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Conflits homme-faune sauvage autour des aires protégées d'Afrique

( Télécharger le fichier original )
par Damas KOUELY
Montpelier SupAgro  - Master AAA ou 3A 2006
  

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    Place Viala, 34060 MONTPELLIER Cedex

    -

    34 398 MONTPELLIER Cedex 5

    MASTER 2EME ANNEE

    AGRONOMIE ET AGROALIMENTAIRE
    PRODUCTIONS ANIMALES EN REGIONS CHAUDES

    SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

    CONFLITS HOMME -FAUNE SAUVAGE

    AUTOUR DES AIRES PROTEGEES D'AFRIQE

    Présenté par
    Damas KOUELY

    Source : http://www.virtualcentre.org/fr/res/int/eco~ int/Zambeze.html

    Année universitaire 2006 - 2007

    2

    Damas, KOUELY., 2006-2007. Conflit homme faune sauvage autour des aires protégées
    d'Afrique. Synthèse bibliographique - Master agronomie et Agro Alimentaire - PARC. Cirad-Emvt
    / Montpellier SupAgro. 24 pages

    Damas, KOUELY., 2006-2007. Conflit homme faune sauvage autour des aires protégées
    d'Afrique. Synthèse bibliographique - Master agronomie et Agro Alimentaire - PARC. Cirad-Emvt
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    Avant-propos

    "La spoliation des populations locales au nom d'intérêts supérieurs - l'avenir de la biosphère et l'intérêt général de l'humanité dans son ensemble- n'est acceptable ni écologique(...). Il convient de replacer les populations locales au centre des programmes de conservation de la nature, de donner le pouvoir aux gens de mobiliser leurs propres moyens, d'être des acteurs sociaux et non des sujets passifs, de gérer les ressources, de prendre des décisions et de contrôler les activités qui affectent leur existence. En effet, les humains font partie intégrante de l'écosystème que l'on entend conserver : on n'y réussira pas sans eux. Restituer une place centrale aux populations locales, suppose de les impliquer dès le départ dans l'élaboration des objectifs de la conservation" (Weber Jacques; "Pour gestion sociale des ressources naturelles", in Compagnon (Daniel) et Constantin (François) (dir.); Administrer l'environnement en Afrique, Paris, Karthala-IFRA, 2000, p.88).

    "Il ne peut y avoir une gestion saine de l'environnement tropical sans un épanouissement des êtres humains qui en vivent. La nature sauvage n'existe pas (ou bien peu) et, par conséquent, la persistance de milieux riches en biodiversité prouve l'ancienneté de pratiques humaines compatibles avec la continuité de ces milieux (...) L'homme, dans quelque milieu que ce soit, est capable de gérer convenablement son milieu, pourvu qu'il dispose de bonnes conditions sociales, politiques et économiques "(Bahuchet Serge et alii; Forêts des tropiques, forêts anthropiques. Sociodiversité, biodiversité, un guide pratique, Bruxelles, APFT, 2000, p.9

    Damas, KOUELY., 2006-2007. Conflit homme faune sauvage autour des aires protégées
    d'Afrique. Synthèse bibliographique - Master agronomie et Agro Alimentaire - PARC. Cirad-Emvt
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    RESUME

    Près de 20% de la superficie du territoire de l'Afrique est recouverte par des aires protégées qui pour la plupart ont été créées durant la période coloniale (années 1920 - 1940) et post-coloniale (1960 -1970). L'extension de ces surfaces observée ces dix dernières années réduit considérablement l'espace dans un environnement dynamique caractérisé par une croissance démographique galopante avec pour corollaire une forte pression sur les ressources naturelles surtout en périphérie des aires protégées, zone où cohabitent en général faune sauvage et communautés humaines (rurales) qui doivent leur survie à la pratique de l'agriculture, l'élevage, la chasse et la cueillette. Même si le rôle essentiel de la faune sauvage est reconnu dans les processus écologiques ainsi que dans les rites et croyances des peuples d'Afrique et ainsi que dans sa mise en valeur par l'écotourisme.

    Aucours de ses déplacements la faune sauvage, entre en compétition avec les humains, à travers la dévastation des cultures vivrières, la destruction des greniers, la prédation du bétail et occasionne aussi des pertes en vie humaines. Après les généralités et une brève analyse de la typologie ; quelques études de cas présentent l'étendue des impacts des conflits homme - faune sauvage sur les activités humaines à travers les dégâts observés dans les régions Est, Ouest et Centrale de l'Afrique où, lion, hippopotame, panthère, hyène, phacochère, gorille, chimpanzé, buffle, crocodile sont cités comme véritables ennemies de l'homme. Autour de la Réserve de la Biosphère de Pendjari au Bénin par exemple les dégâts sont répartis entre les singes (85% des champs) les phacochères (56,7%), les oiseaux (43,3%) des éléphants (41,7%); et les carnivores pour 74,5% ; ces derniers seraient responsables des cas d'attaques et des pertes du bétail par prédation estimées à 3 011 000 F CFA par an.

    Sur 200 personnes tuées chaque année en Tanzanie par la faune sauvage 50 % des cas de mortalité humaine sont attribués aux lions et aux crocodiles alors que les buffles sont responsables des attaques et morts d'homme en périphérie du Parc national de la Lopé au Gabon où 273 plantations ont aussi été dévastées par les éléphants en 2003. Une telle situation exacerbe des conflits qui se caractérisent par l'hostilité des populations riveraines; ces dernières estiment avoir vécu depuis les indépendances (1960) dans une situation d'autarcie et de dénuement qui n'a pas facilité leur développement. Le schéma de la réserve de la biosphère ne suffit plus aujourd'hui pour résoudre ce type de conflit d'où il devient judicieux de tenir compte des déclaration du Congrès mondial sur les parcs, qui a eu lieu en 1982 à Bali en Indonésie, en avançant l'idée d'intégrer les besoins de développement aux enjeux de conservation, pour les populations riveraines des aires protégées. La troisième partie illustre l'action de certaines organisations qui essayent de démontrer que la conservation communautaire peut donner de bons résultats dans l'approche concernant l'atténuation ou la résolution des Conflits Homme Faune sauvage (CHFs) en Afrique, en dépit de quelques constats faits par rapport aux différentes méthodes et techniques plus ou moins efficaces et qui ne sont qu'au stade d'expérimentation.

    MOTS CLES

    Conflit - Homme - Faune sauvage - Afrique - Aire protégée - périphérie - Réserve- Parc national.

    Damas, KOUELY., 2006-2007. Conflit homme faune sauvage autour des aires protégées
    d'Afrique. Synthèse bibliographique - Master agronomie et Agro Alimentaire - PARC. Cirad-Emvt
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    SOMMAIRE

    RESUME 4

    MOTS CLES 4

    SOMMAIRE 5

    TABLE DES ILLUSTRATIONS 6

    INTRODUCTION 7

    PARTIE 1 : GENERALITES SUR LES AIRES PROTEGEES 8

    1.1. Définition 8

    1.2. Catégories et type d'aires protégées 8

    1.3. Rôle et utilité de la faune sauvage 9

    PARTIE 2 : LES CONFLITS 10

    2.1. Généralités 10

    2.2. Définition et différents aspects d'un conflit 10

    2.3. Analyse 10

    2.3.1. Typologie des Conflits 10

    2.3.2. Conflit selon les ressources en cause 10

    2.4. Causes et origine des conflits « Homme - Faune sauvage » 11

    2.5. Etendue de dégâts et attaques par les animaux sauvages 11

    PARTIE 3 : RESOLUTION DES CONFLITS HOMME-FAUNE 14

    3.1. Prévention et atténuation des Conflits Homme-Faune sauvage 14

    3.1.1. Plan d'aménagement d'une aire protégée 14

    3.1.2. Méthodes traditionnelles 15

    3.1.3. Refoulement, abattage administratif, bagage et clôtures 15

    3.1.4. Les « bombes » au piment 16

    3.1.5. Compensations par le développement de l'écotourisme 17

    3.1.6. Négociations - cogestion - gestion participative 17

    3.1.7. Actions de formation à la cohabitation avec la Faune sauvage 18

    3.1.8. Etablissement de zones tampons (buffer zone) 18

    3.1.8.1. Contexte 18

    3.1.8.2. Définition 18

    3.2. CONSTAT 20

    CONCLUSION 21

    BIBLIOGRAPHIE 22

    Damas, KOUELY., 2006-2007. Conflit homme faune sauvage autour des aires protégées
    d'Afrique. Synthèse bibliographique - Master agronomie et Agro Alimentaire - PARC. Cirad-Emvt
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    TABLE DES ILLUSTRATIONS

    Figures

    Figure 1: Pourcentage d superficie des aires protégées par pays 8

    Figure 2: grenier saccagé par des éléphants 12

    Figure 3 : dégât des éléphants sur une rizière / village de Mloka /Tanzanie 12

    Figure 4: Importance des pertes d'animaux domestiques par espèces et par cause 12

    Figure 5 : Immobilisation d'un éléphant de forêt 15

    Figure 6: fixation d'un collier radio- émetteur sur un éléphant de forêt 15

    Figure 7 : Elephants challenging an electric fence.. 16

    Figure 8 : Production de la bombe au piment 16

    Figure 9 : Démonstration de la mise à feu de la « bombe » aux piment 16

    Figue 10 : Zonage schématique d'une aire protégée 19

    Tableaux

    Tableau 1: Classement des Aires protégées 9

    Tableau 2 : Incursions dans les cultures vivrières 13

    Tableau 3 : Incursions dans les fruitiers 13

    Tableau 4 : Part réelle des pertes agricoles causées par l'éléphant dans quelques 13

    Damas, KOUELY., 2006-2007. Conflit homme faune sauvage autour des aires protégées
    d'Afrique. Synthèse bibliographique - Master agronomie et Agro Alimentaire - PARC. Cirad-Emvt
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    INTRODUCTION

    Avec l'augmentation de la pression démographique humaine et l'occupation des terres libres, la faune sauvage s'est trouvée principalement reléguée dans les aires protégées; et même dans ces aires protégées, la menace demeure. Les populations vivant autour des aires protégées étant essentiellement rurales, elles se livrent à une agriculture et un élevage fortement extensifs et consommateurs d'espace. Avec leur rapide augmentation, elles ont besoin de plus en plus de terres. Le domaine protégé leur apparaît comme une immobilisation inutile et infructueuse de terres dont elles ont tant besoin. Il se crée une compétition entre les activités humaines et la faune sauvage pour l'espace et les ressources naturelles. Comme en réponse, les animaux sauvages occasionnent beaucoup de dégâts et des attaques des humains dans les villages bordant les aires protéges. Les cas les plus connus en Afrique concernent les pachydermes, les primates, les grands carnivores et bien d'autres mammifères etc, dont les impacts sont en général négatifs aux populations riveraines à l'origine d'un antagonisme conflictuel entre conservation et développement dans les régions où les populations restent tributaires des ressources naturelles pour leurs subsistance. Contrairement aux politiques protectionnistes antérieures qui avaient souvent pour résultat de creuser un fossé entre les efforts de conservation et les populations locales il serait donc judicieux d'intégrer les besoins de développement aux enjeux de conservation, pour les populations riveraines des aires protégées; nécessité énoncée clairement lors du Congrès mondial sur les parcs, qui a eu lieu en 1982 à Bali en Indonésie.

    La présente synthèse bibliographique sur les Conflits entre l'Homme et la Faune sauvage en périphérie des aires protégées d'Afrique comporte trois (3) parties:

    · généralités sur les aires protégées,

    · les conflits,

    · résolution des conflits homme - faune sauvage.

    Damas, KOUELY., 2006-2007. Conflit homme faune sauvage autour des aires protégées
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    PARTIE 1 : GENERALITES SUR LES AIRES PROTEGEES 1.1. Définition

    Une Aire Protégée est un espace naturel terrestre ou aquatique géographiquement délimité, qui est défini, réglementé et géré pour la protection durable du patrimoine naturel et culturel. Il s'agit de n'importe quelle zone faisant l'objet d'un contrôle particulier sur le plan juridique et administratif ou pour des raisons de tradition, ainsi que de mesures d'aménagement visant à conserver certaines de ses caractéristiques. En d'autre terme une aire protégée est un espace sur lequel il y a de forts enjeux de conservation de la faune et/ou de la flore, appuyés par un statut juridique visant le contrôle de l'accès à cet espace.

    Selon UICN en 1992, les aires protégées sont des «aires terrestres et/ou marines dédiées spécialement à la protection et au maintien de la diversité biologique ainsi qu'aux ressources naturelles ou culturelles associées, et aménagée et gérée à l'aide de moyens légaux ou autres».

    La plupart des aires protégées d'Afrique ont en général été créées durant la période coloniale (années 1920 - 1940) et post-coloniale (1960 -1970). Tous les statuts confondus ces aires protégées concernent près de 20% du territoire de certains pays. C'est le cas en Afrique Centrale (figure 1). Malgré que peu d'entre elles sont effectivement gérées et jouent un rôle de conservation des ressources Naturelles on relève en général une tendance à l'accroissement de ces surfaces, c'est le cas au Cameroun et au Gabon. Ces zones réparties par catégories UICN recouvrent donc souvent des espaces de production (agriculture, élevage, chasse, cueillette).

    Figure 1: Pourcentage d superficie des aires protégées par pays (UICN, 1994) 1.2. Catégories et type d'aires protégées

    Un système international de classification de CPNAP/UICN répartit les aires protégées selon différentes catégories (tableau 1) dont l'objectif est la conservation de la diversité biologique (espèces animales et végétales sauvages), sa protection; ainsi qu'à l'aménagement de son habitat.

    L'intérêt spécifique du parc national repose sur les sites, les paysages ou formation géologiques d'une valeur scientifique ou esthétique particulière dans l'intérêt et pour la recréation du public ; et le développement des activités touristiques.

    Damas, KOUELY., 2006-2007. Conflit homme faune sauvage autour des aires protégées
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    Tableau 1: Classement des Aires protégées (UICN, 1994)

    Catégories

    Types

    I

    Réserve naturelle intégrale (la) / Zone de nature sauvage (Ib)

    II

    Parc national

    III

    Monument naturel / élément naturel marquant

    IV

    Aire protégée pour l'habitat et les espèces

    V

    Paysage terrestre ou marin protégé

    VI

    Aire protégée de ressources naturelles gérées

     

    1.3. Rôle et utilité de la faune sauvage

    La faune sauvage joue un rôle essentiel, dans la plupart des sous-régions Africaines, tant dans la constitution de la biomasse faunique, de l'équilibre écologique ou environnemental, qu'au plan de l'amélioration du régime alimentaire. Elle constitue un indicateur pertinent pour l'évaluation de l'efficience de la gestion des ressources naturelles.

    Les animaux sauvages exercent un véritable attrait sur les populations humaines et jouent un important rôle dans leurs traditions, mythes et religions. Par exemple, certains animaux représentent de symbole de puissance, des totems ou emblèmes culturels de plusieurs groupes sociaux dans le continent africain. La sacralisation de certains animaux sauvage (ex : le lion, etc.) par certaines familles peut bien contribuer à la préservation des espèces d'où l'importance de continuer à intégrer les populations à la gestion des aires protégées.

    Les différentes parties espèces de faune sauvages (lions et hyènes, gorille genette, rhinocéros, panthère, python, etc) sont très utilisées à des fins médico-magiques dans les régions d'Afrique en particulier et du monde en général. Ces pratiques considérées comme favorables au niveau des savoirs traditionnels constituent une menace pour les animaux sauvages.

    Malgré cette essentialité reconnue, la faune sauvage demeure, très souvent, mise en concurrence avec les activités anthropiques d'où les conflits de cohabitation surtout autour des aires protées.

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    PARTIE 2 : LES CONFLITS 2.1. Généralités

    En Afrique les aires protégées comptent dans leur périphérie des foyers de peuplements humains. Ces populations de culture très différentes ont des relations étroites avec le milieu naturel. Cette situation est significative de la pression anthropique qui s'exerce sur les ressources (MACKINNON et al; 1990). La nature et les conséquences de cette situation sont souvent multiformes. Dans les aires protégées, c'est principalement l'un des problèmes majeurs de gestion des ressources naturelles (WEBER, 1995. WELL & BRANDON, 1992).

    Pour les populations de ces différents groupes ethniques situées en périphérie des aires protégées, la zone est leur espace de vie. Elles y tirent l'essentiel de leurs ressources. La dépendance d'une aire protégée passe par l'utilisation de son foncier qui est mis en valeur pour des exploitations agricoles, ses ressources ligneuses, non ligneuses, fauniques, halieutiques. Elles ont aussi des relations culturelles avec cet environnement dans lequel elles ont toujours vécu.

    Au delà de ces relations de dépendance de la réserve, les populations riveraines à la réserve estiment avoir vécu depuis les indépendances (en 1960) dans une situation d'autarcie et de dénuement qui n'a pas facilité leur développement.

    2.2. Définition et différents aspects d'un conflit

    Le conflit peut être défini comme "une rencontre d'éléments ou de sentiments contraires qui s'opposent". L'opposition peut être violente ou non, patente ou latente. L'intérêt se situe non dans son expression mais dans sa réalité. Dans cette optique, le conflit est perçu dans une assertion plus large car il est fonction de l'intensité, des ressources et des acteurs.

    Le Dictionnaire Larousse définit le conflit comme: "un antagonisme, une opposition de sentiment, d'opinions entre des personnes ou des groupes. C'est un Litige opposant un ensemble de personnes (salariés) à un individu ou un groupe (patronat) pour la défense des intérêts communs à cet ensemble".

    Le conflit revêt deux aspects:

    Il peut être interne i.e. propre à un individu (cas de la psychologie et de la psychanalyse avec les conflits entre Moi et Surmoi); ou externe i.e. opposant deux parties distinctes (individus et/ou groupes d'individus). C'est ce dernier aspect qui nous intéresse. Car il met en présence au moins deux entités en opposition d'intérêts, et s'applique à un espace particulier à l'exemple des aires protégées.

    2.3. Analyse

    2.3.1. Typologie des Conflits

    En général il existe plusieurs critères pour appréhender les conflits qui surviennent dans les aires protégées. On distingue les conflits horizontaux (propres à une classe de personnes ou groupes de personnes), et les conflits verticaux (opposant des personnes ou groupes de personnes ayant des rapports hiérarchisés). On peut aussi les aborder en niveaux et sources de conflits. Cette approche semble plus pertinente pour cerner la complexité des aires protégées. Les conflits sont considérés selon: les ressources en cause, l'intensité, la forme, les acteurs, l'échelle et le niveau.

    2.3.2. Conflit selon les ressources en cause

    Les ressources sont constituées d'éléments de richesse du milieu. C'est l'ensemble des potentialités naturelles (ressources foncières, forestières, fauniques, halieutiques, ...) ou artificielles (cultures agricoles) qu'offrent les parcs nationaux et réserves de faune. Les ressources sont aussi les moyens dont on dispose, les possibilités d'action qui sont celles des acteurs (notamment celles détenues par les projets de conservation).

    Les conflits n'opposent pas seulement les acteurs humains entre eux. Il en est qui portent

    sur la faune sauvage et ont des répercussions sur les activités de conservation. Il existe ainsi des difficultés de conciliation d'usage entre la faune sauvage, les éleveurs et les agriculteurs. Ces derniers sont victimes de la prédation de leurs bétails ainsi que de la déprédation de leurs cultures par les animaux sauvages qui pour certains, figurent sur la liste des animaux protégés. Cette disposition expose les contrevenants aux sanctions prévues par la loi. Les ressources privées (appartenant aux populations) doivent-elles être abandonnées à des utilisateurs "protégés par la loi"? Et auquel cas quelles stratégies compensatoires ont été mises en place ?

    Les conflits d'intensité forte renvoient à ceux qui ont des conséquences directes sur la vie des personnes ou des groupes (leur liberté, leur sécurité, l'intégrité de leur personne), etc. De ce type, découlent les conflits opposant la faune sauvage aux populations riveraines à une zone protégée (déprédation des cultures par la faune sauvage avec menace de famine et risque de perte en vies humaines).

    A cause de l'alimentation abondante et exquise que contiennent les champs des agriculteurs, les grands mammifères (éléphants, gorilles etc,) sévissent dans les exploitations où ils détruisent les cultures pour leur alimentation. De nombreuses requêtes des populations adressées aux autorités administratives aux fins d'abattage administratif ou de refoulement existent. Les populations qui ne peuvent se ravitailler en vivres pendant la présence de ces animaux se trouvent menacées de famine dans l'immédiat et dans le futur.

    Les conflits entre la faune sauvage et l'Homme sont des conflits locaux car opposants des acteurs sur le terrain, entendus dans et tout autour de l'aire protégée. Ces conflits portent même préjudice à l'objectif de conservation car la recherche de positionnement l'est par rapport à un organe extérieur (projet de conservation) sensé apporter des dividendes ou des aides de différentes natures.

    2.4. Causes et origine des conflits « Homme - Faune sauvage »

    En tant qu'éléments de richesse et potentialités du milieu (faune, flore, sol, sous sol, etc.), les ressources sont l'une des principales causes de conflits. En effet elles procurent des revenus qui expliquent leur caractère très prisé et les convoitises qui s'exercent sur elles. Dès lors la conciliation des différents usages - ou sollicitations d'usages - est incompatible du fait des contradictions qui existent entre protection et exploitation. Comment harmoniser les usages culturels et traditionnels des ressources naturelles avec les textes officiels qui réglementent leur mode d'exploitation. La difficulté s'accentue lorsque interviennent des rapports de force qui sont en défaveur des populations locales qui estiment être dans leur droit.

    Lorsque les activités humaines s'intensifient à l'intérieur et autour des aires protégées et que la faune sauvage menace la sécurité économique, les moyens d'existence et même la vie humaine, on constate une escalade des conflits entre l'homme et la faune sauvage.

    En conséquence, si les responsables des aires protégées et autres autorités compétentes ne réussissent pas à résoudre les conflits de manière satisfaisante, l'appui accordé à la conservation, au niveau local, diminue.

    Les conflits entre l'homme et la faune sauvage surgissent lorsque les besoins et le comportement des animaux sauvages ont des incidences négatives sur les objectifs de l'homme et lorsque les objectifs de l'homme vont à l'encontre des besoins des animaux. En effet, les animaux sauvages ravagent les cultures, blessent ou tuent des animaux domestiques, menacent ou tuent des êtres humains.

    2.5. Etendue de dégâts et attaques par les animaux sauvages

    Les impacts négatifs de la faune sauvage sur les activités humaines se caractérisent par des pertes du bétail (par milliers de têtes), des dégâts aux cultures vivrières et aux greniers (figures 2 et 3) ; ces impacts concernent aussi bien les attaques et les agressions mortelles des êtres humains.

    Damas, KOUELY., 2006-2007. Conflit homme faune sauvage autour des aires protégées
    d'Afrique. Synthèse bibliographique - Master agronomie et Agro Alimentaire - PARC. Cirad-Emvt
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    11

     

    12

    Figure 2: grenier saccagé par des Figure 3 : dégât des éléphants sur une

    éléphants (R. Hoare) rizière / village de Mloka /Tanzanie

    ((c)WWF/Cyprian Malima)

    En Tanzanie la faune sauvage tue environ 200 personnes chaque année; les lions (50 % des cas de mortalité humaine) et crocodile en sont les principaux prédateurs. Entre 1999 et février 2004, dans la WMA, une zone de gestion de la faune de Jukumu dans périphérie nord de la réserve de Selous on a enregistré plus de 28 personnes tuées et 57 autres blessées par des crocodiles. Dans un seul village de ce regroupement on a totalisé 11 attaques mortelles, 53 têtes de bétail tuées et 41 blessées par les crocodiles pendant la même période.

    Autour du parc national de la Lopé au Gabon dans le district de Mokéko (province de l'Ogooué-Ivindo) ; l'année 2003 a été marquée par la dévastation de 273 plantations, des agressions sévères et mort d'homme dues aux attaques des bêtes sauvages.

    Selon Ir. Etotépé A. SOGBOHOSSOU (2003), autour de la Réserve de la Biosphère de Pendjari au Bénin, les animaux qui causent le plus de préjudices sont les singes (dans 85% des champs) suivis des phacochères (56,7%), des oiseaux (43,3%) et des éléphants (41,7%); les carnivores (74,5%) pour des cas d'attaques (figure 4). En une année la perte du bétail par attaques de carnivores peut avoisiner 3 011 000 F CFA.

    Figure 4: Importance des pertes d'animaux domestiques par espèces et par cause (Ir. Etotépé, A. S., 2003)

    Les données de juillet à décembre 2003 (tableaux 2 et 3), sur les dégâts des éléphants, dans le cadre du Projet Selou du WWF (Fond mondial pour la nature) en Tanzanie montrent que les récoltes prises d'assaut par les éléphants varient selon les saisons et les localités; à l'exemple de Kilwa (K), Liwale (L) et Rufiji (R); la préférence étant pour les maïs, les petits pois, les champs de manioc et les noix de cajou, les bananiers, et manguiers

    Tableau 2 : Incursions dans les cultures Tableau 3 : Incursions dans les fruitiers

    vivrières

    13

    D'une façon générale il est démontré que malgré la taille des dégâts ponctuels impressionnants qu'ils occasionnent, les éléphants ne sont pas les principaux ravageurs des cultures vivrières en Afrique (tableau 4). D'autres espèces de faune sauvage (lion, hippopotame, panthère, hyène, phacochère, primates (gorille, chimpanzé), buffle, etc) en sont aussi responsables des dégâts et attaques.

    Tableau 4 : Part réelle des pertes agricoles causées par l'éléphant dans quelques régions d'Afrique (Source : François LAMARQUE Mars 2006)

    Après ces brèves illustrations nous convenons que les conflits sont une donnée permanente et constante de la vie des sociétés humaines. Il n'y a pas de sociétés humaines ou d'organisations sociales qui ne connaissent pas de conflits. Tant que la forêt continuera à exister et être exploitée, il y aura toujours des conflits entre les différents acteurs.

    L'approche participative étant de règle, il importe de savoir quelles sont les mesures envisageable à côté des pratiques traditionnelles des populations qui peuvent aider ou au contraire desservir la conservation dans le cadre du règlement des conflits entre la faune sauvage et les humains autour des aires protégées. Le problème n'est

    donc pas de faire disparaître les conflits, mais de les gérer au mieux et si possible de les prévenir.

    14

    PARTIE 3 : RESOLUTION DES CONFLITS HOMME-FAUNE

    Plusieurs expériences à travers le monde montrent que le Zonage ne suffit pas, mais parvenir à une procédure de « bonne gestion des unités de conservation » est un

    moyen efficace qui peut garantir aussi bien la sécurité des ressources de la zone centrale, que les intérêts des populations locales autour d'une aire protégée.

    Dans le souci d'une gestion intégrée, divers programmes de conservation comme le Projet du Cirad/FFEM et le CAMPFIRE (Communal Ressources Management Programme for Indigenous Resources) au Zimbabwe, ECOFAC) (Réserve de faune du DJA au Cameroun, Réserve de la Lopé au Gabon); le Programme International pour la Conservation des Gorilles (PICG), le Development Through Conservation

    (CARE) en Ouganda, WWF (Fond Mondial pour la Nature) au Mozambique et en Tanzanie, la Wildlife Conservation Society (WCS) au Nigeria et au Gabon; Durrell Institute of Conservation et Ecology, GB Kenya; le Groupe de Travail sur le Conflit Hommes-Eléphants (GTCHE) du Groupe de Spécialistes de l'Éléphant d'Afrique (GSEAf) de l'IUCN, qui fait des recherches sur les aspects du conflit hommes-éléphants (CHE) montrent que la conservation communautaire peut donner de bons résultats en Afrique.

    Ces différents organismes internationaux et sous-régionaux: WWF; Écosystèmes Forestiers d'Afrique Centrale (ECOFAC) sont convaincus que la meilleure façon d'atteindre les objectifs de la conservation n'est pas d'exclure les populations des aires protégées, mais de gérer les activités humaines de façon à ce qu'elles ne portent pas atteinte aux valeurs qui ont présidé à la création de ces zones. Etant donnée que, la biodiversité a toujours coexisté avec d'importantes activités anthropiques pour autant que l'ampleur des activités extractives soit assez limitées pour ne pas menacer la diversité biologique.

    Ainsi, malgré des disparités socioculturelles profondes, l'essentiel de la réflexion s'articule sur les possibilités de mise en oeuvre des modèles appropriés de cogestion de la faune sauvage et des activités humaines associant ainsi les populations locales aux décisions de planification et de gestion des aires protégées. Ainsi, les conflits entre la faune sauvage et les humains sont abordés dans le cadre d'une action coordonnée aux niveaux mondial, national, régional et local.

    Les différents modes de résolution ainsi que les stratégies de gestion des conflits Homme-Faune sauvage (CHFs) appliqués de nos jours permettent d'atténuer les coûts économiques et sociaux pour les communautés locales

    3.1. Prévention et atténuation des Conflits Homme-Faune sauvage

    Bien qu'il existe quelques mesures et instruments pour aider les acteurs à prévenir ou atténuer ces conflits, la majeure partie de l'information est spécifique au site et aux espèces/genres et, de plus, n'est ni généralement, ni facilement accessible aux gestionnaires des aires protégées qui sont directement exposés aux conflits entre l'homme et la faune sauvage. Les conflits opposant la faune sauvage aux populations sont parmi les plus violents et les plus complexes à résoudre. "Aux grands maux les grands remèdes".

    L'observation du fonctionnement des aires protégées laisse apparaître plusieurs types de gestion de conflit. On a ainsi: le plan d'aménagement ; l'organisation du travail, le silence, le règlement juridique, la médiation et le dialogue (Négociation), le refoulement, les méthodes traditionnelles, et enfin les activités de développement.

    3.1.1. Plan d'aménagement d'une aire protégée

    Il semble être un outil de gestion indispensable lorsqu'il résulte d'un processus de négociation et de facilitation entre les acteurs. Son aboutissement et son application représentent de fait la résolution de beaucoup de conflits. Le plan d'aménagement précise les ressources de l'aire protégée (localisation); planifie les activités de conservation, de développement et de valorisation à mener dans les différentes zones délimitées; détermine

    les structures (centralisées ou décentralisées) à mettre en place ainsi que leur rôle; il précise les programmes budgétisés d'activités.

    3.1.2. Méthodes traditionnelles

    Pour réduire le nombre d'incursions des animaux sauvages (par exemple des éléphants) dans leurs champs, les communautés ont eu recours à diverses méthodes traditionnelles. Frapper sur des boîtes en étain et crier, siffler ou encore des grappes de boîtes de conserve vides (sous forme de clochettes) suspendues à distance régulière le long d'une liane, des lampes ou des feux allumées à l'intérieur ou en périphérie des champs, des barrières érigées autour des maisons, des détonations de carabine (tirées par les villageois et les gardes) pour effrayer ou tuer les éléphants importuns. Selon les endroits, ces méthodes n'ont que des effets à court terme car les animaux finissent par s'y habituer.

    3.1.3. Refoulement, abattage administratif, bagage et clôtures

    Pour plus d'efficacité dans les techniques de refoulement, il est nécessaire de pouvoir suivre les déplacements des troupeaux d'éléphants par exemple, dans leur milieu naturel. La battue administrative, dérivé du culling mais différent du game culling est une solution pour parer aux cas d'urgence et lorsque le troupeau est jugé important et estimé menaçant pour les vies humaines. Le bagage est un procédé qui consiste à fixer un collier radio émetteur sur certains éléments du troupeau. Grâce au suivi par satellite, on peut localiser leurs déplacements et prévenir les conflits. Cette solution peut être exploitée sur le plan touristique car en connaissant les mouvements des éléphants, on peut mieux organiser leur observation. En avril 2003, dans le cadre du programme WWF / parc national de Nki au Cameroun, un vétérinaire du zoo de Caroline du Nord, en a procédé à l'immobilisation des éléphants de forêt (Loxodonta africana cyclotis) sur lesquels des colliers radio-émetteurs ont été fixés (figure 5 et 6). Les signaux envoyés par les colliers aux satellites permettent de suivre leurs mouvements.

    Figure 5 : Immobilisation d'un éléphant de forêt ((c) WWF / Leonard Usongo)

    15

    Figure 6: fixation d'un collier radio-émetteur sur un éléphant de forêt (Source: (c) WWF / Leonard Usongo)

    Les clôtures (barbelés, grille, clôture électrique, canaux ou fossé, ligne de piège, etc) peuvent être érigées entre l'aire protégée et les terres agricoles (figure 7) pour contenir les animaux sauvages dans les réserves et d'empêcher les animaux domestiques d'y entrer.

    16

    D'autres méthodes alternatives qui sont parfois être utilisées sont : le transfert d'animaux excédentaires, l'immuno-contraception (castration chimique) et la vasectomie (non expérimentée) des mâles dominants. L'élevage des espèces non conventionnelles semble être une alternative aux conflits résultant du braconnage.

     

    Figure 7: Elephants challenging an electric fence. (Source: L. Osborn).

    3.1.4. Les « bombes » au piment

    Résoudre les conflits d'intérêt entre l'homme et la faune sauvage est un objectif abordé selon différents angles. Sur ce, pour faire face aux incursions d'éléphants et éviter ainsi que les agriculteurs ne les abattent, le Programme du WWF pour l'éléphant d'Afrique expérimente actuellement des méthodes très pratiques. Des pulvérisations d'un aérosol à base d'huile de piment, associées à des bruits stridents, semblent efficaces pour les éloigner. Le piment et l'huile (de vidange) de moteur ont encouragé les communautés locales à soutenir le parc national de Quirimbas nouvellement créé au Mozambique.

    Il s'agit de la combinaison de deux méthodes (de refoulement) plus fréquemment employées, des barrières de cordes enduites d'huile de moteur et de piment ; la "bombes" de piment est un mélange d'excrément d'éléphant et de piment séché mis en boule que l'on fait brûler ; les figures 8 et 9 ci-dessous illustrent la production des bombes au piment et des cordes huilées (par les villageois de Ngaia) accompagnée d'une démonstration de la mise à feu aux "bombes" au piment.

    La fumée dégagée est irritante; les éléphants s'éloignent rapidement car n'appréciant pas l'odeur. Cette odeur de piment peut tenir les éléphants à l'écart pendant trois nuits. C'est une leçon que les éléphants finissent quand même par comprendre. Cette combinaison d'ingrédients très efficace par son action rapide; requière néanmoins de la patience face au problème croissant du conflit Homme/Eléphant.

    Figure 8 : Production de la bombe au piment ((c) WWF / Peter Bechtel)

    Figure 9 : Démonstration de la mise à feu de la « bombe » aux piment ((c) WWF/ Peter Betche)

     

    17

    3.1.5. Compensations par le développement de l'écotourisme

    Plusieurs autres expériences à travers le monde ont permis de modifier le regard des populations rurales sur l'environnement en faveur de la protection de la faune qui sans être mise en péril, paie un tribut en nature en compensation des pertes de récoltes. A titre d'exemple, Le projet de conservation de la biodiversité dans la vallée du Zambèze mené au Zimbabwe par le Cirad et financé par l'aide française (ministère des Affaires étrangères, FFEM) a contribué à restaurer un équilibre entre les animaux et les humains pour partager l'espace.

    Le développement d'un écotourisme dans la région (autre source de revenus importante) basé sur les paysages protégés, la vision de la faune ainsi que sur la chasse sportive a permi la valorisation de la faune contribuant ainsi au développement des villages et au mieux-être des habitants. La viande de brousse issue de la chasse sportive a été mise à la portée des villageois comme source de protéines animales. Les villageois participent aux concertations et aux négociations tel sur les quotas de prélèvement, et l'augmentation des produits et des revenus locaux issus de l'exploitation de la faune.

    La compensation financière due au manque à gagner des communautés locales par la perte partielle de leur droit d'usage des terres permet de minimiser les conflits fonciers et de garantir la sauvegarde des cheptels fauniques à l'exemple du rhinocéros au parc d'Amboseli (UICN, 1984). Les conflits homme - faune sauvage ont été atténués dans la réserve de la biosphère d'Amboseli au Kenya par la redistribution aux populations, de 25% provenant des recettes du parc (droits d'entrée, taxes de chasse) sous forme de services communautaires (Nyakweba, E.N., 1993).

    3.1.6. Négociations - cogestion - gestion participative

    La négociation est une activité qui met en interactions plusieurs acteurs qui, confrontés à la fois à des divergences et reconnaissant leur interdépendance choisissent de rechercher volontairement une solution mutuellement acceptable (Christophe, Dupont., 1994)

    La Négociation permet d'envisager des solutions, des nouvelles politiques et stratégies relatives aux problèmes posés par les la faune sauvage comme par exemple dans le cas de la résolution des conflits humains/gorilles (HuGo) en périphérie du Parc National de Bwindi en Ouganda, après les échecs issus des tentatives compensations en argent versé aux communautés locales; par Uganda Wildlife Authority (UWA) pour essayer de minimiser les conflits.

    La prise en compte des préoccupation des éleveurs Masaï par la négociation dans la réserve de la biosphère d'Amboseli au Kenya a permis d'atténuer les conflits homme faune sauvage et contribué à l'augmentation de la faune sauvage (de 600 à 620 éléphants, de 0 à 14 rhinocéros, etc) du parc en particulier (Western, D., 1984)

    La « cogestion » est un instrument par lequel des solutions peuvent être apporté aux problèmes fonciers entre différents acteurs. La gestion multipartenaire des aires protégées et de leurs périphéries est une stratégie d'harmonisation des rapports entre différentes institutions impliquées dans l'utilisation des ressources naturelles à l'intérieur et en périphérie des aires protégées.

    La gestion participative est une approche qui fait appel à divers partenaires jouant des rôles variés mais qui concourent à la protection de l'environnement, l'exploitation durable des ressources naturelles et le partage équitable des bénéfices et responsabilités liés l'exploitation des zones autour des espaces protégées. L'équité et la justice dans la redistribution des revenus (tirés du parc) avec la population locale vivant à la périphérie du parc sont une procédure qui résout considérablement les conflits.

    · Cogestion : gestion collaborative, gestion commune, gestion mixte, gestion multipartite, ou gestion multipartenaire, accord conjoint de gestion

    ·

    18

    Situation dans laquelle au moins deux acteurs sociaux négocient, définissent et garantissent entre eux un partage équitable des fonctions, droit et responsabilités de gestion d'un territoire, d'une zone ou d'un ensemble donné de ressources naturelles.

    La gestion multipartenaire des aires protégées et de leurs périphéries est un instrument de règlement des conflits dans l'utilisation des ressources naturelles autour et à l'intérieur d'une aire protégée.

    3.1.7. Actions de formation à la cohabitation avec la Faune sauvage

    Former et organiser des Comités villageois de Regroupement des Champs sont deux activités pour renforcer et superviser les activités de protection des différentes cultures. Organisés en associations les paysans arriveront à combiner leurs efforts lors de la mise en pratique des techniques de refoulement (tours de guet, torches puissantes du piment, sifflet, etc). Il est plus facile de défendre les plantations lorsqu'elles sont à proximité les unes des autres et hors de la forêt.

    Des formations à la gestion des ressources naturelles donnent aux responsables locaux les moyens d'élaborer des politiques de développement dynamique et durable où chacun trouve son intérêt, le groupe de spécialistes sur l'éléphant de la commission Sauvegarde des espèces de l'UICN soutenu par le WWF intervient pour former le personnel responsable de la faune sauvage et les communautés locales aux techniques de mitigation des conflits homme-faune sauvage dans dix sites sur le continent.

    Les guides locaux formés et financés par le projet WWF-Mara au Kenya sont employés pour mesurer les saccages des cultures et conseiller les fermiers en matière de prévention (Figure 11). Alors que dans le district de Transmara les Unités spéciales Masaï avec les guides locaux dans les mêmes conditions patrouillent pour stopper le braconnage et aider la faune sauvage à se régénérer et attirer les touristes (Figure 12).

    Les gouvernements locaux peuvent être incités par les projets de conservation à intervenir pour former, organiser et sensibiliser les communautés locales sur les microprojets (élevage etc), la santé (lutte contre les zoonoses) et la salubrité (l'hygiène) pour amorcer l'atténuation des conflits en périphérie d'une aire protégée.

    En améliorant les conditions de vie des populations humaines on suscite ainsi leur soutien en faveur des intérêts de l'espace protégé. La résolution des conflits Humain/Gorille (HuGo) en est un exemple palpable en Ouganda (James Byamukama et Stephen Asuma in Gorilla Journal 32, Juin 2006).

    3.1.8. Etablissement de zones tampons (buffer zone) 3.1.8.1. Contexte

    A la périphérie de chaque parc national, il est prévu la création éventuelle d'une zone de protection dénommée « Zone Tampon » (MacKinnon, J. et al. 1990). Les Zones Tampons de différents types dont l'étendue est variable (de 500 mètres à 25 km) selon les pays, les particularités et les objectifs, en périphérie des Aires Protégées, favorisent la collaboration intersectorielle entre les aires protégées, les services de foresterie et d'agriculture, de même, avec les communautés locales (agriculteurs et petits propriétaires).

    3.1.8.2. Définition

    Les Zones Tampons sont des régions jouxtant les Aires protégées et dans lesquelles les activités sont partiellement limitées pour assurer une protection supplémentaire à l'aire protégée tout en apportant des avantages non négligeables aux communautés rurales du voisinage (MacKinnon, J. et al. 1990)

    La Zone Tampon est une zone périphérique à une zone intégralement protégée où une valorisation durable des ressources est envisageable dans la mesure ou elle ne transforme pas fondamentalement le fonctionnement de l'écosystème et sa biodiversité. C'est une zone

    19

    destinée à marquer la transition entre l'aire du parc national et les zones où les activités forestières, minières cynégétiques ou agricoles, sont librement pratiquées.

    Marc Rodriguez, et al page 6 ; définissent une Zone Tampon ou zone d'amortissement « Buffer Zone » comme une zone de protection des parcs et réserves naturels. Ce sont des zones plus ou moins classées, selon les situations.

    Mackinnon, J. 1986, présente une zone tampon comme une zone d'exploitation raisonnée des ressources naturelles pour compenser la perte liée à la mise en défens de la zone centrale.

    Selon M.Shane Smith 2003, différents termes sont employés pour décrire une zone tampon: c'est l'espace personnel (en psychologie), secteur physique qui sépare les forces d'opposition, où certaines règles doivent être respectées par toutes parties en conflit existant ou potentiel afin d'éviter d'escalader les hostilités.

    Brown, Michael et al. 1992, dans leur réflexion sur la gestion des Zones Tampons en Afrique... précisent que la fonction des Zones Tampons consiste à « absorber les chocs » entre les activités humaines et les intérêts de la zone protégée de part leur capacité assez remarquable dans la résolution des conflits liés à l'utilisation de l'espace et des ressources naturelles.

    Le Zonage, concept de réserve de la biosphère du MAB (figure 10) semble efficace pour satisfaire les besoins prioritaires des populations locales, il sert à prévenir les hostilités entre les populations locales et l'aire protégée, à l'exemple des conflits consécutifs aux dégâts causés par les animaux sauvages dans les cultures vivrières.

    Figue 10 : Zonage schématique d'une aire protégée (source: Mengue-Medou, C. 2002)

    Dans la région de Mananara-Nord, à Madagascar, le aye-aye (Daubentonia madagascariensis), un lémurien, nocturne (protégée par la loi ainsi que par les croyances locales traditionnelles) très chassé autrefois à cause de ces graves dégâts aux plantations de cocotiers, doit sa survie grâce au zonage de l'espace (Ramangason, 1993). Ceci montre la voie d'une entente écologique possible entre développeurs et protecteurs.

    Au niveau des zones tampons on fait des essais de culture de certaines plantes plus ou moins utile à l'homme mais qui ne sont pas consommées par les animaux dévastateurs des champs (exemple l'Artemisia annua médicaments anti-malariens; -et variété de Blé non appété par oiseaux) des cultures de haies d'épineux (exemple

    en Île Maurice contre les gorilles et autres animaux).

    Si efficaces de tels dispositifs peuvent contribuer à réduire les conflits entre les hommes et les animaux ; améliorant ainsi le bien-être des communautés rurales en périphérie des aires protégées.

    20

    3.2. CONSTAT

    Malgré le rôle essentiel que joue la faune sauvage sur le plan écologique, économique, et socioculturel dans la plupart des sous régions Africaines, il n'en demeure pas moins que celle-ci entre dans des situations de conflit avec les hommes tout au long de son existence. En périphérie des aires protégées d'Afrique les animaux sauvages sont victimes de blessures et de mortalité, infligées par les humains au moyen d'armes parfois de fabrication locale. Les hommes sont négativement affectés par les conflits à travers :

    - La destruction ou les dégâts aux cultures, perte des récoltes et de vie humaine pour les paysans (forme courante de conflit)

    - Les dégâts aux greniers,

    - Les dégâts aux plantations de foresterie,

    - Les dégâts aux installations hydrauliques, aux clôtures, etc., - La mort (prédation) ou les blessures d'animaux domestiques,

    - Les effets indirects, tels que la perte de sommeil et l'absentéisme à l'école pour

    défendre les cultures, et le coût des mesures de défense et la récolte précoce.

    Les programmes de compensation monétaire pour les dégâts causés par les animaux sauvages présentent des défaillances dues parfois à un concept erroné et aux problèmes pratiques:

    1. La compensation n'arrive pas à diminuer le niveau du problème (parce que la cause profonde du problème n'a pas été traitée).

    2. La compensation n'incite pas les fermiers à se protéger (ce qui augmenterait même l'ampleur du problème).

    3. La compensation ne peut pas s'adresser aux avantages non quantifiables subis par les gens touchés par la menace d'éléphants problématiques (Hoare 2000 ; Naughton et al., 1999). Ceci constitue une composante considérable du Conflit Homme/éléphant.

    4. La compensation est encombrante, chère et pénible dans son administration (par la nécessité de former des évaluateurs, de couvrir de larges espaces, de pratiquer des mesures de contrôles financiers strictes, etc.) et une fois mis en oeuvre, elle manque potentiellement d'objectif particulier.

    5. La compensation est susceptible à d'abus considérables ou de corruption flagrante (par exemple à travers des réclamations fictives ou exagérées ou la culture délibérée dans des zones susceptibles aux dommages).

    6. Normalement, les fonds ne suffisent pas pour couvrir toutes les demandes de compensation.

    7. Le paiement de compensation uniquement à certaines victimes risque d'occasionner des disputes et des problèmes sociaux.

    8. Dans les cas où les programmes de compensation devraient se promulguer par la loi, il y a un ralentissement considérable dans leur capacité.

    9. de se justifier en fonction des circonstances économiques dynamiques ou des évolutions dans la politique sociale.

    10. Les solutions de résolution des conflits sur un mode participatif sont viables, mais requièrent néanmoins beaucoup de patience et de tolérance.

    11. L'implication active des communautés dans la gestion des zones périphériques est une tâche épuisante.

    21

    CONCLUSION

    La recherche de mesures efficaces de résolution des conflits hommes faune sauvage devient un défi important dans la gestion des relations entre la faune sauvage et les activités humaines autour des aires protégées.

    Plusieurs organisations qui oeuvrent dans les domaines de la conservation à travers le monde en général et en Afrique en particulier viennent en appui dans la « facilitation technique » en essayant : d'harmoniser les relations entre les différentes partie prenantes (acteurs), ces organismes fournissent conseil et expertise aux gouvernements des pays d'Afrique et autres agences d'appui à la conservation et jouent le rôle de catalyseur dans les études concernant la gestion des conflits Homme animaux sauvages.

    La compensation monétaire pour les dégâts causés par les animaux sauvages n'est pas solution miracle car n'attaque que les symptômes et non les causes profondes du problème sans oublier que la compensation exacerbe le problème. De ce fait les dégâts causés aux cultures vivrières des riverains devraient être considérés comme un cas de « catastrophes naturelles » et compensés sous forme d'alimentation de base, pour mieux contribuer à lutter contre la faim et encourager les communautés victimes après identification et évaluation juste et précise de leur angoisse ; cela devant permettre aux programmes locaux de secours de bien orienter ces nouvelles formes de compensations en alimentation plutôt qu'en argent. Il y a lieu d'adapter les interventions en fonction des types de dégâts occasionnés par des animaux, par exemple dans des systèmes de fourniture en eau, dans le stockage des aliments, dans les dégâts causés au bétail ou aux clôtures.

    Les zones tampons peuvent contribuer à la résolution des problèmes de voisinage ainsi qu'à la satisfaction des besoins des habitants.

    La stratégie de gestion des conflits homme-faune sauvage s'articule sur une meilleure valorisation des ressources naturelles et l'implication maximale des populations locales dans les objectifs de gestion des ressources.

    La gestion participative par la négociation favorise un développement rural durable dans l'intérêt primordial du bien être social et économique des populations locales; facteur d'atténuation des conflits et de la stabilité en périphérie d'un site protégé.

    Les codes forestiers des pays africains doivent s'adapter aux nouvelles réalités de la gestion de l'espace protégé dont les objectifs sont à redéfinir pour réduire l'écart entre les paroles et les actes, l'une des sources de malentendus entre la conservation et les populations.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry