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Religion et société au temps des Lumières: l'exemple des religieuses de la Congrégation de Notre-Dame à  Paris

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par Caroline Cornu
Université Paris Nanterre - Master 2 Sciences humaines et sociales, mention Histoire, parcours Histoire des civilisations méditerranéennes, européennes et moyen-orientale 2018
  

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Chapitre 2 : Carrière des religieuses et vie intérieure du couvent

Nous avons donc vu que le montant de la dot donnée à l'entrée au couvent n'influence pas le poste occupé par la religieuse. Il est donc nécessaire d'analyser les carrières des religieuses afin de mettre en évidence les mécanismes qui les régissent. Il convient donc dans un premier temps de présenter les fonctions occupées par les religieuses : les fonctions de direction, soumises à une élection et les autres fonctions qui ne nécessitent pas d'élection.

Les influences, internes ou extérieures au monastère, sur ces carrières seront ensuite abordées.

Cette étude évoquera ensuite les services proposés par les religieuses à l'intérieur du couvent, c'est-à-dire la location d'appartements à des femmes adultes et surtout le pensionnat et la classe externe accueillant des jeunes filles.

Enfin, les documents permettent d'aborder les conditions de vie par l'intermédiaire de l'espérance de vie.

VI Déroulement de la carrière d'une religieuse

VI.A Des fonctions de direction soumises à élection

Le terme d'élection désigne un choix collectif libre ainsi qu'une forme plus ou moins directe de nomination ou de cooptation112(*). D'autre part, le couvent de la congrégation Notre-Dame est gouverné par une double autorité : celle du supérieur, désigné par l'archevêque de Paris, et la supérieure aidée des officières, élue parmi et par les religieuses. Les couvents féminins utilisent donc également cette procédure élective. Plusieurs charges, en plus de celle de supérieure, étaient soumises à une élection. Tout d'abord une secrétaire et des scrutatrices des élections, ici appelées disquisitrices, étaient élues la veille de l'élection de la supérieure113(*). Le lendemain, quand la supérieure est choisie par les religieuses, son assistante et première conseillère ainsi que trois autres conseillères sont élues. Enfin, en ce même jour, une intendante des classes était choisie par l'ensemble des soeurs de choeur.

VI.A.1 La supérieure et ses devoirs envers la communauté

Les registres d'élection permettent de mettre en avant l'organisation interne du couvent et notamment sa gouvernance.
La supérieure du couvent a la charge la plus importante. Elle se doit d'être un exemple pour les autres religieuses : elle arrive la première à tous les exercices de la communauté, elle respecte le silence et la retraite et elle évite de se singulariser, sa dévotion à la sainte Vierge et aux saints protecteurs de l'ordre doit édifier. Elle sert les religieuses de sa communauté avec charité sans rechercher le profit personnel : elle préfère « la gloire de Dieu et les intérêts de la communauté ». Elle prend conseil auprès des religieuses les plus âgées, les plus sages et les plus régulières mais elle ne doit pas craindre de prendre également conseil auprès de ceux qui gouvernent la maison. Il faut qu'elle corrige, console et soutienne les religieuses d'un rang inférieur et les malades. Elle doit gagner leur amour, leur respect et leur confiance sans faire quoique que ce soit d'indigne pour s'attirer ces sentiments. Elle ne doit rien négliger pour assurer le salut des religieuses dont elle a la charge, elle doit donc éloigner d'elles tout ce qui pourrait les détourner de la règle qu'elle doit faire respecter avec exactitude. Elle prendra soin d'avoir des prédicateurs approuvés par l'archevêque. Elle s'occupe également de la gestion du temporel du monastère afin que rien ne manque à la communauté.
Elle s'occupe également des relations avec le monde : elle entretient une correspondance avec les autres monastères de la congrégation, elle préserve également l'amitié avec les bienfaiteurs de la maison en leur témoignant respect et reconnaissance.
Enfin, une fois sortie de sa charge de supérieure, elle se met au service de la nouvelle supérieure, comme toute autre religieuse du couvent, qu'elle soit élue assistante ou qu'elle n'ait pas de charge. 114(*)

VI.A.2 Rôle de l'assistante

L'assistante seconde la supérieure : elle la remplace là où cette dernière ne peut se trouver. Elle peut ainsi gérer les affaires communes en son absence mais elle prend le soin de lui laisser et de lui rapporter les choses importantes. Cela doit pouvoir la soulager dans sa charge. Elle doit également ramener à la raison et à la soumission les religieuses qui lui feraient part de reproches contre la supérieure. Enfin, elle prend soin de la supérieure sans être intrusive115(*).

VI.A.3 Rôle et organisation du conseil

Le conseil est composé de la supérieure, de l'assistante qui tient également le rôle de première conseillère et de trois autres religieuses. Les décisions du conseil sont prises après délibération à la pluralité des voix. Elles peuvent également décider d'avoir recours au chapitre pour prendre une décision. Ce conseil est réuni par la supérieure au moins une fois par mois. On y examine les écarts à la règle. La supérieure discute des problèmes avec chacune des conseillères mais seulement après une discussion commune. Les membres du conseil sont nommés dans les contrats et les baux notariés. La dernière des conseillères est également la secrétaire du conseil. Elle doit écrire toutes les propositions et conclusions qui y sont faites sur un registre116(*).

VI.A.4 L'intendante des classes, un poste important dans un couvent dédié à l'éducation

L'existence d'une élection à ce poste renforce la particularité de la congrégation Notre-Dame et de sa mission éducative : ce rôle est suffisamment important pour la communauté qu'il doit faire l'objet d'une élection.
Chez les Ursulines de la rue Saint-Jacques à Paris, également voué à l'enseignement, il existait une maîtresse générale des pensionnaires qui gère les admissions des pensionnaires et leur bien être au sein du couvent, les relations avec les parents et la hiérarchie du couvent. Les maîtresses des classes lui font leur rapport117(*). Cependant, la religieuse à cette charge n'était pas élue, elle était nommée par la supérieure fraîchement élue ainsi que son assistante, la zélatrice et la dépositaire118(*).

VI.A.5 La secrétaire et les disquisitrices : un rôle administratif

La secrétaire est chargée d'écrire dans des registres les propositions et les décisions du chapitre. Ces livres sont gardés dans un coffre fermé par trois clés conservées par la secrétaire, la supérieure et l'assistante. Ces livres sont les annales du monastère, les conclusions et discussions du chapitre, les discussions au sujet des novices, le registre des élections. La secrétaire doit noter les conclusions du chapitre s'en rien y changer et sans en divulguer le contenu à d'autres personnes que les religieuses vocales. Elle ne peut écrire au nom de la communauté ou signer de document sans l'ordre du chapitre119(*). Les sources ne rapportent pas d'autres fonctions pour les disquisitrices que celles d'observatrices lors des élections.

VI.B Être électrice et éligible selon les règles

Seules les soeurs de choeur pouvaient être électrices et parmi elles, celles dont les professions étaient récentes n'avaient pas la possibilité de donner leur voix :

« Les soeurs n'auront point de voix dans l'élection qu'après trois ans de profession comme il est ordonné dans le chapitre 7 de la session 25 dudit concile de Trente accomplis.120(*) »

Les soeurs converses de rang inférieur aux soeurs de choeur sont exclues du groupe des religieuses électrices.

