WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Urbanisme et santé


par ERIC Omar MOUSTAQIL
Institut d'urbanisme de Lyon - Master 2 Urbanisme et aménagement 2020
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

IV.3.b- Les déterminants de la santé

À travers cette approche holistique, la santé devient alors, comme l'a bien expliqué LALONDE, une question de plusieurs facteurs qui interagissent entre eux, qu'ils soient individuels (biologique), collectifs (sociaux), économiques ou environnementaux (Figure n°9)182.

Figure n° 9 : : Principales caractéristiques des 4 grandes familles de déterminants selon Lalonde (1974)

Source : Anne Roué Le Gall, « « Agir pour un urbanisme favorable à la santé, concepts & outils » ; Guide EHESP/DGS, ROUÉ-LE GALL Anne, LE GALL Judith, POTELON Jean-Luc et CUZIN Ysaline, 2014. », Guide (EHESP, 2014).

182 Roué Le Gall, « « Agir pour un urbanisme favorable à la santé, concepts & outils » ; Guide EHESP/DGS, ROUÉ-LE GALL Anne, LE GALL Judith, POTELON Jean-Luc et CUZIN Ysaline, 2014. »

Comment l'urbanisme peut-il s'inscrire dans une démarche préventionnelle pour limiter le tout-médical ? 5 7 | 1 4 8

Ils peuvent interagir d'une manière différente et complexe sur notre santé. Ils peuvent également l'impacter positivement ou négativement. Ces facteurs déterminant la santé, présentés par LALONDE, ont fait l'objet d'une évolution. Ainsi, d'autres chercheurs se sont penchés sur cette question de déterminants qui permettent de poser une évaluation de la santé des individus. Les chercheurs Dahlgren et Withehead (1991) ont donc fait évoluer les déterminants en les détaillant avec plus de précisions. Ils les présentent sous forme de graphique en cercles concentriques détaillant les 4 facteurs (figure n°10).

Figure n° 10: Carte des déterminants de la santé selon le Modèle de Dahlgren & Withehead (1991)

 
 

Source Source : Modèle des déterminants de la santé de Whitehead & Dahlgren (1991).... | Download Scientific Diagram

( researchgate.net)

 
 

Plusieurs recherches ont traité la question en déterminant le poids de chaque déterminant dans la santé d'une population ou d'un individu. Notamment l'étude de G. E. Alan Dever en 1975183, en étudiant les causes de mortalités en Géorgie (États-Unis), il a défini la part de chaque facteur dans les causes de mortalité des individus. Selon son étude, le premier facteur d'ordre biologique n'est responsable que de 27%, le mode de vie de 43%, l'environnement de

183 G. E. Alan Dever, « An Epidemiological Model for Health Policy Analysis », Social Indicators Research 2, no 4 (mars 1976): 453-66, https://doi.org/10.1007/BF00303847.

19% et l'organisation du système de soin de 11%. Bien évidemment, ces statistiques peuvent être différentes en fonction du milieu étudié et de son évolution dans la transition épidémiologique184. Ce que l'on peut retenir de cette étude de Dever, c'est qu'elle illustre précisément le poids et l'ampleur de chaque déterminant dans la santé d'une population ou d'un individu. Elle remet en question l'idée communément admise, que la santé relève systématiquement du système médical. Ainsi elle nous interroge également, sur l'hégémonie du tout-médical (système de soins) (Cf. figure n°11).

Figure n° 11: La poids de chaque facteur dans la santé

Source : : déterminants de santé | Le club des médecins blogueurs ( clubdesmedecinsblogueurs.com) Tiré de : G. E.

Alan Dever, « An Epidemiological Model for Health Policy Analysis », Social Indicators Research 2, no 4 (mars 1976): pp453-466

Comment l'urbanisme peut-il s'inscrire dans une démarche préventionnelle pour limiter le tout-médical ? 5 8 | 1 4 8

184 Picheral, « Géographie de la transition épidémiologique ».

Comment l'urbanisme peut-il s'inscrire dans une démarche préventionnelle pour limiter le tout-médical ? 5 9 | 1 4 8

Nous allons donc faire un éclairage sur chaque facteur déterminant la santé185 (186 187 188 189):

> Le premier facteur est d'ordre biologique, psychologique et physiologique (âge, sexe, taille) qui font référence à l'organisme individuel à sa résistance (immunité) et à sa temporalité. Ils sont généralement liés à l'hérédité et ils sont non modifiables. L'état de santé d'un individu dépend en partie de ces éléments individuels. Ils peuvent combattre, être résilients ou non face à une maladie. Ainsi l'avancement dans l'âge peut expliquer certaines fragilités du corps humain et le rendre vulnérable et sujet à certaines pathologies liées uniquement à la vieillesse. (Comme le cancer, l'Alzheimer, le diabète, les maladies cardiovasculaires etc). Ce facteur peut interagir avec d'autres déterminants, selon leurs qualités, d'une manière négative ou positive.

> Le deuxième facteur lié au mode et aux habitudes de vie personnels est relatif aux comportements individuels, lesquels peuvent influencer positivement ou négativement l'état de santé. Cela s'explique par notre alimentation, nos passe-temps, nos choix de moyens de transport, nos consommations, notre hygiène et nos activités quotidiennes. Ainsi, par exemple, la consommation de tabac augmente les risques de contracter certaines maladies non transmissibles comme le cancer pulmonaire et des problèmes cardiovasculaires chez les adultes. Une trop grande consommation de sel favorise l'hypertension artérielle alors que l'excès de sucre augmente les risques d'obésité et de diabète de type 2.

> Le troisième facteur lié à la vie en société : le milieu familial, l'appartenance à un groupe, l'estime de soi, la relation avec les autres, le milieu d'habitation (voisinage etc.), les relations humaines (amis, collègues de travail et de sport, etc.). Tous ces éléments créent des interactions sociales. Ils ont une influence sur l'état psychique et

185 Cette partie est tirée des travaux de : Dr Sylvain FEVRE, Erwan Le Goff, Anne Roué le Gall, Dr Erold Joseph etc. :

186 « déterminants de santé | Le club des médecins blogueurs », consulté le 26 octobre 2021, https://www.clubdesmedecinsblogueurs.com/category/determinants-de-sante/.

187 Erwan Le Goff, « Erwan Le Goff. Les Villes-Santé en Bretagne : quels choix de gestion et d'aménagement des espaces ?. Géographie. Université Rennes 2, 2012. Français. ffNNT : 2012REN20051ff. fftel-00772443 » (2012).

188 Roué Le Gall, « «Agir pour un urbanisme favorable à la santé, concepts & outils » ; Guide EHESP/DGS, ROUÉ-LE GALL Anne, LE GALL Judith, POTELON Jean-Luc et CUZIN Ysaline, 2014. »

189 « COMPRENDRE LA SANTÉ AUTREMENT (Suite) Le Décès Du Petit Gabo Troisième Partie Par Dr Erold JOSEPH 1/11/19 », lenational.org/, consulté le 23 septembre 2021, https://lenational.org/post_free.php?elif=1_CONTENUE/societes&rebmun=3510.

Comment l'urbanisme peut-il s'inscrire dans une démarche préventionnelle pour limiter le tout-médical ? 6 0 | 1 4 8

sur l'état de santé en général d'un individu. Ils peuvent être positifs ou négatifs pour la santé.

> Le quatrième facteur est lié aux différentes conditions : sociaux-économiques, culturelles et environnementales. Ce facteur est relatif à un ensemble d'éléments influençant l'état de santé d'un individu :

· Socio-économique : cet environnement est relatif à la situation sociale et économique de l'individu, de sa ville et de son pays. Un pays riche a plus de possibilités d'offrir une situation socio-économique favorable à sa population (Système de soin de qualité et accessible à tous, la recherche biologique, alimentation de qualité, la sécurité, un niveau de revenus convenable pour subvenir aux besoins, une éducation et une formation de qualité, des équipements de qualité, des logements décents, des emplois de qualité, etc. Par conséquent, ce facteur peut se traduire par le développement du phénomène des inégalités sociales de santé. Comme nous l'avons évoqué précédemment, ce phénomène résulte du niveau social et économique de l'individu. Plus une personne a un niveau de vie élevé, une place importante dans la hiérarchie sociale et plus sa probabilité d'être en meilleure santé augmente. L'inverse est aussi vrai : plus une personne a des revenus faibles et une place au bas de l'échelle sociale, moins il a de chances d'être en bonne santé. Ce facteur conditionne, dans la majorité des cas, le mode et le style de vie des gens.

· Culturelles : cet environnement lié à la culture de l'individu, sa vision du monde et sa façon d'appréhender les choses. Ainsi les habitants d'un pays où les croyances sont prédominantes où se développe l'idée de la santé étant relative à des pratiques ancestrales transmises par les coutumes et les traditions. L'évo-lution de la technologie peut également bouleverser les cultures et influencer la santé des individus. On assiste à l'évolution de la télémédecine (consultation en ligne).

> Environnementales : ce facteur fait référence à deux catégories d'environnements :

· L'environnement naturel lié à l'écosystème et à la nature : la trame verte et la trame bleu, la faune et la flore. Il peut influencer la santé par son état : sain ou pollué, végétalisé ou non, protégé ou non.

· L'environnement bâti lié à la nature de l'ensemble des éléments bâtis par l'Homme : il s'agit de l'urbanisation et de l'aménagement de l'espace (habitat, aménagement de l'espace publique, constructions d'équipements économiques et sociales, les routes, les autoroutes, les transports etc. leur qualité peut avoir un impact important dans l'état de santé d'un individu.

La santé reste donc un état dynamique dépendant de l'ensemble de ces déterminants dont les interactions entre eux demeurent évidentes et complexes. Cependant, l'affectation des ressources au système de la santé demeure incohérente au regard du poids de chaque déterminant de santé. En effet, nous observons dans les pays développés, en particulier aux États-Unis (selon G. E. Alan Dever), que le système de soin représente plus de 90% des dépenses de santé tandis que seulement 11% de ces dépenses sont affectés à la réduction de la mortalité et de la morbidité et moins de 2% des dépenses sont liés au comportement (mode de vie) et à l'environnement social, économique et environnemental alors que ces derniers permettraient de réduire de pratiquement 50% la mortalité et la morbidité190.

Malgré la clarification du poids de chaque déterminant dans l'état de santé, l'étude de Dever montre la disproportionnalité dans les dépenses pour la santé (Cf. figure n° 12 & 13).

Comment l'urbanisme peut-il s'inscrire dans une démarche préventionnelle pour limiter le tout-médical ? 6 1 | 1 4 8

190 « déterminants de santé | Le club des médecins blogueurs », consulté le 26 octobre 2021, https://www.clubdesmedecinsblogueurs.com/category/determinants-de-sante/.

Comment l'urbanisme peut-il s'inscrire dans une démarche préventionnelle pour limiter le tout-médical ? 6 2 | 1 4 8

Figure n° 12 : Affectation des dépenses de santé aux États-Unis (G.E. Alan Dever)

Source : déterminants de santé | Le club des médecins blogueurs ( clubdesmedecinsblogueurs.com) Tiré de : G. E. Alan Dever, « An Epidemiological Model for Health Policy Analysis », Social Indicators Research 2, no 4 (mars 1976): pp453-466

Figure n° 13 : Le poids de chaque facteur dans la santé et les dépenses y affectées

Source : déterminants de santé | Le club des médecins blogueurs ( clubdesmedecinsblogueurs.com) Tiré de : G. E.

Alan Dever, « An Epidemiological Model for Health Policy Analysis », Social Indicators Research 2, no 4 (mars 1976): pp453-466

Comment l'urbanisme peut-il s'inscrire dans une démarche préventionnelle pour limiter le tout-médical ? 6 3 | 1 4 8

En outre, l'environnement au sens large du terme n'a jamais eu autant d'influence sur la santé que de nos jours. En 2005, une étude a été dirigée par l'Institut Canadien de Recherche Avancée et publiée en 2010 par l'Institut National de Santé publique du Québec (INSPQ). Elle nous informe que pendant le siècle dernier, au Canada, l'espérance de vie a augmenté de trente ans. Cette évolution sociale a été rendue possible grâce à un changement positif radical de l'environnement à 60% (50% lié à l'environnement social et économique, 10% à l'environnement physique)191. Cette étude ne tient pas compte du mode et habitudes de vie. En effet, cela nous renvoie à l'idée Wébérienne, selon laquelle, notre comportement et notre mode de vie sont un choix dicté par notre situation sociale192.

Nous sommes d'accord avec le fait que l'amélioration des environnements au sens large développe le bien-être. Ainsi plusieurs études ont démontré que plus la réalisation et la satisfaction de l'ensemble des déterminants est effective, plus la santé et le bien-être deviennent accessibles pour les populations.

Pour aller plus loin dans cette approche populationnelle de la santé, il est judicieux d'aborder les déterminants de santé d'un point de vue de la psychologie des individus. Le paradigme de la médecine holistique conçoit l'être humain comme un tout et segmente le corps en plusieurs éléments et établit le lien entre l'esprit (psychique) et le corps (physique). Ainsi un mal être psychique peut se répercuter sur le physique193. Nous développons cette conception par l'approche de Harold Maslow avec sa théorie de la motivation. Nous considérons donc que tout individu, pour être en bonne santé, doit en partie avoir un esprit sain. Il a donc besoin de s'épanouir, de se réaliser et d'être bien psychologiquement. Pour ce faire, il doit satisfaire certains besoins qui impactent fortement sa santé mentale. Nous empruntons donc la pyramide de Maslow et nous l'appliquons aux déterminants de la santé d'un individu dans un milieu urbain. (Cf figure 14).

191 « COMPRENDRE LA SANTÉ AUTREMENT (suite) », RHJS (blog), 24 février 2020, https://rhjs.ht/2020/02/24/comprendre-la-sante-autrement-suite-2/.

192 Yves Laberge, « Sociologie du corps en bonne santé : sur quelques théories américaines émergentes en sociologie médicale », Recherches sociologiques et anthropologiques 45, no 2 (1 décembre 2014): 185-93, https://doi.org/10.4000/rsa.1333.

193 Thierry Janssen, « Lien entre physique et psychique », Futura, consulté le 27 octobre 2021, https://www.futura-sciences.com/sante/dossiers/medecine-sante-solution-interieure-705/page/2/.

Comment l'urbanisme peut-il s'inscrire dans une démarche préventionnelle pour limiter le tout-médical ? 6 4 | 1 4 8

Figure n° 14: La pyramide de Maslow : l'urbanisme et les besoins pour la santé

Source : création personnelle

La figure illustre les besoins pouvant influencer la psychologie d'un individu et par conséquent sa santé physique. Un besoin qui n'est pas satisfait ou présente des complexités peut entrainer une perturbation psychologique et qui peut se traduire dans le temps par une dégradation de la santé physique. Nous partons du principe que la santé physique et mentale sont étroitement liées (physique et mentale). Elles sont indissociables et nécessitent de fortes actions sur les environnements extérieurs. Il est donc nécessaire d'interroger ces facteurs externes et leurs interactions complexes. Car la santé et le bien-être s'obtiennent généralement par l'action combinée de tous ces besoins, de manière hiérarchique.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984