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Groupes armés et conditions socioéconomiques de la population de Shabunda au sud-Kivu.


par Jacques LUTALA KATAMBWE
Université de Lubumbashi - Licence en sciences politiques et administratives 2020
  

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1.2. CONDITIONS SOCIOECONOMIQUES

Les conditions socioéconomiques des populations peuvent être perçues au travers d'un certain nombre de facteurs de bien-être qui sont entre autres une alimentation suffisante, de l'eau potable, un abri sûr, de bonnes conditions sociales et un milieu environnemental et social apte à maîtriser les maladies infectieuses.

Pour mieux cerner la notion du concept « conditions socioéconomiques » utilisé dans notre travail, faisons d'abord une analyse sur le concept développement social, le développement économique, le bien - être économique et le bien- être social.

1.2.1. Développement social

Le développement social est défini comme une nouvelle conception d'action publique (décentralisée ou déconcentrée) d'une aspiration volontariste à la reconstruction des liens sociaux. Il est aussi comme une nouvelle pratique d'intervention sociale favorisant l'implication de tous les acteurs locaux dans le développement d'initiatives (culturelles, éducatives, festives, sportives,...) aptes à renforcer la solidarité de droit par une solidarité d'implication, à transformer la citoyenneté passive à une citoyenneté active (29(*)).

Le développement social fait référence à la mise en place et au renforcement au sein des communautés dans la région et à l'échelle de la collectivité, des conditions requises pour permettre, d'une part, à chaque individu de développer pleinement ses potentiels, de pouvoir participer activement à la vie sociale et, d'autre part, à la collectivité de progresser socialement, culturellement et économiquement dans un contexte où le développement économique s'oriente vers un développement durable soucieux de justice sociale (30(*)).

Dans le cadre de ce mémoire nous considérons le développement social comme étant l'amélioration de bien-être de chaque personne dans la société qui est le Territoire de Shabunda, pour qu'elle puisse réaliser son plein potentiel. Le succès de Shabunda est lié au bien-être de tous ses habitants.

Autrement dit, le développement social signifie qu'il faut investir dans la population. Il est nécessaire d'éliminer les obstacles empêchant les citoyens à réaliser leurs rêves avec confiance et dignité. Il ne faut pas se résigner au fait que les gens qui vivent dans la pauvreté seront toujours pauvres. Le développement social, c'est aider la population de Shabunda pour qu'elle puisse progresser sur la voie de l'autosuffisance.

1.2.2. Développement économique

Le concept développement économique désigne l'ensemble des transformations des structures mentales et institutionnelles, les modifications dans les habitudes sociales et l'organisation d'ensemble des activités économiques. Il repose sur la croissance et traduit les changements qui se produisent au sein de la société (élévation du niveau d'étude, accès aux loisirs, ...) et qui accompagnent les transformations économiques (régression du chômage, tertiarisation des emplois, urbanisation,...)(31(*)). Ainsi, pour bien cerner la notion du développement économique, il est important d'analyser la notion de la croissance économique et celle des critères du développement économique.

1.2.2.1. Croissance économique et développement économique

Il est important de distinguer les termes de croissance et de développement. En effet, la croissance économique est une augmentation soutenue et durable de la production des biens et services, alors que le développement économique traite de l'expansion des activités économiques ayant une incidence sur l'amélioration des conditions de vie de la population.

La croissance est une des conditions du développement économique d'un pays qui porte son action sur la transformation des structures :

- économiques : Investissement, recherche et développement, compétitivité ;

- sociales : Accroissement du pouvoir d'achat, amélioration du niveau de vie ;

- culturelles : Développement du système éducatif, généralisation de l'accès à la culture ;

- institutionnelles : Evolution des gouvernances, développement de la démocratie.

1.2.2.2. Critères du développement économique

Pour mesurer le développement économique d'une entité, il faut tenir compte d'un ensemble d'indicateurs. Voici les trois principaux critères du développement économique : la richesse, la santé et l'éducation.

a. La richesse

Au sens courant, le mot richesse désigne l'opulence, la fortune. La richesse est associée au fait d'avoir beaucoup d'argent, à l'importance des revenus d'une personne ou d'un ménage. Mais lorsqu'on parle de la richesse d'un pays, on fait référence à la capacité qu'il a de satisfaire les besoins de la population.

On perçoit donc le sens économique du mot richesse : le terme renvoie à la quantité de biens et services dont dispose un pays pour satisfaire les besoins de sa population. Le niveau de richesse est traditionnellement mesuré par le Produit Intérieur Brut : plus le PIB est élevé, plus le pays sera considéré comme riche.

L'activité économique consiste donc à produire des richesses pour satisfaire des besoins. Plusieurs questions se posent alors :

-  Que produit-on exactement ?

- Comment mesure-t-on ce qui est produit ?

- Et surtout, comment se répartissent les richesses à l'intérieur d'un pays ?

Ainsi, produire, c'est créer des biens et des services pour satisfaire des besoins individuels ou collectifs. On produit des biens (matériels et stockables) ou des services (biens immatériels et non-stockables dont la consommation et la production se réalise simultanément).

b. La santé

L'OMS définit la santé comme un état de bien-être physique, mental et social complet et ne constituant pas seulement en une absence de maladie(32(*)). Toutefois, une définition aussi complexe serait difficile à mesurer et varierait probablement selon les cultures et sur le long terme. Les indicateurs le plus souvent exploités pour exprimer la santé sont ceux qui en décrivent l'absence : les statistiques de mortalité et de morbidité. La mortalité mesure les décès dans une population ; la morbidité mesure les taux de maladie(33(*)).

Les Objectifs du Millénaire pour le Développement(34(*)) ainsi que les travaux de la commission macroéconomie et Santé 4 ont contribué à ramener la santé au centre du débat sur le développement. En effet, trois des huit objectifs du millénaire concernent directement la santé (l'objectif 4 : réduire la mortalité infantile, l'objectif 5 : améliorer la santé maternelle, l'objectif 6 : lutter contre le SIDA, le paludisme et d'autres maladies).

Dans une certaine mesure, l'objectif 1 (réduire l'extrême pauvreté et la faim) peut être considéré comme lié à la santé et l'état nutritionnel des individus. La santé constitue aussi un ingrédient central du développement en ce qu'elle peut être considérée comme un investissement en capital humain, qui joue un rôle important aussi bien dans les modèles de croissance endogène que dans les théories néoclassiques appliquées à la santé (35(*)).

La santé est plus fondamentalement un outil précieux pour améliorer le futur économique et social d'une population. En améliorant les aspirations des individus ainsi que leurs capacités, simultanément, la santé participe au bien-être des individus, ce qui a été traduit par l'inclusion de l'espérance de vie dans le calcul de l'indicateur de développement humain.

c. L'éducation

L'idée que l'éducation est un facteur important pour le développement économique n'est pas nouvelle. Au VIIe siècle avant J-C., le philosophe chinois Guan Zhong, écrivait le conseil suivant : « si tu planifies un an à l'avance, plante une graine. Si tu planifies à dix ans, plante un arbre. Si c'est à cent ans, forme les gens. Si tu sèmes une graine, tu feras une récolte unique. Si tu formes les gens, tu feras une centaine de récoltes » (36(*)).

Des chercheurs contemporains expriment des idées semblables. Dans le discours qu'il prononça en 1960 devant l'American Economics Association, en sa qualité de président de l'association, le prix Nobel Théodore Schultz souligna l'importance que présentait l'investissement dans les gens. Il fera référence à l'acquisition de compétence et de connaissances en les qualifiant d'investissements dans le capital humain(37(*)). Les économistes considèrent que les moyens affectés au capital matériel constituent, non une consommation, mais un investissement rémunéré par un rendement futur. Pour Schultz, il fallait avoir une vision similaire des dépenses consacrées aux humains. Il jugeait que la « croissance impressionnante » des gains des travailleurs des pays industrialisés tenait, pour une large part, à l'essor du capital humain et que l'insuffisance des investissements dans les personnes constituait une entrave au progrès des pays démunis(38(*)).

Dans le développement économique, malgré les problèmes que pose la faiblesse qualitative de l'éducation, la demande dans ce domaine reste forte dans la majorité des pays. Les parents, qui veulent pour leurs enfants une vie meilleure, voient souvent dans l'accès à l'éducation le moyen d'y parvenir. Sous l'angle du bien - être matériel, la perception des parents est confirmée par les données. En moyenne, les personnes mieux formées gagnent davantage que celles qui le sont moins.

Bref, le développement économique désigne les évolutions positives dans les changements structurels d'une zone géographique ou d'une population : démographiques, techniques, industriels, sanitaires, culturels, sociaux,... De tels changements engendrent l'enrichissement de la population et l'amélioration des conditions de vie. C'est la raison pour laquelle le développement économique est associé au progrès.

* 29 SANCHEZ, J-L., « Pouvoirs locaux : vers une nouvelle réponse sociale », in Les Cahiers de l'ODAS (Observatoire national de l'action sociale), Paris, Octobre 1997, p.7

* 30 Consortium en développement social de la Maurice, in www.consortium-mauricie.or vu le 26/12/2018

* 31 Le développement économique, in htt//e-classeroom.over-blog.com/le-developpement-economique.html. Consulté le Mercredi, 26/12/2018

* 32 DWIGHT, H., et alii, Economie du développement, 3e édition, Bruxelles, Ed. De Boeck, 2008, p. 372

* 33 Idem

* 34 www.un.org/fr/millenniumgoals/, juin 2013, consulté le 11/01/2019

* 35 BERTHELEMY, J-C., et THUILLIEZ, J., « Santé et Développement : une causalité circulaire », In cairn.info, Revue d'économie du développement, Vol 21, 2013, pp. 119-147. www.cairn.info/revue-d-economie-du-developpement-2013-2-page-119.htm, Consulté le 23/11/2019

* 36 GUAN ZHONG, cité par DWIGHT, H., et alii, Op. cit, p.322

* 37Idem

* 38 GUAN ZHONG, cité par DWIGHT, H., et alii, Op. cit, p.322

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard