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Les tiers-lieux culturels, un outil pour la démocratisation culturelle ? Démarche comparative

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par Emeline PESCHAUD
Université de Cergy-Pontoise - Master 2 Développement culturel et Valorisation des patrimoines 2017
  

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Chapitre 9 : (...) et parvenir à l'équilibre.

L'équilibre des tiers-lieux dont il est question ici peut être défini par la citation suivante : « Ces tiers-lieux se sont inscrits, dès leur origine, dans les interstices des mondes de l'art, entre lieu public et lieu privé, entre un lieu ouvert et fermé, à travers des démarches qui portaient à la fois une dimension politique - comme acteurs agissant pour la vie de la cité - et artistique »266. Toute l'hybridité y est mentionnée : entre le public et le privé, entre l'art et le politique. Le tiers-lieu culturel est donc un lieu stratégique qui touche l'ensemble de la « Cité ».

Les acteurs publics et les acteurs issus de la vie civile peuvent donc s'entendre pour développer la culture et son accès au plus grand nombre, grâce aux tiers-lieux culturels équilibrés. Cela peut notamment éviter l'entre soi et une institutionnalisation d'un lieu à fonctionnement entièrement public. Ceci est visible par exemple au niveau du financement, comme à La Quincaillerie qui est autonome dans la recherche de partenaires financiers. Elle est chargée de faire de la veille afin d'obtenir des subventions à hauteur de 80% ; les 20% restants sont issus de la Communauté d'Agglomération porteuse du projet267.

Les projets de tiers-lieux culturels tendent ainsi à réduire les distances entre les institutions publiques et les citoyens, « en créant un modèle d'établissement proche et ouvert, dont les communautés se sentent membres »268. Le Medialab Prado parle de réduction de distance entre les producteurs de contenu culturel et les récepteurs, mais aussi de réduction de distance entre l'institution, la culture et le citoyen269. Le rôle passif du visiteur est évoqué : c'est dorénavant le but de la politique du Medialab Prado, ancien centre d'art numérique, que de faire participer le visiteur-spectateur à la création.

Désormais, la place des tiers-lieux culturels dans les collectivités dépasse le simple marketing territorial270, puisque les espaces hybrides ont une « place centrale dans les politiques culturelles des villes européennes »271. L'enjeu, s'adapter à la demande272 citoyenne et aux enjeux politiques, est tel que le tiers-lieu culturel semble être le meilleur compromis équilibré. Savoir écouter ce qui plaît est un enjeu politique qui participe à la démocratie citoyenne. En effet, le tiers-lieu concilie l'aspect du lieu de vie, qui donne à son tour le sentiment de convivialité, et l'outil de territoire273. Par exemple, le Château Ephémère organise régulièrement des after-works, des moments conviviaux ouverts au

266 Dynamiques organisationnelles, modes de gestion et institutionnalisation de différents tiers lieux culturels, N. AUBOUIN

267 Annexe 18 : entretien B. RIDOUX

268 Laboratorios ciudadanos: espacios para la innovación ciudadana [1] (traduction Espagnol/Français)

269 Le Medialab Prado de Madrid - Du centre culturel au laboratoire citoyen, Entretien avec M. GARCIA Propos recueillis par R. BESSON, traduction de S. MARCELLY FERNANDEZ

270 Partie 2

271 Ville et création artistique. Pour une autre approche de la géographie culturelle, B. GRESILLON

272 Annexe 17 : entretien J. LECORBEILLER

273 Annexe 18 : entretien B. RIDOUX

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Les tiers-lieux culturels, outils de la démocratisation culturelle ?

E. PESCHAUD

public, durant lesquels il est possible de visiter le site, de se restaurer et d'apprécier un évènement artistique274. De plus, les lieux tels que La Quincaillerie ou le Château Ephémère autorisent la diffusion et l'expérimentation. Ainsi, les résidents du Château Ephémère sont sélectionnés par un comité composé d'acteurs publics et privés ; on peut en conclure qu'un consensus entre les différents jurés s'opère au moment des délibérations.

L'accès à la culture relève de la compétence des pouvoirs publics, mais est en quelque sorte ancrée dans l'ADN des tiers-lieux275. Les tiers-lieux culturels, s'ils sont construits dans l'idée d'un lieu ouvert à tous sans distinction, inspirent la confiance propice à la démocratie culturelle, plutôt qu'à la démocratisation culturelle susceptible de rester une forme de culture sacralisée et sanctuarisée. Entrer en contact avec une culture qui nous ressemble276 est un moyen de se cultiver, et le tiers-lieu culturel semble être le meilleur moyen pour y parvenir. Ainsi, le Medialab Prado, né d'une initiative publique au début des années 2000 a décidé de mettre en avant les termes de « laboratoires citoyens » et de bannir d'autres termes, tels que « éducation », « culture » qui sont pour M. GARCIA « trop marqués conceptuellement et institutionnellement »277.

L'underground et l'upperground ont été cités plus haut ; les tiers-lieux culturels peuvent maintenant répondre à la logique du dit middleground, une notion née du milieu économique et du management de l'innovation278. Ce dernier peut avoir le rôle de « transfert »279 de connaissances entre les deux autres. Le middleground est lié à l'idée de la « ville créative », à la relation qui peut exister entre le formel et l'informel. Cette notion a été reprise par les tiers-lieux280. Cependant, les acteurs des tiers-lieux culturels évoqués ici ne semblent pas encore s'être saisis pleinement de l'idée du middleground.

Les tiers-lieux culturels permettent la rencontre afin d'augmenter la créativité de tous les acteurs (« c'est mélanger l'économique, le social, le culturel »281), et afin de diffuser des cultures.

Les tiers-lieux culturels équilibrés ne sont pas des « externalisations de la fonction publique »282 mais bien des lieux à part entière avec leurs missions qui leur sont propres. On a ainsi relevé les cas du Château Ephémère, de La Condition Publique, de La Quincaillerie, la Médiathèque

274 Annexe 25 : after-work et visite guidée du Château Ephémère par S. CAMPOS

275 Annexe 18 : entretien B. RIDOUX : « [...] l'accès aux droits culturels sans le vouloir, c'est notre nature »

276 Annexe 17 : entretien J. LECORBEILLER

277 Supra 237

278 Annexe 16 : entretien R. BESSON

279 Underground, upperground et middle-ground : les collectifs créatifs et la capacité créative de la ville, L. SIMON

280 Supra 278

281 Supra 275

282 Le Medialab Prado de Madrid - Du centre culturel au laboratoire citoyen, Entretien avec M. GARCIA Propos recueillis par R. BESSON, traduction de S. MARCELLY FERNANDEZ

Les tiers-lieux culturels, outils de la démocratisation culturelle ?

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius