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L'erreur dans les réalisations écrites d'élèves marocains. état des lieux de leurs performances écrites, interrogations sur son statut et sur les modalités de sa gestion dans les documents officiels et dans les pratiques d'enseignement.


par Sarah TAMIMI
Université du Maine - Master 2 Didactique des Langues et l’enseignement du FLE  2019
  

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Chapitre préliminaire : contextualisation et problématique de la recherche

1. Le français dans le paysage linguistique marocain : un statut ambivalent et paradoxal

Le Maroc est un pays pluriculturel et plurilingue où coexistent plusieurs langues, dont et par ordre chronologique de leur acquisition ou leur apprentissage par l'apprenant marocain :

Ø Les deux langues premières ou maternelles de la majorité des marocains, à savoir l'arabe dialectal (dite la darija) pour la population arabe avec ses différents parlers selon les régions, et l'amazigh pour les populations berbères, avec aussi ses trois variantes selon les régions (le tarifite, le tachelhit et le tamazight).

La darija, langue de la vie quotidienne de la majorité des marocains, se pratique essentiellement de manière orale. Cette langue véhiculaire engendre, comme on le verra plus loin, le phénomène de diglossie.

Ø Les deux langues officielles reconnues par la constitution de 2011, à savoir l'arabe classique (dite aussi arabe standard) et l'amazigh.

Ces deux langues sont pratiquées en tant que code écrit et également oralement mais à un degré moindre dans de nombreuses sphères de la société marocaine telles que les administrations de l'état, l'école, la presse, les médias, etc. La langue arabe, enseignée dès le préscolaire, est la première langue de scolarisation des apprenants marocains, du moins ceux de l'école publique.

Ø Le français, considéré comme première langue étrangère d'après des textes officiels2(*), est enseigné dès le préscolaire dans les écoles privées. À partir de la rentrée scolaire 2018-2019, il est enseigné dans les écoles publiques dès la première année du primaire3(*). D'autres langues étrangères comme l'anglais, l'espagnol ou l'allemand, sont également enseignées en tant que langues étrangères secondes, mais à partir du lycée.

Contrairement aux dialectes arabes et berbères, le français et l'arabe classique sont essentiellement des langues d'enseignement et très rarement des langues familiales. Bien que ces deux langues soient peu usitées dans le vécu quotidien de la majorité des marocains, elles ont pourtant une forte valeur symbolique.

Le statut du français dans cette variété linguistique hétérogène et complexe est ambigu, voire paradoxal:

· Tantôt c'est une langue étrangère totalement absente des textes fondateurs tels que la constitution marocaine de 2011. Elle est parfois dépréciée dans la mesure où il fait référence à la langue du colonisateur, et donc vécue par certains comme une forme de risque d'intrusion, d'acculturation ou d'hybridation culturelle et identitaire.

· Tantôt elle est omniprésente dans les domaines les plus divers de la vie économique et sociale. En effet, cette langue a gardé un statut privilégié dans le système scolaire au sein duquel son enseignement est maintenu dès le primaire. Par ailleurs, après une période d'arabisation des disciplines scientifiques dans les cycles collège et lycée qui a duré plus de trente ans, il y a un retour du français comme langue d'enseignement de ces disciplines. Le passage de l'arabe au français s'est fait progressivement et de manière descendante depuis le lycée dès la rentrée scolaire 2013-2014 pour se généraliser ensuite au cycle collège en 2019-2020. Au-delà du secteur de l'enseignement, cette langue a gardé aussi une place centrale dans les sphères économiques (les banques, les entreprises, ...), administratives et sociales.4(*) Elle est considérée aujourd'hui comme un atout pour toute ascension professionnelle ou sociale : « Le degré de sa maîtrise détermine fortement la réussite des études supérieures et, partant, l'insertion dans le monde de travail. Une réalité bien comprise par les Marocains qui n'hésitent pas, quand ils en ont les moyens, à mettre leurs enfants dans des écoles privées ou des écoles de Missions. » (Mgharfaoui Khalil, 2016, p 5)

* 2 La charte nationale de l'éducation et de formation (1999, p 46) et le livre blanc pour la révision des programmes scolaires (2002).

* 3 Avant la réforme de 2002, le français était enseigné au niveau de la 3ième année du primaire, puis au niveau de la 2ème année à partir de la rentrée scolaire 2003-2004.

* 4Dans les villes, la plupart des enseignes des magasins et des rues sont écrites conjointement en français et en arabe. De même, il y a une présence importante du français dans la presse et les médias.

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