Le 10 mars 1690, le chapitre accepte la demande de la mère de Geneviève Ragot de faire bénéficier à sa fille de la voix active et passive dont elle était privé peut être avant les trois ans de profession121(*). Par contre, le 20 avril 1691, Geneviève Merry dite de Saint-Eustache demande à rentrer dans ses droits de voix active et passive dont elle est privée depuis trois ans par Imbert Porlier, le supérieur du couvent. Les religieuses réunies en chapitre déboutent Geneviève Merry après un scrutin en avançant « de bonnes raisons » sans les préciser122(*). En revanche, les registres des élections n'attestent pas de religieuses privées de voix active au XVIIIe siècle à la Congrégation de Notre-Dame à Paris.
Les règles de la Congrégation de Notre-Dame à Paris précisent qu' « aucune soeur ne pourra estre élue qu'elle n'ait au moins trente ans et cinq ans de profession comme il est encore ordonné par le concile123(*) ». Il s'agit donc d'élire une religieuse expérimentée à la tête de la communauté.
Les Ursulines de Pau appliquent la même règle mais il faut que la supérieure ait également un minimum de dix ans de profession avant d'être élue124(*).
La supérieure pouvait être réélue une fois et donc rester à ce poste six années de suite. Ensuite, elle devait remettre sa charge à une autre religieuse pendant au moins un an avant de pouvoir être à nouveau élue125(*).

VI.C Déroulement des élections

Les élections avaient lieu tous les trois ans. Le vote se déroule devant le représentant de l'archevêque, ses assistants, le supérieur du monastère et toute autre personne invitée. Après la démission de la supérieure, les disquisitrices donnent à chaque votante des billets sur lesquels sont écrit les noms des religieuses pouvant être élues. Elles prennent cependant le soin d'enlever le bulletin avec le nom de celle à qui ils sont distribués de telle sorte qu'une religieuse ne peut voter pour elle-même126(*). Le vote se déroule à bulletins secrets, ceux-ci étant déposés dans une boîte. Les élections ont lieu à la majorité absolue. Si la majorité absolue n'est pas obtenue, une nouvelle élection, cette fois à la majorité relative, est organisée entre les deux premières du premier tour. Celle qui obtient le plus de voix lors de cette seconde élection est élue supérieure. Cette procédure permettait d'éviter l'éclatement de la communauté : la religieuse élue était le choix de la majorité127(*).

D'autres couvents élisent leur supérieure à bulletin secret. C'est le cas par exemple des maisons de la Visitation128(*) ou des Ursulines de Pau129(*). Cependant, à Pau, la procédure diffère : la procédure élective se décomposait en deux phases. Lors de la première étape, les votes s'exprimaient par écrit sur des billets ensuite déposés dans un boîte près de la grille de clôture. Cela se passait devant l'ensemble de la communauté et face à un public extérieur dont l'évêque. Le dépouillement assurait l'anonymat des votes ainsi que la liberté de vote : seuls le supérieur et son assistant regardent les bulletins afin de constater si une religieuse obtient plus de la moitié des voix. Les billets sont ensuite brûlés. Si la majorité n'était pas atteinte, le supérieur désignait les deux religieuses ayant obtenu le plus de voix. L'expression des minorités était ainsi détournée sur deux noms et un nouveau scrutin avait lieu. La deuxième étape permettait les contestations. Chaque religieuse recevait deux fèves, une blanche et une noire. Celles qui veulent confirmer la religieuse élue déposent la fève blanche dans une boîte, sinon, elles déposent la fève noire. Si la soeur qui a eu plus de la moitié des votes obtient également plus de la moitié de fèves blanches alors celui qui préside à l'élection la déclare prieure du monastère pour trois ans. Cette étape était assurée par deux scrutatrices élues la veille qui devaient assurer la neutralité de la procédure130(*).
Par rapport à la procédure paloise, l'élection de la Congrégation Notre-Dame ne comporte que la première phase, entièrement confiée aux religieuses. La distribution de billets préparés à l'avance suffit à assurer l'anonymat du vote. Aucune procédure ne semble prévue pour contester le résultat de l'élection.

VI.D Des fonctions non soumises à l'élection

Il existe d'autres fonctions non soumises au processus électoral. Ces fonctions sont, entre autres : procureuse, maîtresse de l'ouvroir, maîtresse de choeur, sacristine, tourière (chargée de répondre à tous ceux qui viennent au monastère), portière, auditrice du parloir, couturière ou robière, lingère, infirmière, apothicairesse, dépensière, réfectorière (qui sert à table), celle qui lit au réfectoire, celle qui corrige les fautes qui se commettent en lisant au réfectoire, cuisinière, boulangère, grainetière, jardinière et excitatrice (qui réveille les religieuses le matin pour aller à l'office)131(*).
Il existe également des fonctions liées à l'éducation. Par exemple, Jeanne Sageon est présentée comme maîtresse des pensionnaires sur le contrat de mariage de sa nièce Marie de Surugue132(*), une charge différente de la charge soumise à élection d'intendante des classes.
Ces officières sont choisies pour un an par la supérieure avec l'avis de ses conseillères133(*) en fonction des capacités de chacune.
Les sources permettant de suivre l'attribution de ces postes sont rares134(*), cela empêche l'analyse de la carrière des religieuses en dehors des postes soumis à l'élection qui sont consignés dans des registres.
Contrairement aux Ursulines de Pau, les religieuses de la Congrégation de Notre-Dame ne semblent donc pas avoir créé de nouvelles charges pourvues par le biais des élections135(*).

VII Les influences sur la carrière des religieuses

VII.A L'influence de l'expérience : devenir supérieure à l'issue d'un apprentissage

L'analyse des registres des élections136(*) permet quelques observations. Certaines religieuses alternent les charges de supérieure et d'assistante ce qui leur permet de rester aux plus hautes charges sur de longues périodes. D'autre part, aucune des supérieures n'est élue sans avoir occupé une autre charge élective auparavant. De même, une supérieure ne quitte pas le gouvernement de la maison quand elle se démet de cette charge puisqu'elle est souvent élue au conseil. Les seules exceptions sont Madeleine Castelet et Marie-Anne Bobusse qui décèdent peu avant la fin de leur mandat de supérieure en 1763 et en 1790.
Trois parcours, Marguerite Des Queulx dite de Saint-François137(*), Madeleine Castelet dite de Sainte-Scolastique138(*) et Marie-Anne-Françoise Vrion ou Urion dite de Sainte-Euphrasie139(*), sont particulièrement significatifs et permettent d'illustrer la carrière d'une religieuse appelée à occuper les plus hautes fonctions au sein du couvent. Cela correspond à des carrières assez longues au sein de la gouvernance de la maison : trente-sept ans pour Marguerite Des Queulx (elle décède en 1740 avec la charge de deuxième conseillère), trente ans pour Madeleine Castelet (elle décède juste avant la fin de son dernier mandat de supérieure), et trente-sept ans pour Marie-Anne-Françoise Vrion (ou Urion) (décédée en 1787 alors qu'elle est assistante).
Avant d'être élues au poste de supérieure, ces religieuses sont élues au conseil du couvent. Cela montre que la religieuse choisie l'est après avoir fait ses preuves en suivant un cursus discontinu et informel. La décision des religieuses est donc réfléchie et elle dépend des qualités personnelles de la religieuse. D'autre part, la religieuse démise de sa charge de supérieure rejoint le conseil afin que son expérience puisse profiter à la maison. Cela rappelle les carrières des notables parisiens et l'apprentissage professionnel du milieu de l'artisanat et de la marchandise dont sont issues bon nombre des religieuses de la Congrégation de Notre-Dame. Cependant, la carrière d'une professe et son succès dans les élections peuvent également être influencés par les origines familiales ce que les registres des élections seuls ne permettent pas d'aborder.

VII.B Des familles présentes dans le conseil sur plusieurs décennies

Les règles du convent affirment qu'« on ne rejettera pas non plus une fille parce qu'elle aura des soeurs ou des parents dans la maison »140(*). Des liens de parenté ont effectivement été mis en évidence au sein du monastère141(*). Or Véronique Castagnet observait des alliances afin d'assurer le contrôle du couvent des Ursulines de Pau par certaines familles142(*). Il aurait été intéressant de rechercher si de telles alliances ou stratégies sont observables dans le couvent de la Congrégation de Notre-Dame à Paris et si elles influencent les élections mais les sources manquent.

Les registres des élections143(*) et les différents documents signés des noms religieux et de baptême des religieuses de la Congrégation de Notre-Dame, rue Neuve-Saint-Etienne-du-Mont permettent de reconstituer la liste des supérieures, conseillères, intendantes des classes, secrétaires et scrutatrices (disquisitrices) des élections144(*). Ce tableau ne permet pas d'observer une alternance des mêmes noms de famille aux plus hautes responsabilités du couvent et cela ne permet donc pas de mettre en évidence un réseau et une logique d'alliance.
Cependant, cette étude nécessite une analyse plus détaillée des liens familiaux par l'établissement de généalogies précises afin de conclure à l'absence ou la présence de stratégies des familles pour assurer le monopole de la gouvernance du monastère. On peut citer le cas de Marie-Anne de la Haute-Maison, parente d'Imbert Porlier145(*), ancien supérieur de la Congrégation de Notre-Dame à Paris. Il est à l'origine de l'installation du couvent rue Neuve Saint-Etienne-du-Mont. Elle est donc également parente de la soeur d'Imbert Porlier, Françoise Porlier, qui fut supérieure du couvent au XVIIe siècle. Elle est élue intendante des classes en 1718. Elle occupe également des postes au sein du conseil, elle est notamment élue assistante et 1ere conseillère en 1706, 1727, 1730 et 1733146(*). Cependant, elle ne devient jamais supérieure, malgré sa parenté avec des personnalités importantes dans l'histoire du couvent. Il est possible que sa carrière ait été bloquée par la présence de religieuses aux parents plus influents ou plus aptes à occuper le poste de supérieure.
Les carrières des religieuses ayant une parente également religieuse dans le couvent peuvent être aussi analysées147(*). Par exemple, Louise-Madeleine Colasse et Louise-Madeleine Berain sont cousines, leur carrière les amène toutes deux à exercer des fonctions au sein du conseil et même à devenir supérieure pour Louise-Madeleine Colasse. Cette dernière quitte le conseil du couvent après 1763 pour ne plus jamais y revenir sans que la raison ne soit connue. Sa cousine en revanche entre au conseil en 1766, à environ 53 ans148(*), pour ne plus le quitter jusqu'en 1792. Elles ne sont jamais au conseil du couvent en même temps. Il est possible que le décès soit la raison de l'absence de Louise-Madeleine Colasse des registres après 1763 et que la carrière de sa cousine profite de ce décès. On peut donc constater la présence de cette famille dans le conseil sur une période de trente ans.
Un cas similaire avait été observé par Véronique Castagnet chez les Ursulines de Pau. Ce couvent comptait trois soeurs durant la première partie du XVIIIe siècle : soeur Marie de la Visitation qui occupa divers postes tels que garde-clés des archives ou procuratrice avant d'être élue sous-prieure en 1736 et 1742 et prieure en 1740, Anne de Sainte-Claire plusieurs fois élue maîtresse, maîtresse de choeur, maîtresse principale, portière, procuratrice, sacristaine et discrète et Anne de Mosqueros de Sainte-Thérèse qui n'exerce aucune fonction d'officière. Les sources témoignent de la pauvreté de la présentation de Marie de la Visitation tout en présentant Anne de Sainte-Claire comme étant essentielle au sein de son couvent. La carrière de cette dernière a profité de sa position d'aînesse mais son décès prématuré a profité à la carrière de sa soeur Marie de la Visitation149(*).
De même, les soeurs Claude-Françoise, Anne-Françoise et Geneviève Ragot occupent des postes au sein du conseil, à l'intendance des classes ou de secrétaire pendant toute la première moitié du XVIIIe siècle, assurant ainsi la présence constante de leur famille aux places importantes du couvent sans que plus d'une seule de ces femmes soit élue au conseil au même moment.
Donc les documents mettent en lumière ce qui semble être l'influence de plusieurs familles dans le couvent, à l'image de la famille Ragot dans la première moitié du XVIIIe siècle et de la famille Berain-Colasse dans la seconde moitié. On peut cependant remarquer que les religieuses d'une même famille ne semblent jamais être membre du conseil en même temps mais elles s'y succèdent privilégiant ainsi l'influence sur une longue période. Il se peut également que la présence de plusieurs parentes dans le conseil ne soit pas admises par le règlement ou l'usage du monastère.

Si Louise-Madeleine Colasse et Madeleine Berain atteignent toutes deux le conseil du couvent on remarque que dans le cas de religieuses parentes, si l'une peut être élue aux fonctions de direction du couvent, cela n'entraîne pas forcément l'élection de l'autre. Par exemple, Marie-Anne Bobusse est élue intendante des classes de 1760 à 1766 puis elle entre au conseil du couvent avant d'être élue supérieure en 1787. Jeanne-Catherine Bobusse fait profession dans le couvent le 2 mai 1738. Les sources ne permettent pas d'établir la nature de leur lien de parenté mais son existence est probable. Cependant, Jeanne-Catherine n'occupe qu'une place de 2eme disquisitrice en 1760, sans jamais rentrer dans le conseil du couvent. Cela peut cependant être dû à un décès prématuré de cette dernière, avant qu'elle n'ait l'expérience nécessaire pour être une candidate aux postes à responsabilité. Marie-Anne a également pu bénéficié d'un droit d'aînesse.

VII.C Les élections : un choix collectif mais sous la tutelle du clergé

Les registres des élections font état d'incidents qui ne remettent pas en cause la liberté de ce choix mais qui démontrent aussi la tutelle de l'autorité ecclésiastique masculine. Tout d'abord, en 1709, Madeleine Landrin dite de la Passion refuse le poste d'intendante des classes auquel elle est élue car elle se juge trop âgée et trop infirme pour cette fonction. Malgré l'insistance des autres religieuses et du supérieur de la communauté, elle persiste dans ce refus et une autre élection a lieu immédiatement. Ce refus démontre qu'il s'agissait d'un poste pour lequel il fallait être en bonne santé alors que l'insistance des religieuses et du supérieur semble mettre en avance la compétence reconnue de la première religieuse élue. Le supérieur de la communauté semble donc vouloir faire respecter le verdict de l'élection mais il n'impose pas à Madeleine Landrin d'accepter un poste qu'elle ne pense pas être capable d'occuper. Une nouvelle élection est organisée. Le supérieur ne prend donc aucune décision sur ce sujet et se fie à nouveau au processus électoral.
Ensuite, les élections au poste de supérieure de 1715 et de 1751 ont nécessité quatre scrutins. La règle précise que si un premier scrutin n'aboutit pas à une majorité absolue, un deuxième vote est organisé entre les deux religieuses ayant obtenu le plus de voix la première fois ce qui doit permettre à l'une d'elle d'obtenir la majorité absolue et donc d'éviter l'organisation de plus de deux tours. L'existence de quatre scrutins peut s'expliquer par un premier tour avec des scores ex æquo ce qui fait ressortir au moins trois noms pour le deuxième tour ou par une exception à la règle approuvée par le supérieur du couvent.
Ces exemples témoignent d'un réel souci de préserver la liberté des religieuses en utilisant au maximum le processus électoral. La supérieure n'est jamais désignée par ceux qui gouvernent la maison, elle est toujours élue. Il peut cependant intervenir pour résoudre un conflit mais il maintient le processus électif. Cependant, le maintien d'une supérieure à ce poste au-delà de deux mandats consécutifs exprime la confiance des autorités ecclésiastiques dans la gouvernance du couvent et une volonté de stabilité.

Les témoignages manquent pour dire si le supérieur influençait les religieuses pour imposer une supérieure cependant, les décomptes des voix sont notés pour chacune de ces élections ce qui prouve qu'un vote a eu lieu et qu'aucune supérieure a été imposée.
On remarque d'ailleurs que la limite de deux mandats consécutifs a été dépassée pour quatre religieuses : Marguerite Des Queulx, supérieure de 1709 à 1718 puis de 1727 à 1739, Madeleine Castelet de 1739 à 1751, Marie-Anne-Françoise Vrion/Urion de 1763 à 1775 et Élisabeth Gosseaume de 1775 à 1784. Deux d'entre elles se démarquent particulièrement : Marguerite Des Queulx avec sept succès de 1709 à 1736 et Madeleine Castelet élue six fois de 1739 à 1760. Ces écarts au règlement des élections permettent de rendre compte des relations du couvent avec le monde extérieur et notamment avec la hiérarchie ecclésiastique. Il est précisé dans le registre que les autorisations de réélection ont à chaque fois été obtenues de l'archevêque donc le phénomène se reproduit tout le long du siècle, cela permet de supposer que la gouvernance du couvent suit la ligne de conduite préconisée par l'archevêché150(*).

Un récit permet d'aborder l'état d'esprit des religieuses au moment de l'élection de leur supérieure. Ainsi, Madame Roland écrivait à Sophie Cannet en mai 1775 :

« Les bonnes filles de la Congrégation sont entre la crainte et l'espérance (c'est lundi l'élection d'une supérieure) ; mais leur espérance même est assez triste, parce qu'elles ne sauraient gagner pour la douceur du règne ; elles attendent de Dieu Saint-Bernard, dans sa miséricorde, ou Saint-Augustin, dans sa justice. Si c'est la première, il y aura de la ressource (quoique Sainte-Fare151(*), comme son intime, régnera sous son nom) ; elle a de l'honnêteté, de la politesse et des égards. Mais si c'est la seconde, les prêtres régiront tout, et le zèle amer fera tous les règlements152(*). »

Cela démontre l'existence de deux partis dont un proche des prêtres et donc plus influençable par eux. Cela se rapproche des luttes des jansénistes contre le pouvoir ecclésiastique que rapportent les Nouvelles ecclésiastiques dès les années 1750 et 1760153(*). Dans les années 1770 et 1780, le journal défend la résistance au « despotisme » de la hiérarchie ecclésiastique154(*). Cela prouve qu'un sentiment anticlérical existait dès cette époque. Cependant, les témoignages manquent pour expliquer cet état d'esprit chez certaines religieuses de la Congrégation. Ces registres ne peuvent pas dire si un durcissement des autorités ecclésiastiques a entraîné un ressentiment chez les religieuses ou s'il s'agit de la conséquence des persécutions subies auparavant notamment par Marie-Adrienne Petit.
Le registre des élections permet d'observer les résultats de l'élection qui s'est tenue le 22 mai 1775155(*). La supérieure élue à la majorité absolue et vraisemblablement au premier tour est donc Élisabeth Gosseaume dite de Saint-Bernard alors que Marie-Anne Bobusse dite de Saint-Augustin, proche des prêtres et probablement parente de Nicolas-Antoine Bobusse, prêtre trésorier de l'église paroissiale de Saint-Gervais156(*), ne recueille que 3 voix. On peut donc penser que les religieuses ont pu voter librement, sans être influencées par ces prêtres. Le nom de la supérieure n'a vraisemblablement pas été imposé par ces derniers.

VII.D Le jansénisme

Un événement rapporté par le registre des élections permet de constater qu'une religieuse du couvent n'avait pas l'approbation des autorités ecclésiastiques. Ainsi, l'élection du 26 juillet 1742 n'est pas confirmée par la hiérarchie. Le 29 juillet, le couvent procède à une nouvelle élection de l'assistante, des conseillères et de l'intendante des classes. La comparaison des résultats de ces deux élections permet de constater la disparition de deux religieuses du nombres des professes élues : Marie-Adrienne Petit dite du Saint-Esprit et Anne-Françoise Ragot dite des Séraphins. Cela permet de supposer un désaccord de l'une de ces religieuses ou des deux par rapport à la ligne de conduite souhaitée par l'archevêché.
Une autre source permet d'éclairer cet événement. Il s'agit de la nécrologie de Marie-Adrienne Petit publiée dans les Nouvelles ecclésiastiques datées du 6 mars 1751. Cet article décrit la résistance de cette religieuse, connue pour son jansénisme ouvertement affiché157(*). Certaines des informations données par l'article sont confirmées par le registre des élections notamment l'élection en tant que conseillère non validée. Ce récit illustre d'abord les persécutions subies par une religieuse pour son jansénisme. Cependant, Marie-Adrienne Petit avait été élue auparavant par trois fois à des charges de conseillère en 1730, 1736 et 1739. Son élection n'est invalidée que lorsqu'elle est élue, en plus, à la charge particulière d'intendante des classes le 26 juillet 1742. Cette affaire peut se rapprocher d'un cas similaire au couvent de la Trinité à Rennes ou la mère Pélagie de Gardin fut privée de sa charge de maîtresse des pensionnaires car les autorités ecclésiastiques craignaient que lui confier l'éducation des jeunes filles rependrait la doctrine janséniste dans les foyers de ces dernières158(*). On peut donc supposer une crainte similaire.
D'après la nécrologie de Marie-Adrienne Petit dans les Nouvelles ecclésiastiques, la religieuse se voit refuser les derniers sacrements avant d'être finalement confessée et enterrée de la manière usuelle. En effet, les refus de sépulture en terre bénite en présence d'un prêtre restent rares. On peut citer la soeur de Sainte-Colombe, ursuline de Châtillon, morte le 16 juin 1746 et enterrée dans une fosse à l'extérieur du cimetière, sans cérémonie, en présence de la supérieure et de deux converses ou également Marguerite-Thérèse de Frigerie, du carmel de l'Incarnation, rue Saint-Jacques à Paris ou encore une religieuse de Dinan morte en 1751159(*). Le plus souvent, le rituel des funérailles est modifié afin que les religieuses ne soient pas traitées comme des excommuniées mais comme des pécheresses mortes. Les évêques de Marseille et d'Agde refusaient de considérer les appelantes comme des hérétiques. Certains prêtres n'ont pas voulu associer le refus de sépulture au refus des derniers sacrements et se sont contentés de priver les opposantes des « honneurs de la sépulture » en supprimant des gestes et des prières du cérémonial160(*).

Il faut également considérer l'influence qu'exerce la crise janséniste sur ces élections. . Identifier Marie-Adrienne Petit dite du Saint-Esprit comme une religieuse janséniste permet également d'observer l'existence d'un réseau interne de sympathisantes jansénistes à l'intérieur de la clôture. En effet, le détail et la répartition des voix lors de l'élection de la supérieur permet de constater la présence de la mère du Saint-Esprit parmi les religieuses ayant reçu une ou plusieurs voix de 1718 à 1745161(*). Cette religieuse recueille de façon régulière au moins une voix lors de ces élections. Or, d'après le règlement, il est impossible que Marie-Adrienne Petit puisse voter pour elle-même. Il existe donc une à plusieurs sympathisantes à la cause janséniste au sein du couvent et cette religieuse serait la représentante de ce groupe à cause de son engagement ouvert pour la cause.
Les pics de 5 et 4 voix en 1718 et 1739 peuvent être mis en relation avec l'Appel et les refus de sacrements pour les religieuses. Cela démontre une perméabilité de la clôture aux événements de leur temps et une sensibilité des religieuses à l'actualité.
Ainsi, bien qu'enfermées, elles expriment leurs opinions par l'intermédiaire d'une élection. Or cette opinion n'aboutit pas nécessairement à un engagement total pour la cause janséniste à la hauteur de celui de Marie-Adrienne Petit. Enfin, cette opinion peut changer en fonction des événements et une religieuse votant pour la mère du saint Esprit peut modifier son vote trois ans plus tard.

VIII L'accueil de « grandes pensionnaires » et de pensionnaires en classe

Une des sources de revenu des religieuses de la Congrégation de Notre-Dame est l'accueil de pensionnaires dans les bâtiments de leur couvent. La commission des réguliers162(*) identifie deux types de pensionnaires : les « grandes pensionnaires », c'est-à-dire des femmes adultes louant une chambre dans le couvent et les pensionnaires en classes que les religieuses instruisent.

VIII.A Les « grandes pensionnaires »

Les religieuses accueillaient des dames pensionnaires dans des appartements qu'elles louaient dans le couvent. Ces femmes pouvaient sortir librement et y recevoir. S'l semblerait qu'elles aient pu faire la cuisine dans ces appartements163(*), la fourniture de nourriture était quand même payée au monastère : en 1786, le couvent perçoit 4 650 livres à cet effet en plus des 2 814 livres de loyer164(*).

Ces femmes étaient au nombre de sept en 1784 et de neuf en 1786. Les sources permettent d'en identifier vingt-six ayant vécu au couvent durant le XVIIIe siècle165(*). Vingt d'entre elles sont connues grâce au « Livre des deffuntes »166(*). Souvent veuves, au moins dix sont décédées à un âge d'au moins soixante-dix ans. Le couvent a pu être pour elles le refuge de leur vieillesse, de la maladie et un moyen d'échapper à la solitude. On retrouve cette fonction d'hospice au couvent de la Visitation de la rue Saint-Antoine ou, par exemple, Madame Crichant, souffrant d'hypocondrie, meurt dans le monastère après y avoir vécu 8 ans dans la première moitié du XVIIe siècle167(*).

Le cas de Mademoiselle Lessenne de Menilles de Veniez, décédée au couvent le 13 novembre 1703 à 32 ans, diffère cependant. Il est possible qu'un état de santé précaire ait motivé sa présence parmi les pensionnaires adultes du monastère, pour les soins que les religieuses pourraient lui prodiguer. De plus, une santé fragile est un facteur discriminant pour prononcer des voeux religieux. Il se peut qu'elle ait souhaité devenir religieuse mais que cela n'a pas été possible à cause de sa santé. Dans ce cas, devenir pensionnaire en appartement est une façon de s'approcher de l'état désiré. Cela pourrait se rapprocher de ce qu'a vécu Mademoiselle Langlois au monastère de la Visitation, rue Saint-Antoine, morte revêtue de l'habit de l'ordre en 1785 dans le couvent après y avoir vécu 4 ans mais sans prononcer de voeux car son état de santé ne le lui permettait pas168(*).

Des raisons familiales peuvent également motiver ses femmes à louer un appartement dans le monastère. Ainsi, Claude Perroud explique que Manon Phlipon vient au couvent pour « chercher asile, de novembre 1779 à janvier 1780, dans la grande crise qui précéda son mariage »169(*).

D'autre part, si on retrouve des veuves d'officiers de finances, de procureur ou de bourgeois de Paris, on n'observe pas de veuves d'artisans ou de marchands ce qui diffère des origines sociales des religieuses. L'origine de ces pensionnaires ne peut cependant pas être séparé de l'origine des religieuses car bon nombre d'entre elles semblent parentes. Les liens familiaux sont avérés, grâce au témoignage de Madame Roland170(*), pour les demoiselles Surugue, nièces de Jeanne Sageon dite de Sainte-Fare. Il est également probable que Marie Des Queulx, veuve de Joseph-Roland Quille-des-Buttes et sa fille Marie-Elisabeth Quille-des-Buttes, qui décèdent toutes deux en 1740171(*) au couvent de la Congrégation de Notre-Dame à Paris, soient parentes de Marguerite Des Queulx. De même, Marguerite Boinard, veuve de Pierre Aulde, sieur de Vaumargot est peut-être parente de Louise Boinard. Catherine Porlier, veuve de Jacques Charpentier, sieur de la Haute-Maison est très certainement parente de Marie-Anne de la Haute-Maison dite Anne de l'Enfant Jésus, bien que la nature du lien de parenté ne puisse être établi. Il en est de même pour Marie Quevilly, veuve de Jean-René Voborelle, seigneur de Longuesve, probablement de la famille de Louise Catherine Quevilly dite de Sainte-Félicité et de Michelle Quevilly dite de la Conception. Il semble donc que la présence d'une parente parmi les religieuses est un élément déterminant dans le choix de ces femmes d'y louer un appartement.

VIII.B Une carrière consacrée à l'éducation des filles

Au-delà des règlements172(*), il y a peu de documents d'archives pouvant témoigner du rôle d'éducatrices des religieuses. Ce rôle est pourtant essentiel puisque, bien qu'il est courant pour les couvents de recevoir des pensionnaires, la Congrégation de Notre-Dame est l'un des deux ordres, avec les Ursulines, consacré spécifiquement à l'éducation et cet aspect revêt un caractère important dans la vocation des religieuses. Nous disposons cependant d'un témoignage puisque Madame Roland décrit dans ses mémoires son séjour commencé le 7 mai 1765 à 11 ans dans ce couvent. Cette dernière témoigne que les religieuses tiennent un pensionnat mais aussi une école d'externe gratuite. Elle ne passe qu'une année au pensionnat, selon l'usage, pour préparer sa communion173(*). Les mémoires de Madame Roland peuvent être comparées au témoignage d'Hélène Massalska, ancienne pensionnaire de l'aristocrate Abbaye-aux-Bois où elle entre en 1771174(*).

VIII.B.1 La pension de la Congrégation de Notre-Dame à Paris, les raisons du choix des familles

La vingtaine de religieuses qui composaient le couvent entouraient les enfants d'une atmosphère familiale et les relations entre élèves et maîtresses y étaient affectueuses. Cette atmosphère familiale a peut-être contribué la volonté de certaines jeunes élèves d'y faire profession175(*). D'ailleurs, les familles pouvaient envoyer leurs filles dans ce pensionnat alors qu'une parente y était religieuse. Par exemple, Marie-Suzanne Merard décède au couvent de la Congrégation de Notre-Dame à Paris à l'âge de 10 ans le 25 mars 1745. Sa tante, Catherine-Elisabeth La Borde y était religieuse de choeur depuis environ 1743176(*).
En revanche, les parents de Madame Roland avaient choisi ce couvent pour sa bonne réputation et parce qu'il appartenait à un ordre peu austère :

« On délibère sur le choix d'une maison ; ma famille n'avait de relations dans aucunes de celles de cette espèce : on se rappelle que mon maître de musique avait cité un couvent où il enseignait de jeunes demoiselles, et on décide que l'on fera des informations. Il résultat de celles-ci que la maison était honnête, l'ordre peu austère ; les religieuses passaient en conséquence pour n'avoir point de ces excès, de ces momeries qui caractérisaient leur plus grand nombre177(*). »

VIII.B.2 Une possible diminution des effectifs

La Congrégation de Notre-Dame était fréquentée par les enfants de la bonne bourgeoisie. La pension ordinaire était de 250 à 500 livres par an de 1760 à 1789178(*). Il est cependant probable que les parents donnaient un complément pour assurer le confort de leurs enfants179(*).
Les religieuse de la Congrégation de Notre-Dame à Paris tenaient un pensionnat et également une école externe gratuite pour les enfants du peuple. Cependant, cette dernière était séparée de la classe des pensionnaires et elle se tenait dans une salle qui leur était réservée180(*). Cette organisation permet de séparer les deux groupes d'élèves issues de milieux différents181(*).

En 1765-1766, le pensionnat accueillait trente-quatre élèves de six à dix-huit ans dans une classe unique182(*). L'effectif global reste bien inférieur à celui de l'Abbaye-aux-Bois : durant le séjour d'Halène Massalska, le nombre d'élèves était de cent soixante-deux dont de grands noms : Montmorency, Damas, Mortemart, Choiseul par exemple. Les religieuses appartenaient également à la haute noblesse183(*).
De plus, en 1784, les pensionnaires de la Congrégation de Notre-Dame à Paris étaient au nombre de vingt-six mais elles n'étaient plus que seize en 1786184(*). C'est comparable à la moyenne observée dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, c'est à dire vingt-trois élèves185(*) mais une diminution des effectifs semble perceptible de 1765-1766 à 1786. Cependant, ces trois données seules ne permettent pas de conclure définitivement à une diminution, l'effective pourrait aussi être instable.
Dans le cas d'une baisse réelle des effectifs, cela correspondrait à une désaffection de l'éducation conventuelle jugée peu apte à l'apprentissage de filles destinées à vivre hors du cloître qui contraste avec la stabilité de l'effectif des religieuses. La diminution de l'effectif de la Congrégation de Notre-Dame à Paris, si elle est confirmée, serait moins importante et moins précoce que ce qui peut être observé dans d'autres couvents. Par exemple, les Ursulines de la rue Sainte-Avoye accueillent soixante à soixante-dix pensionnaires dans les années 1760. Elles ne sont plus que vingt à trente dans les années 1770. Cette diminution ne s'observe en revanche pas dans les couvents de province186(*).
En revanche, les documents ne semblent pas décrire les classes externes gratuite. Nous savons que le couvent du même ordre à Versailles avait en 1790 six classes pour cinq cents élèves187(*).

VIII.B.3 Organisation de l'éducation du pensionnat

L'emploi du temps n'était pas surchargé d'exercices de piété et les études intellectuelles, comme partout, n'étaient pas très poussées188(*). Cela comprenait des leçons d'orthographe, d'histoire, de géographie, de grammaire189(*). Le calcul, la lecture et l'écriture y étaient certainement également enseignés190(*). Le programme y est très semblable à celui connu au couvent du même ordre à Versailles en 1774191(*).
Cependant, cet enseignement ne dépassait pas l'enseignement déjà reçu par Madame Roland à l'âge de 11 ans :

« Élevée comme je l'avais été jusqu'à cette époque, il n'était pas fort étonnant que je me trouvasse mieux instruite que la plupart de mes compagnes, même les plus âgées192(*). »

Les religieuses étaient d'ailleurs particulièrement fières de cette élève :

« Les religieuses trouvèrent qu'elles pourraient s'honorer de mon éducation, puisque j'étais chez elles, sans avoir aucune peine à prendre pour la continuer193(*). »

Une religieuse plus instruite lui donnait des leçons particulières194(*) et ses parents faisaient venir un maître de musique qui donnait ses leçon au parloir et une maîtresse de dessin qui rentrait à l'intérieur du couvent195(*).
L'éducation prodiguée dans un établissement plus prestigieux tel que l'Abbaye-aux-Bois y semble encore plus soignée avec des leçons d'histoire ancienne et d'histoire de France, de géographie, de sciences naturelles, de mythologie, d'écriture, de calcul, d'instruction religieuse. Les leçons étaient données par des maîtres venus de l'extérieur, tous des hommes ce qui est exceptionnel dans un couvent. Les maîtresses assistaient seulement aux cours et surveillaient les élèves. Les disciplines artistiques étaient très présentes et étaient enseignées par des professeurs renommés : danseurs de l'opéra ou acteur de la Comédie-Française. L'influence de Saint-Cyr y est évidente avec la répartition des élèves en classe de couleur : classe bleue jusqu'à douze ans, blanche l'année précédent la première communion, les classes rouges où elles aidaient les religieuses dans les différentes tâches de la maison. Les élèves dormaient en dortoir mais certaines, privilégiées, avaient un appartement particulier. C'était le cas d'Hélène Massalska grâce à sa naissance, sa fortune et sa santé délicate. En revanche, tout comme à la Congrégation de Notre-Dame, la discipline y est peu sévère : les principes rigoureux du XVIIe siècle n'étaient plus en vogue et encore moins dans un établissement aristocratique196(*).

IX Espérance de vie des religieuses de la Congrégation de Notre-Dame

La mort d'une religieuse est un moment important pour le cloître, l'aboutissement de sa carrière de religieuse cherchant à assurer son salut. Cette dernière étape doit se dérouler selon les règles afin d'assurer la bonne réputation du couvent, comme en témoigne l'affaire du refus de sacrements de Marie-Adrienne Petit. La longévité des religieuses peut également assurer cette réputation. Cela permet également au couvent de commémorer les qualités de la défunte dans les nécrologies par exemple.
Les décès au couvent de la Congrégation de Notre-Dame à Paris sont mieux documentés que les entrées en religion puisqu'un registre les détaille de 1648 à 1750197(*). Ce dernier, bien que probablement incomplet, informe quasiment systématiquement sur l'âge de la défunte, cela permet donc une approche de la longévité des religieuses. L'analyse des âges au décès198(*) permet d'observer que les religieuses meurent en moyenne à 55 ans au XVIIe siècle et à 65 ans au XVIIIe siècle. Des trente-cinq religieuses décédées de 1700 à 1750, vingt-six le sont à au moins 60 ans soit près de 75 % des décès. De même, 59 % des Visitandines parisiennes au XVIIIe siècle meurent à plus de 60 ans, ce qui semble être la règle dans de nombreux couvents féminins du royaume. Ces chiffres sont d'autant plus remarquables que vers 1776, seuls 7.3 % des Français atteignaient cet âge199(*).
Cette longévité s'explique tout d'abord par les exigences du recrutement puisqu'il faut être en bonne santé et sans infirmités pour pouvoir intégrer le monastère, les exceptions étant rares. Cela témoigne également des bonnes conditions de vie des religieuses notamment du soin apporté à leur santé. Ainsi, Madame Roland témoigne à propos de la converse Angélique Boufflers dite de Sainte-Agathe : « La bonne Agathe est à la roberie, pour y restaurer par la tranquillité sa santé délabrée »200(*). Les fonctions, y compris pour les soeurs converses, sont donc attribuées en fonction des capacités et des besoins des religieuses.

* 112 CHRISTIN O., « À quoi sert de voter aux XVIème - XVIIIème siècles?? », Actes de la recherche en sciences sociales, 2001, vol. 140, no 1, p. 24.

* 113 A.N. LL1633, « Quatriesme partie contenant tout ce qui touche le gouvernement de la maison, les élections et la distribution des offices », p. 30-31.

* 114 A.N., LL1634, « Cinquiesme partie contenant les règles des officières », p. 9-32.

* 115 A.N., LL1634, « Cinquiesme partie contenant les règles des officières », p. 33-35.

* 116 A.N., LL1633, « Quatriesme partie contenant tout ce qui touche le gouvernement de la maison, les élections et la distribution des offices », p. 49-53 ; A.N., LL1634, « Cinquiesme partie contenant les règles des officières », p. 38-39.

* 117 BERTOUT Anne, Les ursulines de Paris sous l'Ancien Régime, Paris, Typographie Firmin-Didot, 1935, p. 97-99.

* 118 Ibid., p. 79.

* 119 A.N., LL1633, « Quatriesme partie contenant tout ce qui touche le gouvernement de la maison, les élections et la distribution des offices », p. 21-29.

* 120 A.N., LL1633, « Quatriesme partie contenant tout ce qui touche le gouvernement de la maison, les élections et la distribution des offices », p. 31.

* 121 A.N, LL1629, 27 août 1672 au 26 octobre 1756, conclusions du chapitre, p. 23.

* 122 A.N, LL1629, 27 août 1672 au 26 octobre 1756, conclusions du chapitre, p. 23-24.

* 123 A.N., LL1633, « Quatriesme partie contenant tout ce qui touche le gouvernement de la maison, les élections et la distribution des offices », p. 31.

* 124 CASTAGNET Véronique, « Vitae et Vota?:: pour une relecture des pratiques électorales au sein des communautés religieuses durant la période moderne », Chrétiens et sociétés, 31 décembre 2007, no 14.« Vitae et Vota :  », Chrétiens et sociétés [En ligne], n°14, 2007, paragraphe 8, mis en ligne le 12 septembre 2012, consulté le 26 mai 2016. URL : http://chretienssocietes.revues.org/201

* 125 A.N., LL1633, « Quatriesme partie contenant tout ce qui touche le gouvernement de la maison, les élections et la distribution des offices », p. 31.

* 126 A.N., LL1633, « Quatriesme partie contenant tout ce qui touche le gouvernement de la maison, les élections et la distribution des offices », p. 33.

* 127 A.N., LL1633, « Quatriesme partie contenant tout ce qui touche le gouvernement de la maison, les élections et la distribution des offices », p. 34-39.

* 128 DUVIGNACQ-GLESSGEN Marie-Ange, L'Ordre de la Visitation à Paris aux XVIIe et XVIIIe siècles, op. cit., p. 65.

* 129 CASTAGNET Véronique, « Vitae et Vota », op. cit.

* 130 Ibid.

* 131 A.N., LL1634, « Cinquiesme partie contenant les règles des officières ».

* 132 A.N, MC/ET/LXXXI/447, 27 octobre 1774, mariage, Jean Timoléon-Tuleu et Marie de Surugue.

* 133 A.N., LL1633, « Quatriesme partie contenant tout ce qui touche le gouvernement de la maison, les élections et la distribution des offices », p. 43-44.

* 134 Un seul document donne une liste des religieuses et de leur fonction : A.N., S4639, documents divers, recensement du 25 mars 1792.

* 135 CASTAGNET Véronique, « Vitae et Vota », op. cit.

* 136A.N., LL1635, 1646-1740, registre des élections ; A.N., LL1636, 1742-1792, registre des élections.

* 137 Tableau 15, Carrière de Marguerite Des Queulx dite de Saint-François, p. 83.

* 138 Tableau 16, Carrière de Madeleine Castelet dite de Sainte-Scolastique, p. 83.

* 139 Tableau 17, Carrière de Marie-Anne-Françoise Vrion ou Urion dite de Sainte-Euphrasie, p. 85.

* 140 LL1631, « Seconde partie contenant tout ce qui regarde les novices », p. 4.

* 141 Tableau 2, Liens de parenté (avérés et probables) des religieuses avec d'autres religieux, p. 25.

* 142 CASTAGNET Véronique, « Vitae et Vota », op. cit.

* 143 A.N., LL1635, 1646-1740, registre des élections ; A.N., LL1636, 1742-1792, registre des élections.

* 144 Tableau 12, , p. 58 et Tableau 13, , p. 80.

* 145 A.N., LL1637, 1648-1750, « Livre des confesseurs et des deffuntes », p. 41.

* 146 A.N., LL1635, 1646-1740, registre des élections.

* 147 Tableau 14, Carrières des religieuses ayant une parente également religieuse dans ce couvent , p. 82.

* 148 A.N., S4639, 7 juin 1790, expédition des officiers municipaux de la ville de Paris : un recensement affirme qu'en 1790, Madeleine Berain est âgée de 77ans.

* 149 CASTAGNET Véronique, « Vitae et Vota », op. cit.

* 150 Tableau 18, Interventions de l'archevêque de Paris dans le résultat des élections, p. 86.

* 151 Jeanne Sageon dite de Sainte-Fare.

* 152 PERROUD Claude, Lettres de Madame Roland - Nouvelle série- 1767-1780 - Tome premier, Paris, Imprimerie nationale, 1913, p. 302.

* 153 FROESCHLÉ-CHOPARD Marie-Hélène, « La montée d'un anticléricalisme dans les Nouvelles ecclésiastiques de la fin du XVIIIe siècle », in L'anticléricalisme de la fin du XVe siècle au début du XXe siècle: discours, images et militances, BERLAN HeìleÌne, KIRSCHLEGER Pierre-Yves, FOUILHERON Joe·l et MICHEL Henri (dir.), Paris, Michel Houdiard Éditeur, 2011,FROESCHLÉ-CHOPARD Marie-Hélène, « La montée d'un anticléricalisme dans les Nouvelles ecclésiastiques de la fin du XVIIIe siècle », Paris, Michel Houdiard Éditeur, 2011, p. 61.

* 154 Ibid., p. 67.

* 155 Tableau 19, Résultat de l'élection de la supérieure du 22 mai 1775, p. 90.

* 156 MONTGERON Louis-Basile Carré de, « Pièces justificatives du miracle opéré sur Louise Hardouin. Certificat de M. Bobusse prêtre, Trésorier de l'église paroissiale de S. Gervais », in La Vérité des miracles opérés par l'intercession de M. de Paris démontrée contre M. l'archevêque de Sens (tome 1), par M. de Montgeron, Cologne, Les libraires de la Compagnie, 1737, p. 5.

* 157 Nouvelles ecclésiastiques, 6 mars 1751 : la mère du Saint-Esprit a été formée à la piété par M. Witasse et M. Bazin, supérieur de la communauté détruite de Saint-Hilaire. Elle est privée de sacrements pendant quelques années sous Vintimille qui lui donne pour confesseur le père Eustache, carme déchaux mais ce dernier est interdit. Beaumont, le successeur de Vintimille à l'archevêché de Paris, ne lui en donne pas un autre car il veut qu'elle se soumette à la bulle. Elle a assumé différentes charges pour la communauté dont maîtresse des classes et des pensionnaires, maîtresse des novices, sacristine, infirmière, dépensière, maîtresse du choeur et conseillère.Elle est, d'après l'article, exclue de toutes charges pendant 18 ou 20 ans et menacée d'exil dès 1730 pour son opposition au mandement de Vintimille contre les Nouvelles ecclésiastiques. M. de Romigny alors supérieur de la communauté précise même que les religieuses sont libres d'élire qui elles veulent supérieure du couvent sauf s'il s'agit de la mère du Saint-Esprit. Quelques années après, elle est destituée d'une charge de conseillère pour avoir refusé la profession d'une converse parce qu'on y avait ajoutée la soumission à la bulle de la nouvelle religieuse. Cependant, c'est le récit des derniers jours de sa vie qui occupe particulièrement les Nouvelles ecclésiastiques car il y relate un cas de refus des derniers sacrements. Cette religieuse est paralysée depuis une attaque survenue le 18 juillet 1748. Or, dans la nuit de 23 au 24 novembre 1750, elle est de nouveau victime d'une attaque qui ne lui laisse que la parole et la santé mentale. Elle demande au supérieur du couvent, l'abbé Courcault, curé de Saint-Jacques-du-Haut-Pas, de lui procurer un confesseur mais il était difficile d'en trouver un qui n'exigeait pas l'acceptation de la bulle. Daumet de Brinou, curé de Saint-Séverin et confesseur de la communauté refuse de confesser la religieuse janséniste si elle ne se rétracte pas par écrit ou devant plusieurs témoins. Son état empire le 4 décembre alors que tous les confesseurs la dirigent vers le supérieur du couvent. Elle lui demande donc de se déplacer lui-même mais ce dernier, une fois au chevet de la malade, refuse de la confesser si elle ne reconnaît pas ses erreurs. Il fait entrer la supérieure et quelques religieuses pour témoigner mais la mère du Saint-Esprit n'admet pas avoir causé de scandale. Il refuse doncégalement de la confesser. Elle perd la connaissance et la parole du 4 au 5 décembre. Les religieuses prennent peur et recherchent un prêtre pour la confesser. C'est Moirou de Saint-Etienne-du-Mont, le confesseur des pensionnaires du couvent qui se déplace mais ce dernier n'arrive pas à persuader la mère du Saint-Esprit de se rétracter. Il promet de revenir. La supérieure et les autres religieuses craignent toujours pour la réputation du couvent si la mère du Saint-Esprit meurt sans sacrements si bien que nombre d'entre elles se joignent au confesseur pour la persuader. Moirou finit par la confesser mais en omettant de parler de la bulle et en profitant de la faiblesse de la religieuse, ce qui ne l'a pas empêché de prétendre auprès de l'abbé Courcault qu'elle s'est rétractée. C'est ainsi que la mère du Saint-Esprit a pu recevoir les derniers sacrements et que l'abbé Courcault accepte de célébrer lui-même l'enterrement de la religieuse. Elle meurt le 7 décembre 1750 à 72 ans après 49 ans de profession. Le couvent aurait refusé de transmettre la lettre circulaire racontant le décès de la mère du Saint-Esprit à sa famille, afin de ne pas lui exposer le stratagème qui a permis d'obtenir les derniers sacrements pour cette religieuse.

* 158 RAISON Chanoine L., « Le Mouvement Janséniste au diocèse de Rennes (suite) », Annales de Bretagne, 1942, vol. 49, no 1, p. 4.

* 159 NOIRFONTAINE (DE) Françoise, « Les damnées de la bulle Unigenitus ou les refus des derniers sacrements et de la sépulture ecclésiastique dans les communautés religieuses féminines (1725-1780) », op. cit., p. 109.

* 160 Ibid., p. 110-111.

* 161 Tableau 20, Nombre de voix obtenues par la religieuse janséniste Marie-Adrienne Petit dite du Saint-Esprit aux élections au titre de supérieure, p. 91.

* 162 A.N., G9151, 1784-1786, commission des réguliers et des secours, dossier n°23.

* 163ROLAND DE LA PLATIÈREManon, PERROUD Claude(éd.),Lettres de Madame Roland - Nouvelle série- 1767-1780 ,Paris, Imprimerie nationale, t. 1, 1913, p. XXVIII.

* 164 Tableau 25, , p. 109.

* 165 Tableau 21, Les "grandes pensionnaires" en appartement au XVIIIe siècle, p. 23.

* 166 LL1637, 1648-1750, « Livre des confesseurs et des deffuntes ».

* 167 DUVIGNACQ-GLESSGEN Marie-Ange, L'Ordre de la Visitation à Paris aux XVIIe et XVIIIe siècles, op. cit., p. 238.

* 168 DUVIGNACQ-GLESSGEN M.-A., L'Ordre de la Visitation à Paris aux XVIIe et XVIIIe siècles, op. cit., p. 238.

* 169 ROLAND DE LA PLATIÈREManon, PERROUD Claude(éd.),Lettres de Madame Roland - Nouvelle série- 1767-1780 ,Paris, Imprimerie nationale, t. 1, 1913, p. XXVIII.

* 170 ROLAND DE LA PLATIÈRE Manon, PERROUD Claude (éd.),Lettres de Madame Roland - Nouvelle série- 1767-1780 ,Paris, Imprimerie nationale, t. 1, 1913, p. XXIV.

* · 171 A.N., LL1637, 1648-1750, « Livre des confesseurs et des deffuntes », p. 43.

* 172 A.N., LL1632, « Troisième partie. De l'instruction ».

* 173 ROLAND DE LA PLATIÈREManon, PERROUD Claude(éd.)., Mémoires de Madame Roland, op. cit., p. 39-40.

* 174 Ibid., p. 264-269.

* 175 REYNES Geneviève, Couvents de femmes, op. cit., p. 262-264.

* 176 A.N., LL1637, 1648-1750, « Livre des confesseurs et des deffuntes », p. 44.

* 177 ROLAND DE LA PLATIÈREManon, PERROUD Claude(éd.)., Mémoires de Madame Roland, op. cit., p. 39-40.

* 178 SONNET Martine, L'éducation des filles au temps des Lumières, Paris, Editions du Cerf, 2011, p. 329.

* 179 REYNES Geneviève, Couvents de femmes, op. cit., p. 262.

* 180 ROLAND DE LA PLATIÈREManon, PERROUD Claude(éd.)., Mémoires de Madame Roland, op. cit., p. 40.

* 181 SONNET Martine, L'éducation des filles au temps des Lumières, op. cit., p. 27.

* 182 ROLAND DE LA PLATIÈREManon, PERROUD Claude(éd.)., Mémoires de Madame Roland, op. cit., p. 41.

* 183 REYNES Geneviève, Couvents de femmes, op. cit., p. 266-267.

* 184 A.N., G9151, 1784-1786, commission des réguliers et des secours, dossier n°23.

* 185 SONNET Martine, L'éducation des filles au temps des Lumières, op. cit., p. 78.

* 186 Ibid., p. 79.

* 187 TIHON Marie-Claire, Le couvent de la reine, op. cit., p. 138.

* 188 REYNES Geneviève, Couvents de femmes, op. cit., p. 262.

* 189 ROLAND DE LA PLATIÈREManon, PERROUD Claude(éd.)., Mémoires de Madame Roland, op. cit., p. 43.

* 190 REYNES Geneviève, Couvents de femmes, op. cit., p. 263.

* 191 TIHON Marie-Claire, Le couvent de la reine, op. cit., p. 146.

* 192 ROLAND DE LA PLATIÈREManon, PERROUD Claude(éd.)., Mémoires de Madame Roland, op. cit., p. 42.

* 193 PHLIPON Manon (épouse Roland de la Platière), Mémoires de Madame Roland. Nouvelle édition critique, contenant des fragments inédits et les lettres de la prison, Paris, France, Plon-Nourrit et Cie, 1905, vol.1, p. 42.

* 194 Ibid., p. 43.

* 195 Ibid.

* 196 REYNES Geneviève, Couvents de femmes, op. cit., p. 264-269.

* 197 A.N., LL1637, 1648-1750, « Livre des confesseurs et des deffuntes ».

* 198 Tableau 23, , p. 95 ; Tableau 24, , p. 96.

* 199 DUVIGNACQ-GLESSGEN Marie-Ange, L'Ordre de la Visitation à Paris aux XVIIe et XVIIIe siècles, op. cit., p. 122-123.

* 200 ROLAND DE LA PLATIÈREManon, PERROUD Claude(éd.), « A Sophie, 5 juin 1772 », in Lettres de Madame Roland - Nouvelle série- 1767-1780, Paris, Imprimerie nationale, 1913, t. 1, p. 112.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo