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De la standardisation du kwa?: d'une esquisse morphologique à  l'orthographe.


par Cyrille TALLA SANDEU
Université de Yaoundé 1 - Master en linguistique appliquée 2020
  

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1.1.3.1.1. Consonnes prénasalisées

Certaines consonnes recensées en position initiale peuvent avoir une fonction syllabique ou de prénasale. Dans ce contexte, a-t-on à faire aux prénasales c'est-à-dire NC ou s'agit-il des nasales syllabiques c'est-à-dire N+C, donc deux syllabes ? À travers notre corpus, nous constatons qu'il y a une succession de consonnes nasales et consonnes occlusives et fricatives en position initiale et en position médiane. Nous avons également constaté que ces consonnes-là peuvent apparaître seules. Ce qui signifie en d'autres termes que les contextes sont mutuellement exclusifs. Étant donné aussi que la langue n'admet pas de structure CC dans les cas simples c'est-à-dire de succession quelconque de sons, cette succession ne saurait être des consonnes distinctes. Sur ces bases, nous pouvons admettre qu'il s'agit des prénasales. Nous allons présenter cela à travers l'exemple (1) ci-dessous :

(1)

 
 
 

?g p nd mv

« la peau de l'animal » « le mari, l'époux » « le deuil »

b ?g m nd tàmb

« boucle d'oreille » « l'homme » « le chapeau »

 

À travers cet exemple, nous constatons qu'il ne s'agit que des prénasales sonores car les nasales qui précèdent les consonnes sourdes dans cette langue sont généralement des nasales syllabiques comme nous le veront plus tard dans l'analyse.

Nous allons maintenant déterminer le statut des différentes successions de voyelles que nous avons relevées de notre corpus.

1.1.3.1.2. Les séquences vocaliques

La langue kw ? comporte des séquences vocaliques dont nous déterminerons le statut phonologique afin d'adopter une bonne orthographe de cette langue. Il s'agit des successions présentées dans l'exemple (2) suivant :

(2)

u a k ? « bracelet »

u ? k ? ? « la flèche »

u e ?g èn « l'aigle »

u m? ? « la lune »

23

u i d ? « fondre »

u ? k ? « quatre »

i ? d b ? ?ó « s'enrouler »

i ? f ? « la tombe »

i a f à?nd? « le balai »

i u b ? « neuf »

Au vu de ces groupements, nous pouvons nous poser une question fondamentale : Peut-on considérer ces groupements vocaliques comme des diphtongues, ou pourrait-on parler d'un processus de labialisation et de palatalisation ou encore d'un processus de formation de glides ? De prime abord, nous sommes tenté d'affirmer que la langue kw ? fait état de diphtongues. Dubois et al. (1973 :155) définissent la diphtongue comme étant « une voyelle qui change une fois de timbre au cours de son émission, de sorte que l'on entend une certaine qualité vocalique au début de la diphtongue et une autre à la fin . En kw ?, on ne retrouve que les voyelles [i] et [u] en première position dans ces groupements or on s'attendrait à avoir tout type à cette position. Donc il ne s'agit aucunement des voyelles diphtongues. En revenant sur la liste de l'exemple (2) précédent, nous nous rendons compte de l'apparition de certaines voyelles basses en deuxième position. Ces voyelles sont [a, ?, ?]. Il serait donc impensable d'avoir des consonnes palatalisées et labialisées devant ces voyelles aussi basses. Car, pour Chumbow et Ejimatswa (1984) cité par Nguendjio (1989:55), consonants cannot be said to be palatalized or labialized before a vowel as low as [a]. Since both processes of palatalization and labialization involve raising of the tongue it would be unnatural for a low vowel to condition these processes».

Les sons [i] et [u] apparaissant en première position dans les groupements vocaliques subiraient des transformations et deviendraient respectivement [w] et [j]. Ces voyelles peuvent être suivies de toute autre voyelle, qu'elle soit haute ou basse.

D'o la règle suivante :

u w/ C___V et i j/ C_____V

Il s'agit donc de CwV et de CjV o Cw et Cj correspondent respectivement à C + W et C + J.

Il est évident qu'il ne s'agit nullement d'un processus de labialisation et de palatalisation, il s'agit plut t d'un processus de formation de glides. Nous pouvons matérialiser cela dans l'exemple (3) ci-dessous :

24

(3)

u i d ? [d ?w ] « fondre »

u e ?g èn / [?gwèn ] « l'aigle »

u E k è/ [kwE ] « quatre »

u /mE ? / [mè?w ] « la lune »

u a k ? [kw ?] « bracelet »

u ? k ? ? [kw? ?] « la flèche »

i E f E / [fjE ] « la tombe »

i a f à?ndE / [fjà?ndE ] « le balai »

i u b ? [bj ? ] « neuf »

i ? d b ? ?ó/ [d bj? ?ó] « s'enrouler »

À la suite de ce processus, il s'en suit directement un processus de perte de segment (désyllabation) pour reprendre Nguendjio (1989 : 57). Dans notre cas précis, les voyelles [u] et [i] sont porteuses de tons en structure profonde. Mais, une fois transformées en semi-voyelles, elles perdent ce ton. Dans la langue kw ?, seules les nasales syllabiques et voyelles sont porteuses de ton, car elles sont des noyaux de syllabe.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld