'analyse multicritère. Tl ressort de l'analyse des résultats que le secteur d'étude a non seulement connu une rupture de stationnarité en 2007, mais aussi une hausse de débit de l'ordre de 14 %. Aussi, les excédents pluviométriques ont-ils été largement amplifiés dans les écoulements. La hausse de l'écoulement représente huit fois celui de la pluie. Cette même hausse pluviométrique est particulièrement amplifiée dans la

89

recharge : l'excédent de la recharge entre les deux sous périodes 1987-2007 et 2008-2016 représente près de quatre fois celui de la pluie. L'étude a aussi montré le potentiel en eau souterraine : le secteur d'étude offre une bonne potentialité en eau souterraine puisque les zones à potentialité bonne et excellente couvrent 66 % du territoire. Ces zones sont rencontrées dans les communes des Aguégués, Sô-Ava et Dangbo, mais également dans la commune de Bonou avec quelques poches dans la commune d'Adjohoun.

Mots clés : Évolution du débit, disponibilité, cartographie, vallée de l'Ouémé, Bénin

Abstract :

Issues of climate change and their implications for the availability of water resources are increasingly at the centre of major scientific debates. The purpose of this chapter is to examine the availability of this resource in the study area. The methodological approach focused on the analysis of hydro-climatological data (flow, rain and FTE) over the period 1987 to 2016. Similarly, satellite images (SRTM), technical surveys of drilling, topographical bottoms have been used to map the groundwater potential of the environment through multi-criterion analysis. The analysis of the results shows that the study area not only experienced a stationary failure in 2007, but also an increase in throughputs of around 14%. As a result, excess rainfall has been greatly amplified in flow. The increase in runoff is eight times that of rain. This same increase in rainfall is particularly amplified in recharging: the excess of recharging between the two sub-periods 1987-2007 and 20082016 is almost four times that of rain. The study also showed the potential for groundwater: the study area offers good potential in groundwater since areas with good and excellent potential cover 66% of the territory. These areas are

90

found in the municipalities of Aguegues, Sô-Ava and Dangbo, but also in the commune of Bonou with a lilte in the commune of Adjohoun.

Keywords : Changes in flow, availability, mapping, Oueme valley, Benin

91

Introduction

L'importance de l'eau pour la vie sur terre et pour les activités de l'homme en général fait que scientifiques et gestionnaires s'inquiètent désormais des conséquences des changements du climat sur le cycle hydrologique, la disponibilité et la qualité de la ressource en eau (Ogouwale, 2013). L'étude de l'évolution des débits contribuera à la caractérisation du régime hydrologique. Les précipitations représentent la majeure composante du climat et sont les plus concernées dans l'évolution des débits aux échelles saisonnières annuelles et interannuelles. Dans le contexte actuel des changements climatiques, l'évolution des débits se caractérise par la fréquence des événements extrêmes qui sont marqués par des années de débits plus élevés où des années de débits plus faibles. Ces événements parfois extrêmes sont prudemment imputés au changement climatique, puisqu'il n'explique évidemment pas tous et sont considérés à l'heure actuelle comme de la variabilité saisonnière du climat. Pour mieux aborder la question de la GIRE, l'étude des débits est compléter par l'analyse de la cartographie de potentiel en eau souterraine. Dans l'optique d'une gestion spatiale de l'information, les systèmes d'informations géographiques (SIG) apportent des informations localisées et objectives irremplaçables. Dans un premier temps, ils permettent de gérer une multitude d'informations de tous types, de les mettre à jour, d'optimiser leurs échanges et de générer de nouvelles couches d'informations par le biais de leurs croisements. En second lieu, ils assurent la restitution des cartes thématiques et les analyses qui en résultent. Ainsi, il s'agit d'un puissant outil d'aide à la décision surtout dans le domaine de la planification et de la gestion des ressources naturelles et particulièrement des ressources en eau.

Actuellement, les changements climatiques sont au centre des préoccupations aussi bien des acteurs scientifiques que des décideurs politiques au niveau

92

mondial (Niang, 2009), car ils sont considérés de nos jours comme l'une des menaces les plus graves posées au développement durable (GIEC, 2007).

Dans ce cadre, les études réalisées par Ogouwale (2013) prouvent déjà que des perturbations dans la fréquence et les quantités de précipitations et une évolution de températures pourraient entraîner des effets considérables sur les apports d'eau dans les bassins versants. Ainsi, les évènements extrêmes liés à l'eau (crues, sécheresses) seront encore plus marqués (Kundzewicz, 2008). D'après le Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat GIEC (2007), le réchauffement du système climatique est sans équivoque. On note déjà à l'échelle du globe, une hausse des températures moyennes de l'atmosphère et des océans, une fonte massive des glaciers ainsi qu'une élévation du niveau moyen des océans. Les effets sont plus remarquables dans les pays en développement où les techniques de mobilisation de la ressource ne sont pas encore diversifiées ou parfois restent à l'étape embryonnaire.

En Afrique, les recherches effectuées par Sircoulon (1990) et Olivry et al. (1993), indiquent que les précipitations ont été marquées par une diminution d'environ 20 % sur la période 1970-1990. Nicholson (1989) estime qu'entre 1960 et 1990 la baisse des hauteurs pluviométriques en Afrique de l'Ouest est comprise entre 10 et 25 % en comparaison à celle enregistrée au début du 20ème siècle. Selon Vissin (2007), cette situation a engendré une baisse de la disponibilité des ressources en eau. Elle serait probablement intenable dans un contexte de changement climatique (Sombroek et Gommes, 1997 ; IPCC, 2001). Face à ce constat, les ressources en eau sont-elles disponibles dans le secteur d'étude ?

Le présent chapitre se propose de répondre à cette interrogation. Il est structuré en deux sections. La première porte sur la variabilité hydrologique et caractérise le régime hydrologique de la vallée. La série des débits

93

exploitée est longue de 30 ans et s'étale de 1987 à 2016. La deuxième section s'articule autour de la cartographie du potentiel en eau souterraine et a pour but l'identification des zones à fortes potentialités.

4.1. Matériels et méthodes

La démarche méthodologique adoptée repose sur l'acquisition des données et leur traitement. Par ailleurs, elle se sert de l'analyse spatiale et l'analyse de données statistiques.

4.1.1. Collecte des données

Les données utilisées dans le cadre de cette étude concernent les chroniques climatologiques et hydrologiques qui ont servi à l'étude de la variabilité hydrologique. En complément à ces données, les images SRTM, le fond topographique et les données techniques des forages ont été utilisées pour la cartographie du potentiel en eau souterraine.

i. données climatologiques

Les données climatologiques (pluie, ETP) utilisées ont été recueillies à l'ASECNA sur la période 1987-2016. Le réseau d'observation météorologique utilisé est composé de neuf stations qui sont présentées dans le tableau VIII.

Tableau VIII : Stations météorologiques exploitées

Stations

Latitude

Longitude

Type de stations

 

(Nord)

(Est)

 

Adjohoun

6°25'00»

2°13'34»

Pluviométrique

Bonou

7°33'33»

2°50'00»

Pluviométrique

Porto-Novo

6°48'33»

3°02'06»

Pluviométrique

Cotonou

6°01'25»

2°06'53»

Synoptique

Bohicon

7°9'5''

2°7'49»

Synoptique

Kandi

11°4'18"

3°10'9"

Synoptique

Parakou

9°18'29"

2°38'51"

Synoptique

Natitingou

10°17'25"

1°24'42"

Synoptique

Savè

7°55'54"

2°33'41"

Synoptique

 

Source : ASECNA 2017

94

Le débit d'un cours d'eau à une station est le résultat de tout ce qui s'est passé dans le bassin depuis l'amont. Dans le cas de l'Ouémé, le bassin draine les eaux qui viennent depuis le nord. Par conséquent, le débit obtenu à la station de Bonou n'est pas seulement le résultat de la pluie tombée dans le secteur d'étude. Il est le résultat des précipitations sur tout le parcourt amont du bassin jusqu'à la station de Bonou. Ainsi, pour l'estimation des paramètres du bilan hydrologique à Bonou, les stations en amont (stations synoptiques de Kandi, Natitingou, Parakou et Savè) ont également été prises en compte.

ii. Données hydrologiques

Les données hydrologiques proviennent du Service de l'Hydrologie de la Direction Générale de l'Eau (SH/DG-Eau). Elles sont constituées des débits journaliers et mensuels de la station de Bonou. Elles couvrent la période 1987-2016.

En ce qui concerne la cartographie de la potentialité en eau du milieu, une importante base de données a été utilisée. Il s'agit des :

- images SRTM de 2009 (Shuttle Radar Topographic Mission) avec 90

m de résolution utilisées pour la cartographie du système de pente. - données de la carte topographique du Bénin au 1/200 000 réalisées

par l'IGN en 1992.

- données techniques de 150 forages réalisés de 1983 à 2016 recueillies à la Direction Générale de l'Eau (profondeur totale, débits d'exploitation, niveaux statiques)

- données hydroclimatiques (pluies, ETP et débit de la période 19872016) utilisées pour l'estimation de l'infiltration.

95

Le traitement de ces données a nécessité l'utilisation des logiciels Envi 4.5 pour le traitement des images satellitaires et ArcGIS 10.1 a pour la mise en place du SIG

4.1.2. Analyse de la variabilité hydrologique

4.1.2.1. Étude de la variabilité hydrologique

L'étude de la disponibilité des ressources hydrologiques est faite à partir de certains protocoles statistiques.

· Test de mise en évidence des ruptures : test de Pettitt Ce test est déjà développé au chapitre précédent.

· Comparaison de deux échantillons temporels

La comparaison de deux échantillons temporels permet de mettre en évidence la variation intervenue dans le secteur d'étude. La méthode pour déterminer l'écart « e » est détaillée au chapitre précédent.

· Bilan hydrologique

L'équation du bilan hydrologique au cours d'une période peut s'écrire de la manière suivante :

(9)

P=E+L+I+ (S1 - S0)

Avec : P = pluie, en mm ;

E = évaporation, en mm ;

L = écoulement, en mm ;

I = recharge (infiltration), en mm

(S1 - S0) = variation du stock d'eau présent dans le bassin, en mm

Des cinq termes de cette équation, deux (I et (S1 - S0)) ne sont pas

quantifiables par des mesures directes.

Cette équation a été utilisée par plusieurs auteurs pour étudier le bilan

hydrologique. C'est le cas de Vodounou (2010) dans son étude sur les

96

systèmes d'exploitation des ressources naturelles d'un bassin versant: Impacts sur les écosystèmes du bassin versant de la rivière Sô au Bénin.

· Évaluation de l'écoulement

Le calcul de la lame d'eau écoulée s'est fait à l'aide de la formule,

L=Qt

s

(10)

 

Avec, Q: débit à la station de Bonou, S: Superficie du bassin, L : lame d'eau écoulée, t : temps d'écoulement (mensuel, annuel).

· Disponibilité en eau du sol

Le bilan de l'eau est déterminé par la différence entre les apports et les pertes d'eau. Les apports d'eau sont constitués des précipitations et les pertes d'eau comprennent l'évaporation, l'infiltration et l'écoulement de surface par nappe superficielle (Houndenou et Hernandez, 1998). Pour déterminer la disponibilité en eau du sol dans le bassin, le coefficient á a été calculé suivant la formule a = ETRL/ETPL, avec ETRL: l'évapotranspiration réelle de l'année i en mm et ETPL: l'évapotranspiration potentielle de l'année i en mm.

·

(11)

Détermination du coefficient d'écoulement II se détermine à partir de la formule : C = (Q/P) x 100

qui traduit la capacité de ruissellement du bassin, avec Q: l'écoulement et P: la pluie. Le coefficient d'écoulement évolue suivant les variations climatiques et souligne les différences de comportement entre les pluies et les écoulements. Il évolue également suivant le substratum géologique.

· Corrélation linéaire

L'utilisation du coefficient de corrélation linéaire de Bravais-Pearson a permis de détecter tour à tour la présence d'une relation linéaire entre les lames d'eau écoulées et les termes du bilan (écoulement et infiltration). Cette relation s'écrit :

(12)

97

N 1 E(xi - x)(Yi - Y)

_

r a(x). a(Y)

Où : N est le nombre total d'individus xi et Yi sont les valeurs des séries

x et Y sont les moyennes des deux variables dont on calcul la corrélation a(x) et a(Y) en sont les écarts-type

4.1.2.2. Cartographie de la potentialité en eau souterraine

La démarche suivie pour l'élaboration de la carte de potentialité en eau souterraine est basée sur l'approche multicritère et est inspirée des travaux de Yao et al. (2016), Youan Ta et al. (2011) et Jourda et al. (2006). Elle repose sur trois étapes : i) l'identification des critères, ii) la classification, standardisation et pondération des critères ; iii) l'agrégation des critères.

La structure hiérarchique utilisée dans cette étude présente trois niveaux. Le niveau 1 est représenté par l'élaboration de la carte de potentialité en eau souterraine. Le niveau 2 désigne la conception des trois indicateurs qui ont servi à l'élaboration de la carte des potentialités en eau souterraine. Il s'agit de la disponibilité en eau souterraine, l'accessibilité et l'exploitabilité. Le niveau 3 regroupe tous les critères dont l'agrégation aboutit à l'élaboration de chaque indicateur. La figure 21 présente l'organigramme qui indique les étapes d'hiérarchisation.

98

Figure 21 : Organigramme de la structure hiérarchique utilisée pour la

cartographie

i. Identification des critères

En référence aux travaux de Youan Ta et al. (2011), Dibi (2008), Youan Ta (2008), Kouame (2007), Jourda et al. (2006), Hentati et al. (2005), Jourda (2005) et El Morjani (2002), sept critères sont identifiés pour l'élaboration des différents indicateurs.

Indicateur de disponibilité : L'indicateur de disponibilité traduit l'existence d'un aquifère et constitue la première condition à savoir pour la cartographie de la potentialité en eau souterraine (Yao et al., 2016). Dans le cadre de cette étude, les paramètres tels que la pente, la densité de drainage et l'infiltration ont été combinées pour l'élaboration de cet indicateur.

La pente est obtenue à partir de l'image SRTM. Sur les zones à pente raide, les eaux de pluie ruissellent. Ce ruissellement ralentit quand la pente devient faible, l'infiltration prend donc le pas sur le ruissellement. Ce critère permet ainsi l'identification des zones favorables à l'infiltration de l'eau de ruissellement.

99

La densité de drainage est déduite de l'extraction du réseau hydrographique et est obtenue après avoir réalisé un maillage de 30m* 30m. L'infiltration quant à elle, est estimée à partir de deux images, celle de la pluie et celle de la lame d'eau ruisselée.

Indicateur d'accessibilité : Selon Koffi et al. (2016), les ressources en eau ne sont véritablement utilisables que lorsque certains facteurs réunis rendent possible leur accès. En référence aux travaux de Yao et al. (2016), les critères retenus dans le cadre de ce travail sont la profondeur totale des ouvrages et l'indice de succès (Is). L'indice de succès est obtenu à partir de la formule

(13)

b

suivante : Is = 100 *

10

où Is est l'indice de succès (%) ; et b est le débit d'exploitation (mP3P hP-1P). Indicateur d'exploitabilité : l'exploitabilité de la ressource est fonction du débit d'exploitation qui lui-même, est conditionné par la quantité d'eau dans la réserve souterraine et la rapidité de renouvellement de cette réserve en cas de forte sollicitation (Youan Ta et al., 2011). Cet indicateur est produit à partir de la combinaison des critères débit d'exploitation et niveau piézométrique.

ii. Classification, standardisation et pondération des critères Le choix des classes s'est fait en tenant compte de la dispersion des données. Le nombre de classes a été réduit à 5 comme l'ont défini Jourda (2005), Saley (2003) et Savane (1997) en vue d'une meilleure interpolation. Il s'agit des classes très faible, faible, moyenne, forte et très forte.

Par ailleurs, les différentes classes de chaque critère sont standardisées en fonction de leur influence dans la thématique. Une échelle de notation variant de 1 à 10 a été retenue. La note de 10 est attribuée à la classe du critère qualifiée de « très faible » ou « très forte » selon qu'elle contribue à l'excellente réalisation de l'indicateur considéré. Dans le cas contraire, la classe est affectée d'une note de 1. En suivant la même logique, les valeurs

100

intermédiaires sont attribuées aux classes intermédiaires selon une distribution linéaire.

La pondération consiste à affecter des poids à chaque critère rentrant dans la réalisation d'un indicateur. Le poids attribué à chaque critère traduit l'importance relative du critère dans la formation de l'indicateur. Elle permet de produire des coefficients de pondération standardisés dont la somme est égale à 1. Dans cette étude, la pondération a été effectuée suivant la méthode de comparaisons par paires (Tableau IX), processus d'analyse hiérarchique (Analytical Hierarchy Process, AHP) développée par Saaty (1977).

Tableau IX : Expression verbale et numérique de l'importance relative d'une paire de critères

Expression d'un critère par rapport à un autre

Note

Même importance

1

Modérément important

3

Fortement important

5

Très important

7

Extrêmement important

9

Modérément moins important

1/3

Moins important

1/5

Fortement moins important

1/7

Extrêmement moins important

1/9

Source :SAATY, 1977

 

En s'appuyant sur la matrice générée par Saaty (tableau IX), le calcul des coefficients de pondération a pu être effectué par indicateur et synthétisé dans le Tableau X.

101

Tableau X : Matrice de comparaisons par paires et coefficient de pondération des critères des indicateurs disponibilité (a) ; accessibilité (b) et exploitabilité (c)

a) Indicateur de disponibilité

Paramètres

 

dd

Pente

Inf

Valeur
propre

Coefficient de
pondération

Densité drainage

de

1,00

1/3

1/3

0,33

0,08

Pente

 

3,00

1,00

1/2

1,22

0,31

Infiltration

 

3,00

2,00

1,00

2,45

0,61

 

b) Indicateur d'accessibilité

 

Taux de
succès

Profondeur
totale

Valeur
propre

Coefficient de
pondération

Taux de
succès

Profondeur
totale

1

3

1/3

1

v1 * 1 3=0,58

v3 * 1 = 1,7

0,58

 
 
 

c) Indicateur exploitabilité

 

Niveau
statique

Débit

d'exploitation

Valeur
propre

Coefficient de
pondération

Niveau
statique

Débit

d'exploitation

1

3

1/3

1

v1 * 1 3=0,58

v3 * 1 =

1,7

0,58

0,58 + 1,73

= 0,25

1,73

0,58 + 1,73

= 0,75

Source : Traitement de données, 2019

102

Le tableau XI illustre la classification, l'évaluation, la standardisation et la pondération des critères de décision.

Tableau XI : Classification, évaluation, standardisation et pondération des critères de décision

Indicateur

Critères

Classes

Qualificatif du critère

Note

Poids

 
 

0 - 0,75

Très faible

9

 
 
 

0,76 - 1,8

Faible

7

 
 

Pente (%)

1,9 - 3,1

Moyenne

5

0,31

 
 

3,2 - 4,7

Forte

3

 
 
 

4,8 - 11

Très forte

1

 
 
 

0 - 0,74

Très faible

9

 
 
 

0,75 - 1,5

Faible

7

 
 

Densité de

 
 
 
 

Disponibilité

drainage (km/km2)

1,6 - 2,2

Moyenne

5

0,08

 
 

2,3 - 3

Forte

3

 
 
 

3,1 - 3,7

Très forte

1

 
 
 

52,42 - 55,44

Très faible

1

 
 
 

55,45 - 57,61

Faible

3

 
 

Infiltration (mm)

57,62 - 59,49

Moyenne

5

0,61

 
 

59,5 - 61,47

Forte

7

 
 
 

61,48 - 64,44

Très forte

9

 
 
 

43,18 - 83,65

Très faible

9

 
 
 

83,66 -

Faible

 
 
 
 
 
 

8

 
 
 

106,77

 
 
 
 
 

106,78 -

Moyenne

 
 
 

Profondeur totale

 
 

7

 
 
 

129,31

 
 

0,75

 

(m)

129,32 -

Forte

 
 
 
 
 
 

5

 
 
 

150,7

 
 
 

Accessibilité

 
 
 
 
 
 
 

150,71 -

Très forte

 
 
 
 
 
 

1

 
 
 

190,58

 
 
 
 
 

3 - 10

Très faible

1

 
 
 

10,01 - 30

Faible

3

 
 

Taux de succès

 
 
 
 
 
 

30,01 - 50

Moyenne

5

0,25

 

(%)

50,01 - 80

Forte

8

 
 
 

80,01 - 100

Très forte

10

 
 
 

0 - 1,9

Très faible

1

 
 

Débit

1,91 - 6,43

Faible

3

 
 

d'exploitation

6,44 - 10,37

Moyenne

5

0,75

 

(mP3PhP-1P)

10,38 - 14,41

Forte

8

 
 
 

14,42 - 20,38

Très forte

9

 

Exploitabilité

 
 
 
 
 
 
 

0 - 2,88

Très faible

10

 
 
 

2,89 - 6,71

Faible

8

 
 

Niveau statique

 
 
 
 
 
 

6,72 - 12,09

Moyenne

6

0,25

 

(m)

12,1 - 19,18

Forte

3

 
 
 

19,19 - 48,92

Très forte

1

 

Source : Traitement de données, 2019

103

Les critères classifiés et standardisés ont été combinés par la méthode d'agrégation complète par pondération utilisée également par Koudou (2013), Koudou et al. (2010), Jourda (2005), Saley (2003) et Savane (1997).

iii. Agrégation des critères

L'agrégation consiste à la sommation des valeurs standardisées et pondérées de chaque critère intervenant dans l'élaboration de l'indicateur spécifique (Koudou et al., 2010) selon la formule :

?? = ? ????????

??

??=1 (14)

où ?? est le résultat final ;

???? est le poids du critère i ;

???? est la valeur standardisée du critère i.

L'établissement de la carte thématique « potentialité en eau souterraine » est fait à partir de l'agrégation des indicateurs de disponibilité, d'accessibilité et d'exploitabilité. Le nombre de classes est fixé à quatre (mauvaise, médiocre, bonne et excellente) pour une meilleure lisibilité et une bonne interprétation de la carte résultante.

iv. Validation des cartes

Les cartes thématiques réalisées ont été validées par le calcul de l'incertitude (Doumouya et al., 2012 ; Mangoua, 2013). Ainsi, le calcul des incertitudes sur les moyennes des principaux indicateurs est donné par :

??? =

(15)

??

v??

où ??? est l'incertitude sur la moyenne de la série de données ;

?? est l'écart type de la série de données

?? le nombre de données.

Un facteur d'expansion (??) est alors calculé afin de déterminer le niveau de confiance. La détermination de ce paramètre est basée sur le principe

104

statistique de calcul de l'incertitude étendue. Le facteur K permet la définition d'un intervalle de portée suffisante ayant pour but d'avoir dans les résultats une grande confiance. L'expression de ce facteur est :

K=

|E- X

|

(16)

o-

 

K est le facteur d'expansion ;

E la valeur extrême de la série statistique qui peut-être le maximum ou le minimum de cette série

X est la moyenne de la série de donnée

Les niveaux de confiance des différents paramètres ont été déduits des différentes valeurs de K. Ainsi, K = 1 pour un niveau de confiance de 68% ; K = 2 pour un niveau de confiance de 95% ; et K = 3 pour une confiance de 99%.

4.2. Résultats

L'étude de la variabilité hydrologique et l'analyse de la cartographie du potentiel en eau souterraine ont permis l'estimation de la disponibilité en eau dans le secteur d'étude.

4.2.1. Variabilité hydrologique

Le régime hydrologique d'un cours d'eau se définit par les variations de son débit habituellement représentées par l'écoulement mensuel moyen.

4.2.1.1. Évolution mensuelle des débits

L'analyse de la répartition mensuelle des débits enregistrés a permis de caractériser le régime hydrologique moyen. La figure 22 illustre l'évolution des débits mensuels sur la période 1987-2016.

105

Figure 22: Évolution des débits mensuels sur la période 1987-2016

De l'analyse de la figure 22, il ressort que les mois d'août, septembre et octobre enregistrent les débits mensuels les plus élevés (> 500 mP3PsP-1P). Le débit atteint son pic en septembre avec une valeur maximale de 735mP3PsP-1P. Cette période (août, septembre et octobre) à elle seule représente environ 80 % du débit annuel et est caractérisé par le débordement des cours d'eau qui inondent les champs, mêmes les habitations et perturbent les activités économiques. En effet, lorsque des pluies précoces dans le nord Bénin coïncident avec une grande saison des pluies abondantes dans le sud, il arrive que le delta soit noyé dès juin, ce qui favorise l'inondation.

Pendant cette période, les travaux champêtres et le pâturage deviennent quasiment impossibles. Cette situation entraîne des pertes de cultures et parfois des déplacements de population. Ainsi, la sécurité alimentaire n'est souvent pas garantie à cause de l'insuffisance de production et les populations sont exposées à la famine avec des conditions de vie difficiles (Vodounou et Doubogan, 2016). La photo 1 illustre le niveau de l'eau pendant la crue dans le secteur d'étude.

106

Photo 1: Retrait des eaux à Dogodo Houinta dans la commune des Aguégués (Prise de vue COCKER, 2018)

Le retrait des eaux sur la Photo 1, au cours du mois de janvier (15 janvier 2018), indique en même temps le niveau maximum de l'eau pendant la période des crues, août, septembre et octobre (flèche en rouge).

4.2.1.2. Variation interannuelle des débits

La figure 23 présente l'évolution interannuelle des débits sur la période 19872016.

107

Figure 23: Variabilité interannuelle des débits

L'analyse des indices hydrométriques annuels permet d'observer une variation de ces débits durant la période 1987-2016. Au cours de cette période, les années 1995, 2010, 2012 et 2013 enregistrent les débits les plus élevés. Par contre, 56 % des années de la série chronologique présentent un déficit. Ainsi, les années de grands déficits d'écoulement enregistrés sont 1987, 1990, 1997, 2001, 2005 et 2007. Toutefois, l'évolution du débit est caractérisée par une tendance à la hausse comme l'indique la courbe de tendance de la figure 23.

4.2.1.3. Rupture de stationnarité dans la série hydrométrique annuelle La hausse du débit est confirmée par le test de Pettitt qui détecte une rupture de stationnarité significative à 95 % en 2007 comme l'indique la figure 24.

108

Figure 24: Rupture de stationnarité dans les débits annuels

À partir de ce test, deux sous-périodes sont identifiées dans la série. Il s'agit des périodes 1987-2007 et 2008-2016. La période 1987-2007 est déficitaire avec une moyenne égale à 194 mP3PsP-1P, tandis que la période 2008-2016 est par contre excédentaire et caractérisée par une moyenne du débit de 221 mP3PsP-1P. Cette tendance à la hausse du débit est le signe d'une amélioration des conditions du système hydrologique et d'une disponibilité en eau. La tendance à la hausse du coefficient d'écoulement dans le milieu amène à se demander si ce phénomène résulterait d'une augmentation des surfaces imperméables sous l'effet d'une pression anthropique élevée.

4.2.1.4. Répartition intra-saisonnière des écoulements des sous-périodes 1987-2007 et 2008-2016

Le régime hydrologique des deux sous-périodes est illustré par la figure 25.

Débits (m3/s)

400

900

800

700

600

500

300

200

100

0

1987-2007

2008-2016

Mois

109

Figure 25: Variation saisonnière des débits sur les sous-périodes 1987-2007

et 2008-2016.

Les mois d'octobre et novembre ont connu les plus fortes augmentations d'écoulement entre les deux sous périodes. Le retour à des situations pluviométriques plus favorables, à partir de la deuxième moitié de la décennie 2000, a donc amélioré la situation des écoulements et présage d'une disponibilité en eau. Toutefois, on observe un écart conséquent entre la première période et la deuxième. Le Tableau XII : présente l'écart entre les débits des deux sous-périodes (1987-2007 et 2008-2016).

Tableau XII : Déficit des débits écoulés entre les sous-périodes

Débits (m3/s-1)

Sous-période 1987 - 2007 2008- 2016

Moyenne 193,2 220,6

Écart 24,7

Source : Traitement de données, 2018

Dans le but de connaître ce que deviennent l'eau précipitée et l'écoulement dans le milieu d'étude, le bilan hydrologique a été examiné.

110

4.2.2. Variation des termes du bilan hydrologique

4.2.2.1. Bilan hydrologique

La figure 26, présente la variabilité interannuelle des termes du bilan hydrologique.

Pourcentage

100

40

90

80

70

60

50

30

20

10

0

1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Pluie Infiltration ETR Ecoulement

Années

Figure 26: Variabilité interannuelle des termes du bilan hydrologique

L'analyse de la figure 26 révèle que pour une hauteur de pluie de 100 % reçue, on relève 36 à 62 % pour l'évapotranspiration, 38 à 62 % pour l'infiltration et l'écoulement oscille entre 0,2 et 1,2 %. Il y a donc d'énormes pertes par évaporation. Aussi, observe-t-on un faible écoulement sur la période d'étude. Cela peut-être justifié par la configuration du sol, la géomorphologie ainsi que par le pouvoir évaporatoire du milieu. Le tableau XIII montre l'évolution comparée des termes du bilan hydrologique.

111

Tableau XIII : Évolution comparée des fluctuations pluviométriques et des
autres termes du bilan hydrologique

Paramètre Période Valeur (mm)

(année)

Pluie

98,0

1987 - 2016

97,0

1987 -2007

100,3

2008 - 2016

-3,3

Écart

-3,36

Déficit

Évaporation

1987 - 2016 45,3

1987 -2007 46,4

2008 - 2016 42,9

Écart 3,47

Déficit 7,49

Écoulement

1987 - 2016 0,6

1987 -2007 0,6

2008 - 2016 0,7

Écart -0,14

Déficit -24,66

Infiltration

1987 - 2016 52,1

1987 -2007 50,1

2008 - 2016 56,7

Écart -6,59

Déficit -13,16

Source : Traitement de données, 2018

L'observation du tableau XIII, montre une hausse pluviométrique de 3,36 % entre les deux sous-périodes (1987-2007 et 2008-2016). La hausse de l'écoulement et de l'infiltration entre ces deux périodes est également importante soit respectivement 24,66 % et 13,16 %.

4.2.2.2. Influence des fluctuations pluviométriques sur les termes du bilan

L'application du test de corrélation de Pearson au seuil de significativité de 95 % à ces différents paramètres fait ressortir les liaisons existantes entre les termes du bilan hydrologique. (Tableau XIV).

Tableau XIV : Matrice de corrélation (test de Pearson)

Écoulement ETR Infiltration Pluie

Écoulement 1

ETR -0,260 1

Infiltration 0,51 -0,479 1

Pluie 0,51

-0,280

0,98 1

112

Corrélation significative entre les termes du bilan au seuil de 95 %

Le Tableau XIV met en évidence l'existence d'une forte corrélation positive (r > 0,5) significative au seuil de 95 % entre les précipitations, l'infiltration et l'écoulement.

Le coefficient de corrélation entre la pluie et l'infiltration est le plus élevé (r=0,98) ce qui témoigne de la forte relation positive entre ces deux facteurs. Aussi, existe-t-il une corrélation positive et significative entre l'écoulement et les précipitations (r=0,51). Par contre la corrélation entre l'évapotranspiration et l'infiltration est négative (r=-0,48).

De cette analyse, la pluie est un déterminant de l'écoulement et de l'infiltration. Ainsi, la hausse pluviométrique entre les périodes 1987-2007 et 2008-2016, a sans aucun doute des répercussions importantes sur l'écoulement et l'infiltration ce qui est favorable à une disponibilité en eau de surface et en eau souterraine. Les figures 27 et 28 illustrent cette dépendance à l'échelle du milieu d'étude.

Ecoulement

-0,2

0,8

0,6

0,4

0,2

1,4

1,2

0

1

70 75 80 85 90 95 100 105 110 115 120

y = 0,01Pluie - 0,5

Modèle Int. de conf. (Moyenne 95%)

Int. de conf. (Obs 95%) Linéaire (Modèle)

Régression de Ecoulement par Pluie (R2=0,261)

Pluie

113

Figure 27: Régression linéaire entre écoulement annuel et précipitation

Régression de Infiltration par Pluie (R2=0,962)

Infiltration

40

80

70

60

50

30

20

y = 1,05Pluie - 51,32

70 75 80 85 90 95 100 105 110 115 120

Pluie

Modèle Int. de conf. (Moyenne 95%)

Int. de conf. (Obs 95%) Linéaire (Modèle)

Figure 28: Régression linéaire entre infiltration annuelle et précipitation

114

Le coefficient de détermination de la dépendance de l'écoulement à la pluie est R2=26,1 % (figure 27). Ce coefficient montre que la pluviométrique explique 26,1 % de la variation de l'écoulement et confirme le fait que l'écoulement dépend fortement d'autres facteurs du milieu. La figure 28 montre que la dépendance entre l'infiltration et la pluie a un coefficient de détermination supérieur à 50 %, avec R2=96,2 % signifiant que la pluviométrie explique 96,2 % de la variation de l'infiltration. L'existence de ces relations laisse entrevoir une possibilité de formalisation mathématique. Ainsi, la relation qui lie la pluie à l'écoulement est représentée par l'équation : Écoulement = 0,01Pluie -0,5. En ce qui concerne la relation qui lie la pluie à l'infiltration, elle est représentée par l'équation :

Infiltration =1,05Pluie -51,32. Le signe positif du coefficient de la variable pluie dans ces deux équations indique une liaison positive entre les variables. Ainsi, 1 mm de pluie favorise un écoulement de 0,01 mm tandis que pour cette même valeur de pluie, l'infiltration gagne 1,05 mm.

4.2.3. Cartographie du potentiel en eau souterraine

La carte des zones potentiellement fournies en eau souterraine est issue de la combinaison des cartes de disponibilité, d'exploitabilité et d'accessibilité. La cartographie a permis de représenter les zones de fortes réserves en eau souterraine.

4.2.3.1. Disponibilité en eau souterraine

La carte de disponibilité en eau traduit la notion d'existence d'un aquifère et a été obtenue à partir de la combinaison des paramètres suivants : la densité de drainage, l'infiltration et le système de pente. La figure 29 affiche la disponibilité en eau souterraine dans le secteur d'étude.

2'28'0"E

2'19'30"E

2'36'30"E

ICéssaunou

Dainr7fie

2°1930"E

2'3530"E

DAN

z

v

m

z C

v Co

z

W _co co

Commune de Zé

Localités

· Village, quartier, hameau

· Chef-lieu d'arrondissement (~} Chef-lieu de commune Disponibilité en eau

Mauvaise (2,76%)

Médiocre (10,88%)
Bonne (35,34%) MI Excellente (51,02%)


·

Gb
·

Commune de Ah mu ev-C al avi

Commune de

z Source:
·Alrpro-IkEssérété z

O° _ Image SRTM, 2009

ti

P ASECNA, 2017

Landsat 8, 2015 Dékarnné
·

Fond Topographique IGN, 1992 s Ac'aodji

Réalisation:

Fémi COCKER, 2019

AG FI GUE


·

Commune de Porto-Novo

Eck ale

0 5

.homey Hounmé


·

Haué do Aguékan

SO-A\ A

éki


·

Gancié
·

o ib

o

Commune de Sakété

Azowlissè Gbékandji

Gan&an
·

Figure 29: Disponibilité en eau souterraine

115

116

La disponibilité en eau souterraine est définie par quatre classes d'inégale répartition qui se présentent comme suit :

· la classe à disponibilité mauvaise couvre 2,76 % du secteur d'étude et est caractérisée par une forte pente (>3,2%) et une infiltration inférieure à 55mm. Ces zones sont à déconseiller pour l'implantation de forages, car un réseau dense est l'un des facteurs défavorables à l'alimentation de la nappe. Cette classe est observée au centre de la commune d'Adjohoun avec quelques poches à Dangbo ;

· la classe à disponibilité médiocre couvre 10,88 % du territoire cartographié. Elle se retrouve dans la commune d'Adjohoun et dans une moindre mesure dans la commune de Bonou. Cependant, on retrouve quelques poches à Dangbo et dans les Aguégués. Au sein de cette classe, la pente est souvent supérieure à 1,9% et l'infiltration inférieure à 55 mm.

· La classe à bonne disponibilité en eau souterraine occupe 35,34 % .du secteur d'étude. Elle est prépondérante dans la commune d'Adjohoun, dans la commune de Bonou et à l'Est de la commune de Dangbo avec quelques poches dans les communes des Aguégués et Sô-Ava. Cette classe réunit les conditions favorables à l'accumulation des eaux souterraines (pente < 1,8% ; infiltration > 56 mm) et par conséquent à la formation d'importantes réserves.

· la classe à excellente disponibilité est la plus représentée dans la basse vallée. Elle occupe 51,02 % de la zone d'étude et est présente essentiellement au sud et au nord, dans les nids des cours d'eau. La quasi-totalité des sources naturelles de la région se localise dans ces zones. Il s'agit des communes de Sô-Ava, des Aguégués, de la majeure partie de la commune de Dangbo ainsi que le nord et l'ouest

117

de Bonou. Dans ces zones la pente est généralement inférieure à 0,75% et l'infiltration est supérieure à 56 mm.

Cette analyse révèle ainsi que 87 % du territoire étudié dispose d'une bonne et excellente disponibilité en eau souterraine.

4.2.3.2. Exploitabilité en eau souterraine

Cet indicateur est produit à partir de la combinaison du débit d'exploitation et du niveau piézométrique. La figure 30 fait la cartographie de l'exploitabilité en eau souterraine dans le secteur d'étude.

Comm une de Zè

Commune de Sakéte

2'28'0"E

2'19'30"E

2'36'130"E

Km

z

D

v

op

2'28'0"E

2'19'30"E

2'35'i30"E

op--op

w m

z Homvigaè - z

o) ô

V

o) . op

LE GFNDF

Localités

· Village, quartier, hameau

· Chef-lieu d'arrondissement

p Chef-lieu de commune

Exploitabilité en eau _

z awlissé r
·...
·'i ~

Mauvaise (5,80%)

- G

Médiocre (7,57%) l `Y

Bonne (34,76%

_ Excellente (51,87%)

Commune de About ec-Calavi

Source:
DG-Eau, 2019
Fond Topographique lGN,1992
Réalisation:
Fini COCKER, 2019

S Q AAA
·

Hauedo Aguékon

z ô

N

op

;st o dj ode

Commune de Akpro-Miissérété

Garnie
·

Commune de Porto-Novo

Échelle

1

Figure 30: Exploitabilité en eau souterraine

118

119

L'analyse de la carte d'exploitabilité présente quatre classes d'exploitabilité des ressources en eau souterraine :

· les zones d'exploitabilité mauvaise n'occupent que 5,80 % du secteur étudié. Elles se présentent sous de petites surfaces qui couvrent la zone en dehors de la partie sud. Cette classe est beaucoup plus rencontrée aux environs de Wogon et à l'Est d'Affamè dans la commune de Bonou puis au centre d'Adjohoun. Elle est caractérisée par des débits d'exploitation très faible (<1,9 m3h-1) et un niveau statique très fort (>19,9 m) ;

· la classe à exploitabilité médiocre occupe 7,57 % de la surface totale. Elle recouvre entièrement la localité de Bonou et se signale à l'Est à la latitude d'Athonsa et à Gbada dans la commune d'Adjohoun. Cette classe exprime une difficulté dans l'exploitation des ressources souterraines puisque le débit d'exploitation y est très faible (<1,9 m3h-1) et le niveau statique supérieur à 17 m ;

· la classe à exploitabilité bonne recouvre 34,76 % de l'ensemble. Cette classe apparaît plus à Bonou et Adjohoun avec une poche à la latitude de Gbêko dans la commune de Dangbo. Elle se caractérise par des débits forts (>6 m3h-1) accompagnés de niveaux statiques faible (<6m) ;

· la classe à exploitabilité excellente est caractérisée par les débits très forts (>14 mP3PhP-1P) avec de faible niveau statique (<3 m). Cette classe qui occupe 51,87 % du territoire, se rencontre majoritairement dans les communes de Sô-Ava, des Aguégués et dans une moindre mesure dans la comme d'Adjohoun. Elle témoigne de l'existence de très forts débits au sud du secteur d'étude.

120

Cette analyse révèle ainsi que plus des trois quarts (87 %) des ressources en eau souterraine disponibles dans le secteur d'étude, a une exploitabilité bonne et excellente.

4.2.3.3. Accessibilité en eau souterraine

L'observation de la figure 31 montre la répartition de l'accessibilité en eau souterraine dans le secteur d'étude.

Source:
DG-Eau, 2019
Fond Top ographiquelGN,1992
Réalisation:

Eau COCKER, 2019 SO-AV.4

Véki Gancié
·

2'19'.30"E

2°36'30"E

 

 
 
 

Wogofl

BON OU 0

W

 

.honoa

ADJOH OU N

Dénie

· Togbota
·

Commune de Sakété

Hom iguè


·

-h onou

Ak padan ou
·

Kedé


·

Commune de

z

ô

-

co

Ze

LE GENDE

Localités

· Village. quartier. hameau

· Chef-lieu d'arrondissement

® Chef-lieu de commune

Accessibilité en eau souterraine Axowlissè c einndji

Mauvaise (17,22%) Gangâan -n


·

Médiocre (22,17%) Goada

Bonne (22,08%) _ Excellente (38,43%)

Commune de
Abomey-CalaFi

Commune de Akp ro-Mi user été

Dé kami d


·

Houd do Aguékon

Echelle

2°19''30"E

z

ô

- v go

m

Commnne de Porto-Novo

2'3630"E

2'28'0'E

121

Figure 31: Accessibilité en eau souterraine

122

La carte d'accessibilité des ressources en eau souterraine est caractérisée par quatre classes d'inégale répartition :

· La classe à mauvaise accessibilité en eau représente 17,22 % de la superficie totale. Elle se situe dans la commune de Bonou et est caractérisée par de faibles probabilités (< 30 %) de succès et une profondeur forte des forages (< 150 m) ;

· La classe à accessibilité médiocre recouvre 22,17 % du territoire. Elle se situe essentiellement dans les communes de Bonou et d'Adjohoun. La profondeur des forages est généralement supérieure à 106 m et le taux de succès est inférieure à 30 % ;

· La classe à accessibilité bonne occupe une proportion de 22,08 %. Elle occupe une portion des communes d'Adjohoun et de Dangbo. Elle est caractérisée par des ouvrages de faible profondeur (< 106 m) et qui ont un indice de succès supérieur à 30 %.

· La classe d'excellente accessibilité (38,43 %) est la plus

représentative et est localisée exclusivement dans les communes des

Aguégués, Sô-Ava et Dangbo. L'excellente accessibilité de la

ressource en eau souterraine témoigne d'une forte probabilité de

succès (> 50 %) et d'une profondeur des forages inférieure à 80 m. Cette analyse révèle ainsi que plus de la moitié (51 %) des ressources en eau souterraine disponibles dans le secteur d'étude, a une accessibilité bonne et excellente.

4.2.3.4. Potentialité en eau souterraine

La carte des zones de potentialité en eau souterraine présente les sites possédant une bonne réserve d'eau souterraine (potentialité bonne à excellente), facilement accessible et exploitable. L'observation de la figure 32 montre que le secteur d'étude regorge d'importantes réserves en eau souterraine.

2'11.30"E 2'28'0"E 2'36-30"E

Commune de Akpro-rlrissérété

Source:
DG-Eau, 2019
Image SRTM, 2009
ASECNA, 2017

Fond Top ographiquelGN,1992 SO-AV.

Réalisation: D:

Fan COCKER, 2019 r e vélo


·

Gié

Dékarené

· r>

Houé do Aguékon

Houé dome

AGUE GUIS


·

Commune de Porto-Novo

Echelle

5

 
 

w

Commune de

LE GENDE

Localités

· Village, quartier, hameau

n Chef-lieu d'arrondissement

· Chef-lieu de commune Disponibilité en eau souterraine

Mauvaise (0,13%)

Médiocre (33,89%)
Bonne (31,93%) Excellente (34,05%)

Débit dégel oppé

· Très faible (< 5) (385)

* Faible (5 - 10) (42)

· EJevé (10,1 - 30) (41)

· Très élevé (>30) (25)

Commune de Sakété

Commune de Abom ey-C al avi

O

 
 

..

ICé ssoumnt

 

c3jedo

. s'agbudl

2°19'30"E 2'28'0'E 2'3630"E

Figure 32: Potentialité en eau souterraine

123

124

Cette carte est constituée de quatre classes:

· la classe à mauvaise potentialité : avec une proportion de 0,13 %, est quasiment inexistante sur l'ensemble de la zone d'étude et se présente sous forme de petites plages disséminées au nord de la commune d'Adjohoun à la latitude d'Akpadanou et Kodé ;

· la classe de potentialité médiocre avec 33,89 % de proportion se rencontre le plus dans les communes d'Adjohoun et de Bonou avec une poche dans la commune de Dangbo. Cette classe occupe les zones d'accessibilité médiocre ;

· la classe de bonne potentialité occupe 31,93 % de la basse vallée. Elle est caractérisée par une faible pente et une forte infiltration qui permet la recharge de la nappe. Ces zones sont situées au Nord et à l'ouest de la commune de Bonou avec quelques poches à l'est. On les retrouve également au sud de la comme d'Adjohoun ainsi qu'à l'Est et à l'Ouest de la commune de Dangbo. Plus au sud, dans les communes de Sô-Ava et des Aguegues, les zones de bonne potentialité sont disséminées.

· la classe à excellente potentialité est la plus représentée (34,05 %) et se rencontre au sud dans les communes des Aguégués, Sô-Ava et Dangbo. Elle traduit une présence de l'eau en quantité suffisante, facilement accessible et exploitable. Cette classe est donc la plus recherchée lors des campagnes hydrogéologiques. Cependant, dans les communes de Sô-Ava et des Aguégués, cette classe n'est pas conseillée pour l'approvisionnement en eau potable.

En conclusion le secteur d'étude offre une bonne potentialité en eau souterraine puisque les zones à potentialité bonne et excellente couvrent 66 % du territoire. Quant à la qualité de cette eau, des études complémentaires doivent être menées avant toute exploitation à des fins d'approvisionnement

125

en eau potable. Il s'agit des analyses physico-chimiques et bactériologiques pour s'assurer de la conformité aux normes de potabilité ce qui n'est pas l'objet de la présente étude.

4.2.3.5. Validation des cartes thématiques

Les cartes de disponibilité, d'exploitabilité, d'accessibilité et de potentialité ont été validées par le calcul de l'incertitude. Le tableau XV, présente le résultat de cette validation.

Tableau XV : Résumé statistique des critères d'évaluation des indicateurs

Paramètres

Min.

Max.

Moy.

Écartype

m

Incertitude

K

NC

 
 
 
 
 
 
 
 

(%)

Disponibilité

1

9

6,003

2,047

2191

0,043

2

95

Exploitabilité

1,5

9,25

6,3

2,12

57 271

0,009

2

95

Accessibilité

1,5

9

6,002

2,03

3445

0,0037

2

95

Potentialité

1,7

9

5,84

1,78

2165

0,038

2

95

 

Source : Traitement de données, 2018

min et max sont les valeurs extrêmes de la série statistique,

moy est la moyenne de la série de données ;

m est le nombre de données de la série statistique

K est le facteur d'expansion ;

NC est le niveau de confiance

Les incertitudes calculées sur les indicateurs du potentiel en eau varient de 0,0037 à 0,043. Dans l'ensemble, les erreurs commises dans l'élaboration de ces différentes cartes sont minimes. Aussi ces cartes ont-elles été obtenues à un niveau de confiance de 95 %. Ces valeurs indiquent donc une fiabilité des indicateurs ayant servi à l'élaboration de la carte de potentialité en eau souterraine. Toutefois, cette dernière a également été évaluée. La marge d'erreur associée à l'élaboration de cette carte est de 0,038 avec un niveau de

126

confiance de 95 %. Cela signifie que la carte de potentialité en eau reflète les réalités du terrain.

4.3. Discussion

La méthodologie de détermination de période de rupture à faciliter l'analyse en présentant deux périodes à comparer comme dans plusieurs études déjà évoquées. Mais, cette méthode a montré ses limites parce qu'elle ne permet pas de faire une analyse linéaire sur la série en vue d'en dégager une tendance tranchée. Cette étude révèle une tendance à la hausse du régime hydrologique du fleuve Ouémé entre 1987 et 2016 avec une multiplication des anomalies négatives avant 2008. L'application du test de Pettit confirme cette variabilité et fait ressortir deux phases distinctes dans l'évolution du débit. La première phase concerne la période 1987-2007 et est caractérisée par un déficit hydrologique par rapport à la deuxième phase 2008-2016. L'analyse de cette variation en lien avec les paramètres climatique révèle l'existence d'une forte corrélation positive (r > 0,5) au seuil de 95 % entre les précipitations et l'écoulement. La corrélation pluie/infiltration est de 0,98 tandis que la corrélation écoulement/Infiltration est de 0,5. Le fonctionnement hydrologique du secteur d'étude est donc tributaire de la variation pluviométrique. Ceci concorde avec les conclusions de Bricquet et al. (1997) et Lebel et al. (2003) qui ont montré la vulnérabilité des systèmes hydrologiques de l'Afrique de l'Ouest à l'évolution climatique. Par ailleurs, la modélisation de la relation linéaire entre l'écoulement et la pluviométrie montre que cette dernière explique 26,1 % de la variation de l'écoulement tandis que dans le cas de l'infiltration, la pluviométrie explique 96,2 % de sa variation.

Ainsi, la hausse pluviométrique antérieurement identifiée entre 1987-2007 est amplifiée dans l'écoulement et la recharge. De ce fait, elle rend disponible l'eau dans le milieu et le prédispose à une augmentation constante des

127

ressources en eau, mais également aux risques d'inondation. Laleye et al. (2004), situent l'inondation dans le bassin de fin août à mi-octobre de façon générale, tout en nuançant qu'elle peut survenir dès juillet pour se terminer en début novembre. De même, Amoussou (2015) dans son étude sur l'hydrométéorologie des crues dans le bassin versant du Mono, constate que les crues maximales annuelles sont enregistrées au cours de l'été durant la saison pluvieuse. Selon Kodja et al. (2013), cette crue observée au coeur de la saison pluvieuse s'explique par le fait que cette période coïncide avec la saison des pluies du domaine soudanien et contribue au gonflement du débit avec une augmentation du niveau de l'eau occasionnant l'inondation de la plaine

En outre l'approche utilisée pour évaluer la disponibilité des ressources en eau dans le milieu d'étude repose également sur la cartographie des secteurs potentiels en eau souterraine grâce à l'utilisation conjuguée de la télédétection, de l'analyse multicritère et du SIHRS. Cette approche a le mérite d'une grande précision et d'une fiabilité très élevée dans les résultats, mais elle ne permet pas d'analyser la qualité de l'eau qui est aussi un aspect très important dans la gestion des ressources en eau. Si la ressource subit une pollution continue, elle finira par ne plus être utile et sera finalement considérée comme non disponible. L'eau doit être protégée comme l'a dit Platon (1852), elle a donc besoin que la loi vienne à son secours. C'est également un des principes phares de la GIRE « pollueur-payeur ». Cela ne signifie pas qu'il faut polluer la ressource en eau, mais c'est une mesure dissuasive de protection pour décourager la dégradation.

Les méthodes de télédétection et du SIHRS combinées à l'analyse multicritère ont permis à certains auteurs tels que Jourda et al. (2006), Youan Ta et al. (2011), Yao et al. (2016) et Koffi et al. (2016) de cartographier les

128

zones potentielles en eau souterraine ainsi que les zones favorables à l'implantation des forages à gros débits.

L'élaboration de la carte des zones potentielles en eau souterraine constitue une pré-prospection qui évite les phases de recherches lourdes, lentes et coûteuses comme l'ont indiqué Langevin et al. (1991) cité par Yao et al. (2016). Dans la présente étude, cette méthode a permis de faire ressortir les zones de fortes réserves en eau souterraine. Les résultats obtenus révèlent que la majeure partie du secteur d'étude possède une bonne et excellente potentialité en eau souterraine soit 66 % de la superficie totale. Cependant, dans les communes des Aguégués et de Sô-Ava où ces classes couvrent la majeure partie de ces communes, elles ne sont pas conseillées pour l'approvisionnement en eau potable puisque dans ces milieux les ressources en eau souterraine affleurent le sol et l'intrusion de l'eau de surface déjà polluée compromet la qualité de cette ressource. En effet, les résultats obtenus par Adjagodo et al. (2017), ACED (2018) et Zinsou et al. (2016) ont déjà montré que les eaux de surface du milieu d'étude sont troubles et polluées par les germes de contaminations fécales. Ces eaux renferment des concentrations supérieures aux normes internationales de l'Organisation Mondiale de la Santé pour le plomb et le mercure.

Selon Shankar et Mohan (2006), la bonne disponibilité en eau souterraine est due à une faible pente et à une bonne densité de drainage qui entraînerait une bonne infiltration des eaux dans l'aquifère. Cette infiltration découle également de l'abondance des précipitations qui constituent la source première de l'alimentation des aquifères (Yao et al., 2016). En effet, dans les zones tropicales humides comme c'est le cas du secteur d'étude, les aquifères sont essentiellement alimentés par la pluviométrie grâce aux infiltrations de surface (Yao et al., 2012; Kouakou, 2011; Savane et al., 2001).

129

Ainsi, cette carte thématique des sites potentiels en eau souterraine des communes étudiées peut guider la prise de décision pour une gestion efficiente des ressources en eau souterraine. C'est donc un outil d'aide à la décision pour la valorisation de la vallée de l'Ouémé qui est classée deuxième vallée la plus riche au monde après le Nil ( www.paia-vo.org).

Conclusion

Le quatrième chapitre a permis d'analyser la variabilité hydrologique et de prospecter la disponibilité de la ressource en eau. Il ressort des analyses que les conditions pluvio-thermiques ont eu des répercussions sur l'écoulement moyen au cours de la période 1987-2016. Ces répercussions se traduisent par une hausse de 13,16 % et 24,66 % respectivement de l'écoulement et de la recharge. Dans ce contexte, le secteur d'étude est caractérisé par une amélioration de ces conditions hydrologiques ce qui favorise la disponibilité des ressources en eau. L'évaluation de cette disponibilité à partir des données de télédétection, de l'analyse multicritère et du SIHRS a fait ressortir d'importante potentialité en eau souterraine sur 66 % de la superficie du secteur d'étude.

Ainsi, l'hypothèse 2 qui consiste à vérifier que les ressources en eau sont disponibles est validée. Cette disponibilité implique par ailleurs, le développement de plusieurs activités liées à cette ressource et il faudra donc mettre en place une gestion rationnelle en vue de préserver la part des générations futures.

Chapitre 5 : Caractérisation des usages de l'eau

Publié sous forme d'article scientifique

Fêmi COCKER, Jean Bosco Kpatindé VODOUNOU et Jacob A. YABI, Determinants of the volumes of drinking water used in rural area in the Lower Valley of Oueme in Benin, Article published in Journal of Water Science, 369-376, ISSN: 1718-8598, Vol. 32 N° 4, 2020, pp. 369 - 376. DOI : https://doi.org/10.7202/1069571ar

Résumé

L'homme dans toutes ses activités ou presque, utilise l'eau. Elle constitue une matière précieuse pour la vie sur terre. L'objectif de ce chapitre est de caractériser les usages de l'eau en concurrence, leur niveau de satisfaction ainsi que les pressions exercées sur la ressource. Pour cela, les données socio-économiques ont été collectées auprès de 384 ménages du milieu d'étude. Le traitement de ces données à partir des logiciels Xlstat et SPSS 21 révèle que le secteur d'étude offre l'ensemble des usages caractéristiques d'un milieu rural où les usages liés à l'économie se superposent aux usages domestiques. Ainsi, ce milieu concentre les usages domestiques, les activités agricoles, la pêche, la navigation fluvio-lagunaire et l'extraction du sable. Par ailleurs, cette diversité d'usages associée aux modifications climatiques ont des impacts négatifs importants sur le milieu aquatique et remet en cause le principe de conciliation des usages. Cette dégradation touche essentiellement l'aspect qualitatif de la ressource en eau et à des répercussions économiques, environnementales et sociales.

130

Mots clés : Usages, changements climatiques, vallée de l'Ouémé, Bénin

Abstract :

Man in almost all of his activities uses water. It is a precious material for life on earth. The objective of this chapter is to characterize the uses of competing water, their level of satisfaction as well as the pressures exerted on the resource. For this, socio-economic data were collected from 384 households in the study environment. The processing of this data using Xlstat and SPSS 21 software reveals that the study sector offers all the uses characteristic of a rural environment where uses linked to the economy are superimposed on domestic uses. Thus, this environment concentrates domestic uses, agricultural activities, fishing, river-lagoon navigation and the extraction of sand. In addition, this diversity of uses associated with climate change have significant negative impacts on the aquatic environment and calls into question the principle of reconciling uses. This deterioration mainly affects the qualitative aspect of water resources and has economic, environmental and social repercussions.

131

Keywords: Uses, climate change, Oueme valley, Benin

132

Introduction

Le développement en général, et celui des pays du tiers monde en particulier, passe par une mobilisation et une meilleure gestion des ressources naturelles dont l'eau constitue l'élément fondamental (Zannou, 2011). Or, la sécurisation de cette ressource souvent surexploitée et mal gérée, les problèmes de pollution dus à l'urbanisation, l'accès à l'eau potable pour le plus grand nombre, sont autant de défis majeurs pour la gouvernance mondiale.

Selon les experts du PNUE, dans le rapport « Mesurer l'utilisation de l'eau dans une économie verte », l'une des clefs pour mieux gérer l'eau aujourd'hui serait d'estimer les ressources disponibles, de prioriser les usages et d'identifier leurs impacts sur les écosystèmes. « Cette connaissance s'avère essentielle, mais malheureusement, la disponibilité de données pertinentes est actuellement limitée », pointe dans un communiqué, Jacqueline McGlade, un des auteurs du rapport. De même, dans son ouvrage La Bataille de l'Eau, Cans (1994) dresse un tableau alarmant de cette ressource. En effet, sa répartition quantitative à l'échelle du globe est hétérogène et souvent très différente de la répartition des populations (Vissin, 2007). La variabilité temporelle de sa disponibilité est également source de problèmes : trop rare, elle entraîne des situations de pénurie, de désertification, d'exode de populations ; trop abondante, elle est la cause d'inondations catastrophiques.

Au Bénin, le pays dispose d'un potentiel de ressources en eau de 13,106 milliards de m3/an en moyenne pour les eaux superficielles et 1,870 milliards de m3/an en moyenne pour la recharge de la nappe souterraine (DH, 2000). Mais ces ressources en eau, comme déjà signalé, sont de plus en plus exposées à la pression démographique et à la pollution dues aux activités

133

humaines (Odoulami, 2009). Le secteur d'étude est confronté à la même réalité. De 2002 à 2013, la population du milieu d'étude a significativement augmenté et est passée de 255 131 habitants à 379 207 d'habitants avec une diversification des activités. Dans ce contexte ce chapitre vise à présenter les différents usages et leurs impacts sur les ressources en eau.

5.1. Matériels et méthodes

5.1.1. Collecte des données

Plusieurs données ont été utilisées dans le cadre de cette étude. Il s'agit :

- des données agricoles (superficies et productions) des principales spéculations ont été obtenues au du Ministère de l'Agriculture, de l'Élevage et de la Pêche.

- une enquête de terrain dans le milieu d'étude a permis de collecter des données socio-économiques ayant servi à caractériser les usages. Plusieurs techniques ont été utilisées pour la collecte des données. Il s'agit de la revue documentaire, des travaux de terrain sur la base d'entretien semi-structuré et de l'observation directe.

· Recherche documentaire

Cette phase a permis de faire le point des connaissances sur la thématique. A cet effet, plusieurs centres de documentation et institutions ont été visités. Certains de ces ouvrages ont été consultés à la bibliothèque nationale, au Département de Géographie et Aménagement du Territoire (DGAT), dans les laboratoires LABEE, Laboratoire Pierre PAGNEY et LEDUR.

Outre les centres précédemment cités, d'autres par contre ont été consultés, dans les institutions telles que la Direction Générale de l'Eau, les ONG CIPCRE, BEES et PNE-Bénin.

Cette recherche documentaire a été également appuyée par la bibliographie virtuelle. L'ensemble de ces différents documents consultés ont permis d'une part, d'exposer les concepts et réflexions développés par différents auteurs

134

sur les questions abordées et d'autre part, ont permis d'affiner la méthodologie de recherche.

· Enquête de terrain

Pour mener les investigations en milieu réel, la détermination d'un échantillon a été nécessaire et la taille de l'échantillon est déterminée par la formule de Dagnelie (1998) développée au chapitre 3.

Le questionnaire administré est constitué de questions fermées, de questions semi-ouvertes, de questions ouvertes et de questions à choix multiples. Il renseigne sur les modes d'approvisionnement en eau, les types d'usages ainsi que les perceptions des usagers sur la disponibilité de la ressource et sur les contraintes climatiques liées à leurs activités.

En complément aux entretiens, les coordonnées géographiques des différents sites d'exploitation du sable fluvio-lagunaire ont été prises en vue de leur spatialisation.

· Limite de l'enquête

Malgré les sessions de formation reçues par les enquêteurs incluant l'interprétation d'expressions ou de concepts, il est possible que des erreurs d'appréciation aient pu être commises. Aussi, faudrait-il noter que certains enquêtés pourraient volontairement biaiser leurs réponses en pensant que la fausse information montrerait leur vulnérabilité et pousserait les décideurs à vite leur porter assistance. Par rapport aux données des campagnes agricoles, la série des données disponibles n'était généralement pas longue et variait selon les spéculations.

· Observation directe

Les entretiens ont été complétés par des observations directes sur le terrain. Elles ont notamment porté sur les usages de l'eau. Au cours de ces visites,

135

des photographies d'éléments ou de faits jugés importants pour le travail ont été prises. Certaines ont été insérées pour illustrer la rédaction.

5.1.2. Analyse des données

Les données quantitatives recueillies ont fait l'objet de traitement informatique. Le logiciel SPSS 21 a servi aux différents traitements et aux représentations graphiques. Les différents types d'ouvrages et leurs coordonnées ont été extraits de la Base de Données Intégrée (BDI) de la DG-Eau et ont servi à cartographier les ouvrages d'approvisionnement en eau à partir du logiciel ArcGis. Ce logiciel a également servi à cartographier les sites d'exploitation du sable fluio-lagunaire.

Pour identifier les facteurs déterminant la quantité d'eau potable utilisée par les ménages, des régressions logistiques univariées et multivariées ont été réalisées. A cet effet, la quantité d'eau journalière est indiquée comme variable dépendante et a été catégorisée en deux classes conformément aux normes définies par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et la Stratégie Nationale d'Approvisionnement en Eau Potable en Milieu Rural (SNAEPMR) au Bénin qui recommandent la consommation d'une quantité d'eau supérieure ou égale à 20 litres/jour/habitant. La variable dépendante est donc une variable dichotomique codée « 1 » pour une quantité d'eau supérieure ou égale à 20 litres et « 0 » pour une quantité d'eau inférieure à 20 litres. Les régressions logistiques simples ont été réalisées afin de mesurer l'association entre chaque variable indépendante et la variable dépendante. L'association entre chaque facteur de confusion potentiel et la variable dépendante a été estimée au moyen du rapport de cote (RC) et de son intervalle de confiance à 95 %. Les variables ayant une valeur p < 0,05 en régression logistique simple ont par la suite été introduites dans la régression logistique multiple. Une procédure pas-à-pas descendante a été utilisée et a permis d'éliminer progressivement les variables non significatives. Elle a

également permis d'estimer le rapport de cote ajusté (RCa) et son intervalle de confiance à 95 %. Le tableau XVI présente une description des variables intégrées dans le modèle.

Tableau XVI: Description des variables intégrées dans le modèle

Variables Code Signification Modalités

Quantité Qté

Variable dépendante

Quantité d'eau utilisée par personne et par ménage

Variables indépendantes

< 20 L
= 20 L

 

Disponibilité DSP

Distance DST

Présence effective de l'infrastructure d'approvisionnement en eau

Distance en mètre séparant la concession de l'infrastructure d'approvisionnement en eau

Oui

Non

Moins de 300 m

Plus de 300 m

Saison SAI Saison au cours de Sèche

laquelle la quantité d'eau Pluvieuse
mentionnée est utilisée

Période de chaleur

PC Période au cours de laquelle la quantité d'eau mentionnée est utilisée

Oui
Non

 

136

Source : Travaux de terrain, 2018

5.2. Résultats

Pour caractériser les usages de l'eau, un état des lieux de l'existant a été réalisé. Les usages qui en sont faits ont été présentés. Enfin, la satisfaction des besoins en eau a été évaluée au niveau des usagers.

5.2.1. État actuel de l'approvisionnement en eau

Les sources d'approvisionnement en eau du milieu ainsi que les différents usages qui en sont faits ont été appréciés. Deux sources d'approvisionnement

137

en eau sont exploitables. Il s'agit des eaux souterraines et des eaux de surface. Les eaux de surface sont utilisées pour la plupart des usages. Mais les eaux souterraines sont prioritairement exploitées pour la boisson. Les ouvrages d'exhaure standards servent à leur exploitation.

5.2.1.1. Ouvrages d'exploitation des ressources en eaux souterraines

Les eaux souterraines sont captées à partir des ouvrages conventionnels réalisés par l'État et parfois par des particuliers. Il s'agit pour la plupart des Adductions d'Eau Villageoises (AEV), des Forages équipés de Pompes à Motricité humaine (FPM) et des puits modernes (PM). Il y a également des puits artésiens dans les régions de Bonou et Dangbo. Certains sont aménagés, d'autres ne le sont pas. La figure 33 présente la répartition spatiale de ces ouvrages dans le secteur d'étude.

2°28'0"E

2°36'30"E

z

- m


·

Source non aménagée (38)

z ô

- rv

0

Echelle

10

xm

2°28'0"E

2°3830"E

Source:
DG-Eau, 2018
Fond Topographique IGN, 1992
Réalisation:
Fêmi COCKER, 2019

z ô

z

Wogoi

soBONO
·


·

Allh `
·

144.7.

~Athonsa Fi.
·
·

14è
·
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·
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·


·


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·

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·

M

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Avagbodji


·

Hiluédomé

AGUEGUES

Zoungamè

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ne de

rto-Novo

z o

v-

h

CD

Commune de Sèmè-Kpodji

z -co

co

LEGENDE

· Puit moderne (12)

Source aménagée (23)

· AEV (37)

· PMH (150) Localités

Village, quartier, hameau

Chef-lieu d'arrondissement

Chef-lieu de commune


·

O
·

Figure 33 : Ouvrages d'approvisionnement en eau

138

· 139

Adductions d'Eau Villageoises (AEV)

Une AEV est un ouvrage de captage et de distribution de l'eau souterraine. Elle est généralement constituée d'un forage équipé d'un système de pompage motorisé (pompe immergée électrique) relié à un réservoir de stockage et à un réseau de distribution. La source d'énergie peut-être thermique (groupe électrogène), parfois c'est l'énergie conventionnelle de la SBEE ou de plus en plus les énergies renouvelables (énergie solaire photovoltaïque). L'eau est distribuée au moyen de Borne-Fontaine (BF) et de Branchement Particulier (BP) par des canalisations enterrées (figure 34).

Figure 34 : Schéma de principe d'une Adduction d'Eau Villageoise
Source : DGEau, 2018

Selon la DG-Eau, les AEV présentent de nombreux avantages par rapport aux ouvrages simples : suppression du pompage manuel (réduction de l'effort physique), moins d'attente aux points de distribution, réduction du temps de corvée, les points de distribution plus proches des consommateurs, possibilité sous certaines conditions de disposer de Branchement Particulier à domicile et enfin possibilité d'extension du réseau sans investissements lourds.

140

Au total, 37 AEV sont dénombrés dans le milieu d'étude. L'analyse de leur répartition par commune révèle une inégale distribution de ces ouvrages. La figure 35 présente la répartition des AEV par commune.

ADJOHOUN AGUEGUES BONOU DANGBO SO-AVA

Effectif

18

16

14

12

10

4

8

0

6

2

Communes

Figure 35: Répartition des AEV par commune

· Forages équipés de Pompes à Motricité humaine (FPM)

C'est un point d'eau muni d'une pompe manuelle ou à pédale. Son utilisation nécessite l'effort physique (photo 2).

141

Photo 2 : FPM dans le village de Kakanitchoé, Arrondissement de Kodé,
Commune d'Adjohoun

(Prise de vue COCKER, 2019)

Cet ouvrage qui dessert la localité de Tcheyemihoué est réalisé selon les informations gravées sur le bas-côté de la margelle en 2016 par le PNUD sur le programme d'urgence du gouvernement béninois. Les FPM étant des ouvrages simples, rapides à réaliser et moins coûteux que les AEV, bien qu'insuffisants, sont plus nombreux. L'analyse de leur répartition par commune montre aussi une inégale distribution de ces ouvrages selon la figure 36.

Communes

70

60

50

Effectif

40

30

20

10

0

142

Figure 36: Répartition des FPM par commune

On en dénombre 150 en tout avec un taux de panne de 7 % selon la Base de Données Intégrée de la DGEau (BDI, 2018). Le nombre réduit de ces ouvrages dans les communes de Sô-Ava, Aguégués et Bonou s'explique par les conditions hydrogéologiques difficiles de ces zones. En effet, Aguégués et Sô-Ava sont des zones lacustres et nécessitent des équipements spécifiques et des moyens exorbitants pour y réaliser des forages de qualité. Ainsi, certains partenaires financiers en quête de visibilité évitent à dessein d'orienter leur financement dans ces zones. La ressource n'est pas à portée de main à Bonou. Plusieurs forages financés par l'État ont été négatifs. Les rapports des bureaux d'études chargés de la prospection géophysique corroborés par la cartographie du potentiel en eau souterraine présentée dans le chapitre 4 de cette étude (potentialité qualifiée de médiocre pour cette zone) confirment le taux d'échec non négligeable dans cette région.

· Puits Modernes (PM)

Un puits moderne est un ouvrage à grand diamètre (1,5 à 2 m) aux parois protégées par des buses en béton. Ce type de puits peut être réalisé à la main ou avec des machines. C'est un ouvrage de captage vertical permettant de

143

capter une nappe souterraine et d'assurer de façon permanente différents besoins en eau. La photo 3 montre un puits moderne dans l'arrondissement d'Azowlissè.

Photo 3 : Puits moderne dans le village de Gbada, Arrondissement
d'Azowlissè, Commune d'Adjohoun

(Prise de vue COCKER, 2019)

C'est un puits moderne situé dans la localité d'Agonmè. Sur l'ouvrage, il est inscrit que c'est réalisé par le Projet d'Appui au Développement Rural de l'Ouémé-Plateau (PADRO) du Ministère de l'Agriculture, de l'Élevage et de la Pèche (MAEP). C'est l'un des rare puits modernes réalisés sur un financement public qui est encore fonctionnel dans le secteur d'étude. Les usagers préfèrent les ouvrages qui nécessitent moins d'effort physique. A la différence des puits traditionnels, les puits modernes sont entièrement crépis et cuvelés jusqu'au fond avec une margelle pour limiter la pollution de l'eau.

144

Le prélèvement est fait à l'aide d'un système de treuil actionné par l'usager. Face à leur vulnérabilité à toutes sortes de pollution, la Stratégie Nationale d'Approvisionnement en Eau Potable en Milieu Rural (SNAEPMR) ne prend plus en compte les puits modernes comme ouvrages donnant de l'eau potable. Mais il est important de mentionner que ces ouvrages existent toujours dans certaines localités et continuent toujours par soulager les populations en attendant l'arrivée d'ouvrage plus évolué. La figure 37 présente la répartition des PM dans les communes d'études.

ADJOHOUN AGUEGUES BONOU DANGBO SO-AVA

Effectif

4

8

0

7

6

5

3

2

1

Communes

Figure 37: Répartition des puits modernes par commune

Suivant la base de données intégrée de la DGEau en 2018, il existait 12 PM dans le secteur d'étude. Selon la figure 37, les communes des Aguégués et de Sô-Ava n'ont pratiquement pas de puits moderne à cause de leur situation hydrogéologique. En effet, il est difficile, voire impossible de réaliser des puits dans cette zone où la nappe phréatique affleure le sol. Aussi, faudrait-il ajouter la pression de l'intrusion saline due à la proximité et au contact avec l'océan Atlantique. Néanmoins, la commune de Sô-Ava sur sa zone périphérique possède un puits moderne abandonné depuis 2003, à Kinto-

145

Oudjra dans l'arrondissement d'Ahomey-Lokpo. Dans la commune de Bonou, il est également difficile de réaliser des PM parce que les conditions hydrogéologiques ne sont pas favorables à ce type d'ouvrage.

· Sources d'eau non aménagées (SNA)

Les sources d'eau non aménagées sont des points de captage d'eau souterraine en forme de cuvette. Arrivée naturelle d'eau, ces sources ne possèdent ni couvercle ni dispositifs d'étanchéité, encore moins de filtrage, à part l'exhaure qui a servi à leur captage comme le montre la Photo 4.

Photo 4 : Source artésienne non aménagée dans le village Assrossa, Arrondissement de Damè-Wogon, Commune de Bonou (Prise de vue COCKER, 2019)

L'ouvrage est réalisé dans la localité de Gbéfadji sur un financement commun de la Banque Islamique de Développement (BID) et l'Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) selon le service technique de la mairie de Bonou. En attendant son aménagement, une infirme partie est prélevée pour les usages domestiques et le reste coule dans la nature (photo 4). C'est le cas de plusieurs sources artésiennes qui coulent dans la nature et attendent un éventuel aménagement. Cette situation interpelle sur la

146

gestion rationnelle, respectueuse de l'environnement et des ressources en eau. La gestion d'aujourd'hui devrait tenir compte des besoins des générations futures.

On note une concentration de ces ouvrages dans la commune d'Adjohoun, parfois Bonou et quelques fois à Dangbo comme l'indique la figure 38.

Figure 38: Répartition des sources d'eau non aménagées par commune

En somme, il y a 38 sources d'eau non aménagées selon la BDI de la DGEau consultée en 2018. Pendant que ces sources coulent dans la nature tous les jours dans cette partie du pays, ailleurs dans le même pays les gens ne trouvent pas de l'eau à boire. Il y a un problème d'équilibre dans la répartition des ressources en eau. Il reste beaucoup à faire pour rétablir l'équité qui est aussi un principe de la GIRE. Pour éviter le gaspillage de cette ressource, des retenues d'eau et des abreuvoirs pourraient être aménagés pour le bétail. Ainsi, en saison sèche, les éleveurs seront un peu soulagés surtout que le milieu est une zone de transhumance. Il y a aussi la possibilité d'utiliser une partie de l'eau pour les activités de transformation de produits agricoles. De commun accord avec les usagers qui exploitent cette ressource pour leurs activités génératrices de revenus, l'Etat pourrait accompagner le processus mettant en place une taxe de solidarité. Cela servira à contribuer

aux projets de recherche de ressource en eau et d'approvisionnement des populations des régions qui sont dans un contexte hydrogéologique difficile. C'est aussi un principe de la GIRE. Lorsqu'on a accès à la ressource en eau, il faut penser à ceux qui ne l'on pas.

· Sources Aménagées0T11T (SA)

Une source aménagée est une arrivée naturelle d'eau équipée pour différents usages, dont l'approvisionnement en eau potable. Dans la plupart des cas, le surplus est déversé dans la nature. Pour une gestion rationnelle des ressources en eau, il est souhaitable que ce surplus soit canalisé pour d'autres usages comme l'irrigation des cultures. La photo 5 montre une source aménagée dans la commune de Bonou.

Photo 5 : Source artésienne aménagée dans le village d'Assrossa,
Arrondissement de Dame-Wognon, Commune de Bonou
(Prise de vue COCKER, 2019)

147

Ces sources aménagées sont dénombrées et sont réparties selon la figure 39.

 
 
 
 
 
 

20

 
 
 

18

 
 
 
 
 
 

16

 
 
 
 
 
 
 

14

 
 

Effectif

12

 
 
 
 
 
 
 
 
 

6

 
 
 

4

 
 
 

2

0

 
 
 

ADJOHOUN AGUEGUES BONOU DANGBO SO-AVA

Communes

148

Figure 39: Répartition des sources aménagées par commune

Le secteur d'étude compte 23 sources aménagées. La lecture de cette figure révèle une inégale répartition de ces ouvrages dans le milieu d'étude. On constate que ces ouvrages sont plus aménagés dans la commune de Bonou que dans les communes d'Adjohoun et de Dangbo. Sô-Ava et des Aguégués en sont dépourvues. L'aménagement de ces ouvrages contribuera à la préservation des ressources en eau.

5.2.1.2. Eaux de surface

La basse vallée de l'Ouémé est essentiellement arrosée par le fleuve Ouémé, auquel viennent s'ajouter le confluent Sô, les rivières Tovè, Sissè, les lacs Hlan et Hounhoun.

Le fleuve Ouémé prend sa source au nord du pays dans le département de la Donga et coule jusqu'au sud où il parcourt les communes de Bonou, d'Adjohoun, de Dangbo, de Porto-Novo et alimente le complexe lac Nokoué lagune de Porto-Novo. Cette lagune est située au sud du delta et constitue l'exutoire par lequel les eaux du fleuve Ouémé se jettent dans l'océan Atlantique par le chenal de Lagos. Quant au lac Nokoué, il est relié à la mer par le chenal de Cotonou, et à la lagune de Porto-Novo par un bras d'eau : le

149

canal de Totchè. Son hydrodynamique est essentiellement contrôlée par le régime saisonnier des apports continentaux de la Sô et de l'Ouémé.

5.2.2. Usages des ressources en eau

L'eau dans le secteur d'étude est utilisée à des fins diverses. Les principaux usages sont les usages domestiques, l'agriculture, l'élevage, la pêche et la navigation fluviale. Il y a également l'extraction du sable fluvio-lagunaire.

5.2.2.1. Usages domestiques

Les usages domestiques de l'eau sont très variés. Outre la boisson, elle est utilisée quotidiennement pour l'hygiène et les tâches ménagères de nettoyage, rinçage, ou lavage. Pour la plupart, ces usages exigent une eau de qualité. Dans le milieu d'étude et selon les résultats d'enquête, les eaux souterraines constituent la première source d'approvisionnement en eau de la population pour les usages domestiques.

Cependant, l'accès à cette ressource n'est pas aisé pour tous. L'analyse de la desserte en eau confirme l'inégale répartition des ouvrages d'approvisionnement en eau et révèle le faible niveau d'accès à l'eau potable des populations des Aguégués (13,6 %). La figure 40 illustre les taux de desserte par commune et les compare au taux de desserte global du secteur d'étude et au taux de desserte national.

150

Figure 40: Taux de desserte par commune

Les perceptions de la population sur l'accès à l'eau sont plus ou moins partagées. Ainsi près de 40 % des ménages enquêtés éprouve une difficulté certaine en ce qui concerne l'approvisionnement en eau potable. Cela se confirme par le taux de desserte moyen qui est de 37 % (BDI, 2018). Ce n'est pas étonnant si l'on considère l'insuffisance des points d'eau, la distance parcourue, le coût de l'eau et l'état d'impraticabilité des voies notamment en saison de pluie. En effet, si la distance est longue, la corvée d'eau devient plus fastidieuse et impacte ainsi les quantités prélevées. La distance au point d'eau est donc un paramètre important puisqu'elle détermine la quantité d'eau disponible à l'usage domestique et hygiénique. Dans ce contexte, les eaux de surface constituent une source alternative d'approvisionnement en eau de consommation et d'usage pour les activités domestiques.

5.2.2.2. Usages agricoles

D'après Lacoste, (2003), le prélèvement agricole comprend les prélèvements pour l'irrigation et l'élevage du bétail.

151

5.3.2.2.1. Agriculture

Dans la basse vallée de l'Ouémé, les activités agricoles se pratiquent en fonction des saisons dans la plaine inondable et sur le plateau. Cette agriculture à l'instar du pays est essentiellement de type pluvial (Vodounou et Doubogan, 2016).

· Principales spéculations produites

Selon les enquêtés, les principales cultures produites dans le milieu d'étude sont le maïs (88 %), le riz (75 %), les produits maraîchers (68 %), l'arachide (58 %), le haricot (57 %), le manioc (53 %) et la patate douce (53 %). La figure 41 illustre les différentes spéculations produites par les enquêtés.

Figure 41 : Spéculations produites dans le milieu d'étude

Source : Données de terrain, 2018

La figure 40 révèle que le maïs et le riz représentent les principales spéculations produites dans la basse vallée de l'Ouémé. Les estimations dans le milieu par le Ministère de l'Agriculture de l'Élevage et de la Pêche (MAEP) se chiffrent à 27 023 hectares de superficies couvertes par la culture de maïs et 1 089 hectares du riz pour la campagne 2015-2016. Les figures 42

152

et 43 traduisent l'évolution des superficies emblavées et de la production des cultures du maïs et du riz.

Superficie (ha)

40000

60000

50000

30000

20000

10000

0

Superficie (ha) Production (T)

Campagne

40000

90000

80000

0

70000

60000

50000

30000

20000

10000

Production (T)

Figure 42 : Évolution des superficies emblavées et de la production du maïs
de 1995 à 2016

Source: MAEP, 2020

L'analyse de la figure 42 révèle que les superficies emblavées et la production du maïs ont connu une évolution en dents de scie de 1995 à 2016. L'examen de leurs courbes respectives sur cette période montre des périodes de hausse et de baisse de la productivité et des superficies emblavées. Ainsi, la campagne agricole de 2003-2004 est celle qui enregistre la plus faible productivité (12 300 tonnes).

Par ailleurs, la variation de cette productivité est significativement liée aux superficies emblavées pour la culture de maïs. L'exploration d'une association ente la superficie emblavée et la production à partir du test de corrélation de Person révèle en effet une forte corrélation positive (r=0,9). En d'autres thèmes, l'augmentation de la productivité est fortement liée à l'augmentation de la superficie. Toutefois, les variations de la superficie emblavée peuvent être liées à la polyculture qui est un système agricole qui

153

consiste à cultiver sur une parcelle ou un ensemble de parcelles agricoles plusieurs spéculations à la fois.

En ce qui concerne la culture du riz, les superficies et productions ont connu une évolution presque identique de 2000 à 2016 (Figure 43).

Superficie (ha) Production (T)

1200

6000

1000

200

0

0

Superficie (ha)

1000

400

800

600

4000

5000

3000

2000

Production (T)

Campagne

Figure 43 : Évolution des superficies emblavées et de la production du riz de

2000 à 2016

Source: MAEP, 2020

Au cours de cette période, pendant que la superficie emblavée augmente, la production a également augmenté. Cette situation peut-être expliquée par la fertilité des terres due à la succession des crues.

· Contraintes climatiques liées à l'agriculture

Les incidences des changements climatiques se font d'ores et déjà sentir. Depuis 1970, il est noté une modification du régime des précipitations : début tardif ou précoce des pluies, rupture au coeur de la saison, hausse de l'intensité pluviométrique. La quasi-totalité (99 %) des paysans enquêtés pensent que l'arrêt ou le retard des pluies pendant la période végétative des différentes spéculations constitue le véritable problème climatique (Figure 44).

154

Figure 44 : Perceptions des paysans des contraintes climatiques liés à l'agriculture.

Source : Données de terrain, 2018

Le problème se manifeste par l'incertitude prévisionnelle que vivent les paysans en ce qui concerne la pluviométrie. En effet, comme le montre la figure 43, les paysans estiment que les désastres causés par le climat ne sont pas liés fondamentalement à la hauteur des pluies, mais plutôt à leur rareté ou à leur interruption durant la période des cultures. Le régime des précipitations ainsi bouleversé, les cultures atteignent les limites de leur tolérance thermique. Dans ce contexte, les eaux du fleuve Ouémé sont régulièrement drainées vers les champs en période de saison sèche ce qui permet de doubler les récoltes. Ainsi, l'adaptation a été systématique avec la construction des canaux d'irrigation. Toutefois, cette irrigation demeure embryonnaire et se limite aux périmètres maraîchers. Par ailleurs, selon les enquêtés, pour la préparation du sol, l'entretien des plants et la conservation des grains, les exploitants agricoles utilisent les pesticides.

· 155

Usage des pesticides

Les pesticides utilisés dans les champs se retrouvent parfois sous l'effet du ruissellement dans les cours d'eau. Cela conduit au déséquilibre de la vie dans ce milieu avec des conséquences sur les ressources en eau et l'environnement. Cette analyse est confirmée par plusieurs travaux dont celui de Barrault (2009) qui a montré les impacts sanitaires et environnementaux de l'usage agricoles des pesticides. Dans le milieu d'étude, 36 formulations commerciales ont été enregistrées et ont permis de recenser 3 types de pesticides. Il s'agit des insecticides, les herbicides et les fongicides. Ainsi pour lutter contre les ravageurs et les maladies des cultures, les producteurs utilisent des pesticides principalement les insecticides (20 formulations), suivis par les fongicides (13 formulations) et enfin les herbicides (3 formulations). Le tableau XVII présente les préparations commerciales et les types de pesticides recensés.

Tableau XVII: Préparations commerciales et types de pesticides recensés

Préparations Types de pesticides

commerciales

 

Callicuvre Fongicide

Cap Fongicide

Capt 88ec Insecticide

Cotalm Insecticide

Cypercal Insecticide

Cyper. d Insecticide

Cypermethrine Insecticide

Dimex 400 Insecticide

Dithane. m Fongicide

D6 Insecticide

Emir 88ec Insecticide

Feuille papayer Fongicide

Feuille neem Fongicide

Foko Fongicide

Funguran Fongicide

Glyphader480sl Herbicide

Préparations Types de pesticides

commerciales

 

156

Hercules 50sc Herbicide

K othrine Herbicide

Kocide Fongicide

Lambdas Insecticide

Lazer Insecticide

Mancozeb Fongicide

Malate Insecticide

Malathion Insecticide

Manebe Fongicide

Pacha Insecticide

Quiniquini Insecticide

Rambo Insecticide

Serphox Insecticide

Sidim Insecticide

Sulfa 80wp Fongicide

Supermaster Insecticide

Thionex 350ec Insecticide

Topsine Fongicide

Victory 72wp Fongicide

Wreko 2,5 ec Insecticide

Source : Données de terrain, 2018

5.3.2.2.2. Élevage

L'élevage est pratiqué généralement sur les berges, les plateaux, de façon extensive et incontrôlée. De ce fait, pendant la crue, les propriétaires d'animaux sont confrontés à des problèmes d'affourragement et d'enclos. La solution endogène adoptée est de parquer les animaux sur les voies et quelques fois dans les enclos surélevés. L'élevage des bovins est peu développé dans la basse vallée de l'Ouémé. Toutefois, le milieu dispose d'importante potentialité hydrique et fourragère qui attire les transhumants. Mais, la transhumance est perçue comme un système de production dégradant l'environnement, du fait qu'elle occasionne des déplacements massifs de cheptel à la recherche de pâturages et de points d'eau. La pression animale avec la transhumance des bêtes (source de conflits entre éleveurs et

157

cultivateurs) participe également à la destruction du couvert végétal exposant les sols aux effets de l'érosion.

La photo 6 montre un troupeau en transhumance rencontré à Hozin dans la commune de Dangbo lors des travaux de terrain.

Photo 6 : Transhumance à Hozin dans la commune de Dangbo (Prise de vue COCKER, 2019)

5.2.2.3. Pêche

La basse vallée de l'Ouémé dispose d'importante ressource hydrique favorisant la pratique de la pêche. C'est la principale activité de la population après l'agriculture. Elle représente une source de revenus non négligeable tant sur le plan financier que sur le plan alimentaire. Elle est de type continental et est pratiquée sur les rivières, la lagune, le fleuve durant toute l'année avec des techniques diverses notamment les filets, les nasses et les acadjas.

158

Cependant, l'apport des branchages dans la réalisation des acadjas et la prolifération des algues comblent les cours d'eau et plan d'eau au fil des années. De même, le développement excessif de ces algues réduire considérablement la possibilité de photosynthèse et donc de production d'oxygène. Les eaux sont alors moins chargées en oxygène. D'après la déclaration des enquêtés: « l'encombrement des cours d'eau par les plantes aquatiques envahissantes réduit les zones de pêche et entraîne une diminution de la production de poissons ». Ce point de vue des pêcheurs est renforcé par la figure 45 qui matérialise l'évolution à la baisse des prises de pêche dans le milieu d'étude.

Figure 45 : Évolution annuelle de la production halieutique de 1987 à 2 000 Source : Direction de la Production Halieutique (DPH), Cotonou, Bénin L'analyse de cette figure révèle une diminution du rendement halieutique depuis 1995. En effet, de 1995 à 1997 cette production excédait les 20 000 tonnes par an. Les années 1998, 1999 et 2 000 quant à elles, ont enregistré une baisse de la production qui est passée sous la barre des 20 000 tonnes par an. Cette diminution de la production halieutique est accentuée selon eux par les modifications climatiques. Les pêcheurs ont signalé les impacts négatifs

159

de ces modifications sur la pêche. La figure 46 montre les perceptions des pêcheurs sur les changements climatiques liés à la pluviométrie.

Figure 46 : Perceptions des pêcheurs sur les changements climatiques liés à la pluviométrie.

L'analyse de la figure 45 montre pour la pluviométrie, cinq facteurs cités par les enquêtés : le retard dans le démarrage des pluies (11 %), l'augmentation de l'intensité pluviométrique (72 %), l'arrêt précoce des pluies (14 %) et la diminution du nombre de jours de pluie (3 %).

La figure 47 donne les perceptions des pêcheurs sur les changements climatiques liés à la température.

160

Figure 47 : Perceptions des pêcheurs des changements climatiques liés à la température.

L'observation de la figure 46 montre que les pêcheurs du secteur d'étude perçoivent les modifications de la température à travers son augmentation (77 %) ainsi que l'insolation (17 %) et enfin la réduction de la fraicheur nocturne (6 %).

5.2.2.4. Navigation

La navigation concerne le transport sur les cours et plan d'eau, établissant une relation économique et socioculturelle durable entre les différentes communautés. Il est très développé sur le fleuve Ouémé avec des barques à moteur, des barques à voile et des barques à pagaie. Ce potentiel de navigabilité augmente pendant la période de crue où sillonne une importante armada de pirogues de toutes dimensions, dans un espace qui devient plus vaste et encore peu développé en moyens de communication. La photo 7 montre le transport des biens et des personnes dans la commune des Aguégués

161

Photo 7 Mobilité à Avagbodji dans la commune des Aguégués
(Prise de vue COCKER, 2019)

Dans le milieu d'étude, les plantes aquatiques constituent un obstacle dans la navigation des embarcations dans la mesure où elles modifient la morphologie des cours d'eau et de ses environs et apportent un frein au trafic sur l'espace fluvial.

De même, sous les conditions climatiques actuelles, les transports fluviaux peinent à se développer. En effet, les acteurs interrogés sont unanimes sur le fait que les conditions climatiques actuelles constituent une menace pour les transporteurs. Selon les informations obtenues lors des entretiens, les vents du mois d'août constituent un véritable danger aux embarcations. Ces perceptions se confirment par les travaux de Sossou-Agbo (2013) qui montre que les vents en période de mousson tropicale (juin à septembre) sont les plus redoutés par les utilisateur de la voie d'eau dans le complexe lagunaire.

5.2.2.5. Exploitation du sable fluvio-lagunaire

L'exploitation du sable fluvio-lagunaire est devenue également une filière dans le milieu. Cette activité est menée sur plusieurs sites dans les communes de Bonou, d'Adjohoun, de Dangbo, des Aguégués et de Sô-Ava. La figure 48

162

présente le positionnement géographique des sites d'exploitation de sable fluvio-lagunaire.

Figure 48: Répartition spatiale des sites d'exploitation artisanale du sable
fluvio-lagunaire

163

On dénombre en tout 42 sites d'exploitation de sable fluvio-lagunaire dans le milieu d'étude. La commune d'Adjohoun possède le plus grand nombre de sites (18). Ensuite ce sont les communes de Bonou et des Aguégués qui possèdent respectivement 8 et 7 sites d'exploitation. Enfin la commune de Sô-Ava en possède 5 et celle de Dangbo en compte 4. Ces sites d'exploitation sont saisonniers dans les communes lacustres (Sô-Ava et Aguégués).

Au cours des investigations de terrain, les exploitants artisanaux rencontrés sur les divers sites de commercialisation du sable ont expliqué comment s'organise le travail. Le prélèvement se fait sous l'eau à des profondeurs allant parfois jusqu'à 7 mètres. Plusieurs outils sont mis à contribution. Au large de la lagune, des tiges sont enfoncées de part et d'autre pour équilibrer la pirogue et une échelle centrée sur le côté sert à descendre dans l'eau et remonter le sable prélevé dans un sceau perforé. Un dispositif appelé « agnan » est utilisé pour racler la boue en surface avant le prélèvement. Une perle sert à remuer le sable pendant que le courant d'eau emporte les débris. La pirogue ou la barque motorisée aide à transporter le sable jusqu'à la berge pour constituer les tas à charger après dans les camions pour la vente. Une pirogue de taille moyenne peut transporter 35 sceaux et faire la navette 4 à 5 fois par jour. Pour cette pirogue, il faut environ 10 voyages pour faire le tas qui peut remplir un camion de 6 m3. Les exploitants ont estimé la quantité journalière de sable prélevé sur ce site à 60 m3, environ 1320 m3 par mois et 15840 m3 par an. Le coût moyen d'un camion de 6m3 est 36 000FCFA. Cela pourrait changer selon le lieu de livraison. Le travail commence le matin vers 8h et s'arrête le soir vers 16h. Cette activité perturbe la quiétude des espèces aquatiques, mais au même moment, elle contribue à la réduction du comblement de la lagune. L'exploitation du sable occupe certains pêcheurs reconvertis et contribue ainsi à la diminution de la pression exercée sur les produits halieutiques. Cependant cette activité n'est pas menée de juillet à

164

novembre à cause de la crue qui d'une part, rend difficile la plongée et d'autre part, occupe les sites de stockage du sable en les rendant inaccessible. Il est souhaitable de mener une étude d'impact environnemental pour anticiper les risques environnementaux. La photo 8 présente l'activité d'extraction du sable fluvio-lagunaire et donne un aperçu des quantités prélevées.

Photo 8 : Exploitation artisanale du sable lagunaire dans la commune des

Aguégués

(Prise de vue COCKER, 2019)

5.2.3. Évaluation de la satisfaction des besoins en eau

L'évaluation de la satisfaction des besoins en eau s'est faite pour les usages domestiques sur la base des appréciations des différents acteurs.

5.2.3.1. Satisfaction en terme de quantité

· Volume d'eau prélevé ou consommé

La quantité moyenne journalière d'eau potable utilisée par personne dans la population enquêtée est de 34 #177; 12 litres/jour/habitant. Cependant, il existe une différence en ce qui concerne la répartition de cette quantité selon les

165

communes. Ainsi, les quantités utilisées pour les usages domestiques dans les communes d'Adjohoun (39 #177; 14 litres/jour/habitant) et Dangbo (36 #177; 12 litres/jour/habitant) sont supérieures à cette moyenne de 34 #177; 12 litres/jour/habitant. Dans le même temps, les quantités d'eau potable utilisée à Bonou (34 #177; 12 litres/jour/habitant), Sô-Ava (32 #177; 12 litres/jour/habitant) et Aguégués (27 #177; 10litres/jour/habitant) sont faibles en rapport à la moyenne régionale obtenue. La figure 49 montre la variation du volume d'eau utilisé par commune.

Figure 49: Variation du volume d'eau utilisée par commune
Source : Travaux de terrain, 2018
Par ailleurs, comparées à la norme de 20 litres/jour/habitant, on peut dire que
l'accessibilité en termes de volume d'eau collectée est satisfaite dans ces cinq

166

communes. Toutefois, l'analyse de la répartition des ménages par quantité d'eau prélevée révèle des inégalités (tableau XVIII).

Tableau XVIII : Répartition des ménages par quantité d'eau utilisée

 
 

Quantité d'eau utilisée

 
 
 

< 20 L

 

= 20L

Communes

Effectif

Fréquence (F)

N

F

 

(N)

(%)

 

(%)

Adjohoun

7

8,1

75

91,9

Aguégués

13

28,6

33

71,4

Bonou

7

15,8

35

84,2

Dangbo

13

12,5

92

87,5

So-ava

15

14

94

86,0

Total

55

14,3

329

85,7

 

Source : Enquête de terrain, 2018

La lecture de ce tableau révèle que la majorité des enquêtés (85,7 %) consomment plus de 20 litres d'eau par jour, norme définie par l'OMS et SNAEPMR. Cependant, les quantités d'eau retenues ici ne concernent que celle prélevée par la ménagère et il n'est pas exclu qu'un membre du ménage prélève de l'eau pour un besoin spécifique. Par ailleurs, 14,3 % de ces enquêtés consomment une quantité d'eau inférieure à la valeur minimum de 20 litres/jour/habitant, nécessaire pour satisfaire les besoins hygiéniques de base. Pour comprendre cet état de choses, les analyses de régressions logistiques ont été faites.

Ces analyses ont permis d'identifier les facteurs climatiques et ceux liés à l'accessibilité à l'eau, susceptibles d'influencer le volume d'eau consommé. Ce qui permettrait de comprendre le sens des effets observés, expliquer quelles sont les variables qui ont un effet majeur et quelles sont celles qui ont

167

un impact plus faible sur la variation du volume d'eau prélevé ou consommé. Cependant, cette étude ne prétend pas expliquer en totalité les variations des volumes d'eau consommés. Elle tente simplement de trouver un lien entre le volume d'eau consommée par certaines variables liées notamment à la disponibilité de la ressource en eau, la distance parcourue, les saisons et les périodes de chaleur.

· Facteurs déterminant la quantité journalière d'eau utilisée par ménage

Analyse univariée : Le tableau XIX présente les résultats du modèle d'analyse univarié des variables déterminant le volume d'eau utilisé. L'analyse de ce tableau révèle que l'ensemble des variables introduites dans le modèle est statistiquement associé (p-value < 0,05) à la quantité d'eau utilisée.

Tableau XIX: Modèle d'analyse univarié des déterminants du volume d'eau

utilisé

Quantité d'eau utilisée

Variable

< 20 L

= 20 L

RC brut
(intervalle de
confiance)

Disponibilité

Oui Non

8(14,3 %)

47(85,7 %)

266(80,7 %)

63(19,3 %)

1.00

0,04(0,008-0,18) ***

Distance

 
 
 

Moins de 300 m

8(14,3 %)

111(68,9 %)

1.00

Plus de 300 m

47(87,5 %)

50(31,1 %)

0,08(0,02-0,35) **

Saison

 
 
 

Sèche

16(28,6 %)

235(71,4 %)

1.00

Pluvieuse

39(71,4 %)

94(28,6 %)

0,16(0,0-0,53) **

Période de chaleur

 
 
 

Oui

12(85,7 %)

89(55,3 %)

1.00

Non

2(14,3 %)

72(44,7 %)

0,2(0,04-0,95) *

 

Source : Enquête de terrain, 2018 *p< 0,05 ; **p< 0,01 ; ***p< 0,001

168

Disponibilité de point d'eau potable : les résultats d'analyse révèlent que la non-disponibilité de point d'eau potable dans le milieu est un facteur qui prédit la consommation d'une quantité d'eau potable inférieure à 20 litres, le rapport de cote étant de 0,04 et son intervalle de confiance à 95 % de [0,0080,18].

Distance parcourue : le Programme d'Alimentation Eau Potable et Assainissement en Milieu Rural (PAEPA) au Bénin définit pour un accès adéquat, une distance maximale de 300 m entre le point d'eau et son lieu d'utilisation (FAD, 2012). Dans ce sens, la majorité des enquêtés des communes de Dangbo, Bonou, Adjohoun, Aguégués et Sô-Ava a un accès adéquat à l'eau potable. La figure 50 présente la variation des distances parcourues selon les communes.

Figure 50 Variation des distances parcourues selon les communes

Par ailleurs, le tableau XIX révèle que 87,5 % des enquêtés utilisant moins de 20 litres d'eau par jour, parcourt une distance supérieure ou égale à 300 m. L'analyse de la relation entre la distance parcourue et la quantité d'eau potable prélevée fait apparaître qu'une distance supérieure à 300 m détermine la collecte d'une quantité d'eau inférieure à 20 litres, le rapport de cote étant de 0,08 et son intervalle à 95 % de [0,002 - 0,35].

169

Variation saisonnière : les quantités d'eau consommées varient également en fonction des saisons de l'année. La figure 51 illustre la variation du volume d'eau utilisée selon les saisons.

Figure 51: Variation du volume d'eau utilisée selon les saisons

En effet, l'analyse de la figure 51 révèle qu'en saison pluvieuse, la quantité d'eau potable utilisée est statistiquement inférieure à celle consommée au cours de la saison sèche (p < 0,01). Ce résultat est confirmé par la régression logistique simple qui indique que la saison pluvieuse est un déterminant de l'utilisation d'une quantité d'eau potable inférieure à 20 litres, le rapport de cote étant de 0,16 et son intervalle de confiance à 95 % de [0,01-0,53]. Cependant, la forte consommation de l'eau enregistrée dans le milieu d'étude durant la saison sèche prouve que la ressource en eau est disponible même en saison défavorable.

Période de chaleur : En analyse univariée, la période de chaleur a un impact sur la quantité d'eau potable utilisée. Les résultats ont, en effet, montré que l'absence de période de chaleur prédit au seuil de 5 %, la consommation d'une quantité d'eau potable inférieure à 20 litres.

170

Analyse multivariée : Le tableau XX présente les résultats de l'analyse multivariée et permet de dégager les principales variables déterminant le volume d'eau utilisé.

Tableau XX: Modèle d'analyse multivarié des déterminants du volume d'eau

utilisé

 
 
 
 

Quantité d'eau utilisée

 

Variable

< 20 L

= 20 L

CR ajusté (intervalle
de confiance)

Disponibilité

Oui Non

8(14,3 %)

47(85,7 %)

266(80,7 %)

63(19,3 %)

1.00

0,05(0,01-0,29) **

Distance

Moins de 300 m Plus de 300 m

8(14,3 %)

47(87,5 %)

111(68,9 %)

50(31,1 %)

1.00

0,13(0,02-0,7)*

Saison

Sèche Pluvieuse

16(28,6 %)

39(71,4 %)

235(71,4 %)

94(28,6 %)

1.00

0,17(0,04-0,76)*

Période de chaleur

Oui Non

12(85,7 %)

2(14,3 %)

89(55,3 %)

72(44,7 %)

1.00

0,17(0,08-1,09)

 

Source : Enquête de terrain, 2018 *p < 0,05, **p < 0,01

Les résultats obtenus pour ce modèle final ont montré une association significative entre la présence effective d'infrastructure d'approvisionnement en eau, la distance, la saison et la quantité d'eau utilisée. (p < 0,05). De cette analyse, la non-disponibilité d'ouvrage d'approvisionnement en eau potable est le principal facteur déterminant la consommation d'une quantité d'eau potable inférieure à 20 litres.

· Degré de satisfaction en termes de quantité

Le taux de satisfaction en termes de quantité est de 70 % et s'explique par les quantités élevées d'eau consommée et largement supérieures à la norme préconisée par l'OMS (20 litres/jour/habitant). Les besoins non satisfaits concernent 30 % de la population d'étude. Ils sont essentiellement dus à

171

l'absence d'ouvrage d'approvisionnement et à la distance qui sépare le point d'eau de l'habitation.

5.2.3.2. Satisfaction en terme de qualité

L'eau destinée aux usages domestiques doit être exempte de tout élément nuisible à la santé. À cet effet, elle doit respecter les normes de potabilité physiques, chimiques et bactériologiques. Dans le secteur d'étude, l'usage de l'eau le mieux suivi est l'alimentation en eau potable d'un point de vue qualitatif. La stratégie nationale d'approvisionnement en eau potable (20052015) prévoit en effet des dispositions concrètes pour un contrôle de la qualité de l'eau distribuée aux populations, la mobilisation et la protection des ressources en eau (MMEE, 2007). La nouvelle stratégie (2016-2030) rappelle les mêmes dispositions. Afin de respecter les normes établies par l'État pour la qualité de l'eau, il est imposé aux exploitants des différents réseaux d'approvisionnement de réaliser des tests de potabilité.

Ainsi, dans le secteur d'étude, la qualité de l'eau des ouvrages d'approvisionnement en eau potable est toujours contrôlée avant la mise en service desdits ouvrages. L'annexe 6 présente des exemples de résultats d'analyse physico-chimique et bactériologique de forages exécutés dans le milieu d'étude. Dans le cas d'une contamination de cette eau, le laboratoire central d'analyse de l'eau de la Direction Générale de l'Eau recommande les méthodes usuelles de désinfection avant l'équipement de l'ouvrage pour s'assurer que l'eau à servir à la population est conforme aux normes universelles de potabilité. Dans les cas où les résultats d'analyse ne sont pas conformes aux normes, le forage est déclaré impropre à la consommation et fermé ou transformé en piézomètre en cas de besoin.

Le calcul rapporté au nombre d'abonnés donne à l'échelle de la vallée, un taux de satisfaction de 90 %. La bonne qualité de cette eau est perçue par les

172

usagers sous plusieurs angles, à savoir sa limpidité, son goût agréable, et l'absence de dépôt.

5.3. Discussion

Les méthodes utilisées pour caractériser les usages de l'eau ont conduit à l'analyse des différentes catégories d'usage et leur degré de satisfaction en liaison avec les difficultés et contraintes y afférentes. Les modèles de régressions logistiques univariées et multivariées ont servis à identifier et analyser les facteurs déterminants la quantité d'eau potable utilisée par les ménages dans les secteurs d'étude. Ces quantités ont été comparées aux normes nationales et internationales pour faire les déductions conformément aux objectifs de la recherche. Mais l'étude a montré ses limites parce qu'elle n'a pas pu faire le même exercice pour les autres usages. Si les quantités prélevées pour l'agriculture, l'élevage et autres étaient également connues, cela permettrai de faire une projection dans le futur à partir d'une estimation de population pour voir de façon chiffrée jusqu'à quel horizon la ressource est toujours disponible. A l'échelle du secteur d'étude, plusieurs usages sont faits de la ressource en eau dont l'agriculture, l'extraction du sable fluvio-lagunaire, la pêche, la navigation et l'alimentation en eau potable. Les enquêtes ont montré que les eaux souterraines servent prioritairement pour les usages domestiques. Les eaux de surfaces constituent quant à elles, une source d'approvisionnement alternative.

L'agriculture est tributaire des conditions météorologiques et concerne principalement la production de culture vivrière, dont le maïs et le riz. Les produits phytosanitaires jouent un rôle prépondérant dans cette agriculture. Cependant, l'application de ces produits ne répond pas aux normes recommandées, ce qui expose l'environnement à des risques très élevés (Abou et al., 2018) et inquiète sur l'état actuel des ressources en eau du secteur d'étude. Cette réflexion tire sa pertinence du fait que les pesticides

173

qui atteignent le sol rejoignent ensuite sous l'effet des pluies, les eaux de surface par ruissellement superficiel ou les eaux souterraines par infiltration (Ramade, 1995). D'autres pesticides, les plus rémanents tels que l'endosulfan reste déposer sur les sédiments ou encore accumulés dans les chaînes trophiques Ernoult (2009) cité par Adechian et al. (2015). Les organismes aquatiques sont par conséquent en permanence exposés aux résidus de pesticides dont certains peuvent persister plusieurs années dans le milieu (Barrault, 2009). Les caractéristiques organoleptiques enregistrées pour ces eaux de surface et la présence de matière en suspension présagent déjà d'une qualité défectueuse. L'aspect de ces eaux constitue dès lors des preuves de pollution. Ces observations sont corroborées par les résultats de Adjagodo et al. (2017) qui mettent en évidence l'état de pollution physique et bactériologique de l'eau du fleuve dans la basse vallée de l'Ouémé.

Ces engrais chimiques des champs de cultures drainés par les eaux de ruissellement, ajouté à la faible salinité des eaux au cours de la saison des pluies, permettent la croissance rapide des espèces comme la jacinthe d'eau (Eichhornia crassipes), la salade d'eau (Pistia stratiotes) et la fougère d'eau (Salvinia auriculata). Ces plantes s'accrochent aux quilles des barques et sont la cause d'accidents et constituent ainsi un obstacle dans la navigation des embarcations.

L'exploitation du sable fluvio-lagunaire constitue également l'une des activités menées par les populations du secteur d'étude et qui a pris ces dernières années une ampleur importante. Entre temps, cette activité se pratiquait sans aucun intérêt public, puisque la vente du sable marin avait une prédominance dans les travaux de construction dans le sud du pays.

Cependant, Rossi (1991), a établi que le prélèvement de sable marin sur les côtes a provoqué une transgression marine de 40 mètres par an.

174

La transgression marine engendrée par ce prélèvement a ainsi conduit à la fermeture des différentes carrières, conformément au décret interministériel n° 2008-615 du 22 octobre 2008. Cela donna aux populations du milieu aquatique, une nouvelle opportunité face aux besoins des villes en matériaux de construction. Des regroupements se sont ainsi créés dans plusieurs villages où chacun contribue au travail comme c'est le cas dans le secteur d'étude. La fermeture des carrières de sable marin a donc amplifié l'exploitation du sable fluvio-lagunaire. Selon, Cocker et al. (2018), cette activité a reçu l'onction des collectivités locales qui se contentent de percevoir des taxes de prélèvement, sans une véritable organisation de la filière tenant compte des impacts environnementaux.

L'autre fait majeur de cette ruée est lié à la diminution drastique des ressources issues de la pêche lagunaire (Dakpo et al., 2013) et le désastre écologique engendré. L'extraction du sable dans les fonds lagunaires crée une rupture du couloir écologique : habitat, zone de reproduction, nourriture, morphologie et dynamique du lac, de la lagune ou de la rivière voire celle du fleuve (Sossou-Agbo, 2013). Aussi, lors de l'extraction la végétation subaquatique se trouve-t-elle déraciner par les plongeurs ce qui occasionne la perturbation de l'écosystème.

En ce qui concerne l'alimentation en eau potable, les résultats révèlent une consommation de 34 #177; 12 litres/jour/habitant. Ces valeurs sont comparables à ceux de Azonhe (2015) et Dos Santos (2006) qui ont obtenu également des quantités d'eau supérieures à la norme de 20 litres/jour/habitant. Néanmoins, le taux de desserte est bas dans la commune des Aguégués (13,6 %). Ce résultat concorde avec celui de (Cocker, 2010) qui qualifiait déjà le taux de desserte de la commune des Aguégués de faible (12,3 %).

Selon l'OMS citée par Dos Santos, (2006), le volume d'eau dont dispose une personne par jour détermine les besoins qu'elle peut couvrir en termes de

175

consommation et d'hygiène. Ainsi, une personne qui consomme moins de 5 litres/jour couvre difficilement ses besoins (consommation, pratiques d'hygiène) et par ricochet est exposée à un risque sanitaire très élevé. Par contre, une personne qui dispose d'une quantité minimum de 20 litres/jour peut couvrir ses besoins minimums de base. Cependant, certains auteurs à l'instar de Gleick (1993) soutiennent que ces quantités sont insuffisantes pour satisfaire les besoins vitaux quotidiens en eau. Selon l'auteur, il faut une quantité de 50 litres par jour et par personne repartis ainsi qui suit : 5 litres pour la boisson, 20 litres pour les usages sanitaires ; 15 litres pour les usages de toilette et 10 litres pour la préparation des repas. Or dans le secteur d'étude, bien que la moyenne d'eau potable utilisée soit supérieure à la norme de 20 litres/jour/habitant, ce chiffre cache toutefois des inégalités entre habitants comme l'a soulevé Azonhe (2009).

En effet, 85,7 % de la population enquêtée utilise une quantité d'eau potable supérieure ou égale à 20 litres contre 14,3 % qui en utilise moins. Les analyses effectuées pour justifier cet état de fait ont montré que la non-disponibilité d'ouvrage d'approvisionnement en eau potable est l'un des principaux facteurs déterminants la consommation d'une quantité d'eau potable inférieure à 20 litres. Ces analyses mettent également en exergue, le rôle primordial de la distance dans l'accès à un volume d'eau potable suffisant. Ce qui rejoint les conclusions de Dos Santos (2006) pour qui la distance au point d'eau est une donnée de premier ordre puisqu'elle détermine en partie les quantités disponibles aux usages domestiques et aux usages hygiéniques notamment. Dans cette étude, les distances de plus de 300 m se présentent en effet comme un facteur limitant la collecte d'une quantité d'eau supérieure ou égale à 20 litres (RC=0,08, p < 0,01). Ce résultat est confirmé par celui de (Poncin, 2007) qui indique bien que les ménages qui se situent à une distance telle qu'il faille plus de 30 minutes

176

pour accomplir la corvée d'eau en consomment le strict minimum par personne et par jour, soit moins de 5 litres. Une enquête réalisée par Cairncross et Cliff au Mozambique dans un village situé à 4 km d'une source d'eau indique que les quantités transportées par jour et par personne oscillaient entre 1,3 et 6,8 litres, soit une moyenne de 4,1 litres (Poncin, 2007). Par ailleurs, la saison pluvieuse prédit également le prélèvement d'une faible quantité d'eau potable. Ce résultat se justifie par le fait qu'en saison des pluies, les ménages recueillent l'eau de pluie pouvant être destinée à l'ensemble des usages domestiques y compris pour la boisson après filtrage dans certains ménages (Dos Santos, 2006).

Toutefois, les activités domestiques en absence de système d'assainissement adéquat présentent des risques de pollution sur les ressources eau. Le transfert de la pollution vers le milieu aquatique ou souterrain dépend dans ce cas de nombreux paramètres liés aux caractéristiques topographiques, pédologiques et à la pluviométrie. Ce constat s'applique également aux autres activités telles que la pêche et la navigation fluvio-lagunaire susceptibles d'engendrer des risques de contamination par encombrement des fonds et surface des masses d'eau par les techniques de pêche prohibés et enfin les impacts sur le milieu dû à la fréquentation. Ces résultats corroborent ceux de Sossou-Agbo (2013) dans le complexe fluvio-lagunaire de la basse vallée de l'Ouémé où 30 % des pêcheurs lient la baisse du rendement halieutique à la température de l'eau qui augmente chaque année et 60 % qui parlent de l'excès d'acadja dans les eaux. Les résultats d'analyses physico-chimiques et bactériologiques réalisées par Adjagodo et al. (2017), révèlent que la concentration en oxygène dissous dans cette zone est inférieure à 3 mg/L d'OR2R. Selon Beaux (1998), cette teneur en oxygène dissous observée témoigne d'une pollution de l'eau du fleuve. Une augmentation de la

177

population et une concentration des usages de l'eau entraîneront des pressions plus accrues sur les ressources.

Conclusion

Dans ce chapitre, les différents usages, leur niveau de satisfaction, ainsi que les pressions exercées sur l'eau, ont pu être identifiés ce qui permet une validation de l'hypothèse 3 selon laquelle les usages des ressources en eau dans le secteur d'étude n'intègrent pas suffisamment les principes de la GIRE. Ces usages sont classés en fonction du secteur d'activité. Ainsi, chaque usage implique une ou plusieurs actions sur la ressource sans tenir compte du principe de gestion intégrée et participative : des actions de prélèvements, des actions d'extraction, des actions d'artificialisation visant à l'aménagement des berges. L'analyse de ces usages et des ressources disponibles met en exergue des cas d'adéquation entre ressources et besoins surtout en ce qui concerne l'approvisionnement en eau potable. Il en ressort que la quantité d'eau potable utilisée par ménage varie en fonction de la situation géographique. Les ménages des communes de Dangbo et d'Adjohoun consomment une quantité supérieure à la moyenne de 34 #177; 12 litres/jour/habitant. Cependant, cette quantité prélevée dépend de la disponibilité de la source d'eau potable, de la distance ainsi que de la saison. Les résultats d'analyse multivariée ont ainsi révélé un risque de consommation d'une quantité d'eau potable inférieure à 20 litres/jour/habitant lorsque les usagers sont en saison pluvieuse ou sont confrontés à la non-disponibilité d'ouvrage d'approvisionnement en eau potable et à des distances supérieures à 300 m. Face à ces résultats et dans le but de l'atteinte des ODD, il faudra donc réaliser des compléments d'ouvrages pour assurer la disponibilité de la ressource en eau potable. Ensuite, positionner ces ouvrages à des distances raisonnables des ménages (moins de 300 m) et mieux, aider les ménages à disposer de l'eau à domicile

178

(distance zéro). Enfin, assurer la fonctionnalité des ouvrages surtout en période de forte demande (saison sèche). Cette étude met également en évidence les liens forts entre les usages. L'envahissement de ces masses d'eau par les plantes aquatiques constitue également une source de diminution de la production halieutique, de réduction des zones de pêche et des zones navigables. D'autres actions ont également un impact indirect via la modification des pratiques culturales, le drainage agricole, la pollution due aux activités domestiques. Ces situations peuvent donc contraindre certains usages. Il se pose dès lors la question de la conciliation entre les usages domestiques, les usages agricoles, la pêche et la navigation fluvio-lagunaire dans un contexte de modifications des paramètres climatiques.

179

Chapitre 6 : Stratégie de mise en oeuvre efficace de la GIRE dans le contexte des changements

climatiques

Résumé :

L'objectif du présent chapitre est d'évaluer le niveau d'application de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau. Pour y arriver, des entretiens avec les familles d'acteurs ont permis sur la base du questionnaire portant sur l'indicateur 6.5.1 des Objectifs de Développement Durable de représenter le degré de mise en oeuvre de la GIRE dans la basse vallée de l'Ouémé. Les résultats issus de cette analyse révèlent, un score de mise en oeuvre de la GIRE de 31 sur une échelle de 0 à 100. Les faiblesses relevées sont essentiellement liées au manque de financement pour couvrir l'ensemble des aspects de la mise en valeur et de la gestion des ressources en eau ainsi que le non-respect des textes juridiques. Cette gestion efficiente est également limitée par l'insuffisance d'instruments ou outils permettant de prendre des décisions rationnelles et éclairées entre différentes options et mesures d'action. La faiblesse de l'efficacité institutionnelle, de la coordination intersectorielle et de l'implication de diverses autres parties prenantes, sont également autant de maux qui minent la gestion durable de la ressource en eau dans la basse vallée de l'Ouémé.

Mots clés : GIRE, application, faible, vallée de l'Ouémé, Bénin

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Abstract :

The objective of this chapter is to assess the level of application of Integrated Water Resources Management. To achieve this, interviews with the families of actors allowed, on the basis of the questionnaire on indicator 6.5.1 of the Sustainable Development Goals, to represent the degree of implementation of the IWRM in the lower Oueme valley. The results from this analysis reveal a IWRM implementation score of 31 on a scale of 0 to 100. The weaknesses identified are mainly related to the lack of funding to cover all aspects of water resource development and management as well as non-compliance with legal texts. This efficient management is also limited by the lack of instruments or tools to make rational and informed decisions between different options and action measures. The weakness of institutional efficiency, cross-sector coordination and the involvement of various other stakeholders are also ills that undermine the sustainable management of the water resource in the lower Oueme valley.

Keywords: IWRM, application, weak, Oueme valley, Benin

181

Introduction

Au Bénin, le secteur de l'eau fait face à plusieurs faiblesses et contraintes dont les effets combinés de la variabilité climatique et de l'accroissement démographique conduisent à l'amenuisement de la quantité d'eau disponible par habitant (MEE, 2008). Pour gérer efficacement à cette situation, le Bénin a fait l'option depuis 1998 de mettre en application les principes de la GIRE. En effet, le pays s'est doté de la loi n° 2010-44 du 24 novembre 2010 portant gestion de l'eau en phase avec les principes directeurs de l'approche. Dans le même sens, il a été élaboré un Plan d'Action National de Gestion Intégrée des Ressources en Eau (PANGIRE) qui est actuellement dans sa deuxième phase (2016-2020). Tout ceci est sous le fil conducteur d'un document de Politique Nationale de l'Eau qui oriente la vision de développement et de gestion des ressources en eau du Bénin. Cependant, la mise en oeuvre de cette gestion au niveau local et en particulier dans la basse vallée de l'Ouémé est rapidement confrontée à certains obstacles comme le découpage administratif, le manque de moyens techniques et financiers. Face ce constat, le présent chapitre se propose d'évaluer la mise en oeuvre de la GIRE dans le milieu d'étude.

6.1. Matériels et méthodes

6.1.1. Collecte des données

La technique utilisée pour la collecte des données auprès des familles d'acteurs intervenant dans la gestion de l'eau est l'entretien semi-structuré. Elle a été appuyée par la recherche documentaire.

· Recherche documentaire

0La recherche documentaire a permis de faire l'état des lieux de la gestion actuelle des ressources en eau et d'identifier les acteurs intervenants dans cette gestion. A cet effet, des documents ont été consultés à la Direction

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Générale de l'Eau et dans les ONG CIPCRE, BEES, PNE-Bénin. Cette recherche documentaire a été également appuyée par la bibliographie virtuelle.

· l'entretien semi-structuré

En prélude à l'entretien semi-structuré, la technique d'échantillonnage non probabiliste par boule de neige appuyée par les résultats de la recherche documentaire a permis d'identifier différents acteurs intervenants dans la gestion de la ressource en eau. Cette technique a conduit à enquêter des structures parties prenantes. En somme, 31 structures et organisations d'acteurs ont été enquêtées à partir d'un questionnaire et d'un guide d'entretien.

Cette collecte des données s'est essentiellement déroulée auprès des collectivités locales, des Structures Déconcentrées de l'État (SDE), des associations de la société civile et les usagers s'intéressant à la préservation des ressources naturelles. Le tableau XXI présente une répartition des enquêtés par famille d'acteurs.

183

Tableau XXI : Répartition des enquêtés par famille d'acteurs

Familles Acteurs Effectif Pourcentage

d'acteurs

Collectivités Maires 5 16 %

locales

Usagers

Structures déconcentrées de l'Etat

Associations
de la

société civile

Agriculteur, éleveur, pêcheur,

pisciculteur, Industriel, commerçant, Privé... Autre (Transport, Tourisme, Mines, Carrières...) Préfet, Services déconcentrés en charge de l'eau, de l'Agriculture, de l'Élevage, de la Pêche et de l'Environnement...

Pouvoirs traditionnels et confessions religieuses ONG

Environnement/assainissement
Autres acteurs de la société civile

12 39 %

10 32 %

4 13 %

TOTAL 31 100

Source: Enquête de terrain, 2018

L'entretien semi-structuré a facilité sur la base d'un questionnaire, l'évaluation de la mise en oeuvre effective de la GIRE. Ce formulaire élaboré par l'ONU et portant sur l'indicateur 6.5.1 (Degré de mise en oeuvre de la gestion intégrée des ressources en eau) de l'objectif 6 des ODD est composé de quatre sections, chacune couvrant un volet clé de la GIRE :

i. Environnement favorable: Cette section traite de la création d'un environnement favorable, qui consiste à réunir les conditions visant à soutenir la mise en oeuvre de la GIRE. Cela comprend les outils de base politiques, juridiques et de planification pour la GIRE.

ii. Institutions et participation: Cette section traite de l'éventail et du
rôle des institutions politiques, sociales, économiques et administratives qui participent à la mise en oeuvre de la GIRE. Elle

184

comprend quelques-unes des institutions les plus importantes pour la GIRE à différents niveaux de la société. Elle renferme également la capacité et l'efficacité institutionnelle, la coordination intersectorielle, l'implication de diverses autres parties prenantes et l'égalité des sexes.

iii. Instruments de gestion: Cette section comprend les outils permettant
aux décideurs et aux utilisateurs de prendre des décisions rationnelles et éclairées entre différentes options et mesures d'action. Elle comprend des programmes de gestion, de suivi des ressources en eau et des pressions exercées sur elles, le partage des connaissances et le renforcement des capacités.

iv. Financement: Cette section concerne l'adéquation entre le financement disponible pour le développement des ressources en eau et la gestion qui en est faite par les différentes entités bénéficiaires.

Selon cette méthodologie d'évaluation du niveau d'application de la GIRE, plusieurs questions pertinentes couvrant les principaux éléments de GIRE ont été retenues et regroupées en ces quatre sections. Chaque question par section peut prendre une valeur de 0 à 100 par incrément de 10 selon le niveau d'application de l'aspect GIRE abordé. Cette grille a été la référence pour les entretiens réalisés auprès de chaque catégorie d'acteurs.

Les 31 structures qui ont été rencontrées ou contactées représentent les familles d'acteurs du secteur d'étude.

Structures déconcentrées de l'Etat : les enquêtes ont été menées avec 10 structures déconcentrées de l'Etat parties prenantes dans le secteur d'étude :

- Direction Départementale de l'Énergie, de l'Eau et des Mines de l'Ouémé

- Direction Départementale de l'Énergie, de l'Eau et des Mines de l'Atlantique

185

- Direction Départemental de l'Agriculture, de l'Élevage et de l'Ouémé

- Direction Départemental de l'Agriculture, de l'Élevage et de

l'Atlantique

- Direction Régionale de la SONEB Ouémé/Plateau

- Inspection Forestière Ouémé/Plateau

- Inspection Forestière Atlantique/Littoral

- Direction Départemental du Cadre de Vie et du Développement

Durable de l'Ouémé/Plateau

- Direction Départemental du Cadre de Vie et du Développement

Durable de l'Atlantique/Littoral

- Direction Départemental de la Santé de l'Ouémé

Collectivités locales :

- les 5 mairies du secteur d'étude ;

Associations de la société civile: 4 parties prenantes à la base sont contactées.

- Association des Usagers d'eau Potable (ACEP) ;

- Organisation Non Gouvernementale (ONG) de protection des

ressources naturelles ;

- comité communal de protection de l'environnement ;

- Union Communale des Rois.

Usagers

- Union Régionale des Producteurs ;

- Comité de Pêche ;

- Union des Exploitant de Sable ;

- Fermier, délégataire des ouvrages d'AEP ;

- Groupement de Riziculteurs ;

- Comité de Bouvier dit « Agblanon » ;

- Association Communale des Maraîchers ;

- Groupement des femmes agricultrices ;

186

- Union des industries hôtelières ;

- Producteurs d'eau conditionnée ;

- Groupement des pisciculteurs ;

- Entreprise de Génie-Civil.

6.1.2. Méthode d'évaluation de mise en oeuvre de la GIRE

La note de l'indicateur 6.5.1 est la moyenne des notes de chaque section. Le tableau XXII résume le processus de calcul de cette note.

Tableau XXII : Méthode de calcul de l'indicateur 6.5.1

Section Note moyenne

Section 1 Environnement favorable Section 2 Institutions et participation

Section 3 Instruments de gestion Section 4 Financement

Note de l'indicateur 6.5.1 : Degré de mise en oeuvre de la GIRE

Somme des notes de la section, divisée par le nombre total de questions de la section

Somme de la moyenne des sections 1, 2, 3 et 4 divisée par 4

A la lecture de ce tableau, le calcul de la note de l'indicateur 6.5.1 passe par le calcul de la note moyenne de chaque section. La note obtenue indique le « degré de mise en oeuvre de la gestion intégrée des ressources en eau », sur une échelle de 0 à 100, où 0 indique qu'il n'y a aucune mise en oeuvre et 100 représente une mise en oeuvre complète.

Une interprétation selon (UN Environment, 2017) est fournie comme suit :

- 0 - <=10 : Très faible: l'élaboration des éléments de la GIRE n'a généralement pas commencé, ou a connu un blocage.

187

- >10 - <=30 : Faible: la mise en oeuvre des éléments de la GIRE a généralement commencé, mais avec une acceptation limitée et un engagement relativement faible des groupes d'intervenants.

- >30 - <=50 : Moyen-faible: les éléments de la GIRE sont généralement institutionnalisés et leur mise en oeuvre est en cours.

- >50 - <=70 : Moyen-élevé: la capacité de mettre en oeuvre les éléments de la GIRE est généralement appropriée et les éléments sont généralement mis en oeuvre dans le cadre de programmes à long terme.

- >70 - <=90 : Élevé: Les objectifs des plans et programmes de la GIRE sont généralement atteints et la couverture géographique et l'engagement des différentes parties prenantes sont généralement bons.

- >90 - <=100 : Très élevé: la grande majorité des éléments de la GIRE sont pleinement mis en oeuvre, avec des objectifs atteints tel que préalablement définis et des plans et programmes sont périodiquement évalués et passés en revue.

6.2. Résultats

Les résultats de cette évaluation ont permis d'identifier les faiblesses liées à la gestion actuelle de la ressource eau. Sur cette base des préconisations ont été proposées pour son amélioration.

6.2.1. État actuel de la GIRE

Ce module présente les familles d'acteurs de l'eau, leurs compétences, ainsi que les modes de gestions adoptés dans le milieu d'étude.

188

6.2.1.1. Acteurs de l'eau

De nombreux acteurs interviennent dans le secteur de l'eau au Bénin en général et dans la basse vallée de l'Ouémé en particulier. Ces acteurs ont été identifiés sur la base d'une grille d'analyse des proximités géographiques (appartenance à un même bassin versant), proximité organisée (partage de règles, de savoirs, de lieux d'interaction), proximité cognitive (partage de représentations et d'intérêts) et classés en quatre catégories en fonction de leur rôle ou compétence et position dans la gestion de l'eau :

Ø Structures de l'Etat se rapportent aux « acteurs institutionnels ». En effet, le Bénin se caractérise par l'existence d'un grand nombre d'acteurs qui interviennent directement ou indirectement sur différents aspects de gestion et d'utilisation de la ressource en eau. Les ministères-clés qui agissent directement avec le secteur de l'eau sont prioritairement :

o le Ministère chargé de l'Eau et des Mines à travers la Direction Générale de l'Eau (DGEau) et ses directions techniques, les structures déconcentrées et structures sous tutelle du ministère au niveau départemental. Les attributions de ses structures sont entre autres d'assurer la mise en oeuvre cohérente et efficace du Plan d'Action National GIRE dont la promotion de la gestion des ressources en eau par bassin, l'organisation et la gestion de la politique nationale de l'Eau ;

o le Ministère de l'Agriculture de l'Élevage et de la Pêche (MAEP) à travers ses directions techniques et structures déconcentrées : les rôles de ses structures dans le secteur de l'eau sont spécifiquement liés à la maîtrise de l'eau, les aménagements hydro-agricoles, hydro-pastoraux, la formation,

189

le suivi des comités de pêches, des éleveurs et la gestion des ressources en eau ;

o le Ministère du Cadre de Vie et du Développement Durable à travers ses directions techniques, ses structures déconcentrées et structures sous tutelle, se charge des aspects directement liés à protection de l'environnement, la réglementation, les études d'impacts, les changements climatiques, la désertification, la biodiversité, la Convention RAMSAR, la police environnementale, l'occupation de l'espace, l'élaboration et à la mise en oeuvre de schémas d'aménagement ;

o le Ministère de la Santé à travers ses directions techniques et départementales : les structures de ce ministère coordonnent les activités d'hygiène et d'assainissement de base, la police sanitaire, la prévention des maladies et des épidémies liées à l'eau et assurent globalement la politique sanitaire dans le contexte de la gestion concertée des ressources en eau.

D'autres ministères sont également impliqués dans la gestion de l'eau au Bénin par le biais de certaines de leurs directions techniques. Il s'agit de :

o du ministère chargé des infrastructures et des transports à travers l'Agence pour la Sécurité et la Navigation Aérienne (ASECNA) pour la collecte des données agro-météorologiques ;

o du ministère chargé du Tourisme, à travers la Direction du Tourisme qui joue un rôle dans la gestion des plans d'eau à caractère touristique ;

o du ministère chargé du plan à travers son rôle dans le développement socio-économique du pays et de la centralisation de l'analyse perspective ;

o

190

du ministère chargé de la recherche scientifique à travers les universités, les structures de recherche et les centres de formation qui travaillent sur l'eau et plusieurs thématiques de développement dans le bassin.

Par ailleurs, le décret n° 2011-574 du 31 août 2011 fait membre du Conseil National de l'Eau un certain nombre de ministères qui n'étaient pas par le passé impliqués directement dans la gestion des ressources en eau. Il s'agit du :

o Ministère chargé des affaires étrangères et de la coopération pour coordonner les échanges avec les partenaires susceptibles d'accompagner la vision de l'État dans la GIRE ;

o Ministère chargé de l'économie et des finances pour orienter la politique de recherche de financement en vue de suppléer au manque de financement ;

o Ministère chargé de la Justice et de la Législation pour encadrer et orienter les textes et lois pouvant servir à mieux protéger les ressources en eau.

Ø Collectivités locales : Il s'agit des collectivités territoriales, acteurs qui prennent des décisions en matière de gestion des ressources en eau. A travers les délibérations du conseil communal, les mairies posent des actes dans le sens de la protection de l'environnement et en particulier des ressources en eau. Il y a aussi les organes de gestion des bassins. Celui du bassin de l'Ouémé dans lequel se situe la basse vallée de l'Ouémé, est le Comité de Bassin de l'Ouémé.

Ø Associations de la société civile : Ce sont les structures d'éveil de conscience. Il y a des ONG spécialisées dans la promotion et la protection des ressources naturelles qui se mettent en association pour jouer leur partition dans la gestion intégrée des ressources naturelles.

191

Les confessions religieuses, religions endogènes, la représentation des rois sont des canaux pacifiques, non négligeables pour que la sensibilisation et l'information sur la GIRE donnent les résultats escomptés.

Ø Usagers regroupent les populations bénéficiaires, les associations, groupements professionnels ou entreprises dont les activités sont relatives à l'eau ou impactent les ressources en eau.

6.2.1.2. Compétences des acteurs de l'eau

Les différentes familles d'acteurs (structures de l'Etat, collectivités locales, Associations de la société civile et usagers) s'organisent au niveau bassin pour constituer le comité de bassin. C'est le Comité de Bassin de l'Ouémé (CBO) qui couvre le secteur d'étude.

Le CBO est mis en place en décembre 2016 avec le soutien financier du programme OmiDelta du Royaume des Pays-Bas. Cela confirme la disponibilité de ce partenaire à poursuivre ses appuis au processus de la GIRE au Bénin et plus spécifiquement dans le delta de l'Ouémé. Le CBO est composé de 51 membres qui regroupent toutes les catégories d'acteurs du bassin sans discrimination répartie suivant des quotas. Ces quotas visent à garantir une représentativité équilibrée entre les différents collèges et au sein des sous-collèges. Le choix des membres du CBO a tenu compte de leur répartition géographique à l'échelle du bassin et des sous-bassins hydrographiques. Quatre familles d'acteurs constituent les 51 membres. Les usagers ont le plus grand quota (21 membres) parce qu'ils sont les premiers concernés. Il s'agit des agriculteurs, des éleveurs, des pêcheurs, des pisciculteurs, des gestionnaires de l'approvisionnement en eau potable, des carrières, du tourisme, du transport, des gros consommateurs ou pollueurs. Les collectivités locales sont représentées par 13 membres. Ils sont désignés par l'ensemble des 46 mairies qui sont concernées par le bassin. Les

192

Structures Déconcentrées de l'Etat ont fourni 12 membres. Il s'agit de la préfecture, des services déconcentrés en charge de l'eau, de l'agriculture, de l'élevage, de la pèche et de l'environnement. Enfin, il y a l'ensemble des associations da la société civile. En effet, les pouvoirs traditionnels et confessions religieuses, les ONG, particulièrement celles qui s'occupent de la protection et de la défense du cadre de vie et les associations de veille citoyenne se sont concertés pour donner 5 membres. La mission du CBO est essentiellement de conduire la Gestion Intégrée de la Ressource en Eau du bassin de l'Ouémé. Cet organe est aussi le portage de tous les investissements et les initiatives qui seront faits dans le bassin. Leur rôle est aussi de contribuer à l'élaboration, l'actualisation et la mise en oeuvre des Schémas d'aménagement et de Gestion des Eaux des sous-bassins ; l'élaboration des programmes d'intervention en réponse aux besoins d'utilisation des eaux ; la lutte contre les inondations et enfin la mise en application des principes « pollueur-payeur, préleveur-payeur » (MEEM, 2017). Selon le décret N° 2015-675 du 31 décembre 2015 portant création, attributions, organisation et fonctionnement de l'Agence du Bassin de l'Ouémé (établissement public à caractère scientifique et social), l'ABO est créée pour le compte du bassin hydrographique de l'Ouémé et assure le secrétariat du CBO. Toutefois, la politique actuelle du gouvernement est la gestion de tous les bassins par une seule agence, Agence Nationale des Bassins Hydrographiques (ANBH).

6.2.1.2.1. Rôle des structures de l'Etat

· Ministère de l'Eau et des Mines

L'État à travers le Ministère en charge de l'eau dans son rôle régalien est responsable de la définition de la politique sectorielle, de la stratégie nationale et de la réglementation. Les structures concernées par la gestion des ressources en eau de ce ministère sont principalement la Direction Générale de l'Eau, la Société Nationale des Eaux du Bénin (SONEB) et leurs

193

démembrements. A travers le ministère en charge de l'eau, l'État joue plusieurs rôles conformément à la loi n° 2010-44 du 24 novembre 2010 portant gestion de l'eau en République du Bénin. En vue de la conservation des ressources en eau, l'Etat assure dans le temps et dans l'espace, un équilibre entre la disponibilité de la ressource en eau en quantité et en qualité et les besoins à satisfaire selon les divers usages et fonctions de l'eau. Il définit la politique nationale du secteur de l'eau et veille sur sa mise en oeuvre, assure l'orientation et la coordination des actions des partenaires techniques et financiers dans le secteur de l'eau. L'Etat apporte également un appui financier aux communes à travers le Fonds d'Appui au Développement des Communes (FADeC), de l'assistance-conseil aux communes à travers les Structures Déconcentrées de l'État (SDE) et aux intervenants impliqués dans le secteur de l'eau à travers des actions d'informations, de formations et d'assistance technique et conseils. (16Twww.eaubenin.bj16T)

· Ministère de la Santé

Ce ministère se charge de la mise en oeuvre de la politique du gouvernement dans les domaines de l'hygiène, de l'assainissement de base, de la lutte contre le paludisme et les maladies d'origines hydriques et hydro-fécales. Il définit les normes relatives aux ouvrages d'assainissement et gère la police sanitaire. Il anime et coordonne les activités de promotion de l'hygiène et de l'assainissement en milieu rural et urbain. Les structures techniques concernées par la gestion de l'eau sont principalement : la Direction de l'Hygiène et de l'Assainissement de Base, la Direction Nationale de la Protection Sanitaire, les Directions Départementales de la Santé. (16Twww.sante.gouv.bj16T). Les Directions Départementales de la Santé (DDS) sont, quant à elles, responsables du contrôle de la qualité de l'eau depuis la distribution jusqu'à la consommation. Elles sont en outre responsables de l'appui aux gestionnaires des infrastructures d'eau potable dans l'élaboration

194

et l'exécution du Plan de Gestion de la Sécurité Sanitaire de l'Eau (PGSSE) et de l'Information Éducation Communication (IEC) pour un changement de comportement des ménages.

· Ministère de l'Agriculture, de l'Élevage et de la Pêche.

Ce ministère et ses structures déconcentrées (Direction Départementale de l'Agriculture, de l'Élevage et de la Pêche), sont chargés de définir et de mettre en oeuvre la politique du gouvernement en matière de progrès technique en agriculture, élevage et pêche, de faciliter l'exploitation des ressources naturelles à des niveaux compatibles avec la satisfaction des besoins du pays en veillant au respect des équilibres écologiques. Il dispose de plusieurs administrations techniques dont les compétences se rapportent à la gestion des ressources en eau : la Direction du Génie Rural (aménagements hydroagricoles), la Direction de l'Agriculture, la Direction de la Production Halieutiques, la Direction de l'Élevage, la Direction de la Production Végétale (16Twww.agriculture.gouv.bj16T). Enfin, le Projet phare de ce ministère dans la basse vallée de l'Ouémé est le Projet d'Appui aux Infrastructures Agricoles dans la Vallée de l'Ouémé (Paia-Vo) (16Twww.paia-vo.org16T). L'objectif de ce projet est de développer les infrastructures de production et de commercialisation de la basse et moyenne vallée de l'Ouémé pour la promotion des filières porteuses de croissance. Les actions de ce projet en concertation avec les structures en charge de la gestion de l'eau contribueront à la valorisation de la deuxième vallée la plus riche du monde après le Nil.

· Ministère du Cadre de Vie et du Développement Durable.

Ce ministère conduit la politique gouvernementale en matière de protection de la qualité environnementale et de la gestion durable des ressources naturelles. Il assure la coordination et le suivi de la mise en oeuvre de la stratégie de lutte contre les risques et les calamités, la lutte contre la pollution des eaux continentales et marines, le suivi de la mise en oeuvre du plan

195

d'action national de lutte contre la désertification. Il dispose d'une police environnementale et d'une police forestière. En lien avec les ressources en eau, plusieurs structures de ce ministère exercent des compétences spécifiques ou partagées avec d'autres ministères : l'Agence Béninoise pour l'Environnement, la Direction Générale de l'Environnement et du Climat, la Direction Générale des Forêts et des Ressources Naturelles, le Centre National de Gestion des Réserves de Faune et enfin le Centre National de Télédétection et de Surveillance du Couvert Végétal. (BEPP, 2012)

6.2.1.2.2. Collectivités locales

Depuis l'avènement de la décentralisation au Bénin, la loi 97-029 du 15

janvier 1999 portant sur l'organisation des communes en République du

Bénin (articles 82 à 107) confère aux communes certaines

responsabilisations. Au titre des compétences à elles dévolues, il y a :

- la réalisation et l'équipement des infrastructures hydrauliques ;

- la fourniture et la distribution de l'eau potable ;

- la construction d'ouvrages de protection contre les inondations

- l'évacuation des eaux pluviales ;

- la collecte et le traitement des déchets solides autre que les déchets

industriels ;

- la réalisation et l'entretien des voies urbaines et de leurs réseaux

d'assainissement en zones agglomérées ;

- la réalisation, l'entretien et la gestion des gares routières et des

embarcadères ;

- la préservation des conditions d'hygiène et de salubrité publique,

- la distribution d'eau potable,

- la protection sanitaire autour des captages d'eau, forages et puits,

- l'assainissement privé des eaux usées,

- la lutte contre les vecteurs des maladies transmissibles,

196

- les déchets industriels,

- l'élaboration de la réglementation en matière d'assainissement individuel.

De ce fait, la mairie est le maître d'ouvrage des aménagements hydro-agricoles de la commune conformément au code général des collectivités territoriales.

6.2.1.2.3. Associations de la société civile

Ces acteurs jouent le rôle d'éveil de conscience et la veille citoyenne. Ils protègent et défendent les intérêts des usagers dans l'esprit d'une GIRE respectueuse de l'environnement. Ils prônent et sensibilisent sur les stratégies de changement de comportement en matière d'hygiène, d'assainissement et d'écocitoyenneté avec les relais communautaires, les inter-médiateurs sociaux et les gardiens de la tradition

6.2.1.2.4. Usagers

Les usagers sont les principaux utilisateurs des ressources en eau. Ils ont une faible connaissance de la politique de l'État dans la gestion des ressources en eau. Ils se contentent de prélever et d'utiliser la ressource sans se soucier de son devenir. Dans le secteur d'étude, ces acteurs s'organisent souvent en association ou groupement, mais n'ont pas un cadre fonctionnel de concertation pour échanger sur la gestion concertée des ressources en eau en lien avec la protection de leur environnement et son devenir.

La figure 52 présente l'organigramme des relations entre les différents acteurs intervenant dans la gestion des ressources en eau. C'est un exemple qui illustre l'organisation autour de l'Approvisionnement en Eau Potable (AEP) dans le secteur d'étude. Cette relation est la même dans tout le Bénin puisqu'elle est basée sur les directives nationales.

Maître d'ouvrage

COMMUNE

Réalisation

Contrat de gestion

Intermédiation social

FONTAINIER

Prestation

Bénéficiares

Veille citoyenne et prestation

ASSOCIATION DES
CONSOMMATEURS
D'EAU POTABLE

STRUCTURE
D'INTER-
MEDIATION
SOCIAL

POPULATION

ENTREPRISE

FERMIER/
DELEGATAIRE

EXPLOITANT

Prestation

Assistance conseil

STRUCTURE DECONCENTREE DE L'ETAT

ETAT

Transfère de la maîtrise
d'ouvrage et ressources
financières

197

Figure 52 : Organigramme des relations entre les différents acteurs intervenant dans la gestion des ressources en eau, cas de l'AEP Source : COCKER, 2018.

198

6.2.2. Mise en oeuvre de la GIRE

Après l'état des lieux, cette partie fait l'évaluation de la mise en oeuvre de la GIRE, pose le diagnostic et fait des préconisations pour une GIRE efficace dans le contexte des changements climatiques.

6.2.2.1. Évaluation de la GIRE

La démarche mise en place est inspirée de celle de l'ONU et consiste à évaluer le degré de mise en oeuvre de la gestion intégrée des ressources en eau à partir de l'indicateur 6.5.1 des ODD à l'horizon 2030.

Les résultats de cette évaluation sont présentés par critère d'évaluation.

· Environnement favorable

Aspects politiques : l'environnement favorable comprend les outils de base politiques, juridiques et de planification visant à soutenir la mise en oeuvre de la GIRE. Selon les acteurs, plusieurs politiques ont été élaborées depuis les années 1990. Toutefois, ces politiques sont caractérisées par un degré de mise en oeuvre moyen-faible dans l'échelle de notation. Elles sont basées sur la GIRE, approuvées par le gouvernement et commencent à être utilisées par les autorités pour guider les travaux. On peut noter des textes tels que la Stratégie Nationale d'Approvisionnement en Eau Potable en Milieu Rural (SNAEPMR) en 1992 basée en ce moment sur l'approche par la demande et l'adoption de la GIRE en 1998. Ces textes ont évolué avec l'actualité pour valoriser la mise en oeuvre de la GIRE. Il y a également l'élaboration de la Politique Nationale de l'Eau en 2009, la mise en place du Conseil National de l'Eau (CNE) et l'adoption du Plan d'Action National de Gestion Intégrée des Ressources en Eau (PANGIRE) en 2011. Enfin, l'élaboration du Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux du Bassin de l'Ouémé (SDAGE) Ouémé en 2013 ainsi que l'adoption du décret mettant en place le Fonds National de l'Eau en 2015.

199

Aspects juridiques : en ce qui concerne le cadre juridique et réglementaire de la gestion de l'eau, le Bénin dispose d'un arsenal important et diversifié se rapportant à la protection et à la sauvegarde des ressources naturelles. Ces instruments juridiques ont été régulièrement renforcés par des dispositions adaptées aux engagements internationaux pris par le pays et à l'évolution du cadre socio-économique et culturel. L'analyse de ce cadre juridique et règlementaire révèle qu'il a longtemps été régi par la loi N° 87-616 du 21 septembre 1987 portant Code de l'eau en République Populaire du Bénin.

Les graves imperfections de ce code de l'eau ont conduit le gouvernement à proposer une réforme générale de la législation et faire adopter et promulguer la loi n° 2010-44 du 24 novembre 2010 portant gestion de l'eau en République du Bénin en remplacement dudit code. Cette loi fixe les principes relatifs à la gestion et à la protection particulière de l'eau, précise le statut juridique et le régime de l'eau, définit le cadre institutionnel et les interventions publiques dans le secteur, les instruments de planification et de financement, les dispositions prospectives et pénales. Cette loi vise à mettre fin à la gestion purement sectorielle, très centralisée, peu efficiente et qui ne préserve pas la ressource en eau dans ses multiples dimensions sociale, économique et culturelle.

Cependant, même si l'arsenal juridique du pays est assez fourni, des problèmes de mise en application se posent. D'ailleurs la quasi-totalité des acteurs enquêtés signalent le non-respect des textes juridiques et leur faible vulgarisation. Selon ces acteurs, le degré de mise en oeuvre des lois nationales sur les ressources en eau est moyennement faible. Ces lois existent, mais ne sont pas mises en application. Quant au Plan d'Action National de Gestion Intégrée des Ressources en Eau (PANGIRE) déjà adopté par le gouvernement, il a été élaboré sur la période 2011-2025 et divisé en trois phases de cinq ans. Il est actuellement à sa seconde phase de mise en oeuvre,

200

mais les effets sont peu perceptibles. La figure 53 présente le résultat de l'évaluation de la section « environnement favorable » par les différentes familles d'acteurs.

Structures déconcentrées de l'Etat Collectivités locales

Usagers Associations de la société civile

 
 

20

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Familles d'acteurs

 
 

25

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

45

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

50

 

0 10 20 30 40 50 60

Note moyenne

Figure 53 : Evaluation de l'environnement favorable selon les familles

d'acteurs

Source : Travaux de terrain, 2018

Le niveau de mise en oeuvre de la section « environnement favorable » varie suivant les familles d'acteurs interrogées. Les associations de la société civile et les usagers estiment que l'environnement est faiblement favorable à la mise en oeuvre de la GIRE. Les notes octroyées sont respectivement de 20 et 25. Par contre, les collectivités locales et les structures déconcentrées de l'Etat attribuent respectivement les notes de 45 et 50. Selon elles, même s'il reste à faire, des efforts sont perceptibles pour l'environnement favorable dans la mise en oeuvre de la GIRE.

Ainsi, sur la base des avis des enquêtés, la section « environnement favorable » obtient la note 35 pour cette évaluation. De ce fait, le cadre politique, juridique et réglementaire est faiblement favorable à la gestion intégrée de la ressource en eau.

· 201

Institutions et participation

Le cadre institutionnel de la gestion des ressources en eau est constitué de nombreux acteurs tant sur le plan national que local. Il comprend les acteurs du secteur public dont notamment les ministères concernés par la gestion de l'eau, les collectivités territoriales, les groupements d'usagers et les acteurs du secteur privé à travers leurs différentes actions sur le terrain. Des organes de concertations sont également mis en place. A l'échelle du bassin, on peut citer le Comité de Bassin de l'Ouémé (CBO) mis en place par décret n° 2011621 du 29 septembre 2011. Il est composé des collectivités locales, des représentants des usagers, des structures déconcentrées de l'Etat et des organisations socioprofessionnelles. Sa mission est de définir et de planifier, de façon concertée, les axes de gestion et de protection des ressources en eau à l'échelle du bassin de l'Ouémé. Au niveau national, il y a le Conseil National de l'Eau, créé par décret n° 2011-574 du 31 août 2011. Il est composé de l'administration publique, des collectivités territoriales, de la société civile, des scientifiques et chercheurs, du Fonds National de l'Eau et également de l'Agence de l'Eau. Sa mission est de contribuer à la prise de décisions en matière de gestion des ressources en eau conformément aux politiques et stratégies de développement du Bénin.

Le cadre institutionnel est donc bien défini et est favorable à la GIRE. Les attributions des différents acteurs (Structures Déconcentrées de l'Etat, collectivités locales, société civile, usagers) sont établies. Les réunions du Comité de Bassin de l'Ouémé se tiennent une fois par an, mais l'application des décisions prises peine à suivre. Le constat majeur est que l'ancrage et la mise en oeuvre de ces divers cadres ne sont pas bien implémentés sur le terrain. La figure 54 présente le résultat de l'évaluation de la section « institutions et participation » par les différentes familles d'acteurs.

Structures déconcentrées de l'Etat Collectivités locales

Usagers Associations de la société civile

35

30

60

55

Familles d'aacteurs

0 20 40 60 80 100

Note moyenne

202

Figure 54 : Evaluation de la section institutions et participation selon les
familles d'acteurs

Source : Travaux de terrain, 2018.

Les résultats de l'évaluation de la section « institution et participation » varient suivant les familles d'acteurs interrogées. Les associations de la société civile et les collectivités locales estiment que l'éventail et le rôle des institutions politiques, sociales, économiques et administratives qui participent à la mise en oeuvre de la GIRE est moyen-faible. Les notes octroyées sont respectivement de 35 et 30. Mais les usagers et les structures déconcentrées de l'Etat ont attribué respectivement les notes de 60 et 55. Ils estiment que même s'il reste encore des aspects à parfaire, les institutions qui participent à la mise en oeuvre de la GIRE dans le secteur d'étude jouent leur rôle.

Globalement, les réponses des acteurs aux différentes rubriques de cette section l'ont créditée de la note 45 sur l'échelle de 0 à 100. Le cadre institutionnel est donc moyennement favorable à la gestion de la ressource en eau.

· 203

Instruments de gestion

L'insuffisance d'instruments ou outil permettant aux décideurs et aux utilisateurs de prendre des décisions rend difficile la gestion durable de la ressource en eau. En effet, le niveau de connaissance de la ressource demeure faible au point où les informations disponibles sont insuffisantes pour permettre une bonne planification des actions. Par ailleurs, les instruments techniques les plus avancés (modélisation, imagerie satellitaire, technicité des laboratoires d'analyse d'eau) ne sont pas encore utilisés quotidiennement et ne sont en réalité maîtrisés que par un petit nombre de cadres, en général au niveau des universités. Bien que sur les eaux de surface, le réseau de base composé d'une dizaine de stations centrées sur l'Ouémé et les principaux cours d'eau s'est densifié et s'est étendu au fil des années aux plans d'eau, les rapports périodiques sur l'état de la ressource sont sporadiques avant de disparaître depuis 2008. Ce qui ne facilite pas un suivi continu de la ressource, en vue de faire les projections et analyses nécessaires pour mieux planifier les usages de l'eau et anticiper sur les risques et catastrophes liés aux changements climatiques dans le bassin. La figure 55 présente la situation de la section « instruments de gestion » par familles d'acteurs

Note moyenne

Structures déconcentrées de l'Etat Collectivités locales

Usagers Associations de la société civile

35

 
 

30

30

 
 
 
 

25 25

 

25

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

20

 

20

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

10

 
 
 
 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 
 

0

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Familles d'acteurs

204

Figure 55 : Evaluation de la section instruments de gestion selon les familles

d'acteurs

Source : Travaux de terrain, 2018.

L'analyse de la figure 55 montre que tous les acteurs ont approximativement la même perception de la section « instruments de gestion ». En effet, les associations de la société civile l'ont créditée de 30 points, les Structures Déconcentrées de l'Etat et les collectivités locales de 25 points et les usagers de 20 points. Ainsi, les avis des familles d'acteurs montrent qu'il reste beaucoup d'effort à faire pour améliorer la mise en oeuvre de la GIRE en ce qui concerne cet indicateur.

Ce tableau peu reluisant peint par les acteurs questionnés, explique la note de 25 sur l'échelle de 0-100 obtenue par cette section et dénote du faible niveau de mise en oeuvre de la GIRE pour ce critère.

· Financement

L'insuffisance de financement est un facteur limitant l'ensemble des aspects de la mise en valeur et de la gestion des ressources en eau. En effet, concernant les aspects économiques et financiers, on note que quelques

205

financements ont été mobilisés pour la mise en oeuvre de certains projets. Il s'agit des financements non exhaustifs suivants :

- Financement néerlandais obtenu à travers le programme OmiDelta ;

- Financement allemand GIZ obtenu à travers la KFW ;

- Financement de la Banque Mondiale, l'UEMOA, la BAD

Ces financements sont en général disparates et peu coordonnés ce qui ne facilite pas la priorisation et la mise en commun des actions pour une meilleure mise en valeur et gestion de la ressource en eau. Les acteurs rencontrés ont déploré également le faible taux de consommation budgétaire dû aux longues procédures administratives et une absence d'harmonisation entre les dépenses réalisées et les prévisions.

Toutefois, le financement du secteur de l'eau au Bénin reste en partie tributaire de l'aide extérieure. Sur la période 1993 à juin 2004, le secteur de l'alimentation en eau potable et de l'assainissement a bénéficié des investissements d'un montant total de 65,22 milliards de francs CFA financé à hauteur de 76 % par les partenaires au développement et 24 % par le budget national (BEPP, 2012). Sur la période 2002-2007, la part du budget national effectivement consacrée annuellement à l'eau est encore faible et s'évalue en moyenne à 0,44 % (SIGFIP-Bénin, 2008) et si les ressources transférées aux communes sont passées de 600 millions à 2,6 milliards entre 2013 et 2014, c'est le fait d'un seul partenaire extérieur. Ces financements sont plus orientés vers l'AEP, et ne couvrent malheureusement pas tous les aspects de la GIRE. La figure 56 montre l'évaluation de la section « financement » selon les familles d'acteurs

Familles d'acteurs

Structures déconcentrées de l'Etat Collectivités locales

Usagers Associations de la société civile

5 10 15 20 25

Note moyenne

15

20

20

25

206

Figure 56 : Evaluation de la section financement selon les familles d'acteurs
Source : Travaux de terrain, 2018.

Le niveau de mise en oeuvre de la section « financement » est généralement faible selon les familles d'acteurs interrogées. Elles pensent qu'il n'y a pas une bonne adéquation entre le financement disponible pour le développement des ressources en eau et la gestion qui en est faite par les différentes entités bénéficiaires. C'est pour cela que les associations de la société civile ont donné la note 25 pour cette section, les structures déconcentrées de l'Etat et les usagers ont donné 20 et les collectivités locales ont donné la note 15. Cela explique la note la plus faible de 20 sur l'échelle de 0 à 100 obtenue par cette section à l'issue des échanges avec les acteurs.

· Synthèse de l'évaluation

L'évaluation de la gestion durable de la ressource en eau fait ressortir plusieurs points faibles du système de gestion actuel de l'eau notamment le faible niveau de financement, l'insuffisance des instruments de gestion, le faible niveau d'application des politiques et les textes juridiques. On note aussi une faiblesse de l'information et de la communication concernant les

207

activités qui pouvaient donner de la visibilité à la GIRE et lui accorder la place qui devrait être la sienne dans le secteur de l'eau. La figure 57 montre le niveau de mise en oeuvre de la GIRE dans le secteur d'étude.

Note de l'indicateur

6.5.1

Financement

Environnement favorable

100

40

80

60

20

0

Instruments de gestion

Institutions et participation

Figure 57: Évaluation de la mise en oeuvre de la GIRE

Source : Travaux de terrain, 2018

De façon globale, cette évaluation révèle un score moyen de 31 pour le degré de mise en oeuvre de la GIRE dans le milieu ce qui traduit un degré de mise en oeuvre qualifié de moyen-faible. Ainsi, les éléments de la GIRE sont généralement institutionnalisés et leur mise en oeuvre est en cours.

6.2.2.2. Diagnostic de la gouvernance des ressources en eau

Le diagnostic de la gouvernance des ressources en eau est résumé en deux

facteurs: les facteurs internes et les facteurs externes illustrés respectivement par le Tableau XXII et le Tableau XXIII.

· 208

Les facteurs internes

Ces facteurs regroupent les forces et les faiblesses de la gouvernance de l'eau. Le secteur d'étude dispose en effet, d'importantes ressources en eau qui, bien gérées, lui permettront de desservir toute la population et de satisfaire judicieusement les demandes en eau des différentes branches d'activités. Ces forces sont aussi l'existence de diverses initiatives locales structurant les usagers de l'eau pour une gestion concertée, responsable et durable de la ressource.

Cependant, les différents résultats obtenus révèlent que les ressources en eau du secteur d'étude, malgré leur disponibilité, sont confrontées à plusieurs problèmes limitant leur bonne gouvernance. Ainsi, les travaux ont permis d'identifier les problèmes se rapportant principalement à :

- l'insuffisance de ressources techniques et humaines de qualité, les collectivités locales sont en général dotées d'un personnel réduit et dont les capacités devraient être renforcées ;

- l'insuffisance de ressources financières internes durables et de moyens matériels et techniques ;

- les usagers n'ont ont une faible connaissance ou une mauvaise lecture des cadres juridiques, réglementaires et institutionnels de la gestion de cette ressource.

- l'augmentation de la pression démographique sur les ressources en eau déjà vulnérable aux changements climatiques et les situations de plus en plus conflictuelles à propos de leur partage ;

Toutefois, l'encombrement des plan d'eau et leur pollution, l'insuffisance et la mauvaise répartition des ouvrages hydrauliques ainsi que la mauvaise gestion, rendent difficile l'accès des populations à une eau potable et constituent des limites au développement. Le tableau XXIII présente les facteurs internes liés à la gestion de l'eau.

Tableau XXIII : Facteurs internes liés à la gestion de l'eau

Forces

Faiblesses

 

Disponibilité de la ressource en eau - Pollution, encombrement et envasement des

cours d'eau et plan d'eau

- Mauvaise répartition spatio-temporelle des ressources en eau et la dégradation des écosystèmes ;

- Augmentation de la pression démographique sur les ressources en eau

- Augmentation des situations de plus en plus conflictuelles à propos du partage de la ressource ;

- Non maitrise de la mobilisation de l'eau

Apport d'éléments minéraux et organiques lors des crues limitant ainsi le coût de production

Existence de structure assurant l'intermédiation sociale

Veille citoyenne à travers les associations

Existence d'initiative locale pour une gestion concertée de la ressource

Existence d'un schéma d'aménagement et de gestion des ressources en eau (SDAGE)

Programme d'investissement séquentiel dans le Delta de l'Ouémé (Plan Delta de l'Ouémé)

Reconnaissance légale de certaines organisations de la société civile notamment les ONG (CIPCRE, (PNE, Social Watch, BEES...) et leur positionnement institutionnel comme étant des acteurs incontournables dans le secteur de l'eau

Services chargés de l'environnement au sein des collectivités locales

- Inondations induisant les déplacements de population et la propagation de maladies

- Déficit de communication et de mobilisation des populations autour des projets de développement

- Faible capacité d'appropriation des

problématiques de la gouvernance de l'eau - Insuffisance dans l'accompagnement des

collectivités locales

- Timide mise en oeuvre du SDAGE

- Non-exécution de tous les projets prévus dans le Plan Delta

- Moyens d'actions limités

- Insuffisance de synergie d'action

- Faible accompagnement du pouvoir public

- Insuffisance de capacités et de ressource en matière de gestion de l'environnement au niveau communale

- Insuffisance de cadre technique qualifié

209

Existence d'entreprise et de bureau - Retard dans la réalisation des études et des

d'études qualifiés pouvant réaliser les ouvrages

ouvrages - Défaut d'actualisation des études avant

réalisation

- Non-respect des prescriptions techniques lors de la réalisation

Suivi de la ressource en eau - Insuffisance de matériels techniques,

moyens financiers et de ressources humaines qualifiées pour mieux organiser le suivi de la

Forces

Faiblesses

210

ressource

- Insuffisance des données disponibles sur les ressources en eau

- conflit d'attribution

Nappe phréatique peu profonde par - Remonté de sel par ascension capillaire endroit facilitant l'accès aux ressources - Inondation par remontée de la nappe

en eau souterraine souterraine

- Contamination des eaux souterraines

- Prolifération des PEA privés non réglementés

Existence de source d'eau alternative - Négligence des infrastructures

- Mauvaise gestion des encaissements de vente d'eau

Disponibilité de la Programmation - Mauvaise répartition des ouvrages

Communale Eau (PCEau) - Non-respect de la priorisation communale :

choix déterminé par l'influence politique

Exploitation du sable fluvio-lagunaire - Insuffisance d'outils appropriés

Développement des activités - Pollution de la ressource en eau
agropastorales

· Les facteurs externes

Ces facteurs regroupent les opportunités et menaces liées à la gouvernance de l'eau dans le milieu d'étude.

Le secteur d'étude dispose des conditions climatiques et hydrologiques favorables à la disponibilité de l'eau comme le confirment les résultats du chapitre 4. Il bénéficie également de nombreuses opportunités pouvant lui assurer une gestion efficiente de la ressource en eau. Cependant, l'insuffisance de collaboration entre les institutions, l'inexistence d'un cadre formel de concertation entre elles, l'insuffisance des ressources financières, la lenteur dans l'application des politiques, constituent des éléments entravant cette gestion. Le tableau XXIV affiche les facteurs externes liés à la gestion de l'eau.

Tableau XXIV : Facteurs externes liés à la gestion de l'eau

Opportunités

Menaces

Conditions climatiques favorables à la disponibilité en eau

Existence d'un impressionnant cadre juridique de régulation de la gestion des ressources en eau

Transfère de la maîtrise d'ouvrage et

ressources financières aux
communes

Assistance-conseil des structures déconcentrées de l'État

Appui financier et technique des PTF

Existence d'une volonté politique indubitable de la part des autorités publiques au plus haut niveau de réformer le secteur de l'eau,

- Aléas climatiques défavorables à la disponibilité

de la ressource en eau

- Mauvaise application des lois en matière de

gestion de l'eau

- mauvaise connaissance ou une mauvaise lecture

des cadres juridique, réglementaire et

institutionnel de la gestion des ressources en eau

- Mauvaise gestion et la corruption

- Insuffisance de ressources humaines et

financières internes durables

- Difficultés dans la consommation des ressources

financières

- Insuffisance de ressources financières et de

moyens matériels et techniques

- Manque de plan de formation continue et d'un

fonds documentaire conséquent dans les

administrations publiques

- Prédominance des institutions publiques dans la

gestion des ressources en eau qui ne reflète pas

la grande diversité des acteurs ;

- Mauvaise répartition des responsabilités

- Éparpillement des centres de décision,

- Chevauchements de compétences

- Conflit d'intérêt et concurrence,

- Faible collaboration et concertation entre les

acteurs ;

- Dépendance continue

- Difficultés dans la prise en charge des actions

après retrait des PTF

- Lenteur dans l'application des politiques

- Insuffisance d'un suivi-évaluation des activités

- Faible progression du financement intérieur

211

6.2.3. Préconisations pour une GIRE dans le contexte des changements climatiques

L'état des lieux de la gestion actuelle des ressources en eau a permis de mettre l'accent sur les faiblesses du système. Les suggestions proposées face à ces faiblesses sont, d'une part, d'ordre général, portant sur

212

« l'environnement » du système, et d'autre part, plus spécifiques à la basse vallée de l'Ouémé.

6.2.3.1. Mise en place des mécanismes de financement

L'évaluation du niveau de mise en oeuvre de la GIRE a montré un faible financement du secteur de l'eau au Bénin. Il serait souhaitable de mettre en place une politique de mobilisation et d'orientation efficace des financements. A cet effet, des plans de financement doivent être mis en place. Ainsi, l'État peut renforcer le financement du secteur public et privé à travers l'instauration de redevance, de taxe, d'amende, la promotion d'initiative privée et le Partenariat Public-Privés.

L'instauration de ces redevances à travers les principes utilisateur-payeur et pollueur-payeur alimentera un fond de l'eau qui visera à soutenir les initiatives et les efforts de la GIRE. Ce financement peut également être soutenu par la participation librement consentie des populations. Les enquêtes menées auprès des populations à la base ont en effet montré que 75 % sont favorables à une contribution financière pour la mise en valeur et de la gestion concertée des ressources en eau.

Le recours au Partenariat Public-Privés est un mode complexe de financement des investissements publics qui sera également d'un grand atout pour la valorisation du milieu. Par ce mode de financement innovant, le partenaire privé se chargera de mobiliser la majeure partie des financements pour les différentes études et réalisation dans le but de rendre fonctionnel la gestion intégrée des ressources en eau. Le partenaire privé sera remboursé par le principe d'usager-payeur et Etat-payeur.

Le développement de l'écotourisme peut également engendrer des revenus significatifs dans le cadre de cette mobilisation des ressources financières. En effet, il représente une occasion pour les collectivités locales de diversifier leurs activités économiques tout en protégeant leurs ressources naturelles.

213

6.2.3.2. Participation de toutes les parties prenantes

L'eau étant un bien public, les populations devront être sensibilisées et formées à la protection de l'environnement en général et de l'eau en particulier. Cette participation des usagers est un outil de mise en application du principe 4 de la Conférence de Dublin. Toute politique de l'eau implique en effet, un haut degré de participation des citoyens, au niveau local, continental, mondial.

De ce fait, l'organisation de séance de concertations multiples avec les citoyens est à préconiser par les autorités locales, l'ambition étant de responsabiliser les populations et les communautés dans la gestion de leurs affaires à travers les responsables élus qu'elles se sont données. De même, pour réduire la surexploitation de l'eau, il faudrait faire la promotion des techniques d'économie de l'eau, à travers des actions de sensibilisation d'information et de communication.

Cette participation de toutes les parties prenantes suppose également l'existence de cadre formel de concertations et la définition de mécanisme de représentation des acteurs non étatiques tels que les agriculteurs, les éleveurs, les ONG.

6.3. Discussion

Le modèle d'évaluation du niveau de mise en oeuvre de la GIRE orientée sur les objectifs de développement durable, institué par les Nations Unies utilisé dans cette recherche a permis de mesurer le degré d'application de la GIRE sur tous les différents aspects pour en dégager un taux global de mise en oeuvre. C'est la première fois qu'une telle étude est réalisée dans un bassin versant au Bénin. Le modèle donne des valeurs estimées en pourcentage et constitue un outil de prise de décision. Mais les chiffres restent toujours discutables puisque ce sont des avis d'acteurs, parties prenantes, qui abordent les thématiques GIRE à eux soumises selon leur conviction et leur position de

214

l'instant. Leur point de vue pourrait être subjectif pour une raison ou une autre.

D'après les résultats de Cocker et al. (2019), le secteur d'étude dispose de ressource en eau de surface. De même, le potentiel en eau souterraine du milieu d'étude est estimé à 66 % par les travaux de Cocker et al. (2020). Ainsi, la ressource en eau est disponible pour la mise en oeuvre de la GIRE, mais elle n'est pas inépuisable. L'évaluation du degré de sa mise en oeuvre a permis d'avoir une vue globale sur la gestion qui en est faite. Bien que le secteur public, le secteur privé ainsi que la société civile et les usagers soient impliqués dans ce processus de gestion, les résultats ne sont pas satisfaisants puisqu'ils révèlent que la gestion durable de la ressource en eau n'est pas une réalité dans la basse vallée de l'Ouémé. Ces résultats sont corroborés par le document de Politique Nationale de l'Eau (MEE, 2008) qui reconnait que les ressources en eau du Bénin sont encore peu valorisées et par conséquent, ne contribuent au développement socio-économique du pays que dans une proportion très faible au regard des potentialités existantes. En effet, le score obtenu pour l'indicateur traduisant le degré de mise en oeuvre de la GIRE est de 31. Cette valeur est légèrement en dessous de la moyenne nationale qui est un score de 35 obtenu en 2015 par le Ministère d'État chargé du Plan et du Développement. Toutefois, ces scores sont compris entre 30 et 50 : intervalle correspondant à un degré de mise en oeuvre qualifié de moyen faible. Les résultats obtenus dans la présente étude étant compris dans ce même intervalle, ils sont donc similaires à ceux du Plan National de Développement 2018-2025 (MEPD, 2018) et permettent de conclure que les éléments de la GIRE sont généralement institutionnalisés et leur mise en oeuvre est en cours dans le secteur d'étude.

Un aperçu dans une dimension plus grande, c'est-à-dire hors du Bénin montre que la problématique de la mise en oeuvre de la GIRE est toujours

215

d'actualité en Afrique subsaharienne. Selon le récent rapport UNESCO et UN-Water, (2020), les scores GIRE restent encore moyen-faible en 2018 pour le Cameroun avec un score de 34, le Ghana progresse un peu à 49 et le Kenya un peu plus avec un score de 53. En somme, tous ces scores ont la même appréciation puis qu'ils sont tous qualifiés de moyen-faible en référence à la méthodologie par étape pour le suivi de l'indicateur 6.5.1 de l'ONU.

Par ailleurs, selon IWRM Data Portal de l'ONU, les principaux scores pour le Bénin en 2017 pour l'indicateur 6.5.1 des ODD étaient un peu plus optimistes. La figure 58 montre les résultats d'évaluation par critère en 2017 au Bénin et permet de faire le lien avec le score du secteur d'étude.

Figure 58: Suivi de l'indicateur 6.5.1 des ODD au Bénin
Source : ONU, 2017

En référence aux résultats de la présente étude et ceux du Plan National de Développement 2018-2025, il y a encore du chemin pour atteindre ce niveau déjà très avancé par rapport à la réalité du secteur d'étude. On en déduit donc que le score global peut-être élevé pour un pays, mais le même exercice

216

dupliqué à une échelle plus réduite, peut révéler une disparité notable, cela pourrait se comprendre par les particularités de chaque milieu.

Conclusion

Au terme de ce chapitre, il ressort que la mise en oeuvre de la GIRE dans les communes étudiées a commencé comme au niveau national, mais avec une acceptation limitée à travers un engagement faible des groupes d'intervenants comme le confirment les résultats. Les facteurs qui déterminent la faiblesse de la mise en oeuvre de la GIRE sont principalement le défaut d'application des documents adoptés. Si le Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux du bassin de l'Ouémé était rigoureusement mis en oeuvre depuis sa validation en 2013, les valeurs obtenues lors de la présente évaluation afficheraient un meilleur niveau de mise en oeuvre de la GIRE. A cela, s'ajoute l'orientation politique nationale qui concentre plus les énergies sur l'approvisionnement en eau potable qu'à la gestion intégrée des ressources en eau. Ainsi, l'hypothèse 4 de cette étude est vérifiée. En effet, la plupart des politiques et lois entrant dans le cadre de cette gestion sont basées sur la GIRE et bien qu'elles soient approuvées par le gouvernement, elles commencent à peine à être utilisées par les autorités pour orienter les activités. De même, le nombre de documents (loi, stratégie, décret, plan d'action, schéma d'aménagement) n'est pas négligeable, mais ils souffrent d'une insuffisance de vulgarisation et d'application. Les mécanismes de suivi de la qualité et des prélèvements opérés annuellement pour couvrir les besoins des différentes branches d'activités sont insuffisants ainsi que le financement pour couvrir l'ensemble des aspects de mise en valeur de la GIRE. Toutefois, il est à noter que c'est un processus dynamique et qu'il faudra se mettre au pas pour être au rendez-vous des ODD en 2030 ce qui permettra de répondre aux besoins des différents usages de la ressource en

217

eau tout en limitant les impacts négatifs de ces activités dans le contexte des changements climatiques.

218

Discussion générale

L'objectif principal était d'analyser la gestion actuelle des ressources en eau en vue de déterminer des actions pour une application de la GIRE dans un contexte de changement climatique. Elle a d'abord permis de caractériser la variabilité climatique dans le milieu à travers des méthodes statistiques. L'analyse des séries climatologiques sur la période 1987-2016 révèle des ruptures de stationnarité avec une reprise des hauteurs pluviométriques à partir de la fin de l'année 2005. Cette hausse pluviométrique déjà observée par Vissin et al. (2016) et Alamou et al. (2016) respectivement dans la basse vallée de l'Ouémé et dans le bassin de l'Ouémé est sans doute liée au renforcement de la mousson intertropicale et à l'augmentation de la température.

Par ailleurs dans la basse vallée de l'Ouémé, l'évolution à la hausse des hauteurs de pluie est en phase avec celle de l'écoulement et de la recharge ce qui confirme pleinement la règle qui stipule que la distribution des débits s'ordonne suivant les mêmes lois statistiques que les distributions des précipitations dans un bassin versant correspondant (Dakiche, 1993). Ainsi, l'augmentation de la pluviométrie et de l'écoulement induit une disponibilité de la ressource en eau de surface.

Cette étude a également permis la cartographie des potentialités en eau souterraine et révèle que le secteur d'étude regorge d'importantes réserves en eau souterraine sur 66 % du territoire. La marge d'erreur associée à l'élaboration de cette carte est de 0,038 avec un niveau de confiance de 95 %, ce qui signifie que la carte de potentialité en eau reflète les réalités du terrain. Dans cette étude, l'utilisation de tests de sensibilité et de calcul des incertitudes pour la validation des cartes thématiques est préconisée par

219

certains auteurs comme Mangoua (2013), Doumouya et al. (2012) et Samake et al. (2011), en vue de palier aux insuffisances du mode d'évaluation par les courbes de tendances proposées par Jourda (2005).

Ainsi, la carte thématique des sites potentiels en eau souterraine peut guider la prise de décision pour une gestion efficiente des ressources en eau souterraine.

Par ailleurs, les enquêtes réalisées révèlent que ces ressources en eau souterraine constituent la première source d'approvisionnement en eau de la population pour les usages domestiques. Les eaux de surfaces constituent quant à elles, une source d'approvisionnement alternative. Toutefois, ces eaux de surface sont essentiellement utilisées pour les activités agropastorales, la pêche, la navigation et l'extraction du sable. Ces résultats corroborent ceux de Sossou-Agbo (2013) qui identifie la navigation fluvio-lagunaire, la pêche, l'exploitation des carrières de sable et l'exploitation agricole comme étant les usages des ressources en eau dans le complexe fluvio-lagunaire de la basse vallée de l'Ouémé au Bénin. Chacun de ces usages implique des actions de prélèvements ou dérivations de l'eau, des actions d'extraction en matériaux et des rejets. Ce contexte de diversité des usages impacte la qualité de la ressource en eau du fait de plusieurs facteurs, dont la prolifération des plantes aquatiques et la pollution diffuse. La littérature montre que le réchauffement climatique augmente la température à la surface des eaux des lacs réduisant ainsi la productivité et les taux de capture (Badjeck et al., 2010) ; les fluctuations du niveau de l'eau affectent négativement les activités de pêche (FAO, 2014); et l'intrusion saline (liée à l'élévation du niveau de la mer) affecte les populations de poissons et réduit les taux de capture (Chang et al., 2011). Toutes ces contraintes menacent les

220

moyens d'existence des communautés de pêcheurs et leur capacité à fournir du poisson.

Ainsi, la gestion intégrée est donc essentielle pour assurer un développement durable, prenant en compte la variabilité des ressources en eau et la diversité de ses usages. Elle s'impose aujourd'hui comme une approche dans le milieu d'étude. Le système actuel de la gestion fait intervenir de nombreux acteurs aux compétences diverses ainsi que plusieurs politiques et règlementations. Cependant, l'évaluation des paramètres de ce système montre un faible niveau de mise en oeuvre de la GIRE ainsi que des faiblesses liées au manque de financement, l'insuffisance d'instruments pour le suivie de la ressource, la faiblesse de l'efficacité institutionnelle, de la coordination intersectorielle, et de l'implication de diverses autres parties prenantes.

221

Conclusion générale

Cette thèse s'inscrit dans la recherche sur la gestion intégrée des ressources en eau face aux changements climatiques en milieu rural dans la basse vallée de l'Ouémé. La gestion actuelle des ressources en eau est analysée et des actions pour une application de la GIRE dans un contexte de changement climatique sont déterminées. L'approche méthodologique développée s'articule autour de plusieurs axes. A travers les méthodes des statistiques descriptives, la variabilité climatique a pu être caractérisée.

Les tendances pluviométriques témoignent d'une variabilité qui se traduit par une fluctuation des précipitations. Aux années pluviométriques déficitaires alternent les années pluviométriques excédentaires avec une tendance significative à la hausse au seuil de 95 %, à partir de la deuxième moitié de la décennie 2000. Au plan thermique, une hausse de la température minimale (1,4°C à Cotonou et 1,81°C à Bohicon) et maximale (1°C à Cotonou et 1,44°C à Bohicon) est enregistrée.

Sur le plan hydrologique, l'application du test de Pettitt à la série hydrologique de la station de Bonou met en évidence une rupture de stationnarité en 2007 avec une hausse du débit entre les sous-périodes 19872007 et 2008-2016. De plus, la hausse de l'écoulement et de la recharge entre les périodes 1987-2007 et 2008-2016 est importante soit respectivement 24,66 % et 13,16 % ce qui suggère une disponibilité en eau de surface et en eau souterraine dans le secteur d'étude.

Les usages de la ressource en eau sont diversifiés. Dans l'ensemble, la disponibilité du point de vue quantitatif de la ressource en eau aussi bien souterraine que de surface satisfait les différents usages. Toutefois, la qualité des eaux de surface est décriée par l'ensemble des acteurs intervenant dans la gestion et la mise en valeur de cette ressource. Les principales causes

222

mentionnées sont les activités anthropiques. La gestion de la ressource en eau est donc confrontée aux difficultés de satisfaction du point de vue qualitatif des différents usages tout en limitant leurs impacts dans le contexte des changements climatiques.

Cependant, l'évaluation des paramètres du système de gestion des ressources en eau montre un faible niveau de mise en oeuvre de la GIRE. Les faiblesses relevées sont essentiellement liées à la mobilisation des ressources financières, à la mise en oeuvre du cadre juridique et institutionnel. Face à ces faiblesses, la mise en place de mécanismes de financement, la participation de toutes les parties prenantes à la gestion de la ressource et la scission entre la gestion des ressources en eau et la gestion territoriale contribueraient à une gestion efficiente des ressources en eau. Il faudrait préconiser également, la mise en place d'un système de suivi quantitatif et qualitatif de la ressource en eau, le renforcement des capacités des institutions en ressources humaines qualifiées, la coordination intersectorielle et la vulgarisation des textes et lois pour renforcer la gestion durable de l'eau.

223

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Bondoukou (Côte-d'Ivoire)", Revue Internationale de Géomatique, 21 (1), pp. 43-71.

Zannou A., 2011, Analyse et modélisation du Cycle Hydrologique Continental pour la Gestion Intégrée des Ressources en Eau au Bénin. Cas du Bassin de l'Ouémé à Bétérou (Thèse de Doctorat). UAC, Abomey-Calavi, Bénin, 315 p.

Zinsou H. L., Attingli A. H., Gnohossou P., Adandedjan D. and Laleye P., 2016, "Caractéristiques physico-chimiques et pollution de l'eau du delta de l'Oueme au Benin", Journal of Applied Biosciences, 97 (0), pp. 91-63.

www.bees-ong.org (consulté le 10/06/2019) www.cipcre.org/cipcrebenin (consulté le 09/01/2019)

www.inbo-news.org (consulté le 18/03/2019) www.petite-entreprise.net (consulté le 22/05/2019)

www.globenet.org (consulté le 21/06/2018) www.unesco.org (consulté le 05/02/2019) www.paia-vo.org (consulté le 11/12/2019) iwrmdataportal.unepdhi.org/ (consulté le 11/07/2018)

www.eaubenin.bj (consulté le 05/04/2017) www.sante.gouv.bj (consulté le 20/08/2019) www.agriculture.gouv.bj (consulté le 14/08/2019) www.unenvironment.org/ (consulté le 21/09/2018)

www.un.org (consulté le 06/05/2019)

240

Curriculum Vitae

COCKER Fêmi, Adresse : 02BP : 1537 Porto-Novo, Bénin Email : femicocker@gmail.com, Téléphone : (229) 97 380 793

Identifiant ORCID : https://orcid.org/0000-0001-9067-2211

Chef Service de l'Eau de l'Ouémé/DDEEM/OP-Bénin, Spécialiste Eau et Assainissement, Ingénieur en Gestion de l'Environnement, Master en Gestion des Projets, Master en Marchés Publics et Partenariats Public-Privé, Technicien Supérieur en Sciences et Techniques de l'Eau.

Activités professionnelles avec obtention d'attestation :

1. Chef Service de l'Eau du département de l'Ouémé, 2012 à 2019

2. Chef Cellule Informatique et de Suivi Evaluation du Service de l'Eau du Plateau et de l'Atlantique respectivement de 2008 à 2012 et de 2003 à 2008.

Activités scientifiques avec obtention

d'attestation :

3. Determinants of the volumes of drinking water used in rural area in the Lower Valley of Oueme in Benin, Article published in Journal of Water Science, ISSN: 0992-7158, Vol. : 32, N° 4, 2020, www.rse.ete.inrs.ca.

4. Cartographie du potentiel en eau souterraine de la basse vallée de l'Ouémé, Sud-Bénin (Afrique de l'Ouest), Article published in La Houille Blanche, N° 2, mai. 2020, pp. 74 -- 85, www.shf-lhb.org.

5. 241

Recent changes in flows in the lower Oueme valley, South Benin, Article published in J. P. Soaphys, 1 (2019) C19A1, ISSN: 2630-

0958, Vol. N° 1, nov. 2019, pp. 1 -- 5,
http://www.soaphys.org/parutions/.

6. Publication d'un article dans International Journal of Innovation and Scientific Research ISSN 2351-8014 Vol. 38 No. 2 Sep. 2018, http://www.ijisr.issr-journals.org/

7. Participation et présentation de communication aux colloques scientifiques, séminaires, école doctorale au Bénin, Togo, Burkina-Faso et Sénégal de 2017 à 2019.

8. Stage au laboratoire LaCarto/DGAT/UAC sur la collète, le traitement et l'analyse des données.

9. Consultant indépendant GIRE/PCEau-PHAC/Etude pilote/Etude de faisabilité économique et environnementale respectivement, pour les communes, le CePEPE, l'AIID/Pays-Bas et le Cabinet Afrique Etudes de 2007 à 2015

10. Formation sur l'exploitation et la maintenance des systèmes de chloration des AEV au CFME, 2017.

11. Formation sur l'utilisation de Microsoft Excel dans le dimensionnement des ouvrages d'AEP au CePEPE, 2012

242

Liste des publications

Articles tirés de la présente thèse

Fêmi COCKER, Jean Bosco Kpatindé VODOUNOU et Jacob A. YABI, Cartographie du potentiel en eau souterraine de la basse vallée de l'Ouémé, Sud-Bénin (Afrique de l'Ouest), Article published in La Houille Blanche, N° 2, juin

2020, pp. 74 -- 85, www.shf-lhb.org.
DOI: https://doi.org/10.1051/lhb/2020018

Fêmi COCKER, Jean Bosco Kpatindé VODOUNOU et Jacob A. YABI, Determinants of the volumes of drinking water used in rural area in the Lower Valley of Oueme in Benin, Article published in Journal of Water Science, ISSN: 0992-7158, Vol. : 32, N ° 4, mai 2020, pp. 369-376, www.rse.ete.inrs.ca. DOI : https://doi.org/10.7202/1069571ar

Fêmi COCKER, Jean Bosco Kpatindé VODOUNOU and Jacob A. YABI, Recent changes in flows in the lower Oueme valley, South Benin, Article published in J. P. Soaphys, 1 (2019) C19A1, ISSN: 2630-0958, Vol. N° 1, nov. 2019, pp. 1

-- 5. http://www.soaphys.org/parutions/.
DOI:10.46411/jpsoaphys.19.01.001

Fêmi COCKER, Jean Bosco Kpatindé VODOUNOU, René ZODEKON, and Jacob A. YABI, «Availability of water resources and climatic variability in the lower valley of Oueme, south Benin (West Africa),» International Journal of Innovation and Scientific Research, ISSN: 2351-8014, vol. 38, no. 2,

September 2018, pp. 289-300. http://www.ijisr.issr-
journals.org/abstract.php?article=IJISR-18-126-09

Articles hors thèse

René ZODEKON, Léocadie ODOULAMI and Fêmi COCKER, « Contraintes et défis de la gestion communautaire des forages équipés de pompes à motricité humaine en milieu rural dans la commune de Sassa-Zoume au Bénin », La géographie au service du développement durable, ISBN : 978-99919-8226-7, vol. 1, septembre 2018, pp. 575-585.

Communications scientifiques et rapports techniques

1. Participation et présentation de communication à la quatrième journée scientifique du CAMES sur le thème : « Valorisation des résultats de la recherche et leur modèle économique » Conseil Africain et Malgache pour l'Enseignement Supérieur (CAMES)/IRSP Ouidah, BENIN, du 02 au 05 décembre 2019.

2. Participation et présentation de communication à la deuxième édition des journées doctoriales de l'EDSAE. Thème : « Recherche

243

scientifique agro-environnementale et développement durable : contribution de la jeunesse scientifique des universités Ouest-Africaines » organisée par l'Ecole Doctorale des Sciences Agronomiques et de l'Eau/l'Université de Parakou, du 04 au 06 novembre 2019.

3. Participation et présentation de communication au septième Colloque des Sciences, Cultures et Technologies de l'Université d'Abomey-Calavi portant sur le thème « La valorisation des résultats de recherche et de l'innovation technologique, un facteur de développement des nations » organisé par le Conseil Scientifique de l'Université d'Abomey-Calavi (BENIN), du 16 au 21 septembre 2019.

4. Participation et présentation de communication au 1er Congrès de la Société Ouest-Africaine de Physique (SOAPHYS) sous le thème : « Recherche scientifique en physique et développement endogène en Afrique de l'Ouest » organisé par Société Ouest-Africaine de Physique (SOAPHYS), Université Ouaga I Pr Joseph KI-ZERBO BURKINA FASO, du 30 juillet au 02 août 2019

5. Participation et présentation de communication à la XVIIIe édition des Journées Scientifiques Internationales de Lomé (JSIL 2018) sous le thème : « l'Afrique face aux ODD : quelles recherche et innovation pour un développement durable ? », organisées par la Direction de la Recherche et de l'Innovation/UL sur Campus universitaire de Lomé du 08 au 13 octobre 2018.

6. Participation et la présentation d'une communication à la troisième édition de l'École Doctorale Itinérante en Sciences Sociales et Humaines sur le thème « Approches critiques sur l'Afrique. Confrontation, circulation et globalisation des savoirs », réalisée dans le cadre de l'IRIS Études Globales financée par l'IDEX PSL (ANR-10-IDEX-0001-02 PSL) du 17 au 22 septembre 2018 à l'IRSP de Ouidah.

7. Participation et présentation d'une communication à la deuxième édition des Doctoriales pluridisciplinaires sur le thème « Innovation, Employabilité pour un développement inclusif et durable », organisées par l'École Doctorale Développement Durable et Société de l'Université de THIES (SENEGAL), du 26 au 27 juin 2018.

8. Participation et présentation d'une communication au Colloque Scientifique International, Doctoriales conjointes 2018 portant sur le thème « Formations Scientifiques au Service du Développement Durable », organisé par l'École Doctorale Sciences Exactes et Appliquées de l'UAC, du 04 au 08 juin 2018.

9. Participation et présentation d'une communication au Colloque Scientifique International sur « Villes et développement en Afrique subsaharienne » en hommage

244

au Professeur émérite Benoît D. N'BESSA, organisé par le Laboratoire d'Etudes des Dynamiques Urbaines et Régionales (LEDUR) de l'Université d'Abomey-Calavi (BENIN), du 23 au 25 mai 2018.

10. Participation et présentation d'une communication au Séminaire Scientifique organisé par l'École Doctorale des Sciences Agronomiques et de l'Eau (EDSAE) de l'Université de Parakou (BENIN), du 24 au 26 octobre 2017.

11. Participation et présentation d'une communication au deuxième Colloque Scientifique International de l'Université de Kara (TOGO) portant sur le thème « La recherche en Afrique : rétro-vision et vision pour l'émergence du continent », du 11 au 15 septembre 2017.

Attestation de validation du plan de formation

 

REPUBLIQUE DU BENIN

 

UNIVERSITE DE PARAKOU

 
 
 

245

ECOLE DOCTORALE

« SCIENCES AGRONOMIQUES ET EAU »

Sur la base des activités énumérées ci-dessous M. COCKER H. Fêmi a satisfait aux exigences de la formation doctorale à l'École Doctorale des Sciences Agronomiques et Eau (EDSAE), et totalise le minimum de 180 crédits requis (= 6 semestres d'activités).

1. Séjours scientifiques, formations et activités pédagogiques (sous-total = 60 crédits)

1.1.Séjours scientifiques effectués dans des Laboratoires ou instituts de recherche

- HydroModE-Lab (Laboratoire d'Hydraulique et de Modélisation

Environnementale) de l'Université de Parakou (juin à août 2019) - Laboratoire LaCarto, de la FLASH de l'Université d'Abomey-Calavi

(juin à août 2018)

- Séminaires doctoraux à l'École Doctorale de la FLASH de l'Université d'Abomey-Calavi et de l'EDSAE de l'Université de Parakou respectivement du 21 au 31 janvier et 04 au 06 novembre 2019

1.2.Cours et formations théoriques, méthodologiques et pratiques suivis
- Cours de méthodologie, Université d'Abomey-Calavi (juin 2017)

- Cours sur d'utilisation du logiciel R, Institut National de l'Eau Université d'Abomey-Calavi (février 2017)

- Formation sur l'utilisation du logiciel SPSS

1.3.Contribution à l'organisation d'activités pédagogiques à l'université

- Contribution aux Travaux dirigés sur l'eau et l'environnement sous la responsabilité du Dr Jean Bosco K. VODOUNOU, Université de Parakou (juillet à septembre 2019)

246

- Travaux pratiques/Travaux dirigés de cartographie et SIG, de lecture de cartes topographiques, sous la responsabilité du Dr Ismaïla TOKO IMOROU, Université d'Abomey-Calavi (février à avril, 2019)

2. Activités de recherche partie I : Communication scientifique (sous-total = 30 crédits)

2.1.Participation ou présentation aux colloques, symposium ou conférences

- Journées scientifiques du CAMES quatrième édition sur le thème : « Valorisation des résultats de la recherche et leur modèle économique », IRSP Ouidah, BENIN (décembre 2019)

- Journées doctoriales de l'EDSAE, deuxième édition sur le thème : « Recherche scientifique agro-environnementale et développement durable : contribution de la jeunesse scientifique des universités Ouest-Africaines », Université de Parakou, BENIN, (novembre 2019)

- Colloque des Sciences, Cultures et Technologies septième édition, sur le thème « La valorisation des résultats de recherche et de l'innovation technologique, un facteur de développement des nations », Université d'Abomey-Calavi, BENIN (septembre 2019);

- Premier congrès de la Société Ouest-Africaine de Physique (SOAPHYS), sur le thème : « Recherche scientifique en physique et développement endogène en Afrique de l'Ouest », Université Ouaga I Pr J. KI-ZERBO, BURKINA FASO, (juillet-août 2019) ;

- Journées Scientifiques Internationales de Lomé sur le thème : « l'Afrique face aux ODD : quelles recherche et innovation pour un développement durable ? », Université de Lomé, TOGO (octobre 2018) ;

- École doctorale sur le thème : « Approches critiques sur l'Afrique. Confrontation, circulation et globalisation des savoirs », l'IRSP de Ouidah, BENIN (septembre 2018)

- Doctoriales pluridisciplinaires, deuxième édition sur le thème : « Innovation, Employabilité pour un développement inclusif et durable », Université de Thiès, SENEGAL (juin 2018) ;

- Colloque Scientifique International, Doctoriales conjointes sur le thème : « Formations Scientifiques au Service du Développement Durable », Université d'Abomey-Calavi, BENIN, (juin 2018) ;

- Colloque Scientifique International sur « Villes et développement en Afrique subsaharienne » en hommage au Professeur émérite Benoît D. N'BESSA, Université d'Abomey-Calavi, BENIN (mai 2018) ;

- Séminaire Scientifique de l'École Doctorale des Sciences Agronomiques et de l'Eau (EDSAE), Université de Parakou, BENIN, (octobre 2017) ;

247

- Colloque scientifique International de Kara sur le thème : « La recherche en Afrique : rétro-vision et vision pour l'émergence du continent », Université de Kara, TOGO, (septembre 2017).

2.2.Participation à des groupes de discussion et séminaires de Laboratoires

- Groupe de discussion et d'échanges entre doctorants sur l'eau et l'environnement, HydroModE-Lab (Laboratoire d'Hydraulique et de Modélisation Environnementale) de l'Université de Parakou (2019) ;

- Groupe de discussion sur les études préliminaires à l'élaboration du plan Delta de l'Ouémé, INE/Université d'Abomey-Calavi (2018) ;

- Groupe de discussion sur « `changements climatiques et ressources naturelles »', Laboratoire de Cartographie, Université d'Abomey-Calavi (2018) ;

- Séminaires du Laboratoire d'Hydraulique Appliqué, Université d'Abomey-Calavi 2017.

2.3.Participation aux Journées doctorales de l'EDSAE

- Journée doctorale de l'EDSAE, Université de Parakou 2017 ; - Journée doctorale de l'EDSAE, Université de Parakou 2019.

3. Activités de recherche partie II : Thèse (sous-total = 90 crédits)

- Trois points de thèse effectués: 28 décembre 2018, 30 décembre 2019, et juillet 2020 ;

- Cinq (5) article scientifique parus dans les revues International Journal of Innovation and Scientific Research, J. P. SOAPHYS, La Houille Blanche, Journal of Water Science et La géographie au service du développement durable ;

- Thèse intitulée « Cartographie et Gestion Intégrée des Ressources en Eau dans le contexte des changements climatiques dans la basse vallée de l'Ouémé au Bénin (Afrique de l'Ouest) ».

Le Directeur de l'EDSAE,

Prof. YABI A. Jacob

Annexes

248

249

Annexe 1 : Questionnaire d'enquête

Ce questionnaire s'inscrit dans le cadre des travaux de thèse sur le sujet : Cartographie et Gestion Intégrée des Ressources en Eau dans le contexte des changements climatiques dans la basse vallée de l'Ouémé, Bénin (Afrique de l'Ouest).

Il s'agit d'un travail de recherche et les résultats ne seront publiés qu'à des fins scientifiques. En outre, personne ne saurait être inquiété pour les réponses fournies. L'entretien peut-être anonyme si vous le souhaitez. Nous vous remercions de votre collaboration.

Questions

Réponses

Cod e

Stat ut

I. DENTIFICATION

Q.0 0.

Numéro du

questionnaire

/ /

 
 

Q.01.

Commune

 
 
 

____

Q.02.

Arrondissemen t

 
 
 
 

Q.03.

Village

 
 
 

____

Q.04.

Nom et prénom de l'enquêté (e) (facultatif)

 
 
 

____

Q.05.

Sexe de

l'enquêté (e)

M F

1

2

 

Q.06.

Age de

l'enquêté (e)

/____/

 
 

Q.07.

Niveau

d'instruction

Aucun Primaire Secondaire Universitaire

1

2

3

4

 

250

Q.08.

 

Êtes-vous

membre d'un
groupement ?

Oui Non

1

2

 

Q.09.

Quelle est la

principale

activité que
vous menez ?

Agriculture Extraction de sable Navigation fluvio-lagunaire Pêche Autres

1

2

3

4

5

 
 
 

Si autres précisez-là :

 
 
 

Si agriculteur,

Oui

1

 
 

utilisez-vous de

Non

2

 

Q.10.

pesticide ?

 
 
 
 

Si oui lequel ?

 
 
 
 

Précisez pourquoi

 
 
 

II. DISPONIBILITE DES RESSOURCES EN EAU ET

CHANGEMENTS CLIMATIQUES

Q.11.

Avez-vous

Oui

1

 
 

suffisamment

de ressources
en eau pour vos activités ?

Non

2

 

Q.12.

Les saisons

Oui

1

 
 

sont-elles de

Non

2

 
 

plus en plus

Stable

3

 
 

Pluvieuse ?

 
 
 

Q.13.

Les saisons

Précoces

1

 
 

pluvieuses

Tardives

2

 
 

sont-elles ?

Inchangée

3

 

Q.14.

Les saisons

Précoces

1

 
 

sèches sont-

Tardives

2

 
 

elles ?

Inchangée

3

 

Q.15.

Le début des

Précoces

1

 
 

crues est-il ?

Tardives

2

 
 
 

Inchangée

3

 

Q.16.

Avez-vous été

Oui

1

Si

 

victime des

inondations ces dernières années ?

Non

2

Non, allez à Q.17

251

Q.17.

 

Si oui, quel est ampleur ?

Destruction des habitats Destruction des infrastructures Perte en vie humaine Maladies hydriques Autres à

préciser/ /

1

2

3

4

5

 

Q.18.

Les vents sont-

Oui

1

 
 

ils de plus en plus violents ?

Non

2

 

Q.19.

Avez-vous

Oui

1

 
 

quelques repères d'évènements climatiques désastreux ?

Non

2

 

Q.20.

Quels sont les contraintes climatiques

liées à votre
secteur

 
 
 
 

d'activité ?

 
 
 

III. BESOIN EN EAU DES POPULATIONS

Q.21.

Quelles sont

Eau de surface

1

 
 

les ressources

en eau que
vous

exploitez ?

Eau souterraine

2

 

Q.22.

A quelle

Moins de 100 m

1

 
 

distance se

100 à 300 m

2

 
 

situent ces

300 m à 500 m

3

 
 

plans ou cours

d'eau par
rapport à votre site d'activité ?

Plus de 500 m

4

 

Q.23.

A quelle

Moins de 100 m

1

 
 

distance se

100 à 300 m

2

 
 

situent ces

300 m à 500 m

3

 
 

plans ou cours

d'eau par
rapport à votre maison ?

Plus de 500 m

4

 

252

Q.24.

 

Les eaux des plans d'eau ou

cours d'eau
sont-elles

utilisées à la
maison ?

 
 

Oui Non

1

2

Si Non, allez à Q.27

Q.25.

Si oui, quel

usage en faites- vous ?

/

 
 
 
 
 

/

 

Q.26.

En avez-vous

 
 

Oui

1

 
 

suffisamment pour vos divers besoins ?

 
 

Non

2

 

Q.27.

Comment

 
 

Bonne

1

 
 

appréciez-vous

 
 

Mauvaise

2

 
 

la qualité de

ces eaux ?

 
 

Ne sais pas

3

 

Q.28.

Quel doit être

 
 

Incolore

1

 
 

la qualité d'une

 
 

Inodore

2

 
 

eau de

 
 

Pas de matière en suspension

3

 
 

boisson ?

 
 

Goût agréable

4

 

Q.29.

De quelles

 
 

Diarrhée

1

 
 

maladies

 
 

Choléra

2

 
 

soufrez --

 
 

Affection gastro-intestinale

3

 
 

vous le plus

souvent ?

 
 

Autres (à citer)

4

 

Q.30.

Selon vous,

quelles en sont les causes ?

/

 
 
 
 
 

/

 

Q.31.

Quelle quantité

 
 

Eau de surface

1

 
 

d'eau utilisez-

vous par jour

dans votre

ménage ? (en

seau 33l)

 
 

Eau souterraine

2

 

Q.32.

Pensez-vous

 
 

Oui

1

 
 

qu'il y a

 
 

Non

2

 
 

suffisamment d'eau pour les

cultures et en
toute saison ?

 
 

Ne sais pas

3

 

253

Q.33.

 

Pensez-vous

qu'il y a
suffisamment d'eau pour le

bétail et en
toute saison ?

Oui Non

1

2

 

Q.34.

Quelle serait

votre participation si on se propose de vous réaliser

de nouveaux
ouvrages ou de vous réhabiliter les anciens ?

/

 
 

_____/

Q.35.

Que pensez-

vous de la
gestion actuelle

des ressources
en eau par la commune ?

/

 
 

_____/

IV. STRATEGIE POUR UNE MISE EN OEUVRE EFFICACE DE

LA GIRE

Q.36.

Pensez-vous

que les

ressources en

eau sont

inépuisables ?

Oui Non

1

2

 

Q.37.

Pensez-vous

que le

gaspillage des

ressources en

eau peut

compromettre les générations futures ?

Oui Non

1

2

 

Q.38.

Êtes-vous les

seuls usagers

des ressources

en eau dans
votre milieu ?

Oui Non

1

2

 

254

Q.39.

 

Pensez-vous que l'usage que vous faites des

ressources en

eau peut

impacter celui

des autres

acteurs ?

Oui Non

1

2

 

Q.40.

Adhéreriez-

vous à une

gestion plus

concertée des

ressources en

eau tenant

compte des

autres acteurs

(GIRE) ?

Oui Non

1

2

 

Q.41.

Si le

gouvernement

effectuait des

activités de

conservation

des ressources
en eau dans le

but d'une
utilisation, intégrée,

rationnelle et
durable, seriez-vous prêt à en payer le prix ?

Oui Non

1

2

 

Q.42.

Existe-t-il des

interdits par

rapport à ces
eaux ?

Oui Non

1

2

Si Non, allez à

Q 48

Q.43.

Si oui,

lesquels ?

/

 
 

/

Q.44.

Quelles divinités

protègent les

/

 
 

_____/

255

 

cours d'eau

dans votre

milieu ?

 
 
 

Q.45.

Quelles sont

les activités

que vous

menez le long et sur les cours et plans d'eau ?

/

/

 
 

_____/

Q.46.

Utilisez-vous

une grande

quantité d'eau

pour un bon
rendement dans votre production ?

Oui Non

1

2

Si Non, allez à Q51

Q.47.

Pensez-vous

qu'avec une
quantité

réduite, mais
rationnellement

utilisée, vous
auriez le même rendement dans la production ?

Oui Non

1

2

 

Q.48.

Seriez-vous prêt pour une gestion rationnelle,

concertée et
respectueuse de l'environneme nt ?

Oui Non

1

2

 

256

Annexe 2 : Guide d'entretien

Ce guide d'entretien s'inscrit dans le cadre des travaux de thèse sur le sujet : Cartographie et Gestion Intégrée des Ressources en Eau dans le contexte des changements climatiques dans la basse vallée de l'Ouémé, Bénin (Afrique de l'Ouest).

Guide d'entretien orienté vers les communes et structures déconcentrées de l'État

Question 1 : les connaissances

Quel est l'état de connaissance de l'acteur sur les ressources en eau ? Recensez les données sur la qualité de l'eau utilisée.

a) Des données en continu sur les ressources qui permettent d'évaluer l'impact de l'usage sur le milieu

b) Des données sur une partie des ressources qui donnent une évaluation approximative de l'usage sur le milieu

c) Quelques données peu fiables pour évaluer l'impact

d) Pas de donnée, aucune connaissance sur les ressources et l'impact de son usage

Question 2 : évaluation

Comment évaluez-vous vos actions et votre plan de gestion ? Avez-vous des outils d'évaluation spécifiques ou empiriques ?

a) Des indicateurs de gestion intégrée renseignés sur un temps long permettant d'améliorer la gestion

b) Des indicateurs de gestion intégrée mis en place trop récemment, pour faire évoluer la gestion

c) Des indicateurs incomplets au sens d'une gestion intégrée, mais engendrant des

améliorations

d) Pas de suivi

Question 3 : échelle de gestion et de réflexion

Quel est votre territoire d'action et de réflexion ? Est-il pertinent pour

257

une gestion intégrée ?

a) Réflexion et action à l'échelle du bassin versant de l'Ouémé

b) Réflexion à l'échelle d'un territoire d'action plus limité (votre commune dans la Basse Vallée de l'Ouémé)

c) Réflexion et action à l'échelle administrative, mais élargie à une intercommunalité cohérente

Question 4 : intégration des usages

Prise en compte des autres usages à impacter dans la gestion

a) Une vision globale des autres usages impactés qui sont pris en compte dans la gestion

b) Une prise en compte d'un nombre plus limité d'usages dans la gestion

c) Une vision globale des autres usages, mais peu intégrés dans la gestion (ou en cours d'intégration)

d) Connaissances d'un ou deux usages, mais une intégration difficile (des efforts en cours)

e) Aucune connaissance des autres usages, une gestion sectorielle

Question 5 : rapport gestionnaire/usages/ressources et autres acteurs en fonction des perceptions de l'acteur

Type de rapports pour mesurer la faisabilité d'un travail en partenariat avec les autres acteurs

a) Bon rapport avec les autres acteurs de l'eau débouchant sur un partenariat

b) Rapport passable avec les autres acteurs de l'eau

258

débouchant sur un partenariat c) Aucun partenariat possible

Question 6 : implication des politiques dans la gestion de l'eau Connaissances de l'usage et implication des communes : Pour quelle gestion opteriez-vous ?

a) La commune est gestionnaire ou

étroitement impliquée dans la gestion de l'eau

b) La commune a délégué la gestion, mais reste très impliquée

c) La commune a

connaissance de

l'usage, mais elle est seulement concertée

d) La commune n'a pas de connaissance ou reste peu ou pas concertée

Question 7 : implication des autres acteurs de l'eau et usagers Nombre de conventions ou de partenariats que vous signeriez avec d'autres acteurs de l'eau et les usagers

a) Plusieurs partenariats avec des acteurs locaux dans la gestion de

l'usage

b) Des partenariats en nombre plus limité, mais des relations informelles

c) Implication des autres acteurs de l'eau et usagers dans la gestion sans partenariat formalisé

d) Faible implication des acteurs

e) Pas de partenariat, aucun lien avec les acteurs

259

Question 8 : concertation

Si vous optez pour le recrutement d'un gestionnaire, allez-vous l'engager dans un processus de concertation ?

a) Forte participation à des groupes de pilotage, réunion de travail avec un grand nombre d'acteurs

b) Participation à des réunions avec un nombre d'acteurs plus limité

c) Participation plus occasionnelle à des groupes de pilotage, quelques rencontres avec d'autres acteurs de l'eau

d) Peu de liens avec d'autres acteurs

e) Aucune concertation avec d'autres acteurs de l'eau

Question 9 : sensibilisation, communication Actions de sensibilisation à engager par l'acteur

a) Un grand nombre d'actions de sensibilisation auprès du grand public et de tous les usagers avec des retours positifs

b) Quelques actions de sensibilisation grand public, sans recul suffisant pour l'évaluation

c) Des actions de sensibilisation très ciblées

d) Peu d'actions de sensibilisation, quelle que soit la catégorie

d'acteurs visée

e) Pas d'action de sensibilisation

Question 10 : financements

Quels sont les financements à mobiliser ou en cours de mobilisation : type de contrat, durée, Partenaire Technique et Financier, prise en compte d'autres usages ?

a) Financements stables de longue durée intégrant d'autres usages et la

260

préservation du milieu

b) Financements de plus courte durée, plusieurs PTF, prise en compte du milieu et/ou usage

c) Des financements plus sectoriels qui évoluent vers plus d'intégration

d) Des financements sectoriels qui ne conduiront pas à une gestion d'intégration

e) Des financements instables et limités qui réduisent la satisfaction d'autres usages

261

Annexe 3 : Formulaire d'évaluation de la mise en oeuvre de la GIRE

1. Environnement favorable Degré de mise en oeuvre (0 - 100)

Très faible (0)

Faible (20)

Moyen-faible (40)

Moyen-élevé (60)

Élevé (80)

Très élevé (100)

1.1 Quel est l'état des politiques, des lois et des plans visant à soutenir la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) au niveau national ?

a

Politique

nationale en

matière de

ressources en

eau, ou
équivalent

L'élaboration de la
politique n'a pas

commencé ou
n'avance pas

Elle existe, mais n'est pas basée sur la GIRE.

 

Elle est basée sur la GIRE, est approuvée par le gouvernement et commence à être utilisée par les

autorités pour
guider les travaux.

 

Elle est en train
d'être utilisée
par la majorité

des autorités
concernées pour

guider les
travaux.

 

Les objectifs de la

politique sont
systématiquement atteints.

 

Les objectifs

systématiquement

atteints, et
périodiquement passés en revus et révisés.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

[Entrer note]

Justification/preuve

[Entrer texte ici. Par ex. Référence à la loi, quand est-ce que la loi a été créée/révisée, des exemples sur la manière dont la loi est utilisée pour guider les travaux ou quels sont les objectifs de la loi qui ont été atteints ou font l'objet d'un suivi]

Note ou n/a:

 
 
 

262

b

 

Loi (s)

nationale (s)

sur les

ressources en

eau.

L'élaboration n'a

pas commencé ou n'avance pas

Existe, mais

n'est pas basée sur la GIRE.

Basée sur la

GIRE,

approuvée par le

gouvernement et
commence à être

utilisée par les
autorités.

En train d'être

utilisée par la

majorité des
autorités

concernées.

Toutes les lois

sont en train
d'être

appliquées dans tout le pays.

Toutes les lois sont

appliquées dans

le pays,
et toutes les

personnes et
organisations
so nt tenues responsables.

Note ou n/a:

[Entrer note]

Justification/preuve

[Entrer texte ici. Par ex. Référence à la loi, quand est-ce que la loi a été créée, les mécanismes mis en place pour appliquer la loi, ou des exemples concrets d'application de la loi]

c

Plans

nationaux de
gestion

intégrée des

ressources en

eau

(GIRE), ou équivalent

L'élaboration n'a

pas commencé ou n'avance pas

Plan en

préparation,

mais pas
approuvé par le gouvernement.

Approuvé par le

gouvernement et
commence à être

utilisé par les
autorités.

En train d'être

mis en oeuvre
par la majorité

des autorités
concernées.

Les objectifs du

plan sont
systématiquement atteints.

Les objectifs

systématiquement

atteints, et
périodiquement passés en revus et révisés.

Note ou n/a:

[Entrer note]

Justification/preuve

[Entrer texte ici. Par ex. Référence aux plans, aux rapports d'étapes]

263

1.2 Quel est l'état des politiques, des lois et des plans visant à soutenir la GIRE dans la basse vallée de l'Ouémé ?

 

b

Plans de

gestion des

bassins/aquifè res basés sur la

GIRE ou
équivalent.

L'élaboration n'a pas débutée ou a

été retardée
dans la plupart de

s bassins/aquifères
d'importance nationale.

Sont en

préparation pour la plupart des bassins/aquifères d'importance nationale.

Approuvés pour

la majorité des
bassins/aquifères et commencent à

être utilisés par
les autorités.

Sont en train

d'être mis en
oeuvre dans la

majorité des
bassins/aquifères.

Les objectifs des

plans sont
systématiqueme nt atteints
dans

la majorité des
bassins/aquifères.

Les objectifs

systématiquement atteints au niveau

de tous les
bassins/aquifères, et sont périodiquement passés en revus et révisés.

Note ou n/a:

[Entrer note]

Justification/preuve

[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence aux bassins/aquifères les plus importants, leurs plans, les rapports d'étapes, les preuves de la mise en oeuvre des plans]

 

Très faible (0)

Faible (20)

Moyen-faible (40)

Moyen-élevé (60)

Élevé (80)

Très élevé (100)

c

Accords pour la gestion des eaux transfrontaliè

res dans les
bassins/aquifè

res les plus
importants

L'élaboration n'a

pas commencé ou n'avance pas.

En cours de

préparation ou

en phase de
négociation

Les accords sont adoptés

Les dispositions

des accords sont partiellement mises en oeuvre

La plupart des

dispositions des
accords sont mises en oeuvre

Les dispositions

des accords sont pleinement mises en oeuvre

Note ou n/a:

[Entrer note]

Justification/preuve

[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence aux accords, rapports, preuves de la mise en application.]

Moyenne de la note pour

« Environnement favorable

[Entrer la note ici]

En cas de choix « n/a » pour une question, celle-ci ne devrait pas être prise en compte dans le calcul de la moyenne.

264

2. Institutions et Participation Degré de mise en oeuvre (0 - 100)

 

Très faible (0)

Faible (20)

Moyen-faible (40)

Moyen-élevé (60)

Élevé (80)

Très élevé (100)

2.1 Quel est le statut des institutions pour la mise en oeuvre de la GIRE au niveau national ?

a

Capacité des

autorités

gouvernementale

s nationales à
diriger la mise en oeuvre des plans nationaux pour la

GIRE ou
équivalent

Aucune autorité
gouvernemental
e
désignée pour la

gestion des
ressources en eau.

Les autorités sont

désignées, avec
un mandat clair pour

diriger la gestion des ressources en eau.

Les autorités ont reçu un mandat clair pour diriger la mise en oeuvre de la GIRE et ont

la capacité de
diriger

efficacement son

plan de
formulation
.

Les autorités ont la capacité de diriger efficacement le

plan de mise

en oeuvre de la
GIRE
.

Les autorités ont

la capacité de
diriger efficacement le suivi

et l'évaluation

périodique du

plan de la

GIRE.

Les autorités ont

la capacité de
diriger efficacement le pl an périodique de

révision de la
GIRE
.

Note ou n/a:

[Entrer note]

Justifications/pre uves

[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence aux responsables et mandats, les niveaux de capacité, les rapports]

265

b

 

La coordination entre les autorité s gouvernementale

s nationales
représentant différents secteurs

sur les ressources en

eau, la politique, la planification et la gestion

Aucune

communication entre

les différents secteurs gouvernementaux sur la politique, la planification et la gestion.

Communication: L'information su r les ressources en eau,

la politique, la planification et la gestion est mise à disposition

entre les différents secteurs.

Consultation: L'information, le

s expériences

et les avis sont
partagés entre
le

s différents
secteurs.

Participation: Des opportunités pour

les différents
secteurs de prendre part aux processus politique

s, de planification
et de gestion.

Représentation: Consultations officielles entre luvoir es différents secteurs gouvernementau x avec l'objectif d'un accord sur les décisions collectives portant

sur les question

s et activités
importantes.

Co-décision et

co -- production: Le partage du po

entre les différen ts secteurs sur les activités

conjointes en

matière de

politiques, de

planification et de gestion.

Note ou n/a:

[Entrer note]

Justifications/pre uves

[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence aux mécanismes de coordination intersectorielle, preuves des réunions, rapports]

Participation des citoyens dans la politique, la planification et la

gestion des
ressources en eau au niveau national

Note ou n/a:

Faible (20)

La

communication: L'information su

r les ressources en eau,

la politique, la planification et la gestion est mise à la

disposition des parties

prenantes.

Moyen-faible (40)

Consultation: Les autorités

gouvernementales demandent

parfois aux
parties prenantes des informations,

des retours
d'expériences et leurs avis.

Moyen-élevé (60)

Consultation: Les autorités

gouvernementales demandent régulièrement aux parties prenantes des

informations, des retours d'expériences et leurs avis.

Élevé (80)

Participation: Des opportunités

régulières pour que les parties prenantes prennent part aux

processus politi ques, de planification et de gestion.

Très élevé (100)

Représentation: Représentation officielle des parties prenantes dans les processus étatiques qui contribuent à la prise de décisions sur les questions et activités importantes, le cas échéant.

267

d

 

Participation des

entreprises dans
la mise en valeur,

la gestion et

l'utilisation des
ressources en eau

au niveau
national.

Aucune

communication entre

le gouvernement

et les entreprises

sur la mise en
valeur, la gestion et l'utilisation des ressources en eau

Une

communication limitée entre le

gouvernement et
les entreprises sur la mise en valeur,

la gestion et

l'utilisation des
ressources en eau

Une consultation régulière entre le

gouvernement et
les entreprises sur la mise en valeur, la gestion

et l'utilisation des ressources en eau

Peu de possibilités offertes pour la

participation du
secteur privé
dans

des activités de
mise en valeur, de

gestion et

d'utilisation des

ressources en eau

Des

opportunités régulièrement offertes pour la participation

du secteur
privé
dans des activités de mise

en oeuvre, de

gestion et

d'utilisation des

ressources en

eau

Une participation efficace du

secteur privé

mise en

place dans des

activités de mise

en oeuvre, de

gestion et

d'utilisation des

ressources en eau

Note ou n/a:

[Entrer note]

Justifications/pre uves

[Entrez le texte ici. Par exemple. Les mécanismes mis en place pour une participation des citoyens, les types d'entreprises qui participent ou ne participent pas, la preuve du niveau de participation]

e

Des objectifs

spécifiques au

genre intégrés

dans la gestion
des ressources en eau.

La question du genre n'est pas clairement abord ée dans les lois,

politiques ou
plans nationaux.

La question du genre partiellement abordée dans les lois, politiques et plans nationaux.

La question du

genre est
intégrée
dans les plans

nationaux, mais

avec une

mise en oeuvre et

un budget
limités
.

La question du

genre est intégrée

dans les plans

nationaux, mais

partiellement financé et avec des objectifs en partie atteints.

Des

activités financé

es de manière
adéquate
et des objectifs en gra

nde partie
atteints
.

Tous les

objectifs pleineme nt

atteints et répond

ent de façon
adéquate aux préoccupations liées au genre
.

Note ou n/a:

[Entrer note]

Justifications/pre uves

[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence aux objectifs liés aux questions de sexe/genre dans les lois/politiques/plans, programmes visant à atteindre les objectifs de genre, rapports]

268

 

Très faible (0)

Faible (20)

Moyen-faible (40)

Moyen-élevé (60)

Élevé (80)

Très élevé (100)

f

Développer les

capacités liées à la GIRE

Aucun

renforcement

des capacités

spécifique à la

gestion des

ressources en

eau.

Le renforcement

occasionnel des

capacités, généralement

limité à des
activités à court terme/ponctuelle s

Certaines

initiatives de
renforcement des

capacités sur le
long terme
sont

en train d'être
mises en oeuvre,

mais la
couverture

spatiale et la

palette des
intervenants sont limitées

Des initiatives de

renforcement des

capacités sur le
long terme
sont en

train d'être mises

en oeuvre et la
couverture

géographique de

même que la

palette des

intervenants sont

acceptables

Des initiatives

de renforcement des capacités sur

le long terme

sont mises en
oeuvre, avec des résultats

efficaces, et la
couverture géographique et

celle des
intervenants sont très bonnes

Des initiatives de

renforcement des

capacités sur le
long terme
sont

mises en oeuvre
avec des résultats

très probants,
accompagnés

d'une excellente
couverture

géographique et

d'une bonne

palette

d'intervenants.

Note ou n/a:

[Entrer note]

Justifications/pre uves

[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence aux programmes de renforcement des capacités, à la couverture géographique et aux intervenants]

2.2 Quel est le statut des institutions de mise en oeuvre de la GIRE dans la basse vallée de l'Ouémé ?

a

Organisations au

niveau des
bassins/aquifères

ou équivalents

pour piloter la
mise en oeuvre

des plans de la
GIRE.

Aucune autorité

au niveau des

bassins n'est
désignée pour la

gestion des

ressources en

eau

Les autorités, avec un mandat

clair pour
diriger la gestion des ressources en eau
existent.

Les autorités ont

un mandat clair

pour diriger la
mise en oeuvre de la GIRE et ont la

capacité de
diriger

efficacement son

plan de
formulation.

Les autorités ont

la capacité de

piloter efficacement la mise en oeuvre du plan de la GIRE.

Les autorités ont

la capacité de

diriger de

manière

efficace le suivi et l'évaluation périodique du plan de la GIRE.

Les autorités ont

la capacité de

diriger

efficacement la r évision

périodique du
plan de la GIRE
.

Note ou n/a:

[Entrer note]

Justifications/pre uves

[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence aux autorités et preuve de la capacité à mener la mise en oeuvre de la GIRE]

b Participation des

citoyens dans
l'élaboration des

politiques, la
planification et la

gestion des
ressources en eau au niveau local

Très faible (0)

Aucune communication entre les autorités gouvernementales locales et les parties prenantes sur la politique, la planification et la gestion

Faible (20)

Communication: Des

informations sur les ressources en eau,

la politique, la planification et la gestion sont

mises à la
disposition des parties

prenantes au niveau local.

Moyen-faible (40)

Consultation: Les autorités gouvernementale s demandent

parfois aux
parties prenantes des informations au niveau local,

des retours
d'expériences et leurs avis.

Très élevé (100)

Représentation: La représentation

officielle des
parties prenantes dans les processus des collectivités locales aboutissant à la prise de décisions sur les

questions et
activités locales importantes, le cas échéant.

 

[Entrer note]

Justifications/pre uves

Note ou n/a:

 

269

[Entrez le texte ici. Par exemple. Les mécanismes mis en place pour une participation des citoyens, les types de groupes d'intervenants qui participent ou qui ne participent pas, la preuve du niveau de participation, les différences géographiques dans le pays.]

Le genre Le genre Le genre abordé Des Tous les

partiellement abordé dans dans les plans activités financé objectifs pleineme

abordé dans les les plans infra infranationaux, mais es de manière nt

lois, politiques et nationaux, mais partiellement appropriée et atteints et répond

plans avec une financé et avec des des ent de façon

infranationaux. mise en oeuvre objectifs en partie objectifs en gra adéquate aux

et un budget atteints. nde partie préoccupations

limités. atteints. liées au genre au

niveau

infranational.

[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence aux objectifs liés aux questions de sexe/genre dans les lois/politiques/plans et programmes visant à atteindre les objectifs du genre, rapports]

Le genre Le genre Le genre intégré Des Tous les

partiellement abordé dans dans les plans activités financé objectifs pleineme

abordé dans les les plans transfrontaliers, es de manière nt

politiques et plans transfrontaliers, mais partiellement appropriée et atteints et répond

transfrontaliers. mais avec une financé et avec des des ent de façon

mise en oeuvre objectifs en partie objectifs en gra adéquate aux

et un budget atteints. nde partie préoccupations

limités. atteints. liées au genre au

niveau

transfrontalier.

[Entrez le texte ici. Par exemple. Références aux objectifs liés aux questions de sexe/genre dans les politiques/plans, programmes visant à atteindre les objectifs de genre, rapports]

Objectifs et plans

spécifiques au
genre au niveau transfrontalier

Note ou [Entrer

n/a: note]

La question du genre n'est pas clairement traité

e dans les

politiques ou
plans

transfrontaliers.

Très faible (0)

d

Justifications/pre uves

Cadres

organisationnel s pour la gestion

des eaux
transfrontalières

des bassins

et aquifères les

plus importants

Aucun cadre (s) organisationnel

(s)

Note ou n/a:

[Entrer note]

 

Justifications/pre uves

Note moyenne pour « Les institutions et la participation »

e

Très élevé (100)

Le mandat du/des

cadre (s)
organisationnel (s) est entièrement rempli

270

Faible (20)

Moyen-faible (40)

Moyen-élevé (60)

Elevé (80)

Cadre (s)

Cadre (s)

Le mandat du/des

Le mandat

organisationnel

organisationnel

cadre (s)

du/des cadre (s)

(s) en phase

(s) établi.

organisationnel (s)

organisationnel

d'élaboration.

 

est partiellement

rempli

(s) est en

grande partie
rempli

[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence aux organisations, mandats, rapports d'étapes/rapports annuels.]

[Entrer la note En cas de choix « n/a » pour une question, celle-ci ne devrait pas être prise en

ici] compte dans le calcul de la moyenne.

271

3. Instruments de gestion Degré de mise en oeuvre (0 - 100)

 
 

Très faible

(0)

Faible (20)

Moyen-faible (40)

Moyen-élevé (60)

Elevé (80)

Très élevé (100)

3.1 Quel est l'état des instruments de gestion visant à soutenir la mise en oeuvre de la GIRE au niveau national ?

a

Suivi

national de
la disponibilité de l'eau

Aucun systè me de suivi en place.

Systèmes de suivi

mis en place pour un

nombre limité de
projets à court

terme/ad-hoc ou
équivalent.

Un suivi sur le long terme est

effectué, mais avec une couverture

limitée et une

utilisation par

les parties prenantes

également limitée.

Un système de suivi sur le long terme est réalisé

avec une couverture adéquate, mais son utilisation

par les parties prenantes est limitée.

Un suivi à long

terme est effectué avec

une très bonne

couverture et une

utilisation adéquate de la part des parties prenantes.

Un suivi à long

terme est réalisé

avec

une excellente couverture

et une excellente utilisation par les parties prenantes.

Note ou n/a:

[Entrer note]

Justifications/ preuves

[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence aux systèmes de suivi, ceux dont le suivi est effectué et à quel niveau, les preuves de la mise en oeuvre et de l'accès à l'information pour les parties prenantes.]

272

b

 

Gestion

durable et

efficace de

l'utilisation de l'eau

Aucun instrument

de gestion
n'est en train d'être mis en oeuvre.

L'utilisation

d'instruments de
gestion est limitée et

ne se fait
seulement qu'à travers des

projets à court

terme/ad-hoc ou
similaires.

Quelques instrume

nts de gestion
mis en oeuvre un peu plus sur le long terme, mais

avec une couvertu

re limitée dans

différents secteurs

d'utilisation de

l'eau et dans le
pays.

Des instruments de

gestion sont

mis en oeuvre sur le

long terme,
avec une couverture adéquate dans tous les secteurs d'utilisation de l'eau et dans tout le pays.

Les instruments de gestion sont mis en oeuvre sur le long

terme, avec une

très bonne

couverture dans

tous les secteurs

d'utilisation de
l'eau et dans tout le pays et ils s'avèrent être efficaces.

Des instruments

de gestion sont
mis en oeuvre sur

le long terme,
avec une excellen te

couverture dans

tous les secteurs

d'utilisation de

l'eau et dans tout le pays et ils sont très efficaces.

Note ou n/a:

[Entrer note]

Justifications/ preuves

[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence aux types d'instruments de gestion et leurs objectifs, les preuves de leur mise en oeuvre, les différences géographiques, le degré de leur mise en oeuvre entre les différents groupes d'intervenants.]

 

Très faible

(0)

Faible (20)

Moyen-faible (40)

Moyen-élevé (60)

Élevé (80)

Très élevé (100)

c

Contrôle de

la pollution

Aucun instrument

de gestion

n'est mis en

oeuvre.

L'utilisation

d'instruments de
gestion est limitée et

existe seulement à
travers des

projets à court

terme/ad-hoc ou
équivalents.

Quelques instrume

nts de gestion
mis en oeuvre un peu plus sur le long terme, mais

avec une couvertu

re limitée dans

différents secteurs

et dans le pays.

Des instruments de

gestion sont

mis en oeuvre sur le

long terme,
avec une couverture adéquate dans

les différents

secteurs et dans le pays.

Les instruments de gestion sont mis en oeuvre sur le long

terme, avec une

très bonne

couverture dans

les différents secteurs et dans le pays et ils s'avèrent être efficaces.

Des instruments

de gestion sont
mis en oeuvre sur

le long terme,
avec une excellen te

couverture dans

les différents
secteurs et dans le

pays et ils sont
très efficaces.

Note ou n/a:

[Entrer note]

Justifications/ preuves

[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence aux types d'instruments de gestion, preuve de leur mise en oeuvre, différences géographiques, degré de mise en oeuvre entre les différents groupes d'intervenants.]

273

d

 

Gestion des

écosystèmesP Ptributaires de l'eau

Aucun instrument

de gestion

n'est en

cours de

mise en

oeuvre.

L'utilisation

d'instruments de
gestion est limitée et

existe seulement à
travers des

projets à court

terme/ad-hoc ou
équivalent.

Quelques instrume

nts de gestion
mis en oeuvre un peu plus sur le long terme, mais

avec une couvertu

re limitée dans

différents types

d'écosystèmes à

travers le pays.

Les instruments de

gestion sont

mis en oeuvre sur le

long terme,
avec une couverture adéquate pour

différents types

d'écosystèmes à

travers. Les besoins en eau sont analysés dans certains cas.

Les instruments de gestion sont mis en oeuvre sur le long

terme, avec une

très bonne

couverture dans

différents types

d'écosystèmes à

travers le pays, et sont efficaces. Les besoins en eau sont analysés

pour la plupart du
pays.

Les instruments

de gestion sont
mis en oeuvre sur

le long terme,
avec une excellen te

couverture dans

différents types

d'écosystèmes à

travers le pays, et sont très

efficaces. Les

besoins en eau

sont analysés
pour tout le pays.

 

Note ou n/a:

[Entrer note]

Justifications/ preuves

[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence aux types d'instruments de gestion, preuves de leur mise en oeuvre et de leur efficacité, différences géographiques, degré de mise en oeuvre entre les différents types d'écosystèmes.]

 

Très faible

(0)

Faible (20)

Moyen-faible (40)

Moyen-élevé (60)

Élevé (80)

Très élevé (100)

e

Instruments

de gestion
pour réduire

les impacts
des catastrophes liées à l'eau

Aucun instrument

de gestion

n'est en

cours de

mise en

oeuvre.

L'utilisation

d'instruments de
gestion est limitée et

existe seulement à
travers des

projets à court

terme/ad-hoc ou
équivalent.

Quelques

instruments de
gestion sont mis en oeuvre un peu plus sur le long terme,

mais avec une
couverture limitée des zones à risque

Les instruments de

gestion sont

mis en oeuvre sur le

long terme,
avec une couverture adéquate des zones à risque.

Les instruments de

gestion sont
mis en oeuvre sur le

long terme,
avec une très bonne couverture des zones à risque et sont efficaces.

Les instruments

de gestion sont
mis en oeuvre sur

le long terme,
avec une très excellente

couverture des
zones à risque et

sont très
efficaces
.

Note [Entrer

Justifications/

[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence aux types d'instruments de gestion, preuve de leur mise en oeuvre et

274

 

ou n/a:

note]

preuves

efficacité, différences géographiques, degré de mise en oeuvre pour différents types de catastrophes liées à l'eau.]

3.2 Quel est l'état des instruments de gestion visant à soutenir la mise en oeuvre de la GIRE dans la basse vallée de l'Ouémé ?

a

Instruments

de gestion
des bassins

Aucun instrument de gestion en cours de

mise en

oeuvre au

niveau des

bassins.

L'utilisation

d'instruments de
gestion au niveau des bassins est limitée et

se fait
seulement à travers des projets à court terme/ad-hoc.

Quelques instrume nts de gestion au niveau des bassins mis en oeuvre un peu plus sur le long terme, mais

avec une couvertu

re géographique

restreinte et un
nombre limité de parties prenantes
.

Des instruments de gestion au niveau des bassins mis en oeuvre un peu plus sur le long terme, avec un e bonne couverture géographique et les

bonnes parties
prenantes
.

Des instruments de

gestion au
niveau des bassins

mis en oeuvre un
peu plus sur le long terme, avec des rés ultats

efficaces et une

très bonne
couverture géogra

phique et les

bonnes parties
prenantes
.

Des instruments

de gestion au

niveau des bassin s mis en oeuvre un peu plus sur le long

terme, avec des r

ésultats très
efficaces
et une excellente couverture géog raphique et les

bonnes parties
prenantes
.

Note ou n/a:

[Entrer note]

Justifications/ preuves

[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence aux types d'instruments de gestion, preuve de leur mise en oeuvre et efficacité, différences géographiques, degré de mise en oeuvre entre les différents groupes d'intervenants.]

275

 

Très faible

(0)

Faible (20)

Moyen-faible (40)

Moyen-élevé (60)

Élevé (80)

Très élevé (100)

b

Instruments

de gestion
des aquifères

Aucun instrument de

gestion mis en oeuvre au

niveau des
aquifères.

L'utilisation

d'instruments de
gestion au niveau des aquifères

est limitée et se fait seulement à travers des projets à court terme/ad-hoc.

Quelques instrume nts de gestion au

niveau des

aquifères mis en

oeuvre un peu plus

sur le long
terme,
mais

avec une couvertu

re géographique

restreinte et un
nombre limité de parties prenantes
.

Des instruments de gestion au niveau des

aquifères mis en
oeuvre un peu plus

sur le
long terme, avec un

e couverture
géographique et des

parties prenantes
adéquate
.

Des instruments de

gestion au
niveau des aquifère s mis en oeuvre un peu plus sur le long terme, avec des rés ultats

efficaces et une

très bonne
couverture géogra

phique et les

bonnes parties
prenantes
.

Des instruments

de gestion au

niveau des aquifè res mis en oeuvre un peu plus sur le long

terme, avec des r

ésultats très
efficaces
et une excellente couverture géog raphique et les parties prenantes.

Note ou n/a:

[Entrer note]

Justifications/ preuves

[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence aux types d'instruments de gestion, preuve de leur mise en oeuvre et efficacité, différences géographiques, degré de mise en oeuvre entre les différents groupes d'intervenants.]

c

Partage des

données et

des

informations

à tous les
niveaux

Aucun

partage de

données ni

d'informatio ns.

Partage des données et des informations

limitées sur une
base ad-hoc.

Des accords

d'échange et de
partage

d'informations

existent, mais de
façon un peu plus

axée sur le long

terme entre les
principaux

fournisseurs de

données et les
utilisateurs.

Des accords

d'échange et de
partage de données et

d'informations mis

en oeuvre de façon
un peu plus axée sur

le long terme, avec
une couverture

adéquate dans les
différents secteurs et dans le pays.

Les accords

d'échange et de
partage de données et

d'information mis en oeuvre de façon un peu plus axée

sur le long
terme,
avec

une très bonne

couverture dans

les différents

secteurs et dans le pays.

Toutes

les informations

et données
pertinentes sont en ligne et sont

accessibles à
tous
.

276

 

Note

[Entrer

Justifications/

[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence à différents accords en matière de partage des données et de

 

ou n/a:

note]

preuves

l'information, accès à l'information.]

4. Financement

 

Degré de mise en oeuvre (0 - 100)

Très faible (0)

Faible (20)

Moyen-faible (40)

Moyen-élevé (60)

Elevé (80)

Très élevé

(100)

4.1 Quel est l'état du financement pour la mise en valeur et la gestion des ressources en eau au niveau national ?

a

Budget national pour

l'investissement

incluant les
infrastructures

liées aux

ressources en

eau.

Aucun budget alloué

dans les plans

nationaux

d'investissement.

Budget alloué, mais

ne couvre que

partiellement les
investissements prévus.

Budget suffisant

alloué pour

les investissements

prévus, mais pas

assez de fonds

distribués ou mis à disposition.

Budget suffisant

alloué et les fonds

distribués pour

tous les

programmes ou

projets prévus

Le financement

est disponible et

tous les projets

prévus sont
en cours

d'exécution.

Les programmes prévus sont achevés, les évaluations

de ces
derniers

sont

réalisées et
un nouveau

cycle de
financement pour

d'autres programmes est en cours.

Note ou [Entrer

Justifications/preuves

[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence à l'adéquation du budget, importantes lacunes

277

 

n/a: note]

 

budgétaires.]

b

Budget national

Aucun budget alloué

Budget alloué que

Budget alloué au

Budget alloué

Le budget inclut

Tous les

 

pour les coûts

pour les coûts

pour quelques

moins à la moitié

pour la plupart

tous les éléments

budgets

 

récurrents des

récurrents des

éléments et la mise

des éléments, mais

des éléments dont

et la mise en

alloués aux

 

éléments de la

éléments de la GIRE.

en oeuvre est en

insuffisant pour les

quelques-uns sont

oeuvre se déroule

différents

 

GIRE

 

phase de

démarrage.

autres.

en cours de mise oeuvre

normalement.

éléments de l'approche

de la GIRE
sont entièrement utilisés.

 

Note ou n/a:

[Entrer note]

Justifications/preuves

[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence à l'adéquation du budget, importantes lacunes budgétaires.]

278

 

Très faible (0)

Faible (20)

Moyen-faible (40)

Moyen-élevé (60)

Elevé (80)

Très élevé (100)

4.2 Quel est l'état du financement de la mise en oeuvre et de la gestion des ressources en eau dans la basse vallée de l'Ouémé ?

a

Budgets

infranationaux ou des bassins

pour des
investissement

s incluant des
infrastructures

pour les

ressources en

eau.

Aucun budget alloué

aux plans

d'investissement au

niveau des bassins et

au niveau
infranational.

Budget alloué, mais

ne couvre que

partiellement les
investissements prévus.

Budget suffisant

alloué pour

les investissement s prévus, mais pas suffisamment de fonds distribués ou mis à disposition

Budget suffisant

alloué et
fonds distribués
pour tous les programmes

ou projets
prévus

Le

financement est disponible

et tous les
projets prévus sont en cours d'exécution

Budget pleinement

utilisé, les

programmes sont

achevés tels que

prévus et

l'évaluation est

effectuée.

Note ou

n/a:

[Entrer note]

Justifications/preuve s

[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence à l'adéquation du budget, importantes lacunes budgétaires.]

b

Recettes tirées des prélèvements sur

les utilisateurs d'eau au niveau

des bassins,
aquifères ou au

niveau sous-
national.

Aucune recette tirée

au niveau
infranational.

Processus en

place pour augmenter

les recettes au
niveau

local, mais pas

encore mis
en oeuvre
.

De faibles recettes

sont tirées des

taxes, mais ne
sont pas
utilisées

pour les activités
de la GIRE.

De faibles

recettes tirées

des taxes,
couvrent quelque unes

des activités
de la GIRE.

Les recettes

tirées des

taxes,

couvrent la

plupart des

activités de la GIRE.

Les autorités locales collectent

des fonds provenan

t de multiples

sources et qui
couvrent la totalité des coûts
des activités de la GIRE

Note [Entrer

Justifications/preuve

[Entrez le texte ici. Par exemple. La référence aux types de recettes et aux mécanismes de

279

 

ou n/a:

note]

s

collecte, et l'adéquation des recettes pour répondre aux besoins.]

c

Financement

pour la
coopération transfrontalièr e

Aucun financement

spécifique alloué

n'est issu des budgets

des états membres
(EM), ni d'autres sources régulières.

Accord EM sur

la part des

contributions en

place et le soutien en nature dédié à la coopération/l'accor d existe.

Financement inférieur à 50 % de ce qui était prévu comme contribution et qui était établi par des dispositions réglementaires

Financement

inférieur à
75 % de ce qui

était prévu
comme contribution

et qui était
établi par des dispositions réglementaire s

Financement

supérieur à
75 % de ce qui

était prévu
comme contribution

et qui était
établi par des dispositions réglementaire s

Disponibilité du

financement total

qui était prévu
comme

contribution et qui
était établi par des dispositions réglementaires

Note ou

n/a:

[Entrer note]

Justifications/preuve s

[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence à des accords de financement, preuves de contributions.]

Note moyenne pour « Financement »

[Entrer la note ici]

En cas de choix « n/a » pour une question, celle-ci ne devrait pas être prise en compte dans le calcul de la moyenne.

280

Annexe 4 : Liste des départements et communes appartenant en tout ou en partie au bassin de l'Ouémé

Département

Commune située
en tout ou en
partie dans le

bassin de

l'Ouémé

Population
total 2013
des
communes
situées dans
le bassin de
l'Ouémé

Portio
n de la
comm

une
compri
se dans

le

Répartition de la portion de la
commune comprise dans le bassin de
l'Ouémé entre les quatre sous-bassins
majeurs de l'Ouémé

Ouémé

Okpar

Zou

Basse et

 
 

(RPGH4)

bassin

de
l'Oué

Supérieur

a

 

Moyenn e Vallée

 
 
 

(%)

 
 
 
 

Atlantique

1

Abomey-

655.965

50 %

-

-

-

100 %

 

2

CaviAllada

127.493

1 %

-

-

-

100 %

 

3

So-Ava

118.497

100 %

-

-

-

100 %

 

4

Toffo

100.920

50 %

-

-

-

100 %

 

5

106.962

90 %

-

-

-

100 %

 
 

Total

1.109.837

 
 
 
 
 

Borgou

1

Parakou

254.254

100 %

50 %

50 %

-

-

 

2

Bembéréké

125.465

15 %

100 %

-

-

-

 

3

N'Dali

114.659

100 %

80 %

20 %

-

-

 

4

Nikki

150.466

10 %

-

100

-

-

 

5

Pèrèrè

79.240

80 %

-

100%

-

-

 

6

Sinendé

88.383

40 %

100 %

%

-

-

-

 

7

Tchaourou

221.108

100 %

60 %

40 %

-

-

 
 

Total

1.033.575

 
 
 
 
 

Collines

1

Dassa-

112.118

100 %

20 %

-

40

40 %

 

2

Bantè Zoum

106.945

100 %

10 %

-

90%

-

 

3

Glazoué

123.542

100 %

80 %

-

20%

-

 

4

Ouessè

141.760

100 %

80 %

20 %

 

-

 

5

Savalou

144.814

97 %

-

-

100

-

 

6

Savè

87.379

100 %

70 %

30 %

%

-

 
 

Total

716.558

 
 
 
 
 

Donga

1

Djougou

266.522

95 %

100 %

-

-

-

Atakora

2

Bassila

130.770

98 %

100 %

-

-

-

 

3

Copargo

71.290

40 %

100 %

-

-

-

 

1

Kouandé

112.014

4 %

100 %

 
 
 
 

2

Péhonko

78.173

12 %

100 %

 
 
 
 
 

Total

468.582

 
 
 
 
 

Littoral

1

Cotonou

678.874

100 %

-

-

-

100 %

 
 

Total

678.874

 
 
 
 
 

Ouémé

1

Porto-Novo

263.616

100 %

-

-

-

100 %

 

2

Adjara

96.901

100 %

-

-

-

100 %

 

3

Adjohoun

74.956

100 %

-

-

-

100 %

281

Département

Commune située
en tout ou en
partie dans le

bassin de

l'Ouémé

Population
total 2013
des
communes
situées dans
le bassin de
l'Ouémé

Portio
n de la
comm

une
compri
se dans

le

Répartition de la portion de la
commune comprise dans le bassin de
l'Ouémé entre les quatre sous-bassins
majeurs de l'Ouémé

Ouémé

Okpar

Zou

Basse et

 
 

(RPGH4)

bassin

Supérieur

a

 

Moyenn

 
 
 

de
l'Oué

 
 
 

e Vallée

 
 
 

(%)

 
 
 
 
 

4

Aguégués

44.484

100 %

-

-

-

100 %

 

5

Akpro-

121.571

100 %

-

-

-

100 %

 

6

Missérété Avrankou

130.777

100 %

-

-

-

100 %

 

7

Bonou

44.430

100 %

-

-

10

90 %

 

8

Dangbo

95.908

100 %

-

-

- %

100 %

 

9

Sèmè-Kpodji

224.207

100 %

-

-

-

100 %

 
 

Total

1.096.850

 
 
 
 
 

Plateau

1

Pobé

123.740

100 %

-

-

-

100 %

 

2

Adja-Ouéré

115.953

100 %

-

-

-

100 %

 

3

Ifangni

113.749

100 %

-

-

-

100 %

 

4

Kétou

156.497

100 %

-

-

-

100 %

 

5

Sakété

114.207

100 %

-

-

-

100 %

 
 

Total

624.146

 
 
 
 
 

Zou

1

Abomey

92.823

50 %

-

-

-

100 %

 

2

Bohicon

170.604

100 %

-

-

-

100 %

 

3

Covè

50.235

100 %

-

-

95

5 %

 

4

Djidja

123.804

70 %

-

-

%

95

5 %

 

5

Ouinhi

59.853

100 %

-

-

%

10

90 %

 

6

Zagnanado

54.914

100 %

-

-

5 %

95 %

 

7

Za-Kpota

132.401

100 %

-

-

90

10 %

 

8

Zogbodomey

94.262

90 %

-

-

%

10

90 %

 
 

Total

686.073

 
 
 
 
 

Total

46

 

6.604.682

 
 

Source : (Extrait du SDAGE OUÉMÉ, 2013)

Légende :

Communes du secteur d'étude

282

Annexe 5 : critères d'élaboration de la carte de potentialité en
eau souterraine

Figure 59: Répartition du débit d'exploitation

Figure 60: Répartition de l'infiltration

283

Figure 61: Répartition du niveau statique

284

Figure 62: Système de pente

285

286

2'19'30"E 2'28'0"E 2'36'30"E

.Ac'ionsa

C Orin] uiie de

Ze

Z Hounvieaè Z

ô
· ô

m- -m

F F

2°28'0"E

2'3630''E

2' 1930"E

ADJDHGUN

Localités

· Village, quartier, hameau

· Chef-lieu d'arrondissement

C} Chef-lieu de commune

LE GE NM

Akpadanou
·

Ko de.
·

Commune de Sakété

b Profondeur (m) Aoewlissè C;bekandji zo

Gan °

l 83,66 - 106,77
· Gooden)

106,78 -129,31

_ 129,32 -150,7

- 150,71 -190,58

Commune de Ah emee-Calavi

Gbéko

·

Commune de Akpro-TIEsséreté

z

Dékin Afio
·

Source:

DG-Eau, 2018

Fond Topographique IGN,1992

Dékanm è


·

aVA
·

Hauédo Agueko

G envie

Aaagbodji

bodjedo

Houédomè

AGUEGUES

Cumin une de Porto-l\ ovo

Échelle

a s

o co

Figure 63: Répartition spatiale de la profondeur totale des forages

Z.Z

L-17311 C

z I Z

0 0

QC. _ - / --CO

w CO

Commune d e

Hours igué Z

ô
· ô

co- -io

For v

CO

Awonou


·

LE GE NIDE

Akpadanou
·

iodé
·

ADHOH OUN

Localités

· Village, quartier, hameau

· Chef-lieu d'arrondissement

® Chef-lieu de commune

Démë

Togbota
·

·

Commune de Sakétë

-Taux de succès (%) Azowlissè Obékandji zo

3,98-10 Gangôan m

10,01 - 30
· .06ada

- 30,01 - 50

- 50,01 - 80

- 80,01 - 100

Commune de Abomey-Calavi

Commune de Akp ro-1Th ssér été

O-AVA
·

Houédo Aguékon

éki

Ganrié

ô 0

cv -N

Source:CO

DG-E au, 2013

Fond Topographique lGl`,1992

Connue de Porto-Novo

Z ô

--v

Km gsj

1 r

2°1930"E 2°2 8'"E 2°3630"E

Echelk

5

10

287

Figure 64: Répartition du taux de succès des forages

288

Table des matières

REMERCIEMENTS VII

RESUME X

ABSTRACT XII

SOMMAIRE XIV

LISTE DES FIGURES XV

LISTE DES TABLEAUX XVIII

LITE DES PHOTOS XX

SIGLES ET ACRONYMES XXI

INTRODUCTION GÉNÉRALE 1

PROBLÉMATIQUE ET JUSTIFICATION 1

CHAPITRE 1 : CADRE THÉORIQUE ET OBJECTIFS DE L'ÉTUDE 6

INTRODUCTION 6

1.1. CADRE THÉORIQUE 6

1.2. REVUE DE LITTÉRATURE 15

1.3. OBJECTIFS DE L'ÉTUDE ET HYPOTHÈSES 26

1.4. ORGANISATION DE LA THÈSE 27

CONCLUSION 28

CHAPITRE 2 : CADRE GÉOGRAPHIQUE DU SECTEUR D'ÉTUDE 30

INTRODUCTION 30

2.1. DESCRIPTION DU MILIEU PHYSIQUE 30

2.1.1. JUSTIFICATION DU CHOIX DU SECTEUR D'ÉTUDE 30

2.1.2. SITUATION GÉOGRAPHIQUE 30

2.1.3. RELIEF 36

2.1.4. FORMATIONS GÉOLOGIQUES 38

289

2.1.5. FORMATIONS PÉDOLOGIQUES 41

2.1.6. FORMATIONS VÉGÉTALES 43

2.1.7. RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE 46

2.1.8. CLIMAT 49

2.2. PRÉSENTATION DU CADRE HUMAIN ET ÉCONOMIQUE 49

2.2.1. ÉVOLUTION DÉMOGRAPHIQUE 49

2.2.2. ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES 50

CONCLUSION 51

CHAPITRE 3 : CHANGEMENT CLIMATIQUE DANS LE SOUS BASSIN

DE LA BASSE VALLÉE DE L'OUÉMÉ 52

RÉSUMÉ: 52

INTRODUCTION 54

3.1. MATÉRIELS ET MÉTHODES 55

3.1.1. COLLECTE DES DONNÉES 55

3.1.2. ANALYSE DES DONNÉES 57

3.2. RÉSULTATS 62

3.2.1. VARIABILITÉ SPATIO-TEMPORELLE DES PRÉCIPITATIONS 62

3.2.1.1. Analyse spatiale de la variation pluviométrique 63

3.2.1.2. Tendance annuelle des précipitations 65

3.2.1.3. Variabilité saisonnière comparée des précipitations par sous-périodes 69

3.2.1.4. Évolution mensuelle des champs de précipitations 70

3.2.1.5. Bilan climatique 75

3.2.2. ANALYSE DE LA VARIATION THERMIQUE 77

3.2.2.1. Tendance annuelle des températures 77

3.2.2.2. Tendance thermique mensuelle 80

3.2.3. PERCEPTION ENDOGÈNE DES MANIFESTATIONS DES CHANGEMENTS

CLIMATIQUES 82

290

3.3. DISCUSSION 84

CONCLUSION 86

CHAPITRE 4 : DISPONIBILITÉ ET CARTOGRAPHIE DES

RESSOURCES EN EAU 88

RÉSUMÉ: 88

INTRODUCTION 91

4.1. MATÉRIELS ET MÉTHODES 93

4.1.1. COLLECTE DES DONNÉES 93

4.1.2. ANALYSE DE LA VARIABILITÉ HYDROLOGIQUE 95

4.1.2.1. Étude de la variabilité hydrologique 95

4.1.2.2. Cartographie de la potentialité en eau souterraine 97

4.2. RÉSULTATS 104

4.2.1. VARIABILITÉ HYDROLOGIQUE 104

4.2.1.1. Évolution mensuelle des débits 104

4.2.1.2. Variation interannuelle des débits 106

4.2.1.3. Rupture de stationnarité dans la série hydrométrique annuelle 107

4.2.1.4. Répartition intra-saisonnière des écoulements des sous-

périodes 1987-2007 et 2008-2016 108

4.2.2. VARIATION DES TERMES DU BILAN HYDROLOGIQUE 110

4.2.2.1. Bilan hydrologique 110

4.2.2.2. Influence des fluctuations pluviométriques sur les termes du

bilan 112

4.2.3. CARTOGRAPHIE DU POTENTIEL EN EAU SOUTERRAINE 114

4.2.3.1. Disponibilité en eau souterraine 114

4.2.3.2. Exploitabilité en eau souterraine 117

4.2.3.3. Accessibilité en eau souterraine 120

4.2.3.4. Potentialité en eau souterraine 122

291

4.2.3.5. Validation des cartes thématiques 125

4.3. DISCUSSION 126

CONCLUSION 129

CHAPITRE 5 : CARACTÉRISATION DES USAGES DE L'EAU 130

RÉSUMÉ 130

INTRODUCTION 132

5.1. MATÉRIELS ET MÉTHODES 133

5.1.1. COLLECTE DES DONNÉES 133

5.1.2. ANALYSE DES DONNÉES 135

5.2. RÉSULTATS 136

5.2.1. ÉTAT ACTUEL DE L'APPROVISIONNEMENT EN EAU 136

5.2.1.1. Ouvrages d'exploitation des ressources en eaux souterraines 137

5.2.1.2. Eaux de surface 148

5.2.2. USAGES DES RESSOURCES EN EAU 149

5.2.2.1. Usages domestiques 149

5.2.2.2. Usages agricoles 150

5.2.2.3. Pêche 157

5.2.2.4. Navigation 160

5.2.2.5. Exploitation du sable fluvio-lagunaire 161

5.2.3. ÉVALUATION DE LA SATISFACTION DES BESOINS EN EAU 164

5.2.3.1. Satisfaction en terme de quantité 164

5.2.3.2. Satisfaction en terme de qualité 171

5.3. DISCUSSION 172

CONCLUSION 177

CHAPITRE 6 : STRATÉGIE DE MISE EN OEUVRE EFFICACE DE LA

GIRE DANS LE CONTEXTE DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES 179

RÉSUMÉ : 179

292

INTRODUCTION 181

6.1. MATÉRIELS ET MÉTHODES 181

6.1.1. COLLECTE DES DONNÉES 181

6.1.2. MÉTHODE D'ÉVALUATION DE MISE EN OEUVRE DE LA GIRE 186

6.2. RÉSULTATS 187

6.2.1. ÉTAT ACTUEL DE LA GIRE 187

6.2.1.1. Acteurs de l'eau 188

6.2.1.2. Compétences des acteurs de l'eau 191

6.2.2. MISE EN OEUVRE DE LA GIRE 198

6.2.2.1. Évaluation de la GIRE 198

6.2.2.2. Diagnostic de la gouvernance des ressources en eau 207

6.2.3. PRÉCONISATIONS POUR UNE GIRE DANS LE CONTEXTE DES

CHANGEMENTS CLIMATIQUES 211

6.2.3.1. Mise en place des mécanismes de financement 212

6.2.3.2. Participation de toutes les parties prenantes 213

6.3. DISCUSSION 213

CONCLUSION 216

DISCUSSION GÉNÉRALE 218

CONCLUSION GÉNÉRALE 221

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 223

CURRICULUM VITAE 240

LISTE DES PUBLICATIONS 242

ATTESTATION DE VALIDATION DU PLAN DE FORMATION 245

ANNEXES 248

TABLE DES MATIÈRES 288

293

 

Biographie de l'auteur : Fêmi COCKER, né le 02 décembre 1977 à Cotonou est un expert en Gestion de l'Environnement. Il est détenteur d'un Master en Gestion de Projets et d'un Master en Droit. Acteur du secteur de l'eau il a publié des articles scientifiques sur la Gestion intégrée des Ressources en Eau, les Changements Climatiques et la Cartographie.

ABSTRACT

Water, a major development issue, is currently under pressure from climate change. This reality can be observed throughout the world, particularly in Africa in the intertropical zone to which Benin belongs. Faced with the impacts of these changes on the quantitative and qualitative availability of water resources, it is important to implement sustainable participatory management because the water resource that is available today in Benin and more precisely in the lower Ouémé valley is not inexhaustible. Its management must therefore be supervised in order to protect it and preserve its share for future generations. It is in this context that the present thesis aims to analyse the current management of water resources for an application of IWRM (Integrated Water Resources Management) in a context of climate change with the mapping of recent data.

Several types of data have been collected, including meteorological and hydrological data, SRTM images (Shuttle Radar Topography Mission), the topographic background, geographic positioning data of DWS (Drinking Water Supply) and socio-economic works obtained in real environment. The various treatments leading to the results are based on the use of statistics, hydrological modeling and spatial modeling.

The climatic variability over the period 1987-2016 shows breaks in stationarity in the rainfall series used. Comparison of mean rainfall amounts between the sub-periods 1987-2007 and 2008-2016 reveals an upward trend in rainfall. At the same time, an increase in temperatures is recorded. The availability analysis indicates an upward trend in flow and infiltration in line with the evolution of rainfall. Moreover, the assessment of this availability highlights significant potential for groundwater over 66% of the area covered by the study.

The characterization of water uses highlights a diversity of uses in the lower Oueme valley. These are uses related to domestic and agricultural work, navigation, fishing and the exploitation of fluvio-lagunar sand. From a quantitative point of view, 70% of domestic uses and the uses related to fishing are satisfied. From the qualitative point of view, 90% of households are satisfied with the quality of the water used against the totality of the fishing actors who are discouraged by the poor quality of the water and the drop in fishing yield.

The assessment of the level of implementation of IWRM shows a low application with a score of 31%. In order to raise this score, recommendations to be implemented for the effectiveness of IWRM in the lower Ouémé valley are described.

Keywords: IWRM, climate change, mapping, Oueme valley, Benin.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein