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Sauvegarde et valorisation du patrimoine immatériel béninois: un centre de promotion des rythmes et danses traditionnels du Bénin à  Porto-novo


par Mahougnon Ange-Calin DEKAKON
École Africaine des Métiers de l'Architecture et de l'urbanisme (EAMAU) - Master en Architecture et Patrimoine 2019
  

Disponible en mode multipage

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DEDICACES

Au Seigneur, Dieu tout puissant pour son amour inconditionnel et sa bonté ;

A mes parentsqui n'ont ménagé aucun effort pour mon éducation, veuillez recevoir à partir de ce travail toute ma gratitude pour vos indéfectibles soutiens ;

A toute ma famille, qui pour nous constitue l'essence d'une motivation sans précédent, une joie de vivre et une source inépuisable de courage pour toujours aller de l'avant ;

A mes frères et soeurs, qui m'observent et ne cessent de m'encourager ;

A mon pays le Bénin.

REMERCIEMENTS

Nous remercions en premier lieu DIEU le père tout puissant sans qui nous n'aurions pu réaliser ce travail.

Nous exprimons notre gratitude à ceux qui ont de près ou de loin contribué à la réalisation de ce travail. Nous remercions particulièrement nos encadreurs et professeurs :

- Mr KAO EZA Emile, Architecte DEIAU pour son assistance dans l'élaboration de ce travail ;

- Mr AYIH AKAKPO, Architecte-Urbanisme et professeur à l'EAMAU

- Mr GUIGMA, Architecte Urbaniste

Mes remerciements vont également à l'endroit de tous les koros et moros qui nous ont apporté leurs soutiens au cours de la réalisation de ce travail.

Nous remercions spécialement TOKPE Esméraldo, YAROU Séro Salem et BANGANA Ariane pour leurs précieux conseils et leurs apports à la réalisation de ce travail. Nous décernons un remerciement spécial à AHOKPE William, GBOSSOU Charles et DJOSSOUVI Horace.

Nous témoignons notre gratitude à :

Ø Mon père DEKAKON Roger et à ma mère SODJINOU Colette ; pour leur amour et leur détermination à faire de nous quelqu'un de meilleur

Ø A mes soeurs Sidoine, Rolette, Horence et à mon frère David

Ø A l'ensemble des familles DEKAKON et SODJINOU

Ø A mon beau-frère ADOUTAN Gilles

Nous ne saurions achever cette page de remerciements sans remercier tous ceux ou toutes celles qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce mémoire. Nous remercions également ValonaAYIKPE , Julio TOKPE.

A tous ceux que nous n'avons pas pu citer ici, tellement la liste est longue...Je vous dis simplement un grand merci !

SOMMAIRE

DEDICACES Erreur ! Signet non défini.

REMERCIEMENTS 2

SOMMAIRE 3

SIGLES ET ABREVIATIONS 5

TABLE DES ILLUSTRATIONS 5

INTRODUCTION GENERALE 9

PREMIERE PARTIE : ANALYSE DIAGNOSTIQUE 24

Chapitre 1 : Présentation du Bénin 25

1. Généralités 25

2. Organisation administrative et démographie 27

3. Potentialités du Bénin 29

Chapitre 2 : Les Rythmes et danses traditionnels au Bénin 33

1-Généralités sur la Culture 33

2. Présentation des rythmes et danses traditionnels du Bénin 35

Chapitre 3 : Présentation de la ville de Porto-Novo, potentialités et perspectives 46

1. Cadre physique et administratif 46

2. Population et répartition 50

3. Morphologie urbaine de Porto-Novo, type d'habitat et matériaux utilisés 52

4. Activités économiques 55

5. Infrastructures et équipements culturels de Porto-Novo 56

6. Porto-Novo, une ville occupant une position stratégique en matière économique et touristique 56

7. Les rythmes et danses traditionnels à Porto-Novo 57

Chapitre 4 : Quelques études de Cas 62

1. Au plan national 62

2. Au plan international 69

DEUXIEME PARTIE : Propositions 86

Chapitre 5 : Le site du projet 87

1. Identification et choix du site 87

2. Analyse du site 91

Chapitre 6 : Programmation Architecturale 96

1. Objectifs de la programmation 96

2. Acteurs et Population cible du Projet 96

3. Composantes du Projet 97

4. Besoins et Activités 97

5. Définition des Fonctions du Musée des rythmes et de danses traditionnelles du Bénin 98

6. Les Espaces et programme détaillé du musée 100

Chapitre 7 : Conception Architecturale du Centre 109

1. Philosophie du projet 109

2. Dispositions particulières 109

3. Parti d'aménagement du site 110

4. Parti Architectural 113

Chapitre 8 : Choix des matériaux et dispositions constructives 117

1. Choix des matériaux 117

2. Dispositions constructives 118

Sigles et Abréviations

§ EAMAU : Ecole Africaine des Métiers de l'Architecture et de l'Urbanisme

§ TPFE : Travail Personnel de Fin d'Etudes

§ UNESCO :Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture

§ PIB : Produit Intérieur Brut

§ FAC : Fonds d'Aide à la Culture

§ DTMUS : Paysage des Danses Traditionnelles, du Monde, Urbaines et de Société

§ FIP : Festival International de Porto-Novo

§ OMPI :Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle

§ CNMTB : Confédération Nationale des Musiciens Traditionnels du Bénin

§ UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l'Enfance

§ BBC : British Broadcasting Corporation

§ DAF : Direction des Affaires Administratives et Financières

§ DAGDC : Direction des Affaires Générales et du Développement et de la Coopération

§ DSO : Direction des Services Opérationnels

§ RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat

§ EPA : Ecole du Patrimoine Africain

§ CDC : Centre de Développement Chorégraphique

§ ABCD : Association Burkinabè des Chorégraphes et Danseurs

§ ADAUA : Association pour le Développement de l'Architecture et de l'Urbanisme en Afrique

§ SBEE : Société Béninoise d'Energie Electrique (SBEE).

§ Nbre : Nombre

§ BTC : Blocs de terre comprimés

Table des Illustrations

LISTE DES FIGURES

Figure 1:Carte de l'Afrique (Bénin en rouge) 25

Figure 2:Carte du Bénin montrant les différents types de climat. 25

LISTE DES PHOTOS

Photo 1: Le musée Honmè 53

Photo 2:La mosquée principale de Porto-Novo 54

Photo 3: Un bâtiment colonial 54

Photo 4: Une maison moderne 55

Photo 5: Entrée du centre Ouadada 62

Photo 6: Vues sur l'entrée du Centre 63

Photo 7 : Vues sur l'espace restauration du bar-restaurant 64

Photo 8:Vues sur le théâtre de verdure 65

Photo 9:Vues sur le Hall d'exposition 65

Photo 10:Vues sur le studio d'enregistrement de rythmes traditionnels 66

Photo 11:Vues sur le studio d'enregistrement de rythmes modernes 66

Photo 12: Vues sur la salle multimédia 67

Photo 13:Vues sur la salle de spectacle de la maison internationale de la culture. 68

Photo 14:Vue sur le théâtre en plein air de la maison internationale de la culture. 68

Photo 15: Entrée du musée nationale du Burkina Faso 69

Photo 16:Photos du bâtiment administratif 70

Photo 17: Photos d'un pavillon d'exposition 71

Photo 18:Photos d'un pavillon d'exposition 71

Photo 19:Photos du bâtiment d'accueil 72

Photo 20: Photos de l'amphithéâtre de plein air de 300 places 72

Photo 21: Vues intérieur d'un pavillon d'exposition 73

Photo 22: CDC-La termitière 73

Photo 23: Vues de la cour arborée 75

Photo 24: Vues sur l'espace convivial (Vues du Cafétéria) 75

Photo 25: Vues de l'espace convivial (vues du Préau servant aux répétitions, spectacles) 75

Photo 26: Studio de travail polyvalent 76

Photo 27: Vues de la salle de 300 places 76

Photo 28: Vues du théâtre en plein air de 2000 places. 77

Photo 29: Plan RDC du musée de la musique de Ouagadougou 78

Photo 30: Plan R+1 du musée de la musique de Ouagadougou 79

Photo 31 : Vues sur l'atrium du musée de la musique de Ouagadougou 80

Photo 32: Vues sur une salle d'exposition (Salle des idiophones) 81

Photo 33: Vues sur la salle d'exposition des membranophones 81

Photo 34 : Vues de quelques objets de la salle d'exposition des membranophones 82

Photo 35: Vues sur la salle d'exposition des membranophones 82

Photo 36: Vues de quelques objets et de l'éclairage de la salle d'exposition des aérophones 83

Photo 37: Vues sur la salle d'exposition des cordophones 83

Photo 38: Vues sur les ouvertures permettant de faire pénétrer la lumière 83

Photo 39: Vues sur les ouvertures et l'éclairage au niveau des salles d'expositions 84

Photo 40: Vues sur la médiathèque 84

Photo 41: Vues sur l'auditorium 84

Photo 42: Vue de la scène de l'auditorium 85

LISTE DES IMAGES

Image 1:Image illustrant la flore du Bénin 29

Image 2: Image illustrant un cours d'eau du Bénin 30

Image 3:Image illustrant Ganvié 32

Image 4: Image montrant une vue de dessus de Ganvié (surnommée Venise d'Afrique) 32

Image 5:Réjouissance dans la commune d'Adjarra sur le rythme Massé gohoun 36

Image 6:Danseurs du rythme Adjogbo 37

Image 7: Images montrant les chanteurs, les danseurs et les instruments du rythme Agbadja. 37

Image 8:Images montrant les chanteurs, les danseurs et les instruments du rythme Kaka. 38

Image 9:Images montrant les danseurs de Tipinti 38

Image 10:Images montrant les danseurs du Tèkè 39

Image 11:Images montrant les instruments et les chanteurs du rythme Tchinkoumè 39

Image 12:Images du tambour et du vase tambour Zinli 40

Image 13:Images des chanteurs et des danseurs du rythme Zinli 40

Image 14: Site potentiel 1 88

Image 15: Site potentiel 2 88

Image 16: Site potentiel 3 89

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Dynamique démographique de la ville de Porto-Novo de 1961 à 2013 Erreur ! Signet non défini.

Tableau 2:Résultats de l'échantillonnage 58

Tableau 3: Comparaison des sites potentiels 89

Tableau 4:Cadre physique du site 91

Tableau 5: Statut foncier du site 91

Tableau 6: Desserte du site 91

Tableau 7: Occupation actuelle du site 92

Tableau 8: Description des fonctions du musée 98

Tableau 9: Description des Espaces 100

Tableau 10: Programme détaillé du musée 104

Tableau 11: Programme détaillé de l'espace de spectacle en plein air 107

Tableau 12:Choix des Matériaux 117

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1: Variations des taux d'accroissement à Porto-Novo de 1961 à 2013. 51

LISTE DES CARTES

Carte 1:Structure administrative de la ville de Porto-Novo 49

Carte 2: Carte montrant l'emplacement des sites potentiels dans la ville de Porto-Novo 90

Carte 3: Carte des pentes du site 93

Carte 4: Ensoleillement du site 94

Carte 5: Ventilation naturelle du site 95

Introduction Générale

Contexte et Problématique

Depuis la préhistoire jusqu'à notre époque, l'être humain a toujours ressenti le besoin d'extérioriser ses sentiments et émotions. Pour cela, il s'est d'abord tourné vers l'art et en particulier vers la danse et la musique. En effet, les premières indications sur l'exécution de danses datent de la préhistoire où des peintures rupestres attestent de l'existence de danses primitives. Les rythmes musicaux et la danse constituent donc l'un des premiers arts et importants moyens par lequel l'homme exprime des idées, des émotions ou raconte une histoire. C'est dans cette optique que Curt Sachs déclare :« La danse est le premier-né des arts. La musique et la poésie s'écoulent dans le temps ; les arts plastiques et l'architecture modèlent l'espace. Mais la danse vit à la fois dans l'espace et le temps. Avant de confier ses émotions à la pierre, au verbe, au son, l'homme se sert de son propre corps pour organiser l'espace et pour rythmer le temps. »

Présente à travers tous les âges et toutes les civilisations, la danse est également une forme de langage corporel et de communication non verbale. Elle n'est pas seulement un art, mais elle est aussi une forme de méditation, un acte cérémoniel et rituel adressé à une entité supérieure. À notre époque il existe une multitude de rythmes musicaux et de danses. La majorité de ces derniers sont propres à des peuples et ceux qui sont les plus populaires sont fortement inspirés de rythmes et de danses identitaires de certains peuples de l'Afrique. Chaque peuple danse pour des motifs distincts et d'une façon très révélatrice de leur mode de vie.

Dans la culturetraditionnelle africaine, la musique traditionnelle représente l'expression de tout un peuple. C'est un état d'âme, un langage nécessaire pour la communion, la communication, un langage qui véhicule des messages importants. C'est pour aborder dans le même sens et même plus que Léopold Sédar Senghor affirme :« En Afrique, c'est la danse qui est au commencement de toutes choses. Si le verbe l'a suivi, ce n'est pas le verbe parler, mais

le verbe chanter, rythmer. Danser, chanter, porter des masques constituent l'art total, un rituel pour entrer en relation avec l'indicible et créer le visible ».1(*)La danse et les rythmes musicaux traditionnels constituent en Afrique un patrimoine identitaire qu'il importe de valoriser.

Le Bénin pays de l'Afrique de l'ouest est l'une des rares contrées où les rythmes et danses traditionnelles jouent un rôle prépondérant dans la vie quotidienne.

Dans les sociétés traditionnelles béninoises, les danses sont multiples et correspondent à la diversité des régions et ethnies. Chaque groupe socio-culturel s'appuie sur une gestuelle, une rythmique différente, pour exprimer des choses aussi essentielles que le sens de la vie. Ces diversités musicales de rythmes sont nées du temps des différents règnes de la royauté du Dahomey et du culte vodou. Elles sont exécutées afin de transmettre une tradition, d'effectuer un rituel, d'honorer une divinité ou de célébrer un événement. Le Bénin dispose d'un patrimoine immatériel important et de sites et attraits touristiques non négligeables. Parmi ces sites touristiques nous avons la ville de Porto-Novo.

Situé à 31 km de Cotonou, Porto-Novo est la capitale politique du Bénin. La ville abrite de beaux bâtiments coloniaux de styles brésiliens comme la grande mosquée, le musée da silva, le palais Honmè et autres sites touristiques culturels au nombre desquels nous pouvons citer entre autres le musée ethnographique Alexandre ADANDE qui présente une riche gamme de masque. Il y a aussi le temple du monstre à neuf têtes, le Palais Toffa 1er, le Palais d'initiation des rois ainsi que plusieurs temples et lieux de culte basés sur les valeurs traditionnelles. Porto-Novo dispose également de danses et rythmes traditionnels qui font sa spécificité. En effet, Porto-Novo est une ville cosmopolite composé de plusieurs ethnies dont chacune possède une danse et rythme traditionnel qui lui est propre. C'est ainsi qu'on retrouve chez les Gounsle « Adjogan » qui est un rythme traditionnel pratiqué le plus souvent dans les cours royales et uniquement par les femmes. En outre, Porto-Novo est connue pour être à chaque week-end une ville festive. L'on observe tous les week-ends à Porto-Novo une affluence de femmes et d'hommes venus de plusieurs villes du Bénin. Vêtus de leurs plus beaux habits traditionnels, ces hommes et femmes se rendent à Porto-Novo à l'occasion le plus souvent des mariages chez

les yorubas ou encore des « Ago » (grande fête chez les gouns). Au cours de ces réjouissances qui se déroulent chaque week-end à Porto-Novo, les rythmes traditionnels constituent la musique préférentielle sur laquelle les uns et les autres esquissent des pas de danse. Ainsi, les rythmes et danses traditionnelles occupent une place importante à Porto-Novo et dans le reste du pays.

Le poids de la tradition béninoise étant élevé dans l'épanouissement des masses populaires à travers les chants et danses traditionnelles, il urge donc de les sauvegarder et de les promouvoir en vue de leur exploitation non seulement à des fins d'historiographie mais aussi de valorisation tant au niveau national qu'international.

C'est pour atteindre ce but que le Bénin a ratifié la convention de l'UNESCO concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel en 1972 et également la convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel en 2003.Aussi, le Bénin a ratifié la convention sur la protection et la promotion de ladiversité des expressions culturelles en 2005.En outre il s'est également doté d'une législation nationale de protection et de valorisation du patrimoine. Cette dernière comprend la loi no 91-006 du 25 Février 1991 portant charte culturelle en République du Bénin. Cette loi fonde sa politique sur le respect des origines culturelles nationales, la décentralisation de la vie culturelle, notamment en ce qui concerne l'installation d'infrastructures et équipements culturels performants. La charte culturelle met également l'accent sur la nécessité de conserver, de protéger et de mettre en valeur le patrimoine physique et non physique qui constitue le fondement de l'identité culturelle nationale. La législation nationale de protection et de valorisation du patrimoine comprend également la loi no 2007-20 du 23 Août 2007 portant protection du patrimoine culturel et du patrimoine naturel à caractère culturel. Cette loi qui constitue une avancée significative pour la protection du patrimoine, traduit la volonté de l'Etat de protéger tout ce que le peuple béninois a de plus cher à travers l'expression de son génie créateur, ses valeurs de civilisations, ses manifestations artistiques et culturelles, ses biens meubles et immeubles. Elle légifère sur les questions relatives à la protection, à l'inventaire et au classement des éléments du patrimoine culturel matériel et immatériel. En dehors des différentes conventions et législations énumérées précédemment, le gouvernement béninois actuel à travers son programme d'action veut faire la promotion de la destination Bénin. En effet en matière de tourisme et de culture, la vision du gouvernement est claire. Le programme d'action du gouvernement intitulé le Bénin Révélé renseigne que :

«L'ambition du nouveau gouvernement est de faire du tourisme une filière de développement économique, créatrice de richesses et d'emploi, et un outil du rayonnement du Bénin à l'international ».Afin de parvenir à la réalisation de cette ambition, le gouvernement s'est doté d'une nouvelle stratégie de relance du secteur des arts et de la culture et d'un agenda culturel listant l'ensemble des manifestations culturelles parmi lesquelles figurent des festivals de danse et de musique moderne d'inspiration traditionnelle. La nouvelle stratégie de relance du secteur des arts et de la culture a de multiples buts dont voici certains :

· La détection, la formation et la promotion des talents à la base dans les domaines tels que le chant, la danse, la musique, le théâtre et les arts plastiques.

· La valorisation générale du patrimoine matériel et immatériel béninois et leur répertoriage.

· La mise à disposition des financements structurants comme le fonds d'aide à la culture (FAC).

· La création d'une nouvelle chaine de télévision destinée à la valorisation du patrimoine matériel et immatériel béninois.

· La construction de 54 arènes culturelles dans 54 communes du Bénin.

Toutes ces politiques sont destinées à promouvoir le patrimoine immatériel béninois et par conséquent faire du Bénin une destination touristique de premier choix. Selon Mr Ange N'koué ministre du tourisme et de la culture du Bénin, le tourisme béninois représente plus de 2% du produit intérieur brut (PIB), emploie près de 2000 personnes et a généré en 2016 plus de 7 milliards de FCFA.2(*)

Cependant, malgré ces politiques et législations visant à promouvoir le patrimoine immatériel béninois parmi lequel figure les rythmes et danses traditionnelles, l'on remarque malheureusement que ces derniers sont en voie de disparition. En effet, force est de constater avec regrets et effroi que le secteur des rythmes et danses traditionnelles qui devrait être l'un des fers de lance de la promotion de la destination Bénin et du développement touristique et socio-économique est laissé pour compte et végète encore dans l'ornière. Les raisons de ce constat sont multiples et variées. L'on peut énumérer entre autres :

· · Le désintéressement de la majorité de la jeunesse des rythmes et danses traditionnelles ; les jeunes préférant écouter et danser des rythmes modernes venus d'autres contrées.

· Les initiatives privées en matière de valorisation des rythmes et danses traditionnelles ne sont pas légion et pérennes.

· Les actions de sauvegarde et de valorisation du patrimoine immatériel ne font pas partie des priorités des collectivités locales, vues les nombreuses difficultés financières auxquelles elles sont confrontées.

· Le manque de visibilité des rythmes et danses traditionnelles. En dépit des festivals autour de ces rythmes, une grande majorité des béninois ne les connaissent pas.

· Le manque de lieux appropriés et propres à l'Etat dédiés aux rythmes et danses traditionnelles ;

Il y a des problèmes liés à l'accès aux lieux appropriés à la pratique des rythmes et danses traditionnelles.

· Le manque de visibilité et de professionnalisme des acteurs du secteur des rythmes et danses traditionnelles.

Au regard de ces insuffisances et en considérant les politiques et législations en faveur de la sauvegarde et de la valorisation des rythmes et danses traditionnelles du Bénin, l'interrogation qui s'impose à nous futur architecte est :

Comment un espace architectural peut-il favoriser la sauvegarde et la valorisation des rythmes et danses traditionnelles du Bénin en vue de participer à leur revitalisation sur le plan national et d'en faire un important atout touristique pour le rayonnement du Bénin à l'international ?

De cette question principale découle deux interrogations subsidiaires :

· Quel type d'équipement englobant les fonctions de sauvegarde et de valorisationfaut-il pour favoriser la promotion des rythmes et danses traditionnelles du Bénin ?

· Quels choix de concepts et de techniques architecturales doit-on adopter afin d'aboutir à une oeuvre architecturaleadéquate à la pratique, à la sauvegarde et à la valorisation des rythmes et danses traditionnelles du Bénin et qui s'intègre parfaitement dans son milieu ?

C'est dans la perspective de répondre à ces interrogations que nous avons opté pour notre thème de mémoire intitulé :

« Sauvegarde et Valorisation du patrimoine immatériel béninois : Un centre de promotion des rythmes et danses traditionnelles du Bénin à Porto-Novo. »

Objectif de l'étude

Pour mener à bien notre étude nous nous sommes fixés un objectif principal et deux objectifs spécifiques.

· Objectif Principal : Contribuer à la sauvegarde et à la valorisation des rythmes et danses traditionnelles du Bénin

· Objectif spécifique1 :Proposer dans la ville de Porto-Novo un cadre architectural de référence favorable à la pratique et à l'accueil de grandes manifestations relatives aux rythmes et danses traditionnelles du Bénin ainsi qu'à leur promotion sur le plan national et international.

· Objectif spécifique2 : Proposer une oeuvre architecturale s'intégrant parfaitement dans son environnement.

Hypothèses de travail

Nous inscrivant dans la démarche d'un travail scientifique, et plus précisément dans une approche hypothético-déductive, nous proposons pour notre étude une hypothèse principale et deux hypothèses secondaires.

· Hypothèse Principale : La sauvegarde et la valorisation des rythmes et danses traditionnelles du Bénin passe par la proposition d'équipements architecturaux de qualité pouvant permettre de promouvoir ces derniers à l'échelle nationale et internationale.

· Hypothèse secondaire1 : Un centre de promotion des rythmes et danses traditionnelles contribue à sauvegarder et à valoriser les rythmes et danses

traditionnelles tout en étant un atout primordial pour le rayonnement touristique du Bénin.

· Hypothèse secondaire2 :Une conception architecturalemettant un point d'honneur à l'utilisation à la fois de matériaux moderne et locaux est gage de la bonne intégration du projet architectural dans son contexte culturel, social et environnemental.

Revue de littérature

Nos recherches documentaires nous ont permis de définir l'environnement de notre thème et de dégager les différentes informations nécessaires à notre proposition architecturale.

A. Rodin dans son ouvrage intitulé « Rodin et la danse » approuve le fait que la danse est unlangage fait de gestes et d'attitudes qui s'enchaînent selondes rythmes différents.

I. Fontana dans son ouvrage « Danse traditionnelle à l'école » définit la danse traditionnelle comme des danses en groupe d'origine populaire puisqu'elles se dansaient dans les villages, faisant partie d'un ensemble de savoirs venant du passé. Elle rappelle que le terme « tradition » vient du latin traditio, qui signifie « action de livrer, de transmettre ». Il est intéressant de constater que le sens étymologique du mot met l'accent sur la transmission des danses à travers les époques et induit ainsi une perspective dynamique et évolutive permettant aux danses de conserver leur côté vivant. Elle ne considère donc pas les danses traditionnelles comme des danses figées et immuables qu'il s'agirait d'imiter et de reproduire comme au « bon vieux temps ». L'idée de « tradition » renvoie par ailleurs à la notion d'appartenance à un collectif, une communauté, une région, un pays. Elle désigne également par danse traditionnelle, un style de danse qui se caractérise par son accessibilité et sa relative facilité à être mis en place. Elle rappelle que les danses traditionnelles étaient à l'origine des danses

auxquelles tout un chacun pouvait participer, ce qui veut dire l'une de leurs fonctions était bien de faire danser l'ensemble d'une communauté, d'un village.

N. Maud dans son ouvrage « Paysage des danses traditionnelles, du monde, urbaines et de société (DTMUS) » fait la différence entre danses traditionnelles, danses du monde, danses urbaines et danses de société. Il présente cette différence se présente comme suit. Il faut entendre l'expression « danses traditionnelles » ici dans un sens plus large. Elle désigne plutôt toutes les formes de danses qui sont porteuses d'un savoir-faire considéré comme ancien et de l'identité d'un territoire. Certains chercheurs ont d'ailleurs remarqué à ce sujet combien « l'examen des terminologies pour désigner les danses montre qu'elles introduisent un rapport à des territoires ou plus largement à des aires géographiques, ainsi qu'à la construction d'identités culturelles et sociales ».

L'expression « Danses du monde » désignedans son usage courant, toutes les danses importées de différents pays, occidentaux ou non.

L'expression « Danses urbaines » recouvrent généralement l'ensemble des différents styles de danse hip-hop (ex. : « Festivals des danses urbaines » de Toulouse et de Mérignac (33)), nées dans les grandes villes des Etats-Unis et d'Europe.

L'expression « Danses de société » quant à elle désigne les danses exécutées en couple fermé sous une forme de loisirs ou de compétition. D'autres appellations sont en usage, « danses de salon », « danses de couple », qui « (...) soulignent d'emblée nombre de différenciation tant dans les territoires, les publics, la culture du corps, la structuration institutionnelle que dans les modalités de pratiques et d'enseignement »8. Certaines danses pratiquées dans le milieu des danses « traditionnelles » sont également exécutées en couple fermé mais ne sont pas appelées par les danseurs danses de société.

A. Ardesi et al dans leur document intitulé «Patrimoine culturel et développementlocal» ont relaté les objectifs de la loi 2007-20 du 23 Aout 2007.Cette loi portant protection du patrimoine culturel et du patrimoine naturel à caractère culturel en République du Benin consacre le chapitre II à la définition du patrimoine culturel et naturel. En plus des critères qui justifient la protection d'un bien en tant que patrimoine culturel cités dans l'article 12 de la charte culturelle, la loi 2007-20 procède à l'énumération des catégories des biens éligibles aux règles de protection mises en place par le législateur. En effet, il est considéré comme patrimoine culturel de la nation des biens meubles et immeubles, le patrimoine immatériel

et le patrimoine naturel qu'ils soient publics ou privés. Cette loi stipule comme faisant partie du patrimoine immatériel les traditions orales, les technologies et savoirs endogènes, les chants et danses traditionnelles, lesrituels, les us et coutumes ainsi que la littérature orale et tous les artefacts y afférents.

Dans l'article intitulé« Tourisme et culture au Bénin : des déclarations prophétiques du ministre Homeky »publié sur le site www.banouto.info ,l'auteur nous relate les politiques et stratégies mises en oeuvre par le gouvernement béninois à travers son programme d'action afin de promouvoir le patrimoine immatériel et notamment les rythmes et danses traditionnelles du bénin.

Dans le document intitulé« Porto-Novo ou la ville de tous les plaisirs » publié sur le site SinathLafricaine.mondoblog.org, l'auteur nous montre comment Porto-Novo devient lors des week-ends un pôle de réjouissance où les rythmes traditionnels occupent une place préférentielle.

Sur le site internet visiterlafrique.com et plus précisément sur la page intitulée « A la découverte du centre Ouadada à Porto-Novo », l'auteur nous présente un centre culturel, artistique et touristique dont l'objectif est de promouvoir la culture, le patrimoine local au nombre duquel figure les rythmes et danses traditionnelles et de stimuler l'échange interculturel.

Dans l'article de journal intitulé « Bénin : Dossiers : La danse au Sud-Bénin », Gérard Gansou nous montre l'importance de la danse en Afrique. Il soutient sa déclaration par l'affirmation suivante de Léopold Sédar Senghor :« en Afrique, c'est la danse qui est au commencement de toutes choses. Si le verbe l'a suivi, ce n'est pas le verbe parler, mais le verbe chanter, rythmer. Danser, chanter, porter des masques constituent l'art total, un rituel pour entrer en relation avec l'indicible et créer le visible ». En outre il souligne le fait que dans les sociétés traditionnelles béninoises, les danses sont multiples et correspondent à la diversité des régions et ethnies et quechaque groupe socio-culturel s'appuie sur une gestuelle, une rythmique différente, pour exprimer des choses aussi essentielles que le sens de la vie.

Sur le site internet Cultivoo.com et plus précisément sur la page intitulée « Danse Traditionnelle du Bénin : ZINLI », l'auteur nous présente l'une des danses traditionnelles du bénin qui est le ZINLI.Il nous relate quedans la culture traditionnelle Africaine, la musique traditionnelle représente l'expression de tout un peuple. C'est un état d'âme, un langage nécessaire pour la communion, la communication, un langage qui véhicule des messages importants. Il nous dit qu'il existe un nombre infini de styles de musiques traditionnelles africaines et d'instruments de tous genres qui sont souvent des oeuvres d'Art et que cette musique est basée sur une expression corporelle qui demande beaucoup d'énergie. Au son du tam-tam ou du djembé, les hommes et les femmes exécutent des mouvements qui demandent beaucoup de souplesse.Aussi, l'auteur nous présente le Zinli qui est un rythme traditionnel dont l'origine remonte au temps des rois du royaume de DANXOME.

Sur le site internet www.musicinafrica.net et plus précisément sur la page intitulée « La musique traditionnelle au Bénin », Moustapha Patrice AHOUNOU nous fait un diagnostic de la musique traditionnelle béninoise. Il nous fait l'état des lieux, impacts sociologiques, économiques et l'évolution de la musique traditionnelle béninoise.

Sur le site internet www.monwaih.com et plus précisément sur la page « Les arts et culture à l'aube d'un nouveau départ auBénin », l'on peut remarquer la nouvelle stratégie de relance du secteur des arts et de la culture du gouvernement béninois.

Sur le site internet www.lanouvelletribune.info et plus précisément sur la page « Innovation au Bénin : Un agenda culturel disponible au ministère », l'on peut remarquer la politique du gouvernement béninois à travers son programme d'action. Cette politique consiste à avoir un agenda culturel qui recense annuellement toutes les manifestations culturelles du pays et donc les festivals de danses et rythmes traditionnels.

Intérêt de l'étude

L'enjeu de cette étude consiste à sauvegarder et à valoriser les rythmes et danses traditionnelles du bénin afin d'empêcherleur disparition et d'en faireun important atout de développement culturel ettouristique. Cette étude vise à amener les béninois à s'intéresser à leur culture et particulièrement aux rythmes et danses traditionnelles.La promotion des rythmes et danses traditionnels passe par la création d'équipements pouvant permettre leur sauvegarde et valorisation.

Limite de l'étude

Il faut préciser que notre étude est élaborée dans le cadre d'un Travail Personnel de Fin d'Etudes (TPFE) pour l'obtention du diplôme d'architecte de l'Ecole Africaine des Métiers de l'Architecture et de l'Urbanisme (EAMAU). De ce fait, elle a avant tout, une portée académique et pédagogique.

Bibliographie

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APPROCHE METHODOLOGIQUE

Pour mener à bien cette étude, nous nous imposons une méthodologie qui nous amènera à confirmer ou à infirmer ces hypothèses, mais aussi et surtout à avoir une très bonne collecte et analyse de données de programmation afin d'atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés. Cette méthodologie s'articule autour de la recherche documentaire, des collectes de données de terrain, d'analyse et du traitement des données et d'élaboration des propositions.

Recherche documentaire

Dans l'optique de cerner le propre de notre sujet de recherche, nous avons tôt fait de passer en revue la littérature existante sur la thématique abordée, ce qui nous a donné d'appréhender au mieux la richesse des rythmes et danses traditionnelles du Bénin, mais aussi la menace de disparition qui pèse sur elles, et par ailleurs la possibilité pour le Bénin de profiter pleinement de son potentiel créatif dans la mesure où des choix judicieux sont faits. Il est à noter que le rôle de l'architecture n'étant pas des moindres dans les résolutions à prendre. Ces documents sont pour la plupart des publications de l'UNESCO, des ouvrages de chercheurs en musicographie et danses, et nous parviennent de recherches en bibliothèques et sur internet.

Collecte des données sur le terrain

La recherche documentaire nous ayant permis de dégager la pertinence de notre thème, ensuite nous nous attèlerons à la collecte des données sur le terrain.Nous procéderons d'abord par des entretiens avec des personnes ressources travaillant dans les structures en charge du patrimoine immatériel, des rythmes et des danses traditionnelles du bénin notamment le ministère de la culture et du tourisme. Ensuite nous visiterons des structures abritant les activités artistiques liées aux rythmes et danses traditionnelles au Bénin et enfin nous pratiquerons l'observation auprès de musiciens, chanteurs, danseurs et promoteurs des rythmes et danses traditionnelles du Bénin.A la suite de ces entretiens, nous entreprenons une recherche des sites potentiels où nous étudierons les questions d'intégration, d'accessibilité et d'implantation de l'équipement, les impacts de l'ouvrage sur la population et son environnement. De ce fait, cette visite nous permettra d'observer les sites et leurs contours, de prendre des photographies et de recueillir quelques données au niveau du cadre bâti, du mode d'occupation actuel et de la morphologie tant démographique qu'urbaine.

Analyse et traitement des données

Une fois les étapes précédentes franchies, nous confronterons nos données d'avec les problèmes soulignés plus haut, afin d'en dégager les solutions éventuelles.

Proposition

Cette étape sera le point primordial de notre travail, parce qu'il s'agira pour l'architecture de jouer sa partition dans la promotion et la valorisation des rythmes et danses traditionnelles du Bénin, prenant en compte toutes nos recherches à ce sujet, y compris la collecte de données sur le terrain. Nous procéderons tout d'abord par une étude de cas afin d'améliorer notre compréhension de la conception et du fonctionnement d'un pôle de promotion des rythmes et danses traditionnelles. Ensuite, à partir du croisement entre des données recueillies et traitées dans la phase précédente et l'étude de cas, nous effectuerons notre programmation architecturale et le choix du site adéquat à accueillir notre projet.

PREMIERE PARTIE :ANALYSE DIAGNOSTIQUE

CHAPITRE 1 : Présentation du Bénin

Figure 1:Carte de l'Afrique (Bénin en rouge)

1. Généralités

La République du Bénin est un pays de l'Afrique occidentale situé dans la zone intertropicale entre l'équateur et le tropique du cancer, plus précisément entre les parallèles 6°30' et 12°30' de latitude nord, d'une part, et les méridiens 1° et 3°40' de longitude est, d'autre part. Le Bénin couvre une superficie de 112 622 km2 et s'étend sur 670 km2. Il est limité au Nord par le fleuve Niger qui le sépare de la République du Niger, au Nord-ouest par le Burkina Faso, à l'Ouest par le Togo, à l'Est par le Nigéria et au Sud par l'Océan Atlantique. C'est un pays côtier au relief peu accidenté constitué de quatre formes principales : la plaine côtière, les plateaux, la pénéplaine cristalline et la chaîne de l'Atacora.

Sa capitale officielle est Porto Novo, sa capitale économique Cotonou et ses habitants sont des Béninois. La langue officielle est le français et la monnaie est le Franc CFA.

1.1 Géographie

1.1.1 Le Climat

Figure 2:Carte du Bénin montrant les différents types de climat.

Situé dans la zone intertropicale, le Bénin appartient au domaine des climats chauds et humides. On distingue trois nuances climatiques : le climat béninien ou subéquatorial, les climats soudaniens et le climat atacorien. Dans le climat béninien ou subéquatorial, les températures sont élevées mais jamais excessives, comprises entre 24°C et 26°C. L'amplitude thermique annuelle est inférieure à 5°C tandis que celle journalière est supérieure à 10°C. L'humidité relative est

comprise entre 70 et 90%. Dans les climats soudaniens, les passages du soleil au zénith sont déjà plus rapprochés. Les températures sont plus élevées avec une amplitude thermique journalière pouvant atteindre 10°C et plus forte pendant l'harmattan. La mousson arrive tardivement et s'en retire très tôt par contre, l'harmattan, et plus généralement l'air continental sec.

1.1.2 Hydrographie

Le Bénin est délimité par de grands ensembles de grands bassins de la sous-région ouest africaine : le bassin du Niger et ses affluents du Bénin que sont l'Alibori, la Mékrou et la Sota, le bassin de l'Ouémé et ses affluents que sont le Zou et l'Okpara et enfin le grand ensemble côtier composé du bassin du Mono et Couffo. La densité du réseau hydrographique offre des unités spatiales d'étude hydrologique de tailles très variables.

1.2 Langues

· Le nord (aujourd'hui frontalier du Niger et du Burkina Faso), qui a connu le destin des peuples de la savane. Il regroupe :

- Bariba ou Baatombu,

- Groussi,

- Haoussa,

- Dendi,

- Mossi,

- Paragourma,

- Peulhs ou Flube,

- Somba.

· Le sud et le centre du pays qui sont marqués par l'histoire des peuples du golfe de Guinée. On y retrouve :

- Goun,

- Ewé,

- Mina,

- Mahi,

- Ayizo,

- Yoruba,

- Fon,

- Adja.

1.3 Religions

D'après le RGPH4, 27 % des habitants sont catholiques, 24 % musulmans, 17 % sont praticiens du vaudou, 6 % appartiennent à d'autres groupes religieux autochtones et 5 % à l'Église du christianisme céleste. Il existe d'autres communautés rassemblant moins de 5 % de la population, telles que les méthodistes, les adeptes de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours (mormons), les Témoins de Jéhovah, les bahaïs, les baptistes, les pentecôtistes, les membres de l'Église de l'Unification (Moon) et les eckankars. 7 % de la population se déclare sans affiliation religieuse.

2. Organisation administrative et démographie

2.1. Organisation administrative

Le Bénin est subdivisé en 12 départements, soixante-dix-sept (77) communes, 546 arrondissements et 5 290 villages et quartiers de ville. Les plus grandes villes du Bénin sont :

§ Cotonou : elle est la plus grande avec plus de 679 012 habitants ; elle concentre la majorité des activités politiques, administratives, économiques, industrielles, culturelles et touristiques du Bénin.

§ Abomey-Calavi : elle est la deuxième grande ville avec environ 656 358 habitants. Elle est entre autres le résultat d'une migration interne importante et de la politique de lotissement observée dans les communes limitrophes en réponse à la densification de Cotonou.

§ Porto-Novo : c'est la capitale administrative, la deuxième ville du pays avec 264 320 habitants.

§ Parakou : c'est la métropole administrative et économique du Nord-Bénin et elle compte aujourd'hui plus de 255 478 habitants.

§ Abomey et Ouidah : ce sont des villes historiques avec respectivement 92 266 et 162 034 habitants.

Activités économiques :

Le secteur primaire (31,4 % du PIB)

L'agriculture est considérée comme la base de l'économie béninoise. En effet, elle participe à hauteur de 32 % au Produit Intérieur Brut (PIB) et fait vivre près de 70% de la population active du pays. Le Bénin est l'un des premiers producteurs de coton du continent et fait vivre 2 millions de Béninois. Les principales cultures d'exportation sont le coton, la noix de cajou, le beurre de karité, les textiles, les produits de la noix de palme, les fruits de mer. Le Bénin produit également le riz, l'igname, le manioc, le maïs, les cultures maraichères, l'ananas, etc....

Pratiqué principalement dans le nord du pays, l'élevage ne couvre que 60% des besoins.

La pêche représente 2 % du PIB et ne fournit que la moitié de la demande intérieure. Elle est essentiellement artisanale et fait vivre environ 300 000 personnes. Chaque année, la production varie de 7 000 à 10 000 tonnes pour la pêche maritime et de 30 000 à 40 000 tonnes pour la pêche continentale.

La forêt : couvrant 65% du territoire, elle est victime de coupe abusive. Plus de 5millions de tonnes de bois utilisés chaque année comme combustible

La mine : plus d'une centaine d'indices sérieux de minéralisation avec 28 gisements d'or, de calcaire, d'argiles, de marbre, de fer, de pierres ornementales, de phosphates et parlant du potentiel énergétique, il y a le pétrole et l'électricité. Le sous-sol béninois est riche mais l'exploitation de ce domaine reste limitée.

Le secteur secondaire (13,0 % du PIB)

L'industrie béninoise est faible et n'occupe que 10 % de la population active. Elle est dominée par les industries alimentaires, les entreprises de BTP et les industries d'égrenage de coton. Elle est à l'état embryonnaire mais s'améliore avec l'essor d'une série d'industries légères et la mise en place de certaines structures industrielles.

Le secteur tertiaire (55,5 % du PIB)

Le port de Cotonou, avec sa situation géographique avantageuse par rapport aux autres pays, représente 90% des échanges avec l'étranger et plus de 60% du PIB du pays.

Les cultures industrielles (coton, noix de cajou) et les ressources fiscales, tirées de l'intense activité de son port à Cotonou, sont les principales bases économiques du pays. L'économie béninoise est concentrée sur l'agriculture et le commerce. Ce manque de diversification la rend vulnérable.

2.2. Démographie

La population béninoise d'après le quatrième Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH4) s'élève à 10 008 749 habitants inégalement répartis sur un territoire de 112 622 km², la densité avoisine donc les 89 habitants/ km².Les femmes constituent 51,2% de la population totale, ce qui correspond à un sexe ratio de 95,3 hommes pour 100 femmes.

3. Potentialités du Bénin

Le Bénin dispose d'immenses potentialités sur lesquelles il peut s'appuyer pour développer son tourisme. Elles sont de deux ordres : les ressources naturelles et les ressources socioculturelles et humaines.

3.1. Ressources naturelles

Image 1:Image illustrant la flore du Bénin

Les ressources naturelles sont principalement composées du climat, des reliefs et paysages, de l'hydrographie, de la faune et de la flore.

Le Bénin possède 2 types de climats. Au Sud, un climat subéquatorial et au Nord un climat de type soudanien. Au Bénin, le relief est peu accidenté et comprend : une région côtière, basse et sablonneuse limitée par des lagunes ; un plateau d'argile ferrugineux ; un plateau silico- argileux, parsemé de quelques sous-bois ; au Nord-Ouest, le Massif de l'Atacora (800 mètres) et au Nord-Est, les plaines du Niger, silico-argileuses très fertiles.

Le réseau hydrographique du Bénin est majoritairement constitué de 3 048 km de cours d'eau et plus de 333 km² de plans d'eau (lacs et lagunes) situés principalement au Sud du pays. Il est composé de plusieurs fleuves dont les plus importants sont la Pendjari, le Couffo, l'Ouémé, le Niger et le Mono. La côte béninoise est constituée de grandes plages de sable fin, cocotiers et lagunes. Les paysages tropicaux faits de chutes d'eau, de mangroves, de cascades, de caves et de plages magnifiques réservent ainsi des horizons inattendus aux visiteurs qui décident de s'y aventurer.

Image 2: Image illustrant un cours d'eau du Bénin

La faune et la flore sont riches et variées grâce aux grandes régions naturelles sur l'étendue du territoire national. La couverture végétale du Bénin représente 11 millions d'hectares. La végétation et les cultures vivrières et industrielles offrent une diversité qui rompt la monotonie des paysages. Les paysages sont diversifiés.

Au Nord du Bénin, où le climat est sec, on rencontre des buffles, des antilopes, des panthères, des singes, des crocodiles ou encore des canards sauvages. Au centre et au sud du Bénin se trouvent de remarquables réserves africaines. Eléphants, buffles, hippopotames, lions, guépards, oiseaux, caïmans, antilopes, etc. autant d'animaux extraordinaires que vous croiserez sur votre chemin. Il est possible de faire des safaris dans le parc PENDJARI, lieu unique où vivent protégés plus de 850 éléphants, 2000 buffles, 1205 hippopotames, 350 lions et autres animaux sauvages. Le parc régional W est également un lieu incroyable à découvrir, c'est la plus grande réserve transfrontalière de biosphère du monde.

3.2. Ressources socioculturelles et humaines

Ce sont les fruits des us et coutumes, de l'histoire du peuple. Les traditions, la chefferie, la royauté, l'esclavage et la colonisation ont influencé l'histoire du Bénin.

A la recherche de l'histoire, on s'intéresse aux monuments, musées, sites et lieux historiques. Dans les musées, tels que ceux d'Abomey, Porto-Novo, Ouidah, Parakou et Natitingou, on va à la rencontre du passé. Certains sites historiques tels que les palais royaux d'Allada, Abomey, Kétou, Savè, Nikki, Djougou sont des traces de l'histoire des grands royaumes du Bénin.

Le Bénin est caractérisé par sa diversité socio-culturelle et linguistique. Les langues, les danses et les musiques traditionnelles, les habitudes vestimentaires et l'art culinaire s'expriment au quotidien et annuellement au cours des nombreuses fêtes traditionnelles célébrées en communautés ou sur toute l'étendue du territoire. On y retrouve plus de quarante ethnies différentes et cette variété est source d'une grande richesse culturelle. Les Fon constituent le groupe ethnique le plus important. Environ 90 dialectes sont parlés et plus d'une vingtaine de langues nationales ont été recensées.

Les us et coutumes se manifestent aussi à travers les croyances, les pratiques religieuses, les conditions et cadres de vie des populations. Au Bénin, les principales et anciennes croyances sont l'animisme, le christianisme et l'islam. L'animisme est une religion traditionnelle caractérisée par la pratique du vodou et du culte des ancêtres. Le christianisme et l'islam par contre sont des religions importées.

L'architecture traditionnelle diffère d'une région à l'autre. Elle a parfois subi des influences liées à la présence d'étrangers. Les vestiges de l'architecture afro-brésilienne en témoignent encore. Au nombre des potentialités architecturales nous avons les tatas Somba et les villages Tanéka de l'Atacora ; les villages lacustres du Sud du Bénin, dont le plus connu est Ganvié, sont des formes d'habitat typiques à visiter absolument.

Image 3:Image illustrant Ganvié

Image 4: Image montrant une vue de dessus de Ganvié (surnommée Venise d'Afrique)

CHAPITRE 2 : Les Rythmes et danses traditionnels au Bénin

Il ne serait pas adéquat de parler des rythmes et danses traditionnels sans parler brièvement de la culture.

1-Généralités sur la Culture

1.1. Essai de définition de la culture

Au regard de la complexité qui entoure la culture et en considérant les multitudes de domaines qui l'étudie, il n'existe pas de définition universelle pour la « culture ». Chacun y va de sa sensibilité.

De par son étymologie, la culture viendrait du latin « cultura » qui veut dire culture, agriculture lui-même dérivé du verbe « colere » qui signifie : habiter, cultiver.

C'est en ce sens que les philosophes définissent la culture comme l'ensemble des connaissances, des savoir-faire, des traditions, des coutumes, propres à un groupe humain, à une civilisation. Elle se transmet de génération en génération et non par héritage génétique, et conditionne en grande partie les comportements individuels.

La culture englobe de très larges aspects de la vie en société : techniques utilisée, moeurs, morale, mode de vie, système de valeurs, croyances, rites religieux, organisation de la famille et des communautés, habillement, chants, danses, folklore...

Pour l'UNESCO, la culture est l'ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs qui caractérisent une société ou un groupe social et englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances.

1.2. Le patrimoine culturel

Le patrimoine culturel se définit comme l'ensemble des biens, matériels ou immatériels, ayant une importance artistique et/ou historique certaine, et qui appartiennent soit à une entité privée (personne, entreprise, association, etc.), soit à une entité publique (commune, département, région, pays, etc.) ; cet ensemble de biens culturels est généralement préservé, restauré, sauvegardé et montré au public. On distingue deux types de patrimoine culturel : Le patrimoine culturel matériel et le patrimoine culturel immatériel.

1.2.1. Le patrimoine culturel matériel

Le patrimoine dit « matériel » est surtout constitué des paysages construits, de l'architecture et de l'urbanisme, des sites archéologiques et géologiques, de certains aménagements de l'espace agricole ou forestier, d'objets d'art et mobilier, du patrimoine industriel (outils, instruments, machines, bâti, etc.).

Selon la Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel de l'UNESCO (16 novembre 1972), sont considérés comme « patrimoine culturel matériel » :

· Les monuments : oeuvres architecturales, de sculpture ou de peintures monumentales, éléments ou structures de caractère archéologique, inscriptions, grottes et groupes d'éléments, qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de l'histoire, de l'art ou de la science,

· Les ensembles : groupes de constructions isolées ou réunies, qui, en raison de leur architecture, de leur unité, ou de leur intégration dans le paysage, ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de l'histoire, de l'art ou de la science,

· Les sites : oeuvres de l'homme ou oeuvres conjuguées de l'homme et de la nature, ainsi que les zones y compris les sites archéologiques qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue historique, esthétique, ethnologique ou anthropologique.

1.2.2. Le patrimoine culturel immatériel

Le patrimoine immatériel peut revêtir différentes formes : chants, coutumes et us, danses, traditions gastronomiques, jeux, mythes, contes et légendes, petits métiers, témoignages, captation de techniques et de savoir-faire, documents écrits et d'archives (dont audiovisuelles), etc. Le « patrimoine culturel immatériel », tel qu'il est défini dans la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO (17 Octobre 2003), se manifeste notamment dans les domaines suivants :

· Les traditions et expressions orales,

· Les arts du spectacle ;

· Les pratiques sociales, rituels et événements festifs ;

· Les connaissances et pratiques concernant la nature et l'univers ;

· Les savoir-faire liés à l'artisanat traditionnel

La loi 2007-20 du 23 aout 2007 portant protection du patrimoine culturel et du patrimoine naturel à caractère culturel en République du Benin consacre son chapitre II à la définition du patrimoine culturel et naturel. Ainsi donc cette loi considère comme patrimoine immatériel en république du Bénin : les traditions orales, les technologies et savoirs endogènes, les chants etdanses traditionnels, les rituels, les us et coutumes, la littérature orale et tous les artefacts y afférents.

2. Présentation des rythmes et danses traditionnels du Bénin

2.1. Les différentes rythmes et danses traditionnels du Bénin

Le Bénin est un pays disposant de multiples rythmes et danses traditionnels. Du nord au sud du territoire nationale on retrouve différentes manières de danser. De façon générale, la majorité des danses traditionnelles du Bénin s'exécute avec les épaules et le tronc du corps.

Dans le nord du Bénin, les danses traditionnels s'exécutent avec les jambes, contrairement au sud du Bénin, qui s'appuie sur le corps qui se tord et se retord au son et au rythme de la musique.

Les différents rythmes et danses traditionnels du Bénin peuvent être classés en trois catégories à savoir :

· Les rythmes et danses de réjouissances

Ces rythmes et danses sont exécutés lorsde cérémonies ou de rituels très divers comme les mariages, les naissances ainsi que dans la plupart des évènements qui rythment la vie quotidienne au Bénin,nous trouvons suivant les régions du Bénin : le Massé gohoun, le Adjogbo, le Agbadja, le Kaka, le Kunya, le Tipinti, le Fabenfé, le Atchanoun, le Sinssinnou

· Les rythmes et danses royales

Elles relatent des divinités et parlent d'elles. Nous avons Klulima, Idjombi, Houngan, Sato, Blékété, Chasseur, Adjogan, Linsouhoué, Agbéhoun, Kpodjiguêguê, Guêlêdê, Abikou, Têkê, Egoungoun, Tchinkounmè, Zinli, Zangbéto, Bourian.

· Les rythmes et danses vodou

Ce sont des ensembles de rythmes et danses sacréeset très endiablées, multicolores, émouvantes qui évoquent les diverses divinités responsables du ciel, de la terre, de l'air, du bonheur etc. Ces rythmes et danses vodou s'intitulent :Sakpata, Hêviosso, Tchango, Dan, Kokou, Gambada.Par leur caractère sacré, elles sont uniquement exécutées par les adeptes et lors des cérémonies.

2.1.1 Présentation de quelques rythmes et danses traditionnels du Bénin

· Le Massé gohoun

Image 5:Réjouissance dans la commune d'Adjarra sur le rythme Massé gohoun

C'est un rythme perpétué par l'auteur compositeur chanteur Dossou LETRIKI. Cette danse est originaire d'Avrankou, une région du sud-ouest du Bénin à quelques kilomètres de Porto-Novo. Cette danse s'inspire des scènes de la vie quotidienne : Manger, se quereller, s'amuser travailler et prendre le temps de savourer la vie. C'est une danse particulièrement animée.

Le Adjogbo

C'est un rythme originaire du sud du Bénin plus précisément des départements du Mono.

Le Adjogbo est à l'origine une danse funéraire de la région du sud Bénin, mais s'exécute également à l'occasion de réjouissances, cette danse est très chorégraphiée, les danseurs exécutent des mouvements synchronisés et parfois acrobatiques.

Image 6:Danseurs du rythme Adjogbo

· Le Agbadja

Image 7: Images montrant les chanteurs, les danseurs et les instruments du rythme Agbadja.

Le Agbadja était à l'origine une danse des pêcheurs du Ghana qui se retrouvaient après une longue journée de travail. Cette danse est d'avantage pratiquée au sud du Bénin dans les départements du Mono et du Couffo.C'est une danse alternativement lente, légère puis brutale et énergique. Pour danser Agbadja, il faut un pagne au niveau de la hanche, un tee-shirt et une serviette pour les hommes. Pour les femmes un pagne à la hanche, un autre solidement noué à la poitrine. La danse sollicite surtout les membres supérieurs qui se balancent et s'écartent alternativement.

· Le Kaka

Le Kaka est à la fois une danse de réjouissance et danse rituelle, cette danse s'exécute avec des morceaux de bambou que l'on tape l'un contre l'autre pour obtenir le rythme. Le danseur est en même temps le joueur de l'instrument de musique. Il est pratiqué dans la région de l'Ouémé, à la frontière du Nigéria au sud du Bénin.

Image 8:Images montrant les chanteurs, les danseurs et les instruments du rythme Kaka.

Le Tipinti

Le Tipinti est un rythme du Nord Bénin dans la région de l'Atacora.Les danseurs s'habillent en petites jupes faites de perles, portent à la cheville une ceinture de grelots et un chapeau de corne sur la tête. Cette danse s'exécute non seulement à la fin des rudes travaux de mil, de sorgho mais également lors des réjouissances.

Image 9:Images montrant les danseurs de Tipinti

· Le Tèkè

Aussi appelée la danse du bâton car elle est exécutée avec deux bâtons en main. Le son obtenu par les deux bâtons qui se tapent fait l'originalité de cette danse. Le danseur est habillé soit en « chaya » soit en jupe confectionnée avec plusieurs pagnes pliés à la tête enturbannée, elle est exécutée de façon très lente. Cette danse est du nord Bénin dans la région de Parakou.

Image 10:Images montrant les danseurs du Tèkè

· Le Kunya

Le peuple Waama du nord-ouest du Bénin l'exécute lors des cérémonies de manifestations festives. Cette danse traditionnelle folklorique est exécutée exclusivement par des femmes, en cercle, qui après s'être joliment maquillées, nouent des pagnes à la taille ou portent de petites jupettes et demeurent quasiment à moitié vêtue pour l'exécuter. Cette danse s'accompagne d'un mouvement d'agitation du corps et surtout des mains dans presque tous les sens. Ce rythme est accompagné des battements de mains et d'instruments comme des tam-tams, des sifflets.

· Le Toba

Rythme éducatif, le TOBA appartient au registre populaire. Il se jouait au clair de la lune par les jeunes du Dahomey. C'est un rythme du sud du Bénin.

· Le Tchinkoumè

Image 11:Images montrant les instruments et les chanteurs du rythme Tchinkoumè

Rythme funéraire chez le peuple Mahi des collines, le TCHINKOUME aurait été inventé par ADISSO, ancien esclave. Aujourd'hui il fait partie des rythmes les plus courants. Ce rythme se retrouve au centre du Bénin.

· Le Zinli

Image 12:Images du tambour et du vase tambour Zinli

Selon l'histoire, le prince GBINGNI, devenu roi GLELE (1858- 1889) de Danhomè, avait découvert le ZINLI au XIXe siècle à l'occasion des funérailles d'un des amis de son père, roi GUEZO (1818-1858).Rythme funéraire et royal sur le plateau d'Abomey (Ville historique du BENIN), le ZINLI a gardé cette renommée initiale pendant longtemps avant de s'inscrire également sur le registre des musiques populaires.Le Zinli se joue avec un vase tambour ayant donné son nom au rythme.Tout cela se fait accompagner de sons de gongs, hochets et clappements de mains soutenus par des chants et danses.Au départ, c'était deux calebasses d'eau et une cruche appelée " Lissouzin".

Image 13:Images des chanteurs et des danseurs du rythme Zinli

2.1.2. Constat et évolution des rythmes et danses traditionnels du Bénin

Constat et faits

Le Bénin est indéniablement un réservoir de musique traditionnelle inexploité. Malgré que les artistes exécutant les rythmes traditionnels ne disposent pas de cadres d'expressions ou de

carrefours qui les mènent ou les amènent à l'international, ils réalisent des exploits surprenants qui font du Bénin une plateforme unique dans cette catégorie de musique au monde.

Ces artistes mettent sur le marché de disques des produits de bonnes factures qui font le bonheur des mélomanes, avec l'aide de plusieurs mécènes et du fonds d'aides à la culture (FAC) institution étatique. Ils sillonnent entièrement le pays pour des prestations de qualités, sur des festivals, sur des évènements privés ou sur des funérailles. Ils remplissent les Stades quand ils sont ensemble et deviennent incontournables dans la mobilisation des masses populaires.

Evolution des rythmes traditionnels du Bénin

En jetant un regard rétrospectif sur les pratiques musicales des anciennes gloires, il est évident que les musiques traditionnelles Béninoises n'échappent pas à la règle de l'évolution musicale du monde. Les meilleures productions de ces éveilleurs de consciences se glissent vers une tendance plus moderne, avec la génération d'autres artistes comme Anice Pepe, Adizé, Petit Génie, Norbéka et bien d'autres. Une autre catégorie d'inspiration tradi-moderne, travaille dans une démarche commerciale qui s'exporte à merveille. On peut citer Angélique Kidjo, Tohon Stanislas, John Arcadius, Gilles Loueke, Gangbé Brass Band, Jean Adagbénon, Nel Oliver et l'actuel maître à penser Sagbohan Danialou.

2.2. Quelques événements culturels favorisant la promotion des rythmes et danses traditionnels du Bénin

· Le festival HANLISSA

Créé par Aubin Akpohounkè, le festival Hanlissa est l'un des événements culturels au Bénin.

C'est un creuset pour la promotion des artistes pratiquant les rythmes traditionnels béninois. Il est à sa huitième édition.

· Le festival Ségan

Le festival Ségan a pour promoteur Prosper Bohoun. C'est un festival qui a pour objectif la promotion des rythmes et danses traditionnels du Bénin en voie de disparition et pour amener la jeunesse à s'y intéresser. Le nom « Ségan » est un nom en Fon (langue communément parlé au Bénin). Ce mot exprime la danse mais aussi les manières de danser. Le festival Ségan est un concours au cours duquel le concurrent âgé de 15 à 25 ans doit exécuter douze rythmes traditionnels du Bénin. Le festival est à sa huitième édition.

· Le festival Anii

Le festival Anii créé en 2009, est une plateforme annuelle de la libre expression artistique culturelle ouvert aux artistes et à la population des départements de l'Atacora et de la Donga. Cette plateforme a pris ancrage dans la ville de Bassila. Il se déroule sur trois jours et réunit toute la population de l'aire culturelle Anii et toutes les tendances musicales comme la musique traditionnelle, la musique moderne d'inspiration traditionnelle, et naturellement toutes les danses qui les accompagnent. Il a pour objectif de revaloriser le patrimoine culturel de l'aire Anii.

· Le Festival International de Porto-Novo (FIP)

Initié par le maire Emmanuel ZOSSOU, le festival international de Porto-Novo s'insère dans le cadre du développement de la ville capitale avec la valorisation du patrimoine culturel comme moyen. Il est à sa troisième édition.

2.3. Les équipements accueillant des activités ou des manifestations liées aux rythmes et danses traditionnels du Bénin

· Hall des Arts de Cotonou

· Centre culturel Ouadada de Porto-Novo

· Maison internationale de la culture de Porto-Novo

· Espace culturel Dakodonou

· Centre culturel français de Cotonou

· Centre culturel chinois de Cotonou

· Centre culturel « Le Centre » d'Abomey-Calavi

Il est à noter qu'ils existent en outre de ceux cités précédemment d'autres équipements accueillant des manifestations liées aux rythmes et danses traditionnels du Bénin.

2.4. Quelques artistes pratiquant les rythmes et danses traditionnels du Bénin

· Yédénou ADJAHOUI

Yédénou ADJAHOUI est un artiste originaire de Porto-Novo qui a marqué les esprits dans les années 1960.Il est le précurseur du rythme Massègohoun.

Source : quotidien-lematinal.info/zoom-sur-le-Massègohoun

· Dossou LETRIKI

Auteur, compositeur, chanteur d'origine Fon, originaire du Bénin, Migbogohin AssogbaDossou dit « Dossou Letriki » ou « Zekpon-Nin » fait ses débuts aux côtés de Yédénou Adjahoui, maître incontesté du « massé gohoun », une danse et un rythme mettant en scène la vie quotidienne des Béninois, notamment des Fons et Gouns. A la mort de son mentor en 1995, Dossou Letriki devient le digne héritier du genre, conforté par ses messages de paix, d'union nationale et d'amour. Son disque éponyme, enregistré en 1984 avec son groupe Massé Gohoun Super d'Adjarra Adovie R.P.B, met en valeur les mélodies et rythmestraditionnelsgouns. Figure emblématique de la musique béninoise, Dossou Letriki décède en 2010, suite à une longue maladie...

Source : www.afrisson.com/Dossou LETRIKI

· Danialou SAGBOHAN

Né un 11 Décembre du 20ème siècle, l'homme-orchestre comme on l'appelle est un surdoué de la musique. Percussionniste hors pair, Danialou SAGBOHAN touche à presque tous les instruments de musique. Son grand talent est un héritage génétique car son Feu père fut un grand musicien traditionnel et sa mère qui vit encore est une grande chanteuse de musique traditionnelle. La musique que nous propose cette légende, ce monument, est un savant mélange de percussions africaines, inspirée de plusieurs rythmes traditionnels béninois et de mélodies entrainantes. Auteur de plusieurs albums, et couronné de nombreux prix parmi lesquels on peut énumérer : l'ordre du mérite béninois en 1995, l'artiste béninois de l'année en 2000, le meilleur artiste auteur compositeur de l'année 2004 avec Gnonnas Pedro, la médaille de la créativité par l'Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI).Sagbohan Danialou est un fervent ambassadeur du patrimoine musical béninois qui a animé plusieurs scènes musicales à travers le monde.En Novembre 2016, il a participé aux côtés de l'acteur béninois Djimon Hounsou, à la première édition du festival des arts vodoun à Bruxelles, où il a fait danser des personnes de religions et origines diverses sur les rythmes vodoun.

Source : monwaih.com

· ALEKPEHANHOU

Chanteur philosophe, l'une des têtes pensantes de la musique traditionnelle du Bénin, ALEKPEHANHOU a à son actif une quarantaine d'albums. Véritable promoteur du rythme Zinli, il est le premier président de la Confédération Nationale des Musiciens Traditionnels du Bénin (CNMTB). Lors de son élection comme président de cette confédération, il déclare :« Lamusique traditionnelle est la mère de toutes les musiques. Nous sommes des sociologues, des philosophes qui ne sont pas pris au sérieux ».

· Anice PEPE

Anice Pépé est l'une des figures emblématiques qui font la fierté de la culture béninoise et africaine. Aujourd'hui une référence pour plusieurs milliers de jeunes, l'homme est originaire de Hêtin, un village administré par la commune de Dangbo dans la Vallée de l'Ouémé. Après ses études, et fort de la passion qu'il a pour l'art et la musique, il n'a pu s'empêcher de s'engager sur l'autoroute culturelle en créant sa propre troupe musicale et théâtrale à Adjohoun qui l'a vu naître et grandir. C'était dans les années 1985. Comme quoi, Anice Pépé est un vieux de la vielle. En 1988, il intégra l'ensemble artistique et culturel « Les JOLIBA » de Porto-Novo.Il faut rappeler qu'à cause de la qualité de ses oeuvres, Anice a reçu nombre de prix et de distinctions. En effet, en mars 2006, il a reçu de deux colonies, l'une béninoise et l'autre ivoirienne résidant en Côte d'Ivoire, un prix d'honneur. Par ailleurs en décembre 2006, le maire de la commune d'Adjohoun lui a octroyé le prix d'Excellence. En novembre 2007, le prix du meilleur artiste de la promotion des droits de l'enfant africain du Trophées vert lui a été échu. En 2008, il a été consacré Ambassadeur de la paix universelle. Il a été distingué meilleur artiste de la musique traditionnelle de « Tam-tam d'Afrique Awards » en novembre 2009. Le 06 décembre 2009, Pépé a été distingué 1er médaillé au Bénin du Haut dignitaire de la non-violence au plan mondial. Le 17 janvier 2010, il a été primé porte flambeau des peuples de la Vallée de l'Ouémé catégorie Meilleur artiste.

Source : lautrefraternite.com/2010/09/19/agrandissement-de-la-discographie-beninoise

· Angélique KIDJO

Angélique Kpasseloko Hinto Hounsinou Kandjo Manta Zogbin Kidjo, née le 14 juillet 1960 à Ouidah au Béninest une chanteuse béninoise, lauréate des GrammyAwards et de l' académie Charles Cros .Son père est un  Fon de  Ouidah, receveur des Postes, et sa mère une  Yorouba, directrice d'une troupe de théâtre et femme d'affaires avertie. Angélique Kidjo est septième de leurs dix enfants.Dès l'âge de six ans, Angélique Kidjo intègre la troupe de théâtre de sa mère, ce qui fait naître en elle le goût pour les musiques et les danses traditionnelles. Elle est connue pour la diversité de ses influences musicales, l'originalité de ses clips et son engagement humanitaire comme  ambassadrice internationale de l' UNICEF.La BBC l'a incluse dans sa liste des cinquante icônes du continent africain. Time Magazine l'a appelée la « première diva africaine » et elle fait partie de la liste établie par The Guardian des cent femmes les plus influentes au monde. Forbes magazine la fait figurer comme la première femme dans la liste des quarante célébrités les plus importantes d'Afrique. Le Daily Telegraph la décrit en 2012, lors des Jeux olympiques de Londres, comme la « reine incontestée de la musique africaine.  Paris Match la place en tête de sa liste des dix femmes les plus influentes d'Afrique et l'inclut dans sa liste des 10 artistes africains les plus engagés.

Source : wikipédia.org

CHAPITRE 3 : Présentation de la ville de Porto-Novo, potentialités et perspectives

1. Cadre physique et administratif

1.1 Cadre physique

1.1.1Situation Géographique

Situé au sud du Bénin à 30 km de Cotonou, la ville de Porto-Novo est localisée entre 6°30 de latitude nord et 3°30 de longitude Est.Elle est limitéeau nord par les communes d'Akpro-Missérété, d`Avrankou et d'Adjarra ; au Sud par la commune de Sèmè-kpodji : à l'Est par la commune d'Adjarra : à l'Ouest par la commune des Aguégué.La ville de Porto-Novo couvre une superficie de 52 km² soit 0,05% du territoire nationale. Le climat est typique d'un climat humide subéquatorial. Deux saisons des pluies et deux saisons sèches se partagent l'année climatique. Des températures chaudes et humides avec des moyennes mensuelles de 32° entre mars et avril et de 23,1° entre août et décembre. Une forte pluviométrie : moyenne annuelle des précipitations oscille entre 1.100mm et 1.200mm atteignant ainsi le niveau le plus élevé de tout le pays.

1.1.2Climat

La Municipalité de Porto-Novo jouit d'un climat tropical humide appelé climat subéquatorial.Ce climat est caractérisé par une forte humidité (75% en moyenne par an) et des températures variantes entre 21,9°C et 32,8°C. L'année se divise en quatre saisons dont deux saisons sèches (mi-Novembre à mi-Mars et mi-Juillet à mi-Septembre) et deux saisons de pluie (mi-Mars à mi-Juillet et mi-Septembre à mi- Novembre).Sur le plan pluviométrique, une moyenne de 1200 mm est enregistrée à Porto-Novodurant ces dernières années. De Décembre à Janvier, souffle l'harmattan, un vent froid et sec qui crée une forte amplitude thermique pendant la journée.

1.1.3 Relief

La municipalité de Porto-Novo a un relief très peu accidenté. D'une altitude de moins de 60m, le relief présente par endroit des entailles ; ce sont de petites et moyennes dépressions aux pentes très peu marquées.

1.1.4 Sols et géologie

La Municipalité de Porto-Novo dispose de trois (03) types de sols :

· Les sols des plateaux : sols ferralitiques, de couleur rouge et à texture sablo argileux(terres de barre)

· Les sols de bas de pente : sols de coloration brune claire, à texture sableuse et faciles à travailler, ils se situent en bordures des bas-fonds marécageux, soit dans des dépressions fermées.

· Les sols des bas-fonds : ce sont des sols hydromorphes argileux, riches en matières organiques, situés dans les zones inondables.

1.2 Cadre administratif

1.2.1 Evolution administrative

Selon la tradition orale, les origines de Porto-Novo remontent vers la fin du 17è siècle autour du mythe des trois chasseurs yoruba venus du Nigéria pour créer le premier quartier :« Accron». Les dissidents « adja » de la région Ouest-Allada ont suivi au 18è siècle les yoruba avec l'installation de Tê-Agbanlin créant ainsi le palais royal « Honmè ». A partir du 18è siècle, les explorateurs portugais, hollandais, anglais, et français avaient organisé le commerce intercontinental qui a conduit à la colonisation et à la traite des esclaves nègres. Ainsi naquit la cité qui s'est progressivement organisée dans le temps pour devenir « Hogbonou » pour les adjas, « Adjatchê » pour les yoruba mais aussi « Porto-Novo » pour les explorateurs et lescolonisateurs en 1742.

A la fin de la traite des esclaves, un autre commerce, celui des produits agricoles et manufacturés prit la relève et se développa. Le premier traité de protectorat avec les français a été signé en 1863 sous le règne du roi Sôdji, suite aux velléités de conquête de la ville par les Anglais en 1861. Le deuxième protectorat établi le 14 avril 1882 sous le règne du roi Toffa,

marque la présence de l'installation de l'administration coloniale française. La Colonie du Dahomey est créée et Porto-Novo en est la capitale par décret du 22 juin 1894.

Porto-Novo a gardé, malgré les aléas de l'histoire et l'ascension de la ville de Cotonou, son statut de « Capitale du Bénin ». La ville a été cependant dépouillée de ses attributs de capitale vers les années 60 et 70 avec le transfert de la Présidence et des Ministères à Cotonou. Avec l'avènement du Renouveau Démocratique en 1990, le statut de capitale du Bénin a été confirmé à nouveau et la ville connaît un nouvel essor avec la mise en oeuvre d'un programme spécial de réhabilitation dont le principal objectif est de lui redonner ses attributs de Capitale du Bénin.

1.2.2 Organisation administrative

L'administration de la ville de Porto-Novo est réglementée par l'arrêté municipaln°044/SG/SP-C du 3 septembre 2003 portant Organisation Attribution etFonctionnement des services de la mairie de Porto-Novo.

La gestion de l'administration municipale est assurée par l'Hôtel de ville, sis au quartier Agbokou et pour lequel le Maire est le 1er responsable. Dans ses fonctions, le maire est assisté par un Cabinet du maire, un secrétariat général qui englobe trois directions techniques à savoir la Direction des Affaires Administratives et Financières (DAF), la Direction des Affaires Générales et du Développement et de la Coopération (DAGDC) et la Direction des Services Opérationnels (DSO).

Les cinq bureaux d'arrondissement avec une mini-administration locale constituent les services infra-municipaux. Il s'agit des Arrondissement 1 installé à Houèzoumè, Arrondissement 2 installé à Attakê, Arrondissement 3 installé à Djassin, Arrondissement 4 installé à Houinmè et Arrondissement 5 installé à Ouando. Les arrondissements sont administrés par les chefs d'Arrondissements qui ont sous leur tutelle les chefs des quartiers.Ces arrondissements sont seulement des subdivisions du territoire de Porto-Novo mais n'ont pas de personnalité juridique ni d'autonomie financière. La carte ci-dessous illustre le découpage administratif de cette commune.

Carte 1:Structure administrative de la ville de Porto-Novo

Source : Fond RFU-Porto-Novo

A l'instar de Cotonou et Parakou, Porto-Novo est une commune à statut particulier définie par la Loi N° 98-005 du 15 janvier 1999 PORTANT ORGANISATION DES COMMUNES A STATUT PARTICULIER AU BENIN. Cette loi définit les différents critères permettant d'identifier une commune à statut particulier. Il s'agit entre autres des critères suivants :

· Avoir une population de cent mille (100.000) habitants au moins, s'étendre de façon continue sur une distance de dix (10) km au moins, disposer des ressources budgétaires suffisantes pour faire face aux dépenses de fonctionnement et d'investissement (Article 2) ;

· Des communes bénéficiant de ce statut particulier sont divisées en arrondissements ayant trente mille (30.000) habitants au moins et dont l'arrondissement est subdivisé en quartiers de ville (Article 3) ; etc.

Grâce à son statut de capitale du Bénin, la ville de Porto-Novo jouit de multiples attributs et privilèges en assurant également des fonctions politiques et administratives. La ville abrite dès lors quelques-unes des grandes institutions de la République. On y trouve l'Assemblée nationale (Ex Palais des Gouverneurs), la Cour Suprême, la Haute Cour de Justice, le Médiateur de la République. Aussi, avec son statut de chef-lieu de département de l'Ouémé, cette ville abrite également des équipements et infrastructures de niveau départemental, dont le Centre Hospitalier Départemental de l'Ouémé et du Plateau.

2. Population et répartition

2.1 Evolution démographique de la ville de Porto-Novo

L'augmentation de l'effectif de la population de la ville de Porto-Novo est le résultat de sa dynamique. Le tableau ci-après met en exergue les variations de l'effectif de cette population lors de différents Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH).

Années

1961

RGPH1

(1979)

RGPH2

(1992)

RGPH3

(2002)

RGPH4

(2013)

Population totale (habitant)

64000

133168

179 138

223 552

264 320

Tableau 1: Dynamique démographique de la ville de Porto-Novo de 1961 à 2013

Sources :Dorier-Apprill et al. (2013) ; INSAE (2015).

La dynamique démographique de la ville de Porto-Novo a connu quelques fluctuations. Ces fluctuations sont dues aux différents taux d'accroissement intercensitaires enregistrés. Le graphique ci-dessous traduit l'allure de ces fluctuations.

Graphique 1: Variations des taux d'accroissement à Porto-Novo de 1961 à 2013.

1961-1979

1979-1992

1992-2002

2002-2013

Taux d'accroissement intercensitaires

%

(

)

2

,

4

14

2

,

24

,

2

5

,

1

0

0

,

5

1

5

1

,

2

,

5

2

3

5

,

3

4

4

5

,

Sources : Dorier-Apprill et al. (2013) ; INSAE (2015) et Notre étude

L'analyse du graphique montre que dans les années 60, la ville de Porto-Novo a enregistré un taux de croissance relativement élevé de 4,2%. Cela suppose une forte croissance démographique durant cette période. La hausse de ce taux (entre 1961 et 1979) est fortement liée à l'exercice des fonctions politiques et administratives par cette ville, auquel sont rattachés les migrations internes et l'exode rural (Agossou, 2011). Ce taux d'accroissement démographique demeure cependant inégalé à partir de 1979, étant donné que la croissance démographique de la ville de Porto-Novo connait un ralentissement considérable.

Cette dégringolade du taux de croissance est étroitement liée au dépouillement des fonctions administratives et économiques de cette ville au profit de Cotonou (Sotindja, 1999 ; Agossou, 2011). Réduits quasiment de moitié par rapport à la période précédente, ses taux de croissance restent modérés entre 1979 et 2002 (2,14 et 2,24%). Ce ralentissement de la croissance démographique s'est accentué entre 2002 et 2013. Il atteint par conséquent un taux d'accroissement relativement faible de 1,5%. Ce rythme de croissance observé depuis 1979 tire son explication de la régression de l'exode rural, intimement lié à la promotion agricole dans la vallée de l'Ouémé (Agossou, 2011).

Il faut ajouter que la population active dans cette ville est évaluée à 81 246 habitants en 2002. La densité de sa population en 2013 est de 52,72 habitants/ha contre 44, 71 habitants/ha en 2002. De plus, il convient de mentionner que les ménages de cette ville ont une taille moyenne de 4,9 personnes en 2002 ; et 69,2 % des chefs de ménages sont des hommes.

2.2 Répartition ethnique

De nos jours, il existe une mosaïque d'ethnies qui cohabite à Porto-Novo. Les Goun et fon sont majoritaires (66%), suivis des Yoruba (25%), des Adja, Mina et Toffin (4%). Les autres ethnies sont composées de Bariba, Dendi, Yom-Lokpa, Otamari et Peulh etc (5%).Cette diversité constitue une richesse culturelle faisant de Porto-Novo une ville cosmopolite.

2.3 Les confessions religieuses

La vie spirituelle de la municipalité de Porto-Novo est animée par plusieurs religions. Chacune d'elle prêche pour la culture de la paix, de la tolérance mutuelle et de la cohésion locale et nationale. Trois catégories de religions peuvent être distinguées :

· La religion chrétienne (45,70%) : elle regroupe les églises évangéliques, lescatholiques, les protestants, les christianises célestes etc.

· La religion traditionnelle (29,20%) : Les religions traditionnelles sont constituées autour des fétiches vodoun, tron, zangbéto, oro etc. Les exigences de leurs rites et rituels sont favorables à la protection des forêts sacrées qui abritent leurs couvents.

· Et l'Islam (25,10%)

3. Morphologie urbaine de Porto-Novo, type d'habitat et matériaux utilisés

Porto-Novo est une ville au patrimoine architectural d'une très grande qualité, témoin des différentes époques qui ont marqué son développement urbain. Aujourd'hui, on peut caractériser l'espace de Porto-Novo en 4 grandes zones morphologiques qui restent générales et correspondent à des époques de l'histoire de la ville, marquées par différents pouvoirs, différents groupes ethniques, différentes histoires. Ces quatre grandes zones morphologiques sont :

· Photo 1: Le musée Honmè

Le noyau ancien au Sud-Est

Le noyau ancien de Porto-Novo est situé dans la partie sud-orientale de cette ville. Cet espace qui abrite les palais royaux (Honmè érigé en musée actuellement, Palais d'été, etc.) et le marché central (le plus ancien marché de la ville) révèle un caractère vernaculaire marqué par l'architecture précoloniale.Les quartiers présents dans ce tissu urbain sont entre autres Gbècon, Akron, Ilèfié, Houèzoumè et Zèbou. On découvre dans ce tissu traditionnel, des placettes traditionnelles nommées « HONTO », des monuments associés aux religions révélées, etc. Le noyau ancien est aussi marqué par l'architecture traditionnelle occupé par les concessions familiales Gouns et Yorubas centré autour du palais royal « Honmè ». Le tissu vernaculaire constitué de maisons en terre et de palais royaux représente les vestiges du royaume de «Hogbonou». Le noyau ancien est le coeur historique de la ville de Porto-Novo. Parmi les plus importants palais du noyau ancien, il existe encore aujourd'hui le palais royal central (actuel musée Honmè) dans le quartier Avassa, le palais `été du roi Toffa (quartier Gbékon), le palais d'Akron, celui d'Akplogan (quartier d'Agbokomè), le palais du ministre Gogan (quartier Togoh) ou encore le palais des «rois de la nuits» à Zounon, dans le quartier Zébou).

· Le secteur d'Oganla au centre

Source :Cliché Les Ateliers, 2010

Photo 2:La mosquée principale de Porto-Novo

Cette zone est fortement marquée par le patrimoine afro-brésilien et est érigé au Nord-Ouest du noyau ancien.Ce tissu regroupe les quartiers tels que Déguè-gare, Ahouantikonmè et Oganla-Poste.Le bâti typique de ce quartier implique un style de maisons à étages, construites en terre de barre ou en terre cuite.La réputation de cette architecture réside aussi dans la variété des motifs décoratifs réalisés sur les portes et les fenêtres.Ces constructions, pour la plupart très imposantes, appartiennent aux riches esclaves affranchis rentrés au bercail.Cependant, cette zone connait actuellement une transformation qui se traduit par le manque d'entretien des bâtiments relatifs et leur substitution par les habitations modernes.

· La zone coloniale et administrative à l'ouest

Cette zone abritait l'administration coloniale française de 1890 à l'indépendance en 1960. En outre, ce quartier colonial matérialisait l'autorité française dans la ville de Porto-Novo.

Photo 3: Un bâtiment colonial

Source :Cliché Les Ateliers, 2010

Durant leur installation, les français y ont aménagé des voies carrossables bordées par des arbres.Les édifices coloniaux de ce secteur sont reconnaissables par leurs galeries de fenêtres, servant à la fois de brise-soleil pour les pièces principales.De plus, leur hauteur

sous plafond importante est favorable aux courants d'air.Espace stratégique pour les colons à cette époque, la zone administrative abrite nombre d'établissements publics

(poste, hôpital, etc.), de résidences coloniales pour les fonctionnaires français et les maisons de commerces souvent proches de la lagune.La plupart de ces édifices coloniaux ont été réhabilités au fil des années. Certains d'entre eux abritent nombre de sièges d'institutions nationales dont la Haute Cour de Justice et particulièrement l'Ecole du Patrimoine Africain (EPA).

· Les quartiers modernes au Nord

Photo 4: Une maison moderne

Les quartiers modernes situés en périphérie du centre-ville sont issus de l'extension spatiale de Porto-Novo après 1960. Ce tissu urbain est né en effet de l'extension de la vielle ville vers le nord, précisément au-delà du boulevard extérieur. Il se développe également autour des vallons (Boué, Zounvi et Donoukin) et exerce une pression spatiale sur ces milieux sensibles. Ces quartiers sont caractérisés par l'architecture moderne des constructions qui y président.

4. Activités économiques

L'économie locale de Porto-Novo repose essentiellement sur le secteur informel. Le secteur formel n'est pas développé. On ne note pas une spécialisation de la ville dans une activité économique précise. Cependant, Porto-Novo demeure la métropole des grands commerçants béninois aux chiffres d'affaires relativement importants. Les fils de Porto-Novo s'investissent à 47,28% dans le secteur tertiaire. Ils pratiquent principalement le commerce dont le développement est favorisé par le grand voisin qu'est le Nigeria. Le second secteur qui mobilise la population de Porto-Novo est bien l'industrie manufacturière (26,29%). Les entreprises industrielles implantées et immatriculée sur le territoire de la commune de Porto-Novo sont en

nombre limité. Par contre, l'artisanat est un élément majeur de la spécificité de la ville notamment en termes d'emploi et de revenu. Quant au secteur primaire, il est inexistant (2,65% de la population), ce qui montre que la population de Porto-Novo n'est pas agricole. Les activités économiques sont largement dominées par les femmes qui dirigent plus de 56% des établissements recensés notamment dans le commerce. La population active est jeune et 54% des chefs d'entreprises commerciales et de services ont moins de 30 ans.

5. Infrastructures et équipements culturels de Porto-Novo

Le patrimoine culturel de la ville de Porto-Novo est riche et diversifié.

Il est caractérisé par :

· Cinq (5) palais royaux. Il s'agit du : palais Honmè, palais Toffa 1er, palais du Roi de Porto-Novo (Roi Kpotozounmè), palais du Roi Onikoi, palais d'initiation des rois.

· Plusieurs temples et lieux de cultes basés sur les valeurs traditionnelles. Il s'agit des temples « Avessan », « Egungun », « Oro », « Zangbéto » avec leur chef Kpakliyaho, « Abèssan » et « Anata ».

· Plusieurs lieux de cultes issus des croyances importées et constitués par une dizaine de grandes églises, au moins 25 mosquées centrales et les quatre (4) places Idi.

· Trois (3) musées ou centres d'information culturelle. Il s'agit des musées ethnographiques, Honmè et da-Silva.

· Une dizaine de sites et infrastructures culturelles tels que le temple du monstre à neuf têtes, la place Bayol, la place Olory Togbé, le centre international de rencontre des jeunes de la francophonie, la maison internationale de la culture, etc.

Il est à noter que Porto-Novo dispose d'un stade de football dénommé « Charles de Gaulle »et d'un hôpital universitaire départemental. En outre, Porto-Novo abrite l'assemblée nationale et la cour suprême.

6. Porto-Novo, une ville occupant une position stratégique en matière économique et touristique

Les villes de Cotonou et de Porto-Novosont séparées d'une distance de 30 km environs. Comme le témoigne l'armature urbaine, elles font partie des principales villes du Bénin. A l'est de Porto-Novo, à 90 km environ, se dresse Lagos, l'une des plus grandes métropoles d'Afrique.De par son poids démographique estimé à près de 21 millions d'habitants, cette métropole se hisse au rang de la principale ville en Afrique de l'Ouest. Porto-Novo se trouve entre deux pôles urbains importants et se situe donc dans leur zone d'influence.A trois, ces villes d'inégal

gabarit dessinent ainsi une aire transfrontalière dynamique sur la côte Ouest-africaine. Cet espace alimente d'importants flux d'échanges économiques et des mobilités au quotidien.

Le port de Cotonou, les marchés de Dantokpa et de Ouando ainsi que les centres commerciaux de Lagos sans oublier les sites touristiques de Porto-Novo sont autant de facteurs incitatifs et attractifs sur le plan commercial et économique. Le climat des affaires qui règne dans cette partie méridionale du Bénin et du Nigéria, est un enjeu économique indéniable. Et cette position stratégique qu'occupe la ville de Porto-Novo s'avère être une opportunité pour son développement touristique en particulier.

7. Les rythmes et danses traditionnels à Porto-Novo

7.1. Les rythmes et danses traditionnels de Porto-Novo

Il existe à Porto-Novo une multitude de rythmes et danses traditionnels au nombre desquels l'on peut citer :

§ Kpanouhoun

Comme le nom l'évoque en goun, le Kpanouhoun est littéralement le rythme des assiettes.

C'est un rythme joué à base des assiettes qui constitue donc l'instrument musical.

§ Massègohoun

Déjà évoqué précédemment dans le document.

§ Adjogan

Rythme et danse de la cour royale de Porto-Novo. Souvent pratiqué par les femmes.

§ Gangbo

C'est un rythme pratiqué lors des funérailles et pour le culte des fantômes.

En plus de ces rythmes et danses énumérés précédemment l'on peut aussi citer le Olin, le Kaka, le Djèkè et le Gohoun.

Il est à noter que Porto-Novo se transforme en une ville festive les week-ends. Au cours de ces réjouissances qui drainent beaucoup de monde venu des autres villes du Bénin, l'on remarque que la musique traditionnelle constitue la musique préférentielle qui est jouée en boucle.

7.2 Les praticiens des rythmes et danses traditionnels à Porto-Novo

Porto-Novo est l'une des villes béninoisesdisposant d'un fort potentiel culturel et touristique. Plusieurs acteurs culturels s'évertuent à mettre en exergue ces potentiels. En ce qui concerne les rythmes et danses traditionnels, plusieurs acteurs de la ville de Porto-Novo s'attèlent à faire leur promotion afin d'empêcher leur disparition. Parmi ces acteurs on retrouve les troupes de danses traditionnelles de la ville de Porto-Novo.

Selon Mr Kiléyi Paul, promoteur d'une troupe de danse à Porto-Novo, il existe dans la ville quatre troupes de danses traditionnelles. Ces troupes de danses sont :

§ Le ballet de la cité (Troupe de danse de la municipalité de Porto-Novo)

Cette troupe de danse répète à la Maison internationale de la Culture.

§ L'espace Achakata

Cette troupe de danse répète au musée Honmè.

§ Les As de la capitale

Ils répètent à la maison Djidonou dans le quartier Ouinlinda à Porto-Novo.

§ La Troupe Tawa

La troupe Tawa répète à l'école primaire publique Déguè Tokpa de Porto-Novo.

En dehors de ces troupes de danses, il est à noter que plusieurs artistes de Porto-Novo oeuvrent aussi pour la promotion des rythmes et danses traditionnels. Parmi ces artistes nous pouvons citer le mélomane NOUGBOZOUKOU Bernardin qui a à son actif plusieurs albums.

7.3 Les enquêtes effectuées à Porto-Novo

Nous avons effectué une enquête dans la ville de Porto-Novo afin de déceler les problèmes liés aux rythmes et danses traditionnels et aussi prendre connaissance des avantages qui résulteraient de la réalisation de notre projet.Notre enquête s'est déroulée en deux temps.

Dans un premier temps nous avons soumis un questionnaire d'enquête aux troupes de danses de la ville et dans un second temps nous avons eu des entretiens avec les praticiens des rythmes et danses traditionnels, certains acteurs culturels et les autorités de la ville.

§ Premier temps

Nous avons soumis un questionnaire aux troupes de danse de Porto-Novo (voir annexe pour le contenu du questionnaire). Dans le tableau ci-après nous récapitulons les résultats.

Résultats de l'échantillonnage

Questions

Réponses

Pourquoi choisir de pratiquer les rythmes et traditionnels

44% ont répondu : Par passion

56% ont répondu : Pour la sauvegarde de la culture à travers les rythmes et danses traditionnels.

Quelles sont les raisons expliquant la disparition des rythmes et danses traditionnels et le manque de visibilité de ses praticiens.

40% : Envahissement de l'Afrique par la musique moderne, ce qui constitue une forme de colonisation. Il y a aussi les religions révélées qui diabolisent les rythmes et danses traditionnels.

30% : Désintéressement de la jeunesse

30% : Désintéressement de la jeunesse et manque de cadre appropriés

Comment se trouve l'état des lieux de répétition, de spectacles et de déroulement des manifestations des danses et rythmes traditionnels

90% estiment que l'état de ces lieux doit être amélioré

10% estiment que l'état de ces lieux est assez bon. Mais ils précisent que des améliorations doivent être effectuées afin d'offrir de meilleurs cadres aux praticiens des rythmes et danses traditionnels.

De quoi avez-vous besoin

pour la pratique des rythmes

100% répondent qu'ils ont besoin de subventions et de cadres de prestations et de répétitions adéquats.

Les troupes de danses pensent que notre équipement est important pour la promotion des rythmes et danses à conditions de disposer des moyens pour sa réalisation.

Tableau 2:Résultats de l'échantillonnage

§ Second temps

Nous avons eu des entretiens avec les praticiens des rythmes et danses traditionnels et certaines autorités de la ville de Porto-Novo.

Du coté des praticiens des rythmes et danses traditionnels, nous nous sommes entretenus avec M. KILEYIPaul et M. DJIDONOUGeorges qui dirigent chacun une troupe de danse.

Au cours de notre entretien avec M. KILEYIPaulqui est le responsable de la troupe « le ballet de la cité», nous avons appris le nom et les occasions auxquelles sont joués certains rythmes traditionnels du Bénin.En outre, il nous a précisé le nom des troupes de danses de la ville et leurs lieux de répétition. On remarque donc que la plupart de ces troupes répète dans des lieux qui ne sont pas appropriés et dont l'état laisse à désirer.

Selon lui, pour que les rythmes et danses traditionnels du Bénin rayonnent sur le plan national et international, il faut encourager leur transmission de génération en génération et disposer d'espaces qui leur sont propres.

Au cours de notre entretien avec M. DJIDONOUGeorges, responsable de la troupe

« Les As de la capitale », nous avons pu relever les maux qui expliquent la disparition progressive des rythmes et danses traditionnels du Bénin. Selon lui, l'Afrique se fait musicalement coloniser en se faisant envahir par la musique moderne.Cette situation influe directement sur la jeunesse qui délaisse de plus en plus sa musique. Pour remédier à ce problème, il préconise une meilleure mise en lumière des artistes et praticiens des rythmes et danses traditionnels. En outre il nous a rappelé la politique du gouvernement actuel qui consiste à la création de classes culturelles dans les écoles béninoises. Ces classes culturelles formeront les jeunes dans les disciplines de la danse traditionnelle, du théâtre et de la chanson.

Il nous a révéler qu'à Porto-Novo, il n'existe pas une salle de spectacle capable d'accueillir au moins 500 spectateurs.

En ce qui concerne les entretiens avec des acteurs culturels, nous nous sommes entretenus avec le directeur du centre Ouadada et le responsable de la maison internationale de la culture.

Au cours de notre entretien avec le directeur du centre Ouadada, nous avons appris que ce centre dispose d'un espace plein air de prestation qui accueille parfois des manifestations liées aux rythmes et danses traditionnels.

Le responsable de la maison internationale de la culture nous a quant à lui affirmé que son équipement accueille les prestations de rythmes et danses traditionnelles mais sur location.

Notre entretien avec les autorités de la ville nous a amené à la mairie de Porto-Novo où nous avions été orientés vers la Direction départementale de la culture. Notre source nous a affirmé que la politique de la municipalité en faveur des rythmes et danses traditionnels s'appuie sur celle du gouvernement. Néanmoins, la municipalité organise plusieurs festivals culturels dont le plus important le Festival international de Porto-Novo favorise la promotion des rythmes et danses traditionnels à travers le concours inter-établissement scolaires.

Conclusion partielle

De tout ce qui précède, on retient que la ville de Porto-Novo dispose d'un véritable potentiel culturel. Également son caractère de capitale du Bénin et le festival international de Porto-Novo sont autant d'atout qui justifie l'implantation d'un équipement culturel dans cette ville. En outre la place accordée aux rythmes et danses traditionnels dans cette ville ainsi que son histoire sont des atouts importants en faveur de l'implantation de notre projet dans cette ville.

CHAPITRE 4 : Quelques études de Cas

1. Au plan national

§ Photo 5: Entrée du centre Ouadada

LeCentre Ouadada à Porto-Novo au Bénin

Signifiant bienvenue en langue française, Ouadada est situé à Porto-Novo (capitale du Bénin), plus précisément dans le quartier Topkota 1.Ce Centre Culturel, Artistique et Touristique a pour objectifs de promouvoir la culture, le patrimoine local et stimuler l'échange interculturel.

Caractérisé par son cadre spacieux et son architecture afro-brésilienne, Ouadada dispose :

§ D'un studio d'enregistrement audio

§ D'une salle multimédia

§ D'un bar-restaurant

§ D'un secrétariat

§ D'un hall d'exposition

§ D'une régie

§ D'un théâtre de verdure

§ De résidences d'artistes

Ouadada accueille :

§ Des concerts et des spectacles ;

§ Des festivals de théâtre, marionnettes, conte, danse, musique, cinéma ;

§ Des ateliers d'art enfants/adultes

Ouadada organise également des stages de danse, de percussion ou d'artisanat (vannerie, poterie traditionnelle, tissage, etc.).

En ce qui concerne le tourisme culturel et solidaire, Ouadada propose des circuits touristiques à travers le pays et axés sur la rencontre des populations, la découverte culturelle et la solidarité.

Lors de notre entretien avec le Directeur du centre, nous avons appris que lors des grands spectacles de danses traditionnelles, les troupes de danses en grand nombre ne pouvaient répéter. Cela est dû à l'absence de salles de répétition.

Photos6: Vues sur l'entrée du Centre

Voici ci-dessous quelques images du centre suivi de commentaires :

Le Centre ne dispose pas de guérite pour filtrer les entrées et les sorties.

Photo 7 : Vues sur l'espace restauration du bar-restaurant

Le centre offre pour l'espace restauration un cadre relax, avec une architecture traditionnelle utilisant les matériaux locaux.

Photo 8:Vues sur le théâtre de verdure

Photo 9:Vues sur le Hall d'exposition

Photo 10:Vues sur le studio d'enregistrement de rythmes traditionnels

Photo 11:Vues sur le studio d'enregistrement de rythmes modernes

Photo 12: Vues sur la salle multimédia

Au niveau de cette salle se fait des formations en logiciels de graphisme et en réalisation de vidéos de musique.

§ La maison internationale de la culture de Porto-Novo

La maison internationale de la culture de Porto-Novo est un équipement culturel accueillant plusieurs événements culturels au nombre desquels figurent ceux liés aux rythmes et danses traditionnels du Bénin. La maison internationale dispose :d'une salle de spectacles, d'un théâtre de plein air, des jardins et d'une esplanade. Voici ci-dessous quelques images du centre suivi de commentaires :

Photo 13:Vues sur la salle de spectacle de la maison internationale de la culture.

Photo 14:Vue sur le théâtre en plein air de la maison internationale de la culture.

On remarque que la salle est en train de se dégrader et est trop petite pour accueillir de grands spectacles.

2. Au plan international

En Afrique

§ Le musée national du Burkina Faso

Photo 15: Entrée du musée nationale du Burkina Faso

Adresse : Situé au bout de l'avenue Charles de gaulle à Ouagadougou face à l'hôpital pédiatrique

Maitre d'OEuvre : Cabinet Ayéssi

Maitre d'Ouvrage :Etat du Burkina-Faso

Surface du site : 29 hectares

Description du Musée et compte rendu de l'entretien effectué

Crée en 1962, le Musée National du Burkina Faso est resté très longtemps en l'état de projet. En juillet 1999, une équipe de Direction a été mise en place pour finaliser ce projet. La première pierre du Musée National a été posée par Monsieur le Ministre de la culture, des arts et du tourisme de l'époque le 23 octobre 2000.La nouvelle Direction avait pour mission le suivi du chantier et la mise en place du Musée National dont l'inauguration a eu lieu en 2005.Le Musée national est en cours de construction, sur un terrain de 29 hectares situé au bout de l'avenue Charles-de-Gaulle, face à l'hôpital pédiatrique. Au terme du projet, l'ensemble sera constitué : d'un bâtimentadministratif, de quatre pavillons d'exposition de 250m2chacun, d'un bâtiment abritantles « réserves »etleslaboratoires detraitementdes objets, d'un petit bâtiment d'accueil

(billetterie, ventesd'objets de promotion...), d'une bibliothèque. Le parc aménagé et arboré doit accueillir un ensemble de « villages traditionnels » représentant et illustrant les différentes cultures des nombreuses ethnies qui composent le Burkina Faso.

Afin de compléter nos informations, nous nous sommes rendus sur le terrain pour nous entretenir avec Mme Hadjaratou Traoré SANOU, directrice de communication du musée. Au cours de notre entretien, elle nous a révélé qu'actuellement sur le site les bâtiments opérationnels sont : le bâtiment administratif, la réserve (salle accueillent l'ensemble des objets non en exposition), deuxpavillons d'expositions, le bâtiment d'accueil, l'amphithéâtre de plein air de 300 places et le restaurant.

Au cours de cet entretien nous avons appris également que le musée accueille en moyenne par an 10000 visiteurs dont la majorité sont des élèves et des étudiants. Le musée dispose de plusieurs types de collections dont la majorité sont des oeuvres ethnographiques (ustensiles, objets cultuels, tenues, parures de reines, masques etc...). Il y a aussi des collections issues des fouilles archéologiques, des oeuvres contemporaines, des instruments de musiques traditionnelle et moderne. Nous avons aussi appris lors de l'entretien que les expositions se font suivant un thème précis. Un exemple de cela est l'exposition suivant le thème : Sédony Pionnière de l'industrie musicale au Burkina Faso. En outre elle nous stipule que lors de certains spectacles se déroulant en pleine journée au niveau de l'amphithéâtre de plein air, ils sont obligés de mettre des bâches.

Les problèmes auxquels estconfronté le musée selon Mme SANOUsont principalement des problèmes de financement. Les partenaires ne trouvent pas nécessaire d'accompagner les musées.

Spécificités Architecturales du musée

Photo 16:Photos du bâtiment administratif

Les bâtiments du musée national du Burkina Faso sont construits suivant le style Soudano-Sahélien. Voici ci-dessous quelques images du musée suivi de commentaires.

On remarque que l'architecture du bâtiment administratif s'intègre parfaitement dans l'environnement et relate parfaitement la culture burkinabé.

Photo 17: Photos d'un pavillon d'exposition

Photo 18:Photos d'un pavillon d'exposition

L'emphase sur l'entrée du pavillon d'exposition montre l'entrée du bâtiment et ce dernier par son architecture est une exposition, une oeuvre d'art que le visiteur peut admirer avant de contempler une fois à l'intérieur les oeuvres.

Comme le pavillon précédent, ce pavillon est une oeuvre d'art donnant un avant-gout au visiteur.

Photo 19:Photos du bâtiment d'accueil

Le bâtiment d'accueil du musée est une oeuvre d'art, une sculpture. L'emphase en forme de calebasse sur l'entrée est une manière d'accueillir le visiteur et de l'amener à découvrir le musée.

Photo 20: Photos de l'amphithéâtre de plein air de 300 places

Photo 21: Vues intérieur d'un pavillon d'exposition

§ Photo 22: CDC-La termitière

Le Centre de développement chorégraphique (CDC) -La termitière

Imaginé et porté par Salia SANOU et Seydou BORO, le CDC-la Termitière a été inauguré sur le site du théâtre populaire de Ouagadougou en décembre 2006.

Au plan infrastructurel, le CDC-la Termitière est un complexe culturel fonctionnel bâti sur une superficie de 4500m2.Le complexe se compose:

§ d'un studio de travail polyvalent pour toustypes de projets artistiques. Il est entièrement fermé et équipé d'une scène avec un plancher bois, d'une salle en gradins de 300 places et d'un parc de matériels d'éclairage, de sonorisation et de projection audiovisuelle ;

§ d'un bloc administratif composé de bureaux, de salles de réunion et d'une médiathèque;

§ d'un espace convivialcomposé d'une cafétéria, d'un préau pouvant accueillir diverses activités (réunions, cours de danse, spectacles...);

§ d'un site d'hébergement intégré d'une capacité de 18 lits;

§ d'un théâtre de verdure de 2000 places;

§ d'une vaste cour arborée.

Afin d'avoir de plus amples informations au sujet du centre nous avons eu un entretien avec Mme Satamatou DIENE (Administratrice du centre).Selon elle, le CDC-la termitière est né afin de favoriser l'essor de la danse et pour offrir un cadre de formation, derecherches, d'échanges et un espace de travail aux danseurs et plus généralement aux artistes. Le centre a une portée internationale et accueille des compagnies de danseurs venues de tous les continents. Le centre prône la promotion de la danse contemporaine mais aussi des autres types de danse.

Il accueille en moyenne 50 visiteurs par jour. En effet les répétitions à l'extérieur au niveau du préau attirent beaucoup de monde. Le public du centre est un public varié.Aux premières heures du centre, le public était majoritairement composé d'expatriés, mais grâce aux formations et au fil du temps, il y a eu un public d'amateurs très curieux.Afin d'amener la population à s'intéresser d'avantage au centre, MmeDIENEnous apprend que le centre implique la population en organisant des activités dans les écoles et les quartiers.

Sur le plan juridique et institutionnel CDC-la termitière est un cas de montage unique de partenariat public-privé dans l'univers des organisations culturelles du Burkina Faso.En effet, le CDC - La Termitière est une association de droit burkinabè gérée par un Conseil d'administration regroupant l'Etat burkinabè (le ministère de la culture et celui de l'économie et des finances),la société civile culturelle (l'Association burkinabè des chorégraphes et danseurs ABCD), la ville de Ouagadougou (Mairie de Ouagadougou) et les partenaires techniques et financiers (Ambassade de France au Burkina).

Le centre est confronté à un problème d'enclavement. Il n'est pas situé à proximité des voies d'accès ce qui influe sur sa visibilité. Les pistes qui permettent d'y accéder sont souvent inondées en période de pluie.

Photo 23: Vues de la cour arborée

Voici quelques images du centre :

Photo 24: Vues sur l'espace convivial (Vues du Cafétéria)

Photo 25: Vues de l'espace convivial (vues du Préau servant aux répétitions, spectacles)

Photo 26: Studio de travail polyvalent

Photo 27: Vues de la salle de 300 places

Photo 28: Vues du théâtre en plein air de 2000 places.

On remarque que le théâtre est délabré et non utilisé.

§ Le Musée de la musique de Ouagadougou

Maitre d'OEuvre : ADAUA (Association pour le Développement de l'Architecture et de l'Urbanisme en Afrique)

Maitre d'Ouvrage :Etat burkinabé

Description du Musée et compte rendu de l'entretien effectué

Le musée de la musique de Ouagadougou, construction en terre de 25 ans d'âge, est situé au coeur de la capitale face au lycée Zinda. Réalisé en 1983 comme siège du centre d'études sur les matériaux locaux d'ADAUA au Burkina, il a été rendu dix ans plus tard (1993) à l'Etat burkinabé et transformé en musée de la musique.

Le musée de la musique de Ouagadougou comprend comme espaces :

§ Un accueil

§ Un atrium

§ Une boutique

§ Un auditorium

§ Une médiathèque

§ Deux archives

§ Deux expositions temporaires

§ Sept espaces d'expositions permanentes

§ Deux réserves

§ Une Salle d'enregistrement

§ Une Cafétéria

§ Des toilettes

§ Photo 29: Plan RDC du musée de la musique de Ouagadougou

Six Salles servant de bureaux aux techniciens supérieurs et aux conservateurs du musée.

Photo 30: Plan R+1 du musée de la musique de Ouagadougou

Au cours de notre visite au musée de musique de Ouagadougou nous nous sommes entretenus avec Mr BAZIEMO, technicien supérieur de musée. Selon lui, le musée de la musique est né afin de faire la collecte, la conservation, la valorisation et la promotion des valeurs et du patrimoine musical burkinabé.

Il nous a dit qu'en 2018, le musée a accueilli 1557 visiteurs et que les oeuvres qui y sont exposées sont des objets ayant trait à la musique tels que : les instruments de musique, les costumes et accoutrements, les photographies (portraits des artistes musiciens).Les instruments de musique au sein du musée sont classés en 4 familles. Ces familles sont : la famille des membranophones, les idiophones, les aérophones et les cordophones.Afin d'intégrer un élément dynamique comme la musique dans le musée, les visiteurs écoutent des cassettes musicales. La gestion du musée est faite par un personnel recruté par l'Etat. Le musée est géré par une conservatrice (chef de service), 3 guides, 2 techniciens supérieurs de musée et 2 conservateurs. Le musée de la musique est confronté à divers problèmes au nombre desquels on peut citer : les difficultés d'ordre matériel et financier. Le musée n'est pas autonome et est délaissé par les autorités. En outre la population ne prend pas au sérieux sa culture et donc ne s'intéresse pas autant au musée.

Photo 31 : Vues sur l'atrium du musée de la musique de Ouagadougou

Voici quelques images du centre suivi de commentaires :

Photo 32: Vues sur une salle d'exposition (Salle des idiophones)

Photo 33: Vues sur la salle d'exposition des membranophones

Photo 34 : Vues de quelques objets de la salle d'exposition des membranophones

Photo 35: Vues sur la salle d'exposition des membranophones

Photo 36: Vues de quelques objets et de l'éclairage de la salle d'exposition des aérophones

Photo 37: Vues sur la salle d'exposition des cordophones

Photo 38: Vues sur les ouvertures permettant de faire pénétrer la lumière

Photo 39: Vues sur les ouvertures et l'éclairage au niveau des salles d'expositions

Photo 40: Vues sur la médiathèque

Photo 41: Vues sur l'auditorium

Photo 42: Vue de la scène de l'auditorium

Synthèse des études de cas

Cerner de près la logique de conception d'un centre de promotion de rythmes et de danse à était l'objectif principal de ces études.Voici les points forts retenus de ces études de cas :

§ le site du projet doit être accessible et être au coeur de la ville;

§ le projet doit intégrer les normes de conservations des musées;

§ la création d'espaces en plein air de spectacles permettra d'attirer la population.

DEUXIEME PARTIE :Propositions

CHAPITRE 5 : Lesite du projet

Le Centre de promotion des rythmes et danses traditionnels doit être un haut lieu dans la ville, un point de convergence physique.Son insertion dans le paysage urbain de la ville de Porto-Novo mérite une attention particulière.Sa situation géographique déterminera le nombre de visiteurs.Ayant pour vocation de susciter l'attention d'un grand public, le Centre doit pouvoir offrir l'assurance d'une accessibilité parfaite par des moyens de transports publics. La négligence de ce paramètre peut entrainer une faible fréquentation, car la vision est de faire de cet équipement un point central de l'attractivité de la ville.

1. Identification et choix du site

La situation d'un équipement dans la ville influence fortement son efficacité.Dans le cas des équipements publics tel qu'un centre de promotion des rythmes et des danses traditionnels, la situation idéale est celle qui lui offre le plus d'accessibilité, de visibilité de sorte à permettre la convergence d'un grand nombre de la population. Nous nous sommes doncbasés sur quatre critères afin de choisir le site de notre projet :

§ Critère 1 : La disponibilité du foncier. Il s'agit ici de disposer d'un site suffisamment grand pour abriter tous les besoins en espace exprimés.

§ Critère 2 : L'accessibilité.Il s'agit de la capacité du site à se connecter aux principales infrastructures de transports et particulièrement au réseau routier.

§ Critère 3 : La comptabilité avec les fonctions environnantes. Il s'agit de s'assurer que l'équipement sera implanté dans un environnement favorable à l'accomplissement des fonctions qui lui sont dédiés.La présence éventuelle d'autres équipements de grande attractivité serait un atout.

§ Critère 4 : La topographie du terrain. Il s'agit d'évaluer la constructibilité du terrain.

Ainsi, suivant ces critères trois sites ont été envisagés.Nous les analyserons sur la base de ces critères afin de dégager celui qui est le plus apte pour abriter le complexe.

§ Image 14: Site potentiel 1

Site potentiel 1 

Ce site est une propriété inoccupée de la municipalité. Il est situé tout juste à l'entrée de la ville, à gauche du chantier de construction du siège de l'Assemblée Nationale. De par sa position géographique, il est desservi par le transport en commun à partir de deux voies principales. Avec une superficie d'environ 4,55ha, le site est limité au sud par la lagune de Porto-Novo, ce qui fait qu'il est souvent inondé en période de pluie à cause du débordement de la lagune donc assez contraignant pour une construction. Ce site est à proximité de certains équipements comme la cathédrale Notre dame de l'immaculée conception et le musée da-Silva.

§ Site potentiel 2

Image 15: Site potentiel 2

C'est un terrain appartenant à la municipalité et qui sert de terrain de football à la population locale. Il est situé dans le noyau ancien de Porto-Novo. Il a une superficie de 3ha et est desservi par une voie dégradée et pas très large. Les déclivités sur le site sont relativement faibles entre 0 et 5 %. Le site est entouré d'habitations à ses environs.

§ Site potentiel 3

Image 16: Site potentiel 3

C'est une propriété de la mairie. Il a une superficie de 4ha. Il est suffisamment grand pour couvrir tous les besoins en espace de notre projet.Il est situé dans le noyau ancien de Porto-Novo, plus précisément dans le quartier Gbècon. Il est desservi par 2 voies. La position du site est stratégique car elle permet d'implanter le complexe dans un environnement favorable à l'accomplissement des fonctions qui lui sont dédiées. En effet, le site est à proximité d'un vaste réseau d'équipement de grande attractivité dont : le Palais d'été du roi Toffa, l'Université des Sciences appliquées et de Management, le grand marché de Porto-Novo, le musée Honmè, la Direction de la Culture et du Patrimoine, l'hôtel de ville de la mairie de Porto-Novo.

Nous avons fait la synthèse dans le tableau suivant :

 

Sites potentiels

Critères

Site 1

Site 2

Site 3

La disponibilité du foncier

Bon

Bon

Bon

L'accessibilité

Bon

Mauvais

Bon

La comptabilité avec les fonctions environnantes

Moyen

Mauvais

Bon

La topographie du terrain

Mauvais

Bon

Bon

Tableau 3: Comparaison des sites potentiels

De cette analyse succincte, le site potentiel 3 apparait comme celui qui répond le plus aux exigences de notre projet.

Carte 2: Carte montrant l'emplacement des sites potentiels dans la ville de Porto-Novo

2. Analyse du site

2.1. Cadre physique

Caractéristiques

Observation du site

Accessibilité du site

Le site est desservi par 2 voies. L'une d'une emprise de12m au nord et l'autre à l'est d'une emprise de 12m.

Superficie du site

42.859 m2 soit 4 ha 2859 m2

Topographie

Le relief du terrain présente des pentes comprises entre 0 et 4% mais avec une pique de 4 à 6% au niveau de la voie d'accès

Caractéristiques Géotechnique

Présence de sol en terre de barre

Caractéristiques naturelles

Proximité avec la lagune, ce qui favorise un micro climat agréable

Risque d'inondation

Inexistant

Tableau 4:Cadre physique du site

Caractéristique

Observation du site

Statut foncier

Le site est une propriété de la municipalité, par conséquent il n'y a pas de problème de foncier.

Tableau 5: Statut foncier du site

 

2.2 La desserte par les réseaux

Caractéristiques

Observation du site

Voirie

Site desservi par 2 voies

Eau-Electricité

Bonne desserte existante des réseaux d'eau et d'électricité

Assainissement

Existence d'un réseau d'assainissement pour le quartier du site

Tableau 6: Desserte du site

 

2.3 Occupation actuelle du site, population existante et environnement immédiat

Caractéristiques

Observation du site

Occupation actuelle

Végétation

Population actuelle

Aucune

Environnement immédiat

Palais d'été du roi Toffa, Université des sciences appliquées et de management, Grand marché de Porto-Novo, Musée Honmè, Direction de la culture et du patrimoine, Hôtel de ville de la mairie de Porto-Novo etc...

Tableau 7: Occupation actuelle du site

2.4 Analyse du site selon le climat et la topographie

Carte 3: Carte des pentes du site

L'analyse du site nous permet de comprendre le site dans son environnement immédiat en considérant ses caractéristiques climatique et topographique qui influenceront la conception de nos bâtiments.

2.4.1 L'ensoleillement du site

L'ensoleillement varie avec les saisons. Nous n'avons pas pu bénéficier de donnéesnous permettant de déterminer l'intensité de l'ensoleillement durant toutes les périodes de l'année. Néanmoins on peut retenir que le soleil se déplace de l'Est à l'Ouest en passant légèrement par le Sud à partir du 21 Décembre. Les parties du site les plus exposées au rayonnement solaire sontévidemment les côtés Est, Ouest et Sud. Le phénomène contraire se produit à partir du 21 Juin où le soleil se déplace cette fois-ci de l'Est à l'Ouest en passant légèrement par le Nord.

Il en résulte donc que tout au long de l'année, les quatre façades des bâtiments seront en générales exposées au soleil.Afin de protéger au mieux contre l'impact du soleil, le choix des matériaux et des types d'ouvertures, la création des écrans végétaux et des brises soleil constitueront les premières solutions résultant de cette analyse.

Carte 4: Ensoleillement du site

2.4.2 La ventilation naturelle

On distingue deux masses d'air dans le sud du Bénin. La première, appelée « mousson », est un vent froid et humide.Elle est d'origine océanique partant du Sud-Ouest vers le Nord-Est. La seconde, moins importante, est sèche et d'origine continentale. Elle est sous l'influence de l'harmattan ; vent sec chaud le jour et plus froid la nuit, provenant des hautes pressions du Sahara et qui souffle du Nord vers le Sud. Il faut remarquer que l'harmattan n'est présent que pendant une très courte période allant de décembre à janvier.Ainsi donc notre site est donc soumis le plus souvent aux vents orientés Sud-Ouest vers le Nord-Est.

Il serait judicieux de capter cette ventilation dans les bâtiments à travers leur orientation et le positionnement de leurs baies.

Carte 5: Ventilation naturelle du site

2.4.3 L'environnement et les nuisances sonores

Le site du projet est recouvert d'arbres, d'arbustes et de mauvaises herbes. Aux alentours du site on retrouve des habitations et le palais d'été du roi TOFFA.

Photos 43 : Arbustes et herbes présent sur le site

Photos 44 : Palais d'été du roi TOFFA

Le site du projet est exposé à des nuisances sonores provenant pour la plupart des voies de circulation qui le desservent.

CHAPITRE 6 : Programmation Architecturale

1. Objectifs de la programmation

Dans l'optique d'élaborer une programmation qui prenne en compte toutes les dimensions inhérentes à notre équipement, il est impératif de se fixer des objectifs qui vont orienter cette programmation. Le centre de promotion des rythmes et danses traditionnels du Bénin poursuit deux objectifs principaux : la sauvegarde du patrimoine musical traditionnel du Bénin et la promotion des rythmes et danses traditionnels béninois. En outre notre démarche de programmation se donne les objectifs suivants :

1.1. Objectifs sur le plan architectural

§ Concevoir un projet s'intégrant dans son environnement et respectant les prescriptions réglementaires.

§ Mettre en place une architecture captivante, porteuse d'attractivité et idéale à la promotion des rythmes et danses traditionnels du Bénin.

1.2. Objectifs pour les usagers du centre

· Faire découvrir aux publics la richesse et la diversité des rythmes et danses traditionnels du Bénin

· Créer un espace attrayant et de référence dans la ville de Porto-Novo, un lieu connu et vulgarisé par le public

· Proposer un espace où le public admire la pratique des rythmes et danses traditionnels du Bénin

2. Acteurs et Population cible du Projet

Afin de faire une bonne programmation de notre équipement, il est primordial de définir les différents acteurs intervenant dans cet équipement. Ainsi, nous avons :

· L'Etat béninois

· Les partenaires techniques et financiers des organisations internationales et des coopérations bilatérales

· Les promoteurs et acteurs culturels

· Les artistes de la musique traditionnelle du Bénin

· Le grand public (touristes, voyageurs et populations locales)

La jeunesse béninoise est la principale population cible du projet. En outre, les béninois en général sont les cibles du projet et enfin nous avons les touristes étrangers.

3. Composantes du Projet

En prenant en compte l'analyse des équipements similaires existants, les enquêtes effectuées, les recherches documentaires et pour une meilleure lecture du projet dans son ensemble, nous avons subdivisé ce dernier en deux pôles principaux :

· Un pôle de sauvegarde ou de conservation : Musée des rythmes et danses traditionnels du Bénin

· Un pôle de promotion : Espace de spectacle en plein air et l'espace des rythmes et danses des religions endogènes du Bénin

Il est à noter que le Musée des rythmes et danses traditionnels du Bénin ne se limite pas uniquement au rôle de sauvegarde mais joue également un rôle de promotion.

4. Besoins et Activités

Le programme architectural se basera fondamentalement sur les besoins des acteurs du projet, sur les activités à effectuer au sein de l'équipement ainsi que sur les exigences réglementaires et techniques des différentes composantes du projet.

Les besoins des acteurs intervenants dans le projet sont multiples et voici les plus récurrents :

· S'informer et faire des découvertes sur les rythmes et danses traditionnels

· Avoir des salles de répétition et un lieu de spectacle d'au moins 500 places

· Avoir un espace de spectacle en plein air

· Organiser des conférences, des débats, de grandes rencontres autour des rythmes et danses traditionnels du Bénin

· Disposer d'espaces de stationnement en toute sécurité pour les engins à 4 et 2 roues

· Avoir une bonne gestion de l'équipement

En considérant lepôle de sauvegarde ou de conservation, nous pouvons énumérer les activités à effectuer au niveau du Musée des rythmes et danses traditionnels du Bénin. Ces activités sont :

· Activités d'accueil

· Activités de documentation

· Activités d'exposition

· Activités d'animation

· Activités de collectes et de conservation

· Activités d'administration et de gestion

C'est l'ensemble de ces activités qui donneront à notre musée ses fonctions et espaces nécessaires.

Quant au pôle de promotion, il a pour rôle de cristalliser l'attention du public lors des spectacles et ainsi susciter chez ces derniers le désir de s'intéresser aux rythmes et aux danses traditionnels.

5. Définition des Fonctions du Musée des rythmes et de danses traditionnelles du Bénin

FONCTIONS

COMMENTAIRES

ACCUEIL

L'accueil est le premier espace de contact avec le grand public, c'est le point de rencontre, le centre des départs et des arrivées. Il permet de gérer les flux de déplacement des personnes et d'orienter les usagers.

DOCUMENTATION

Dans cette fonction, les espaces sont ceux qui traitent, conservent et diffusent les informations relatives aux rythmes et danses traditionnels du Bénin à travers une multitude de documentation sous différentes formes. Ces documents sont destinés aussi bien aux visiteurs, au personnel qu'aux spécialistes de la recherche. On retrouvera comme espace une bibliothèque et une médiathèque.

EXPOSITION

Les espaces d'exposition permettent de présenter aux publics les objets et collections du Musée (les instruments des rythmes traditionnels, les costumes et accessoires, les photographies, les portraits des artistes etc..). En outre ces espaces sont destinés à relater l'histoire des rythmes et danses traditionnels du Bénin. Ces espaces sont organisés en des expositions permanentes, temporaires et spécialisés.

ANIMATION

L'animation est l'une des principales activités qui caractérise un musée. C'est l'ensemble des espaces qui permet d'enrichir la vie d'un musée. On y retrouve comme espaces : l'auditorium, la salle polyvalente, les studios de répétition et la salle d'enregistrement.

COLLECTES ET CONSERVATION

Ils permettent de conserver les objets et collections du musée. Ce sont les réserves, les stockages temporaires lors des collectes, les espaces de restauration ou de sauvegarde des objets d'exposition. Ces lieux requièrent une forte sécurité.

ADMINISTRATION ET GESTION

C'est le lieu de coordination de tout le centre dans son exploitation la plus complète et la plus optimale. Elle abritera les bureaux du directeur général du centre, du service financier et markéting, du conservateur du musée, du service d'exposition etc...

Tableau 8: Description des fonctions du musée

6. Les Espaces et programme détaillé du musée

6.1 Les Espaces du musée

Les espaces qui composent le musée selon les fonctions du projet sont identifiés dans le tableau suivant.

ESPACES

COMMENTAIRES

 

ACCUEIL

Hall d'accueil

Espace au centre de la circulation dans le musée, lieu d'accueil, d'orientation, d'attente, de curiosité. C'est une sorte de zone tampon entre l'extérieur et l'intérieur du musée. Il sert aussi de zone de liaison entre certains espaces du musée.

Atrium

Grand espace central permettant de créer un grand puit de lumière et d'air naturel à l'intérieur du bâtiment. C'est aussi un espace pouvant accueillir des expositions.

Accueil/Réception

Cet espace permet l'accueil et l'orientation des visiteurs pour leur faciliter leur visite des lieux.

Billetterie

Elle permet la vente de billets ou tickets pour l'accès payant aux expositions, conférences, spectacles et animations.

Hall d'exposition et de vente

Espace d'exposition et de vente d'articles liés aux rythmes et danses traditionnels du Bénin (Instruments de musique traditionnelle, costumes et accessoires des rythmes et danses traditionnels du Bénin, portraits et photographies d'artistes etc...).

 

Salon de réception VIP

Espace de réception des personnes aux statuts particuliers (donateurs, artistes, autorités, etc).

Salle des guides

Espace réservé aux guides chargé de faire visiter le musée aux publics.

Infirmerie

Espace permettant l'attribution de premiers soins aux usagers du musée ayant un malaise sur les lieux.

 

DOCUMENTATION

Bibliothèque

Espace de stockage, de conservation, de lecture et de consultation de documentations physiques relatives aux rythmes et danses traditionnels du Bénin.

Médiathèque

Espace de stockage, de conservation, de lecture et de consultation de documentations numériques relatives aux rythmes et danses traditionnels du Bénin.

 

EXPOSITION

Salles d'expositions permanentes

Salle de présentation des collections du musée aux visiteurs, les objets sont exposés sur une longue période (plusieurs années), mais sont à renouveler au bout d'un certain temps afin de susciter l'envie aux visiteurs de revenir.

Salles d'expositions temporaires

Espaces de présentation aux visiteurs des collections du musée exposées sur une courte période et suivant un thème précis.

Salles d'expositions spécialisées

Ce sont des espaces où les visiteurs peuvent découvrir des collections particulières portant sur les rythmes et danses traditionnels de certaines sociétés masquées du Bénin. En

outre certains de ces espaces permettront aux visiteurs d'écouter et de voir des vidéos sur les rythmes et danses traditionnels du Bénin.

 
 

ANIMATION

Auditorium

Espace de grande manifestation et de spectacles du musée.

Salle polyvalente

Espace polyvalent servant à abriter des événements comme les conférences, des communications, des colloques etc..

Studios de répétition

Espaces réservés aux troupes de danses affiliées aux musées pour leur répétition. Il est à noter que ces espaces peuvent etre visiter dans certains cas par le public.

Salle d'enregistrement

Espace réservé à l'enregistrement audiovisuel de sonorités musicales traditionnelles du Bénin.

 

COLLECTES/CONSERVATION

Réserves

Lieux de conservation des collections ou des objets en fonction de leur type. Ce stockage se fait par des bacs et armoiresmétalliques.

Stockage temporaire

Espace de conservation temporaire des collections ou objets fraichement livrés.

Ateliers de restauration

Lieux de remise en état des objets défectueux, mal conservés, en voie de dégradation, etc.

Salles de quarantaine

Espace de conservation des oeuvres attaquées par les effets de dégradation chimique.

 

LOGISTIQUES/ANNEXES

Local ordures

Espace de dépôt et de stockage de déchets

Local entretien

Espace de stockage du matériel d'entretien

Local électricité

Espaced'installations électrique et de groupes électrogènes

Local plomberie

Espace des installations et mécanismes d'adduction en eau

Local des installations de sécurité incendie

Espace des installations et mécanismes automatiques contre l'incendie

Local climatisation

Espace des installations de climatisation

Local serveurs

Espace de stockage et de contrôle des données numériques et électroniques.

Sanitaires

Lieux d'aisances pour le public et le personnel

Tableau 9: Description des Espaces

6.2 Programme détaillé du musée

Le programme architectural détaillé de notre musée est issu de l'affectation des ratios de surface aux espaces que nous avons définis précédemment. Ce programme est le fruit de la collecte d'informations auprès d'équipements similaires à cette composante de notre projet, de l'identification des besoins des pratiquants du futur musée,de la consultation de documents afférents à la programmation d'un musée et de quelques ouvrages clés liés au domaine musical. Il s'agit de :

· ERNST NEUFERT, Les éléments d'architecture, 8ème édition

· TPFE, KAMTE MEKONTCHOU Boris Hermann, Juillet 2016

· TPFE, DJOKE Gnaba Ange-Marie Grégoire, Juillet 2018

· TPFE, TEKEING EONOU Elisée Joel, Juillet 2017

· TPFE, ELEGBE Fidèle, Juillet 2017

N0

Désignation

Accès

Nbre de personnes

Nbre de pièces

Surface unitaire (m2)

Surface totale (m2)

 

1

ACCUEIL

 

1.1

Hall d'accueil

Public

120

1

240

240

1.2

Atrium

Public

-

1

300

300

1.3

Service accueil/Réception

Public

1

1

15

15

1.4

Billetterie

Public

1

2

06

12

1.5

Boutiques souvenirs

Public

50

1

120

120

1.6

Salon de réception VIP

Privé

10

1

20

20

1.7

Salle des guides

Privé

6

1

35

35

1.8

Infirmerie

Public

3

1

25

25

1.9

Restaurant

Public

75

1

160

160

2

DOCUMENTATION

 

2.1

Bibliothèque /Médiathèque

Public

-

1

200

200

2.2

Espace de lecture

Public

30

1

60

60

2.3

Espace multimédia avec internet

Public

10

1

20

20

2.4

Bureau du bibliothécaire

Privé/Public

2

1

20

20

 

3

EXPOSITION

 

3.1

Salles d'expositions permanentes

Public

100

2

320

640

3.2

Salles d'expositions temporaires

Public

100

1

250

250

3.3

Salle d'expositions spécialisées (Exposition audiovisuelle)

Public

80

1

160

160

3.4

Salle d'expositions spécialisées sur les danses des sociétés masquées

Public

60

1

160

160

 

4

ANIMATION

 

4.1

Auditorium

Public

300

1

600

600

4.2

Salle polyvalente

Public

100

1

200

200

4.3

Studio de répétition

Public/Privé

8

1

70

70

4.4

Studios d'enregistrement

Public/Privé

6

1

50

50

 

5

COLLECTE/CONSERVATION

 
 

5.1

Zone de déchargement

Privé

-

1

50

50

 

5.2

Réserve

Privé

-

1

150

150

5.3

Salle de désinfection

Privé

-

1

20

20

5.4

Salle de quarantaine

Privé

-

1

20

20

5.5

Atelier de restauration

Privé

-

1

45

45

5.6

Bureau enregistrement des objets et inventoriage

Privé

-

1

30

30

 

6

ADMINISTRATION ET GESTION

 

6.1

Bureau du Directeur général

Privé

-

1

40

40

6.2

Bureau du conservateur

Privé

-

1

25

25

6.3

Service financier et markéting

Privé

-

1

20

20

6.4

Secrétariat du DG

Privé

-

1

20

20

6.5

Bureau du chef service exposition

Privé

-

1

20

20

6.6

Commissariat d'exposition

Privé

-

1

35

35

 

7

LOGISTIQUES/ ANNEXES

 

7.1

Local technique

Privé

-

1

50

50

7.2

Local entretien

Privé

-

1

10

10

 

7.3

Local serveur

Privé

-

1

20

20

Tableau 10: Programme détaillé du musée

2. Programme détaillé desautres composantes du projet

2.1. Programme détaillé de l'espace de spectacle en plein air

N0

Désignation

Accès

Nbre de personnes

Nbre de pièces

Surface unitaire (m2)

Surface totale (m2)

 

1

Scène

Privé/Public

-

1

100

100

2

Arrière Scène

Privé

-

1

25

25

3

Espace du public

Public

-

-

800

800

4

Régie

Privé

-

1

10

30

5

Hall d'accueil des artistes

Public

-

1

50

50

 

6

Vestiaires

Privé

-

2

08

08

7

Toilettes

Privé

-

-

16

16

8

Magasin

Privé

-

-

06

06

9

Bureau

Privé

-

-

12

12

TOTAL

1047

Tableau 11: Programme détaillé de l'espace de spectacle en plein air

Remarque :

· Les surfaces des espaces programmés sont affectées avec une marge d'erreur de plus ou moins 10% et représentent les surfaces utiles.

· Les accès aux espaces sont définis selon le type d'usager, ainsi un espace dit « Public»est celui réservé aux usagers non permanents, au grand public et un espace « privé » est un espace réservé aux usagers permanents soit pour la plupart des employés du centre. Par ailleurs un espace peut coupler nécessairement cette dualité d'accessibilité selon l'usage qui lui est destiné.

CHAPITRE 7 : ConceptionArchitecturale du Centre

1. Philosophie du projet

Tout projet d'architecture émane d'une philosophie qui sert de directive pour guider les approches conceptuelles. Le centre de promotion des rythmes et danses traditionnels du Bénin que nous proposons est un projet censé ramener le béninois à sa culture en général et à sa musique traditionnelle en particulier. Nous voulons de ce projet qu'il soit le reflet de la musique traditionnelle et de la culture béninoise tout en ayant une touche de modernité. Cette dernière permettra à notre projet de matérialiser le pont existant entre la musique traditionnelle et moderne puisque la majorité des rythmes et danses modernes sont inspirés des rythmes traditionnels.

Ainsi, nous voulons pour notre projet une architecture moderne tout en y ajoutant les matériaux locaux et certaines techniques de construction traditionnelles. Nous voulons que notre projet soit un lieu capable d'attirer les béninois et s'ouvrant sur l'extérieur en attirant les touristes.

Afin d'atteindre ces objectifs que nous nous sommes fixés pour notre projet, nous avons opté pour plusieurs dispositions particulières intervenant dans notre conception.

2. Dispositions particulières

Notre proposition s'attache également à donner une réponse et des solutions satisfaisantes du point de vue :

· de l'insertion du projet dans le contexte urbain,

· des matériaux de construction,

· de l'aspect fonctionnel

2.1 L'insertion du projet dans le contexte urbain

La composition générale de notre proposition s'appuie sur l'insertion du projet dans le paysage existant. Ainsi nous avons implanté le site de notre projet dans un milieu (noyau ancien de Porto-Novo) très attrayant où foisonnent plusieurs équipements culturels de grande attractivité.

En outre l'utilisation des matériaux et des couleurs permettront au projet de se dissimuler dans son environnement.

2.2 Les matériaux de construction

Les matériaux utilisés pour notre projet seront : La brique de terre comprimée (BTC), le bois, le verre, le parpaing et le métal plaque perforée.

2.3 L'aspect fonctionnel

Les dispositions fonctionnelles du projet permettent une organisation simple et culturelle des composantes du site.

3. Parti d'aménagement du site

3.1 Le concept d'aménagement du site

Le concept d'aménagement du site se base essentiellement sur la culture béninoise et plus précisément sur celle de Porto-Novo.Les différentes composantes et espaces du projet seront organisés autour d'une cour centrale. En effet, dans la culture traditionnelle de la plupart des agglomérations béninoises et en particulier à Porto-Novo, les habitations étaient organisées autour d'une grande cour centrale. Cette dernière dénommée « HONTO » qui veut dire devanture est une place traditionnelle.

Nous voulons donc disposer les composantes du projet autour d'un espace central. C'est ainsi que nous avons fait graviterles différents espaces du projet autour d'une placette traditionnelle.

3.2 Hiérarchie de l'espace

Nous avons établiune hiérarchie des espaces afin de permettre au visiteur de se déplacer sur le site sans difficultés. Dès l'entrée sur le site, le visiteur a une belle structuration de l'espace en face de lui. Les espaces de notre site ont été hiérarchisés de manière suivante :

Parking-Jardins-Composantes du projet.

A l'entrée du site nous avons des parkings, ensuite nous trouvons des jardins et enfin nous avons les différentes composantes du projet. Grace à cette hiérarchisation des espaces, nous avons procéder au zonage de notre site.

3.3 Zonage du site

Zone 1 : Les parkings

Nous avons fait le choix de mettre les parkings à l'entrée du site afin de limiter au maximum les circulations des engins à 2 et 4 roues à l'intérieur du site.

Zone 2 :Les jardins

Dans le but d'avoir un espace tampon entre les bruits extérieurs produits par la circulation devant le site et les composantes de notre projet, puis dans le but de créer des espaces de détente dans un cadre naturel et pour conserver au maximum la végétation sur le site, nous avons inséré des jardins.

Zone 3 : La placette traditionnelle

Elle est située au centre, en plein coeur du site. C'est autour d'elle que sont disposées les autres composantes du projet. C'est une place où se trouve un monument dédié aux rythmes et danses traditionnels du Bénin.

Zone 4 : Espace de spectacle en plein air

L'espace de spectacle en plein air étant un élément important du projet, avons jugé de le mettre à l'ouest du site en relation directe avec l'espace dédié aux rythmes et danses des religions endogènes de manière à avoir un grand espace en plein air.

Zone 5 : Musée des rythmes et danses traditionnels du Bénin

Le musée étant l'un des composantes les plus importantes du projet, il est situé à l'est du site afin d'être en relation directe avec l'une des voies desservant le site.

Zone 6 : Espace pour les rythmes et danses des religions endogènes

Cet espace a été placé à l'arrière du site.

Il est à noter qu'une circulation ceinturant le site a été prévue afin de faciliter la circulation et l'intervention des sapeurs-pompiers.

Croquis 1 : Zonage du site

4. Parti Architectural

La philosophie du projet que nous développons s'articule comme énoncé précédemment autour de l'axe « Tradition et modernité ».En effet vu le caractère culturel de notre équipement, nous nous sommes inspirés dans un premier temps du style de construction des habitats traditionnels de Porto-Novo (C'est aussi celle que l'on retrouve dans plusieurs autres localités du bénin).Il faut remarquer que la plupart des habitats traditionnels sont des bâtiments à une ou deux pentes.

En outre en parlant de rythmes et danses traditionnels, l'on parle de nature ; de rythmes et danses se pratiquant à l'air libre dans un cadre naturel ; d'instruments réalisés à l'origine avec peu d'artifices tels que les bois, les feuilles d'arbres, les peauxd'animaux etc... C'est ainsi que nous nous sommes inspirés des éléments de la nature et plus précisément des fractales. En effet les fractales sont l'un des élémentsse retrouvant fréquemment dans la nature. On les retrouve au niveau des arbres à travers la ramification des branches et les nervures des feuilles. On les retrouve également dans l'anatomie humaine à travers la structure des poumons et des intestins grêles. Elles se retrouvent aussi en géologie. Ellesse retrouvent au niveau du paysage (cotes, montagnes, rivières, vagues, nuages).

Images 17 : Fractales se retrouvant au niveau des nervures des feuilles

On rappelle qu'une fractale est un élément présentant des formes découpées, fragmentaires, laissant apparaitre des échelles d'observation de plus en plus fine.

4.1 Composition volumétrique des composantes du projet

· Musée des rythmes et danses traditionnels du Bénin

Le volume du musée des rythmes et danses traditionnels du Bénin épouse parfaitement la philosophie « Tradition et Modernité ». En effet le bâtiment du musée est un bâtiment composé de plusieurs blocs cubiques où les matériaux locaux côtoient en parfaite symbiose les matériaux modernes. En outre l'on retrouve sur ce bâtiment les fractales stylisés pour rappeler la relation existanteentre les rythmes et danses traditionnels et la nature.

Également, des creux en forme d'instruments de musique traditionnelle du Bénin sont observés au niveau de la façade principale du musée afin de rappeler que la gestuelle et l'expression du corps (souplesse et torsion du corps) dont font preuve les danseurs sont stimulés grâce aux sons produits par ces instruments.

Il est à noter que le musée présente une toiture en pente afin de rappeler le style de construction de Porto-Novo et plus généralement du Bénin. Aussi, les noms des principaux rythmes et danses traditionnels du Bénin ont été inscrits sur une façade du musée.

· Espace de spectacle en plein air

Apparemment en forme d'hexagone en plan, mais ayant en réalité douze cotés grâce aux raccords créés au niveau des intersections de l'hexagone ; l'espace de spectacle en plein air se veut être le lieu de valorisation des rythmes et danses des douze départements du Bénin.

Nous avons voulu pour cette composante un volume rappelant l'architecture traditionnelle du Bénin.C'est ainsi que nous avons opté pour un bâtiment couvert par une toiture en pente à plusieurs versants. Nous avons protégé les façades de cette composante par des brises solaires.

4.2 Organisation fonctionnelle des composantes du projet

· Musée des rythmes et danses traditionnelles du Bénin

Dans le souci de poursuivre dans la logique d'organiser les espaces autour d'une cour centrale comme nous l'avions fait pour l'aménagement du site, nous avons donc conçu les différents espaces du musée autour d'un espace central.Cet espace central est l'atrium.

· Espace de spectacle en plein air

L'espace de spectacle en plein air a été aussi conçu autourd'un espace central.Les gradins des spectateurs, ainsi que le bâtiment abritant les vestiaires des artistes sont disposés autour de la scène. Cette dernière devient donc un espace central autour duquel gravitent les autres espaces.

4.3 Dispositions architecturales

· Accessibilité

Afin de faciliter l'accès du musée aux personnes à mobilité réduite, nous avons prévu des rampes à pentes légères à l'entrée du bâtiment. En outre, des ascenseurs ont été prévus dans le but de permettre l'accès aux différents niveaux du musée aux personnes à mobilité réduite.

· Emphase au niveau de l'entrée

L'entrée du musée a été singulièrement marquée par des éléments décoratifs. Cette emphase permet de témoigner un accueil chaleureux et de mettre en évidence l'entrée du musée.

· Utilisation de l'éclairage et de la ventilation naturelle

Dans les grands équipements recevant un nombre important de public, l'utilisation de la ventilation et de l'éclairage naturelle doit tenir compte de certaines exigences liées au confort et au bien-être des usagers.

Pour une bonne conservation des différents oeuvres et documents, les locaux destinés à abriter ces oeuvres que ce soit pour l'exposition ou la conservation doivent être exposés le moins possibleà la ventilation naturelle, à l'éclairage naturelle et à l'humidité extérieure qui sont des facteurs destructeurs des oeuvres.

Ainsi, ces salles doivent être obligatoirement protégés de l'humidité ambiante et dans une moindre mesure de la ventilation et de l'éclairage naturel.C'est dans cette optique que des galeries protégées par des brises solaires en bois ont été mise en place au niveau des salles d'expositions.Il est à noter que l'atrium du musée permet de capter l'éclairage et la ventilation naturelle.

· Protection contre l'ensoleillement, la chaleur et la pluie

La protection contre l'ensoleillement et la chaleur des bâtiments contribue à favoriser le confort thermique dans les différents espaces du bâti.

La protection contre l'ensoleillement est assurée grâce aux brises solaires disposés autour du bâtiment et aux matériaux utilisés. En effet le BTC est un matériau à faible inertie thermique permettant d'éviter l'accumulation de chaleur à travers les parois du bâtiment.Ensuite, des arbres ombrageux seront plantés dans le but de diminuer l'effet des rayonnements solaires sur le bâtiment.

· Protection contre les nuisances sonores

Pour atténuer les nuisances sonores qui influent sur notre site, nous avons opté pour plusieurs approches :

§ Eloigner les bâtiments des voies de circulation desservant le site en prévoyant une distance de sécurité ;

§ Prévoir un écran végétal entre les voies desservant le site et ce dernier ; ce couvert végétal permettra non seulement d'atténuer les nuisances sonores mais jouera aussi un rôle de conservation de l'état naturel du site marqué par la présence d'arbres ombrageux.

· Assainissement du site et gestion des déchets

La gestion des eaux pluviales se fera à deux échelles : au niveau de l'ensemble du site et au niveau de chaque bâtiment.

A l'échelle du site, les eaux pluviales seront évacuées à l'extérieur du site à l'aide des collecteurs et d'un exutoire prévu à cet effet.Les collecteurs seront réalisés le long de la voie intérieure du site et de la voie périphérique ceinturant le site. Ils conduiront les eaux vers l'exutoire. Depuis l'exutoire, les eaux seront conduites à l'extérieur du site pour rejoindre le réseau d'assainissement de la ville.

A l'échelle de chaque bâtiment, les eaux de pluie seront collectées par une citernesemi- enterrée et seront réutilisées pour des usages ne nécessitant pas d'eau potable(l'arrosage des espaces verts, chasse d'eau des toilettes).

Quant au recyclage des déchets solides : le tri des ordures est la première étape pour un système durable de gestion des déchets solides. Des poubelles de tri des ordures sur le site seront mis en place.La séparation des matières plastiques et ceux biodégradables sera effective.

· Dispositions relatives à l'acoustique

Dans un équipement avec de multiples fonctions, il faut s'assurer que certaines fonctions n'impactent pas sur d'autres. L'un des problèmes majeurs est la perturbation acoustique causé par les salles d'animations telles que l'auditorium, les salles polyvalentes, les studios de répétition. Ainsi, afin de palier à ce problème, nous avons pensé à isoler acoustiquement ces salles afin de réduire au maximum les perturbations qu'elles pourraient avoir sur d'autres pièces.

CHAPITRE 8 : Choix des matériaux et dispositions constructives

Le choix des matériaux est déterminant pour la qualité de la construction. Notre projet s'inscrit dans une logique d'intégration à son environnement, de respect de la nature et d'association de matériaux locaux et modernes. C'est ainsi que notre choix s'est porté sur la terre à travers le BTC, le Bois, le Parpaing et le Verre pour le remplissage. Les dalles, poteaux et poutres seront quant à eux en Béton.

1. Choix des matériaux

Matériaux

Avantages

Forme d'emplois et Traitement

Ouvrages concernés

La terre

- bon isolant acoustique

- Accessible dans toute la région

-Excellentconfort thermique

Blocs de terre comprimés (BTC)

Murs en élévation

Le bois

-Matériau issu d'une ressource naturelle, recyclable et renouvelable : la forêt

- Faible conductivité thermique (entre 0,11 et 0,16 W·m-1·

- Neutralise des quantités importantes de CO2.

-Prolongation de la durée de service du bois et protection de ce dernier contre la putréfaction et l'inflammationpar la peinture ignifuge, le badigeonnage et l'imprégnation avec des produits insecticides, fongicides ethydrofuges.

-Brise solaire

- Portes

Le parpaing

-Meilleur rapport qualité prix

-Bonne résistance physique

 

Murs en élévation

Le verre

-Matériau léger et flexible

-Permet l'apport de lumière dans les locaux

-Panneaux de verre

- Lame de verre

-Portes

-Fenêtres

- Murs rideaux

Ciment, sable, gravier

-Ces matériaux sont importants dans la confection du béton

- Le béton permet une résistance, une durabilité, une longévité, et une résilience sans égale.

-Béton de propriété

-Béton armé

- Fondations

- chainages

- dallages

-poteaux

-poutres

Tableau 12:Choix des Matériaux

Il est à noter qu'une partie du toit de nos bâtiments sera en bac acier. La charpente quant à elle sera métallique.

2. Dispositions constructives

2.1 Le Gros oeuvre

2.1.1 L'installation du chantier- Désherbage- Implantation

Les travaux d'installation comprennent l'amenée et le repliement du matériel ainsi que le maintien du chantier en bon état.

Le désherbage consistera à enlever les mauvaises herbes, à sarcler et enlever tout élément gênant pour la bonne réalisation du projet.

L'implantation du chantier se fera conformément aux plans d'implantation qui seront produits après les études appropriées.

2.1.2 Terrassement

Bien que le site soit relativement plat avec de faibles pentes, il conviendra néanmoins de rectifier certaines côtes d'altitudes par des travaux de déblais et remblais.Les fouilles pour les fondations seront exécutées selon le type de fondations à opérer.

2.1.3Les fondations

Afin d'assurer la stabilité et la durabilité d'un édifice, les fondations de ce dernier doivent faire l'objet d'une attention particulière. Pour cela des études géotechniques seront entreprises au préalable sur le site afin d'en déterminer la nature exacte. Les résultats de ces études géotechniques permettront de procéder à une série de choix pour déterminer le type de fondation, leurs dosages et surtout leur dimensionnement. Pour notre projet, les fondations seront en béton armé.Ces fondations seront réalisées conformément aux spécifications des cahiers de charges qui seront établis.

2.1.4 L'ossature

La structure des bâtiments de notre projetsera principalement en béton armé suivant le schéma poteaux - poutres- planchers.Les poteaux seront pour la plupart noyé dans les murs. La réalisation de ces structures se fera conformément aux prescriptions des cahiers de charges.

2.1.5 Les élévations

Les maçonneries générales seront exécutées en BTC et en parpaings. Les murs en BTC seront fabriqués avec de la terre stabilisée mélangée à une quantité de ciment dont le dosage sera déterminé au laboratoire par des spécialistes. Les BTC seront de dimension standardsoit 29.5 x14 x 9.Par ailleurs, ils subiront des traitements appropriés contre l'humidité, le feu, les insectes, les champignons et les attaques diverses.

L'ensemble des murs en BTC feront une épaisseur de 0,15 m.

2.1.6 Couverture et Charpente

La couverture du musée est en partie en double toiture. D'abord une dalle en corps creux, ensuite une couverture à pan unique incliné d'environ 5%.Cette deuxième couverture sera en métal en aluminiumposée sur une charpente métallique.

En outre le vide sur l'atrium sera couvert par une toiture en pente en polycarbonate. Cette toiture translucide laisse passer la lumière du jour dans l'atrium sans pour autant laisser passer les rayons solaires.

2.2 Second OEuvre

2.2.1 Les Portes

Les portes de la salle de répétition et de l'auditorium seront des portes à oculus en bois massif recouvert d'éponge pour assurer une bonne isolation phonique. L'oculus sera en double vitrage dont l'épaisseur sera déterminée par les spécialistes.

Les portes des réserves et des billetteries seront des portes blindées. Elles seront de type isoplane posées sur un cadre en bois.

Les portes des murs rideaux intérieurs seront en double vitrage monté sur un cadre métallique dont l'épaisseur sera déterminée par les spécialistes.

Les portes des murs rideaux seront en double vitrage monté sur un cadre métallique dont l'épaisseur sera déterminée par les spécialistes.

Les portes donnant accès aux issues de secours seront des portes coupe-feu et antipanique afin de faciliter l'évacuation des locaux en cas d'urgence.

Ces portes seront surmontées de balise de signalisation qui portera l'inscription « SORTIE ». La durée de résistance de ces portes coupe-feu sera définie par une étude spécialisée.

2.2.2 Les fenêtres

Les fenêtres seront en double vitrage et posées sur châssis métallique. L'épaisseur sera déterminée par les spécialistes.

2.2.3 Les Revêtements

Les revêtements des murs varieront en fonction du type et de l'affectation des murs.

2.2.3.1 Le sol

-Pour l'auditorium

Le sol sera recouvert de moquette

* 1Déclaration de Léopold Sédar Senghor (1906-2001) rapporté dans Bénin-Dossiers, premier président du Sénégal et premier Africain membre de l'Académie française. Bénin-Dossiers : La danse au Sud-Bénin. In : Fraternité, AllAfrica Global Média, Cotonou, pp 25-27

* 2www.benincultures.com






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