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Gestion du risque d'inondation dans l'arrondissement communal Niamey IV.


par Saadou Kadri Maazou
Université Abdou Moumouni de Niamey au Niger  - Master II en Aménagement du Territoire et Développement Durable  2013
  

Disponible en mode multipage

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République du Niger

Ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation Université Abdou Moumouni de Niamey Faculté des Lettres et Sciences Humaines Département de Géographie

Master professionnel Aménagement du Territoire et Développement Durable

Thème : Gestion du risque d'inondation dans l'Arrondissement Communal Niamey IV

Mémoire de fin de stage

Présenté par : KADRI MAAZOU Saadou

Sous la direction de : BOUZOU MOUSSA Ibrahim, Professeur titulaire DG/FLSH/UAM Président du jury : MOTCHO Kokou Henri, Professeur au DG/FLSH/UAM

Assesseur : BAHARI IBRAHIM Mahamadou, Maître Assistant au DG/FLSH/UAM Année académique 2017 - 2018

2

Table des matières

REMERCIEMENTS 7

DEDICACE 8

RESUME 9

INTRODUCTION GENERALE 10

CHAPITRE 1 : LE CADRE DU TRAVAIL 12

1.1. LE CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE ET STAGE 12

1.1.1. Revue de la littérature 12

1.1.1.1. Risque d'inondation 12

1.1.1.2. Les impacts des causes climatiques et anthropiques des inondations 13

1.1.1.3. La gestion du risque d'inondation et les stratégies d'adaptation 14

1.2. DEFINITION DES CONCEPTS 15

1.3. PROBLEMATIQUE 15

1.4. HYPOTHESES 17

1.4 .1. Hypothèse principale 17

1.4.2. Hypothèses spécifiques 17

1.5. OBJECTIFS 17

1.6. MATERIEL ET METHODE 18

1.6.1. Matériel 18

1.6.2. Méthode 18

1.6.2.1. La recherche documentaire 18

1.6.2.2 Les travaux de terrain 18

1.6.2.3. Traitement et analyse des données 18

1.7. LES ACTIVITES REALISEES PENDANT LE STAGE 19

1.8. DIFFICULTES RENCONTREES 19

1.9. LA STRUCTURE D'ACCUEIL 20

1.9.1. Situation géographique de l'Arrondissement communal Niamey IV 20

1.9.2. Organisation de la structure d'accueil 20

CHAPITRE 2 : LE RISQUE D'INONDATION DANS L'ARRONDISSEMENT COMMUNAL NIAMEY IV 22

2.1. LES FACTEURS BIOPHYSIQUES 22

2.1.1. Les type d'inondations dans l'Arrondissement Communal Niamey IV 22

2.1.2. Les précipitations 23

2.1.3. La topographie et le réseau hydrographique 24

2.1.4. Les sols et la végétation 24

2.1.5. L'ensablement du fleuve Niger 25

2.2. LES FACTEURS AGGRAVANT LES RISQUES D'INONDATION 25

2.2.1. Les facteurs historiques : l'occupation ancienne d'une zone à risque d'inondation 25

2.2.2. La croissance démographique et l'urbanisation 27

2.2.3. L'insuffisance de canalisation et le manque d'assainissement 27

2.2.4. Les perceptions des inondations par les populations 29

Conclusion partielle 30

CHAPITRE 3. LES ENJEUX, LA VULNERABILITE ET LES IMPACTS DES INONDATIONS DANS L'ARRONDISSEMENT

COMMUNAL NIAMEY IV 31

3.1. LA POPULATION ET LA VULNERABILITE 31

3.2. L'habitat 34

3

3.3.1. Les impacts des inondations sur la population, ses biens et l'habitat. 35

3.3.3. Les impacts des inondations sur l'environnement 37

Conclusion partielle 38

CHAPITRE 4 : LA GESTION DES INONDATIONS ET LECONS TIREES DANS

L'ARRONDISSEMENT COMMUNAL NIAMEY IV 39

4.1. L'ORGANISATION POLITIQUE ET INSTITUTIONNELLE 39

4.1.1. Cadre politique 39

4.1.2. Le cadre institutionnel 40

4.2. LES ROLES DES AUTORITES COMMUNALES DANS LA GESTION DES INONDATIONS 41

4.3. LES REPONSES AUX INONDATIONS PAR LA POPULATION 43

4.4. L'INTERVENTION DE L'ETAT ET SES PARTENAIRES DANS LA GESTION DE CRISE D'INONDATION 45

4.5. LES LEÇONS TIREES DE LA GESTION DES INONDATIONS DANS L'ARRONDISSEMENT COMMUNAL NIAMEY IV 46

4.5.1. LES FORCES ET FAIBLESSES DANS LA GESTION DU RISQUE ET LA CRISE DES INONDATIONS 46

4.5.1.1. Les forces dans la gestion du risque des inondations 46

4.5.1.2. Les faiblesses dans la gestion du risque des inondations 47

4.5.1.3. Les forces dans la gestion de la crise des inondations 48

4.5.1.4. Les faiblesses dans la gestion de la crise des inondations 48

4.6. PROPOSITION DE MESURE DE GESTION DU RISQUE ET DE LA CRISE 49

CONCLUSION GENERALE 51

BIBLIOGRAPHIE 52

4

Table de tableaux

TABLEAU 1: DEGATS DES INONDATIONS ENREGISTRES DANS LA VILLE DE NIAMEY DES ANNEES SUIVANTES .... 36

TABLEAU 2 : LA PLUVIOMÉTRIE MOYENNE ANNUELLE OBSERVÉE À ACN IV DE 1997 À 2017 62

Table des photos

Photo 1 : accumulation des déchets solides dans le système d'évacuation................................................22 Photo 2 : Dépotoir de déchets au milieu du quartier de Saga......................................................................28 Photo 3 : les caniveaux bouchés par les déchets solide et liquides.............................................................29 Photo 4 : la précarité de l'habitat et pauvreté de la population...................................................................33

Photo 5 : les dégâts des inondations sur l'habitat et de matériaux de construction 36

Photo 6 : Eaux souillées par développement de gite larvaires 38

Photo 7 : Les actions des autorités communales dans la gestion des inondations..................................42

Photo 8 : La construction d'une digue dans la plaine inondable du fleuve pour éviter le

débordemen 43

Photo 9: Les vieux pneus et les sacs de sables pour pouvoir se déplacer ou traverser.........................43

Photo 10 : Remblai et sacs de remplis de sable pour la protection des maisons contre les

inondations.....................................................................................................................................................;44

Photo 11 : La construction de la digue traditionnelle au bord du fleuve dans le quartier Gamkallé pour la protection les cultures irriguées contre l'inondation...............................................................................;44

Photo 12: La stratégie d'adaptation pour la construction d'habitat face aux effets des

inondation 45

5

Listes des figures

Figure 1 : localisation de la zone d'étude 20

Figure 2 : Organigramme de la mairie de l'arrondissement communal Niamey IV 21

Figure 3 : Courbe de variation pluviométrique de l'ACN NY IV de 1997 à 2017 ;24

Figure 4 : perception du risque d'inondation par les populations 29

Figure 5 : perception des causes des inondations par les populations 30

Figure 6 : Evolution de la population de ville de Niamey 31

Figure 7 : répartition de la population de l'Arrondissement communal Niamey IV par âge et par sexe.

(Source : RGP/H 2012) 32

Figure 8 : répartition des chefs de ménage selon leur profession 34

Figure 9 : répartition des ménages selon les types d'habitat 35

6

Liste des sigles et abréviations

ACN IV : Arrondissement Communal Niamey IV

AGRHYMET : Centre d'application et de Recherche en Agro-Hydro Météorologie opérationnelle

BM : Banque Mondiale

CCA : Cellule Crise Alimentaire

CCH : Cellule de Coordination Humanitaire

CCNUCC : Convention des Nations-Unis sur le Changement climatique

DNPGCCA : Dispositif National de Prévention et de Gestion des Catastrophes et Crises Alimentaires

FLSH : Faculté de Lettres et Sciences Humaines

GIES : Groupe Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat

OCHA : Office de Coordination des Affaires Humanitaires

OMM : Organisation Météorologique Mondiale

ONG : Organisation Non Gouvernemental

ORSEC : Organisation des Secours

PAM : Programme Alimentaire Mondiale

PDC : Plan de Développement Communautaire

PDES : Programme de Développement Economique et Social

PGRC-DU : Projet de Gestion des Risques de Catastrophes et de Développement Urbain PNPS : Politique Nationale de Protection Sociale

POS : Plan d'Occupation des Sol

PTF : Partenaire Technique Financiers

PUR : Plan Urbain de Référence

RGP/H : Recensement General de la Population et de l'Habitat

SAP : Système d'Alerte Précoce

UNISDR : Stratégie Internationale de Prévention des Catastrophes des Nations -Unis

7

REMERCIEMENTS

Ce travail doit beaucoup à la patience et à la coopération de tous ceux qui m'ont encouragé au cours des diverses étapes de mes recherches, à qui je présente mes vifs remerciements.

Tout d'abord mon directeur de mémoire, Pr Bouzou Moussa Ibrahim pour m'avoir guidé tout au long de ce travail. Qu'il trouve ici toute ma connaissance.

Ma reconnaissance à mes parents à qui je dois quelque part mon succès. Ils m'ont été d'une aide précieuse. Ils ont toujours su m'orienter, me soutenir et m'encourager à des moments difficiles. Qu'il trouve ici l'expression de mes plus sincères respects et de ma plus haute considération.

Tous les enseignants du département de Géographie pour la qualité de la formation reçue pendant 5 ans.

Les chefs personnels des services techniques de la mairie (ACN NY IV) chargés de la gestion d'inondation pour leur accueil chaleureux lors de notre stage ; avec une mention spéciale à Mr Sidibé.

Les amis du département de géographie avec lesquels nous avons passé des moments agréables pendant toutes les années d'étude ; je sais que j'ai profité beaucoup d'eux ; et mention spéciale à Tassiou Djibo.

8

DEDICACE

Je dédie ce travail à la mémoire de mes parents et de toute ma famille pour leur amour et leurs conseils.

9

RESUME

Dans le cadre de ce mémoire, notre attention a été attirée par les facteurs et le risque d'inondation dans la ville de Niamey IV. La ville de Niamey connait depuis trois dernières décennies, une récurrence d'inondation occasionnant des conséquences négatives sur la population, ses biens et sur l'environnement. L'approche méthodique adoptée dans cette étude se base sur la collecte des données au niveau des autorités communales chargés de la gestion du risque d'inondation, un guide d'entretien a été fait avec les chefs des quartiers et les enquêtes menées auprès des ménages. A partir des logiciels appropriés à savoir Excel, Word et Sphinx ces données ont été traitées et interprétées. Les résultats de terrain obtenus montrent que dans l'arrondissement communal Niamey IV le phénomène d'inondations est due à la forte précipitation, les caractéristiques topographiques du site, le débordement du fleuve Niger, l'étalement de la ville, manque des caniveaux et l'insalubrité, occupation anarchique de la population dans la zone inondable, la non prise en compte du lotissement par la population habitant des maisons des matériaux précaires et la vulnérabilité de la population constituent les facteurs aggravants du risque d'inondation. Cependant les mesures préventives de la gestion du risque et crise d'inondation sont insuffisantes. C'est pourquoi les inondations ne cessent de se répéter dans l'arrondissement communal Niamey IV.

Mots clés: inondation, risqué, gestation, Arrondissement communal Niamey

Abstract

In the framework of this project, we focused our attention on the factors and the risk of flood in Niamey. Niamey has known since the last three years, a series of flood with negative consequences on the population, the goods and the environment. The methodic approach adopted in this study is based on the collection of data from the communal authorities in charge of flood management.

An interview guide has been established in collaboration with the heads of district and the households' surveys have been realized. The different software used for dealing with and interpret the data is EXCEL, WORD and SPHINX. The field results indicate that in the fourth district of Niamey, the flood phenomenon is caused by many factors that are: forte precipitations, the topographic characteristic of the site; the overflowing of the river; the spreading of the town by the population; the lack of gutters and the insalubrities; anarchic occupation of the flooding areas; the non respect of the housing estate by the inhabitants; precarious materials and the vulnerability of the population. Meanwhile, preventive measures for the management of the risk and flood crisis are not sufficient; that is why the floods are repeating in the fourth district of Niamey.

Keys works: Flood, risk, management, fourth district of Niamey.

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INTRODUCTION GENERALE

L'eau constitue la principale source de vie sur terre et son abondance couplée surtout à sa mauvaise gestion est aussi source d'instabilité de condition de vie des populations et de ce qui l'entoure. Ainsi, les catastrophes liées aux inondations ne cessent de se multiplier et s'amplifier (Maccaferri, 2004). Au premier rang des catastrophes naturelles dans le monde, les inondations font 20 000 victimes par an (MEDD, 2004). Elles font parties des catastrophes naturelles les plus coûteuses et les plus courantes en terme socio-économique dans le monde.

Les inondations sont, de toutes les catastrophes naturelles qui frappent le monde chaque année, les plus fréquentes, les plus dommageables et les plus mortelles (pluvinent et al. ,2012). Elles sont la source de prés de la moitié des décès occasionnés par les catastrophes naturelles au cours des 50 dernières années, et sont responsables de prés du tiers des pertes économiques au niveau mondial (James, 2008) cité par Marion T(2012) .Ces événements météorologiques sont devenus les plus dangereux et plus coûteux à gérer en raison de la taille des populations exposées aux risques d'inondations. Au total 950 catastrophes naturelles ont frappé le monde en 2010 causant la mort de 295 000 personnes et des dégâts d'un cout de 130 milliards de dollars (le monde 2010).

Les catastrophes naturelles comme les inondations, l'insécurité alimentaire, les sécheresses, les épidémies, etc.... sont globalement responsables de 99% de pertes en vies humaines. Les cas de fortes pluies ou d'inondations sont de plus en plus récurrents même dans les zones vulnérables à la sécheresse comme la bande sahélienne.

L'urbanisation rapide et incontrôlée des villes africaines engendre et expose la population urbaine aux divers risques en général et celui d'inondation. Cette dernière constitue une menace pour le développement social et économique des villes subsahariennes dans un contexte de changement climatique (Issaka 2010). Dans les villes africaines, les impacts d'inondations sont souvent amplifiés par la pression démographique avec l'installation des populations dans des zones informelles qui constituent souvent des bas-fonds ou d'anciennes rivières qui se sont asséchées et qui s'inondent rapidement en cas de fortes pluies. Ces inondations urbaines constituent un frein majeur pour le développement et mettent en danger les populations, notamment les résidents des villes des pays en développement en rapide expansion d'après Abhas et al (2012). En Afrique de l'Ouest et Centrale, les inondations ont entrainé la mort de 1.516 personnes et mis 6.722.405 personnes dans les situations précaires pendant 10 ans (Baoua.I, et, al, 2015, cité par Soumana. B 2017).

11

A l'image des autres pays africains subsahariens, le Niger n'échappe pas à cet état de fait. Le Niger fait face à des risques de catastrophes dans plusieurs secteurs de la vie. L'inondation, la maladie, l'insécurité alimentaire, la perte d'emploi, la délinquance scolaire et le conflit dans les pays voisins sont les principaux risques qui pèsent sur la population des villes du Niger (Soumana, 2016). Au Niger les inondations de 2012 ont causé des dégâts sur la population qui y vit. Les mois de juillet, aout et septembre sont généralement caractérisés par des pluies brèves et fortes, occasionnent des inondations et provoquent beaucoup des sinistrés et des maladies liées à l'eau et l'insalubrité. Elles ont touchés plusieurs localités au Niger. Environs 529000 personnes ont été affectées par des inondations. Pour Issaka, (2010) les inondations de la ville de Niamey résultaient à la fois des précipitations locales et des pluies en amont du fleuve Niger. Il estime que la précarité des habitants, la mauvaise planification urbaine, le non-respect des textes, le manque de viabilisation du site, l'occupation des zones inondables

avaient constitué les facteurs stimulants ces inondations fluviales et pluviales. A
l'arrondissement communal Niamey IV, les inondations sont essentiellement dues par l'occupation anarchique et l'urbanisation incontrôlée des zones potentiellement exposées. D'autres causes expliquant cette situation relèvent de la défaillance du réseau d'assainissement.

En effet, les quartiers les plus exposés sont Saga, Gamkallé, pays bas, Bassora et Talladjé dont les types d'habitats sont composés généralement d'habitats traditionnels précaires en banco, en semi dur, en paillotte. Les routes sont et étroites surtout impraticables. La combinaison de tous ces facteurs aggravent le risque d'inondation.

Cependant, malgré les efforts consentis par la population, les autorités communales, l'Etat et ses partenaires pour gérer et/ou prévenir le risque d'inondation et la crise à travers les activités de sensibilisations, les plans de prévention des risques naturels, etc., les problèmes demeurent à l'arrondissement communal Niamey IV. C'est ce qui justifie le choix du sujet sur la Gestion du risque d'inondation dans l'Arrondissement Communal Niamey IV.

Le présent travail est structuré en quatre (4) chapitres. Le premier traite du cadre théorique, méthodologique, la structure d'accueil et la présentation de zone d'étude. Le second décrit les types d'inondations et les facteurs. Le troisième décrit les enjeux, la vulnérabilité et les impacts socio-économiques ; et enfin, le troisième présente les gestions du risque d'inondation et de la crise y relative.

12

CHAPITRE 1 : LE CADRE DU TRAVAIL

Ce chapitre présente le cadre théorique, la méthodologie, la structure d'accueil et la zone d'étude

1.1. Le cadre théorique et méthodologique et stage

Cette première partie du chapitre offre une revue de la littérature suivie de la problématique. 1.1.1. Revue de la littérature

La revue de la littérature, a permis de parcourir un certain nombre de travaux scientifiques relatifs à notre sujet d'étude sur la gestion du risque d'inondation. Il s'agit des causes et conséquences du risque d'inondation et des stratégies de gestion.

1.1.1.1. Risque d'inondation

Aujourd'hui le risque d'inondation est devenu de plus en plus un phénomène grave, dans le monde actuel, lié aux facteurs anthropiques et climatiques. En effet, de nombreux auteurs en science de l'environnement ont réalisés des études sur le risque d'inondation.

C'est ainsi que Valérie, j. et al (2004) ont montré que le risque d'inondation résulte de la rencontre, sur un même espace d'un aléa et d'une vulnérabilité. Ce risque provoque des dégâts lourds sur les activités et la résidence de la population surtout la plus vulnérable. Cette dernière occupe l'espace inondable sans tenir compte des conséquences du risque d'inondation. La construction sociale du risque comporte une dimension structurale et une dimension sociale, raison pour laquelle les sociétés humaines n' ont jamais hésité à prendre le risque d'investir, de mettre en valeur et d'habiter le lit majeur des cours d'eaux en particulier dans un contexte de haute densité humaine.

Aujourd'hui, l'urbanisation a touché les zones inondables augmentant ainsi la vulnérabilité des populations face aux risques d'inondations. Jacqueline j et al (2005) dans une étude, ont pu montrer que « les hommes occupent et aménagent l'espace ». Ces auteurs ont expliqué que les risques d'inondation ont une dimension plus importante que par le passé selon eux, l'ampleur du risque d'inondation résulte de facteurs tels que les fortes précipitations, la suppression des haies et des talus qui favorisent le ruissellement de l'eau de pluie au même titre que le déboisement en montagne et l'imperméabilisation de vastes surfaces dans les espaces urbains. En outre de nombreuses constructions se sont récemment développées dans des secteurs inondables parce que la population a oublié le risque ou a été rassurée par la construction de digues ou de barrages dont l'efficacité n'est pas pourtant pas absolue. Abondant aussi dans le même sens, Abdellah B, (2007) a pu expliquer que l'augmentation des parcellaires(le remembrement) fait accélérer le ruissellement et limite considérablement l'infiltration dans le sous-sol d'où une forte probabilité d'accumulation des quantités d'eau qui peut provoquer des inondations. Il déduit que la forte croissance des bâtis et l'évolution de l'occupation des sols se traduisent par la croissance de la vulnérabilité face aux inondations.

Ainsi les risques naturels croissants en milieu urbain suscitent des préoccupations au plan social, économique et politique compte tenu de la forte explosion, aux aléas, la vulnérabilité des ménages et des infrastructures. L'occupation anarchique de certaines zones urbaines

13

représente en elle-même un risque du fait des obstacles créés contre les drainages des eaux de ruissellement. La mauvaise mise en oeuvre ou pression des plans d'urbanisation ainsi que des espaces tampons accentue les risques et provoquent de sérieux problèmes de gestion des eaux. Les effets cumulatifs des catastrophes successives auxquels font face le pays contribuent à augmenter la vulnérabilité des populations aux chocs (Ministre de l'action humanitaire et de la catastrophe du pays au Niger) cité par Soumana, 2016

La ville est devenue de nos jours un espace très vulnérable du fait de son développement spectaculaire. « La vulnérabilité parait être incohérente à tout système urbain, mais l'urbanisation accroit la vulnérabilité : les modes de constructions, les types de bâtiments et les matériaux de construction peuvent être des facteurs d'inégale vulnérabilité, les sites choisis pour implanter tel ou tel ménagement peuvent aussi contribuer à accroitre celle-ci Veyret (2004). Les milieux urbains constituent des zones à multiples risques liés aux phénomènes naturels et aux facteurs anthropiques. Ces phénomènes causent parfois des préjudices à la fois aux hommes et à leurs biens. Il s'agit des inondations, des incendies, des maladies liées aux eaux de surface et souterraine.

1.1.1.2. Les impacts des causes climatiques et anthropiques des inondations

Le changement climatique se réfère à des variations statistiques significatives dans l'état moyen du climat qui peut être due à la variabilité naturelles et aux activités humaines (GIEC, 2007). On note que la convention du Cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC), dans son Article 1, définit les « changements climatiques » comme étant des « changement du climat qui sont attribués directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de l'atmosphère mondiale et qui viennent s'ajouter à la variabilité naturelles du climat observée au cours de périodes comparables ». Les causes des changements climatiques sont de deux types.

Les causes naturelles sont constituées par les variations de la composition de l'atmosphère et les variations de l'activité solaire ou rejets massifs de poussière d'origine volcanique ou autres sources naturelles.

Les causes humaines représentées par le rejet massif de l'atmosphère, par les activités humaines. Mahe al, (2009) mettent en avant l'impact des changements d'usage du sol, notamment la dégradation continue des terres sous la forte pression humaine. Ce fait entraine une diminution des zones de végétation naturelle, remplacées par des cultures et des sols nus dont la capacité au ruissellement est importante. Ces auteurs concluent plus loin que ces facteurs anthropiques des inondations l'emportaient sur les facteurs climatiques naturels.

L'inondation est un des principaux risques naturels dans le monde, et est la catastrophe naturelle causant le plus de dégâts. Pour la période 1996-2005, environ 80% des catastrophes naturelles mondiales étaient d'origine météorologique ou hydrologique. Les inondations auraient affecté en moyenne 6 million de personnes par an entre 1973 et 1997 et elles devraient s'aggraver dans beaucoup de ports et communes littorales en France 2006, wikipedia).L' inondation provoque des impacts lourds sur les activités socio-économiques dans le monde en général mais surtout dans les pays pauvres. Les pays pauvres payent le plus lourd tribut des pertes et dommages, 85% des personnes exposées aux séismes, aux cyclones,

14

aux inondations et aux sécheresses vivent dans des pays en développement. Par ailleurs, ces événements hydro-climatiques tels que les sécheresses, les fortes pluies, les inondations contribuent au dérèglement de la vie socio-économique des populations, accroissent l'insécurité alimentaire, les conflits, les migrations climatiques rendent les vulnérables encore plus vulnérables et par conséquent freinent le développement du pays (UNISDR, 2009) cité par Soumana. M 2005-2016).

C'est le cas du Niger, un pays pauvre qui a également été victime en 2012 des inondations sans précédent, qui a touché plus d'un demi-million de personnes. Les inondations ont détruit sérieusement les habitats et les infrastructures publiques, les cultures ont provoqué une centaine de perte en vies humaines (PNC MP, 2013). Aussi l'imprédictibilité des précipitations saisonnières, la dégradation continue de l'environnement, la précarisation des conditions de vie combinée aux effets du changement climatique présagé des inondations de grandes ampleurs dans les années à venir.

1.1.1.3. La gestion du risque d'inondation et les stratégies d'adaptation

La gestion du risque est l'ensemble des activités de gestion qui visent à maitriser ou à réduire les risques de catastrophes prévisibles.

Nicolas. G (2008) affirme que pour gérer et réduire les effets négatifs des risques d'inondation, il convient de prévoir des plans de gestion des risques d'inondation. Face à la diversité des situations dans la communauté, les plans devraient tenir compte des caractéristiques propres de la zone tout en assurant une coordination appropriée au sein des districts hydrographiques. La gestion des risques d'inondation comprend l'évaluation des risques et leur analyse, ainsi que la mise en oeuvre de stratégies et d'actions spécifiques pour les contrôler, les réduire et les transférer. Elle est largement pratiquée par des organisations afin de minimiser les risques dans les décisions d'investissement et traite d'opérations tels que l'interruption des activités, des arrêts de production, les dommages environnementaux, les impacts sociaux et les dommages causés par le feu et les risques naturels. La gestion des risques est une question essentielle pour des secteurs tels que l'approvisionnement en eau, l'énergie et l'agriculture dont la production est directement touchée par des phénomènes météorologiques et climatiques, Selon la stratégie internationale de prévention des catastrophes des Nations Unis (UNISDR 2009)

Le Niger a adopté des mesures préventives en mettant en place des mécanismes généraux de gestion et de coordination à travers la création d'une direction générale de la protection civile, du plan national d'organisation des secours (ORSEC) et d'un dispositif national de prévention et de gestion des crises alimentaires. La gestion du risque d'inondation au Niger est à la traine encore. Les études effectuées ont montré que la notion de gestion du risque est tardivement prise en compte par les gouvernants dans leur politique de développement. Presque toutes les actions nationales et régionales entreprises rentraient en grande partie dans la gestion de la crise que du risque.

La gestion des inondations passe par plusieurs facteurs. Celle-ci doit inclure la maitrise d'urbanisation qui est la première étape. Pour Bechler et.al (2000) l'objectif de leur étude consistait à confronter l'aléa à la vulnérabilité à évaluer le risque d'inondation dans la ville de

15

Niamey et proposer des outils cartographiques d'aide à la décision. La démarche qu'ils ont adoptée pour étudier le risque d'inondation pluviale repose sur l'analyse et interprétation des données hydrologiques avec les données socio-économiques. Le résultat de leur étude a permis de proposer les outils cartographiques de prévention des risques d'inondation.

1.2. Définition des concepts

Risque

Le risque est la « possibilité de survenance d'un événement susceptible de porter atteinte à l'équilibre naturel » (Andred et al.1999 cité par Maman I. 2010.

Inondation

Selon Antoine (2008) « est un débordement des cours d'eau en crue de leur lit mineur se traduit par la submersion des zones inondables »

Selon Guy (1991) « l'inondation est un excès d'eau à la surface du sol, ou des lieux où, ne constituant pas une réserve utile, sa présence n'est pas souhaitée par l'homme »

Risque d'inondation

« Le risque d'inondation est défini comme un événement dommageable doté d'une certaine probabilité. Il est lié à la conjonction de l'aléa inondation et de la vulnérabilité de la société, elle-même évaluée à partir des dommages matériels ou tangibles qu'elle pourrait subir en cas d'inondation et par l'appréciation des dommages non matériels ou intangibles (préjudice moral)susceptible de peser lourdement sur un niveau de bien-être des individus ».(scarwell et laganier,2004 ; cité par ISSAKA H. 2010) .

Gestion du risque

Selon Leone (2010), on entend par gestion du risque « l'ensemble de moyens (techniques, financiers, juridiques...) mis en oeuvre pour prévenir et réduire les conséquences potentielles des catastrophes naturelles »

1.3. Problématique

Les inondations constituent, selon Abhas et al (2012), les catastrophes naturelles les plus fréquentes dans le monde, leur nombre a largement augmenté, surtout au cours des 20 dernières années. Le nombre de victimes, les dégâts financiers, économiques et les couts d'indemnisation des sinistrés sont eux aussi en hausse. Pour la seule année 2010, 178 millions de gens ont été victimes d'inondation. Dans les années exceptionnelles telles que 1998 et 2010, les pertes totales excèdent les 40 milliards de dollars.

Les pays de l'Afrique de l'Ouest et du sahel en particulier, subissent aujourd'hui, cumulativement avec les sécheresses amorcées dès les années 70 et 80, des effets des fortes pluies et d'inondations dévastatrices. Les dommages et pertes liés à ces catastrophes d'origines climatiques ont été évalués à plusieurs centaines de milliards de francs, AGRYMET(2010).En effet ces catastrophes détruisent les infrastructures publiques et les habitats avec souvent des lourdes pertes matérielles et en vies humaines. Elles compromettent

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les disponibilités et l'accessibilité en produits alimentaires autant qu'elles entravent l'approvisionnement des centres de consommation entrainant la hausse de prix sur les marchés. Elles ont également les impacts psychologiques graves notamment sur les couches les plus vulnérables.

A l'instar d'autres pays d'Afrique, le Niger a connu les inondations qui sont devenues un phénomène récurrent depuis la fin de longues sécheresses des années 1970- 1980. Les mois de Juillet, Août et Septembre sont généralement caractérisés par des fortes pluies diluviennes et brèves qui occasionnent des inondations avec d'importants sinistrés et une recrudescence de certaines maladies liées à l'eau et à l'insalubrité. Plusieurs localités sont ainsi touchées par l'inondation dans presque toutes les régions pays. A Niamey les fortes précipitations provoquent des inondations. En Septembre 2013 tous les arrondissements ont été touchés par les inondations dont les conséquences sont l'effondrement des maisons, des pertes des biens et des cultures et des milliers des personnes sans abris. Selon le comité ad `hoc de gestion des inondations de la région de Niamey 35 quartiers ont été affectés soit 32 613 personnes sinistrées, 4 196 maisons effondrées. L'arrondissement communal Niamey IV est situé entre le plateau de la rive gauche et le bas fond du fleuve avec une altitude moyenne de 180m de la cote du fleuve et 250 m sur le plateau. Les caractéristiques topographiques de Niamey IV telles que la pente, le bassin versant venant de Talladjé, le fleuve, la dégradation du couvert végétal et la faible infiltration du sol qui favorise le ruissellement en provoquant la remontée des crues ou le débordement du fleuve qui explique un facteur des inondations. Il faut aussi noter que la croissance de la ville, l'occupation anarchique du sol dans la zone inondable par la pression démographique ainsi que l'urbanisation incontrôlée, l'ensablement du fleuve, l'insuffisance de réseaux d'évacuation, insalubrité et la vulnérabilité de la population constituent des facteurs aggravant les risques d'inondation. Pour Issaka (2010), quant au problème d'inondation à Niamey, ce sont généralement les populations qui inondent le fleuve en occupant anarchiquement ses anciens lits. L'étude sur le terrain montre que ces prédispositions tant naturelles qu'humaines de Niamey IV expliquent les facteurs des inondations qui engendrent de nombreuses pertes en vies humaines et des dégâts matériels par des inondations.

Pour faire face à ces dégâts, des mesures efficaces ont été mises en place pour la gestion du risque afin réduire les dommages potentiels qu'un alea pourrait induire et cela à travers un certain nombre de composantes, telles qu'une information préventive, la connaissance du risque, la surveillance, la prévision, la prévention la réduction de la vulnérabilité, la gestion de crise. Pour bien conduire ces mesures, le Niger a mis en place un dispositif de Stratégie Nationale de Réduction des Risques de Prévention de Catastrophes (CNRRC) qui définit les grandes composantes et les axes d'actions attachés au Programme de Développement Economique et Social du Niger (PDES 2012-2015). Selon toujours le même auteur, l'objectif global est de faire de la prévention des risques et catastrophes une priorité gouvernementale en mettant en place des dispositifs nationaux de prévention et de gestion.

Au plan institutionnel, le Niger s'est doté d'un Dispositif National de Prévention et de Gestion des Catastrophes et Crises Alimentaire (DNPGCCA) chargé de la prévention, l'atténuation, la gestion et le relèvement précoce des incidences des crises et catastrophes affectant les

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populations. A Niamey pour la gestion du risque d'inondation et la crise, l'Etat, et ses partenaires prennent une meilleure mesure qui est la sensibilisation des populations exposée aux risques d'inondation. Ainsi la mise en place des mesures préventives pour la maitrise d'urbanisation afin de gérer le risque d'inondation. Pour gérer la crise les composantes (Mairie, protection civile et les ONG) s'expriment par l'application d'un plan de secours, la réponse aux urgences, évacuations des sinistrés, identification des sites de relogement, assistance alimentaire et non alimentaire, assainissement, hygiène et médicament d'appel à la solidarité. Toutes ces actions sont faites afin de minimiser le risque et crise des inondations.

Questions de recherche

Comment peut-on expliquer la récurrence du risque d'inondation dans l'arrondissement communal Niamey IV ?

Pour mieux répondre à cette question centrale nous posons ces questions suivantes : ? Quels sont les facteurs aggravant les risques d'inondation ?

? Quels sont les comportements adoptés face aux phénomènes des inondations ?

1.4. Hypothèses

1.4 .1. Hypothèse principale

La récurrence du risque d'inondation s'explique par sa mauvaise prise en compte.

.

1.4.2. Hypothèses spécifiques

? Les inondations dans l'arrondissement communal Niamey IV sont aggravées par une mauvaise occupation du sol par la population ainsi que par des facteurs biophysiques.

? Les autorités et les populations adoptent des mesures préventives insuffisantes contre le risque d'inondations.

1.5. Objectifs

L'objectif global de notre étude est de comprendre les facteurs qui engendrent les inondations et leur gestion dans l'arrondissement communal Niamey IV.

Deux objectifs spécifiques sont poursuivis.

Pour atteindre cet objectif général, les objectifs spécifiques suivants sont formulés

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? Identifier les facteurs du risque d'inondation ainsi que les impacts socio-économiques dans la ville de Niamey IV.

? Evaluer la gestion du risque d'inondation et la crise liée à ce risque dans la ville de Niamey IV

1.6. Matériel et Méthode

1.6.1. Matériel

Dans le cadre de ce travail, le matériel utilisé est composé de :

? les logiciels Arcview pour la réalisation la carte

? Excel et Sphinx pour le traitement des données d'enquête;

? un appareil photo pour la prise de photo des zones inondées. 1.6.2. Méthode

Pour mieux mener cette étude, nous avons adopté une méthodologie de recherche qui s'articule autour de trois (3) phases : la phase préliminaire à savoir la recherche de documentaire, la phase du terrain (observation, enquêtes et entretien) et le traitement et analyse des données.

1.6.2.1. La recherche documentaire

Cette recherche a permis de consulter des documents pour mieux comprendre la thématique et de bien aborder le sujet. Ceci s'est fait dans plusieurs centres : la bibliothèque du département de Géographie de la FLSH/UAM, celles de la FLSH/UAM, d'AGRHYMET, d'autres documents se sont trouvés dans les différents services de mairie et sur internet.

1.6.2.2 Les travaux de terrain

Les travaux de terrain ont consisté à la collecte des informations sur les causes et impacts du risque d'inondation dans l'arrondissement communal Niamey IV. Ainsi, un questionnaire d'enquête ménage a été adressée à la population de Niamey IV notamment dans les quartiers Gamkallé et Saga. Notre échantillonnage a été fait sur la base de technique du système aléatoire simple, ce qui nous amène à un échantillon de 72 ménages qui ont été enquêtés dont 26 femmes, soit 36 ,1% et 46 hommes, soit 63,1%. L'étude est de savoir la perception de la population, les stratégies d'adaptation et la gestion face aux risques d'inondations. En suite un guide d'entretien a été adressé aux autorités communales et les chefs des quartiers sur les questions de savoir des mesures prises et la gestion d'adoption face aux inondations.

1.6.2.3. Traitement et analyse des données

Cette étape a permis de dépouiller et d'analyser les données afin de procéder le logiciel Sphinx et Word pour les calculs statistiques, la saisie, la construction des tableaux et graphiques. Le logiciel Arcview a permis la réalisation d'une carte et un appareil photo pour les prises de vue sur le terrain.

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1.7. Les activités réalisées pendant le stage

Au cours des deux mois de stage, plusieurs activités ont été réalisées. Il s'agit de quelques activités en lien direct avec le thème et d'autres activités marginales.

Les activités principales ont consisté en :

· un entretien avec le chef du service du bureau de l'aménagement du territoire et du développement communautaire concernant des quartiers qui n'ont pas un plan d'aménagement du territoire, exposés aux risques d'inondation ;

· des entretiens avec les chefs de services de l'Environnement, de l'Agriculture, de l'hygiène et d'assainissement, et de voiries et réseaux divers ;

· la consultation des documents relatifs à l'aménagement du territoire.

A l'issue de ces entretiens, des questionnaires et un guide d'entretien ont été rédigés. Ces questionnaires et guide d'entretien ont été administrés dans les quartiers Gamkallé, et Saga considérés comme faisant partie des plus vulnérables au risque d'inondation.

Sur le terrain, nous avons aussi procéder à l'enlèvement des ordures ménagères et le curage des caniveaux d'évacuation des eaux usées et pluviales.

Les activités marginales ont consisté à l'enregistrement des correspondances administratives, la transmission des documents à légaliser ou à cacheter, la récupération des courriers pour le dépôt ; mais aussi la photocopie et la saisie de documents.

1.8. Difficultés rencontrées

Un certain nombre de difficultés ont été rencontrées, il s'agit de :

? manque de disponibilité des personnels de la mairie ;

? refus de certains responsables de la mairie des entretiens pour des raisons inconnues ;

? réticence de certaines personnes à répondre à nos questions ;

? manque de statistique fiable sur les inondations passées et d'autres données.

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1.9. La structure d'accueil

1.9.1. Situation géographique de l'Arrondissement communal Niamey IV

Créé par la loi n°2002-014 du 11/06/2002, l'ACN IV est l'un des 5 cinq arrondissements communaux de la ville de Niamey. Il couvre une superficie de 106,09km2 avec une population de 274484 habitants en 2012 et une densité de 2587hbtskm2. Il est compris entre 13°24' et 13°35'de latitude Nord et 2°00' et 2°15' de longitude Est. Il est administrativement composé de 12 quartiers et 6 villages périphériques et limité au Nord par la commune rurale de Hamdalaye, au Sud par l'ACN V, à l'Est par la commune rurale de Liboré et à l'Ouest par l'ACN III. (PDC 2O14) (Figure 1).

Figure 1 : localisation de la zone d'étude

1.9.2. Organisation de la structure d'accueil

Le conseil municipal comprend vingt et neuf (29) membres dont vingt et quatre (24) membres élus et cinq membres de droit. Le personnel de la commune compte deux cent soixante un (261) agents toutes catégories confondues. Pour ce qui concerne les services, la commune compte une dizaine de service communaux et dix(10) services déconcentrés .Les services communaux comprennent le secrétariat général, le secrétariat municipal, le secrétariat administratif, la cellule informatique, le bureau de recouvrement, le bureau d'ordre, l'état civil, achat et matériel, la voirie, le service de recette et impôts et affaires domaniales.(figure2) Quant aux services déconcentrés, ils regroupent : Aménagement du territoire et du développement communautaire, Hydraulique, Génie rural, Développement

Bureau d'ordre

Etat civil

Cellule

social, promotion de la femme et de la protection de l'enfant, Hygiène et Assainissement, Agriculture, Elevage, Environnement et jeunesse et sports. Le personnel du service de l'hygiène et de l'assainissement est composé d'un chef, d'une secrétaire qui assure la permanence au bureau et d'une dizaine d'agents appelés gardes sanitaires.

Conseil municipal

Maire et ses adjoints

Secrétariat

général

Chef du personnel

Secrétariat général

Recette et impôt

Recouvrement

Achat et matériel

Secrétariat administratif

Voirie

Affaires domaniales

Hygiène et assainissement

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Figure 2 : Organigramme de la mairie de l'arrondissement communal Niamey IV

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CHAPITRE 2 : LE RISQUE D'INONDATION DANS L'ARRONDISSEMENT COMMUNAL NIAMEY IV

Ce chapitre présente les types d'inondation, les facteurs naturels et aggravants.

2.1. Les facteurs biophysiques

2.1.1. Les type d'inondations dans l'Arrondissement Communal Niamey IV On distingue deux types d'inondations dans la ville de Niamey :

? L'inondation pluviale : elle est généralement liée à l'accumulation des eaux des grosses pluies exceptionnelles pendant la saison pluvieuse, particulièrement au mois d'août et septembre, période où les pluies sont abondantes. Ce type d'inondation est surtout dû à la mauvaise occupation du sol par la population, urbanisation incontrôlée l'insalubrité et l'insuffisance de canalisation. Cette dernière est envahie par les ordures de toutes sortes comme illustré par la photo 1.

Photo 1 : accumulation des déchets solides dans le système d'évacuation

Source : Kadri Maazou Saadou

Ces inondations concernent les quartiers où les habitations sont construites en matériaux précaires notamment le banco qui s'érode facilement et la paillote qui ne supporte pas le vent et pourrie au contact de l'eau.

? L'inondation fluviale, était un phénomène rare sur la rive gauche, mais depuis quelques années, certains quartiers de cette rive sont confrontés à ce problème. A

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travers le fleuve (Niger) qui traverse la ville, elle résulte d'une crue provoquée par des fortes précipitations exceptionnelles (crue locale et crue rouge) observée d'août à septembre et une crue guinéenne (soudanienne) due à un apport important des eaux de l'amont (Mali, Guinée) observée de décembre à janvier. L'inondation fluviale concerne quasiment les quartiers en bordure du fleuve, ceux qui sont installés dans la plaine inondable du fleuve. L'écoulement s'effectue dans le lit mineur en temps normal, lors des crues exceptionnelles les eaux s'étalent jusqu'au lit majeur d'où le débordement du fleuve.

2.1.2. Les précipitations

L'inondation est par définition la submersion d'un espace habituellement en eau par un cours d'eau (fleuve, mare, lac. Etc.). Elle peut être aussi la conséquence d'une longue pluie, une pluie successive et de ruissellement due à la l'imperméabilité des sols souvent importante. C'est le type des inondations que connaissent les villes subsahariennes et du sahel en particulier. Le retour des pluies après les années 1970 et 1980 n'est pas sans conséquence au sahel. C'est le cas des villes du Niger notamment Niamey.

La période de 1997 à 2017 donne des anomalies pluviométriques annuelles. Ainsi les années dont le cumul est inferieur à la normale sont dites de l'année négative et celles dont le cumul est supérieur à la normale sont des années positives. Ces dernières qui ont des fortes précipitations sont des années 1998, 2005,2014 et 2017 ; Parmi lesquelles celle année 1998 a une précipitation exceptionnelle avec un cumul annuel de 1120 mm. Ce qui a engendré des inondations de 1998. Pour les années qui ont un écart négatif sont celle de 2011par exemple. Ensuite la figure 3 montre que les années qui ont de cumuls presque des précipitations moyennes de 536mm à 562mm par exemple comme les années 2001 et 2004. A travers de toutes ces années la figure laisse visualiser que les principales années d'inondation à l'image de l'année 1998,2010, 2012,2013 et 2017 sont des années d'inondation. Au cours de ces années la ville de Niamey a connu des inondations catastrophiques, faisant des impacts lourds sur la population et ses biens. L'arrondissement communal Niamey se situe entre le plateau de la rive gauche et le lit du fleuve dont l'altitude de moyenne de 180m de la côte du fleuve et 250m sur le plateau. Les caractéristiques topographiques des koris provenant de Talladjé jusqu'au fleuve, favorisent toutes les eaux de pluie en amont de la ville Niamey IV se convergent. Ces eaux viennent sous forme de valeur ajoutée et par leur intensité elles perturbent des quartiers avant de se déverser vers le fleuve. L'apport des eaux en amont remonte la crue en provoquant le débordement du fleuve. Ce qui entraine des inondations aux quartiers au bord du fleuve. C'est le cas de 2012 qui faisait des dégâts dont la submersion des carrefours commerciaux, destruction des cultures irriguées et d'importants sinistrés sans abris. Il faut noter que la forte précipitation est un facteur fondamental qui engendre des inondations. Ainsi les unités d'occupations anarchiques par la population dans la zone inondable, l'urbanisation incontrôlée, l'insuffisance des caniveaux et d'assainissement, la destruction du couvert végétal sur l'environnement sont des facteurs aggravant le risque d'inondation.

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Figure 3 : Courbe de variation pluviométrique de l'ACN NY IV de 1997 à 2017

Source: DDA/ACNY IV

2.1.3. La topographie et le réseau hydrographique

Les caractéristiques topographiques de l'arrondissement communal de Niamey IV expliquent aussi la vulnérabilité de cette entité géographique face aux récurrentes inondations. L'arrondissement communal Niamey IV est situé entre le plateau de la rive gauche qui s'étend du fleuve avec une altitude moyenne de 180m de la côte du fleuve et 250 m sur le plateau. Cette topographie favorise l'existence d'un bassin versant drainé par des koris provenant de Talladje, Tondi-gammey et Aéroport I qui se jettent dans Bangou Beri. Ce dernier déverse ses eaux sur le quartier Saga qui se situe au bord du fleuve. Il faut noter l'apport des eaux en amont du fleuve Niger qui entrainent des inondations surtout dans les quartiers comme Saga et Gamkallé.

Il faut noter que dans le temps les eaux de ruissellement passent directement dans le fleuve. Aujourd'hui, les unités d'occupation du sol ont connu des changements dont la destruction du couvert végétal sur le plateau qui a provoqué l'encroutement du sol générant un accroissement des inondations.

2.1.4. Les sols et la végétation

Les sols sont caractérisés par leur imperméabilité. Il s'agit de la cuirasse ferrugineuse sur les sommets des plateaux et des sols hydro morphes dans la plaine alluviale. Même les sols sableux du plateau présentent un encroûtement qui favorise le ruissellement.

La végétation actuelle de l'ACN IV est constituée de formations végétales artificielles à l'intérieur de la ville et ses alentours. En particulier, il est à remarquer la présence d'une grande ceinture verte où l'essentiel de la végétation est constitué d'azadirachta indica et d'eucalyptus.

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Ces arbres sont plantés pour non seulement protéger la ville des vents d'EST mais également lutter contre la désertification (PDC, 2014). Il faut noter que la structure de cette végétation ne permet pas de réduire le ruissellement.

2.1.5. L'ensablement du fleuve Niger

L'ensablement du fleuve est un facteur qui, aujourd'hui, constitue une menace pour les riverains du fleuve. Le processus de l'ensablement du fleuve Niger s'effectue à travers les cours d'eau qui s'y jettent pendant l'hivernage. Ces derniers transportent une quantité de sable et le déposent sur le lit du fleuve. Ce phénomène est visible en période d'étiage. Le transport est tellement important que les cours d'eau présentent des zones d'épande sableux. Ce processus est un danger pour le fleuve et ses riverains qui font des cultures irriguées. Ces dernières années, on constate des dépôts sableux dans des endroits où on n'avait pas l'habitude de les voir.

2.2. Les facteurs aggravant les risques d'inondation

2.2.1. Les facteurs historiques : l'occupation ancienne d'une zone à risque d'inondation

Il est difficile de faire l'historique du peuplement de la commune NY IV car l'ensemble des quartiers et villages qui la composent, ont chacun leur propre histoire. Toutefois, l'histoire de la commune Niamey IV, est liée à celle du canton de Saga, qui est le chef-lieu. Mais on peut en relater celle de la ville de Niamey à laquelle appartient la commune NY IV.

Selon une première version, Niamey fut fondé par des chasseurs « Maouris » venu de Zarmaganda, dans l'ouest du Niger. Et c'est plus tard que les Zarma-Kogori et les Zarma-gollé venus du Zarmatarey (région de Dosso), chasseurs agriculteurs, occupent les plateaux broussailleux et giboyeux et érigèrent les premières cases de Niamey.

La seconde version de la fondation de Niamey est rapportée par Soumaila Siddo éditée par mahaman Karimou dans « les Maouris Zarmaphones, 1997 ».

Selon cette version le premier Maouri de Issa Oré s'appelait « Tabi-Sawi : qui signifie en Zarma, la fatigue ne tue pas, autrement dit l'endurant » et vient de Matankari.Il eut un fils Faragaizé qui eut à son tour Maouri Koi Néni. Ce dernier eut un pouvoir fort. Il fut tué par un jeune berger peulh qui habitait à la même période à Lamordé. Suite à cela les hommes de Maouri Koi Néni massacrèrent les peulhs de l'ile de Néni mais les survivants réussissent à s'en fuir dans le gourma, puis revinrent chasser les Maouris de l'ile. Apres leur défaite, les Maouris s'installèrent sur la rive gauche du fleuve Niger d'où l'emplacement actuel de la ville de Niamey.

L'origine du nom « Niamey » est traduit selon plusieurs versions dont l'une d'elle explique que « Niamey » vient du fait qu'on accédait au fleuve à cet endroit sous un arbre appelé « Gna ».C'est l'expression « Gna-mé » =bouche du Gna, qui donna le nom de Gnamé dont la déformation donna le nom de Gnamey que les français écrivent Niamey (PDC, 2014).

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L'occupation du sol est influencée par l'installation humaine, l'agriculture, l'élevage, la pèche et la végétation.

L'occupation du sol de la ville de Niamey connait une croissance spatiale en termes de sa superficie. L'une des causes de cette extension est la croissance démographique qui crée des nouveaux besoins en terre pour la population. Cette dernière s'explique par deux raisons principales l'exode rural et le taux d'accroissement naturel. Dans ce contexte d'explosion démographique et d'intensification des activités économiques, les espaces naturels jouent un rôle essentiel dans l'espace urbain. La pression démographique et l'exode rural ont permis à la ville de Niamey de s'élargir rapidement. On assiste à une saturation du centre- ville et de la demande d'habitat, logement. Cette double croissance doit être source d'occupation du sol de la ville de Niamey. Les habitants lotissent des terrains sans tenir compte du plan d'aménagement urbain. Cette pratique augmente l'accélération de la ville et la vulnérabilité de la population. C'est ainsi qu'à l'arrondissement communal de Niamey IV, la croissance démographique ne peut qu'étaler la ville de Niamey IV (PDC 2014).

L'occupation spatiale pousse la population vulnérable de s'installer dans l'espace inondable sans prendre en compte les risques d'inondations dont les conséquences sont graves. Cette occupation anarchique de la zone inondable non lotie, hors normes, est fréquente à Niamey. Ce phénomène est remarquable dans certains quartiers de NY IV comme Saga, et Gamkallé qui se localisent au bord du fleuve. Ce qui a entrainé une forte exposition aux risques d'inondation. Au cours de ces dernières années, les populations les plus pauvres se sont installées dans des endroits inappropriés sans l'aval de la mairie.

Certaines populations se sont installées au bord du fleuve en raison de leurs activités économiques (agriculture, élevage, pèche et le commerce). Ces activités dans des zones à risque favorisent l'extension de la ville, mais également sont un facteur de prédisposition dans la genèse et l'aggravation des inondations.

A la question de savoir pourquoi habiter dans la zone à risque d'inondation, 25.8% des enquêtés disent qu'ils manquent de moyens financiers suffisant pour acheter un terrain hors de cet espace inondable. Vingt un % affirment qu'ils ne peuvent pas habiter ailleurs car ils vivent au bord du fleuve au profit de leurs activités et 15% disent qu'ils ont construit sans penser être victime un jour des inondations.

Quant à l'occupation des terres cultivables, elle est la plus importante en cas d'inondation. La pratique de l'agriculture dégrade les champs cultivables en favorisant le ruissellement. C'est qui entraine l'inondation.

Quant à la végétation, l'unité d'occupation des sols de la ceinture verte de Niamey constitue un couvert végétal. Ce dernier, est très dense qui ralentit les eaux de ruissellement par la rugosité qu'elle donne au terrain. La plantation artificielle permet la protection naturelle des berges grâce à une fixation du sol par des réseaux racinaires. Sa présence permet de limiter le ruissellement .Cela se justifie certainement par la nature de la plantation qui est artificielle avec des limites nettes et précises permettant de se protéger contre la menace. Mais aujourd'hui cette végétation est menacée par le surpâturage et l'action de l'homme (coupe abusif pour le bois de chauffe et de construction, défrichage pour les espaces de cultures etc..).

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Cette dégradation du couvert végétal est une condition favorable au ruissellement des eaux qui vont directement vers la ville de Niamey. Ce changement engendre d'une part, l'imperméabilisation rapide par la compaction du sol et la perturbation du réseau hydrographique, plus l'occupation humaine, le ruissellement et l'érosion. Les plateaux sont dégradés et la proximité des nappes aggravent des inondations. Le recouvrement des arbres, très faibles.

Enfin tout ce qu'on a constaté ci-dessus sont des facteurs qui contribuent à l'augmentation de ruissellement puis à la dégradation du couvert végétal. Ils entrainent l'érosion à travers le processus de décapage, et au creusement des ravins et rigoles qui mènent directement les eaux de ruissellement vers la ville de Niamey pour l'inonder surtout en cas des fortes pluies. Ces facteurs expliquent que les inondations sont lourdes de conséquences sur la population et ses biens.

2.2.2. La croissance démographique et l'urbanisation

La ville de Niamey a connu une croissance rapide de la population depuis l'indépendance. Cette croissance démographique s'explique par deux raisons principales : le taux d'accroissement naturel et l'exode rural. En effet la population de la ville de Niamey a augmenté. En 1960 elle est estimée de 33816, en 1977 est de 242973, en 2001 est de 707434, en 2012 est de 1.026 848 ,2014 est de 1.088557, en 2016 est de 1.164680 et 2017 est de 1.203 766 (INS 2016). Cette augmentation de la population a entrainé une urbanisation rapide avec comme conséquence une pression foncière exacerbée. L'urbanisation influe sur le ruissellement du fait de l'imperméabilisation du sol par les réalisations des infrastructures. Le ruissellement sera donc intense car le terrain urbain offre peu d'opportunité à l'infiltration des eaux pluviales. L'urbanisation incontrôlée de Niamey IV est un phénomène très important dans l'évolution ou l'aggravation du risque d'inondation car l'effet est aujourd'hui observable par exemple à travers l'installation anarchique des populations dans les zones inondations.

En plus les anciennes terrasses du fleuve se trouvent de nos jours occupées par les populations. Ensuite la construction des goudrons, ponts caniveaux et autres sont faits sans prendre en compte des certains problèmes qui aggravent le risque d'inondation.

2.2.3. L'insuffisance de canalisation et le manque d'assainissement

La ville de Niamey est en pleine construction et on voit du jour au lendemain de nouveaux quartiers naître. En effet, ces nouveaux quartiers ne sont dotés d'aucun équipement d'assainissement urbain (voirie, caniveaux ...). Ce qui fait qu'ils sont toujours confrontés à des problèmes d'évacuation des eaux surtout pluviales. Par conséquent, on constate une stagnation des eaux sur les voies latéritiques et sableuses rendant la circulation difficile. En plus, le comportement de la population peut aussi avoir un impact sur le ruissellement. Les caniveaux existant conçus pour l'évacuation des eaux sont transformés en dépotoir servant à déverser toutes sortes d'ordures ménagères. Ainsi dans d'autres quartiers par exemple pays bas et une partie de saga n'existent pas de caniveaux pour l'évacuation des eaux se traduisent par l'occupation anarchique de l'espace et par encore l'utilisation du réseau à d'autres fins : rejets des eaux usées domestiques, dépotoirs d'ordures et de boues de vidange et parfois même lieux de défection. Cela empêche aux caniveaux de jouer à bien leur rôle notamment en

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causant leur débordement d'où l'inondation des rues et autres infrastructures qui s'y trouvent à coté de ce dernier.

Ainsi les déchets solides et liquides sont devenus des véritables menaces dans la ville de Niamey surtout pendant la saison de pluie. Les déchets plastiques constituent un blocage d'eau ou bouché des caniveaux en les remplissant en ordure. Ils dégradent l'environnement (milieu urbain), empêchent l'infiltration ce qui contribue à stagner l'eau au sol, favorisant le ruissellement. Toutes ces ordures sont produites par les habitants et encore, sont les plus touchés par le risque d'inondation en raison de manque de salubrité ou du dépotoir. En suite ces déchets (plastiques, eaux usées, et ordures etc..) provoquent des maladies comme le paludisme, le cholera, et la diarrhée surtout lors des inondations.

Les photos 2 et 3 montrent les ordures, les déchets plastiques et eaux usées remplissant des caniveaux et bloquant d'eau.

Photo 2 : Dépotoir de déchets au milieu du quartier de Saga

Source : Kadri Maazou Saadou 2018

Ces déchets sont source des causes aggravantes des inondations et des maladies pendant la forte pluie.

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Photo 3 : les caniveaux bouchés par les déchets solide et liquides

Source : Kadri Maazou Saadou 2018

Ces caniveaux bouchés ne permettent pas à l'eau de couler. Ce qui engendre des inondations. 2.2.4. Les perceptions des inondations par les populations

Sur l'ensemble des 72 ménages enquêtés, les populations perçoivent différemment les risques d'inondation. Quinze pourcent (15%) des personnes enquêtées considèrent le risque d'inondation comme un phénomène naturel. Vingt quatre virgile sept pourcent (24, 7%) affirment que le risque est l'occupation de la zone inondable lié à la forte pluie. Treize virgile quatre (13, 4%) pauvreté. Trente virgile huit (30,8%) répondent que le risque lié aux types d'habitats fragiles. Sept pourcent7% lié au changement climatique et 12,5% faute de la mairie. La figure 4 illustre la perception du risque des inondations.

Figure 4 : perception du risque d'inondation par les populations

Source : enquêtes de terrain 2018

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La plupart des ménages enquêtés ont affirmé qu'ils sont impuissants face aux inondations.

Les ménages confirment que chaque année l'inondation ne fait que s'aggraver en raison des risques liés aux matériaux de construction précaire et l'espace inondable.

Source : enquêtes du terrain

La figure 5 montre que les causes sont perçues de manière très diversifiées par les populations. Trente cinq virgile huit pourcent (35,8%) de la population enquêtée affirment que la cause des inondations, est la forte pluie tombée, 25,52% le débordement du fleuve, 20,2% manque des caniveaux, 15 ,3% les constructions de maisons en matériaux précaires sur le passage d'eau constituent un blocage d'eau lors des pluies et 3,18% disent que les causes viennent de Dieu.

Figure 5 : perception des causes des inondations par les populations

Source : enquêtes de terrain 2018

La plupart des ménages enquêtés affirment que les causes des inondations sont la forte pluie et le débordement du fleuve. Ainsi, d'autres disent que les causes des inondations c'est l'insuffisance des caniveaux pour évacuation des eaux et les matériaux de construction précaire dans la zone inondable. Ceux-ci sont source des inondations dans les quartiers suivant : Saga et Gamkallé.

Conclusion partielle

Ce chapitre a évoqué les facteurs naturels des inondations à Niamey IV, qui sont essentiellement les précipitations provoquant des inondations. Par ailleurs, la nature du sol et le comportement de l'homme et son installation pour l'aménagement du milieu constituent les facteurs aggravants du risque d'inondations

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CHAPITRE 3. LES ENJEUX, LA VULNERABILITE ET LES IMPACTS DES INONDATIONS DANS L'ARRONDISSEMENT COMMUNAL NIAMEY IV

Ce chapitre présente l'évolution de la population, la vulnérabilité et les impacts des inondations dans l'arrondissement communal Niamey IV

3.1. La population et la vulnérabilité

La population de la ville de Niamey a évolué de 1960 à 2012.Durant cette période, la ville de Niamey a connu une augmentation rapide de sa population. Estimée à 33816 habitants en 1960, elle s'est chiffrée à 1026848 habitants en 2012(RGP/H, 2012).Apres le recensement général de la population et habitat (RGP/H) de 2012 de l'arrondissement communal Niamey IV s'élève à 274.484 habitants dont 132 584 hommes et 139234 femmes. Cette population est majoritairement composée d'haoussa, Zarma et des peulh auxquels s'ajoutent d'autres ethnies nationales et plusieurs nationalités étrangères. Elle est repartie dans 39000 ménages. La proportion de la population urbaine est de 95,07% contre 4,93% pour celle vivante en milieu rural. La croissance démographique à Niamey de l'ANC IV trouve son origine de l'accroissement naturel, de l'exode rural, de solde migratoire international et l'annexion des villages. La concentration et l'apparition d'ilots d'habitation visible presque dans tous les quartiers urbains est en fonction d'une explosion démographique, fruit d'une croissance interne de la population et d'un exode massif. Ces lieux sont occupés généralement par des ménages à faible revenu (manoeuvres, cultivateurs, éleveurs, mendiants, et immigrants saisonniers) qui n'ont vraiment pas de culture urbaine (PDC, 2014). La figure 6 montre l'évolution de la population de la ville de Niamey depuis de 1960 à 2012(RGP/H).La figure7 présente la répartition de la population l'arrondissement communal Niamey IV.

Figure 6 : Evolution de la population de ville de Niamey

Source :( RGP/H 2012)

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Titre : Pyramide de répartition de la population

Figure 7 : répartition de la population de l'Arrondissement communal Niamey IV par âge et par sexe. (Source : RGP/H 2012)

La figure 7 montre que la population de l'ACN IV est très jeune. Ainsi près de la moitié de la population à moins de 15 ans. La structure de cette population se caractérise par une base large qui indique une forte proportion de jeunes et un sommet étroit qui montre une faible proportion de vieillards (à peine 5% de cette population). On remarque aussi que le nombre de femmes est largement supérieur à celui des hommes.

La pauvreté caractérise la population de l'ACN IV. Cette pauvreté est aujourd'hui, un facteur qui aggrave le risque d'inondation, car l'inondation concerne la population la plus vulnérable. Dans cette situation vulnérable, on trouve un chef de ménage avec au moins 8 enfants ou plus. Son revenu ne lui permet pas de se loger ou d'acheter une parcelle car elle coûte chère, de même les conditions de vies sont chères. En effet cette pauvreté le pousse à s'installer dans les zones inondables ou à occuper l'espace non loti.

La majorité des habitats sont construits en banco et en paillote sans aucun respect des standards de construction .Cette mauvaise installation et la précarité des matériaux de construction, pendant la saison de pluie, expliquent les risques d'inondation auxquelles ces habitants sont exposés.

La photo 4 montre la pauvreté de la population et la précarité de matériaux de construction.

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Photo 4 : la précarité de l'habitat et pauvreté de la population

Source : Kadri Maazou Saadou

Les déchets sur cette photo 4 et la construction sur l'espace inondable empêchent le ruissellement de l'eau, ce qui accroît la vulnérabilité aux risques d'inondation lors de fortes pluies.

La situation socio-économique est aussi un indicateur de vulnérabilité. La situation socio-économique des ménages peut s'évaluer en focalisant leurs activités principales. L'enquête permet de conclure que la tranche des populations les plus affectées par le phénomène d'inondation est celle du secteur primaire. Ainsi, on constate une prépondérance sur l'agriculture qui représente 25,5%, la pêche 15% et l'élevage 18,72%. Ces secteurs sont plus exposés à l'inondation fluviale du fait de leur installation en bordure du fleuve. En cas de débordement, ils sont les premiers à être atteint par le manque de digue de protection de ces périmètres. La tranche des ménages exerçant des petits commerces représentent 10,28%, ménagère 13%, fonctionnaire 9% et autres 7,5%. La figure 8 montre la répartition des chefs de ménage selon leur profession.

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Figure 8 : répartition des chefs de ménage selon leur profession

Source : enquêtes du terrain 2018

L'activité des ménages enquêtés définit le degré de vulnérabilité car la situation socio-économique est un facteur avec lequel on peut déterminer les couches vulnérables selon les quartiers et le type d'habitat de ses occupants.

3.2. L'habitat

On distingue quatre types d'habitat dans l'ACN IV:

-L'habitat en dur : représentant 29% de l'échantillon. Il est construit en matériaux des bonnes qualités (ciment).Il est le type le plus résistant face aux inondations. Il se localise dans les nouveaux quartiers comme par exemple Aéroport, Camp militaire, Niamey 2000 etc.

-L'habitat en semi dur : représentant 26% de notre échantillon. Il est construit avec le ciment ou banco et finit avec l'un et l'autre pour lutter contre le risque d'inondation. Il se localise dans des zones inondables comme dans les quartiers suivant : Saga et Gamkallé etc.

-L'habitat en banco : représentant 35%.Il se caractérise par la construction traditionnelle avec des matériaux précaires. Ce type d'habitat ne résiste pas en cas de forte pluie car le banco s'érode facilement. Il est l'habitat le plus dominant dans l'arrondissement communal Niamey IV. Il est rencontré dans les quartiers comme Gamkallé, Saga, pays bas etc.

-L'habitat en paillote : représentant 9,33% de l'échantillon. Il est fait par les habitants vulnérables avec des matériaux très précaires qui se dégradent rapidement par le vent et pourrit au contact de la pluie. Il se localise à la périphérie de la ville en particulier dans la ceinture verte .Ce type en paillote ressemblent à celles des villages. Il ne possède pas l'eau courante, ni l'électricité et sont habitées par les laissés pour compte de la ville (Motcho, 1991). Ces deux derniers types d'habitat(en banco et en paillote) sont les plus touchés par le risque d'inondation. La figure 9 montre la répartition des ménages selon le type d'habitat.

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Figure 9 : répartition des ménages selon les types d'habitat

Source : enquêtes de terrain 2018

3.3. Les impacts des inondations

3.3.1. Les impacts des inondations sur la population, ses biens et l'habitat.

Les inondations provoquent des dégâts lourds sur la population et leur bien. Elles causent d'importants dégâts matériels, voire des pertes en vies humaines et des blessures graves. Ainsi les inondations de 2010 ont eu des conséquences lourdes car 926 ménages ont été touchés soit 17624 personnes sinistrées et 392 maisons effondrées sur les quatre arrondissements communaux de la ville de Niamey (SAP, 2010). Ensuite l'année 2012 a connue des inondations qui ont fait le plus de dégâts dans l'histoire au Niger en général. Selon le comité technique national de prévention, gestion et suivi des inondations sous la supervision du comité interministériel de suivi des inondations a enregistré 542000 personnes sinistrées sur l'ensemble du pays. Ainsi l'inondation de 2012 atteint son paroxysme où le bilan humain à l'ACN IV et ACN V est de 6553 ménages dont 45464 personnes ont été affectées et malheureusement on a dénombré 10 pertes humaines (cabinet du premier ministre, 2012). Entre 1998 et 2012, le nombre des personnes victimes dans la ville de Niamey en général est passé de 36180(ISSAKA, 2010) sinistrés.

En plus l'inondation cause des dégâts aux habitats. C'est ainsi qu'en 2013, 32623 personnes sinistrées, 4196 maisons effondrées. Les dégâts globaux de la ville de Niamey selon le comité Ad hoc de gestion des inondations de la région de Niamey. En 2017, 146 maisons ,15 murs et 38 cases sont effondrées (Source la mairie ACN NY IV 2017). La photo 5 illustre l'effondrement des maisons face aux inondations. Le tableau 1 et la photo 5 présentent le nombre de sinistrés et dégâts d'inondation.

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Tableau 1: dégâts des inondations enregistrés dans la ville de Niamey des années suivantes

(2010, 2012,2013 et 2017).

Années

Ménages

Personnes sinistrées

Effondrement des maisons

Pertes en vies humaines

2010

926

17624

392

 

2012

6553

45464

 

10

2013

 

2623

4196

 

2017

401

2117

319

 
 
 
 
 
 
 

Source : SAP(2010), Ad hoc (2012 et 2013) et la mairie Niamey IV(2017)

La photo 5(A et B) montre les conséquences des inondations sur l'habitat.

Photo 5 : les dégâts des inondations sur l'habitat et de matériaux de construction

Source : Kadri Maazou Saadou 2018

Les inondations causent des maladies (paludisme, choléra, diarrhée, fièvre typhoïde, les infections respiratoires, etc...) aux sinistrés évacués dans les centres des écoles publiques et magasins. Ces centres manquent d'hygiène et d'assainissement.

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3.3.2. Les impacts des inondations sur les activités économiques

A Niamey IV, lors des crues causées par le débordement du Fleuve Niger, les activités agricoles sont les premières à être touchées en bordure du fleuve. Quatre huit virgile neuf pourcent (48 ,9%) de la population affirme que plusieurs hectares de terres agricoles sont ravagés par l'inondation chaque année. A cause de ces inondations, beaucoup des cultivateurs abandonnent complètement leur champ car l'eau a occupé la place cultivable. Dans la ville de Niamey en 2012 le secteur agricole a subi des dégâts lourds enregistrés sur les terres agricoles soit 941,4ha de cultures pluviales inondées pour 89493250 FCFA de perte, 382,15ha des cultures de riz inondés pour 271 192 747,5 FCFA de perte et 2623,26ha d'AHA endommagés pour un coût de 11804670000FCFA selon le rapport du comité ad hoc en 2012.

Les secteurs de l'élevage et de la pêche sont aussi touchés par les inondations. Pour l'élevage, il ya eu la perte des pâturages, des têtes des animaux décimées et d'autres disparus. C'est ainsi qu'en 2012 plus de 99 têtes d'animaux décimés pour 6.682.500 FCFA, 60 ha de pâturage détruits.

Pour la pêche, d'importants matériels comme des pirogues, filet, etc. sont emportés et endommagés.

3.3.3. Les impacts des inondations sur l'environnement

Les inondations entrainent la destruction du couvert végétal ou la disparition de la végétation, des fourrages, la pollution, etc. Les eaux de pluie stagnent pendant plusieurs semaines dans certains quartiers surtout de l'ACN IV. Elles constituent des gites larvaires (Photo 6). Ainsi les ordures produites dans la ville causent d'énormes problèmes de salubrité, aggravent les conséquences des inondations sur l'environnement car ils empêchent l'eau de s'infiltrer et favorisent la contamination de l'environnement (pollution, eaux souterraines etc..).Enfin l'inondation provoque des maladies en raison de manque de salubrité.

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.

Photo 6 : Eaux souillées par développement de gite larvaires

Source : Kadri Maazou Saadou 2018 Conclusion partielle

Ce chapitre a retracé les enjeux, la vulnérabilité de population face aux inondations. Ces dernières causent des dégâts sur la population, ses bien et sur l'environnement.

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CHAPITRE 4 : LA GESTION DES INONDATIONS ET LECONS TIREES DANS L'ARRONDISSEMENT COMMUNAL NIAMEY IV

Ce chapitre présente la gestion du risque d'inondation, la crise et les leçons tirées.

4.1. L'organisation politique et institutionnelle

4.1.1. Cadre politique

Au Niger, des politiques ont été élaborées spécifiquement pour l'éventuelle gestion du risque ou de la crise des inondations. Il existe aussi de document de politique qui a été adoptés dans maints domaines du développement économique et qui prennent en compte les préoccupations de prévention et de gestion des catastrophes, dont la gestion du risque et de la crise des inondations, Abdouramane (2013). Ainsi, dans le cadre de la politique national de l'Etat, on peut retenir un certain nombre documents principaux, à savoir :

Le Programme Développement Economique et Social du Niger ( PDES 2012-2015), qui représente aujourd'hui l'unique cadre de référence, en matière de développement économique et social , aussi bien pour le gouvernement que les Partenaires Techniques et Financiers (PTF) en tant que cadre fédérateur de l'ensemble de politiques et stratégies sectorielles par le gouvernement, et cadre de dialogue avec les Partenaires Technique et Financiers.

L'axe 3 de ses cinq (5) domaines d'intervention majeurs prend en compte les préoccupations de réduction des risques et de catastrophes à travers l'augmentation de la résilience de groupes vulnérables face aux crises alimentaires et catastrophes naturelles. En effet, ce domaine d'intervention porte sur l'amélioration de la capacité de réponse des ménages des communautés à la base face aux situations de déficit de production agricole ou pastoralisme et de catastrophes.

La politique nationale de protection sociale (PNPS), vise la réduction de la vulnérabilité économique, sociale, alimentaire/nutritionnelle et la protection contre d'autres chocs et stress, et couvre ainsi plusieurs dimensions complémentaires les unes des autres comme, la défense des droits, le développement humain, la croissance économique, la démocratie et la sécurité. L'un de ses, principes fondamentaux intègre la dimension de gestion des risques et la vulnérabilité des populations. En effet, le principe donne des priorités aux risques les plus significatifs et aux populations les plus vulnérables ;

La politique et stratégies pour l'eau et l'assainissement, dont s'est doté le gouvernement, repose essentiellement sur les objectifs assignés au Programme de Relance Economique (PRE) approuvé par la loi n°97-024 du 8 juillet 1997. Cette politique précise en son programme hydraulique national dénommé : Eau et Développement durable, la satisfaction des besoins en eau des populations, l'amélioration de la situation sanitaire et la prévention des nuisances à l'eau : AEP/Assainissement rural et urbain protection antiérosive contre les aléas : inondations et sécheresse et contre les maladies d'origine hydrique et les pollutions

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La politique national de l'environnement au Niger, la question de l'environnement demeure une préoccupation encore aujourd'hui avec l'occurrence des catastrophes au niveau national. Cette politique entrevoit pour son exécution des programmes qui précisent les dispositions générales en matière de prévention ou de stratégies de réduction de ces catastrophes.

4.1.2. Le cadre institutionnel

Pour l'historique, préoccupées par la situation alarmante des catastrophes qui menacent l'environnement les autorités nigériennes ont pris des dispositions en mettant en place des mécanismes de prévention et des gestions des catastrophes et crises alimentaires.

C'est dans cette optique que des structures et des cadres de concertation ont été créés pour faire face aux différentes situations de crise alimentaire qui sont les plus fréquentes au Niger. La nécessité de disposer d'un outil d'aide à la décision est clairement apparue aux pouvoirs publics au lendemain de chaque période de sécheresse. A cette volonté de disposer d'un outil consensuel pour appuyer le gouvernement en matière d'aide à la décision s'ajoute-la nécessite de dialogue transparent avec les partenaires au développement.

Le premier projet de création d'un Système d'Alerte Précoce(SAP) au Niger date effectivement de 1988, projet présenté lors de la table ronde sur le développement rural. Finalement le SAP fut créé auprès du cabinet du premier ministre le 23 Aout 1989(décret n°89/003/PM du 23/0989). Il a été modifié le 21 Mai 1995(décret n° 95/081/PM) en complétant l'alerte par la réponse aux différentes catastrophes (la gestion des catastrophes)

En 1998 pour prévenir et gérer des crises, l'Etat nigérien avec l'appui des ses partenaires au développement a mis en place au niveau du cabinet du premier ministre un Dispositif National de Prévention et de Gestion de Crises Alimentaires (DNPGCA). Un Relevé de conclusion signé en 1998 et amendé en 1999, posait les fondements du fonctionnement de ce nouveau dispositif qui instituait une coordination et cogestion des outils entre l'Etat et ses partenaires.

Ce dispositif a été renforcé en 2005, par la signature de l'accord-cadre qui remplace le relevé de conclusion et par l'arrivée des nouveaux partenaires signataires, portant à 12 Septembre 2007, les partenaires réunis autour du gouvernement pour la prévention et la gestion des crises alimentaires.

Recensement, en 2012, le dispositif a été restructuré par l'arrêté N°00208/PM du 28 Aout 2012 pour prendre en compte les catastrophes auxquelles le pays est exposé.

La Cellule de Coordination Humanitaire (CCH) qui gère l'inondation, est remplacée en 2016 par un Ministère de l'Action Humanitaire et de gestion des catastrophes.

Le PGRC-DU intervient dans la gestion des catastrophes, l'objectif de développement du projet est d'améliorer la résilience du Niger face aux aléas naturels grâce à des interventions de gestion des risques de catastrophes sur sites ciblés ; et au renforcement des capacités du gouvernement à répondre rapidement et efficacement en situation de crise ou d'urgence. Le projet s'inscrit dans l'axe « Créer les Conditions de durabilité d'un développement équilibré

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et inclusif » du PDES 2012-2015 au niveau du programme (renforcement et développement des capacités d'adaptation et de résilience aux changements climatiques).

Le projet est aligné à l'Axe 3 de l'Initiative à savoir « Amélioration de la résilience des populations face aux changements climatiques, crises et catastrophes ».

Les objectifs spécifiques consistent à renforcer les capacités de gestion des risques et des catastrophes par l'amélioration des infrastructures rurales et urbaines et réduire la vulnérabilité des populations exposées aux inondations par le renforcement des capacités des institutions locales.

Toutes ces institutions ont pour but la prévention, l'atténuation, la gestion et le relèvement précoce des incidences des crises et des catastrophes affectant les populations nigériennes à travers ses structures appuyées par les partenaires au développement et des Organisations Non- Gouvernementales.

4.2. Les rôles des autorités communales dans la gestion des inondations

Dans la gestion des inondations, surtout leur prévention, les actions menées par le gouvernement sont coordonnées par les municipalités à travers les services voiries, hygiène et assainissement et affaires domaniales dans l'Arrondissement communal de Niamey IV. Ainsi les actions réalisées par ces services sont :

-le curage des caniveaux : c'est une action qui est réalisée à l'approche de l'hivernage qui vise à désensabler les caniveaux et les débarrasser des ordures et des déchets plastiques qui les empêchent de drainer les eaux de ruissellement.

-les travaux de correction : ce sont des petites tournées faites par les agents des mairies pour les colmatages des nids de poule, le remballage des dépressions et la réfection des caniveaux.

-la construction de la digue : c'est une levée de terre généralement de la latérite construite sur la berge du fleuve pour pouvoir empêcher la propagation de la crue hors du lit mineur et moyen.

Ainsi l'Arrondissement communal Niamey IV a élaboré un plan qui permet de gérer ou de répondre aux problèmes des inondations. Ce plan est opérationnel en cas d'inondation. Il fonctionne pendant la saison pluvieuse. Il constitue un certain nombre des activités. Ces activités sont effectuées conformément aux jours critiques, la compilation des informations sera assurée par le gouvernorat à travers le comité régional de gestion des inondations qui est le maitre d'oeuvre de la composante et il en produit des rapports réguliers qui sont transmis à tous les acteurs des mairies selon leurs besoins pour la gestion. Pour mieux gérer les inondations, les autorités communales ont pris des mesures pour rendre la ville belle et propre. C'est ainsi que des infrastructures d'hygiène et d'assainissement sont constitués de dix 10 douches publiques, 10950 mètre linaires de caniveaux, 400 mètre linaires de rues pavées et 6 collecteurs. Les ordures sont rassemblées dans les dépotoirs et transportées en direction des décharges officielles (route Flingué et aéroport) par une poly-benne. La photo 7(A, B, C et D) illustre les actions de la mairie pour rendre la ville.

C D

A B

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Photo 7 : Les actions des autorités communales dans la gestion des inondations

Source : Mairie (ACN IV)

Toutes ces actions réalisées par les autorités communales, sont mises en place dans le cadre de la gestion des inondations.

Ainsi, une digue construite au bas fond du fleuve dans le quartier Saga, financé par la Banque Mondiale. La construction de cette digue a permis de réduire le débordement du fleuve vers les habitants mais aussi de protéger la culture irriguée contre l'inondation. Lors de notre enquête, la population de ce quartier a bien apprécié la construction de cette digue. La photo 8 présente la digue.

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Photo 8 : La construction d'une digue dans la plaine inondable du fleuve pour éviter le débordement

Source : Kadri Maazou Saadou 2018

4.3. Les réponses aux inondations par la population

L'inondation est un phénomène naturel même si on ne peut pas l'éviter. Mais on peut prendre des mesures pour minimiser ses impacts négatifs. En effet pour faire face aux inondations, la population a mis en place des réponses et des stratégies par ses propres moyens pour atténuer leurs impacts. C'est ainsi que la population prend des mesures à court termes : utilisation des briques, des vieux pneus pour pouvoir se déplacer. La photo 9 ci-dessous montre la technique utilisée par la population pour se déplacer lors d'inondation.

Photo 9: Les vieux pneus et les sacs de sables pour pouvoir se déplacer ou traverser

Source : Mairie (ACN IV)

En plus, la population pour pouvoir empêcher l'eau de pénétrer dans des maisons, vers les murs et réduire les impacts utilise le mobilier surélevé des sacs des sables qui sont couramment utilisés pour protéger les issues susceptibles d'être atteintes par les eaux pluviales et fluviales. Ces sacs des sables sont déposés à l'entrée des habitations. Ainsi ce même procédé est utilisé pour combler des petits ravins pouvant devenir des marigots qui stagnent l'eau dans les ruelles. Parfois des remblais sont effectués dans les rues et même dans

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les maisons pour éviter l'inondation. C'est le cas de photo 10 (A et B) qui présentent les remblais et les sacs de sable pour la protection contre les inondations.

Photo 10 : Remblai et sacs de remplis de sable pour la protection des maisons contre les inondations

Source : Kadri Maazou Saadou 2018

Ensuite, il existe une solidarité entre voisins pour s'entraider en cas d'inondation. La sensibilisation des voisins pour dégager les voies à la circulation d'eau par leur construction sont autant d'initiatives prises par la population vulnérable des zones à risque pour se protéger contre d'éventuelles inondations.

Dans le bas du fleuve Niger pour atténuer les effets de l'inondation fluviale, la population se réunit collectivement pour construire des digues traditionnelles afin de protéger les activités économiques (agriculture et l'élevage) contre des inondations. La photo 11 présente la digue traditionnelle construite au fond du fleuve par la population pour la protection des cultures irriguées contre l'inondation

Photo 11 : La construction de la digue traditionnelle au bord du fleuve dans le quartier Gamkallé pour la protection les cultures irriguées contre l'inondation

Source : Kadri Maazou Saadou 2018

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Ainsi la population adopte des stratégies des matériaux de construction de bonne qualité pour résister face aux risques d'inondation. Pour pouvoir s'adapter et se protéger contre les effets des inondations. Elle utilise des moyens de construction en matériaux définitifs (en dur) c'est-à-dire la construction des maisons en briques de ciment pour renforcer les murs afin de lutter contre ce phénomène. Certaine population utilise des latérites pour le rehaussement de la cour des maisons jusqu'à la devanture. Ce qui nécessite des moyens plus importants. Ces stratégies sont constatées surtout dans les secteurs où les constructions se trouvent sur les pentes un peu fortes ou sur le passage d'eau .Il s'agit des quartiers de Niamey IV, tels que, Saga, Gamkallé, etc....se trouvant au bord du fleuve où l'armature urbaine n'est pas respectée. Donc, les eaux de ruissellement doivent être entre les murs des maisons pour se déverser dans le fleuve. C'est le long de ce parcours qu'elles sapent les fondations des maisons. Ces stratégies sont donc utilisées pour éviter l'effondrement des maisons et des murs. La photo 12 présente les stratégies de construction.

Photo 12: La stratégie d'adaptation pour la construction d'habitat face aux effets des inondations

Source : Kadri Maazou Saadou 2018

4.4. L'intervention de l'Etat et ses partenaires dans la gestion de crise d'inondation

L'Etat et ses partenaires interviennent pour gérer la crise. Ces partenaires sont des organisations non gouvernementales (ONG) telles que Croix Rouge, world vision, Oxfam, Plan Niger, OCHA etc. les institutions de Nations- Unis tel que PAM, BM.... Ils ont d'abord procédé au recensement de sinistrés en vue d'une bonne maitrise de leur nombre .Toutes ces actions sont coordonnées par la commission de recensement. Ensuite après évaluation des besoins urgents, ils ont mis en place des moyens d'intervention pour apporter d'aide aux sinistrés.

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Une assistance alimentaire d'urgence : les sinistrés des inondations ont bénéficié d'une aide alimentaire composée de patte alimentaire, des sacs du riz, sucre, l'huile,

Une assistance non alimentaire : ils ont bénéficié de produits de première nécessite tels que les couvertures, les moustiquaires, les nattes, les bidons, les seaux, les bâches, les tentes, savons,

Des soins de santé : les partenaires ont appuyés les structures de santé dans la prise en charge médicale des sinistrés qui ont bénéficié de soin gratuit.

4.5. Les leçons tirées de la gestion des inondations dans l'Arrondissement Communal Niamey IV

L'Etat et ses partenaires ont pris conscience de leurs moyens pour la gestion des inondations.

De même les populations touchées par les inondations ont pris conscience de leur vulnérabilité ;

La résolution des problèmes d'inondation de Niamey VI est de mettre en place un plan d'aménagement dans les quartiers qui n'existent pas en prenant en compte les normes d'occupation du sol.

4.5.1. Les forces et faiblesses dans la gestion du risque et la crise des inondations

4.5.1.1. Les forces dans la gestion du risque des inondations

Les forces de l'Etat dans le cadre de la gestion du risque des inondations ont été efficaces parce qu'elles arrivent à gérer les inondations dans les quartiers exposés aux risques. Ces actions de l'Etat sont coordonnées par les autorités communales à travers les différents services de la mairie qui gèrent le risque d'inondation. Ces actions comme le curage de caniveaux, le remblayage et l'assainissement sont appréciées car elles arrivent à maitriser le risque. La population affirme qu'elle est satisfaite des ces actions surtout la construction d'une nouvelle digue d'un kilomètre au bas fond du fleuve Niger au quartier Saga financée par la Banque Mondiale. Elle a été réalisée dans le but d'éviter le débordement du fleuve. Elle a permis de réduire le risque d'inondation mais aussi contre les cultures irriguées. En plus les autorités ont fournis des efforts pour la sensibilisation et conscientisation de la population exposée aux risques d'inondation afin qu'elle évite de s'installer dans la zone inondable.

Ainsi, les efforts de la population pour la gestion du risque d'inondation est très importante malgré leur vulnérabilité. L'utilisation des briques, des pneus des sacs sables ...est une technique qui consiste à minimiser des impacts d'inondation. Tous les efforts des autorités et les populations ont abouti un but principal qui est la réduction du risque d'inondation.

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4.5.1.2. Les faiblesses dans la gestion du risque des inondations

Les actions de l'Etat pour la gestion des inondations sont insuffisantes. Elles ne parviennent pas à résoudre le problème d'inondation à Niamey IV parce que certains caniveaux sont mal dimensionnés. Donc, ils ne peuvent pas évacuer des eaux en plus les tranchées ne sont pas suivies car la population profite pour déverser les ordures ménagères. Ce qui l'expose à des maladies comme le paludisme. La construction de la digue est trop couteuse et les municipalités ne disposent pas d'assez des moyens pour couvrir tout le secteur.

Pour les autorités communales : Il faut noter que les inondations sont mal gérées dans la ville de Niamey VI. En effet, au cours des enquêtes et d'ailleurs certains techniciens en charge de la gestion des inondations ont fait part des diverses faiblesses qui hypothèquent la gestion des inondations. Ces diverses faiblesses peuvent être le manque des moyens matériels et financiers suffisants pour le curage des caniveaux, la construction des digues et l'assainissement. Pour certains techniciens, il s'agit entre autre du manque de transparence dans la gestion, le problème lié à l'inondation des sinistrés. Ainsi, la plupart des populations enquêtées disent que la mairie ne joue pratiquement pas son rôle dans le cadre de la gestion car certains quartiers n'existent pas même des caniveaux et des dépotoirs pour stocker des ordures. Elle ne dispose pas des infrastructures urbaines, remblayages inégale et l'assainissement n'est plus le souci des autorités. En plus la mairie ne parvient directement pas à informer la population vulnérable exposée aux risques d'inondation. Notre visite sur le terrain nous a montré qu'il ya une insuffisance des mesures pour la lutte contre le risque d'inondation. Cela montre la mauvaise gestion du risque d'inondation.

Pour la population la gestion des inondations est limitée et temporaire grâce à ses faibles moyens et ses vulnérabilités car ne permettant pas de lutter efficacement contre les inondations et peuvent aussi provoquer d'autres dommages. Les remblayages font à base du sable et ordures. Ils ne peuvent pas freiner une vitesse importante d'eau. Ils favorisent la stagnation donc le barrage peut être transporté par le courant. En plus on remarque des déchets dans les ordures servant de remblayage ce qui réduit la capacité d'infiltration de l'eau. Toutes les actions menées par l'Etat, la commune et la population pour la gestion du risque d'inondation sont insuffisantes et ne parviennent pas à atteindre leur objectif. Toutes ces faiblesses s'ajoutent avec les manques des moyens liés aux matériels précaires d'habitat (banco et paillote) qui ne sont pas résistants face aux risques d'inondation.

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4.5.1.3. Les forces dans la gestion de la crise des inondations

Les autorités administratives et les partenaires ont d'abord procédé au recensement des quartiers et des personnes affectées par la catastrophe. Ils ont mis en place des actions efficaces pour aider les sinistrés pendant la gestion de crise des inondations.

Les efforts de l'Etat et ses Partenaires dans la gestion de la crise sont :

· les évacuations des sinistrés vers les sites bien sécurisés ;

· une assistance alimentaire d'urgence ;

· une assistance non alimentaire ;

· des soins de santé ;

· sensibilisation des sinistrés

· cohésion social entre les sinistrés etc.

Les populations sinistrées bénéficiées par cette aide, ont apprécié qu'ils ont été satisfaits pendant l'intervention de gestion de la crise d'inondation. Cette aide leur a permis de vivre pendant une période de 4 mois. Elles ont affirmé que les actions assistantes ont été très efficace parce qu'elles ont été aidées dans la période difficile période pendant laquelle ils ont besoins trop d'aide. Elles ont bien remercié l'Etat et ses Partenaires (enquête du terrain). Cela veut dire que l'Etat et ses Partenaires ont beaucoup fournit des efforts pour gérer la crise des inondations. Les actions ont atteint un but pour la gestion de la crise dans la mesure tous les sinistrés ont satisfaits.

4.5.1.4. Les faiblesses dans la gestion de la crise des inondations

Malgré des efforts déployés par les acteurs, pour la gestion de la crise, il a été relevé des insuffisances dans la conduite des activités menées. Ainsi, il a été remarqué un manque d'harmonie sur la listes des sinistrés que possédaient les humanitaires à travers les quartiers, certaines des listes sont gonflées par des non victimes et dans d'autres les vrais sinistrés sont omis. Les acteurs n'ont pas pu maitriser le nombre des sinistrés. En réalité, les organes chargés de la distribution détiennent des listes différentes. Ils détournent des matériels à distribuer aux sinistrés ce qui fait que certains n'arrivent pas être satisfait car les aides n'ont pas été distribuées de manière objective aux sinistrés. En plus, les personnes recasées déclarent que le site qu'on leur a offert n'est pas du tout viabilisé. Il manque d'hygiène et d'assainissement et l'insuffisance du personnel dans les camps de recasement surtout les agents de santé. Ensuite d'autres problèmes expliquent les faiblesses de gestion de la crise un manque de moyens financiers et matériels pour aider tous les sinistrés, l'insuffisance des sites d'évacuation, la vulnérabilité de la population et la mauvaise gestion de la mairie qui ne joue pas son rôle car elle n'arrive pas à gérer le nombre des sinistrés. Lors de notre enquête, les personnes enquêtées affirment qui n'ont pas été du tout satisfait dans la gestion de la crise d'inondation. Elles disent que dans la gestion de crise des inondations les autorités communales n'interviennent pas directement sur les sites inondés. Cela montre que les autorités n'ont pas des moyens suffisants pour la gestion de crise d'inondation.

49

4.6. Proposition de mesure de gestion du risque et de la crise

Il s'agit de proposer des mesures préventives du risque des inondations et de la crise. La prévention regroupe l'ensemble des dispositions à mettre en oeuvre pour réduire les dégâts d'un phénomène naturel prévisible sur les personnes, les biens et l'environnement.

Du coup, partant des souhaits des riverains, des constats des spécialistes et de notre propre analyse, les propositions suivantes sont faites.

Mettre en place un cadre de concertation entre les services des gestions des inondations et les services météorologiques en vue de prévenir les inondations.

Améliorer la connaissance du risque d'inondation par la mise en place d'un système d'alerte efficace qui s'en chargera de la prévision et du suivi des ondes de crue en temps réel.

Disposer un plan d'aménagement urbain, la maitrise de l'urbanisation est une étape essentielle pour l'atteinte des objectifs en terme de prévention des risques d'inondation.

Construire des nouvelles digues modernes dans le bas-fond du fleuve, Ces digues vont faire face à l'eau de pluie et celle des crues et bloquent l'eau à ne pas franchir les quartiers pour provoquer l'inondation. Ainsi la construction des digues pour la protection contre les inondations ont généralement pour but de guider l'eau en dehors des zones densément habituées ou sensibles afin d'éviter le débordement du fleuve lors sa forte crue. Dans le secteur d'étude, la construction de digues est très, importante parce qu'elle diminue la vitesse de l'eau. Elle pourrait être une technique de protection très sure et durable.

Construire des barrages au niveau du fleuve pour la rétention d'eau pouvant éviter de flots importants d'eau de ruissellement dans la ville de Niamey et par la suite permettre leur utilisation pour la culture irriguée et la culture de contre saison.

Désensabler le fleuve afin d'éviter la remontée des crues des eaux vers les habitations. Construire des caniveaux félicitent le passage d'eau à l'eau de pluie et ne pas se stagner dans les quartiers et cela va éviter les inondations.

La prévention par le contrôle de l'occupation du sol, le contrôle au niveau des zones à risque d'inondation permet d'exposer le moins possible les populations aux inondations en déclarant que ces espaces sont non constructibles. Pour une prévention judicieuse, la cartographie des zones à risque est une meilleure mesure pour maitriser le risque d'inondation. La carte reste toujours un excellent outil de prévention et de gestion des risques naturels.

Les autorités communales doivent établir la politique d'urbanisation en tenant compte les zones à risque afin d'empêcher carrément l'occupation des espaces à risque fort. Il doit ordonner le permis de construction en respectant les normes de construction cela suppose la réalisation d'un PUR pour la ville de Niamey IV et un POS (plan d'occupation du sol) pour l'Arrondissement communal NY IV.

Subventionner les matériaux de construction en vue de permettre à chacun de construire en matériaux définitif.

50

Les autorités communales doivent organiser à l'endroit des populations des séances de sensibilisation et d'éducation sur les tous les contours des inondations. La campagne de sensibilisation est une meilleure mesure qui permet de réduire la vulnérabilité des populations ou même de les préparer à mieux vivre avec les inondations au pire des cas sans trop avoir de répercussion psychologique. Cette mesure de sensibilisions doit être centrée contre la construction dans la zone exposée aux risque des inondations, la prolifération les déchets solides et liquides, et la dégradation de l'environnement par les populations. Cette mesure de sensibilisions permet la population de gérer les risques d'inondation.

Pour la gestion de crise des inondations, l'Etat et ses Partenaires financiers dans le but de mobiliser suffisamment des fonds pour couvrir au maximum les besoins liés à la crise. Il est important d'assurer une bonne harmonisation des acteurs pour pouvoir mieux répondre aux besoins des sinistrés. Une bonne harmonisation des distributions des biens alimentaires et un bon recensement des sinistrés sans omettre les uns et les autres et les acteurs doivent avoir les mêmes listes sans ajouter ce qui ne les concernent pas et enfin lutter contre la pauvreté afin d'éviter la crise. Ces aides doivent réduire les impacts de crise des inondations mais également de la vulnérabilité. Cela permet de satisfaire les besoins réels des victimes.

51

CONCLUSION GENERALE

L'étude sur le terrain de l'arrondissement communal NY IV a nécessité la collecte des données touchant les inondations. A travers l'analyse des ces données, il faut retenir que le phénomène d'inondation est lié aux facteurs naturels. Il faut rappeler que la cause principale des inondations à Niamey est la fréquence des fortes précipitations en amont et en aval du fleuve Niger, qui sont transformées en débits exceptionnels. L'occurrence de ce phénomène d'inondation est aggravée par la prédisposition de la ville. L'installation humaine qui se traduit par l'occupation des zones inondables, le manque des caniveaux et d'assainissement, la pauvreté, l'urbanisation incontrôlée et la construction de matériaux précaires qui sont favorables aux inondations. Ce qui vérifie notre première hypothèse selon laquelle les inondations dans l'arrondissement communal Niamey IV sont aggravées par une mauvaise occupation du sol par la population ainsi que par des facteurs biophysiques.

Les inondations ont des lourdes conséquences dans la ville de Niamey. Des infrastructures socio-économiques détruites, des champs des cultures irriguées submergés, la fréquence de sinistrés sans abris sont une preuve évidente. Le travail a aussi permis d'examiner les mesures développées pour la gestion du risque et la crise des inondations dans le secteur d'étude. Ainsi l'insuffisance de ces mesures de protection et l'inefficacité de celles de prévention et de prévision et le refus de l'occupation des zones inondables ont fait que le risque et la crise des inondations sont mal maitrisés ou gérés. Ce qui fait en sorte que le phénomène des inondations est récurrent chaque année dans l'arrondissement communal Niamey IV. Cela confirme notre deuxième hypothèse selon laquelle les populations, les autorités et ses partenaires adoptent des mesures préventives insuffisantes pour lutter contre le risque d'inondation.

52

BIBLIOGRAPHIE

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3) ) Abhas K J., Robin B. et Jessica L., (2012) : Villes et inondations: guide de gestion intégrée du risque d'inondation en zone urbaine pour le XXIe siècle, 63 P.

4) Antoine j.M (2008), les mots des risques naturels, PUR, Toulouse, 128p

5) ) Bechler C., Mietton M et Lamotte M (2000) : le risque d'inondation pluviale à Niamey/Niger : Alea, vulnérabilité et cartographie /River flood risks in Niamey : Hasard, vulnerability and mapping, in annale de géographie, p 176,1888.

6) Comité Ad hoc de Gestion des Inondations de la gestion de Niamey, (2013) : Rapport de Gestion des Inondations 2013.

7) GIEC (2007) : Changement climatique 2007. Rapport de synthèse. Bilan 2007 des changements climatiques : rapport de synthèse.

8) Guy N., (1991) : l'homme et l'eau dans le domaine tropical, paris, PUR,462p

9) ) Hamadou I. (2010) : mise en carte et gestion territoriale des risques en milieu urbain sahélien à travers l'exemple de Niamey(Niger), thèse de doctorat, université de Strasbourg, 346p.

10) Jacqueline J., Jean-François J et Roger T., les hommes occupent et aménagent la terre, Margaret, paris, 2005.

11) Le monde (2010)

http://www.lemonde.fr/journalelectronique/données/protege/20120920... ,

Journal

12) Leone F (2010) : aléas naturels et gestion des risques, PUR, Paris

13) Maccaferri., (2014). Les inondations, problématiques et solution techniques. Dossier de presse.

14) (Mahé et Pature (2009) ont été par Sighomnou D., et al (2012)) : Crue exceptionnelle et inondations au cours des mois d'Aout et Septembre 2012 dans le Niger Moyen et inferieur, novembre 201

15) Maman I., 2010, Application des SIG pour la cartographie des risques d'inondations à Maradi par le débordement du Goulbi, Diplôme de master d'AGHRYMET/ Niamey, 69p.

16)

53

(MEDD., 2004) Les Inondations, Risques Naturel majeurs document d'information, direction de la prévention des pollutions et des risques, sous-directions de la prévention des risques majeurs naturels.

17) (MEDADD). Nicolas Gérard(2008) la prévention du risque d'inondation

18) Marion Tanguy (2012) Cartographie du risque d'inondation en milieu urbain adaptée à la gestion de crise p1.

19) Ministre du plan institut national de la statistique (2016)

20) Soumana B. (2016) : Dynamique d'occupation du sol et aléas naturels, à travers des exemples des inondations fluviales à Niamey (rive droite), master 2 au département de géographie FLSH à Université Abdou Moumouni de Niamey, p 13, 17 ,18 ,20.

21) Soumana B., Idrissa S (2017) : Evaluation socio-économiques de l'impact des inondations sur les conditions de vie des ménages dans la commune urbaine de Niamey, au département de sociologie et économie rurales, Faculté d'agronomie Université Abdou Moumouni de Niamey.

22) Stratégie internationale de Prévention des Catastrophes, Nations Unis (UNISDR) (2009) à Genève en suisse 7, 19, 20p.

23) ttps:// fr.m.wikipedia.org /wiki/inondation

24) Valérie J., Julie L et Denis M (2004) la vulnérabilité des hommes et des habitants face au risque d'inondation dans le val nantais p 1

25) Veyret Y., (2004) géographie des risques naturels en France, Hatier, paris 251p.

54

Annexe 1

Thème : « La gestion du risque d'inondation dans l'Arrondissement communal Niamey IV »

GUIDE D'ENTRETIEN MENAGE

1. Quartier :...SAGA ET GAMKALLE

2. Nom et Prénom :

3. Age :

4. Sexe : M F

6. Nationalité : Nigérienne étrangère

7. Situation matrimoniale : célibataire marie divorce veuf.

8. Niveau d'instruction : Analphabète primaire secondaire supérieur

9. Principale activité : .

10. Nombre de personne en charge :

11. Type d'habitat

Habitat de cour en banco b. habitat de cour en dur c. habitat de cour en semi dure

d. villa e. paillote

12. Avez-vous vécu les inondations? Si oui

13. En quel

années :

14. Causes de ces inondations?

:

15. Types de ces inondations : pluviale fluviale

16. Quelles ont été les dégâts causés?

55

17. Type et couts?

:

18. Comment vous Percevez le risque d'inondation dans votre quartier ?

19. Pourquoi habiter dans la zone à risque d'inondation?

20. Quel est votre comportement en cas d'inondation?

21. Quelles sont les stratégies que vous mettez en oeuvre pour gérer et réduire des risques d'inondation?

:

22. Les autorités communales interviennent-elles dans le cadre de la gestion de ces inondations?

Oui Non

a. Si oui comment?

23. Les autorités communales jouent-t-elles un rôle dans l'amélioration de votre résilience face à ce phénomène?

Oui Non

a.si oui comment?

23. Quel a été l'impact de leurs actions?

25. Quelle est votre appréciation par rapport à leurs interventions?

26. Y a-t-il eu l'intervention d'autres partenaires de la commune dans le renforcement de

votre résilience ? : Oui Non

27. lesquels?

28. Qu'est-ce que ces partenaires ont réalisé?

29. Quel a été l'impact de leurs interventions?

30. Comment appréciez-vous leurs interventions ?

56

57

II. GUIDE D'ENTRETIEN DESTINE AUX TECHNICIENS EN CHARGE DE L'INONDATION DE LA COMMUNE.

1. Nom et prénom :

2. Age :

3. Sexe : M F

4. Nationalité : Nigérienne étrangère

5. Niveau d'instruction : analphabète primaire secondaire
supérieur

6. Fonction :

.....

7. Depuis quand travaillez-vous dans la commune ?

8. Quels sont les quartiers menacés par les inondations dans votre commune?

9. Quelle a été l'année la plus catastrophique au cours de ces dernières années ?

10. Comment vous percevez le risque d'inondation dans votre commune?

11. Quelles sont les facteurs qui aggravent les inondations dans votre commune?

12. Quels sont les moyens que vous utilisez pour prévenir les risques ?

13. Quelles sont les dispositions que vous adoptez en cas de ces inondations?

14.

58

Quels sont les stratégies communales existantes pour faire face aux inondations?

15. Quels comportements souhaitez-vous adopter à long terme pour atténuer le risque d'inondation dans votre commune ?

16. Quelles ont été les rôles de la commune dans l'amélioration du risque d inondation de la population vulnérable?

16. Des partenaires de développement interviennent- ils dans la gestion de ces inondations

dans votre commune : Oui Non

17. Si oui

Lesquels?

18. Quels ont été leurs rôles et stratégies dans l'amélioration du risque d inondation de la population face aux vulnérabilités des inondations?

19. Ces interventions ont-elles eu d'impact sur la population?

III. GUIDE D'ENTRETIEN

ADRESSE AUX CHEFS COUTUMIERS

1. Nom et prénom :

2. Age :

3. Sexe : M F

4. Nationalité : Nigérienne étrangère

5. Niveau d'instruction : analphabète primaire secondaire
supérieur

6. Fonction :

7. Situation matrimoniale : célibataire marie divorce veuf

8. Nombre de personne en

charge : .....

9. Avez-vous vécu les inondations dans votre quartier? : Oui Non

Si oui en quelles années?

10. Quelles sont les causes des inondations?

11. Quels sont les Type des inondations?

12 .Quelles ont été les dégâts causés?

59

60

13 .Comment vous percevez le risque d'inondation dans votre quartier?

14 .Quelles est votre rôle en tant que chef coutumier en cas des inondations?

15 .Quelles sont les stratégies que vous mettez en oeuvre pour gérer les inondations?

16. Quels est l impacte de vos actions sur ce phénomène?

17. Quels ont été les modes d'intervention de la commune?

IV.GUIDE D'ENTRETIEN DESTINE AUX PARTENAIRES DE L'ARRONDISSEMENT COMMUNAL NIAMEY 4

1. Nom et prénom :

2. Age :

3. Sexe : M F

4. Nationalité : Nigérienne étrangère

5. Niveau d'instruction : primaire secondaire universitaire

6. Fonction :

7. Quels types de relations entretenez-vous avec l'arrondissement communal Niamey 4 ?

8. Intervenez-vous dans le cas des inondations dans cette commune?

Oui Non

10. si oui

comment?

11. Quelle a été selon vous l'année la plus catastrophique au cours de ces dernières années?

...

12. Comment vous percevez le risque d'inondation dans cette commune?

61

13.

62

Quelles sont les facteurs qui aggravent les inondations dans cette commune?

14. Est-ce que vous disposez des moyens suffisant pour aider la commune dans le cadre de la prévention de ces risques?

15. Oui Non

16. lesquels ?

17. Quelles sont les dispositions que vous adoptez pour aider la commune en cas de ces inondations?

Tableau 2 : la pluviométrie moyenne annuelle observée à ACN IV de 1997 à 2017

Années

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

Pluie (mm)

468,94

1119,86

584,3

502,2

536,3

586,7

626,8

541,6

706,8

Nbres de jours

40jrs

44jrs

35jrs

30jrs

28jrs

31jrs

35jrs

36jrs

43jrs

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

445,8

454,6

526,9

527,4

418,1

295,68

534

532,9

691,1

445

404

673,7

38jrs

31jrs

31jrs

35jrs

39jrs

21jrs

29jrs

32jrs

33jrs

30jrs

29jrs

27jrs

63






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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon