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Le port de Kribi. Force ou menace pour la proposition d’inscription des chutes de la lobe sur la liste du patrimoine de l’Unesco et pour l’identité des populations riveraines.


par Suzanne Pulcherie NNOMO ELA
Paris 1-Panthéon Sorbonne - Master Erasmus Mundus TPTI 2016
  

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CHAPITRE V

PROPOSITIONS POUR UNE GESTION DE DEVELOPPEMENT

DURABLE DU SITE

SUMMARY

It is now an established fact; the Autonomous Port of Kribi, is already a reality. This large industrial complex is strongly implicated to preserve this site and allows for a management of sustainable development of the cultural site in relation to its natural environment. Also we have targeted specific administrations which more than other should further involved in the process of' ensure the cultural landscape of the falls of the lobed solid bases for its protection, its valuation and management of sustainable development is erected in the vicinity of the cultural landscape of the Lobe falls, site of national interest which is the subject of a proposal for the inclusion on the World Heritage List of UNESCO since 2006. While he was still a project, the proximity of this large industrial complex to the side of a cultural site to the cultural and natural values undeniable appeared as a threat to the project of the registration of the site on the World Heritage List, where the decision of the Coordination of the Project at the time of halting the process of registration. But in the view of our research on the ground and the current reality, we can realize that the Autonomous Port of Kribi is more necessarily a danger for the cultural landscape of the falls of the lobed, but can be an opportunity to a certain extent, but for this, it is imperative that the different stakeholders

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C'est désormais un fait établi, le Complexe industrialo- portuaire est déjà une réalité et a accouché de sa première réalisation, Le Port Autonome de Kribi. Ce grand complexe industriel est érigé à proximité du Paysage Culturel des Chutes de la Lobe, site d'intérêt national faisant l'objet d'une proposition d'inscription sur la Liste Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2006. Alors qu'il n'était encore qu'un projet, la proximité de ce grand complexe industriel à côté d'un site culturel, aux valeurs culturelles et naturelles indéniables apparaissait comme une menace pour le projet d'inscription du site sur la Liste du Patrimoine mondial, d'où la décision de la Coordination du Projet d'inscription de l'époque de stopper le processus d'inscriptions. Mais au vue de nos recherches sur le terrain et de la réalité actuelle, on peut se rendre compte que le Port Autonome de Kribi n'est plus forcément un danger pour le Paysage culturel des chutes de la Lobé, mais peut être une opportunité dans une certaine mesure, mais pour cela, il est impératif que les différentes parties prenantes s'impliquent fortement pour préserver ce site et de permette une gestion de développement durable du site culturel par rapport à son environnement naturel. Aussi avons -nous ciblé certaines administrations qui plus que d'autres devraient davantage s'impliquer dans le processus d'assurer au Paysage culturel des chutes de la Lobé des bases solides pour sa protection, sa valorisation et une gestion de développement durable.

IV. En direction du MINAC, Porteur du Dossier d'inscription

Après consultation de tous les documents qui ont été gracieusement mis à notre disposition par les Responsables du Port de Kribi, nous avons fait le constat amer que le Ministère des Arts et de la Culture n'a été impliqué à aucun moment dans le processus de mise en place du Projet, ce qui est fort regrettable et peut expliquer la gestion décriée par les populations riveraines, de la non prise en compte des valeurs culturelles de leur communauté à savoir la protection des lieux de culte et même la politique de relocalisation. En effet le Ministère des Arts et de la Culture, avec des professionnels aguerris auraient fait des propositions plus efficientes en tenant compte de tous les paramètres nécessaires pour un meilleur accompagnement et un suivi adéquat de ce processus dans le contexte culturel. Aussi est-il impératif pour la suite du projet d'implantation du Complexe Industrialo-portuaire de Kribi, que le Ministère des Arts et de la Culture s'implique afin de défendre au mieux, les droits des populations riveraines et les accompagne dans la sauvegarde de leur culture dans cet environnement qui n'est plus originel et qui est appelé à muter davantage. D'où l'urgence nécessité comme déjà évoqué plus haut, d'élaborer un nouveau plan de gestion pour définir les priorités du site sur le plan de la gestion culturelle et surtout la mise en place d'un Comité

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de Gestion qui serait responsable du suivi et de la mise en oeuvre des activités du Plan de Gestion. Il serait aussi important que le MINAC, pour plus d'efficacité mettre en place une structure technique spécialisée dans la préparation des Dossiers d'inscription sur la Liste du Patrimoine mondial, non seulement pour le Paysage culturel des chutes de la Lobé mais pour l'inscription de nouveaux sites afin d'améliorer la visibilité du Cameroun sur la Liste du Patrimoine mondial.

- De l'élaboration d'un plan de gestion et de conservation du site :

Selon les Orientations, « La protection et la gestion des biens du patrimoine mondial doivent assurer que leur valeur universelle exceptionnelle, y compris les conditions d'intégrité et/ou d'authenticité définies lors de leur inscription sont maintenues ou améliorées dans le temps » ; d'où la nécessité d'un système de gestion adapté au site concerné. A ce propos les Orientations 16précisent que « Chaque bien proposé pour inscription devra avoir un plan de gestion adapté ou un autre système de gestion documenté qui devra spécifier la manière dont la valeur universelle exceptionnelle du bien devrait être préservée, de préférence par des moyens participatifs ». Il se comprend donc que le but d'un système de gestion est d'assurer la protection efficace du bien proposé pour inscription pour les générations actuelles et futures. Mais plus encore, un système de gestion efficace doit être conçu selon le type, les caractéristiques et les besoins du bien proposé pour inscription et son contexte culturel et naturel. Les systèmes de gestion peuvent varier selon différentes perspectives culturelles, les ressources disponibles et d'autres facteurs. Ils peuvent intégrer des pratiques traditionnelles, des instruments de planification urbaine ou régionale en vigueur, et d'autres mécanismes de contrôle de planification, formel et informel. Les évaluations d'impact des interventions proposées sont essentielles pour tous les biens du patrimoine mondial. Une gestion efficace doit comprendre un cycle planifié de mesures à court, moyen et long terme pour protéger, conserver et mettre en valeur le bien proposé pour inscription. Une approche intégrée en matière de planification et de gestion sera essentielle pour guider l'évolution des biens à travers le temps et s'assurer que tous les aspects de leur valeur universelle exceptionnelle soient maintenus. Cette approche s'applique au-delà du bien en tant que tel et inclut toute(s) zone(s) tampon(s), ainsi que le cadre physique plus large.

En pratique, le plan de gestion c'est un document de planification, élaboré par le Ministère en charge du Patrimoine culturel d'un pays, par le biais d'une méthode participative ou sont impliquées toutes les parties prenantes sur le site. Les parties prenantes ici sont toutes

16 Idem, p.28

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les personnes qui ont des intérêts positifs ou négatifs sur le site. Selon Anne Watremez17 « Le plan de gestion constitue le projet scientifique et culturel du bien, il est le cadre stratégique opérationnel sur le terrain proposant, à court, moyen et long terme un plan pluriannuel d'actions pour la protection, la restauration et la mise en valeur du patrimoine ». Dans son article, elle propose les différentes articulations du Plan de gestion qui sont :

> La protection et la gestion des biens assurant la valeur universelle exceptionnelle pour que les conditions d'intégrité et d'authenticité soient maintenues ou améliorées ;

> Une protection législative et des limites définies (périmètre de protection et zones tampon) dont l'usage et l'aménagement sont soumis à des restrictions juridiques ;

> La gouvernance du bien par l'établissement d'une structure de gestion responsable du suivi du bien au quotidien ;

> La budgétisation, pour l'effectivité de la protection et de la gestion, des ressources

disponibles et à programmer, des moyens humains, techniques et financiers nécessaires ; > La communication et la sensibilisation pour impliquer les communautés locales et la

Ville dans son ensemble dans un objectif de valorisation économique et sociale.

> La présentation didactique du site pour faciliter sa compréhension par les différents publics.

Les orientations ont recommandé depuis quelques années, que les Etats parties incluent la planification préventive des risques en tant que composante de leurs plans de gestion des biens du patrimoine mondial et de leurs stratégies de formation. Pour être opérationnel, un Plan de gestion a besoin d'un bureau pour la mise en action. Ce bureau est appelé le Comité de gestion. Les membres de ce comité sont composés des représentants des différentes composantes des parties prenantes sur le site afin que tous les intérêts du site soient préservés, il devrait aussi y avoir impérativement des représentations des autorités administratives et municipales ayant compétence sur le site, et bien sûr un gestionnaire ou un conservateur du site. Ce dernier est l'interface entre le comité de gestion et le Ministère de tutelle. Il n'est pas le président du comité de gestion, mais il joue le rôle de modérateur et de facilitateur auprès des différents partenaires afin de permettre l'atteinte des objectifs fixés par le plan de Gestion à court, moyen et long terme. Il est impératif d'élaborer un plan de gestion dans un site ou il n'en existe pas, mais dans la majeure des cas, surtout dans le cas de gestion traditionnelle du site, il existe souvent un comité de gestion qui en est déjà responsable, il vaut

17 Anne, WATREMEZ, « La Lettre de l'OCIM », in Les plans de gestion patrimoine mondial de l'Unesco : un outil de développement territorial au service des collectivités locales ? N° 149, Septembre-Octobre 2013, p. 2530.

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mieux dans ce cas le légitimer pour ne pas perturber le fonctionnement du site. Pour qu'un plan de gestion soit une arme efficace pour le comité de gestion et pour le site, le Comité de gestion doit être légitimée, par une installation officielle du Ministère de Tutelle avec l'Aval des autorités administratives et municipales de tutelles et les différents partenaires. Il peut être au besoin, renforcé par d'autres couches de la population des parties prenantes sur le site. Dans le cas de notre site, les principaux partenaires impliqués dans le plan de gestion seraient entre autres, les sociétés industrielles du Port Autonomes de Kribi seront des partenaires privilégiés dans la mise en action des activités du plan de gestion du site, pour un meilleur développement durable. Raison pour laquelle la transparence sur est de rigueur au sein du comité de gestion. En considérant qu'il y a déjà eu plan de gestion qui avait déjà été élaboré sur le site en 2006, les trois premières parties ne sont plus nécessaires car ce sont des données peu modifiables, mais par contre l'accent serait mis sur le plan d'action qui est forcément déjà caduque, car il était prévu de 2007 à 2012. Mais en tenant compte que ce document n'a jamais été mis en en application, il y a certaines actions qui pourraient être réactualisées et d'autres programmées en fonction des urgences et des nécessités du site.

L'une des actions phares, serait la construction d'un Centre d'interprétation du Patrimoine ou un Centre Culturel qui serait une sorte de laboratoire pour le patrimoine culturel du site, aussi bien matériel qu'immatériel. Ce pourrait se faire avec le partenariat du Port Autonome de Kribi, qui semble avoir mis un accent sur la protection de l'environnement de site, mais malheureusement ne possédant pas un personnel qualifié en la matière, ce qui donne encore plus de l'importance à l'implication du MINAC dans ce processus. Aussi revient-il à ce Département ministériel de définir une politique de gestion et de protection spécifique du Paysage culturel des chutes de la Lobé et des populations riveraines. Il est à noter ici que le plan de gestion est le préalable posé par les Orientations avant toute préparation d'une proposition d'inscription sur la Liste du Patrimoine mondial de l'Unesco. Cependant, tout site protégé au moins sur le plan national doit bénéficier d'une politique de gestions pour la préservation de ses valeurs. Selon les Orientations, les biens du patrimoine mondial peuvent connaître divers changements d'usage, présents ou futurs, qui soient écologiquement et culturellement durables et qui peuvent contribuer à la qualité de vie des communautés concernées. L'État partie et ses partenaires doivent s'assurer qu'une telle utilisation durable ou que tout autre changement n'ait pas d'effet négatif sur la valeur universelle exceptionnelle du bien. Pour certains biens, l'utilisation humaine n'est pas appropriée. Les législations, politiques et stratégies s'appliquant aux biens du patrimoine mondial doivent assurer la protection de leur valeur universelle exceptionnelle ; soutenir à

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plus large échelle la conservation du patrimoine naturel et culturel, ainsi qu'encourager et promouvoir la participation active des communautés et parties prenantes concernées par le bien, en tant que conditions nécessaires à la protection, conservation, gestion et mise en valeur durables de celui-ci. L'élaboration du Plan de gestion s'établit donc la perspective du développement durable du site et des populations riveraines.

? De la mise en place d'une structure technique chargée de la préparation des Dossiers d'inscription sur la Liste du Patrimoine mondial.

Dans l'hypothèse selon laquelle le MINAC décide de relancer la préparation d'inscription du Paysage culturel des chutes de la Lobé, il est impératif de corriger les erreurs du passé pour plus d'efficacité. En effet, en 2006, il n'y avait pas une structure technique spécialisée dans la préparation du Dossier du Paysage culturel des Chutes de la Lobé. En effet, il y avait une coordination de fonctionnaires du Ministère de la Culture de l'époque qui avait chacun des fonctions précises dans les différents services du Ministère, et collaboraient en même temps dans la coordination du Projet, ce qui était un frein à l'efficacité de la préparation du Dossier. Cela peut être l'une des raisons pour laquelle, le Dossier a connu une lenteur dans sa progression entre 2005 et 2009. L'une des raisons de cette lenteur a été le manque d'autonomie financière de la coordination chargée de travailler sur le Paysage culturel des chutes de la Lobé. En effet la coordination avait bénéficié d'une assistance technique et financière de l'Unesco, mais ces fons étaient juste utiles pour finaliser le plan de gestion. Faute de financement, le Dossier n'avait pas les moyens de financer les activités d'envergure qui aurait permis surement d'inscrire le site à l'Unesco, avant la venue du Projet du Port. La donne aurait été sans doute différente à l'heure actuelle. Aussi pour éviter ce type de désagrément à l'avenir, le Ministère des Arts et de la Culture devrait mettre sur pied une structure autonome sur le plan financier qui serait une Unité Technique Opérationnelle (UTO) qui serait responsable exclusivement de la préparation des sites sur la Liste du Patrimoine mondial. Cette structure aurait à sa tête, Un Chef de l'Unité qui a l'expertise nécessaire.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus