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Raisonnement et méthodologie


par Hassan SMELIOUI
UPEC - M2 MEEF Mathématiques  2020
  

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2. Observation du terrain

Au début de la période de stage (Octobre à Novembre), j'ai remarqué que mes élèves de cinquième éprouvaient des difficultés à déployer un raisonnement, même simple, dans des activités mathématiques élémentaires. Il m'a semblé que les élèves n'étaient pas armés pour développer des raisonnements mathématiques. Il est possible, mais ce n'est qu'une hypothèse, que ces lacunes résultent de la nature de l'enseignement mathématique qui leur a été dispensé à l'école primaire. Ayant pris conscience de cette problématique, j'ai mis en place une stratégie consistant à prendre soin, lorsque je donne un exercice, comme lorsque je le corrige, à faire ressortir les moments où le raisonnement logique est présent, notamment les moments où l'on passe d'une phrase à une autre par déduction.

Voici donc, en lien avec les éléments théoriques précédents, quelques recherches que j'ai conduites, à partir de productions d'élèves, dans le but d'avancer des pistes relatives à ma problématique : « Comment aider les élèves à raisonner, comment leur faire prendre conscience qu'un raisonnement est en jeu ? », sachant que le raisonnement constitue l'une des compétences majeures de l'activité mathématique.

Dans cette perspective, j'ai commencé par poser diverses questions à mes élèves durant la classe. Ayant constaté leur difficulté à mettre en oeuvre un raisonnement valide sans être guidé, j'ai alors mis en place des stratégies leur permettant de surmonter cet obstacle et de parvenir ainsi à venir à bout du problème qui leur était donné. La période de confinement a quelque peu perturbé le déroulement de cette expérience. J'ai pu toutefois commencer à proposer des problèmes ouverts, et j'ai pu observer avec satisfaction que de nombreux élèves parvenaient à identifier là où un raisonnement était nécessaire, puis à traiter cette activité de raisonnement de façon efficace.

Ainsi que je l'ai évoqué précédemment, lorsque j'étais élève, il me semble que mes professeurs ne s'attachaient guère aux questions méthodologiques. Ils délivraient de solides contenus (qui m'ont fait aimer les maths). Ils n'apprenaient cependant pas à apprendre, ils ne donnaient du

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moins peut-être pas assez d'outils pour être autonome dans une recherche, pour prendre des initiatives. Dès lors, comme je l'ai relaté précédemment, pour moi, résoudre un problème consistait à reproduire la méthode qu'avait employée le professeur, à reproduire le chemin qu'il avait suivi, quand bien même un autre chemin aurait existé. Lorsque j'étais confronté à un problème, lorsque je bloquais dans un raisonnement, j'étais en attente de la solution apportée par le professeur, dont j'étais certain qu'elle serait la meilleure, celle qui portait en elle le raisonnement le plus efficace.

Etant devenu à mon tour enseignant, je comprends à présent les difficultés de méthode que peuvent éprouver les élèves. Ces difficultés sont souvent en lien avec leur histoire, leur expérience antérieure. Etablissant une comparaison entre mes élèves actuels et l'élève que j'étais, entre le professeur que je suis, et les professeurs que j'avais, je m'efforce de proposer des pistes, pour que mes élèves puissent par eux-mêmes être en mesure de produire un raisonnement efficace.

Je me suis alors penché en profondeur sur la question de la méthodologie. J'ai pris conscience que le choix de la « méthode » était en soi un enjeu central des apprentissages. J'ai réalisé que la question de la méthode constitue la base d'un raisonnement mathématique. Lancer un élève dans un problème où des raisonnements sont nécessaires, sans l'avoir préalablement outillé en termes de méthodes, est aussi hasardeux que de lancer un individu dans le désert, sans lui donner ni carte ni boussole. La méthode, c'est ce qui nous permet dans un premier temps de savoir d'où nous partons et où nous allons. La méthode donne ensuite le processus pour, utilisant les informations préalablement validées, dérouler un chemin qui nous permettra de parvenir au but et d'afficher le résultat, un peu à la manière d'un algorithme. Les élèves sont d'ailleurs souvent intéressés de savoir que le mot « algorithme », dont l'étymologie est aussi bien grecque qu'arabe se rapproche précisément de la notion de méthode : l'algorithme de fabrication de la pâte à crêpes n'étant rien d'autre que la recette, c'est-à-dire la méthode, qui permet, avec certitude, de réaliser une pâte à crêpes.

Poursuivant ma démarche, j'en suis venu à penser que si je veillais à détailler davantage mes explications, c'est-à-dire que si je prenais le parti de rendre explicite ce que mon discours pouvait contenir d'implicite, cela aiderait les élèves à mieux percevoir les rouages internes d'un raisonnement, à s'en emparer et à être ensuite capables de produire par eux-mêmes de tels raisonnements. La classe de cinquième m'ayant semblé être un niveau où la compétence

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« raisonner, démontrer » est très sollicitée, c'est dans cette classe que j'ai mis en oeuvre mon travail expérimental.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote