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à‰tude diagnostic des causes structurelles et conjoncturelles de l'insécurité alimentaire et de la malnutrition dans les ménages du Batha-Est, Département de la région Batha, Tchad, Afrique centrale

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par Yvon GUERRIER
SupAgro - Master 3A (Agronomie Agroalimentaire) 2011
  

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Mémoire de fin d'études présenté pour l'obtention du Master 3A (Agronomie Agroalimentaire)

Systèmes Agraires Tropicaux et Gestion du Développement
Spécialité MOQUAS : Marché - Organisation - Qualité - Services

Étude diagnostic des causes structurelles et conjoncturelles de

l'insécurité alimentaire et de la malnutrition dans les ménages du

Batha-Est, Département de la région Batha, Tchad, Afrique centrale

Par Yvon GUERRIER

2011

Organisme d'accueil : Croix Rouge Française/Croix Rouge du Tchad (CRF/CRT)

2

Mémoire de fin d'études présenté pour l'obtention du Master 3A (Agronomie Agroalimentaire)

Systèmes Agraires Tropicaux et Gestion du Développement Spécialité MOQUAS : Marché - Organisation - Qualité - Services

Étude diagnostic des causes structurelles et conjoncturelles de
l'insécurité alimentaire et de la malnutrition dans les ménages du
Batha-Est, Département de la région Batha, Tchad, Afrique centrale

Par Yvon GUERRIER

2011

Mémoire préparé sous la direction de : Betty WAMPFLER

Présenté le : [JJ/MM/AAAA]

devant le jury :

- [Betty WAMPFLER, IRC]

- [Stéphane FOURNIER, IRC]

- [Sendy VEERABADREN, CRF]

- [Carole LAMBERT, IRC]

- [Sandrine DURY, CIRAD]

Organisme d'accueil : CRF/CRT

Maître de stage : Sendy VEERABADREN Co-Maître de stage : Marie Le MENN

RESUME

Ce document présente les résultats d'une «Etude diagnostic des causes structurelles et conjoncturelles de l'insécurité alimentaire et de la malnutrition dans les ménages du Batha-Est», au Tchad. La problématique centrale est axée sur « les facteurs de l'insécurité alimentaire et les stratégies d'adaptation des ménages ruraux dans un contexte sahélien à fort risque climatique ». L'étude est commanditée par la délégation de la Croix-Rouge Française (CRF). Les travaux de terrain ont été réalisés au cours de la période d'avril à fin de septembre 2011. Les données ont été collectées par des observations, des enquêtes auprès de 262 ménages à partir de la méthode d'échantillonnage aléatoire systématique. Celles-ci ont été complétées par des entretiens auprès de certaines personnes ressources. Certains référentiels des institutions telles : PAM, OMS, FAO ont également été mobilisés. Aussi, des outils de la méthode accélérée de recherche participative (MARP) et de l'analyse systémique ont été utilisés.

Il ressort des analyses que le Batha-Est est caractérisé par un climat subdésertique. On y trouve par ordre d'importance des ménages sédentaires, transhumants, nomades, et il compte plus d'une dizaine d'ethnies. Plus de 98% des ménages sont des musulmans, et environ 14% des ménages sont polygames. La vie économique repose principalement sur un système d'élevage extensif et/ou des systèmes de cultures céréalières de subsistance. Traditionnellement, le chef de ménage est le seul capable de prendre les décisions importantes. La gestion des ressources d'un ménage varie selon sa configuration. Les céréales (mil, sorghos) constituent l'aliment de base de la population (188 707 habitants). Les réflexions portées autour de trois (3) scenarii envisageables (récolte en année : difficile, normale, exceptionnelle) ont permis de montrer que le département peut-être autosuffisant en céréales seulement dans des conditions de rendements exceptionnels, un évènement qui n'a qu'une probabilité de 1/10 de survenir. De 1913 à ce jour, le département a connu plus d'une dizaine de famines espacées entre elles en moyenne à 7,2 années d'intervalle. Donc, l'insécurité alimentaire dans le Batha-Est a à la fois une portée historique, structurelle et conjoncturelle ». Les principaux déterminants sont :

1) la faible performance des systèmes d'exploitation agricoles (aléas climatiques, perte de fertilité des sols, mauvaises pratiques culturales, ennemis de cultures, manque d'accès aux intrants et équipements de base, faible accompagnement des exploitants, absence de services de crédit),

2) l'augmentation du nombre de bouches à nourrir, et la faible opportunité économique,

3) le faible niveau d'éducation des ménages (nutrition, hygiène),

4) la faiblesse des infrastructures socio-économiques, et la mauvaise gestion des eaux pluviales,

5) le manque d'organisation et de synergie entre les OP agricoles, ainsi que la non-implication des groupes relativement organisés de la société civile dans les prises de décisions,

6) le manque d'appropriation des mesures de politiques publiques, et le caractère non opérationnel du système d'information sur l'insécurité alimentaire et de la gestion de crise,

7) les externalités négatives des bouleversements socio-politiques chroniques du Tchad.

Plus de 2/3 des ménages ont une alimentation insuffisante, pauvre ou limitée. Environ 70% des cas de maladies diagnostiquées par les structures classiques de santé sont en lien avec une mauvaise alimentation, de mauvaises conditions d'hygiène, une mauvaise qualité de l'eau. Plus de 60% des exploitants nantis enquêtés sont en décapitalisation, les exploitants au revenu moyen suivent une voie quasi-irréversible de surendettement et, les pauvres deviennent de plus en plus vulnérables. En conséquence, « le sentiment de magnanimité et de solidarité alimentaire culturellement ancré dans le mode de vie des habitants est en baisse, car les ménages deviennent moins résilients ». Face à l'impuissance des décideurs publics, certains partenaires internationaux (CRF, PAM, etc.) apportent leurs soutiens, toutefois la réponse reste limitée. Dans le domaine de la prise en charge des malnutris, des efforts considérables ont été observés.

Liste des mots-clés :

Ménages sahéliens, système d'activités, économie des ménages, insécurité alimentaire, vulnérabilité alimentaire, stratégies d'adaptation, politique publique.-

II

ABSTRACT

This paper presents the results of a"diagnostic study of structural and economic causes of food insecurity and malnutrition in the households of Batha-Est, Chad». The central theme focuses on "the main factors of food insecurity and coping strategies of rural households in a sahelian climate with a high

risk". The study is sponsored by the delegation of the French Red
Cross (FRC/CRF). Fieldwork was conducted from April to September 2011. The information was collected

through observations, surveys of 262 households from the systematic random sampling
method. These were supplemented by interviews with some resource people. Some institutions repositories such as : WFP, WHO, FAO were also mobilized. Also, tools of the Participatory Rural Appraisal (PRA) and analysis systems were used.

The analysis shows that Batha-Est is characterized by a sub-desert climate. There are in order of importance sedentary, transhumant and nomadic household, and has over a dozen ethnic groups. Over 98% of households are Muslims, and about 14% of households are polygamous. Economic life is based

primarily on a system of extensive livestock and /or systems of cereal crops for
subsistence. Traditionally, the head of household is the only one capable of making important decisions. Resource management of a household depends on its configuration. Cereals (millet, sorghum)

are the staple food of the population (188,707 inhabitants). The reflections made on
three (3) possible scenarios (crop year: hard, normal, exceptional) have shown that the Department may be self-sufficient in cereals only in conditions of exceptional returns, an event that has a probability of 1 / 10 to occur. From 1913 to date, the department has had more than a dozen famines spaced apart on

average 7.2 years apart. Therefore, food insecurity in the Batha-Est is both a historical
significance, structural and cyclical. "The main determinants are:

1. poor performance of farming systems (weather, loss of soil fertility, poor farming practices, the enemies of crops, lack of access to inputs and basic facilities, low support of farmers, lack of credit services )

2. gradual increasing of mouths to feed, and low economic opportunity,

3. low level of household education(nutrition, hygiene),

4. low socio-economic infrastructure, and poor storm water management,

5. lack of organization and synergy between OP agricultural and non-involvement of organized groups in relation to civil society in decision-making;

6. lack of ownership of public policy measures, and non-operational information system on food insecurity and crisis management,

7. negative externalities of chronic social and political upheavals of Chad;

More than two thirds of households have insufficient, poor or limited food. About 70% of cases of diseases diagnosed by conventional health structures are linked with poor nutrition, poor sanitation, and poor water quality. More than 60% of farmers surveyed are off capitalization, operators means follow a path nearly irreversible over-indebtedness and the poor are becoming increasingly vulnerable. Consequently, "the feeling of magnanimity and solidarity food culturally rooted in the lifestyle of the people is declining, as households become less resilient." Faced with the inability of policy makers, some international partners (FRC, FWP, etc...) Support, but the response is limited. In the field of management of malnutrition, significant efforts have been observed.

Keywords: Sahelian households, system activities, household economy, food insecurity, food vulnerability, coping strategies, public policy.-

III

REMERCIEMENTS

Tout d'abord, ma famille et moi sommes très reconnaissant à Dieu pour sa bienveillance, sa fidélité indéfectible, sa compassion, son amour incommensurable, sa grâce, ses bénédictions qui non seulement renforcent, vivifient et embellissent mon être, mais aussi qui donne un sens digne, correct, irréprochable à mon existence. Aujourd'hui, face à la puissance des ténèbres il nous devient plus qu'incontournable de rentrer dans une radicalité du don de nos vie à Jésus-Christ, Fils de Dieu et Lumière du monde. Pour cela, nous faisons une alliance éternelle avec Jésus-Christ et ainsi donner entièrement nos vies à Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit. C'est un échange d'amour entre le Ciel et la terre, un engagement d'avenir sûr et de bonheur incomparable. Oh Dieu, nul n'est comparable à toi !

Par ailleurs, mes remerciements vont à l'endroit :

- de mon professeur et ma Directrice pédagogique Betty WAMPFLER, pour m'avoir encadré et inculqué le sens de la rigueur scientifique tout au long de ce travail ;

- de M. Sendy VERDEBREM, mon maître de stage, ainsi que Marie LE MENN mon co-Maître de stage pour son support et ses encouragements;

- de la Banque Mondiale pour m'avoir financé cette formation, et de la Croix Rouge Française (CRF) d'avoir permis d'effectuer ce stage au Tchad, où j'ai appris à découvrir et vivre un modèle de vie passionnant ;

- du chef de la délégation CRF à N'Djamena M. Julien DUSSART pour son accueil, son esprit d'ouverture et sa disponibilité ; sans oublier son équipe de travail formidable ;

- du staff d'enseignants de MOQUAS pour avoir semé une graine viable dans les champs de la reconstruction d'Haïti (après le séisme du 12 janvier 2010), un pays que je porte au coeur ;

- de Mme Evelyne PANNETIER et de Mme Gisèle ANDRE, et Mme Ramos PASCALE ;

- de mes collègues du master ADR, SAT, et particulièrement ceux du parcours MOQUAS ;

- de mes formidables collègues-amies Caroline ALTARE, Manon ROBERT et de M. Fabien ZECCHINO pour les relectures ;

- des amis de la CRT : les présidents Assilek, Ali BANI, ainsi que mes enquêteurs-facilitateurs VCRT, Bruno LASSEM et Amadaï Mht et al. ;

- de David DESCIEUX, mon beau-frère pour sa relecture ;

- des institutions, des chefs traditionnels, des OP et des ménages du Batha-Est pour leur accueil, leur patience et leur attention dans la production des connaissances ;

Aussi, je suis très reconnaissant à l'égard :

- de ma tendre et vertueuse Femme, Mme Lydie Manigat DESCIEUX GUERRIER qui a su surmonter les difficultés de sa grossesse avec joie, tout en ayant soins de m'apporter à chaque instant des bouffés d'oxygène indispensable pour pouvoir continuer. Aussi, je salue nos admirables jumelles : Vashni Nohedji et Keisha Dora (les bénies de Jésus-Christ !) qui sont nées en mon absence. Je les présente toutes mes excuses, le fait qu'elles ont aujourd'hui neuf (09) mois, et je ne les connais pas encore. Pardon mes chouettes, c'est de ma faute ! Mais, ...

- de mes compatriotes étudiants : Hilaire J. Ullyse, Jean D. Sardou, Bertrand Gédéon, Frantz Dorvil qui m'ont accompagnés pendant mes périodes de convalescence à l'hôpital la Peyronie Montpellier ; ainsi que de nouveau collègues haïtiens tels : Africo JAUDEL, Gélin DOREUS, Didier DODIER, Andrus M. LOUISSAINT ;

- de la famille DESCIEUX, GUERRIER, BIEN-AIME et de tous les frères et soeurs en Christ qui soutiennent toujours ma famille dans la prière en Christ que j'apprécie sans réserve ;

Enfin, je remercie les membres du jury d'avoir accepté de juger mon travail ;

IV

TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION 14

LA DEMANDE DU COMMANDITAIRE 14

CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE 16

1.1.- PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE 16

1.2.- CADRE CONCEPTUEL DE LA SECURITE ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE 16

1.2.1.- Cadre conceptuel du PAM 16

1.2.2.- CADRE CONCEPTUEL ADOPTE POUR L'ETUDE 17

1.3.- EVOLUTION DU CONCEPT DE « SECURITE ALIMENTAIRE ET MALNUTRITION » 17

1.4.- CADRE D'ANALYSE DE LA VULNERABILITE OU DE LA RESILIENCE D'UN MENAGE 19

1.5.- CLASSES D'INSECURITE ALIMENTAIRE ET DE VULNERABILITE ALIMENTAIRE 20

1.6.- CLASSE D'INSECURITE ALIMENTAIRE 20

1.7.- STRATEGIES D'ADAPTATION DES MENAGES 20

1.8.- METHODOLOGIE 20

1.8.1.- Unités d'observation 20

1.8.3.- Dispositif de collecte de données 21

1.8.4.- Classes de consommation alimentaire 24

CHAPITRE II : CONTEXTE AGRO-ECOLOGIQUE ET CARACTERISTIQUES SOCIOECONOMIQUES ET

ALIMENTAIRES DU BATHA-EST 26

2.1.- CONTEXTE BIOCLIMATIQUE DU TCHAD 26

2.2.- CLIMAT ET SAISONS DANS LE BATHA-EST 27

2.2.- INSERTION DU BATHA-EST DANS LE CONTEXTE TCHADIEN 27

2.3.- ZONAGE AGRO-ECOLOGIQUE DU BATHA-EST 28

2.4.- DEMOGRAPHIE ET CARACTERISTIQUES SOCIO-CULTURELLES DU BATHA-EST 29

2.4.1.- Caractéristiques démographiques 29

2.4.2.- Certaines caractéristiques socio-culturelles du Batha-Est 30

2.4.3.- Certaines caractéristiques socio-économiques des ménages enquêtés 30

2.5.- ORGANISATION SOCIALE DE L'ESPACE 33

2.6.- CONFIGURATION DES MENAGES ET LA GESTION DES RESSOURCES ALIMENTAIRES 37

2.7.- DESCRIPTION DES DIFFERENTS TYPES D'ACTIVITES ECONOMIQUES DU BATHA-EST 39

2.7.1.- Systèmes de production agricoles 41

2.7.2.- Production céréalière et insécurité alimentaire 42

2.7.3.- Système d'élevage et insécurité alimentaire 48

2.7.4.- Diversification des activités et insécurité alimentaire 48

2.8.- HABITUDES ET COMPORTEMENTS ALIMENTAIRES DES MENAGES 49

2.9.- HISTORIQUE DE LA FAMINE DANS LE BATHA-EST 55

2.10.- DISPONIBILITE ET ACCESSIBILITE EN EAU, UN DOUBLE DILEMME 55

2.11.- MALNUTRITION ET HYGIENE ALIMENTAIRE 58

CHAPITRE III : STRATEGIE DES MENAGES FACE A L'INSECURITE ALIMENTAIRE 65

3.1.- TYPOLOGIE DES MENAGES 65

3.2.- CROISEMENT DES SCORES ALIMENTAIRES AVEC LES TYPES DE MENAGES 62

3.3.- CROISEMENT ENTRE : TYPOLOGIE, SYSTEMES D'ACTIVITES ET SCORES ALIMENTAIRES 63

3.4.- SITUATION DU BATHA-EST PAR RAPPORT AUX CLASSES D'INSECURITE ALIMENTAIRE DE LA FAO 64

3.5.- PERCEPTION DE L'INSECURITE ALIMENTAIRE PAR LES MENAGES 64

3.6.- STRATEGIES D'ADAPTATION DES MENAGES FACE A L'INSECURITE ALIMENTAIRE 65

3.6.1.- Qui sont les ménages les plus vulnérables ? 65

3.6.2.- Stratégies des ménages 66

CHAPITRE IV : ENVIRONNEMENT INSTITUTIONNEL ET INSECURITE ALIMENTAIRE DANS LE BATHA-EST 68

4.1.- ORGANISATION DU SYSTEME ALIMENTAIRE 68

CHAPITRE V : ROLE DES OP FACE A L'INSECURITE ALIMENTAIRE 72

5.- COMMENT LES OP DU BATHA-EST INTERVIENNENT-ELLES DANS LA SECURITE ALIMENTAIRE DES

MENAGES ? 72

CHAPITRE VI : SYNTHESE ET RECOMMANDATIONS 74

6.1.- SYNTHESE 74

6.2.- APRES AVOIR ANALYSE LA SITUATION DE L'INSECURITE ALIMENTAIRE DANS LE BATHA-EST, SI NOUS AVIONS A

PROPOSER DES MESURES, QUE FERIONS-NOUS ? 75

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 79

V

ANNEXES 80

VI

Avant-propos

L'élaboration de ce document rentre dans le cadre d'une «Etude diagnostic des causes structurelles et conjoncturelles de l'insécurité alimentaire et de la malnutrition dans les ménages du Batha-Est, Tchad, Afrique Central. Cette étude est commanditée par la Croix-Rouge Française (CRF). La problématique centrale est axée sur « les facteurs de l'insécurité alimentaire et les stratégies d'adaptation des ménages ruraux dans un contexte sahélien à fort risque climatique ». Les données ont été collectées au cours de la période d'avril à fin septembre 2011.

Cette étude revêt une double importance. D'une part, elle se situe dans le cadre d'une exigence académique. Car, en tant qu'étudiant en Master 2 - 3A SAT et Gestion du Développement du parcours MOQUAS (Marché, Organisation, Qualité, Services) à l'IRC Montpellier SupAgro, elle doit permettre la validation de mon diplôme. D'autre part, elle doit constituer, un outil d'aide à la décision dans la lutte contre l'insécurité alimentaire et la malnutrition dans le Batha-Est.

Je suis heureux d'avoir fait connaissance et partagé dans la mesure de mes capacités cette expérience pleine d'aventures et d'émotions. Les réalités sociales, culturelles, les habitudes et comportements alimentaires, les modèles de vie du Batha-Est sont tout à fait différents par rapport à mes connaissances antérieures.

Une étude similaire est en train d'être réalisée par une collègue du master ADR ; dans le Batha-Ouest. Il s'agit de madame Yama PERPETUE, une femme très courageuse, avec qui j'ai eu à échanger sur pas mal de sujets et d'outils.

Certes le Batha-Est reste un milieu de vie très difficile, cependant les thématiques sur lesquelles nous avons travaillé, l'accueil chaleureux et soigneux des communautés et les modèles de vie singuliers restent des dimensions incontestablement riches, et très passionnantes.

VII

GLOSSAIRE

Accès à la nourriture: Accès des ménages à des ressources adéquates (droits) leur permettant d'acquérir une nourriture adéquate et nutritive. Les droits sont définis comme l'ensemble de biens auxquels une personne est susceptible d'accéder en raison du contexte juridique, politique, économique et social de la communauté dans laquelle elle vit (y compris certains droits traditionnels tels que l'accès aux ressources communes).

Allah : est le mot arabe qui désigne « Dieu ». C'est aussi le nom de Dieu dans l'islam.

Année difficile : Année correspondant à de faibles rendements agricoles, en général du à de mauvaises conditions édaphiques, climatiques et d'autres facteurs ;

Année exceptionnelle : Année correspondant à des rendements agricoles très élevés.

Année normale : Année correspondant à des rendements agricoles habituels (moyens), obtenus dans de conditions environnementales relativement favorables ;

Approche systémique : vise à l'analyse des relations, la mise en évidence des niveaux d'organisation, grâce à l'éclairage multidisciplinaire dépassant la spécialisation des sciences et le cloisonnement des savoirs (INRA-SAD, 1980).

B.E.T. : Borkou-Ennedi-Tibesti, une ancienne unité administrative du Tchad. Entre 2002 et 2008, le Borkou-Ennedi-Tibesti a été une des 18 régions du Tchad. (Décrets N° 415/PR/MAT/02 et 419/PR/MAT/02) avec comme chef-lieu la ville de Faya-Largeau.

Batha : Région du Tchad, dans laquelle il existe aussi un fleuve qui s'appelle Batha

Beytarab : (Par translitération française, Beyt : Maison, et arab : Arabe). Habitats construits généralement en nattes (lataniers tressés) en forme de demi-cylindre. Ils servent de résidence provisoire à des ménages transhumants ou nomades. L'état physique du Beytarab détermine le niveau de richesse ou de pauvreté du ménage qui l'habite. Il est revêtu de bâche pour les ménages aisés. Quand plusieurs Beytarab sont placés dans un même endroit, on appelle ils forment une communauté qui s'appelle «Ferick». Cependant, certains habitants emploient indifféremment les concepts Ferick et Beytarab.

Bongo : Résidences (Cases) en forme cylindrique (murs en briques) et recouverte de paille.

Brainstorming ou remue-méninges est une technique de résolution créative de problème sous la direction d'un animateur, un remue-méninge étant plus spécifiquement une réunion informelle de collecte d'idées ou, pour les enfants, un casse-tête.

Broussards : Il s'agit de sédentaires de la campagne du Batha-Est considérés sur le plan socio-économique comme des marginaux. En général, ils habitent l'espace de façon dispersée, et dans des endroits relativement éloignés des villages. Au niveau de la ville d'Oum-Hadjer, on les rencontre surtout dans les zones périphériques inondables. A la campagne, ce sont les candidats potentiels à l'exode rural saisonnier.

Capacités : les capacités sont les atouts, les ressources et les moyens sur lesquels la population peut se reposer pour vivre normalement, pour surmonter réellement les problèmes et les crises, et ainsi, poursuivre ses objectifs et ses rêves. Chaque personne possède une variété de capacités physiques, sociales, mentales ou spirituelles qui, assemblées, forment l'individu et la société. Les capacités sont extrêmement liées aux mécanismes d'adaptation et de réaction que la population peut développer (SAVE THE CHILDREN, 2000).

Céréales : dans ce document, à chaque fois que ce terme est utilisé, il fait allusion au mil pénicilaire et aux sorghos.

Saison Chité : Période défini par les exploitants du Batha-Est qui se situe entre novembre à février. En général, les températures sont relativement fraiches, avec très souvent de violents vents de sable dus aux effets de le harmattan. Presque toutes les mares sont taries en ce moment.

Clan : Un ensemble de familles associées par une parenté réelle ou fictive, fondée sur l'idée de descendance d'un ancêtre commun.

VIII

Coro : Unité traditionnelle de masse, utilisée dans le Batha-Est (la zone d'étude).

D.H.O.K.: Dar Hibel et Ouadi Kibet. Cette appellation désigne les deux cantons qui sont à l'Est et à l'Ouest du Dar Zioud et qui comprennent un mélange d'ethnies très différentes (Maba, Kaba, Arabe salamat, Bornou, Zagawa, Kouka, Tala, etc.).

Dabanga : grand récipient en argile crue et en forme de jarre dont les ménages du Batha-Est se servent pour enfermer leurs réserves alimentaires (céréales particulièrement). Un Dabanga moyen mesure un mètre vingt, de hauteur et contient cent kilos de grain. Par ailleurs, les ménages sédentaires l'utilisent seulement pour la conservation des céréales (mil/sorgho), par contre les nomades et transhumants l'utilisent également pour conserver leurs objets précieux, leurs vêtements.

Dangaï : Résidence en forme de parallélépipède rectangle avec des murs en briques. La toiture est revêtue soit de tôles métalliques ondulées soit bétonnées en terre en fonction des moyens économiques du ménage qui l'habite.

Saison Darat : Période allant de septembre à fin octobre, définie par les exploitants du Batha-Est. Elle correspond à la fin de saison pluvieuse et au début de la saison sèche. Mise à part les grosses mares naturelles ou sur-creusées qui subsistent, les flaques et les petits mares en général commencent à se tarir;

Disponibilité alimentaire: La disponibilité d'aliments en quantité suffisante et d'une qualité appropriée, dont l'approvisionnement est assuré par la production nationale ou les importations (y compris l'aide alimentaire).

Doura : variétés de sorgho dont les unes poussent en terrain sablonneux, d'autres en terrain argileux et dont le temps de végétation coïncide avec celui du mil. Le doura s'accommode bien à de fortes pluies même quotidiennes tandis que le mil réussit mieux avec deux averses par semaine. La graine du doura a le même aspect que celle du bérébéré et toutes deux sont souvent confondues; les prix du doura et du béré-béré sont semblables, un peu inférieurs à celui du mil.

Ethnie ou groupe ethnique : un groupe humain possédant un héritage socioculturel commun, comme une langue, une religion ou des traditions communes.

Férick : terme arabe qui sert à désigner un rassemblement de tentes (modèle de construction des arabes : Beytarab). En français on dit bien souvent un campement.

Féticheur : Dans le contexte du Batha-Est, une personne capable d'utiliser des pouvoirs magiques pour effectuer des choses maléfiques et/ou bénéfiques, parfois adeptes de l'animisme.

Filière : on entend par filière de production l'ensemble des agents économiques qui participent directement à la production, ensuite à la transformation et au transport jusqu'au marché de réalisation d'un même produit agricole (DURUFLE et al. 1988).

Focus group ou groupe de discussion : une forme de recherche qualitative qui prend forme au sein d'un groupe spécifique culturel, sociétal ou idéologique, afin de déterminer la réponse de ce groupe et l'attitude qu'il adopte au regard d'un produit, d'un service, d'un concept ou de notices. C'est aussi un des outils de la MARP (Méthode Accélérée de Recherche Participative).

Kachimbeyt : c'est, chez les Arabes du Tchad, une cellule sociale qui s'intercale entre la famille au sens où nous l'entendons et la fractionne.

Saison Kharif : Période allant de mai à mi-septembre, défini par les exploitants du Batha-Est. Les pluies sont relativement bien installées, et beaucoup de points d'eau de surface sont remplis (mares, micro-barrages artisanaux et flaques).

Kouzi : Habitat qui a la même forme que le Bongo (cylindre surmonté d'un cône), sauf qu'il est érigé complètement en paille, avec des poutrelles de soutènement en étais ligneux (charpente).

Makhamas : Unité (ligne flexible) de mesure de surface locale. Le Makhamas = 20 codes * 30 codes; avec 1 code = 6 avant-bras (1 avant-Bras ~0,5 m). Ainsi, le Makhamas est estimé à 0,54 hectare;

Marabout : Dans le contexte du Batha-Est, une personne connue pour ses pouvoirs de guérisseur, et qui sert une petite mosquée ;

IX

Marché : Lieu physique ou virtuel où se rencontrent vendeurs et acheteurs d'un produit ou d'un service. Autrement, le marché est l'ensemble des données chiffrées, relatives à un produit ou un service, plus ou moins segmenté (ex : le marché du riz, le marché du yaourt...). Par extension, on désigne aussi par marché, l'ensemble des individus concernés de près ou de loin par le produit : consommateurs ou acteurs pouvant influer les ventes d'un produit ou d'un service (SAVE THE CHILDREN, 2000).

Ménage en transhumance : La transhumance dans le Batha-Est ne concerne que des pasteurs qui se déplacent avec une partie ou toute leur famille, de façon cyclique et/ou périodique entre au moins deux (2) pôles à la recherche de l'eau et du pâturage. Parfois, c'est aussi une stratégie préventive adoptée pour fuir les zones à forts risques d'inondation. Car, certains endroits sont inaptes aux déplacements des animaux (chameaux, bovins notamment); surtout en saison Kharif. Cette forme de mobilité n'est pas le fruit du hasard, mais elle est liée à la connaissance du pasteur sur le calendrier d'accessibilité fourrager à travers l'espace, et ses réflexes météorologiques.

Ménage nomade : Ménage qui n'a pas de terroir d'attache, et qui se déplace sans destination fixe, et qui s'approprie un espace à chaque fois qu'il trouve des conditions (ressources: Eau, pâturage, autres activités génératrices de revenus) favorables à son mode de vie. Ces derniers se déplacent toujours en bloc avec tous les biens qu'il possède (volaille, âne chameau, vaisselles, etc.).

Ménage sédentaire : Un ménage qui possède un terroir d'attache, et qui évolue en général dans un système d'activité qui n'est pas trop éloigné de sa résidence. Toutefois, suivant l'évolution (positive ou négative) de ses conditions socio-économiques et/ou de son système d'activité, il peut décider de se transformer en un nomade ou en un transhumant.

Moukha : itinéraire suivi par des pasteurs en transhumance.

Mourakha : des pierres taillées de sorte à pouvoir faciliter l'écrasement du sorgho/mil de façon manuelle.

Ouadi : cours d'eau temporaires dont les crues se manifestent à la saison des pluies entre juillet et septembre.

Résilience : c'est la stratégie d'adaptation des ménages face à l'insécurité alimentaire. Ce sont les procédés que les ménages mettent en place pour minimiser les risques menaçant leur survie à court, moyen ou long terme. Ces stratégies permettent aux ménages de maintenir leur régime alimentaire, de préserver leur capital et les ressources nécessaires à leur existence et celle des générations futures (Save the Children, 2000).

Saison Ruchach : Une courte période de premières pluies éparses (entre fin mai et juin). Elles facilitent les premières pousses d'herbes au niveau des pâturages dans les zones dépressionnaires. Cette saison correspond à la période de préparation des sols pour la mise en place des cultures. Les mares, les puits commencent à se remplir d'eau.

Sanié : puits permanent profond de la lisière sud du Mortcha. Les saniés atteignent 60 à 80 mètres de profondeur; c'étaient autrefois des esclaves qui étaient chargés de leur forage et de leur entretien; l'administration, avec des moyens mécaniques modernes a pris le relais et entrepris depuis cinq ans la réalisation d'un important programme de forages.

Saison Seyf : Période défini par les exploitants du Batha-Est qui se situe entre début mars et fin mai. C'est saison sèche et chaude, les températures sont les plus élevées et oscillent autour de 45oC. L'accès à l'eau et le pâturage deviennent plus problématique.

SI : Système International des unités de mesure.

Stabilité alimentaire: Pour parvenir à la sécurité alimentaire, une population, un ménage ou une personne doit avoir un accès permanent à une nourriture adéquate. Cet accès à la nourriture ne doit être menacé ni par l'émergence de chocs soudains (par exemple, une crise économique ou climatique) ni par des événements cycliques (par exemple, une insécurité alimentaire saisonnière). Le concept de stabilité peut donc concerner à la fois la disponibilité et l'aspect lié à l'accès à la sécurité alimentaire.

Stabilité : stabilité des infrastructures mais aussi stabilité climatique et des ressources alimentaires, lié à la stabilité des prix des produits alimentaires (HODDINOTT J. ET AL. 2002).

X

Système de production : c'est une façon de combiner les facteurs de production pour obtenir diverses productions. Il correspond à une association spécifique de systèmes de culture et d'élevage. Dans le cadre de l'agriculture familiale, l'objectif du producteur est de dégager un revenu pour faire vivre la famille. Le concept de système de production s'applique donc à une échelle pertinente pour comprendre les moyens de subsistance d'une famille, d'où la nécessité de s'entendre sur la notion de « famille » sur une zone étudiée. (REBOUL C. 1977).

Taux de couverture: Nombre d'enfants en état de malnutrition sévère admis au centre de prise en charge, divisé par le nombre total d'enfants souffrant de malnutrition sévère dans la population, sur la base de l'enquête la plus récente.

Taux de guérison: Nombre d'enfants qui remplissent les critères de sortie d'un centre de prise en charge de la malnutrition, divisé par le nombre total de sorties, de décès, d'abandons et de transferts.

Taux de mortalité: Nombre de décès parmi les enfants au centre, divisé par le nombre total d'enfants admis au centre.

Tchoulie : Habitats de forme parallélépipède rectangle, construites en une seule pièce et revêtu totalement de seccos. On y rencontre particulièrement les ménages Broussards.

Utilisation des aliments: L'utilisation de la nourriture dans le cadre d'une diète adéquate, d'eau potable, d'assainissement et des soins de santé de façon à obtenir un état de bien-être nutritionnel qui permette de satisfaire tous les besoins physiologiques. Tous ces éléments soulignent le rôle des facteurs non alimentaires dans la sécurité alimentaire.

XI

SIGLES ET ACRONYMES

ACTED : Agence d'Aide à la Coopération Technique et au Développement

ADRB : Association pour le Développement Régional de Batha

AEP : Approvisionnement en Eau Potable

AFD : Association Française de Développement

Africare : une organisation à but non lucratif spécialisé dedans aide au développement pour

AGR : Activités Génératrices de Revenus

AGRP : Activités Génératrices de Revenus Propres

Art. : Article

AV : Association Villageoise

BM : Banque Mondiale

CASAGC : Comité d'Action pour la Sécurité Alimentaire et la Gestion des Crises

CDA : Comité Départemental d'Action

CDS : Centre de Santé

CEFOD : Centre d'Etudes et de Formation pour le Développement

CEMAC : Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale

Cf. : Référence

CFPA : Centre de formation professionnelle agricole

CILSS : Comité inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel

CIRAD : Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement

CISA : Cellule d'Information sur la Sécurité Alimentaire

CLA : Comité Local d'Action

CNA : Centre nutritionnels ambulatoires

CNT : Centre Nutritionnel Thérapeutique

CONAMAC : Conseil National d'Appui au Mouvement Associatif et Coopératif

CRA : Comité Régional d'Action

CRF : Croix Rouge Française

CRT : Croix Rouge du Tchad

CSA : Comité de la sécurité alimentaire mondial

CSB : Aliment composé en Cereals - Soybeans

DCDH : Direction de la Connaissance du Domaine Hydraulique

DPC : Diagnostic Participatif Communautaire

DPSA : Direction de la Production et des Statistiques Agricoles

ECHO : European Commission Humanitarian Office

ECOSIT : Enquête sur la Consommation et le Secteur Informel au Tchad

EFSA : Evaluation de la sécurité alimentaire en situation d'urgence

EVC : Evaluation de la Vulnérabilité et des Capacités

F CFA : Franc des Colonies Françaises d'Afrique et aujourd'hui franc de la Communauté

Financière Africaine. Il est la monnaie de plusieurs pays d'Afrique comme le Tchad

FAO : Food Agriculture Organisation "Organisation pour l'Agriculture et l'Alimentation

Fig. : Figure

FMI : Fonds Monétaire International

FEWS NE : Famine Early Warning Systems Network / Réseau de Systèmes d'Alerte Précoce contre la

Famine

GTI : Groupe de Travail Interdisciplinaire

HEA : Household Economy Approach "Approche de l'Economie des ménages"

INSEED : Institut National de la Statistique, des Etudes Economiques et Démographiques

IRC : Institut des Régions Chaudes (Montpellier)

XII

JAC : Jeunesse Agricole Catholique

Km : Kilomètre

lb : livre

MAG : Malnutrition Aigüe Globale

MAI : Ministère de l'Agriculture et de l'Irrigation

MARP : Méthode Accélérée de Recherche Participative)

MASSNF : Ministère de l'Action Sociale, de la solidarité Nationale et de la Famille

MCD : Médecin Chef de District

MERA : MINISTERE DE L'ELEVAGE ET DES RESSOURCES ANIMALES

MERH : Ministère de l'Environnement et des Ressources Halieutique

mm : millimètre

MOQUAS : Marché - Organisation - Qualité - Services

MSF : Médecin Sans Frontière

MSP : Ministère Santé Publique

OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique

OI : Organisation Internationale

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONASA : Office National de la sécurité Alimentaire

ONDR : Office National de Développement Rural

ONG : Organisation Non Gouvernementale

ONU : Organisation des Nations-Unies

OP : Organisation Paysanne

OPEP : Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole

OUA : Organisation de l'Unité Africaine

PAM : Programme Alimentaire Mondial

PEDC : Projet Evangélique de Développement Communautaire

PIB : Produit Intérieur Brut

PMH : Pompe à Motricité Humaine

PNSA : Programme National de la Sécurité Alimentaire

PROMEVET : Promotion des Médicaments, Vétérinaires - basé à N'Djamena

RAS : Rien à signaler

RDC : République Démocratique du Congo

RGPH : Recensement Général de la Population Humaine

SAP : Sociétés Africaines de Prévoyance

SASDE : Stratégie accélérée pour la survie et le développement de l'enfant

SAU : Surface Agricole Utile

SCA : Score de Consommation Alimentaire

SECADEV : Secours Catholique pour le Développement Villageois

SICIAV : Système d'information et de cartographie sur l'insécurité alimentaire et de la vulnérabilité

SIDRAT : Système d'Information pour Développement Rural et l'Aménagement du Territoire

SIM : Système d'Information sur les Marchés

SIMPA : Système d'information sur les marchés des produits agricoles

SIP : Sociétés Indigène de Prévoyance

SISAAR : Système d'Information sur la Sécurité Alimentaire et de l'Alerte Rapide

SMDR : Sociétés Mutuelles de Développement Rural

SNU : Système des Nations Unies

SRNP : Stratégie Nationale de Réduction de la Pauvreté

T : Tonne

XIII

UA : Union africaine

UDEAC : Union Douanière et Economique de l'Afrique Centrale

UE : Union Européenne

UEAC : Union économique de l'Afrique centrale

UMAC : Union monétaire de l'Afrique centrale

UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l'Enfance

USAID : United States Agency for International Development

(Agence américaine pour le développement internationale)

14

INTRODUCTION

La demande du commanditaire

? Présentation de la Croix Rouge Française (CRF)

La Croix-Rouge française (CRF) est une des sociétés nationales du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Fondée en 1864, la CRF est une association loi 1901, reconnue d'utilité publique depuis 1945. Son fonctionnement est défini dans les statuts adoptés par l'assemblée générale. Acteur de référence dans le domaine de l'action humanitaire, la CRF mène des actions pour venir en aide aux personnes en difficulté en France et à l'étranger. Elle est actuellement présente dans plus de 40 pays des régions telles : Afrique subsaharienne, Océan Indien, Caraïbes, Asie du Sud-Est, Maghreb, Moyen-Orient, Europe de l'Est et Balkans. Lorsqu'un pays est durement frappé par une catastrophe naturelle ou déchiré par un conflit armé, la CRF a vocation à intervenir dans l'urgence. Mais au-delà de l'urgence, elle mène de nombreux programmes pour améliorer l'accès à l'eau, la sécurité alimentaire et la santé des populations vulnérables (cf. www.crf.fr).

? CRF dans la région sahélienne

Dans la région sahélienne, la CRF développe depuis 2005, entre autres des projets de lutte et de prise en charge de la malnutrition aigüe. La malnutrition reste en 2011 une préoccupation majeure dans la sous-région et serait source d'aggravation de l'insécurité alimentaire au Niger, au nord-est du Mali et au Tchad notamment. C'est pourquoi la CRF continuera de mener des projets de prise en charge de la malnutrition/sécurité alimentaire au Niger, en Mauritanie, au Togo et au Tchad. En 2009, le pôle technique « Eau et Assainissement » a d'ailleurs été renforcé par une composante « Sécurité alimentaire » afin de développer son action dans ce domaine et de contribuer plus efficacement au premier des OMD (Objectifs du Millénaire pour le Développement) qui consiste à réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de l'extrême pauvreté et de la faim dans le monde d'ici à 2015.

? Interventions CRF au Tchad

La CRF est présente au Tchad depuis 1998. Dès 2001, elle a soutenu la CRT dans la mise en place de projets d'eau et d'assainissement : construction de latrines et de points d'eau dans des écoles et autres lieux publics à Ndjamena. A partir de 2004, en partenariat avec la CRT (Croix Rouge du Tchad), elle a développé des activités similaires dans la ville de Moundou. Depuis avril 2010, ces deux organismes ont mis en place un projet de « prise en charge de la malnutrition aiguë globale et dispensation de soins de santé primaire » dans la région du Batha qui a pris fin le 31 octobre 2010 (phase pilote). Et depuis fin 2010, au vu de la meilleure performance et de l'efficacité du projet précédent, la CRF a pu bénéficier d'un autre financement pour la continuité de l'action à travers la mise en oeuvre du projet intitulé « Prise en charge de la malnutrition aigüe globale et renforcement des structures de santé au Tchad ».

? Demande du commanditaire

La CRF en partenariat avec la CRT sollicite une «Etude diagnostic des causes structurelles et conjoncturelles de l'insécurité alimentaire et de la malnutrition dans les ménages du Batha-Est».

? Justification et intérêts de l'étude

Selon les résultats d'une évaluation du Programme Alimentaire Mondial (PAM) en 2010, la proportion des ménages en insécurité alimentaire dans le Batha est passée de 62,6% à 97,5% pour la période d'avril 2009 à avril 2010. 84,8% des ménages présentent une consommation alimentaire pauvre essentiellement à base de céréales et de tubercules. Cette région connaît le taux de ménages touchés par l'insécurité alimentaire sévère le plus élevé du Tchad, soit 18,5%. Toutefois, ces études du PAM ont seulement permis de disposer des données à l'échelle de la région du Batha. Par contre, aucune étude n'a été menée à l'échelle des départements de la région pour identifier, décrire et caractériser de manière approfondie, les causes conjoncturelles et structurelles de l'insécurité alimentaire et de la malnutrition. Ainsi, toute tentative qui veut inverser cette tendance risque de ne pas produire les effets et/ou impacts escomptés.

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C'est dans cette perspective que la CRF en partenariat avec la CRT ont commandité cette étude. Les résultats qui en découlent permettront :

1) De mieux connaître la situation du département face à la sécurité alimentaire, et donc d'identifier plus finement les leviers sur lesquels on peut jouer pour aider les ménages les plus vulnérables à améliorer leur résilience face à l'insécurité alimentaire,

2) d'aider au renforcement du système d'information sur la sécurité alimentaire et du système d'alerte précoce,

3) d'orienter l'élaboration et la mise en oeuvre d'un projet de sécurité alimentaire en perspective,

4) de disposer des données pour le montage d'autres projets ou programmes de développement,

5) de mettre à la disposition de son partenaire (CRT) un outil d'aide à la décision.

? Plan du mémoire Ce document comprend :

? Une introduction dans laquelle on présente le commanditaire et les termes de références ;

? Six (6) chapitres dont :

1. le premier chapitre traite la problématique, la clarification de certains concepts clés, les référentiels mobilisés et les aspects méthodologiques ;

2. le deuxième chapitre traite les caractéristiques globales du Batha-Est et son niveau d'insertion dans les contextes régional, sahélien et tchadien ;

3. le troisième chapitre décrit les principales caractéristiques des différentes couches socio-économiques, leurs comportements et habitudes alimentaires. Aussi, il retrace l'histoire de la famine, analyse le niveau de vulnérabilité et de résilience ainsi que les stratégies alimentaires des ménages. A l'issue de ce chapitre, on essaie dans la mesure du possible d'apporter certains éléments de réponses argumentés aux différentes questions et sous-questions de recherche mentionnées dans la problématique ;

4. le quatrième chapitre présente certaines informations pertinentes et une analyse sur l'environnement institutionnel des ménages. Ainsi, un regard critique est jeté sur : le niveau de réponse apporté par les opérateurs de développement en matière de sécurité alimentaire et de malnutrition, l'application des mesures de politiques sectorielles et le niveau d'implication de la société civile dans les prises de décisions,

5. le cinquième chapitre essaie de faire une brève synthèse sur un document de diagnostic simplifié d'une trentaine d'Organisations Paysannes (OP), réalisé dans le cadre de l'étude. Aussi, une analyse a été faite pour regarder quel est le niveau d'implication des OP dans la lutte contre l'insécurité alimentaire. Signalons que, le document complet est mis en annexe X ;

6. le sixième et dernier chapitre fait le point sur la validité des quatre hypothèses qui ont été formulées dans le projet de stage, à l'aide de cet argumentaire (les résultats de l'étude). A la lumière de ces résultats, certaines suggestions inspirées des idées émises par certains habitants et acteurs du Batha-Est sont présentées;

? Et, les annexes ;

Dans l'idée de faciliter la compréhension des lecteurs, des illustrations et quelques prises de vue pertinentes sont insérées dans certaines rubriques. Alors, nous vous invitons à découvrir le Batha-Est à travers ce document qui présente dans la mesure de nos capacités des réalités à la fois complexes et passionnantes.

16

Chapitre I : Problématique et Méthodologie 1.1.- Problématique de recherche

La question centrale de la problématique de recherche est formulée de la manière suivante : « Quels sont les facteurs de l'insécurité alimentaire et les stratégies d'adaptation des ménages ruraux dans un contexte sahélien à fort risque climatique ? ». Les résultats de cette étude doivent permettre :

- de caractériser la diversité des ménages face à l'insécurité alimentaire,

- de comprendre les formes d'insécurité alimentaire, de vulnérabilité et d'appréhender leurs déterminants selon les types de ménages,

- d'appréhender et d'évaluer la capacité de l'environnement (OP, filière, institution, économique) à participer à un dispositif de sécurité alimentaire ;

? Formulation d'hypothèses (Hi)

H1 : La vulnérabilité alimentaire des ménages est liée à un ensemble de facteurs qui sont : le système d'activités, le revenu, le patrimoine, le capital humain, le capital social,

H2 : L'environnement organisationnel des ménages a un effet sur la situation alimentaire,

H3 : L'Environnement économique a un effet sur la situation alimentaire,

H4 : L'environnement institutionnel a un effet sur la situation alimentaire des ménages ;

1.2.- Cadre conceptuel de la sécurité alimentaire et nutritionnelle

1.2.1.- Cadre conceptuel du PAM

Depuis 2003, le PAM s'est employé à renforcer ses capacités d'évaluation, avec l'appui du Service d'aide humanitaire de la Commission européenne (ECHO). Dans son Manuel EFSA, le PAM s'est efforcé de répertorier les différents types de démarches et de méthodes d'évaluation dans les situations d'urgence et de fournir des orientations normatives au personnel chargé de réaliser les évaluations de la sécurité alimentaire et de malnutrition. La figue suivante résume le cadre d'analyse ; un avis partagé par les principales institutions qui interviennent dans le secteur, notamment en milieux sahéliens.

Fig. 1 : Cadre conceptuel de l'insécurité alimentaire et de la malnutrition du PAM

17

1.2.2.- Cadre conceptuel adopté pour l'étude

Dans le cadre de cette étude l'insécurité alimentaire des ménages va être étudiée en considérant des paramètres différents de ceux utilisés par le PAM. Ces derniers sont notamment : le patrimoine, le système d'activités, le revenu alimentaire, le capital social, le capital humain du ménage. La figure suivante présente un cadre conceptuel adapté, inspiré à partir de celui du PAM :

Fig. 2 : Cadre conceptuel de l'insécurité alimentaire et de la malnutrition adapté pour l'étude

Les réflexions croisées autours des concepts de vulnérabilité et de résilience amènent à remettre en question le concept de : Système d'exploitation agricole et/ou Unité de production agricole. Car, fort souvent, les travaux de recherche qui portent sur la compréhension du mode de fonctionnement des réalités socio-économiques des ménages ruraux privilégient l'utilisation de ce concept. Alors que, les exploitants agricoles d'aujourd'hui (particulièrement dans les pays du sud), cessent de miser leurs vies seulement sur les rentrées agricoles. Car, face aux aléas agro-climatiques très difficiles à cerner, beaucoup d'entre eux tentent de combiner plusieurs types d'activités, afin de pourvoir aux besoins de base du ménage. D'où la nécessité de trouver un terme capable de cerner les différents modèles de vie de ces ménages ruraux. C'est ainsi qu'on a préféré mobiliser le concept « système d'activités » à la place du système de production agricole, qui peut considérer dans bien des cas comme un sous-système d'activités. De grandes écoles de pensée commencent à approfondir et/ou à orienter leur démarche vers ce concept globalisateur.

1.3.- Evolution du concept de « sécurité alimentaire et malnutrition »

Bien avant de rentrer d'emblée dans le sujet, il s'avère nécessaire de clarifier des concepts de base en lien à certains mots clés de la thématique. Ceci doit permettre :

1. d'éviter tous risques de confusion dans l'utilisation des concepts,

2. de mobiliser un ou des référentiels mieux adaptés à la réalité du Batha-Est, et

3. de faciliter l'adoption d'un cadre d'analyse cohérent pour mieux cerner le sujet ;

Les premières mesures visant la salubrité et l'hygiène alimentaire remontent lorsque les villes et les coopérations du moyen âge se sont constituées (Cosson C., 2002). Par contre, selon la FAO, le concept de

18

sécurité alimentaire est apparu au milieu des années 1970, lorsque le Sommet mondial de l'alimentation (1974) a défini la sécurité alimentaire en termes d'approvisionnement alimentaire, à savoir garantir la disponibilité et la stabilité des prix des produits alimentaires de base à l'échelon national et international. Cette définition (FAO, 2003) est la suivante : « Capacité de tout temps d'approvisionner le monde en produits de base, pour soutenir une croissance de la consommation alimentaire, tout en maîtrisant les fluctuations et les prix ».

A partir de 1981, une autre école (A. Valdès, 1881) a défini la sécurité alimentaire de la manière suivante : « La capacité des pays ou des régions déficitaires à l'intérieur de ces pays à atteindre des niveaux de consommation souhaitables sur une base annuelle. Cette définition mettait en relief le facteur « niveau de consommation alimentaire » comme un élément déterminant de la sécurité alimentaire. Elle faisait apparaitre les aspects de l'offre et de la demande.

En 1983, les études de la FAO se sont centrées sur l'accès à l'alimentation et ont conduit à une définition basée sur l'équilibre entre la demande et l'offre au sein de l'équation de la sécurité alimentaire : «Assurer à toute personne et à tout moment un accès physique et économique aux denrées alimentaires dont elle a besoin » (FAO, 1983)

En 1986, la banque mondiale a publié un rapport sur la pauvreté et la faim (Banque mondiale, 1986) qui faisait ressortir la dynamique temporelle de l'insécurité alimentaire (Clay, 2002). Ce rapport a introduit les distinctions entre la sécurité alimentaire chronique, associée à des problèmes de pauvreté permanente ou structurelle et à de faibles revenus, et l'insécurité alimentaire transitoire liée à des périodes particulièrement critiques résultant de catastrophe naturelle, d'un marasme économique ou d'un conflit. Ce point de vue a été complété par la théorie de la famine de Sen (Cité par FAO, 2006) qui a mis l'accent sur l'effet des droits personnels, sur l'accès à la nourriture, tels que les ressources basées sur la production, le travail, le commerce et le transfert. A partir de cette réflexion, la définition de la FAO de 1983 a ensuite été révisée pour incorporer aux analyses de la sécurité alimentaire le niveau individuel et celui des ménages, outre le niveau d'agrégation régional et national. Ainsi en 1986, la Banque mondiale (Banque Mondiale, 1986) définit la sécurité alimentaire comme « l'accès de tous les individus à tous les moments à suffisamment de nourriture pour mener une vie saine et active ». Cette définition lie aussi, les deux (2) éléments : la disponibilité des biens et la capacité des individus à acquérir ces biens.

En 1990, avec le changement de paradigme économique au niveau mondial et l'évolution des réalités socio-économiques des pays les plus vulnérables (pays sud), la FAO a tenté de réaménager l'ancienne définition. Elle a proposé de considérer la sécurité alimentaire comme « capacité d'assurer que le système alimentaire fournit à toute la population un approvisionnement alimentaire nutritionnellement adéquat sur le long terme ». Cette évolution de la conception a influencé les stratégies prônées par la FAO pour assurer la sécurité alimentaire pour tous, et spécialement les pays du Sud.

Et enfin, lors du Sommet mondial de l'alimentation de 1996, la sécurité alimentaire a été perçue de la façon suivante: «La sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, un accès physique et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs préférences alimentaires pour mener une vie saine et active». Cette définition largement consensuelle du sommet mondial de l'alimentation (1996) renforce la nature multidimensionnelle de la sécurité alimentaire et inclut les concepts de l'accès à l'alimentation, de disponibilité, d'utilisation de la nourriture et de la stabilité.

Cette définition a donné lieu à des réponses de politique centrées sur la promotion et la récupération des possibilités de moyens d'existence. Ce point de vue amplement acceptée est axé sur les aspects de : disponibilité alimentaire, accès à la nourriture, utilisation de la nourriture, et stabilité alimentaire. Cette définition amplement acceptée est centrée sur les aspects suivants de la sécurité alimentaire :

? Disponibilité alimentaire: La disponibilité d'aliments en quantité suffisante et d'une qualité appropriée, dont l'approvisionnement est assuré par la production nationale ou les importations (y compris l'aide alimentaire).

? Accès à la nourriture: Accès de tous à des ressources adéquates (droits) leur permettant d'acquérir une nourriture adéquate et nutritive. Les droits sont définis comme l'ensemble de biens auxquels une personne est susceptible d'accéder en raison des contextes juridique, politique, économique et social de la communauté dans laquelle elle vit (y compris certains droits traditionnels tels que l'accès aux ressources communes).

? Utilisation: L'utilisation de la nourriture dans le cadre d'une diète adéquate, d'eau potable, d'assainissement et des soins de santé de façon à obtenir un état de bien-être nutritionnel qui permettent de satisfaire tous les besoins physiologiques. Tous ces éléments soulignent le rôle des facteurs non alimentaires dans la sécurité alimentaire.

? Stabilité: Pour parvenir à la sécurité alimentaire, une population, un ménage ou une personne doit avoir un accès permanent à une nourriture adéquate. Cet accès à la nourriture ne doit être menacé ni par l'émergence de chocs soudains (par exemple, une crise économique ou climatique), ni par des événements cycliques (par exemple, une insécurité alimentaire saisonnière). Le concept de stabilité peut donc concerner à la fois la disponibilité et l'aspect lié à l'accès à la sécurité alimentaire.

En effet, il existe de nombreuses discussions sur la date de création du concept. Mais, ce qui est claire, la dernière définition admise et retenue dans le sommet de 1996 englobe non seulement l'ensemble des anciennes définitions, mais elle les élargit en permettant de l'adapter aux différentes réalités socio-économiques des pays. Vu les réalités du Batha-Est, la définition retenue est celle de 1996.

1.4.- Cadre d'analyse de la vulnérabilité ou de la résilience d'un ménage

Pour analyser la sécurité des moyens de subsistance, il convient de commencer par examiner les avoirs et les stratégies de subsistance des ménages. D'une manière générale, plus un ménage possède des avoirs et plus il peut diversifier ses stratégies, plus il sera résilient. Le tableau suivant présente les facteurs et effets de la vulnérabilité aux différents niveaux d'analyse.

Tab. 1 : Résumé du cadre d'analyse de la vulnérabilité ou de la résilience alimentaire

Vulnérabilité = Risque d'exposition

 
 

VULNERABILITE = Risque d'effets négatifs

Facteurs de vulnérabilité

- Bilan alimentaire national (production,

stocks, imports)

- Facteurs géographiques (dotations en

ressources, facteurs agro-climatiques...) - Facteurs institutionnels (Infrastructures,

marchés, alertes rapide, secours...)

- Facteurs démographiques (croissance, répartition...)

- Niveau de revenu et de pouvoir d'achat (droit à la nourriture...)

- Facteurs culturels (Impacts sur productions, pratiques agricoles, régimes

alimentaires...)

- Statut social

- Statut sanitaire

- Comportement nutritionnel

NIVEAUX
D'ANALYSES

NATIONAL
REGIONAL

MENAGES

INDIVIDUEL

Effets négatifs de la vulnérabilité

- Couts économiques (Importations, aides...)

- Dépendance

- Instabilité économique et sociale

- Réduction des capacités de production

(Travail ; épargne, investissement)

- Morbidité (Fréquence des maladies

infantiles, des maladies
transmissibles...)

- Distribution de la malnutrition
- Mortalité

19

Source : d'après T. E. Downing ; Estimation de la vulnérabilité socio-économique à la famine ; AID, FEWS, 1991.

20

1.5.- Classes d'insécurité alimentaire et de vulnérabilité alimentaire

L'établissement des classes d'insécurité alimentaires et de vulnérabilité : Il a été basé sur les systèmes de suivi SISAAR (FAO, 1990) qui est un référentiel proposé par la FAO en année 2000, où le comité de la sécurité alimentaire mondial (CSA) a proposé en juin 1999 la répartition de la vulnérabilité (ou du risque d'insécurité alimentaire) en trois (3) classes établies par le groupe de travail du SICIAV1. Ce référentiel distingue trois (3) types d'insécurité alimentaire.

1. L'insécurité alimentaire chronique : Il s'agit de personnes ou de groupes de personnes qui consomment ou ont consommé régulièrement des quantités quelque peu inférieures au minimum nécessaire pendant une longue période.

2. L'insécurité alimentaire cyclique ou intervenant en période de soudure : Elle touche les petits agriculteurs qui ont suffisamment à manger immédiatement après la récolte, mais qui ont, par exemple, des difficultés à attendre la récolte suivante.

3. L'insécurité alimentaire transitoire : elles concernent les habitants des zones urbaines qui dépendent des marchés très instables et de producteurs agricoles très exposés aux catastrophes naturelles.

1.6.- Classe d'insécurité alimentaire

L'étude de la FAO au Tchad en 2011 sur la sécurité alimentaire, classe les ménages en 4 types:

1) Les ménages en insécurité alimentaire sévère, ils ont un très faible accès à l'alimentation, 93% de leur aliments sont achetés sur le marché et 84% de leurs dépenses sont consacrés à l'alimentaire (CILSS, 2008). Leur consommation alimentaire est pauvre.

2) Les ménages en insécurité alimentaire modéré, ils ont un faible accès à l'alimentation avec une consommation alimentaire moyenne. La part des produits représente 25% des aliments consommé, ils ont une grande disponibilité en bétails, mais leur alimentation est pauvre.

3) Les ménages à risque d'insécurité alimentaire, ils ont une consommation alimentaire moyenne et une accessibilité alimentaire moyenne.

4) Les ménages en sécurité alimentaire, ce sont les ménages qui ont une bonne accessibilité alimentaire. 20% des aliments achetés, et 54% des dépenses consacrées à l'alimentation (CILSS, 2008).

Dans la partie analyse et discussions, certaines considérations ont été faites par rapport à cette classification.

1.7.- Stratégies d'adaptation des ménages

Bien que les stratégies d'adaptation varient fortement et aient diverses implications, MSF Hollande (MSF 2005) identifie trois (03) niveaux principaux:

1. les stratégies d'assurance (stratégies d'adaptation réversibles, préservation des avoirs productifs, diminution des apports alimentaires, etc.),

2. les stratégies de crise (changement irréversible, menace sur les moyens d'existence futurs, vente des avoirs productifs etc.) et

3. les stratégies de détresse (pas d'adaptation, inanition et mort et disparition des mécanismes d'adaptation).

Donc, pour l'identification et l'analyse des stratégies d'adaptation des ménages face à l'insécurité alimentaire, nous avons considéré ce cadre de réflexion.

1.8.- Méthodologie

1.8.1.- Unités d'observation

Pour regarder la situation de l'insécurité alimentaire, les unités d'observation ont été :

1 Système d'information et de cartographie sur l'insécurité alimentaire et de la vulnérabilité. (Troisième partie, chapitre

V)

1)

21

Les ménages

2) Les OP

3) Les filières céréales et bétail notamment

4) L'environnement institutionnel des ménages

Un ménage : L'étude fait grandement référence au terme de ménage. Ce concept peut être utilisé dans plusieurs sens en fonction du contexte opérationnel et institutionnel dans lequel il est employé. Dans le cadre de cette analyse, nous essayons d'arriver à une synthèse de définitions : «Un ménage, c'est un groupe de personnes (ou une seule personne) apparentées ou non, vivant ensemble dans le même logement ou concession, satisfaisant ensemble leurs besoins économiques et sociaux essentiels, et plus particulièrement la nourriture. Ils reconnaissent en général l'autorité d'un chef de ménage pour faire la gestion des ressources produites par l'ensemble des actifs de son ménage ».

Une filière : Selon la FAO2, l'analyse économique par filière, c'est l'analyse de l'organisation, à la fois sur un plan linéaire et complémentaire, du système économique d'un produit ou d'un groupe de produits; C'est l'analyse de la succession d'actions menées par des acteurs pour produire, transformer, vendre et consommer un produit. Elle permet de mettre en évidence:

· les points forts et les points faibles du système et, à partir de là, d'établir précisément les politiques et les actions à mener pour renforcer les aspects positifs et faire disparaître les contraintes;

· les acteurs qui interviennent d'une manière directe ou indirecte dans le système;

· les synergies, les effets externes, les relations de coopération et/ou d'influence ainsi que les noeuds stratégiques dont la maîtrise assure la domination par certains agents;

· les goulets d'étranglement et les liaisons intersectorielles;

· le degré de concurrence et de transparence des différents niveaux d'échanges;

· la progression des coûts action par action afin de déterminer la formation du prix final. A partir de là, elle permet une analyse comptable du système et un calcul de la rentabilité. C'est un outil de bilan financier global et/ou partiel d'un produit.

L'Environnement institutionnel : est un ensemble de connaissances relatives au système d'acteurs en présence dans les espaces naturels en général et dans un espace naturel spécifique en particulier : leurs raisons d'être, leurs objectifs, la manière dont ils interagissent avec les gestionnaires des espaces naturels, leurs enjeux et leurs positions d'acteurs. Dans le cadre de cette étude, parlant de l'environnement institutionnel des ménages, nous faisons allusion aux : ONG, OI, OP, institutions de l'Etat qui interviennent dans le Batha-Est, mesures de politiques publiques sectorielles.

1.8.3.- Dispositif de collecte de données

Pour atteindre les objectifs fixés, le travail a été divisé en cinq (5) grandes étapes suivantes :

1) L'immersion sur le terrain avec la réalisation de visites exploratoires,

2) La réalisation d'un diagnostic institutionnel simplifié des OP,

3) La réalisation des enquêtes sur l'économie alimentaire des ménages,

4) Le dépouillement des fiches d'enquêtes ; et la réalisation en même temps de certains ateliers de restitution et de validation dans différentes communautés, et,

5) Les traitements de données, l'analyse et discussion des résultats ;

? Première étape : La phase d'immersion

Au cours des trois (3) dernières semaines d'avril à mi-mai 2011, nous avons effectué un zonage agro-écologique à partir de visites exploratoires. La méthode de transects a été utilisée dans la limite du possible. Cela a permis d'avoir une meilleure compréhension des grands ensembles du paysage, de

2 http://www.fao.org/DOCREP/003/X6991F/x6991f04.htm#bm04.1

22

caractériser les unités agro-écologiques, et d'avoir une perception globale sur les réalités socio-économiques et institutionnelles du Batha-Est.

Les observations du paysage ont été complétées par des entretiens auprès de certaines personnes ressources du département. Ainsi, nous avons pu :

a. comprendre l'organisation administrative et institutionnelle du Batha-Est,

b. identifier et prendre contact avec les différents opérateurs qui interviennent dans la sécurité alimentaire et la malnutrition,

c. comprendre la configuration de l'organisation sociale (ethnies, mobilités, situations démographiques), et faire une pré-typologie des ménages du département,

d. décrire les réalités agro-climatiques et les changements observés dans le temps;

e. identifier les principales activités et opportunités économiques,

f. identifier et comprendre sommairement le fonctionnement des grandes filières économiques,

g. comprendre l'organisation agricole (systèmes de culture et systèmes d'élevage),

h. dégager une compréhension de l'organisation des marchés publics à l'échelle départementale,

i. faire une pré-description des habitudes et des comportements alimentaires des différentes catégories de ménage (déjà une pré-typologie),

j. apprécier l'insertion du Batha-Est dans le contexte régional,

k. procéder à des enquêtes historiques (Cf. guide d'entretien historique en annexe A), afin de reconstituer les différentes formes d'exploitation du paysage dans le passé (dynamiques agraires, etc.), leur évolution et les causes (groupe de personnes âgées priorisé : au moins des sexagénaires),

l. élaborer et affiner les outils (guides d'entretiens OP, fiches d'enquêtes-ménages) ;

+ Deuxième étape : Réalisation d'un diagnostic institutionnel des OP

Durant la période de mi-mai à fin juin 2011, nous avons enchainé avec la réalisation du diagnostic simplifié des OP (Groupements, Associations, Unions et Fédération) au niveau des douze (12) cantons du département. Parmi les OP recensées, nous avons choisi une trentaine d'OP représentatives pour effectuer une enquête plus détaillée (Cf. Guide d'entretien membre ordinaire OP en annexe B et Guide d'entretien membre comité directeur OP en annexe C). En outre, des entretiens semi-directifs ont été effectués avec certaines personnes ressources des ONG et les autorités locales pour mieux appréhender le sujet. Aussi, Certains documents ayant rapport au cadre réglementaire des OP du Tchad ont été consultés. Par ailleurs, un regard critique a été porté sur les documents de politiques publiques. Cela a permis de voir à quel niveau les OP y sont impliquées, ainsi que le niveau d'appropriation de ces mesures. Ainsi on a pu comprendre, comment les niveaux de responsabilités et les moyens se déclinent au niveau des différentes échelles du département (sous-préfectures, cantons, villages). Enfin, pour l'analyse des informations le modèle SWOT3 a été utilisé.

+ Troisième étape : Réalisation des enquêtes-ménages

L'objectif a été de décrire et de comprendre de manière fine la situation alimentaire des différentes

catégories de ménages en fonction :

V' du type d'organisation sociale auquel ils appartiennent,

V' de leurs habitudes et comportements alimentaires,

V' de leur système d'activités, leur calendrier de travail et de leur trésorerie,

V' des performances technique et économique (notamment) des systèmes d'activités,

V' de la valeur nutritionnelle des aliments consommés,

V' de leurs marges de manoeuvre, particulièrement en période de soudure,

V' de leurs stratégies d'adaptation face à l'insécurité alimentaire et la malnutrition ;

3 L'analyse SWOT ou la matrice SWOT, est un acronyme dérivé de l'anglais : pour S-trengths (forces), W-eaknesses (faiblesses), O-pportunities (opportunités), T-hreats (menaces). Son équivalent en français est donné par : analyse MOFF « M-enaces O-pportunités F-orces F-aiblesses » ou analyse AFOM « A-touts, F-aiblesses, O-pportunités, M-enaces » ou encore analyse FFOM « F-orces F-aiblesses O-pportunités M-enaces »

23

La réalisation de ces enquêtes (fin juin à fin juillet) ont permis d'affiner la caractérisation et la pré-typologie qui ont été faites lors de la première étape. En ce sens, une fiche d'enquête-Ménage a été conçue (Cf. Annexe D). Un test de terrain a été effectué pour l'appropriation de cet outil.

Le système d'échantillonnage : Le ménage a été considéré comme unité d'analyse. Au total, 268 (Deux cent soixante-huit) ménages ont été enquêtés à partir de la méthode d'échantillonnage aléatoire stratifié. L'échantillonnage a été réalisé de façon à satisfaire six (6) niveaux de représentativité tels :

1. le niveau administratif (sous-préfectures et les cantons),

2. les zones agro-écologiques,

3. les différentes catégories socio-économiques (entrée par systèmes d'activités),

4. les différentes formes d'organisations sociales,

5. les différentes structures d'habitats (morphologie, dimension et états physiques),

6. le niveau de mobilité (nomades, sédentaires, transhumant).

Etant donné que le département du Batha-Est est divisé en quatre (4) sous-préfectures, et que les proportions démographiques ne sont pas les mêmes, nous avons opté pour une répartition au prorata. De ce fait, le poids démographique a été le critère le plus discriminant pour effectuer la répartition des enquêtes. Le tableau suivant résume la répartition :

Tab. 2 : Répartition des enquêtes-ménages par sous-préfecture (Théorique)

Sous-préfectures

Population par sous-préfecture

 

Poids Coefficient démographique

démographique des sous-préfectures

Nombre d'enquêtes
par sous-préfecture

Oum-Hadjer

108

048

57,28 0,57

149,34

Amsack

35

053

18,58 0,19

49,78

Assinet

32

171

17,05 0,17

44,54

Haraze Djombo

13

359

7,08 0,07

18,34

Total Batha-Est

188

631

100,00 1

262

Rappelons que, les travaux effectués au cours des étapes précédentes ont permis dans un premier temps d'identifier quatre (4) grand groupes de ménages (pré-typologie). Ces derniers ont été :

1. Les ménages sédentaires des villes et des villages

2. Les ménages sédentaires en brousses (Broussards) : candidats potentiels à l'exorde rural saisonnier, considérés sur le plan socio-économique comme des marginaux de la campagne,

3. Les ménages transhumants (pasteurs),

4. Les ménages nomades.

Ainsi, le tableau suivant présente la distribution des enquêtes par classe selon la sous-préfecture.

Tab. 3 : Répartition des enquêtes par classe selon la sous-préfecture (sur le terrain)

 

Sédentaires ville-villages

Sédentaires Broussards

Transhumants

Nomades

Total

Oum-

54

62

18

14

148

Hadjer

 
 
 
 
 

Am-Sack

17

16

11

5

49

Assinet

23

12

4

5

44

Haraze D.

7

8

4

2

21

Total

101

98

37

26

262

Pourcentage

38,55%

37,40%

14,12%

9,92%

100%

Il importe d'informer que dix (10) enquêteurs ont été sélectionnés après trois (03) journées de formation pour la conduite des enquêtes auprès des ménages (Cf. fiche technique - formation des enquêteurs en annexe E). Au niveau des cantons, le dispatching des enquêteurs a été effectué de telle sorte que toutes dimensions en termes de représentativité soient ressorties. En ce sens, le stagiaire s'arrangeait pour effectuer un accompagnement et une forme de suivi rapproché aux enquêteurs pendant toute la durée de l'enquête.

? Quatrième étape : Dépouillements, restitutions et validations communautaires

Le dépouillement des fiches d'enquêtes-ménages a été effectué durant le mois d'aout 2011. Les autres outils ont été dépouillés et restitués tout au long du processus.

A chaque phase du dépouillement, pour compléter et valider certaines informations, des ateliers de travail en petits groupes (focus group) ont été réalisés au niveau de certaines communautés. Du coup, ces exercices ont permis d'infirmer ou de confirmer certaines informations.

Dans chaque atelier, les participants ont été divisés en petits groupes de 8 à 12 personnes. La composition des groupes a été faite selon l'intérêt de l'exercice. Aussi, des considérations en termes d'approche genre ont été faites tout au long de la démarche.

Pour motiver les participants au travail, certains outils de la MARP (Méthode Accélérée de Recherche Participative) ont été utilisés. Ces outils sont en général utilisés dans le cadre de l'élaboration des DPC (Diagnostic Participatif Communautaire) dans les pays (sud) où le taux d'analphabètes est élevé. Les principaux outils mobilisés ont été : La carte mentale, le profil historique, l'arbre à problèmes, l'arbre à objectifs, le diagramme de Venn, la carte de risques et de vulnérabilité, l'inventaire et caractérisation sommaire des ressources locales, le brainstorming, le calendrier annuel des principaux évènements et activités communautaires, la priorisation des besoins/dépenses communautaires.

1.8.4.- Classes de consommation alimentaire

Pour établir les classes de consommation alimentaire, la méthode de diversité diététique et de fréquence de consommation alimentaire est couramment utilisée pour analyser la consommation alimentaire dans le milieu sahélien. En effet, le score de consommation alimentaire (SCA) est un indicateur composite (standardisé du PAM) calculé pour refléter la diversité alimentaire, la fréquence ainsi que l'apport nutritionnel relatif des produits et groupes alimentaires consommés par un ménage.

La diversité du régime alimentaire est liée au statut socioéconomique des ménages ainsi qu'à l'apport énergétique et protéinique adéquat, se traduisant par un bon état nutritionnel, sous réserve d'un environnement (assainissement, hygiène) satisfaisant. Cette méthode utilise un classement standard des aliments en huit (8) groupes. A chaque groupe d'aliments correspond un facteur de pondération qualitatif qui traduit sa valeur énergétique. Ce facteur de pondération est basé sur la densité des nutriments contenus dans les aliments consommé.

Tab. 4 : Coefficient de pondération des aliments selon le référentiel du PAM

No

Groupes d'aliments

Groupes d'aliments

Poids

1

Céréales et tubercules

Maïs frais ou sec, riz, sorgho, Tubercules

2

2

Légumineuses

Légumineuses (haricot ou niébé)

3

3

Légumes

Légumes et feuilles

1

4

Fruits

Fruits

1

5

Viande et poissons

Poisson frais, séché ou fumé, volaille, viande fraîche, séchée ou boucanée, oeufs

4

6

Produits laitiers

Lait, yaourt, crème

4

7

Sucre

Sucre, miel

0,5

8

Huile

Huile, graisse

0,5

9

Condiments

Poisson séché en condiments, viande séchée en condiments, lait en condiments, sésame, arachides

0

Dans le cadre de l'enquête-ménage, les différents types de produits alimentaires couvrant la plupart des habitudes alimentaires des populations du Batha-Est ont été retenus. Les 262 ménages ont été interrogés sur le nombre de repas pris par jour d'une part, et sur la fréquence et la diversité de la consommation des aliments dans la semaine d'autre part. Ces aliments ont été ensuite répartis en 8 groupes ayant chacun un poids. Le score de consommation alimentaire des ménages est calculé en utilisant la formule suivante :

SCA= a céréalesxcéréales + alégumineusesxlégumineuses + alégumesxlégumes + afruitsxfruits + afruitsxfruits + aprotéine animalesxprotéines animales + asucrexsucre + alaitxlait + ahuilexhuile

24

25

Avec, xi = Nombre de jours pendant lesquels chaque groupe d'aliments a été consommé durant les 7 derniers jours ai = Poids attribué à chaque groupe d'aliments

Les valeurs des scores ainsi calculées ont été reportées sur une échelle dont la valeur maximale possible est 112. Les fréquences de consommation de chaque groupe d'aliments ont été pondérées puis le Score de Consommation Alimentaire (SCA) a été déterminé pour chaque ménage. L'application de cette méthode requiert l'utilisation des seuils qui fixent les limites des classes de consommation alimentaire. Considérant les consommations importantes d'huile et de sucre par les ménages tchadiens les seuils de SCA utilisés pour déterminer les classes de consommation sont 28 et 42 (PAM, 2009).

Tab. 5 : Classification de consommation des aliments

No

Intervalle de SCA Classes de consommation

 

01

SCA = 28

Consommation alimentaire est pauvre

02

SCA compris entre 28.5 et 42

Consommation alimentaire est limite

03

SCA > 42.5

Consommation alimentaire est acceptable

26

Chapitre II : Contexte agro-écologique et caractéristiques socioéconomiques et alimentaires du Batha-Est

Les résultats découlent de l'analyse et de discussions sur les données primaires qui ont été directement récoltées aux niveaux des communautés du Batha-Est. Ces données ont été collectées notamment via : observations, entretiens avec des personnes ressources, enquêtes de ménages et focus groups. Les rares informations disponibles sur le département du Batha-Est, ne présentent que des extraits de certaines études conduites antérieurement à l'échelle régionale. Par contre, ces documents ne rentrent pas dans les spécificités des trois (3) départements du Batha (Batha-Ouest, Batha-Est, Fitri). Toutefois, certains de ces résultats permettent de mieux situer le département dans le contexte régional, sahélien et tchadien. Etant donné que ces résultats ne traduisent que partiellement la réalité de la zone d'étude, on est obligé de les adapter ou les contextualiser au cas par cas. Par ailleurs, malgré que le Batha-Est évolue dans un contexte fortement islamisé, avec un taux d'analphabètes élevé, et une chefferie traditionnelle difficile à contourner, cela ne nous a empêché en aucun cas d'utiliser certains outils de la démarche participative, ni de porter les communautés à réfléchir et de produire des connaissances sur certains sujets tabous (certaines sensibilités musulmanes : Dimension genre, par exemple).

2.1.- Contexte bioclimatique du Tchad

La position géographique du territoire tchadien est soumise à un climat tropical sec caractérisé par une alternance de deux (2) saisons : la période de la saison sèche et de la saison pluvieuse. La pluviométrie, élément climatique le plus important, est marquée par des irrégularités et l'inégalité dans sa répartition spatio-temporelle. Sur la base de la répartition de la pluviométrie et de la couverture végétale, le territoire tchadien est subdivisé en trois (3) grandes zones bioclimatiques.

1)

Fig. 3 : Répartition des zones climatiques au Tchad (Massuel, 2001)

Fig. 4 : Précipitations moyennes interannuelles 4au Tchad (période 1951-1989)

La zone sahélo-saharienne située au Nord : elle occupe plus de la moitié (63%) du territoire national. Elle est caractérisée par une très faible pluviométrie limitée au Sud par l'isohyète 200 millimètres. La saison de pluies diminue progressivement jusqu'à s'annuler à l'extrême Nord. La végétation est présente dans les ouadis, les plaines et les zones d'affleurement de la nappe phréatique. Les sols sont pour la plupart des sols minéraux peu évolués.

2) La zone sahélienne au centre : elle est comprise entre les isohyètes 200 et 800 millimètres. Les sols sont ferrugineux tropicaux sableux, pauvres en matière organique (Cf. carte géologique du Batha-Est en Annexe F). La végétation y est caractérisée par : la savane arbustive occupant la partie Sud et où dominent suivant le type de sols, les Acacias et les Balanites, avec un tapis herbacé composé d'Andropogonées ; la steppe (ou pseudo-steppe), située dans la partie nord et caractérisée par des formations ligneuses très ouvertes, le tapis graminéen dominé par les Aristidées. C'est exactement à ce niveau que se situe le département du Batha-Est dans la région du Batha, centre du Tchad.

4 Extrait du document fe Y.L'Hôte et G.Mahé 1996

27

3) La zone soudanienne au Sud : elle va de l'isohyète 800 à 1200 mm et plus. La végétation y est constituée de trois types de formations : forêt claire, savane arborée, savane soudanienne. La faune y est riche et variée, les ressources halieutiques sont abondantes. On rencontre des sols rouges ou ocre-rouges profonds, des sols peu évolués d'érosion et des sols de plaines.

2.2.- Climat et saisons dans le Batha-Est

Les exploitants du Batha-Est découpent l'année en cinq (5) saisons distinctes:

Tab. 6 : Saisons du Batha-Est selon les habitants (Exploitants) du Batha-Est

Saisons

Description5 (Selon les exploitants, en arabe tchadien)

Ruchach

Entre fin mai et juin: c'est une courte période de premières pluies éparses. Elles facilitent les premières pousses d'herbes au niveau des pâturages dans les zones dépressionnaires. Cette saison correspond à la période de préparation des sols pour la mise en place des cultures. Les mares, les puits commencent à se remplir d'eau;

Kharif

Entre juillet et août, se prolonge parfois jusqu'aux deux (2) premières semaines de septembre: Les pluies sont relativement bien installées, et beaucoup de points d'eau de surface sont remplis (mares, micro-barrages artisanaux et flaques);

Darat

Entre septembre et octobre: Elle correspond à la fin de saison pluvieuse et au début de la saison sèche. Mises à part les grosses mares naturelles ou sur-creusées qui subsistent, les flaques et les petits mares en général commencent à tarir;

Chité

Novembre à février: en général, les températures sont relativement fraîches, avec très souvent de violents vents de sable dus aux effets de l'harmattan6. Presque toutes les mares sont taries à ce moment.

Seyf

Mars à mai: saison sèche et chaude, les températures sont les plus élevées et oscillent autour de 45oC. l'accès à l'eau et le pâturage deviennent plus problématique.

Les tendances pluviométriques

Le climat est caractérisé par une pluviométrie faible et irrégulière. Le Batha-Est connait ces dernières années des phases de sécheresse de plus en plus longues et fréquentes. Les pluies se concentrent généralement sur la période de juin à septembre. Les graphes suivants traduisent seulement la tendance quantitative cumulée; sans pour autant renseigner de façon précise la répartition des pluies.

Pluviométrie en mm

400

300

200

100

0

Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Aout Septembre Octobre Novembre Décembre

Fig. 5 : Pluviométrie interannuelle du Batha-Est - Série 2005 à 2010

Année 2005 Année 2006 Année 2009 Année 2010

Source des données: ONDR, Direction des Ressources en Eau et de la climatologie, Division climatologique, mai 2011

Nb.- Les statistiques des années 2007 et 2008 manquent à la série par faute d'archives.

2.2.- Insertion du Batha-Est dans le contexte tchadien

Le découpage administratif de 2002 confère au Batha le statut de région7. La région est située au centre du pays en pleine zone sahélo-sahélienne. Elle prend son nom du fleuve Batha, sa seule rivière, qui

5 Il s'agit d'une caractérisation première de l'AFD (Agence Française de Développement) sur le plan national adaptée au contexte départemental dans le cadre de cette étude ;

6 L'harmattan : un vent (alizé) chaud, sec et poussiéreux d'Afrique de l'Ouest) qui souffle vers le sud en provenance du Sahara dans le golfe de Guinée. Chargé de poussières et de sables, il peut obscurcir l'atmosphère durant plusieurs jours et favorise les épidémies de méningite dans les pays sahéliens.

28

descend des plateaux du Ouaddaï et qui traverse les trois quarts (3/4) de la région avant de se jeter dans le lac Fitri. Elle contient trois (03) départements : Batha-Ouest, Batha-Est et Fitri dont les chefs lieu de département sont respectivement Ati, Oum-Hadjer et Yao.

Oum-Hadjer est transformée en une préfecture8 en 1991. Ainsi, sont créées les quatre (04) sous-préfectures. Et, suite à la promulgation de la nouvelle loi sur les collectivités territoriales en 1999, ce territoire a été érigé en département du Batha-Est. Le Batha-Est est limité au Nord par le B.E.T, au Sud par le département de Mangalmé, à l'Est par le Ouaddaï, et à l'Ouest par le département du Batha-Ouest. Il est situé entre 13017'36» de longitude Nord et 19041'28» de latitude Est. Le département contient quatre (4) Sous-préfectures qui regroupent au total douze (12) cantons.

La sous-préfecture d'Oum-Hadjer contient quatre (4) cantons : Oum-Hadjer, Mesmedje, Massalat, Kouka, Maafle9. Le maire de la commune chef-lieu de département n'a pas le droit de regard sur les sous-préfectures du département. La commune (ou chef lieux) se limite à l'espace urbain. La sous-préfecture d'Amsack contient deux (02) cantons : Zioud et D.H.O.K. La sous-préfecture Haraze-Djombo Kibit ne présente qu'un seul canton: Haraze. En dernier lieu, la sous-préfecture d'Assinet qui contient 6 cantons : Assinet, Misserié Rouge, Misserié Noire, Misserié Adjadjire, Allawne, Sédami.

Au sein des cantons se situent les villages sédentaires (~ 568 : Communication personnelle ONDR, août 2011) et les campements (Férick) des populations transhumantes. On trouve en dernier lieu, certains marginaux qui habitent les milieux très reculés par rapport aux villages communément appelés : Broussards. La région Batha, ses départements, et certains cantons sont présentés sur la carte administrative en annexe G.

2.3.- Zonage agro-écologique du Batha-Est

L'observation de terrain amène à repartir le Batha-Est en quatre (04) grands ensembles agro-écologiques. Le tableau suivant résume la situation.

Tab. 7 : Grands ensembles agro-écologiques du Batha-Est

Zones agro-
écologique

Zone à dominance agricole (agro-sylvicole)

Zone Pasto-sylvicole

Zone

Agropastorale

Ecosystème Urbain

Cantons concernés

Remarques

Assartini, Adjob, Assafik

Plus ou moins au centre et relativement proche de la rivi Batha (Culture maraichère et sorghos surtout) - Zones très habitées par les ménages

Assinet (Ourel, Sedami, Koundjar, Haraze Djombo)

Sols à tendance sablo-limoneuse.

Amsack (Zioud, Dhok), Oum-Hadjer périphérique,

Surtout proche des villages, o là où il existe des ouadis (no générique qui désigne les rivières temporaires)

Centre-ville (commune) d'Oum Hadjer

Le système d'activité est plus moins diversifié. Les activités commerciales sont dominante et le minimum de services et d'infrastructures de base y existe. Aussi, on y rencontre l bureaux administratifs du département. La densité de la population est la plus forte da le département.

7 Décret N°415/PR/MAT/02 et N°419/PR/MAT/02 du gouvernement de la république du 17 octobre 2002

8 Décret gouvernemental No. 35/PR/PM/MISDL

9 Maafle : Canton créé en 2009 par décret, mais qui n'a pas encore de terroir d'attache définitif ; pour le moment ses habitants sont épargnés à travers Mesmedjé, Oum-Hadjer centre et Kouka notamment ;

Nb.- la figure (6) ci-dessus n'est qu'un croquis utilisé à défaut d'une représentation géo-référencée.

2.4.- Démographie et caractéristiques socio-culturelles du Batha-Est

2.4.1.- Caractéristiques démographiques

La population totale du Batha-Est en 2009 est de 188 631 habitants. Parmi les trois (03) départements de la région, du point de vue démographique. Le Batha-Est arrive en 2ème position après le Batha-Ouest. Son poids démographique par rapport à la région est de ~ 0,36. Son ratio Femmes : Hommes est de 1,15. Sa superficie administrative est de: 29 800 km2. La densité de la population en 2009 est de 6,33 habitants par km2. Le graphe suivant montre la répartition de la population du Batha-Est à travers ses quatre (04) sous-préfectures.

120000

100000

40000

80000

60000

20000

0

Oum-Hadjer Amsack Assinet Haraze Djombo

108048

Fig. 7: Populations Batha-Est par sous-préfecture (INSEED-RGPH, 2009)

35053 32171

13359

La sous-préfecture d'Oum-Hadjer est celle qui contient le plus grand nombre d'habitants. Et, en dernière position vient celle de Haraze Djombo Kibit. Pour le moment, on ne dispose pas de données sur les statistiques démographiques fiables à l'échelle cantonale. Beaucoup de chiffres (diverses sources locales) existent, mais ils sont plutôt contradictoires et très politiques.

La disponibilité en terre n'est pas en soi un facteur limitant pour cette population. Par contre, la question pourrait-être abordée plutôt en termes de potentialités. L'Etat est le seul propriétaire terrien selon la loi tchadienne. Mis à part au niveau du centre-ville d'Oum-Hadjer, il n'existe pas au niveau des autres zones de titres de propriété privée. Les habitants utilisent plutôt les termes comme: droits d'utilisation, droits de parcours, droits d'accès aux puits, droits d'exploitation, terroir d'attache. Leur système fonctionne selon certaines pratiques traditionnelles ou selon des lois coutumières. Parfois, cette situation génère des conflits.

Ménages dans la région Batha : Selon les données du dernier recensement (INSEED-RGPH, 2009), le nombre de ménages nomades du Batha-Est est plus faible que tous les autres départements. Le graphe suivant illustre le poids démographique des départements de la région :

100%

40%

90%

80%

70%

60%

50%

30%

20%

10%

0%

Nombre Homme/Dép. Nombre

Fig. 8: Poids démographique des trois départements de la région Batha selon le sexe, le nombre de ménage et la mobilité des habitants

109589 112654 42474 37828

56221 59936 23285 21318 1967

87896 100735 37502 36945

Femmes/Dép. Ménages/Dép.

Nombre

Ménages
Sédentaires/Dép.

Ménages
Nomades/Dép.

4646

557

Fitri Batha-Est Batha-Ouest

29

30

Le Batha-Est est le département qui a le plus faible taux de nomades dans la région. La population nomade recensée en 2009 est composée majoritairement d'hommes, les femmes ne représentent que 41, 3% contrairement à la population sédentaire où elles représentent 51,3 %.

2.4.2.- Certaines caractéristiques socio-culturelles du Batha-Est

La langue maternelle est l'arabe tchadien. Toutefois, il existe divers dialectes. Les personnes qui fréquentent les institutions classiques parlent plus ou moins bien français. Les écoles coraniques enseignent le coran. Et comme sa version originale est en arabe, les élèves apprennent l'arabe par la même occasion; mais la finalité première est l'enseignement de la religion.

Les filles se marient en général entre 12 et 20 ans, une des causes principales de la déperdition scolaire; selon certains enseignants. Par ailleurs, la composition ethnique de la population de la région du Batha-Est laisse percevoir plusieurs groupes. Les principaux groupes identifiés ainsi que leurs principales caractéristiques sont présentés en annexe H.

2.4.3.- Certaines caractéristiques socio-économiques des ménages enquêtés

Composition et fonctionnement des ménages : Le ménage constitue l'unité de base des différentes communautés. Chaque ménage est dirigé par un chef qui peut être un homme ou une femme. Au total, 262 (deux cent soixante-deux) ménages ont été enquêtés. La somme cumulée des membres de ces ménages est de 2 151 individus ; ce qui correspond à une moyenne de 8,21 membres par ménage pour tous les groupes d'âge confondus. Le graphe suivant présente la répartition des chefs de ménages selon le genre et par classe d'âge.

100%

40%

90%

80%

70%

60%

50%

30%

20%

10%

0%

20= ans <30 30= ans <40 40= ans <50 50= ans <70 70= ans <95 95= ans <130

2,29

1,91

Fig. 9: Répartition des chefs de ménage selon le genre par classes d'âge en %

0,38

4,20

23,66

32,06

13,36

0,00

0,38

4,58

9,92

7,25

Classes d'âge des ménages enquêtés

% Femmes % Hommes

En effet, 75,57% des ménages sont dirigés par des hommes et 24,43% par des femmes. Environ 32% de femmes chefs de ménage ont été des veuves, et 68% de femmes divorcées.

L'âge des chefs de ménages varie entre 20 et 129 ans. Les femmes n'atteignent pas la classe d'âge de 95 à 129 ans. La fourchette où l'on a rencontré plus de femmes chefs de ménage se situe entre 30 à 50 ans. Et, l'intervalle de 40 à 69 ans est celle où le plus grand pourcentage de chef de ménage a été rencontré, soit : 70,23% des ménages.

Statut matrimonial : Les enquêtes ont rapporté que 14,14% sont des ménages polygames, 3,03% ont représenté des chefs de ménages possédant entre trois (3) et quatre (4) femmes, et les 11,11% représentent ceux qui ont deux (2) femmes. Donc, les ménages monogames ont représenté 85,86%.

Taille des ménages : L'amplitude varie de 2 à 24 membres. La plus grande partie des ménages enquêtés ont entre 5 et 9 membres. Le nombre moyen de personne par ménage est de 8,21 pour un Ecart-type de 2,55. Le graphe suivant résume la situation.

Fig. 10: Répartition des ménages enquêtés selon la taille en %

0,00 10,00 20,00 30,00 40,00 50,00 60,00 70,00 80,00

20=Menbres<25

15=Menbres<20

10=Menbres<15

5=Menbres<10

2=Menbres<5

24,81

0,76

1,15

69,85

3,44

31

Parmi les ménages enquêtés, seuls 7,53% ont des membres qui font pas partie de la famille nucléaire. Le nombre d'étrangers varie de 0 à 3 par ménage. Parmi lesquels, 52% ont été des veuves en situations socio-économiques difficiles, 28% des amis qui ont fait des arrangements de résidence et d'économie collective avec le chef du ménage, 8% des subordonnés du chef de ménage (aides, différent d'un restavèk10 comme dans certaines sociétés comme celle d'HAITI), et 12% des membres de la famille élargie. Il importe de signaler que ces types d'arrangement ont été rencontrés seulement dans les ménages monogames.

Education des chefs de ménages : Environ 69,84% des chefs de ménage sont analphabètes, 24,81% ont fréquenté l'école coranique, seulement 1,53% ont atteint le niveau primaire, 3,40% le niveau secondaire (seulement des hommes) et à peine 0,38% ont a été à l'université (seulement les hommes). Le graphe suivant présente le niveau d'éducation des chefs de ménages.

100%

40%

90%

80%

70%

60%

50%

30%

20%

10%

0%

Analphabetes Ecoles Coraniques Niveau Primaire Niveau Secondaire Niveau Universitaire

47,71

22,14

Fig. 11: Niveau d'Education des chefs de ménage selon le genre

22,90

1,91

0,38

1,15

0,00 0,00

3,44 0,38

% Femmes % Hommes

Il importe de souligner que, ceux qui fréquentent les institutions classiques n'ont pas forcément achevés le cycle de formation.

Situation des enfants dans les ménages : Le nombre total d'enfants recensés dans l'ensemble des 262 ménages est de 1 659. La moyenne du nombre d'enfants par ménage est de 6,33 pour un Ecart-type de 2,27. Le nombre d'enfants par ménage varie de 0 à 19. Parmi les ménages, 0,38% des ménages n'ont pas d'enfants, 18,32% ont entre 1 à 4 enfants, 75,95% ont entre 5 à 9 enfants, 4,58% ont entre 10 à 14 enfants et 0,76% ont entre 15 à 19 enfants.

Parmi les enfants, 86,56% sont en âge d'être scolarisés dans le primaire. Pourtant, seulement 26,10% ont accès au milieu scolaire. La moyenne des enfants scolarisés par ménage est de 1,65, pour un écart-type de

10 Restavèk : Les restaveks (restavèk en créole haïtien, dérivé du français reste avec) sont une des catégories d'enfants vivant dans une famille autre que leur famille biologique. Ce concept a une acception très péjorative dans le contexte haïtien. Il sert à désigner les enfants - mais aussi des adultes - qui sont traités comme domestiques sans aucun respect pour leur dignité. En général, les parents de ces enfants se retrouvent dans l'incapacité de prendre en charge les besoins minimaux de l'enfant. Et, cet enfant en général doit passer toute sa vie dans cette situation. On les appele aussi des Sentaniz en Haïti.

32

2,09. Les chefs de ménage ont avancé les arguments suivants pour justifier les 73,90% des enfants non scolarisés :

1) 20,10% ont déclaré que les enfants doivent accompagner le chef du ménage et/ou son subordonné dans l'élevage des animaux, chercher de l'eau et ramasser des fagots pour les usages domestiques ;

2) 19,80% ont déclaré que certains de leurs enfants doivent les accompagner en ville lors de la période difficile (soudures). Il faut signaler qu'au niveau d'Oum-Hadjer, ces enfants peuvent être laissés comme main d'oeuvre dans les fabriques de briques, laissés dans le lit Batha pour trier du sable destiné à la vente pour les travaux de construction, ou encore laissés avec un (1) ou deux (2) ânes pour la vente d'eau à domicile. Aussi, ils peuvent travailler de concert avec le chef ou un membre du ménage dépendamment de son âge et de l'activité entreprise ;

3) 4,20% ont avancé que les écoles sont trop éloignées par rapport à leurs résidences ;

4) 50,70% ont rapporté qu'ils n'ont pas assez de moyens (nourriture, etc.) pour payer les frais de scolarité et la prise en charge de l'enfant pendant les heures de classe (en dehors du ménage) ;

5) 5,20% n'ont présenté aucun argument ;

Les graphiques suivants montrent la tendance du déficit de scolarisation dans les familles enquêtés :

-10

-15

-20

-25

25

20

15

10

-5

5

0

5 9 13 17 21 25 29 33 37 41 45 49 53 57 61 65 69 73 77 81 85 89 93 97 101 105 109 113 117 121 125 129 133 137 141 145 149 153 157 161 165 169 173 177 181 185 189 193 197 201 205 209 213 217 221 225 229 233 237 241 245 249 253 257 261

Nombre total d'enfants du ménage Nombre d'enfants à l'école Déficit de scolarisation

Fig. 12: Tendance de distribution entre le nombre total d'enfants scolarisés

Incidences du mariage précoce sur la scolarisation : Les filles se marient en général entre 12 et 20 ans. Le Code civil français de 1958, toujours en vigueur au Tchad, dispose dans son article 144, l'âge légal du mariage à 15 ans pour les filles (18 ans pour les garçons). Selon l'article 289 -2 du Code pénal le consentement de la fille au mariage n'est pas requis. Les enseignants, le mariage précoce constitue une des causes principales de la déperdition scolaire. Alors que, les cas de divorces sont assez fréquents dans les familles du Batha-Est.

Les enfants qui sont plus victime de l'inaccessibilité à l'éducation sont par ordre d'importance ceux : des ménages nomades, des broussards et des transhumants. Par ailleurs, les enfants qui vivent en dehors du ménage sont peu nombreux. Ils sont en général fils du chef de canton, de grands commerçants d'Oum-Hadjer, de grands agro-éleveurs. Ces enfants sont généralement envoyés pour des études soit au niveau de la ville d'Oum-Hadjer, de la capitale (N'Djamena), ou de la ville d'Abéché. Selon les données d'entretiens, il existe une forte carence non seulement en termes d'infrastructures, mais aussi en ressources humaines qualifiées et compétentes. La prise de vue suivante montre une école communautaire au niveau du canton Kouka, sous-préfecture Oum-Hadjer.

33

Fig. 13 : L'école communautaire de Kouka, mai 2011

Religion dans le Batha-est : Les résultats montrent une large domination de la religion islamique, soit 98,94% des ménages enquêtés. Le reste est composé de 0,60% de chrétiens évangéliques et de 0,46% de chrétiens catholiques. Tous les chrétiens ont été rencontrés seulement à Oum-Hadjer.

2.5.- Organisation sociale de l'espace

L'organisation sociale dans l'espace : Au niveau du Batha-Est, la distribution des ménages à travers l'espace ne se fait pas au hasard. Elle dépend en général :

1. du groupe ethnique d'origine ;

2. du système d'activités du ménage ;

3. de la situation socio-économique du ménage ;

4. du degré de mobilité du ménage ;

5. du positionnement des points de ravitaillement en eau ;

6. de la délimitation qui a été effectuée par les premiers ancêtres qui occupaient l'espace ;

7. de la confession religieuse du ménage (valable pour la ville d'Oum-Hadjer seulement) ;

Donc, la mobilité ou la stabilité des populations est déterminée par le trinôme « Origine - Ressources disponibles - Système d'activités ». De ce fait, les ménages s'organisent soit à l'intérieur d'une ville, d'un village, d'un Férick et en brousse de façon isolée (pour ceux qui sont les plus marginalisés sur le plan socio-économique). Ainsi, on arrive à faire la caractérisation suivante :

34

Tab. 8 : Principales caractéristiques des groupes socio-économiques des communautés du Batha-Est

 
 

Caractéristiques spécifiques

Fonction de Relations

Unités

 
 
 
 
 
 

Famille Nucléaire

Ferick Association de plusieurs unités domestiques

(toutes construites en modèle Beytarab) qui se réunissent et restent ensemble pendant certaines périodes de l'année. En général, on y retrouve les transhumants et les nomades ;

Village dans le Batha-est

Brousse dans le Batha-Est

un groupe d'habitats à la campagne ou dans la périphérie de la ville assez important pour constituer une unité territoriale administrée par un chef traditionnel. Le chef de village sort en général de la famille qui habite en premier l'espace. Il joue un rôle fondamental dans la défense, le contrôle, la plaidoirie et dans la médiation en cas de conflits intra-villageois. Sa notoriété lui permet également de bénéficier de certains avantages (dons, ...).

Mono/polygame, suivant les réalités peuvent se situer dans l'une des situations suivantes :

Généralement quand on arrive dans les villages (eux aussi situés en brousse), les habitants parlent de Broussards pour caractériser les personnes qu'ils estiment les plus marginalisés sur le plan socio-économique. Les broussards sont les candidats potentiels à l'exorde rural saisonnier vers Oum-Hadjer en période difficile (sècheresse), à la recherche des moyens de subsistance.

Les membres du village sont en grande partie issus d'un ancêtre commun. En général, c'est lors d'un mariage qu'une autre famille (la femme généralement) peut intégrer l'organisation.

L'entraide, la convivialité, le respect des us traditionnels des ancêtres pionniers sont très présents dans la vie des ménages de l'organisation. Les membres d'un même groupe d'entraide ou d'une même OP (groupement) appartiennent en général à un même village.

A la campagne, ils habitent des zones relativement éloignées (3 km et plus) des villages. Ils occupent l'espace de manière isolée (500 mètres et plus entre deux ménages). Ils habitent en général des aires d'élevage inondables, et très peu fréquentées. Ainsi, ils développent de très bonnes relations sociales avec les transhumants et certains nomades. Par contre, ils se positionnent temporairement en grand nombre dans la périphérie de la ville d'Oum-Hadjer.

Base du travail de production, de consommation et de reproduction ;

Groupes d'entraide en vue de l'usage de certaines ressources locales ;

La figure suivante illustre le positionnement des broussards dans l'espace et donne également une idée sur les relations de proximité physique entre les différentes couches socio-économiques du département. La figure suivante illustre le positionnement des broussards dans l'espace.

Fig. 14 : Positionnement des broussards dans l'espace du Batha-Est

Légende :

Cette représentation ne traduit ni le découpage administratif du département en termes de villages, de cantons et de sous-préfecture, ni l'échelle réelle du Batha-Est. Mais, elle est juste un modèle conceptuel pour caractériser certaines réalités observées, avec des inspirations de certaines cartes mentales élaborées dans les focus group par les habitants eux-mêmes.

? Habitats et vulnérabilité socio-économique

Au niveau du Batha-Est, les modèles de construction rencontrés varient selon l'écosystème (urbain ou rural), le mode de vie des ménages (sédentaires, nomades, transhumants), et de la situation socio-économique du ménage. Les prises de vue suivantes présentent les différents modèles de construction en fonction des groupes de mode de vie rencontrés.

Fig. 17 : Kouzi : Résidence des ménages sédentaires
villageois socialement moins considérés que les ménages en

Bongo

Fig. 19 : Beytarab d'un nomade plus ou moins aisé (revêtu de bâche : résistant aux vents et à la pluie)

Fig. 15 : Dangaï : Résidence des ménages sédentaires aisés (surtout en centre-ville)

Fig. 20 : Beytarab d'un ménage sédentaire en brousse, parfois construit lors de l'exorde saisonnier (Broussard)

Fig. 18 : Tchoulie : Résidence des ménages sédentaires
broussards, socialement moins considérés que les
ménages de Kouzi

Fig. 16 : Bongo : Résidence des ménages sédentaires aisés de villages

35

Types de constructions

Beytarab revêtu de tissus usagés (Extrêmement pauvre)

Dangaï revêtu de tole = 3 chambres (Ménage très riche)

Fig. 22 : Echelle de perception des habitants du Batha-Est sur le niveau de bien-être en fonction de la structure de l'habitat des ménages sédentaires (Focus-Group, avril - août 2011)

Dangaï revêtu de terre à une chambre

Dangaï revêtu de terre = 2 chambres

Dangaï revêtu de tôle = 2 chambres

Beytarab revêtu de bache

Tchoulie

Bongo

Kouzi

0,0 1,0 2,0 3,0 4,0 5,0 6,0 7,0 8,0 9,0 10,0

0,5

2,0

Niveau de bien-être

3,5

4,0

5,0

6,0

7,0

8,0

10,0

36

Les Dangaï sont des constructions caractéristiques de ville, et sont parfois rencontrées dans les villages. Ils appartiennent en général aux ménages sédentaires les plus aisés. Les Bongo appartiennent en général aux ménages les plus aisés des villages (sédentaires). Par contre, les Kouzi appartiennent généralement aux ménages sédentaires les moins aisés que ceux des Bongo. La description des différents modèles d'habitat se trouve en annexe I.

Les Tchoulie et les Beytarab appartiennent aux ménages considérés comme les plus vulnérables, des marginaux parmi les sédentaires. Par contre, quelque soit la situation socio-économique d'un nomade ou d'un transhumant, ils habitent toujours sous des Beytarab (Beyt, en arabe tchadien : maison, Arab : Arabe). Dans ce cas, le niveau de vulnérabilité socio-économique de ces derniers est généralement perçu par les natifs en fonction de l'état physique de la construction. Le graphe suivant présente la tendance de distribution de ces constructions dans l'espace du Batha-Est.

100%

40%

90%

80%

70%

60%

50%

30%

20%

10%

0%

Fig. 21: Répartition des ménages enquêtés selon la structure de l'habitat en %

7,63

25,57

31,68

15,65

19,47

Tchoulie Dangaï Bongo Kouzi Beytarab

Les observations et la compréhension des réalités de terrain amènent à considérer le type de construction comme un indicateur de pauvreté. D'ailleurs, même les natifs utilisent les caractéristiques physiques des habitats pour exprimer le degré de vulnérabilité socio-économique ou de bien-être d'un ménage.

Lors de la réalisation de focus group, sur une échelle de 0 à 10 (0 : Extrême pauvreté, 10 : Riche) les participants ont été encadrés, et ont attribués des scores pour construire un outil permettant de catégoriser les ménages sur la base du modèle et de l'état physique des habitats. Le graphe suivant illustre la synthèse des travaux de groupes.

10,0

4,0

8,0

0,0

6,0

2,0

Fig. 24: Echelle de perception des habitants du Batha-est sur le niveau de bien-être selon la
structure et l'état physique de l'habitat des ménages Nomades & Transhumants du Batha-est
(Focus-Group, avril - août 2011)

Beytarab revêtu de
Bache en
communauté (Très
riches)

Type de construction des ménages

10,0

Beytarab revêtu de
nattes en
communauté

8,0

en situation de mobilité permanente

Beytarab revêtu de nattes - isolé

4,5

Beytarab revêtu de
cartons, tissus usagés
- isolé (Pauvres)

3,0

37

2.6.- Configuration des ménages et la gestion des ressources alimentaires

Dans le Batha-Est, il n'existe pas un modèle unique de configuration des ménages du fait de la variabilité des groupes ethniques, et des réalités culturelles qui évoluent avec les différents types de communautés. La gestion des ressources du foyer dépend surtout :

1. de la situation matrimoniale du chef de ménage,

2. du système d'activités dans lequel son ménage est inséré,

3. de sa capacité à mobiliser des ressources au cas où le ménage se trouve en difficultés.

Dans le cas d'un ménage polygame, deux (2) cas de figure peuvent se présenter :

1. Configuration A : des unités de ménages polygames qui résident dans une même concession,

2. Configuration B : Ménages polygames résidant dans des concessions différentes ;

Configuration A : Unités de ménages polygames qui résident dans une même concession

Dans ce cas, chaque femme à son propre logement dans une même concession. Au centre, on trouve une habitation personnelle pour le chef de ménage. En général, les femmes n'ont pas droit d'accès à ce logement. Les relations sociales entre les femmes et leurs enfants sont en généralement bonnes (selon beaucoup d'habitants). Tous les membres de la concession travaillent ensemble dans les champs de la concession. Après la récolte, le chef stock toute la production dans de grands Dabanga qui se trouvent sous son toit. Et, chaque jour ou chaque semaine, il donne à chacune de ses femmes une quantité de produits pour l'alimentation de son unité. Par contre, chaque femme possède ses Activités Génératrices de Revenus Propres (AGRP) pour répondre à d'autres besoins de son foyer. Dans ce modèle, l'homme est responsable d'apporter surtout les céréales (le mil/sorgho, la viande parfois). Ces cas sont rares, soit environ 10% des ménages polygames enquêtés. La figure suivante illustre la situation.

38

Fig. 25 : Modèle de configuration et de gestion des ménages polygames dans une même concession Légende

AGRP: Activités génératrices de Revenus Propres à chaque femme

Produits de récolte des champs

Redistribution graduelle des denrées aux femmes par le chef des ménages

Système de rotation hebdomadaire du chef de ménage dans les différents habitats de la concession

Revenus dégagés par les activités non agricoles de chacune des femmes (Usage personnel à leur ménage respectif)

Dabanga

Configuration B : Ménages polygames résidant dans des concessions différentes (cas courant)

Ces unités de ménages polygames résident dans de concessions différentes, et relativement éloignées. Chacune de ces femmes a son habitation. Le chef de ménage n'a pas de logement personnel. Il loge tour à tour dans les différentes concessions. Les relations sociales entre les femmes sont parfois tendues. Par ailleurs, chacune des femmes possède en général son propre champ et/ou ses propres activités économiques non agricoles (AGRP). Le chef de ménage cultive de grands champs. A la fin de la récolte, il apporte une partie de la production à chacune de ses femmes, dépendamment du nombre d'enfants et/ou des considérations particulières qu'il a pour chacune d'entre elles. Chaque unité de ménage possède son propre Dabanga. Chaque femme est chargée de gérer les ressources qui lui sont attribuées par le chef, ainsi que de ses propres ressources. Mais, cela ne traduit pas un manque d'autorité de l'homme sur la gestion du foyer. La figure suivante illustre la situation.

Fig. 26 : Modèle de configuration et de gestion des ménages polygames dans des concessions différentes

39

Configuration C : Modèle général de configuration et de gestion des ménages monogames

Les unités en situation de monogamie sont en général de plus grande taille. Car on y trouve non seulement les membres de la famille nucléaire, mais possiblement un (1) ou deux (2) membres de la famille élargie, un subordonné, une veuve et/ou un ami du chef de ménage. En général, le chef est responsable d'apporter les céréales dans le foyer. Aussi, il est chargé de gérer les rentrées économiques de tous les membres du ménage.

Tous les membres du ménage se mettent ensemble pour produire la richesse du ménage, le chef est responsable de la gestion de ces ressources. Parfois, la femme entreprend des activités génératrices de revenus personnels (AGRP), afin de répondre à des soucis de santé, d'éducation et d'habillement du ménage, dépendamment de ses marges de manoeuvre. Dans ce cas, elle doit donner une partie de ses bénéfices au chef pour renforcer les réserves du ménage. Au cas où des besoins seraient exprimés et que le ménage ne peut pas répondre de ses propres moyens, seul le chef du ménage peut engager des emprunts ou effectuer un troc. La figure suivant résume la situation :

Fig. 27 : Modèle de configuration et de gestion des ménages polygames dans des concessions différentes

Dans ce modèle, on a pu constater que les chefs de ménages ont beaucoup plus de responsabilités que dans les cas de polygamie.

2.7.- Description des différents types d'activités économiques du Batha-Est

Les cantons sont très enclavés et très peu développés. Donc, le système d'activités est relativement diversifié mais seulement au niveau de la ville d'Oum-Hadjer. La commune d'Oum-Hadjer reçoit comme migrants temporaires au moins 12,21% des ménages ruraux enquêtés pour six (06) à neuf (09) mois de l'année. Pourtant, les opportunités et les capacités économiques de cette ville ne lui permettent de répondre effectivement à cette demande qui ne fait qu'augmenter d'année en année (selon les habitants). Le tableau suivant présente les opportunités économiques qui y existent, en fonction de la catégorie socio-économique à laquelle appartient un ménage.

40

Tab. 9 : Catégories socio-économiques et opportunités économiques

Sédentaires en brousse (Zones les plus marginalisées de la campagne)

Sédentaires villageois ou en ville

Métiers manuels Tailleurs, couturières /Coiffeurs / Maçons / Charpente & Ebéniste / Petits fabricants de briques / Ferblantiers / Ferronnerie

Commerçants Produits agroalimentaires / Boucherie / Achat et revente de céréales /

Achat et revente d'animaux ;

Nomades Pasteurs Elevage de bovins, camelins, caprins et ovins

Nomades Ouvrier temporaire dans les briques / chasse et cueillette / Fabrication
de nattes artisanales /Ouvrier agricole temporaire

Transhumants Elevage de bovins, camelins, caprins et les ovins & chasse/cueillette

Types d'activités

Broussards

Agropasteurs Production de céréales et parfois d'oléagineux (sésame, arachide),

Elevage de camelins, caprins, bovins, ovins, volailles ;

Employés d'Institutions publiques/privées

Catégories Listing des composantes de systèmes d'activités

Ramassage et vente de fagots - Fabrication de nattes/cordes/... artisanales - Vente d'eau à dos d'âne ou sur pousse-pousse à domicile - Gardiens de Dabanga (grenier utilisé pour stockage du mil et du sorgho)- Travaux à Haute Intensité de Main d'oeuvre dans le milieu urbain - Dokers (travaux de manutention / Porte-faix) - Manoeuvre dans les travaux de maçonnerie - Ouvriers dans les fabriques de briques - Ménagères dans les résidences en milieu urbain - Lavandière - Pileuses de mil/sorgho - Ramassage et transport de terre à texture sableuse et brillante (de la rivière Batha), ouvriers agricoles ;

Fonctionnaires publiques / Employés (CRF, CRT, ACTED, Africare, PEDC) / Enseignants d'école / Commerçants (magasins en milieu urbain) / Fabriquant de briques en milieu urbain

Le calendrier des principaux évènements et activités du Batha-Est se trouve en annexe J.

Le graphe suivant présente la tendance de répartition des ménages enquêtés selon le système d'activités qu'ils entreprennent dans le Batha-Est.

Fig. 28: Importance des systèmes d'activités identifiés en pourcentage (%)

Mendier, chasse (parfois) et cueillete Production de céréales, Elevage et Artisanat Production de céréales, Artisanat, Transporteurs (Moto,... Production de céréales et commerce de produits alimentaires Production de céréales, pileurs de mils, Gardiens ou Ménagères Production de céréales et Agents de fonction publique ou privée Production de céréales et Métiers Manuels (Tailleurs, Maçons, ... Production de céréales et Artisanat Production céréalière et Maraichère Production de céréales, Ouvriers Agricoles et Dockers Production de céréales, Vente de fagots et/ou Eau Production de céréales et Elevage

Elevage, Chasse, cueillete et Sarraï

Production de céréales et de parfois d'oléagineux (Arachide,...

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,15

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

9,54

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

4,96

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

8,40

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2,67

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,53

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

4,96

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

19,85

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

3,44

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2,29

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2,29

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

13,74

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

7,63

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

17,56

 
 

0,00 5,00 10,00 15,00 20,00 25,00

41

L'observation du graphique précédent permet d'identifier trois (03) systèmes d'activités dominants, trois (03) systèmes intermédiaires et huit (08) systèmes plus diversifiés (de faibles représentations).

L'artisanat est l'activité la plus présente dans la composition des quatorze (14) systèmes identifiés avec 34,35% après la production de céréales qui arrive en tête avec 91,22% des ménages.

L'émigration (exode rural saisonnier) vers la commune d'Oum-Hadjer représente pour les habitants socialement les plus marginalisés (broussards), le principal moyen de diversification et d'amélioration de leurs revenus, pour faire face aux moments difficiles. Il ne s'agit pas d'une forme d'exode rural définitif comme c'est le cas d'autres pays du sud comme Haïti, mais juste de déplacements en dehors des périodes de cultures pour regagner la campagne dès l'arrivée des premières pluies.

Les activités agricoles (cultures et élevage) sont pratiquées par 98,85% des ménages enquêtés. Par contre, ceux qui pratiquent seulement de l'élevage représente 7,63%, ce sont en général les nomades et les transhumants. Les agropasteurs représentent 23,28% ; ils sont en général des sédentaires villageois et de milieux relativement urbanisés, les maraîchers/céréaliers représentent 3,44%.

Au niveau de tous les cantons, on a rencontré très souvent des mendiants. Ces derniers sont en général des veuves, des mères accompagnées de leurs enfants, et des sexagénaires. Dans le cadre de l'étude, des ménages qui ne vivent que de la mendicité ont été rencontré ; ces derniers représentent 1,15% de l'échantillon.

2.7.1.- Systèmes de production agricoles

Les systèmes de production agricole du Batha-Est présentent les caractéristiques d'une agriculture extensive, avec particulièrement des systèmes de cultures de subsistance. Ils sont composés :

1. D'un système de production céréalière monoculturale (mil pénicilaire et sorghos), pratiqué particulièrement par les populations sédentaires ; avec parfois des animaux de transport comme : asins, équins selon les conditions socio-économiques du ménage en question;

2. D'un système d'élevage à mobilité saisonnière, pratiqué par des transhumants et certains nomades. La stratégie de mobilité est une forme d'adaptation face aux facteurs externes défavorables à la conduite du troupeau. Elle est aussi motivée par la présence de pâturages, d'eau et de milieux environnementaux favorables à l'évolution des animaux (camelins, bovins supportent très mal la boue, certains moustiques et les inondations). La démarche consiste à éloigner les animaux des jardins pendant les saisons de cultures, et de les rabattre sur des pâturages difficilement accessibles durant la période sèche du fait du manque d'eau. Les éleveurs exploitent durant les saisons de pluies les pâturages sahéliens, afin d'esquiver les inondations localisées dans le sud du pays (Salamat notamment). Les troupeaux se composent généralement de bovins, camelins, ovins, caprins, et de volailles ;

3. D'un système combinant la culture céréalière et l'élevage : Avec notamment quelque têtes de bovins, caprins, ovins, asins, volailles, et rarement les camelins - pratiqué par des sédentaires et certains transhumants (parfois) ;

4. D'un système combinant à la fois la production céréalière, le maraichage et parfois quelques têtes de bétail (bovins, équins, asins, caprins, volailles) pratiqué par des sédentaires qui ont accès aux différentes zones agro-écologiques du Batha-Est;

En annexe K se trouve certains graphes qui présentent la tendance de combinaison des différentes espèces dans les troupeaux dans le Batha-Est. Aussi, on y trouve les classes de producteurs pour les différentes espèces rencontrées. Et, pour avoir une idée sur l'environnement des exploitants agricoles, le méso-système productif est illustré en en annexe L.

Dans le Batha-Est, la campagne agricole des principales cultures est tributaire de la saison pluviale. La disponibilité, la gestion de l'eau représentent un enjeu majeur pour le développement des filières agricoles. L'annexe M illustre le calendrier cultural du Batha-Est.

42

Principaux débouchés du secteur agricole

Certains exploitants cultivent le sésame et/ou l'arachide (moins de 6% du SAU). Mais, vu le temps et surtout la quantité de travail que demandent ces cultures, elles sont parfois négligées. Au niveau de certains endroits (proche de Batha), on cultive la patate douce et la pomme de terre en petite quantité.

Les cultures maraîchères constituent pour certains ménages, un débouché intéressant. Mais, les problèmes d'accès aux intrants, outils, équipements et à l'eau constituent un frein à l'extension de ces cultures. Les filières économiques par ordre d'importance sont :

1. Les filières céréalières (mil et sorghos: 1ers produits de base de la consommation),

2. La filière bovine (1er ou principal produit d'exportation),

3. La filière caprine,

4. La filière maraichage,

5. La filière d'arachide,

6. La filière sésame (un des produits d'exportation départementale),

7. La filière cameline,

8. La filière de la natte artisanale (utilisation locale comme lits, et un produit exporté vers le Soudan) ;

9. La filière volaille ;

L'annexe N illustre le flux de matière de la filière bovine, cameline, ovine et caprine du Batha-Est. Et, le flux de matière de la filière maraîchage/fruit se trouve en annexe O.

Par ailleurs, les conditions agro-climatiques du Batha-est et/ou le prix de certains intrants obligent les exploitants à pratiquer une agriculture biologique. Toutefois, dans les zones de production maraichère, les exploitants utilisent parfois certains produits synthétiques (insecticides particulièrement).

Les calculs montrent que l'alimentation quotidienne des ménages de toutes populations du département dépend à plus de 98% de la possibilité d'accéder au moins à un Coro (Cf. Tableau d'équivalence des unités de mesures locales par rapport aux systèmes de mesures standard - SI - en annexe P) de mil/sorgho par jour. Sachant que les exploitants agricoles en général doivent faire face à de fortes contraintes agro-climatiques, quelle est la capacité de réponse du système de production céréalière départementale ?

2.7.2.- Production céréalière et insécurité alimentaire

La production céréalière joue un rôle fondamental dans l'alimentation des populations ; c'est la base des systèmes de cultures. Le mode de mise en valeur des terroirs en céréales est caractéristique d'une agriculture extensive de subsistance. La reconstitution de la fertilité des sols se fait à l'aide de fumures d'animaux. Les pratiques de rotations, de friches et de jachères sont très rares dans les systèmes de production.

Systèmes de cultures : Les principales cultures pratiquées sont le Sorgho et le mil pénicillaire. Il existe le Doura (sorgho rouge, culture pluviale) et le bérébéré (sorgho blanc, culture de décrue pratiquée à proximité de la rivière Batha).

Le mil pénicilaire : En général, une très courte période de pluie suffit pour une bonne production du mi pénicillaire qui s'adapte très bien aux zones sèches. Cette culture est pratiquée surtout dans les zones relativement éloignées de la rivière Batha. Les exploitants réservent les terroirs plus proches de Batha pour pratiquer la culture du bérébéré en particulier.

La figure suivante présente les flux de matières entre les différentes filières de cultures du Batha-Est.

43

Fig. 29 : Flux de matières entre les différentes filières de cultures du Batha-Est

Dans le cadre de l'étude, 91,22% des ménages enquêtés pratiquent la culture céréalière. Ces exploitations se différencient par :

1. la distance par rapport au fleuve Batha (caractéristiques des écosystèmes : granulométrie et structure des sols, humidité du sol, ...),

2. la taille du ménage,

3. le nombre d'actifs,

4. l'accès aux moyens de déplacements et/ou de transports,

5. la superficie exploitée,

6. la possibilité d'exploiter différentes situations agro-écologiques à la fois,

7. l'accès physique et économique à certains intrants (pesticides, semences, ...),

8. l'accès à l'information sur les aides éventuelles (CRF, ONDR-FAO, Africare, Acted) ;

9. l'insertion ou non dans une OP (Groupements de producteurs),

Le graphe suivant présente les différentes classes de SAU (Surface Agricole Utile) exploitées en Makhamas11 par les différents ménages céréaliers du Batha-Est.

Ménages non-agricoles

2,5=Makhamas<3,5

0,5=Makhamas<2,5

7,5=Makhamas<10

15=Makhamas<17

10=Makhamas<15

5=Makhamas<7,5

3,5=Makhamas<5

Fig. 30: Classes de superficie exploitées par les ménages en % exprimées en Makhamas

0,00 5,00 10,00 15,00 20,00 25,00 30,00

1,53

4,96

7,25

11,45

12,98

16,41

8,32

27,1

11 Makhamas : Unité (ligne flexible) de mesure de surface locale. Le Makhamas = 20 codes * 30 codes; avec 1 code = 6 avant-bras (1 avant-Bras ~0,5 m). Ainsi, le Makhamas est estimé à 0,54 hectare;

44

Les graphes suivants présentent la tendance de mise en culture des différents types céréales dans les ménages-céréaliers.

Fig. 31 : Tendance d'adoption des différentes variétés de céréales par les ménages
exploitants en %

Producteurs de Pénicilaire Strict

6,87

3,82

8,78

21,76

14,50

25,57

5,73

12,98

0,00 5,00 10,00 15,00 20,00 25,00 30,00

Producteurs de Béré-Béré Strict Producteurs de Doura Stcict

Producteurs de Doura, Béré-béré & Pénicilaire

Producteurs de Doura & Béré-Béré

? Estimation de la production du Batha-Est

Selon les rapports périodiques du secteur ONDR, le nombre de ménages qui pratiquent l'agriculture dans ce département est passé de 2008 à août 2011 de 32 300 à 38 221 ; ce qui correspond à un taux d'intégration annuel de 3,87% de nouveaux producteurs de céréales dans le système. Dans le contexte incertain (risqué) du Batha-Est, il est extrêmement difficile d'établir les rendements économiques par zone agro-écologiques. Car, il existe trop de paramètres et de variables qui influencent les parcelles à l'échelle spatiotemporelle. Toutefois, il paraît raisonnable et réaliste de présenter les résultats par classes de producteurs sur une base de quantités récoltées. Ainsi, lors des enquêtes, les ménages ont été amenés à réfléchir autour de trois (3) scenarii possibles :

1) Récolte en année difficile ;

2) Récolte en année normale (régulière) ;

3) Récolte en année exceptionnelle (très bonne).

4,58

11,07

25,57

14,89

22,14

8,78

Ménages non-Producteurs

12,98

40=Sac de 100 kg céréales<52

20=Sac de 100 kg céréales<40

10=Sac de 100 kg céréales<15

Fig. 33 : Scénario année exceptionnelle: Classes de production de céréales en % de ménages-céréaliers

0,00 5,00 10,00 15,00 20,00 25,00 30,00

Fig. 32 : Scénario année difficile: Classes de production de céréales en % de ménages-céréaliers (2009: année de référence)

10=Sac de 100 kg céréales<23

6=Sac de 100 kg céréales<10

4=Sac de 100 kg céréales<6

2=Sac de 100 kg céréales<4

1=Sac de 100 kg céréales<2

0=Sac de 100 kg céréales<1

Ménages non producteurs

0,44

3,95

9,65

12,98

16,67

32,89

36,4

0,00 5,00 10,00 15,00 20,00 25,00 30,00 35,00 40,00

L'exercice consistait à faire remonter une réflexion autour des dix (10) dernières années, en considérant une année de référence pour chaque scénario. Les graphiques suivants résument les tendances de récoltes pour les différents cas de figure.

Fig. 34 : Scénario Année Normale : Classes de production de céréales en % de ménages-céréaliers (2009: année de référence)

40=Sac de 100 kg céréales<43

30=Sac de 100 kg céréales<40

20=Sac de 100 kg céréales<30

10=Sac de 100 kg céréales<20

5=Sac de 100 kg céréales<10

1=Sac de 100 kg céréales<5

Non Céréaliers

0,00 5,00 10,00 15,00 20,00 25,00 30,00 35,00 40,00

0,38

0,76

13,74

33,59

30,53

8,02

2,98

45

En considérant la moyenne des quantités de céréales récoltées par les différentes classes de ménages céréaliers pour les trois (3) scénarii, des simulations ont été faites pour établir le bilan céréalier. Et, vu la grande disparité qui existe entre le nombre de membres par ménage, il a été choisi d'effectuer des estimations sur une base individuelle en termes de consommation annuelle. A posteriori (à partir des données d'enquêtes), la consommation moyenne annuelle par personne dans le Batha-Est est de 245,92 kg, très écartée de celle fixée par la FAO qui est de 159 kg pour les pays du CILSS.

? Adéquation entre l'offre départementale et la demande en céréales

A partir du taux de croissance démographique de 2,009 présenté par la CIA (2011) sur le Tchad, la population du Batha-Est serait estimée à 188 707 habitants pour cette année 2011. Alors, le besoin moyen annuel du département est estimé à environ 46 406 825 kg, soit 46 406 T. Tandis qu'à partir des calculs effectués sur les mêmes données qui ont facilité la construction des scenarii précédemment présentés, la production départementale est estimée en moyenne à 9 704 T, 22 356 T et 85 068 T respectivement pour les années, difficile, normale et exceptionnelle. Pour mieux illustrer les réalités, le graphe suivant présente les différents scenarii possibles en termes de degré de sécurité céréalière du département.

Fig. 35: Graphique des trois (3) scénarii possibles dans bilan céréalier interne au
département en Tonne (T)

 
 

85 068

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

46 406

46 406

 

46 406

38 662

 

22 356

 
 
 
 
 

9 705

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Production année Normale

 
 

Production

année exceptionnelle ()

Production année difficile (2009)

(2010)

 
 
 
 
 
 
 

-24 050

 
 
 
 
 
 
 

36 701

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Production Céréalière départementale Besoin moyen annuel Batha-Est Ecarts Céréaliers

100 000 80 000 60 000 40 000 20 000 0 -20 000 -40 000 -60 000

Il ressort d'une simple observation que, sauf en cas de récoltes d'une année exceptionnelle, le Batha-est ne peut être en situation d'autosuffisance en céréales. Par ailleurs, selon les informations recueillies auprès des ménages exploitants lors de la réalisation des focus group, la probabilité d'un tel évènement

46

serait estimée à 0,1, et celles des années normales et difficiles correspondraient respectivement à 0,4 et 0,5.

Dans les conditions actuelles, en année normale, la demande moyenne du département peut être couverte à peine à 48%. En année difficile, le département serait en mesure de répondre seulement à environ 20%.

Les récoltes de 2010 ont été considérées comme normales. Mais, étant donné que la campagne 2009-2010 était mauvaise, une grande partie des récoltes de 2010-2011 a été destinée à des remboursements d'emprunts antérieurs (bons de céréales particulièrement). Le graphe suivant peut donner une idée sur le niveau d'autosuffisance des ménages en céréales après les récoltes de 2010.

Fig. 36: Niveau de couverture des besoins en céréales - Campagne en 2010-2011 par
pourcentage (%) de ménage

 

+ 25

=

Nombre

 

mois

 

couverts

 

< +30

1,15

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

36,00

 
 

+12

=

Nombre

 

mois

 

couverts

 

< +25

1,15

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

18,50

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

+9

=

Nombre

 

mois

 

couverts

<+

12 0,00

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

10,50

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

+ 6 =

 

Nombre

mois

 

couverts

<

+9 2,29

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

7,50

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

+3 =

 

Nombre

mois

 

couverts

<

 
 

4,58

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

+6

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

4,50

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

+1 =

 

Nombre

 
 
 
 
 

3,05

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

mois

 

couverts

<

+3

2,00

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

0 =

 

Nombre

mois

 

couverts

<

+1 2,67

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

0,50

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

11,07

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2

 

= Nombre

 

mois

couverts

<

0

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

-1,006,11

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

3

 

= Nombre

mois

 

couverts

-2,50

 

<-2

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

6

=

Nombre

mois

 
 

<

 
 

16,79

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

3

 
 
 
 
 
 
 

couverts

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

= Nombre

 
 
 

-4,5029,39

 
 
 
 
 
 
 
 
 

9

 
 

mois

couverts <

6

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

12

=

Nombre

mois couverts <

-7,5021,76

 
 
 
 
 
 
 
 
 

9

 
 
 

-10,50

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

-20,00 -10,00 0,00 10,00 20,00 30,00 40,00

Pourcentage ménages associés Nombre de mois couvert ou non

Les récoltes de 2010 ont permis à environ 33,97% de ménages de nourrir leurs membres pendant six (6) à huit (8) mois. Et, 51,15% de chef de ménages arrivaient à peine à nourrir leurs foyers pendant les trois (3) premiers mois qui suivent la récolte. Alors, seulement 12,21% des ménages producteurs ont été autosuffisants en céréales parmi lesquels, pas plus que 2,29% pouvaient disposer d'assez de ressources pour subsister jusqu'à décembre 2011. En résumé, au moment de l'enquête, 90,84% des Dabanga ont été constatés vides. Cela s'explique par le fait que même ceux qui avaient récolté une quantité de céréales apparemment suffisante en 2010 ont dû s'acquitter leurs dettes de céréales de 2009 (une année difficile).

? Regroupements de commerçants

Les commerçants développent des stratégies qui jouent non seulement sur la disponibilité et les prix, mais aussi sur la durée de conservation de certains produits (régularité partielle).

En effet, conscients des faiblesses du système alimentaire du département, les grands et moyens commerçants se dirigent vers Am-Timan pour acheter du mil-pénicilaire à bas prix dans les trois (3) à quatre (4) premiers mois qui suivent la récolte. Pendant cette période, les céréales sont disponibles en

47

grande quantité sur Oum-Hadjer, mais le prix d'Am-Timan reste plus favorable aux commerçants en dépit des charges qui y sont liées. Selon les dires des commerçants, Am-Timan reste une grande zone de production céréalière.

Ces cargaison arrivées sur Oum-Hadjer centre sont mises en stock au niveau des grands dépôts privés de la ville attendant la période où l'offre diminue, afin de les vendre à prix plus élevés. Ces commerçants sont au nombre d'une trentaine, environ 60% sont des grands commerçants et 40% des commerçants moyens. En général, ils se mettent en groupe de dix (10) afin d'éviter des taxes trop élevées des contrôleurs publics. Ils effectuent généralement trois (3) voyages sur Am-Timan par année. Les grands commerçants peuvent acheter environ 500 sacs de 100 kg, et les moyens autour de 300 sacs. Sur la base de ces données, a postériori, on estime à environ -3 780 T (estimations pour l'année 2010), l'importation de céréales d'Am-Timan vers le Batha-Est. Rappelons qu'en année difficile, le déficit céréalier du Batha-Est est estimé à 36 701 T, et en année normale, 24 050 T. En conséquence, bien qu'à prix exorbitant, l'apport des commerçants représente environ : 10,30% et 15,72% du déficit à compenser respectivement en année difficile et année normale.

Dans le Batha-Est, il existe quatre (4) principaux facteurs qui influencent le prix des céréales. Ces derniers sont par ordre d'importance :

1. un mauvais rendement au cours de la campagne agricole de l'année précédente dans les principales zones de production du département (Assinet, Dop-Dop, Assartini, Assafik),

2. une aggravation du mauvais état des infrastructures routières en période pluvieuse (niveau d'enclavement surtout par rapport à la ville d'Oum-Hadjer),

3. une augmentation du nombre d'intermédiaires dans la filière à certaine période,

4. un approvisionnement faible (moins de 6 mois) des filières courtes du département ;

Pour argumenter le poids des facteurs susmentionnés, le graphe suivant présente l'évolution du prix du Coro de mil pénicilaire au niveau des neuf (09) marchés publics du département en 2010.

Fig. 37 : Comparaison de la tendance d'évolution du prix du mil pénicillaire en Coro , au
niveau de neuf (9) marchés publics du Batha-Est de 2010 en F CFA (Données collectées à
partir des outils -MARP, auprès des groupements de commerçants)

900

1000

 
 
 
 

800

 
 
 
 
 
 
 

700 600 500 400

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

300

200

100

 
 

0

 
 

Janvier

Fevrier

Mars

Avril

Mai

Juin

Juillet

Août

Septemb re

Octobre

Novemb re

Décembr

e

Assafick/Mesmédje

350

350

400

400

450

500

500

550

450

300

300

350

Kouka/Adjob

250

300

350

400

400

450

500

600

500

250

250

250

Assinet/Missérié Noire

600

675

675

650

650

675

700

700

650

350

350

300

Oum-Hadjer Centre

500

500

500

500

500

500

500

600

600

600

600

500

Dop-Dop/D.H.O.K

250

250

300

300

350

400

500

600

750

550

500

500

Am-Sack centre

250

300

350

350

400

800

900

900

850

300

300

300

Haraze Djombo Kibit

600

650

650

750

750

750

800

800

850

600

600

400

Koundjar/ Missérié Rouge

300

400

400

500

400

700

750

750

700

300

300

300

Koto-Falata

250

250

250

250

250

350

450

550

600

500

400

400

48

2.7.3.- Système d'élevage et insécurité alimentaire

L'élevage contribue également (grandement) au système d'économie alimentaire des ménages. Mais quand les récoltes sont mauvaises, cela a des retombées très négatives sur les différents systèmes d'élevage. Car, quand une sécheresse ou un accident climatique survient, la disponibilité en aliments pour le bétail devient plus critique. Les raisons suivantes peuvent expliquer cette réalité :

1) La disponibilité fourragère (fraiche et en stock secs) diminue ;

2) Les stratégies d'adaptation des éleveurs deviennent beaucoup plus couteuses ;

3) La disponibilité en eau devient plus critique ;

Tous ces éléments ont aussi des conséquences négatives sur le poids et la santé de l'animal. La sècheresse fait baisser considérablement le prix des animaux, et comme les récoltes ne sont pas bonnes, très peu d'exploitants s'intéressent ou peuvent se trouver en mesure d'augmenter leur cheptel. De 2009 à aujourd'hui, la vente de bétail pour des raisons alimentaires augmente de façon significative. Les graphes qui se trouvent en annexe Q donnent une idée sur la tendance d'évolution des prix en 2010 des animaux (selon la taille, la saison et le sexe) au niveau du marché bétail d'Oum-Hadjer.

L'élevage joue un rôle de complémentaire aux systèmes céréaliers dans la vie des ménages. Mais, sa première fonction reste l'épargne. Aussi, suivant la composition et l'importance du cheptel, les habitants arrivent à identifier les personnes plus aisées. Dans la perception des habitants du Batha-Est, un ménage qui possède au moins une demi-douzaine de camelins est un indicateur de début de richesse. Quand un ménage commence à vendre des bovins et des camelins notamment pour des raisons alimentaires de façon répétée dans l'année, c'est un signal qui alerte une situation d'insécurité alimentaire forte pour les catégories socio-économiques inférieures. Le graphe suivant présente la tendance de ventes des différentes espèces élevées et les raisons qui les occasionnent.

Fig. 38 : Raisons de vente des animaux dans les ménages en % d'animaux vendus (par
rapport à la quantité totale de l'espèce considéré) de octobre 2010 à juillet 2011

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Alimentation des 1er semestre Ménages 2011

Remboursement dettes pour alimentation ménages 2009-2010 Maladie des Animaux

Mariage

Animaux de reformes

 
 
 
 
 
 
 
 
 

12,69

 
 
 

11,14

 

0,

 
 
 
 
 
 
 
 

7,41

 
 
 

7,57

 

2,25

2,25 0,

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,74

 
 
 

0,87

0,

 
 
 
 
 
 
 
 
 

8,04

 
 

3,96

 

4,14

0,000,1

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

9,66

 
 

1,47

0,250,8 0,2

 
 
 
 
 
 
 
 

0

0

0

0

Volailles

Ovins

Camelins

Caprins

Bovins

2.7.4.- Diversification des activités et insécurité alimentaire

La diversification des activités a permis à certains ménages permet de dégager des revenus pour acheter des céréales sur le marché. Le graphique suivant présente la tendance du niveau de couverture des déficits céréaliers à partir d'activités non agricoles au niveau des ménages :

49

Fig. 39 : Niveaux de déficits en céréales compensés à partir des revenus non agricoles en

0,00 5,00 10,00 15,00 20,00 25,00 30,00 35,00

> 100% des déficits céréales couverts

90 à 100% des déficits céréales couverts

80 à 90% des déficits céréales couverts

70 à 80% des déficits céréales couverts

60 à 70% des déficits céréales couverts

50 à 60% des déficits céréales couverts

40 à 50% des déficits céréales couverts

30 à 40% des déficits céréales couverts

20 à 30% des déficits céréales couverts

10 à 20% des déficits céréales couverts

1 à 10% des déficits céréales couverts

19,78

4,40

2,20

2,20

4,40

5,49

4,40

10,99

7,

69

5,49

32,97

% de ménages

Il ressort de l'analyse que, seulement 20% des ménages enquêtés auraient pu subvenir sans grandes difficultés à leurs besoins en alimentation à partir des revenus non agricoles ; en attendant les récoltes de la campagne 2011-2012. Donc, malgré les efforts (énergies, temps) divers déployés par les broussards et les petits commerçants et artisans villageois particulièrement, plus de 50% n'arrivaient pas à dégager les ressources minimales pour couvrir au moins 50% leurs besoins en alimentation.

Frais de nourriture et revenu global des ménages : Dans les exercices de simulation des budgets avec les ménages, les frais de nourriture occupent une part très importante dans le revenu global escompté par année. Le graphe suivant traduit la tendance.

6,38= Frais nourriture < 10% du revenu global

90= Frais nourriture =100% du revenu global

20= Frais nourriture <30% du revenu global

40= Frais nourriture <50% du revenu global

80= Frais nourriture <90% du revenu global

70= Frais nourriture <80% du revenu global

60= Frais nourriture <70% du revenu global

50= Frais nourriture <60% du revenu global

30= Frais nourriture <40% du revenu global

10= Frais nourriture <20% du revenu global

Fig. 40 : Importance des frais de nourritures dans le revenu global des ménages en % de ménages par classe

0,00 5,00 10,00 15,00 20,00 25,00 30,00 35,00

1,15

1,91

2,67

3,82

5,73

10,69

8,40

17,94

18,32

29,39

En effet, pour plus de 65% des ménages enquêtés, les frais de nourriture représentent entre 80 et 100% du revenu global du ménage et, plus de 24% des ménages dépensent entre 40 et 70% de leurs revenus pour seulement des nécessités alimentaires. Alors, plus de 70% des ménages n'ont pas de marge de manoeuvre minimale pour répondre aux autres besoins de base. Le pourcentage de ménages qui dégagent un revenu qui leur permette de prendre en charge la totalité de ses membres est très faible (autour de 4%).

2.8.- Habitudes et comportements alimentaires des ménages

Dans le Batha-est, la question des habitudes alimentaires est dictée particulièrement par les réalités agro-climatiques. Les exploitants évoluent dans un contexte subdésertique, leurs marges de manoeuvre en termes de choix de nourriture est donc très faible. En général, le menu des ménages est dominé toute l'année par les céréales (mil et sorghos).

Les plats qui composent le menu départemental ne sont pas diversifiés. En termes de classe nutritionnel en fonction de l'âge, on ne peut identifier que deux (02) types :

1. Le menu des nourrissons et des enfants de moins de deux (2) ans ; et,

2. Le menu adulte, consommé aussi par des enfants de 6 mois dans certains ménages ;

A) Sevrage et alimentation des nourrissons et des jeunes enfants dans les ménages

L'allaitement maternel va de la naissance jusqu'à 24 mois. La durée varie généralement en fonction du système d'activité du ménage, de sa mobilité et de son niveau de fréquentation des centres de santé.

Dès six (06) mois, certains ménages commencent à alimenter les enfants de certains aliments comme :

1. La bouillie de mil ou de sorgho,

2. Le lait de vache et/ou de chamelle,

3. La boule de mil et/ou de Sorgho ;

Les graphes suivants résument la tendance d'application des pratiques dans les ménages du Batha-est.

20= mois <25

16= mois <20

11= mois <16

6= mois <9

Fig. 41 : Classes d'âges de sevrage des ménages en %

0,00 10,00 20,00 30,00 40,00 50,00 60,00

1,1

3,82

5

45,80

49,24

Fig. 42 : Ménu complémentaire enfants non encore
sevrés en % de ménages pratiquants

Boule et Bouillie de mil/Sorgho

Lait de vache/Chamelle

Boule de mil/Sorgho

Bouillie de mil/Sorgho

0,26

11,81

26,25

61,68

0,00 20,00 40,00 60,00 80,00

50

Signalons que 37,79% des ménages ont sevré leurs enfants à 18 mois. Le graphe suivant présente la tendance de consommation de certains aliments par les enfants non encore sevrés en fonction des différentes catégories de mobilité.

100%

40%

80%

60%

20%

0%

Fig. 43 : Tendance de consommation des aliments complémentaires par les enfants non encore sevrés selon les différents groupes en % de ménages concernés

Broussards Sédentaires Transhumants Nomades

23,13 24,00 29,31 31,91

70,40

59,18 62,07 51,06

5,60

17,01 8,62

17,02

0,68 0,00 0,00 0,00

Boule et Bouillie de mil/Sorgho Lait de vache et/ou de chamelle Boule de mil/Sorgho seulement Bouillie de mil/Sorgho seulement

Pour avoir une croissance, un développement et une santé optimaux, l'OMS (OMS - Genève, 2003) préconise à-ce que le nourrisson doit être exclusivement nourri au sein pendant les six (06) premiers mois de la vie : c'est là une recommandation générale de santé publique. Par la suite, en fonction de l'évolution de ses besoins nutritionnels, le nourrisson doit recevoir des aliments complémentaires sûrs et adéquats du point de vue nutritionnel, tout en continuant d'être allaité jusqu'à l'âge de deux ans ou plus. Cependant, le nourrisson et le jeune enfant sont parmi les plus exposés aux situations d'urgence naturelles ou dues à l'homme. L'interruption de l'allaitement maternel et une alimentation complémentaire inappropriée aggravent le risque de malnutrition, de maladie et de décès. Alors dans le cas du Batha-est, l'idée de diversification de la nourriture des bébés à partir de six (06) mois est normale, cependant le problème réside dans le type d'aliments utilisés (qualité nutritionnelle), et le non respects des principes d'hygiène dans la préparation.

51

B) Menu des adultes

Ce menu est pratiqué immédiatement après le sevrage (entre 6 à 24 mois). La base de l'alimentation des ménages du Batha-Est est le mil pénicillaire (notamment) et le sorgho. Il existe une tendance pour une diversification des repas au niveau de la ville d'Oum-Hadjer. Par contre, elle n'a représenté qu'environ 11% des ménages sédentaires enquêtés dans la commune. Ainsi, selon la situation socio-économique des ménages du Batha-Est, on peut rencontrer trois (3) catégories de menu :

1) Le menu ordinaire ;

2) Le menu occasionnel ;

3) Le menu de luxe ;

I.- Le menu ordinaire

Les plats sont consommés dans toutes les communautés. En voici la liste par ordre d'importance :

1. La boule de céréales très souvent pris avec de la sauce de viande, mélangée de gombo (Abelmoschus esculentus) séché,

2. La bouillie de céréales (mil ou de sorgho),

3. Le thé (très sucré) : Certains ménages consomment le thé à longueur de journée sans consommer d'autres produits consistants (en périodes difficiles). Ces derniers le considèrent comme un repas à part entière,

4. Le plat de criquets séchés et grillés (quand la situation alimentaire devient plus critique) ;

Les ménages consomment le fonio blanc (Digitaria exilis) dans toutes les catégories socio-économiques. Par contre, l'espèce n'est pas cultivée. Certains broussards récoltent les graines à partir de la végétation spontanée pour la vente sur les marchés départementaux. Le fonio est surtout disponible au cours de la période de Ruchach à début Kharif.

II.- Le menu occasionnel

Le riz, la farine de maïs, le lait en poudre ne sont que rarement consommés chez les ménages les plus aisés. A part quelques rares exceptions au niveau des ménages relativement aisés des milieux ruraux, le pain est consommé seulement au niveau de la ville d'Oum-Hadjer.

III.- Le menu de luxe

Pour recevoir un étranger de marque, le chef de ménage peut demander de servir soit :

1. Les pâtes alimentaires et de la viande grillée (cameline pour les ménages aisés),

2. Des caramels, des bonbons, des dattes et des boissons gazeuses,

3. La boule de riz et de la viande fraîche en sauce avec du gombo séché,

4. Le riz est servi (pas sous forme de boule) avec une sauce de viande de camelins et/ou de bovins, et parfois d'ovins / de caprins ou de poulets pour les ménages riches (surtout pour les ménages de conditions de vies moyennes),

5. De petits gâteaux importés du Soudan accompagnés de boissons gazeuses (Coca-cola et/ou Pepsi) ;

6. De la viande boucanée (caprine, ovine) et du pain (seulement au niveau de la ville) ;

7. La viande boucanée toute seule accompagnée de dattes et de bonbons et d'une boisson gazeuse ; Les prises de vue suivantes présentent les composantes de base de leurs habitudes alimentaires.

Fig. 44 : Boule de céréale + Sauce de gombo et viande séchés, mai 2011 à Kouka

Fig. 45 : Les dattes et Eau+ Galettes de mil, juillet 2011 à Missérié Adjadjiré

52

? Les boissons

En ce qui concerne les boissons, on a rencontré par ordre d'importance :

1. Le thé : même s'il est considéré par les ménages (broussards, nomades et transhumants particulièrement) comme un repas à part entière ;

2. L'eau : elle est rarement servie sans la galette de mil/sorgho. D'après les ménages du Batha-Est, la présence de la galette de mil/sorgho dans l'eau permet de mieux résister à la soif au cas où on doit effectuer un long trajet ;

3. Le lait est rencontré en grande quantité dans le milieu pendant la saison pluvieuse. Mais, très il est très peu consommé par le adultes par rapport au thé ;

4. L'huile : certains ménages consomment l'huile (bovine) comme boisson ;

Certaines boissons de l'industrie agroalimentaire (jus de mangue, de goyave, de cerise, de pomme, de corossol, d'ananas, etc.) provenant du Soudan et de de la Lybie ont été vues dans certaines boutiques du centre-ville. D'après les commerçants, en général ce sont les expatriés, les cadres d'ONG venant d'autres pays africains ou de Ndjamena qui consomment ces produits en quantité.

? Les fruits et les légumes

Certaines cultures maraichères sont produites dans à proximité (dans un rayon de 100 mètres max) de la rivière Batha. Les grandes zones de production sont : Oum-Hadjer, Assafick et Assartini. Bien que dans des conditions très difficiles, une gamme de produits est cultivée (carotte, aubergine, pomme de terre, échalote, gombo, tomate, etc.). Par contre, dans l'assiette des ménages de ces communautés productrices, on n'a généralement rencontré que le gombo séché, et parfois la tomate séchée comme légumes dans les sauces.

Les fruits rencontrés sont particulièrement, la pastèque, le melon, la mangue, le citron, les dattes, la pomme (provenant de N'Djamena en période de Ramadan). Les pommes sont importées de N'Djamena mais en général, elles viennent d'Afrique du Sud. Et, la plus grande partie (environ 75%) de la production maraîchère est vendue sur le marché publique de la ville d'Oum-Hadjer à des passants sur l'axe principale de la route qui mène vers Abéché, Ati ou N'Djamena. Le graphe suivant présente la tendance de consommation annuelle des ménages du Batha-Est pour les différents types de produits susmentionnés.

100%

40%

90%

80%

70%

60%

50%

30%

20%

10%

0%

Boule à midi et Thé AM et PM

44,36

32,84

13,85

3,66

8,95

Fig. 46 : Tendance de la consommation selon le mode de vie des ménages en %

Thé toute la journée

28,95

23,68

31,58

15,79 12,82

Boule et/ou
Bouillie 2
fois/Jour

41,39

42,12

Lait AM, Boule-Midi et Thé PM

31,08

21,62

29,73

17,57

Lait et fruits et
certains sauvages
toute la journée

50,00

50,00

0,00

0,00 3,03

Lait AM et PM, Boule à Midi

57,58

21,21

18,18

Nomades Transhumants Sédentaires Broussards

53

Le mil pénicillaire et les sorghos, constituent la base de l'alimentation des ménages du Batha-Est. Les nomades et les broussards sont ceux qui consomment beaucoup plus le lait. Les broussards qui ne peuvent pas pratiquer l'exorde saisonnier, les sédentaires (Tchoulie et des Beytarab mal construits), les transhumants et nomades moins aisés sont ceux en général qui consomment le plus souvent le thé (seulement) à longueur de journée en période difficile (Seyf, Ruchach, Kharif, soit du mois de mars à fin août). Le graphe suivant présente la tendance de la consommation des différents produits avec les saisons pour toutes catégories confondues de ménages.

Darat (septembre et octobre)

Chité (Novembre à février)

Ruchach (fin mai et juin)

Kharif (juillet et août)

Seyf (Mars à mai)

Boule à midi et Thé AM et PM Thé toute la journée

Boule et/ou Boullie 2 fois/Jour Lait AM, Boule-Midi et Thé PM

Lait et fruits et certains sauvages toute la journée Lait AM et PM, Boule à Midi

Fig. 47 : Mode de consommation des ménages selon la saison en %

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

49,2

61,8

62,2

64,50

73,7

4,2

1,5

3,1

21,4

4,20

1,5

23,3

24,4

20,99

14,1

22,9

10,7

6,87 0,003,44

8,0

8,0

0,02,7

0,42,3

0,02,3

0,41,9

De Darat à chité (après la récolte), les ménages consomment plus de céréales (au moins deux fois par jour). Cependant, quand ils commencent à se rapprocher de Seyf, le thé commence à prendre plus de place dans leurs menus. Le tableau suivant présente la fréquence de consommation des ménages pour les différents groupes de produits.

Viandes et Poissons Frais

Céréales et Tubercules

Produits laitiers

Légumineuses

Condiments

Légumes

Fig. 48: Fréquence de consommation des différents groupes de produits par les ménages pendant les 7 derniers jours avant l'enquête en % (Juin à août 2011)

Sucres

Fruits

Huile

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

1 0

5

7

5

10

1

2

3

18

3

11

6

5

8

6

8

8

13

16

10

8

7

65

68

10

8

16

11

20

88

90

21

19

9

5

60

7

18

54

8

14

7

37

4

27

14

2

13

5

1

3

2

3

3

5

3

01

2

1

3

3

2 0

2 0

2

0

0 fois / semaine

1 fois / semaine

2 fois / semaine

3 fois / semaine

4 fois / semaine

5 fois / semaine

6 fois / semaine

7 fois / semaine

Les groupes de produits consommés en plus grande proportion durant les sept (7) derniers jours qui précèdent les enquêtes par ordre d'importance ont été notamment : le sucre (60%), les huiles (54%), les

céréales (37%), les condiments (27%). Par contre, les produits les moins consommés par ordre
d'importance ont été particulièrement : les fruits (90%), les légumes (88%), les produits laitiers (68%), les légumineuses (65%).

En résumé, dans le contexte des natifs du Batha-Est, « un ménage qui pour une journée ou une période n'arrive pas à consommer du mil ou du sorgho dans les communautés du Batha-Est, est un ménage très vulnérable ». Ces céréales occupent la première place dans le système alimentaire du Batha-Est.

54

Nombre de repas par jour :

62%

Fig. 49 : Nombre de repas par jour selon la possibilité alimentaire des ménages en %

3%

35%

1 repas/jour

2 repas/jour

3 repas/jour

La question du nombre de repas par jour peut prêter à confusion. Car dans le contexte du Batha-Est, le thé est considéré à lui seul comme un repas pour une grande proportion de ménages enquêtés. Dans ce cas, nous avons considéré seulement les repas consistants pour présenter le graphe ci-contre.

Le nombre des repas reste stable toute l'année pour les ménages plus aisés (2 à 3 fois par jour), mais varie avec les saisons pour les autres. En général, même les ménages mendiants arrivent à manger deux (2) fois par jour en Darat (après la récolte). Ils ne produisent pas céréales mais la solidarité intracommunautaire, et l'esprit de magnanimité qui anime beaucoup de chef de ménages, même en cas de mauvaise récolte, leur permettent de bénéficier de certains dons.

55

? Techniques de transformation et conservation locales de certains aliments

Pour prolonger la disponibilité de certaines denrées, certains ménages producteurs et/ou commerçants procèdent au séchage de certains produits. C'est ainsi qu'on a les types de transformation suivants :

1. La tomate séchée,

2. Le gombo séché,

3. La viande séchée,

4. Les poissons séchés (après importation) ;

La mangue est présente en grande quantité pendant une très courte période (avril à juillet). Les pertes post-cueillettes sont très élevées sur le marché d'Oum-Hadjer centre particulièrement en période d'abondance. Et, les exploitants ne connaissent aucune méthode de transformation capable d'augmenter la disponibilité de ce produit sur le marché.

2.9.- Historique de la famine dans le Batha-est

Les données récoltées dans la conduite d'une enquête historique montrent que de 1900 à 2011, le département a connu plus d'une dizaine (10) de famines très sévères. Les habitants donnent toujours un nom à chaque crise de famine, pour caractériser et exprimer le degré de sévérité de l'événement. Le graphe suivant illustre les différentes famines qu'ont connues les habitants d'Oum-Hadjer au cours de la période allant de 1913 à 1985.

1913

4 2 5 5 4 17 6 10 19

Amsadour Al Faraï Mandougna Almi Khettaye Aldabah I Aldabah II Amzaï Tounaye Aldabah III Ammountal

Années de famine Ecart interannuel apparition de nouvelle Famines

917 1919 1924 1929 1933 1950 1956 1966 1985

Fig. 50 : Les plus grandes famines d'Oum-Hadjer de 1913 à 1985

(Données Enquêtes historiques)

En annexe R se trouve un tableau qui donne des équivalences françaises des différents noms donnés à ces famines.

Ainsi, nous pouvons subdiviser l'histoire de la famine dans le Batha-Est en deux (02) grandes périodes. De 1913 et 1929, la période de retour des famines était toujours = 5 ans. Après 1929 jusqu'à 1985, la période de retour se situe entre 6 et 19 ans. L'analyse croisée des informations permet de constater que, les périodes de famine correspondent en général : soit à l'apparition massive de criquets rampants, soit à de longues périodes de sécheresse (2 à 3 années successives), soit à l'apparition de certaines épizooties, et qui en général coïncident avec des situations d'instabilité sociopolitique. Aussi, on a pu constater que, quand les populations humaines se trouvent face à des situations difficiles pour leur alimentation, en général les animaux ne sont pas épargnés. Parfois, ces derniers se trouvent face à des situations plus critiques. Car, les excédents de résidus de récoltes (chaumes, feuilles de mil et sorgho) généralement séchés et gardés en stock (sur des arbres proches, ou le toit des résidences) pour le bétail ne sont plus disponibles. Il importe donc de traiter un aspect particulier de la question, à savoir comment évolue l'habitude alimentaire des ménages.

2.10.- Disponibilité et accessibilité en eau, un double dilemme

Dans le Batha-Est, la question de l'eau représente un enjeu majeur. D'une part, vue la faiblesse et la mauvaise répartition de la pluviométrie qui n'atteignent que rarement 600 mm par année, les populations humaines et animales sont souvent frappées par des périodes de sécheresse. Une situation qui a très souvent des retombées négatives sur les économies et stratégies alimentaires des ménages.

56

Les précipitations se concentrent sur une courte période, soit de fin-juin à mi-septembre en général. Elles sont en général très agressives, et entravent le déplacement des populations à plus de 65% de l'espace départemental à cause des routes qui se dégradent. Les routes sont souvent coupées par les ouadi et/ou le passage du fleuve Batha quand il est en cru. Les cantons comme : Assafick, Haraze Djombo Kibit, D.H.O.K, Sédami-Ourel, Koundjar, Assartini, Missérié Adjadjiré deviennent plus enclavés, à cause de leur situation par rapport au Batha ou à des ouadi très importants, et parce qu'ils subissent de l'inondation.

A mesure qu'un ménage s'éloigne du Batha, son approvisionnement en eau pendant l'année devient plus faible. Pour se ravitailler en eau, les ménages peuvent :

1. creuser un puits traditionnel (selon l'accessibilité à la nappe, et les moyens économiques),

2. puiser dans les mares, le Batha et certains ouadi dépendamment de la disponibilité en fonction des saisons (pendant Kharif et Darat surtout),

3. s'approvisionner à partir des forages construits par l'Etat et/ou les ONG,

4. s'abonner à un service de livraison d'eau à domicile (un broussard), dépendamment de ses moyens économiques : surtout les ménages aisés en ville et ceux de certains villages ;

Les approvisionnements en eau à partir des mares, des ouadi et du fleuve Batha, représentent un réservoir potentiel de germes pathogènes pour l'homme particulièrement. Car, non seulement l'eau est exposé à tous types de microorganismes, mais aussi, les animaux utilisent les mêmes points d'eau que les hommes.

? Infrastructure hydraulique et couverture des besoins en eau

Selon les derniers chiffres de la Direction de la Connaissance du Domaine Hydraulique (DCDH), le département dispose de 13 Forage PMH (Pompe à Motricité Humaine) et de 12 bornes fontaines. La potentialité limite des PMH ne peut permettre de desservir que 5.200 individus, et ceux desservis en AEP (Approvisionnement en Eau Potable) ne représentent que 4.800 individus. Donc, sur la base des données démographiques du RGPH 2009, le taux de desserte de la population du Batha-Est en eau ne représente que moins de 5% (DCDH, 2010). En conséquence, le taux de déserte du Batha-Est est le plus faible de la région. Car, celui de Batha-Ouest est de 29% et celui de Fitri 22%. Les données récoltées à partir des enquêtes permettent de présenter le graphique ci-dessous traduisant : le niveau de fréquentation des différents points de ravitaillement en eau par les ménages selon la saison.

Fig. 51 : Niveau de fréquentation des points de ravitaillement en eau potable pour les
habitants du Batha-Est en fonction de la disponibilité selon la saison en %

 
 
 
 

57,41

55,36

 

49,38

 
 
 
 
 

45,72

 
 
 

44,34

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

26,30

 
 
 
 
 
 
 
 

22,04

 
 

21,12 21,70

 
 
 
 
 
 
 
 

16,67

17,30

 

14,58

 

12,83 12,73

 

10,86 11,48

 

8,55 8,49

8,39 8,39 8,18

6,85 6,55

 
 
 
 
 

0,00 0,00

 

70,00 60,00 50,00 40,00 30,00 20,00 10,00

Fleuve Batha Mares Ouadi Puits Traditionnels Puits à Pompe Electrique

0,00

Chité (Novembre & Février)

Seyf (Mars & 1er m-mai)

Ruchach (mi-mai & juin) Kharif (Juillet & Août) Darat (Septembre &

Octobre)

La période où la disponibilité en eau est quantitativement meilleure se situe en général entre fin Ruchach mi-Darat. En ce sens, la période difficile commence à partir de fin Chité, pour prendre son ampleur

critique durant toute la saison de Seyf, et parfois jusqu'à mi-Ruchach. En Seyf, toutes les mares, les ouadis sont taris. Au cours de cette période, les chefs traditionnels, les sous-préfets, les juges en général s'arrangent pour faciliter une médiation en lien à la gestion sociale de l'eau. Bien qu'en quantité faible, certains points du fleuve (dans Oum-Hadjer, Assafick, Assartini notamment) contiennent encore de l'eau au cours du Seyf.

Au niveau d'Assinet (Missérié Adjadjire, Koundjar, Sédami particulièrement), d'Am-Sack (canton Zioud particulièrement), et de Haraze Djombo (Ratatine), au cours de la saison Seyf, ces sous-préfectures sont obligées de mobiliser un poste 24/24 heures et 7/7 jours (parfois) des militaires pour éviter des dérapages. 65% des cas de conflits répertoriés se font entre éleveurs (nomades/transhumants) et populations locales (ménages : usage domestiques) au cours de l'utilisation de l'eau des puits (PMH). 25% des conflits sont en lien avec des problèmes de droit d'usage mal-définis ou non-définis (par les ancêtres) entre des éleveurs (héritiers et cohéritiers), et 10% à des réclamations de droits de propriétés.

? Eau et la santé dans le Batha-Est

Dans les sous-préfectures du Batha-Est, la question de l'eau ne se pose pas seulement en termes d'insuffisance, de régularité et d'accessibilité, mais en termes de qualité et d'hygiène qui représente un grand défi, et qui mettent en jeu la vie de toute une population.

Fig. 53 : Approvisionnement en eau en plein fleuve Batha, creusage à moins d'un mètre de la surface - Environnement pollué, Oum-Hadjer centre, Juin 2011

Fig. 55 : Cadavre d'équin tombé en putréfaction à moins d'un mètre là où des ménages riverains et certains animaux se ravitaillent à partir de ce flaque d'eau à ciel ouvert / fleuve Batha - zone maraichage d'Assartini, Juin 2011

57

Fig. 52 : Couleur de l'eau de boisson consommée par chez un
chef de canton (aisé), Canton Sédami Ourel Sous-préfecture
Assinet, août 2011

Fig. 54 : Structure et environnement d'un puits traditionnel, Canton Mesmedjé Mai 2011

D'après le MCD (Médecin Chef de District) du Batha-Est, plus de 70% des cas de maladies diagnostiquées à l'hôpital central et dans les centres de santé du département sont en rapport avec de mauvaises conditions d'hygiène de vie, et/ou avec la mauvaise qualité de l'eau consommée par les ménages (boisson, usages de toilettes corporelles, etc.). Et, malheureusement pour le moment, aucune donnée n'existe en termes d'analyses de dureté, de propriétés organoleptiques, de microbiologie sur les points d'eau du Batha-Est. Les prises de vue suivantes peuvent mieux parler de la problématique (Disponibilité, Accessibilité, Conflictualité, Qualité) de l'eau dans le Batha-Est :

58

Par ailleurs, toutes les résidences (ménages) du Batha-Est ne possèdent pas de latrines. Sur 90 ménages visités de façon aléatoire au niveau des différentes collectivités, seulement 30% possèdent des latrines (individuelles et collectives confondues). Et en général ces latrines n'ont pas de couvertures, donc exposées à ciel ouvert. Un autre aspect assez délicat, est que quand on trouve un ménage qui possède un puits dans sa résidence, les latrines se situent généralement à moins de quinze (15) mètres du puits traditionnel. Alors que les sols ont une texture plutôt grossière. Cela constitue donc une menace très élevée de contamination de ces eaux par des coliformes totaux, des bactéries E. coli, des bactéries entérocoques. La présence de ces indicateurs microbiologiques de contamination peut-être source de gastro-entérite12. Selon la même source, la majorité des microorganismes pathogènes (virus, bactéries ou protozoaires pouvant causer des maladies) susceptibles de se trouver dans l'eau proviennent de déjections humaines ou animales. Et, la transmission peut se faire aussi par voie alimentaire.

2.11.- Malnutrition et hygiène alimentaire

? Perception des ménages sur la définition de la malnutrition

La perception des ménages du Batha-est de la malnutrition est quasi-identique à celle qu'ils ont de l'insécurité alimentaire. D'après eux, la principale cause est encore le manque de céréales (mil/sorgho) en quantité suffisante au cours d'une période. La seule différence que l'on note est qu'ils ont plutôt tendance à assimiler seulement la malnutrition aux enfants ; les adultes n'étant pas concernés. Ainsi, ils ne font aucune allusion à la diversification, ni à l'équilibre de leur régime alimentaire. Seuls 15% des enquêtés ont fait référence à ces termes ; parmi lesquels 83% sont des urbains (Oum-Hadjer centre) et 17% sont des ruraux qui ont un certain niveau d'éducation classique et/ou ont été sensibilisés dans le cadre du projet CRT/CRF.

? Services de santé publique et malnutrition

Selon les nouvelles lois sur les collectivités territoriales, le Batha-est est un département. Par contre sur le plan sanitaire, il est considéré comme un district de la région du Batha. Le district est géré par un MCD (Médecin Chef de District). On y trouve un hôpital sous-équipé (Communication personnelle du MCD, août 2011) à Oum-Hadjer, et quatorze (14) centres de santé (CDS) repartis au niveau de certains cantons.

Selon les acteurs de santé du département (Cadre projet CRT/CRF, MCD, RCS13 notamment), la malnutrition n'est pas seulement un problème lié à la situation économique des ménages. En effet, bon nombre de ménages considérés comme aisés sur le plan financier ne sont pas également épargnés par la situation. Dans ce cas précis, la malnutrition n'est pas liée à une insuffisance quantitative en aliments (céréales), mais plutôt à une alimentation non équilibrée et/ou inadaptée.

D'après le MCD, les pathologies en lien avec la malnutrition les plus fréquentes dans les différents CDS sont : la diarrhée, la dysenterie, les infections respiratoires, les infections cutanées/dermatoses, des toux. Notons que selon le protocole de prise en charge de la malnutrition, élaboré en mars 2011 entre le ministère de la santé publique du Tchad et ses principaux partenaires internationaux (OMS, PAM notamment), ces maladies font parties des complications médicales à rechercher dans la phase de dépistage de la malnutrition. Le graphique suivant présente l'évolution de ces pathologies de 2008 à 2010 sur l'ensemble du Batha-est.

12 La gastro-entérite est la maladie la plus fréquente associée à l'ingestion d'eau contaminée par des matières fécales. Bien que cette maladie soit souvent bénigne, elle peut parfois avoir des conséquences très graves sur la santé. D'autres maladies plus rares comme les hépatites ou les méningites peuvent aussi être provoquées par l'ingestion d'eau contaminée. Ce risque concerne non seulement les membres d'une famille qui consomment l'eau d'un puits, mais aussi tous leurs visiteurs ( http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/potable/depliant/index.htm).

13 RCS : Responsables des Centre de Santé (CDS)

1500

1000

500

0

1000

Diarrhée Dissenterie Toux > 15 Jours IA VRI IA Grave VRI Infections cutanées/

Dermatoses

Fig. 56: Evolution interannuelle des pathologies les plus courantes en lien à l'hygiène de vie et la malnutrition (Source données, Service statistique Hopital Oum-Hadjer - août

2011)

841

1158

319

439

244

Année 2008 Année 2009 Année 2010

82

148

76

610

636

1329

64

149

32

718

752

756

En 2010, le taux d'incidence était très élevé pour ces pathologies. A priori, les données pour le premier semestre de 2011 devraient surpasser largement celles de 2010 (Communication personnelle MCD, août 2011). Aussi, il admet que les statistiques des CDS sont largement inférieures aux réalités de terrain, du fait qu'en cas de maladies tous les ménages n'accordent pas forcément la priorité à une consultation des CDS. Parallèlement, il existe dans le département, des marabouts et des féticheurs qui proposent des formes de traitements par des procédés traditionnels et/ou surnaturels. Il reste à s'interroger sur le niveau d'efficacité de ces prestations des féticheurs/marabouts qui est un autre débat.

? Comportement des ménages du Batha-est face aux préoccupations de santé

Plusieurs facteurs jouent sur le comportement que peut afficher un ménage du Batha-est au cas où un membre tombe malade. En voici les principaux :

1. Le caractère rétrograde au changement du chef de ménage qui a traditionnellement la priorité dans les prises de décisions,

2. La volonté des natifs de préserver à tout prix certains principes traditionnels,

3. Le niveau d'éducation du chef de ménage (séances de sensibilisation de CRF/CRT notamment),

4. L'accès à l'information sur les services offerts par les opérateurs en matière de santé communautaire,

5. La distance de la résidence du ménage par rapport aux CDS,

6. La situation économique du ménage,

7. Le mode de vie du ménage (transhumance, nomadisme, sédentarisme),

8. La priorité accordée par le ménage (en termes de temps notamment) à certaine chose (dans son système d'activité) selon la période ;

Le graphe suivant est construit à partir des informations collectées auprès des ménages enquêtés, afin d'illustrer l'option prioritaire ou unique adoptée, au cas où un membre tombe malade :

100%

40%

90%

80%

70%

60%

50%

30%

20%

10%

0%

Fig. 57 : Tendance de priorisation des services de consultations des ménages en cas de maladie d'un membre en %

Pourcentage Ménages concernés

27,88

35,18

19,56

17,37

Centre de santé en 1er Marabou/Féticheur en 1er Centre de santé seulement Marabou/Féticheur seulement

59

60

Les ménages qui consultent seulement les marabouts14/féticheurs15 sont plus nombreux (35,18%) que ceux (27,88%) qui consultent seulement les centres de santé. Tenant compte du caractère de mobilité de certains ménages, le graphe suivant illustre la tendance de choix pour les différents groupes.

100%

40%

90%

80%

70%

60%

50%

30%

20%

10%

0%

Broussards Sédentaires Transhumants Nomades

Fig. 58 : Priorisation des options de consulations selon la catégorie en pourcentage (%)

de ménages

31,34

20,39 13,48 13,89

24,31 30,56

36,52 17,91

37,65 40,30

35,19

29,57

17,65 20,43 20,37

10,45

Centre de santé en 1er Marabou en 1er

Centre de santé seulement Marabou seulement

Il ressort que les broussards et les nomades sont ceux qui optent le plus pour les services des féticheurs/marabouts. Par contre, les sédentaires villageois sont ceux qui priorisent un peu plus le choix des services de santé classiques existant dans les communautés. En voici les principales raisons évoquées par les ménages pour justifier leurs choix :

a) 20,93% de ceux qui consultent les CDS et/ou les marabouts/féticheurs ont avancé qu'il y a des cas de maladie qui ne concernent que le marabout et/ou le féticheur, et que les sciences médicales ne peuvent pas aborder ;

b) 15,10% de ceux qui consultent seulement les marabouts/féticheurs ont avancé que c'est par tradition qu'ils optent pour leurs services ;

c) 27,88% (ceux qui consultent seulement les CDS) ont avancé que : des gens (tout âge) meurent chez les marabouts/féticheurs, alors qu'ils ont plutôt des problèmes (comme la malnutrition) auxquels seules les sciences médicales peuvent apporter une réponse efficace. Aussi, ils estiment que c'est un problème lié à un manque d'éducation ;

d) 13,27% de ceux qui consultent seulement et toujours les marabouts/féticheurs ont déclaré avoir choisi de consulter les marabouts/féticheurs, parce que les centres de santé (CDS) sont trop éloignés de leurs résidences ;

e) 16,01% de ceux qui consultent les CDS et/ou les marabouts/féticheurs ont avancé qu'après les consultations, très souvent ils n'ont pas assez d'argent pour prendre le traitement prescrit ;

f) 6,81% de ceux qui consultent seulement les marabouts/féticheurs n'ont présenté aucun argument ;

? Réponse CRT/CRF et autres opérateurs face à la malnutrition

Etant donné que la délégation départementale de la Croix Rouge du Tchad (CRT) et le service de santé publique locale ne disposent pas des capacités techniques et humaines pour faire face à la situation, la CRT a sollicité l'appui de la CRF. En ce sens, depuis avril 2010, la CRF a mis en oeuvre un projet intitulé : « Prise en charge de la malnutrition aiguë globale et dispensation de soins de santé primaire dans la région Batha ». Ce projet a pris fin le 31 octobre 2010. Vu la bonne performance de cette phase pilote, la CRF a pu bénéficier d'un autre financement d'ECHO pour la continuité de l'action. Cela a

14 Marabout dans le Batha-est : Personne connue pour ses pouvoirs de guérisseur et, qui servie une petite mosquée

15 Féticheur dans le Batha-est : Personne capable d'utiliser des pouvoirs magiques pour effectuer des choses maléfiques et/ou bénéfiques, parfois adeptes de l'animisme

61

permis la mise en oeuvre du projet intitulé « Prise en charge de la malnutrition aigüe globale et renforcement des structures de santé au Tchad ». Ce projet intervient particulièrement dans huit (08) CDS dans le Batha-est : Oum-Hadjer Nord, Oum-Hadjer Sud, Adjob, Assinet, Assafik, Amsak, Djeziré Tama, Amdjoufour.

? Relation CRF / UNICEF

La CRF a travaillé en partenariat avec l'Unicef, la collaboration s'est traduite par :

- La mise à disposition d'intrants, de matériels anthropométriques,

- Des formations et des supervisions communes. Exemples : la formation des volontaires aux mesures anthropométriques, à la sensibilisation, au suivi à domicile et de nombreuses supervisions formatives ;

L'UNICEF s'est engagé également à soutenir la CRF par des approvisionnements d'autres intrants (savons, moustiquaires, boites à images, kit CPN, kit d'accouchement sécurisé), afin de faciliter la réalisation des volets suivants de la Stratégie Accélérée pour la Survie et le Développement de l'Enfant (SASDE) : nutrition, santé, eau/hygiène / assainissement et communication pour le développement (volet sensibilisation).

? Relation CRF / PAM

La CRF travaille en partenariat avec le PAM. Ce dernier, fourni les vivres (du CSB : aliment composé: Cereals - Soybeans, du sucre, et de l'huile) pour la prise en charge de la malnutrition modérée des enfants de moins de cinq (5) ans ainsi que pour les femmes enceintes et allaitantes malnutries. Les accompagnants des enfants pris en charge au CNT reçoivent également une ration alimentaire durant toute la durée de l'hospitalisation.

? Centre nutritionnel thérapeutique (CNT)

La CRF en partenariat avec l'UNICEF et le PAM ont appuyé l'ouverture d'un Centre Nutritionnel Thérapeutique (CNT) à l'hôpital de district (Oum-Hadjer centre). Le CNT sert de centre de référence et de stabilisation nutritionnelle pour des cas de malnutrition sévère avec complications provenant de 12 centres nutritionnels ambulatoires (CNA) fonctionnels dans les zones de responsabilité du district sanitaire. La prise de vue suivante présente une mère et son enfant qui reçoivent des produits dans le cadre du projet CRT/CRF :

Fig. 59 : Distribution de plumpydoz/plumpy doz aux mères d'enfants malnutris supervisé un Assistant-Nutrition
(Benjamen N'DJERAM) embauché dans le cadre du projet, au CDS d'Oum-Hadjer Nord, août 2011

62

Etant donné que l'accès des véhicules à certains cantons (CDS éloignés du centre-ville : CNA et CNS) devient quasi-impossible en période de pluies, pour anticiper ces situations défavorables, la CRF pré-positionne les aliments thérapeutiques et les médicaments prêts à l'emploi dans les sites avant l'hivernage.

? Cadre opérationnel - critères d'admission et de sortie

Pour établir les critères d'admission et les formalités de prise en charge complète des malnutris, la CRF mobilise le protocole (MSP/OMS, 2011) défini par le ministère de la santé publique du Tchad, qui est une version adaptée et/ou harmonisée du référentiel de l'OMS. En général, les enfants dont le rapport poids/taille est inférieur à -3 écart-type (70%) de la médiane de la référence NCHS/OMS, ou qui présentent des oedèmes, doivent être admis au centre de récupération nutritionnelle. La sortie intervient d'ordinaire lorsque le rapport poids/taille de l'enfant est d'au moins -2 écart-type ou 80% (de préférence - 1,5 écart-type ou 85%) de la médiane de la référence NCHS (National Center for Health Statistics : OMS)) à deux (2) pesées consécutives, à une semaine d'intervalle. Dans certains cas, la circonférence de la partie supérieure du bras sert de critère d'admission. Le schéma suivant résume le fonctionnement du système de prise en charge (du dépistage positif à la sortie post-traitement, selon une approche intégrée) :

Fig. 60 : Schémas du système de prise en charge de la malnutrition - Projet CRF/CRT Batha-Est

Ce schémas est illustré suite aux discussions avec le staff de terrain de la CRF (en particulier avec le coordonnateur Emmanuel Foromo KALIVOGI, le médecin Chana Badé SAKOU, et le nutritionniste François MORISHO), chargé de suivi et le MCD. Le graphe suivant présente l'évolution des statistiques du processus de prise en charge par le projet CRF.

Fig. 61 : Tendance évolution malnutrition infantile Batha-Est - Efforts du Projet CRF/CRT
(Novembre 10 - Septembre 11 - Source des données MCHN ECHO-2) & CRT

16 000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

14 000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

12 000

 
 
 
 
 
 
 
 
 

10 000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

8 000

6 000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

4 000

2 000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

0

 
 
 
 
 

Nov. 10

Déc. 10

Jan. 11

Fév. 11

Mar. 11

Avr. 11

Ma. 11

Jun. 11

Jilt. 11

Aoû. 11

Sept. 11

Nouvelles Admissions

1 298

851

1 184

1 065

388

400

494

1 513

1 008

1 099

986

Sorties Guéries

1 240

682

4 977

1 312

295

4 062

641

1 169

1 102

678

1 652

Abandons

71

234

126

0

0

7

0

4

1

6

22

Total dans le programme

14 649

14 584

5 763

5 516

5 608

1 939

1 792

4 967

4 851

5 180

4 452

63

Pour l'instant, vu que le niveau de fréquentation des CDS est inférieur au nombre réel de malnutris du département, le taux de couverture reste méconnu. Dans ce cas, il est difficile de faire une évaluation pointue de la situation. Le tableau suivant compare certains résultats obtenus dans le projet, comparés aux seuils fixés par l'OMS pour certains indicateurs déterminants :

Tab. 10 : Certains indicateurs de performance - Projet prise en charge de la malnutrition CRF/CRT Batha-Est

 

CNA

CNS

CNT

Réel

Seuil OMS

Réel

Seuil OMS

Réel

Seuil OMS

Taux de mortalité

1,17%

<10,00%

0,75%

<3,00%

2,28%

<10,00%

Taux d'abandon

0.53%

RAS

0,00%

RAS

0,00%

RAS

Taux de transfert

-

RAS

0,15%

RAS

48,28%

RAS

Taux de guérison

85.50%

>90,00%

98,45%

>97,00%

97,72%

>90,00%

Alors, on peut admettre que la prise en charge liée au projet CRT/CRF accuse une très grande performance (efficience et efficacité) dans sa globalité. Les OP, les chefs de collectivité, les notables, les leaders, et les femmes particulièrement n'ont pas caché leurs contentements pour les bienfaits de ce projet. Car, selon ces personnes, avant l'arrivée de ce projet, les enfants mourraient en grand nombre dans les communautés, et les CDS par manque de moyens (intellectuels, matériels, financiers) étaient dépassés. Toutefois, aucune statistique n'est disponible sur le nombre d'enfants décédés dans les communautés avant les interventions du projet CRT/CRF.

? Cas d'abandon et de rechute

Des cas d'abandon ont été relevés seulement au niveau du CNA. Selon le staff technique du projet, les abandons peuvent être expliqués principalement par :

- Un manque de patience de certaines mères accompagnantes,

- Un éloignement de la résidence de certains ménages par rapport à leur structure de prise en charge,

- Des difficultés pour certains ménages à accéder à leur CDS en période pluvieuse, quand le fleuve Batha est en cru,

- Des accompagnantes qui priorisent à certaines périodes d'autres activités économiques indispensables à la prise en charge de son ménage (activités économiques, travaux de champs selon la saison). Dans ce cas, le malnutris est négligé,

Par ailleurs, les techniciens du projet ont recensé des cas de rechute au niveau de certaines communautés. Les individus concernés sont notamment des enfants malnutris qui ont été déjà pris en charge dans un centre de traitement. Mais, quelles sont les principales causes de cette rechute ?

Face aux déficits céréaliers très courant dans les ménages du Batha-est, pour tenter de couvrir les besoins alimentaires pour lesquels les récoltes ne permettent pas d'apporter une réponse, la mère est très souvent celle qui entreprend des initiatives économiques non-agricoles. Etant donné que la situation l'oblige à abandonner ces activités pendant la période d'accompagnement du malnutri au niveau de la structure d'accueil, alors, ces ménages se retrouvent dans des situations de vulnérabilité alimentaire encore plus difficile qu'avant (la survie du ménage est compromise). Aussi, le fait que certains ménages habitent des communautés très éloignées par rapport aux structures de prises en charge, cela impacte négativement sur leur niveau de fréquentation des CDS, et cela conduit très souvent à des situations de rechute plus redoutable (selon les techniciens de terrain). Malheureusement, pour l'instant, aucun chiffre n'est disponible sur le taux de rechute afin d'évaluer au moins sommairement l'importance de la situation.

? Hygiène alimentaire publique

Le Tchad fait partie des pays signataires des déclarations de principes relatives au Codex Alimentarius (FAO/OMS), lesquelles préconisent l'application de mesures pour garantir la sécurité sanitaire et la qualité des aliments par le renforcement des systèmes nationaux de contrôle alimentaire. En ce sens, le

64

contrôle alimentaire désigne: « ...une activité officielle obligatoire de la réglementation qui incombe aux autorités nationales ou locales, chargées d'assurer la protection du consommateur et de veiller à la sécurité sanitaire, à l'intégrité et à l'adaptation à la consommation humaine de tous les aliments, au cours des stades de production, manutention, entreposage, transformation et distribution; les autorités doivent également veiller à la conformité des denrées alimentaires de sécurité sanitaire et de qualité, ainsi qu'à l'honnêteté et à l'exactitude de l'étiquetage (le cas échéant) ». Pourtant dans le Batha-est, la situation est dramatique non seulement au niveau des ménages, mais aussi au niveau des marchés publics où il n'existe :

- pas de service effectif de supervision et de contrôle d'hygiène, - pas de bloc sanitaire (latrines) dans les marchés publics, - pas de service régulier de collecte et gestion de déchets,

- aucune application de mesures publiques visant à inciter les marchands détaillants particulièrement à éviter l'exposition des produis délicats (produits prêts à consommer : sucre, pate d'arachide, pain, repas de rues, eau de boissons, lait, etc.) aux vents poussiéreux (très souvent violents) remplis de particules de déchets de toute sorte (animaux, humains, ménagers, etc.) ;

Avec le niveau d'insalubrité (odeurs, déchets solides et liquides) constaté dans les marchés publics particulièrement, on peut avancer que le milieu est propice à une très bonne évolution de toute sorte de germes pathogènes. Donc, le risque de faire face à des cas de toxi-infection alimentaire est très élevé. D'ailleurs, les pratiques de défécations dans des endroits inappropriées sont très courantes au niveau des collectivités du département. Alors, il n'existe pas un ancrage culturel de certaines pratiques d'hygiène alimentaire de base. Et, ce comportement est souvent à l'origine de situations pathologiques graves, a rapporté le MCD.

65

Chapitre III : Stratégie des ménages face à l'insécurité alimentaire 3.1.- Typologie des ménages

Sur la base de l'ensemble des caractéristiques présentées précédemment, les critères les plus discriminants pour effectuer cette typologie sont notamment :

1. Le degré de mobilité,

2. Le système d'activités,

3. Le modèle de construction et les conditions physiques de l'habitat,

4. L'état des facteurs de production des systèmes d'activités identifiés,

5. Le niveau d'insertion du ménage dans les tissus sociaux,

6. La configuration socio-économique du ménage,

7. Le degré de résilience en année difficile (marges de manoeuvre) ;

Aussi, vu l'importance des activités agricoles dans le contexte du Batha-Est, nous avons jugé bon de mettre l'emphase sur les termes pasteurs et céréaliers. Mais, la base de l'analyse reste « système d'activités ». La rubrique suivante présente les différents types :

66

Tab. 11 : Typologie socio-économique des ménages du Batha-Est

Moyens

Grands
· Habita
t: résidant dans un Dangaï (2 à 3 chambres revêtues de tôles), avec parfois un bongo dans la

concession ; la cuisine est aménagée en Tchoulie de bon état physique, situé en général au centre du village ou de la ville ;

· SAU : Exploitant généralement au moins 10 Makhamas (~0,54 hectare) de terre dans au moins deux zones agro-écologiques différentes ;

· Outils et Equipements : Possédant entre 2 et 3 houes occidentales, au moins 8 houes manuelles (Daba), avec parfois un moulin moderne de mil/Sorgho,

· Déplacements et Transports : Possédant 2 à 4 chariots, 1 ou 2 motocyclette, 2 à 5 chevaux, au moins 5 ânes ;

· Cheptel : Possédant au moins une 15aine de têtes de camelins, une 30aine têtes de bovins, une 30aine d'ovins, une 30aine de caprins, plus d'une 30aine de volailles ;

· Bâtiments et accessoires du système d'activités : Possédant un puits dans la concession, et parfois un (1) ou deux (2) puits et/ou abreuvoirs pour le bétail dans les zones d'élevage,

· Structures de Stockage : Disposant de 4 à 7 grands Dabanga dans la résidence, 4 à 6 dans les zones de cultures,

· Posture sociale : Certains enfants sont à l'école sur Abéché ou à Oum-Hadjer et/ou N'Djamena, Possède une résidence à Oum-Hadjer, voyagent parfois au Nigéria, au Soudan pour entreprendre le commerce, ami du chef de canton et/ou du sous-préfet ne prend jamais des bons de céréales en périodes difficiles, la dot pour une fille du ménage est = 600 000 F cfa ;

· Fonctions sociales : Pouvant octroyer des bons (prêts) de céréales ou d'argent même en année difficile + utilise la main d'oeuvre externe pour réaliser la plus grande partie de ses travaux agricoles, reçoit généralement les étrangers de marque de la communauté,

· Situation matrimoniale : Ayant des femmes résidant toutes dans des Dangaï (en cas de polygamie),

· Accompagnement : au moins deux (2) subordonnés, un (1) ou deux chiens ;

· Habitat: Résidant parfois dans un Dangaï (1 à 2 chambres revêtues de terre), mais le plus souvent c'est plutôt un Bongo, situé dans la ville ou le village,

· SAU : Exploitant généralement entre 5 à10 Makhamas de terre parfois au niveau de deux (2) zones agro-écologiques différentes,

· Outils et Equipements : Possédant entre 1 ou 2 houes occidentales, entre 4 à 5 houes manuelles (Daba),

· Déplacements et Transports : Possédant 1 chariot, 1 motocyclette (parfois), 1 ou 2 chevaux, entre 2 et 4 ânes,

· Cheptel : Possédant 10 à 15 têtes de camelins, 15 à 30 têtes de bovins, 25 ovins, 30 caprins, environ une 30aine de volailles,

· Bâtiments et accessoires du système d'activités : Possédant un puits dans la concession, et parfois un (1) puits pour le bétail dans les zones d'élevage,

· Structures de Stockage : Disposant de 2 ou 3 moyens Dabanga dans la résidence,

· Posture sociale : Parfois certains enfants sont à l'école sur Oum-Hadjer, ami du chef de village, prenant que rarement des bons de céréales en périodes difficiles, la dot pour une fille du ménage se situe entre 300 000 et 600,000 F cfa,

· Fonctions sociales : Pouvant octroyer parfois des bons (prêts) de céréales ou d'argent même en année difficile - utilisant parfois la main d'oeuvre externe pour réaliser une partie ses travaux agricoles,

· Situation matrimoniale : Ayant des femmes (2 à 3) résidant toutes sous des Bongo en cas de ménages polygames,

· Accompagnement : Disposant parfois 1 subordonné et un chien en général

· Habitat: résidant dans un Dangaï (2 à 3 chambres revêtues de tôles), avec parfois un bongo dans la concession ; la cuisine est aménagée en Tchoulie de bon état physique, situé en général au centre du village,

· SAU : Exploitant au moins une 15aine Makhamas de terre dans au moins deux (2) zones agro-écologiques différentes ;

· Outils et Equipements : Possédant entre 2 à 4 houes occidentales, au moins 10 houes manuelles (Daba), avec parfois un moulin moderne de mil/Sorgho,

· Déplacements et Transports : Possédant 1 à 3 chariots, 1 ou 2 motocyclettes, 2 ou 3 chevaux, 3 à 5 ânes ;

· Bâtiments et accessoires du système d'activités : Possédant un puits dans la concession,

· Structures de Stockage : Disposant 4 à 10 grands Dabanga dans la résidence, parfois plus d'une dizaine dans les zones de cultures,

· Posture sociale : Certains enfants sont à l'école sur Oum-Hadjer, une résidence à Oum-Hadjer , ami du chef de canton, ne prend jamais des bons de céréales en périodes difficiles, la dot pour une fille du ménage se situe entre 400 000 et 600,000 F cfa ;

· Fonctions sociales : Pouvant octroyer des bons (prêts) de céréales en année difficile, pouvant utiliser la main d'oeuvre externe pour réaliser la plus grande partie ses travaux agricoles ;

· Situation matrimoniale : Ayant des femmes (2 à 3) résidant toutes au moins dans des Bongo en cas de ménages polygames,

· Accompagnement : Disposant parfois un subordonné et généralement un chien dans le ménage ;

· Habitat: Résidant un Bongo en bon état physique, rarement en Dangaï, situé dans la ville ou le village ;

· SAU : Exploite généralement entre 8 à 15 Makhamas de terre parfois dans deux (2) zones agro-écologiques différentes,

· Outils et Equipements : Possédant 1 ou 2 houes occidentales, entre 4 à 8 houes manuelles (Daba),

· Déplacements et Transports : Possédant 1 ou 2 chevaux, et entre 2 et 4 âne,

· Bâtiments et accessoires du système d'activités : Possédant très souvent un puits dans la concession,

· Structures de Stockage : Disposant 2 à 4 moyens Dabanga dans la résidence,

· Posture sociale : Parfois certains enfants sont à l'école sur Oum-Hadjer + Ami du chef de village + Prenant que rarement des bons de céréales en périodes difficiles et la dot pour une fille du ménage se situe entre 200 000 et 400,000 F cfa,

· Fonctions sociales : Pouvant octroyer parfois des bons (prêts) de céréales ou d'argent même en année difficile + Utilisant parfois la main d'oeuvre externe pour réaliser une partie ses travaux agricoles,

· Situation matrimoniale : Ayant des femmes (2 ou 3) résidant toutes dans des Bongo en cas de ménages polygames,

· Accompagnement : Disposant un chien en général ;

· Activités parallèles : Parfois l'artisanat

Catégorie

 

Agro-pasteurs Sédentaires

Cultivateurs sédentaires

67

Suite 1 du Tab. 10 (Typologie socio-économique des ménages du Batha-Est)

Catégorie

Agro-pasteurs Sédentaires

Cultivateurs sédentaires

Petits

· Habitat: Résidant le plus souvent dans un Kouzi et rarement un Bongo, situé en général dans une zone relativement excentrée du village ;

· SAU : Exploitant généralement 3 à moins de 5 Makhamas de terre dans un rayon ne dépassant généralement pas 5 km de sa zone de résidence,

· Outils et Equipements : Possédant généralement 2 et rarement 3 houes manuelles (Daba) et une machette + Disposant d'un Mouraka (Moulin traditionnel fait de 2 pierres plates taillées, permettant le broyage en poudre du mil/sorgho destiné à la cuisson)

· Déplacements et Transports : En général 1 âne,

· Cheptel : Possédant moins de 15 bovins, moins d'une 15aine têtes d'ovins, d'une 15aine têtes de caprins, d'une 10aine de volailles,

· Bâtiments et accessoires du système d'activités : Aucun,

· Structures de Stockage : Disposant 2 ou 3 petits Dabanga dans la résidence,

· Posture sociale : Prenant très souvent des bons de céréales en périodes difficiles, la dot pour une fille du ménage se situe entre 100 000 et 250,000 F CFA,

· Fonctions sociales : Travaille très souvent comme main d'oeuvre pour les petits travaux, appuyer les grands agropasteurs et les autorités traditionnelles dans la conduite de leurs troupeaux ; rares sont ceux qui pratiquent l'exode rural saisonnier en périodes difficiles vers Oum-Hadjer ;

· Situation matrimoniale : Ayant en général une seule femme,

· Activités parallèles : Artisanat

· Habitat: Résidant le plus souvent dans un Tchoulie et parfois en Beytarab, situé en général dans une zone relativement excentrée et isolée par rapport au positionnement des villages (plus de 5 km) ;

· SAU : Exploitant généralement entre 3,5 à 7 Makhamas de terre dans un rayon ne dépassant généralement pas 3 km de sa zone de résidence,

· Outils et Equipements : Possédant généralement 2 houes manuelles (Daba) + Disposant d'un Mouraka (Moulin traditionnel fait de 2 pierres plates taillées, permettant le broyage en poudre du mil/sorgho destiné à la cuisson)

· Déplacements et Transports : Piétons,

· Bâtiments et accessoires du système d'activités : Aucun,

· Structures de Stockage : Disposant de 2 ou 3 petits Dabanga dans la résidence,

· Posture sociale : Prenant fort souvent des bons de céréales en périodes difficiles + La dot pour une fille du ménage se situe entre 80 000 et 200,000 F CFA,

· Fonctions sociales : Travaille très souvent comme main d'oeuvre agricole + Appuyer les autorités traditionnelles dans la réalisation de certains travaux + Candidats potentiels à l'exode rural saisonnier en périodes difficiles vers Oum-Hadjer (Les grands Broussards) ;

 

Catégorie

Agro-pasteurs Sédentaires ou Cultivateurs sédentaires

Pauvres (Broussards en particulier)

· Habitat: Résidant le plus souvent dans un Beytarab ou une Tchoulie en très mauvais état physique, situé en général dans une zone très éloignée des villages, consacrée plutôt aux cultures céréalières et/ou à l'élevage ;

· SAU : Exploitant de 0 à 2,5 Makhamas de terre dans un rayon ne dépassant généralement pas 5 km de sa zone de résidence,

· Outils et Equipements : Possédant en général 1 houe manuelle + Disposant très souvent d'un Mouraka,

· Déplacements et Transports : Aucun

· Cheptel : Entre 0 à 6 caprins et/ou ovins, et 0 à 5 volailles ou Aucun

· Bâtiments et accessoires du système d'activités : Aucun,

· Structures de Stockage : Disposant en général 1 petit Dabanga dans la résidence,

· Posture sociale : Ils sont broussards les plus marginalisés, les premiers à être victimes de moindres chocs naturels et/ou des situations de famines. N'ayant pas un minimum de garantie pour solliciter des bons de céréales dans les villages. La dot pour une fille du ménage est = 80 000 F CFA,

· Fonctions sociales : Parfois, les grands éleveurs sédentaires les emploient pour envoyer leurs troupeaux en transhumance, en retour l'éleveur est chargé de la prise en charge de son ménage, en donnant particulièrement un Coro de mil chaque jour. Certains membres sont accompagnés lors de l'exorde rural saisonnier, par de grands amis « broussards » pour faciliter une liaison continue entre les migrants d'Oum-Hadjer et le reste de la famille qui vit en brousse, ou pour l'appuyer dans ses activités, beaucoup d'entre eux sont des ménages mendiants, des pilleurs de mil dans les villages ou de la ville chez les ménages de conditions de vie plus aisées.

· Situation matrimoniale : Ayant en général une seule femme ;

 

62

Suite 2 du Tab. 10 (Typologie socio-économique des ménages du Batha-Est)

Catégories

Ménages transhumants/Nomades

 

Grands
· Habita
t: résidant dans Beytarab (revêtu en bâche) en très bon état physique, situé parfois proche des

villages ;

· Equipements de défense :,

· Déplacements : Possédant 1 cheval ou chameau, 2 à 4 ânes pour sa famille ;

· Cheptel : Possédant au moins 50 têtes de camelins, 50 têtes de bovins, 40 ovins, 60 caprins, une 30aine de volailles ;

· Posture sociale : Développer de bonnes relations avec les broussards et les autorités traditionnelles et les agriculteurs, pour être toujours bien accueillis sur son passage - En général, il octroi des dons aux autorités. La dot pour une fille du ménage est parfois = 800 000 F

· Accompagnement : Un à trois chiens, au moins 2 subordonnés ;

· Situation matrimoniale : Ayant en général une ou deux femmes,

Moyens
· Habita
t: résidant dans Beytarab (revêtu en bâche) en très bon état physique, situé parfois proche des
villages ;

· Equipements de défense :,

· Déplacements : Possédant 1 cheval ou chameau, 2 à 4 ânes pour sa famille ;

· Cheptel : Possédant entre 30 à 50 têtes de camelins, 30 à 50 têtes de bovins, 30 à 40 ovins, 40 à 60 caprins, une 30aine de volailles ;

· Posture sociale : Développer de bonnes relations avec les broussards et les autorités traditionnelles et les agriculteurs, pour être toujours bien accueillis sur son passage - En général, il octroi des dons aux autorités. La dot pour une fille du ménage se situe entre 400 000 et 600 000 F CFA,

· Accompagnement : Un à trois chiens, un subordonné ;

· Situation matrimoniale : Une ou deux femmes,

Petits
· Habita
t: résidant dans Beytarab (revêtu en bâche) en très bon état physique, parfois situé proche des
villages ;

· Equipements de défense :,

· Déplacements : Possédant 1 cheval ou chameau, 2 à 4 asins pour sa famille ;

· Cheptel : Possédant entre 10 à 30 têtes de camelins, moins de 35 têtes de bovins, moins de 25 ovins, entre 30 et 40 têtes de caprins, une 30aine de volailles ;

· Posture sociale : Faire des amis sur son passage avec les broussards (pour préparer son retour). La dot pour une fille du ménage se situe entre 200 000 et 350 000 F CFA,

· Accompagnement : parfois 1 subordonné et généralement un (1) chien

3.2.- Croisement des scores alimentaires avec les types de ménages

Les valeurs des scores alimentaires des ménages étudiés ont été calculées, et reportées sur une échelle dont la valeur maximale possible est 112. Les fréquences de consommation de chaque groupe d'aliments ont été pondérées, puis le Score de Consommation Alimentaire (SCA) a été déterminé pour chaque ménage. Le graphe suivant présente les trois classes de Scores de Consommation Alimentaires du Batha-Est.

Fig. 62 : Répartition des scores alimentaires des ménages en %

40,46

24,81

34,73

100%

90%

80%

70%

60%

50%

40%

30%

20%

10%

0%

Consommation Alimentaire Acceptable: 45,6=SCA<71,1

Consommation Alimentaire Limite: 28,5=SCA<42,6

Consommation Alimentaire Pauvre: 9,5=SCA<28,5

Pourcentages de Ménages Inclus

63

Le graphe suivant présente la distribution des scores de la consommation alimentaire des ménages enquêtés :

40

80

70

60

50

30

20

10

0

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41 43 45 47 49 51 53 55 57 59 61 63 65 67 69 71 73 75 77 79 81 83 85 87 89 91 93 95 97 99 101103105107109111113115117119121123125127129131133135137139141143145147149151153155157159161163165167169171173175177179181183185187189191193195197199201203205207209211213215217219221223225227229231233235237239241243245247249251253255257259261

Fig. 63 : Graphique de la tendance de distribution scores alimentaires des ménages

Hauteur Max ligne de Consommation Alimentaire Pauvre (28,5) Hauteur Max ligne de consommation Alimentaire Limite (42,5) Hauteur Max Consommation Alimentaire Acceptable Max Ménages Batha-Est SCA

L'observation du nuage de points et l'analyse des données représentatives montrent que plus des 2/3 de la population étudiée a une alimentation insuffisante, pauvre et limitée. Le reste des ménages enquêtés (moins de 25%), atteint à peine un score acceptable. Le seuil d'acceptabilité idéale des scores peut atteindre jusqu'à 112, alors que pour le Batha-Est, le score maximum obtenu sur 262 ménages étudiés ne dépasse pas 71, soit un écart de -41. En outre, la majorité des ménages qui atteint un score acceptable ne se situe pas très loin de la ligne de la consommation alimentaire limite.

3.3.- Croisement entre : typologie, systèmes d'activités et scores alimentaires

L'analyse croisée des résultats précédents montrent une grande corrélation entre le SCA et le système d'activité du ménage. Le tableau suivant présente une tendance de la répartition des scores alimentaires selon le système d'activités des ménages :

Tab. 12 : Scores alimentaires, systèmes d'activités et typologie des ménages

Intervalle de SCA dominantes

Systèmes d'activités les plus représentatifs en %

SCA < 20

52%

: Ménages céréaliers (petits particulièrement)

 

21%

: Ménages céréaliers et artisans

 

08%

: Ménages mendiants (100% des ménages mendiants)

 

19%

: Partages en très autres systèmes d'activités

20=SCA=28

20%

: Ménages céréaliers

 

21%

: Ménages agropasteurs (petits et moyens notamment)

 

22%

: Ménages petits céréaliers et artisans

 

37%

: Partages en très autres systèmes d'activités

28>SCA=42

22%

: Ménages céréaliers (moyens et grands particulièrement)

 

14%

: Ménages agropasteurs (tous types confondus)

 

31%

: Ménages petits céréaliers et artisans (moyens et grands confondus)

 

37%

: Partages en très autres systèmes d'activités

64

En effet, on constate que les ménages qui ont les déficits et pauvreté nutritionnels les plus élevés sont majoritairement ceux qui combinent dans leur système d'activités la culture céréalière et l'artisanat. Ceux qui pratiquent seulement la culture céréalière sont les plus vulnérables de tous, particulièrement les moyens et les petits céréaliers. Les agropasteurs (moyens et petits) ont en général une alimentation à la fois pauvre et limitée. Dans l'ensemble, on estime que les moyens agropasteurs auraient un niveau de résilience comparable à celui des grands céréaliers. Aussi, le même cas de figure s'est présenté entre un petit agropasteur et un moyen céréalier. Donc, le fait pour un ménage, de pratiquer l'élevage en plus de ses activités culturales, élargi sa marge de manoeuvre par rapport à un autre qui est simple céréalier.

Les analyses permettent de dire qu' : « un broussard qui arrive à mieux s'intégrer dans le système économique de la ville d'Oum-Hadjer aurait un niveau de résilience presque comparable à un moyen ou un petit agropasteur ».

Certains grands éleveurs, agropasteurs et céréaliers ne sont pas non plus épargnés par cette forme de pauvreté. Ce qui permet d'avancer que la pauvreté nutritionnelle n'est pas seulement liée à une question de moyens financiers et à celle du niveau d'économie (réserves) alimentaire du ménage. Donc, nous estimons avoir assez d'évidence statistique et logique pour avancer que le manque de formation des ménages en matière de nutrition humaine a un poids significatif sur le niveau d'insécurité alimentaire des habitants. Enfin, il n'existe pas assez d'évidence statistique pour assimiler les meilleurs scores alimentaires à une catégorie spécifique de ménage. Cependant, on a remarqué que le SCA de plus de 65% des ménages maraichers se trouve autour du seuil d'acceptabilité.

3.4.- Situation du Batha-Est par rapport aux classes d'insécurité alimentaire de la FAO

L'analyse croisée des résultats a permis de faire une classification similaire à celle de la FAO présentée sur le Tchad (Cf. Rubrique 1.6.- chapitre 1 : Partie méthodologie). En effet :

1) environ 54% des ménages sont en insécurité alimentaire sévère : ils ont un très faible accès à l'alimentation, plus de 93% de leur aliments sont achetés sur le marché et plus 84% de leurs dépenses sont consacrées à l'alimentaire. Par contre, ils ont un pouvoir d'achat extrêmement faible ;

2) environ 23% des ménages sont en insécurité alimentaire modérée : ils ont un faible accès à l'alimentation avec une consommation alimentaire moyenne. La part des produits représente environ 25% des aliments consommés, ils ont une grande disponibilité en bétails, mais leur alimentation est pauvre ;

3) environ 15% des ménages sont à risque d'insécurité alimentaire : ils ont une consommation alimentaire moyenne et une accessibilité alimentaire moyenne ;

4) Moins de 8% des ménages sont en sécurité alimentaire : ce sont les ceux qui ont une bonne accessibilité alimentaire. Moins de 20% des aliments sont achetés, et 54% des dépenses sont consacrées à l'alimentation. Mais par faute d'éducation sur le plan nutritionnel, leur alimentation est pauvre.

3.5.- Perception de l'insécurité alimentaire par les ménages

Dans la conduite des enquêtes, on a tenté une discussion avec les ménages autour de leurs perceptions sur la famine. Ils ont répondus presqu'à l'unanimité que le manque de mil/sorghos dans les ménages pendant une grande partie de l'année représente à leurs yeux l'insécurité alimentaire. Pour compléter leur réponse, ils ont évoqué les raisons suivantes :

a)

65

33% ont avancé que l'insécurité alimentaire est causée par une diminution graduelle des rendements céréaliers, dus aux ennemis des cultures (oiseaux, phacochères, mangoustes, criquets rampants, etc.) et accompagnée de la baisse graduelle de la fertilité des sols ;

b) 22% pensent que c'est le manque d'opportunités d'emplois ;

c) 15% pensent que c'est le résultat de l'irresponsabilité des décideurs ;

d) 12% croient que c'est une malédiction d'Allah suite à la méchanceté de certains habitants,

e) 9% pensent que c'est le manque d'appropriation des nouvelles mesures publiques ;

f) 5% pensent que les opérateurs de développement ne mettent pas suffisamment l'accent sur le volet de diversification agricole, et la recherche de solutions face aux problèmes réels des exploitants agricoles (pasteurs et cultivateurs) ;

g) 4% croit que c'est le résultat de la croissance démographique qui se fait de manière disproportionnée par rapport aux ressources disponibles ;

3.6.- Stratégies d'adaptation des ménages face à l'insécurité alimentaire

3.6.1.- Qui sont les ménages les plus vulnérables ?

Les ménages les plus affectés par les chocs sont par ordre de vulnérabilité décroissante :

1. Les ménages des communautés qui font face de manière fréquente à de violents incendies. Les cas d'incendies sont très fréquents. En général, tous les biens de ces villageois sont détruits, incluant leurs économies alimentaires (en nature et en espèce) ;

2. Les veuves qui se trouvent avec des enfants de moins de huit (8) ans en brousse et dans les villages (Harze Djombo, Drété, Dar-Oumar, Koundjar, Missérié Alawné notamment) ;

3. Les femmes allaitantes, les enfants de moins de 10 ans des ménages appartenant aux ménages de la catégorie petits céréaliers ;

4. Les ménages très pauvres qui habitent toute la périphérie du Centre d'Haraze Djombo, d'Assinet, d'Am-Sack, de Missérié Adjadjiré, sous des Beytarab ou de Tchoulie en très mauvais état physique,

5. Les villageois qui restent toujours dans le village afin de préserver une posture sociale, sans chercher d'autres alternatives économiques (comme les broussards, par exemple) ; alors qu'ils n'ont aucune ressources alimentaires ;

6. Les ménages broussards qui arrivent sur Oum-Hadjer sans avoir au moins la possibilité financière d'acheter un âne et des récipients afin de démarrer un petit commerce (vente d'eau/fagot à domicile par exemple). Ils habitent en général dans des Tchoulie et des Beytarab dans la périphérie de la ville d'Oum-Hadjer (zones : nouvel abattoir, cimetière, près des lépreux, à quelques mètres du lit majeur Batha notamment) ;

7. Les ménages qui ont consommé leurs réserves de semences, et qui n'arrivent pas en s'en procurer d'autres pour la prochaine campagne agricole ;

8. Les ménages polygames appartenant à la catégorie des moyens cultivateurs sédentaires, et dont les femmes ne pratiquent comme activités génératrices de ressources alimentaires (revenus) que les cultures céréalières ;

9. Les villageois qui n'entreprennent comme activités génératrices de revenus que les cultures céréalières, et qui n'ont pas la possibilité d'exploiter plusieurs zones agro-écologiques à la fois. On les rencontre partout dans le Batha-Est. Mais, ils sont plus fréquents au niveau des communautés comme : Missérié Adjadjiré, Missérié Noire, Haraze Djombo, Djaziré Taman, Assafick, Assartini, Dop-Dop, Sédami-Ourel, Assinet, Adjob, Misserie Adjadjire, Haraze, Kouka, Dar-Oumar ;

10. Les petits et moyens ménages céréaliers qui cultivent moins de cinq Makhamas (0,54 ha), et qui n'ont pas assez de garantie pour prendre plusieurs bons de céréales en cas de besoins, chez les notables ;

11.

66

Les broussards qui arrivent sur Oum-Hadjer sans pouvoir s'intégrer dans le système d'activités de la ville, à cause de la grande concurrence pour trouver certains travaux salariés, vu que la demande est de loin supérieure à l'offre ;

12. Les ménages à résidence très isolées qui ne peuvent pas développer avec des voisins une forme de solidarité alimentaire ;

13. Les ménages broussards en difficulté, et habitant dans des zones très enclavées, et qui n'ont pas les informations concernant la distribution des aides d'ONG ;

14. Les petits nomades et transhumants, qui sont en voie de décapitalisation du fait notamment de ventes et de trocs répétés de bétail pour des raisons alimentaires ;

15. Les ménages broussards qui n'ont pas la possibilité de quitter la brousse afin d'entrer en ville en période difficile ;

3.6.2.- Stratégies des ménages

Pour essayer de survivre, les ménages ont développé deux types de stratégie : des stratégies de groupe (collectives) et des stratégies individuelles.

Stratégie collective : à l'intérieur des villages, certains agriculteurs qui ne disposent pas assez de ressources pour exploiter des champs individuels, font des arrangements pour assembler leurs ressources (énergies, intrants, outils), afin de cultiver des champs ou d'organiser de petits commerces collectifs ; ainsi sont créés certains groupements. Par ailleurs, des groupements fictifs (opportunistes) sont aussi créés. Ces derniers, ne sont ni fonctionnels, ni opérationnels. Mais, ils se mettent toujours en l'attente d'une ONG qui pourrait intervenir d'un moment à l'autre dans la zone, afin de se présenter en tant que représentants légitimes des autres communautés et trouver des aides.

Stratégie individuelle : Les stratégies de groupe n'apportent que des solutions partielles, extrêmement limitées et temporaires. Selon la marge de manoeuvre d'un ménage il peut tenter l'une ou plusieurs des alternatives suivantes :

1. L'emprunt de céréales (mil/sorgho) à condition de remettre à la prochaine récolte jusqu'à le double de la quantité empruntée,

2. La sollicitation auprès du chef de canton et/ou du village, ou d'un grand commerçant d'un bon d'argent à rembourser en nature (mil, sorgho). La production de l'année bien qu'incertaine, est donc en grande partie engagée avant même d'être récoltée,

3. La vente et le troc de gros bétails (bovins, camelins, équins) devient très courante chez les éleveurs pour répondre aux nécessités alimentaires ; alors qu'avant le menu bétail (ovins, caprins) était priorisé dans les échanges,

4. L'immigration vers Abéché, N'Djamena, Am-Timan (au Tchad) et en Lybie (avant la guerre),

5. L'immigration massive des broussards particulièrement au niveau du centre-ville d'Oum-Hadjer à la recherche d'activités génératrices de revenus (ouvriers dans les fabriques de briques, portefaix : Docker, ramasseurs et vendeurs de fagots pour la combustion : cuisine, huilerie et boulangerie, location d'âne ou de pousse-pousse pour la vente d'eau, ..). En fait, l'offre de main d'oeuvre est tellement importante que ces activités ne rapportent pas grande chose par rapport aux nécessités et/ou aux espérances des immigrés temporaires ;

6. La réduction du nombre de repas et/ou de la quantité de produits ordinairement consommés par jour - bien qu'en général, lors des périodes difficiles les ménages sont beaucoup plus sollicités par des proches pour partager la nourriture. Cette stratégie a une répercussion négative sur la solidarité alimentaire culturellement ancrée dans la vie des ménages du Batha-Est ;

7. La recherche des fourmilières (par certains broussards notamment) pour récupérer de céréales prélevées par les fourmis dans les Dabanga (réserves) des ménages (La figure suivante présente des Dabanga ;

67

Fig. 64 : Des Dabanga à Djéziré-Tama ; Sous-préfectures Am-Sack, canton D.H.O.K, prise de vue, mai 2011.

L'analyse des informations montrent que ces trois dernières années, plus de 55% de ménages n'ont plus recours aux stratégies d'assurance. Car très souvent pour faire face à des chocs, ils n'arrivent pas très souvent à préserver leurs avoirs productifs. Aussi, ils sont fort souvent obligés de diminuer leurs apports alimentaires. En conséquence, ces ménages exploitants n'ont pas d'autres choix que d'adopter des stratégies de crise. Les décisions entraînent très souvent des changements irréversibles tels qu'ils menacent les moyens d'existence futurs. Les ménages qui restent toujours en brousse, sans pouvoir se déplacer pour chercher des alternatives économiques à l'agriculture connaissent très souvent des situations de détresse.

Au niveau des zones marginalisées comme Haraze-Djombo Kibit, les brousses des cantons Massalat, Amsak (Dop-Dop, Déziré Tama), Assinet (Koundjar, Missérié Adjadjire, Ourel), Mesmedje (Marie Thérèse, ...) plus de 80% des ménages enquêtés se trouvent en situation d'insécurité alimentaire cyclique. Ce sont en général de petits agriculteurs qui ont à peine suffisamment à manger immédiatement après la récolte (pas plus que 2 à 2,5 mois après la récolte). Ils éprouvent de grandes difficultés à attendre la récolte suivante, avec des marges de manoeuvre faibles, voire nulles.

68

Chapitre IV : Environnement institutionnel et insécurité alimentaire dans le Batha-Est

4.1.- Organisation du système alimentaire

Pour pénétrer la réalité, il importe de présenter de manière succincte les principales composantes ainsi que le mode de fonctionnement du système alimentaire du Batha-Est.

Ce système alimentaire fonctionne comme un grand ensemble de sept sources d'approvisionnement. Par ordre d'importance ces entrées concernent :

1. Les systèmes de production agricoles extensifs ;

2. Les apports des systèmes d'activités non-agricoles ;

3. L'importation de céréales (mil pénicillaire) d'Am-Timan16, juste après de la période de récolte (fin septembre à décembre : à bas prix) pour constituer des stocks de réserves au niveau de la ville d'Oum-Hadjer destinés à la revente en périodes difficile ;

4. Les importations de produits industriels venant de certains pays voisins ou régionaux (RDC, Nigéria, Cameroun, Lybie, Soudan notamment) ;

5. Les exportations (produits artisanaux : Soudan, bétail notamment : RDC, Cameroun, Nigéria) ;

6. L'aide de la CRF, des ONG (CRF, Africare, ACTED) et des organismes internationaux (PAM, FAO) ;

7. Le magasin de l'Etat (ONASA) qui effectue des ventes subventionnées ;

Selon les lois organiques du Tchad, ce système devrait-être appuyé au niveau départemental par un CDA (Comité Départemental d'Action) qui est un instrument de politique publique (une arène départementale) présidé par le préfet. Le CDA a pour rôle de relever les informations relatives à la situation du département, les analyser les transmettre et faire des propositions de réponses aux problèmes constatés. L'illustration suivante présente l'organisation du système alimentaire du Batha-est.

Fig. 64 : Organisation du système alimentaire du Batha-Est

Flux de matières (céréales : mil, sorgho et autres produits alimentaires)

Interrelations et effets d'influence entre les instruments du système (ONASA, CDA, petit groupe de commerçants influents) Détournements de produits ONASA (par influence de certains acteurs départementaux)

Face à l'incapacité du Batha-Est de répondre à la demande en céréales, on rencontre trois (3) grands groupes d'acteurs qui essaient d'apporter une réponse globale. On peut citer :

16 Am Timan est la huitième ville du Tchad. Elle est le chef-lieu de la région du Salamat et du département du Barh Azoum

1.

69

Les opérateurs de développement (ONG et OI) ;

2. Les grands et moyens commerçants de céréales ;

3. L'Etat à travers la préfecture du Batha-Est, et ses instruments de politique sectorielle ;

? Opérateurs de développement (ONG et OI)

Outre l'ONDR (Office Nationale de Développement Rural) qui représente le ministère de l'agriculture, le tableau suivant présente la liste des opérateurs et leurs domaines d'intervention.

Tab. 13 : Les Opérateurs de Développement et l'insécurité alimentaire dans le Batha-Est

Institution Rôle Domaine d'intervention Financement

PAM

(Plus d'une dizaine d'année, au besoin)

Africare (depuis 2009) Appui de certaines OP (moins

de 5%)

Projet Evangélique de Développement Communautaire: PEDC (depuis les années 2000)

ADRB: Association pour le Développement Régional de Batha (depuis 1994)

ACTED: Agence d'Aide à la Coopération Technique et au Développement (depuis février 2011)

FAO à travers ONDR Apports en semences de

céréales pour certains paysans parfois

Croix-Rouge Française (CRF) (depuis mars 2010)

Appui à l'alimentation des populations en état d'insécurité alimentaire,

Assure le lead des réunions des opérateurs,

Appui à la CRT (Croix Rouge du Tchad)

Appui aux Maraichers (moins de 8% des groupements existants),

Appui à certains Groupements Agricoles via ONDR (moins de 5% des groupements existés),

Appui à certains groupements (moins de 5% des groupements existants)

Distribution d'aides alimentaires aux personnes nécessiteuses & Cantines scolaires

Conseil et Vulgarisation Agricoles, Distribution de semences, Forage de puits

Mercuriales : en utilisant les données produites par le secteur ONDR ;

Prise en charge de la malnutrition, Appui aux soins de santé primaire Sécurité Alimentaire - Renforcement des capacités de la CRT

Prise en charge de la Malnutrition, Alphabétisation, Sécurité alimentaire, Maraichage,

Hydraulique Pastorale,

Distribution de semences maraichères Formation & Vulgarisation Agricole

Sécurité Alimentaire

Accès à l'eau pour les femmes, HIMO: Cash for Work / Food For Work

UE/ECHO, partenariat PAM/UNICEF

SNU: Système des Nations Unies

USAID, Etat Tchadien

PEDC + Financements extérieurs

Coopération Suisse, PAM, FAO

UE

FAO

Selon un rapport du secteur ONDR du Batha-Est (Communication personnelle - non publiée, août 2011), la FAO a accordé cette année une aide de 641 sacs de 100 kg de céréales comme semences. La distribution a été faite à 6410 ménages, à raison de 10 kg par ménage.

? Préfecture du Batha-Est et l'ONASA

En matière de sécurité alimentaire, il existe le PNSA (Programme National de Sécurité Alimentaire : projet d'Etat appuyé par certains partenaires internationaux) et l'ONASA (Office National de Sécurité Alimentaire) qui sont des organes d'Etat appuyés au niveau central par des partenaires internationaux. L'ONASA du Batha-Est dispose d'un stock de produits alimentaires de premières nécessités (mil, sorgho, farine, lait en poudre, huile de palme, riz). Sa mission est d'aider les plus vulnérables à survivre durant la soudure, et aussi de contribuer à faire baisser les prix sur les marchés locaux. Ces produits sont généralement subventionnés à hauteur de 50 à 60% par rapport aux prix ordinaires des neuf marchés du département (Cf. Illustration flux de matières, les rotations et l'ordre d'importance des différents marchés publics du Batha-Est, commerce du Batha-Est et les marchés extérieurs en Annexe S). Ces organes sont renforcés dans leur fonctionnement par des mesures de politiques publiques telles que la fixation de prix de produits alimentaires par décrets émanant de la préfecture d'Oum-Hadjer (Cf. en Annexe T, l'arrêté portant sur la fixation des prix des denrées par la préfecture du Batha-Est). La période de renouvellement de stock de l'ONASA s'étale généralement d'octobre à juin. Selon les

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principes établis par la préfecture du Batha-Est, il est interdit de vendre à un commerçant les produits subventionnés pour la revente.

? Organe de contrôle & Système d'Information sur la sécurité alimentaire

Selon le décret de l'arrêté No. 6020/PR/PM/MA/2004 du Ministère de l'Agriculture du Tchad portant sur la réorganisation du CASAGC (Comité d'Action pour la Sécurité Alimentaire et la Gestion des Crise : Cf. Décret en annexe U), il doit exister une structure déconcentrée capable de collecter, analyser, et transférer des informations de leur niveau vers la capitale (CASAGC). Ces structures sont les CLA (Comité Local d'Action) au niveau des sous-préfectures, les CDA (Comité Départemental d'Action) au niveau des départements, et les CRA (Comité Régional d'Action) au niveau des régions.

Le préfet préside le CDA de son département. Dans le cas des CLA, la présidence est assurée par le sous-préfet. Dans les documents de politiques publiques, il est prévu que le CDA et les CLA bénéficient de l'appui technique des structures déconcentrées comme le Secteur de l'Elevage, et l'ONDR particulièrement.

En 2008 la préfecture du Batha-Est a pris un arrêté (No. 010/RB/DBE/08 : Cf Annexe V ) portant sur la mise en place d'un CDA dans le Batha-Est. Selon le document, le CDA est constitué des services d'inspection des eaux et des forêts, du chef de secteur de l'élevage, du médecin chef de district, du responsable du centre social, d'un représentant des associations, du projet évangélique de développement communautaire, d'un représentant des cantons, d'un représentant du comité islamique, d'un représentant de l'église évangélique, d'un représentant de l'église catholique. Un schéma classique de ce système d'information est illustré en annexe W.

? Résultats des mesures publiques

Fig 65: Ecarts entre prix fixés par décret préfecture Oum-Hadjer par rapport aux prix rééls sur le marché local de janvier à juin 2011

Béré-Béré sac 100 kilo Prix réél Béré-Béré sac 100 kilo Prix Fixe

Mil pénicillaire sac 100 kilo Prix réél

Mil pénicillaire sac 100 kilo Prix Fixe

Sorgho sac 100 kilo Prix réél Sorgho sac 100 kilo Prix Fixe Niébé sac 100 kilo Prix réél Niébé sac 100 kilo Prix Fixe

Janvier Février Mars Avril Mai Juin

Prix en F CFA

25000

20000

15000

10000

5000

0

Le décret de la préfecture sur les prix a été publié en décembre 2010. Au cours du premier mois de son existence, les commerçants par mesure de précaution et de prudence (peur des autorités) ont appliqué les prix imposés. Deux mois après, les prix ont commencé à grimper. En effet, au départ les autorités ont imposé les prix par des mesures coercitives, mais après quelque mois, le marché s'est imposé. De plus, les mesures n'ont pas été accompagnées d'une structure de contrôle et de suivi. Alors que, le décret a été publié sans aucune forme de consultation des acteurs des différentes filières concernées. Les graphes suivants présentent l'évolution réelle des prix sur le marché dans la première moitié de 2011, par rapport aux prix de certains produits alimentaires stratégiques fixés par la préfecture.

Prix en F CFA

45000

40000

35000

30000

25000

20000

15000

10000

5000

0

Fig. 66 : Ecarts entre prix fixés par décret préfecture Oum-Hadjer par rapport aux prix rééls sur le marché local de janvier à juin 2011

Janvier Février Mars Avril Mai Juin

Maïs sac 100 kilo Prix réél Maïs sac 100 kilo Prix Fixe Sésame sac 100 kilo Prix réél Sésame sac 100 kilo Prix Fixe Arachide sac 100 kilo Prix réél Arachide sac 100 kilo Prix Fixe Riz local sac 100 kilo Prix réél

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? Faible capacité de réponse de l'ONASA

La capacité de réponse de l'ONASA reste extrêmement faible. Le stock dont dispose l'ONASA ne peut pas lui permettre de pourvoir aux attentes minimales de 37% des ménages de la population, même pour un mois. Le magasin de stockage a une capacité de 1.000 tonnes, soit 10.000 sacs de 100 kg. Selon les données de terrain, un ménage de cinq personnes par exemple consomme en moyenne 1,5 coros par jour (consommation moyenne : 2 fois par jour). Un sac de 100 kg contient 40 Coros. Donc, un sac de denrées peut nourrir ce ménage type pour 26 jours en moyenne. Donc, la réserve de 1.000 tonnes ne peut nourrir que 10.000 ménages de 5 personnes en moyenne pendant 26 jours, ce qui correspond à moins de 1/3 des ménages de Batha-est. Car, le recensement RGPH 2009 rapporte que 37 500 ménages vivent dans le département. La période de convergence de soudure peut aller jusqu'à six mois. Le taux de ménages en difficulté alimentaire dépasse largement 65% de la population globale.

? Stratégies de l'ONASA et réalités de terrain

La période de renouvellement de stock de l'ONASA s'étale généralement d'octobre à juin. A présent (juillet 2011), le magasin ne dispose que de 2 850 sacs de sorgho béré-béré. Alors que cette période correspond à l'arrivée des pluies agressives. La possibilité d'accès des camionneurs à l'unique magasin d'Oum-Hadjer centre pour son approvisionnement sera limitée. De plus, comme la période de vente subventionnée est prévue entre juin et septembre, les communautés les plus enclavées, les plus vulnérables, et qui devraient normalement faire partie des premiers groupes de bénéficiaires potentiels, étant coupées d'Oum-Hadjer centre par le passage de la rivière Batha, ne sont pas en général des bénéficiaires de la subvention.

Selon les principes établis par la préfecture, il est interdit à l'ONASA (Batha-Est) de vendre à un commerçant les produits subventionnés. Alors qu'en général, les commerçants grossistes et détaillants achètent beaucoup plus cher (1,5 fois plus) leurs marchandises que les prix imposés. Selon les commerçants, ces mesures ne font que créer des tensions injustes, des frustrations, sans fondement logique et maladroites entre eux et les consommateurs. En résumé, l'échec de ces mesures publiques s'explique par le fait qu'elles ont été décidées et adoptées sans une consultation des groupements de producteurs, et principalement des grands et moyens commerçants du département. Alors que ces derniers bien que mal ou très peu organisés, constituent des maillons basiques et incontournables des filières stratégiques du département.

Par ailleurs, le fait de fixer les prix des produits agricoles sans consulter les grands et moyens commerçants, provoque à la fois une frustration chez eux, et crée une sorte de découragement chez les grands producteurs. D'ailleurs, beaucoup de producteurs se trouvent dans un processus de décapitalisation. Pendant que le préfet fixait le prix des principales denrées, le coût des intrants (pesticides, médicaments pour le bétail, etc.), des équipements et des outils ne cessaient d'augmenter.

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Chapitre V : Rôle des OP face à l'insécurité alimentaire

5.- Comment les OP du Batha-Est interviennent-elles dans la sécurité alimentaire des ménages ?

? OP et insécurité alimentaire : Période de 1911 à 1945

Les informations récoltées lors de la conduite des enquêtes historiques pour la période 1911 à 1945, rapportent qu'il existait déjà des associations villageoises (AV) au niveau du Batha-Est. Le nombre reste inconnu. Un des objectifs était la lutte contre l'insécurité alimentaire. D'ailleurs, déjà deux ans après la création de cette préfecture (1913), il y eu une terrible famine. Durant cette période les AV sensibilisaient les villageois pour mobiliser des ressources afin d'aider les plus vulnérables.

? Période de l'administration coloniale

Durant la période coloniale (1945-1959), l'administration s'est préoccupée de structurer le monde rural. Les principaux objectifs étaient d'une part la consolidation du pouvoir colonial, et d'autre part d'assurer la garantie de la protection des intérêts de la métropole. C'est ainsi que dès 1945, l'Etat mettait en place les SIP : Sociétés Indigène de Prévoyance. Ces structures avaient pour mission, de drainer vers l'administration centrale les ressources du monde rural (prélèvement obligatoire sur les récoltes), en passant par les chefs traditionnels qui exerçaient une pression sur les paysans dans ce but. En 1956, les SIP devinrent les SAP (Sociétés Africaines de Prévoyance) avec presque la même mission que les SIP. A cette période, les OP n'avaient pas vraiment un rôle prépondérant dans la sécurité alimentaire, vu le système qui était mis en place par les colons. Cependant, la solidarité villageoise continuait.

? Tentative d'intégration des OP après l'indépendance

À partir des années 1980, l'ONDR a mis l'accent sur la création des groupements de gestion d'intrants dans les villages. Selon la taille du village, on y trouvait autant de groupements que de quartiers. Donc, il existait une grande quantité de groupements. En 1985, une grande famine a frappé le Batha-est. Pour faciliter l'acheminement et la gestion des aides humanitaires, l'ONDR a tenté d'utiliser l'aide de certains groupements.

? Avènement des ONG et dynamique des OP

Les premières ONG arrivaient au Tchad vers les années 1980. Suite à la guerre et la famine de 1984, ces ONG ont impulsé des mouvances communautaires. Cela a occasionné la naissance de nombreux groupements dans le Batha-Est. Ces groupements menaient des activités diverses, et avaient des appellations différentes, selon le goût de leurs promoteurs.

En 1983, le Batha-Est a été touché par une épizootie, la peste bovine. Pour faciliter l'application de certaines mesures publiques visant l'éradication de la maladie, les autorités locales ont encouragé le regroupement des éleveurs. Mais, aucun encadrement n'a été accordé à ces derniers.

L'arrivée de cette épizootie a été suivie d'une très forte sécheresse dans le Batha-Est, et conséquemment de la terrible famine Almountal. Beaucoup d'enfants, de femmes enceintes et des milliers d'animaux ont péri. Alors, le gouvernement central a sollicité l'aide des Nations-Unies et des ONG. Ces organismes ont facilité la distribution de blé, de CSB (aliment composé: Cereals - Soybeans), et du riz aux communautés. Pour sa part, la préfecture du Batha-Est a décidé de créer des commissions locales chargées d'assurer la distribution des aides alimentaires aux sinistrés. Et, certaines associations villageoises y ont été très impliquées.

Avec l'arrivée du projet SECADEV (Secours Catholique pour le Développement Villageois) vers la fin des années 80, les groupements ont commencé à s'intégrer beaucoup plus dans les activités de développement villageois. Cela a suscité une sorte de jalousie et craintes chez certains chefs traditionnels, au regard de la montée en puissance des groupements dans leurs communautés. Ces dix

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dernières années, avec l'arrivée des opérateurs de développement comme Secours Islamique, PEDC (Projet Evangélique de Développement Communautaire), Secours Catholique, Africare, Croix-Rouge Française et ACTED, les groupements se multiplient davantage. Aujourd'hui, il existe plus de 600 OP dans les communautés du Batha-Est.

Les préoccupations des ménages liées à l'insécurité alimentaire constituent les premières séries d'arguments, qui permettent d'expliquer la multiplication des OP. Bien qu'il existe d'autres paramètres à prendre en compte pour expliquer ce phénomène. Selon l'intention et la motivation des initiateurs et/ou le niveau d'encadrement du mouvement, on peut aboutir à une association durable ou éphémère.

? Groupements de producteurs et/ou commerçants

À l'intérieur des villages, des agriculteurs qui ne disposent pas suffisamment de ressources pour exploiter un champ individuel, combinent leurs avoirs (énergies, intrants, outils, argent, main d'oeuvre) avec d'autres personnes, pour cultiver un champ collectif. Dans ce même ordre d'idée, d'autres villageois s'associent entre eux en vue d'entreprendre des activités génératrices de revenus. Ainsi, de nombreux groupements sont créés pour lutter contre l'insécurité alimentaire.

? OP et politiques publiques

La mise en oeuvre des politiques dans le monde rural passe surtout par l'ONDR, et le secteur d'Elevage (service déconcentré du ministère). Ces services utilisent plutôt le modèle Up-Down dans la conception et l'exécution des activités. Les OP agissent plutôt en tant que simples bénéficiaires dans les projets gouvernementaux. Alors que, dans la mise en oeuvre des projets d'ONG, ces dernières priorisent en général une approche d'intégration des organisations communautaires - même si, ces opérateurs ne se soucient pas de créer un lien entre les centaines de groupements disparates qui existent dans le département.

Les réflexions produites à la base ne peuvent pas remonter facilement au niveau des pouvoirs supérieurs. Ce relais est plutôt assuré par les autorités traditionnelles vers le sous-préfet, le sous-préfet vers le préfet et/ou certains services déconcentrés de l'Etat. Aussi, les ONG (ACTED, Africare), CRF et PAM constituent un créneau pour acheminer certaines doléances des organisations de base au niveau des arènes. Dans l'élaboration des documents de politique publique la participation des OP est très souvent mentionnée, comme entités impliquées dans les processus décisionnels. Pourtant en réalité, les OP ont beaucoup plus de considérations aux yeux des ONG, qu'au niveau des structures publiques du département. En dépit des différences qui existent dans le mode de fonctionnement des OP étudiées, on constate que la lutte contre l'insécurité alimentaire constitue leur noeud de convergence. Un document de diagnostic simplifié d'une trentaine d'OP les représentatives sur Batha-Est est mis en annexe X.

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Chapitre VI : Synthèse et recommandations 6.1.- Synthèse

En guise de synthèse, l'adaptation du protocole initial du projet de recherche, les réflexions produites sur les résultats validés à plusieurs niveaux, et l'analyse croisée des informations en lien avec les thématiques abordées sur la problématique permettent de tirer les conclusions suivantes :

De 1913 à ce jour, le Batha-Est a connu plus d'une dizaine de famines espacées entre elles de 7,2 années en moyenne. La vie économique des ménages repose principalement sur un système d'élevage extensif et/ou sur des systèmes de cultures céréalières de subsistance en difficulté. Les céréales (mil, sorghos) constituent l'aliment de base pour une population estimée à 188 707 habitants. Les ménages résument l'insécurité alimentaire, la malnutrition et la pauvreté à « un manque de mil/sorghos pendant une grande partie de l'année ». Pourtant, les réflexions portées autour de trois scenarii envisageables ont permis d'avancer que, seules dans des conditions de rendements exceptionnels, le département peut-être autosuffisant en céréales. Selon les exploitants, un tel évènement n'a qu'une probabilité de 1/10 de survenir. La filière maraîchage se présente comme une alternative pour certains ménages exploitants, mais le manque d'encadrement représente un enjeu majeur qui freine son développement. Aussi, il ressort que les aspects liés à la diversification du régime alimentaire, à la qualité et de l'hygiène alimentaire et de l'eau de boisson ne font pas partie des grandes préoccupations départementales. Pourtant, ces aspects négligés ont de graves conséquences sur la santé des ménages.

Pour les ménages du Batha-Est, la pauvreté d'un ménage se définit principalement par sa capacité à pourvoir au moins à un Coro de céréales par jour, et la richesse est plutôt perçue à partir du type et de l'état physique de son habitat, ou se voit plus clairement à partir de l'importance et la composition de son cheptel. Face aux aléas agro-climatiques, beaucoup de ménages (68,70%) combinent différents types d'activités non-agricoles. Mais en général, la valeur ajoutée dégagée dans ces systèmes d'activités est faible, ne permettent pas à ces ménages de compenser leurs déficits céréaliers. Pour faire face aux chocs alimentaires, les éleveurs pratiquent le troc ou la vente de gros bétail, alors qu'avant 2009 le menu bétail était plutôt priorisé dans les échanges.

Les ménages plus vulnérables sont ceux qui dépendent seulement des récoltes de céréales (17,56% des enquêtés), les nomades non-éleveurs, et les ménages mendiants (1,15%). Ces arguments permettent de confirmer l'hypothèse H1à savoir : « La vulnérabilité alimentaire des ménages est liée à un ensemble de facteurs qui sont : le système d'activités, le revenu, le patrimoine, le capital humain, le capital social». Nous estimons que H1 est une hypothèse fondamentale. Aussi, au regard du niveau de contribution des OP dans les efforts de lutte collective contre l'insécurité alimentaire, nous sommes en mesure de confirmer partiellement la deuxième hypothèse (H2) : « L'environnement organisationnel des ménages a un effet sur la situation alimentaire ».

Face à la situation critique de l'insécurité alimentaire dans le Batha-Est, les opérateurs de développement (ONG, OI) n'apportent que des réponses limitées dues à des limites de budgets. Pour sa part, l'Etat préfère appliquer un modèle de régulation basé sur certains principes du marché imparfait ; mais le modèle fonctionne mal. Le système d'information sur la sécurité alimentaire n'est pas opérationnel. Outre, les groupes relativement organisés de la société civile qui ne sont pas impliqués, les principales causes seraient un manque d'organisation, de motivation, d'engagement, de synergie au sein du système et de de ressources. Alors, ceux-ci permettent de confirmer l'hypothèse H4 : « L'environnement institutionnel à un effet sur la situation alimentaire des ménages ».

En décembre 2010, la préfecture de façon unilatérale a pris des arrêtés et a fixé les prix de certains produits de base en s'appuyant uniquement sur des mesures pour sanctionner les rebelles. Mais deux (2) mois après la publication du décret, le marché a repris le pas sur la fixation des prix. Et depuis, les

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mesures des préfectures ne sont plus considérées. Ainsi, en périodes difficiles, les commerçants grossistes d'Oum-Hadjer (situation d'oligopole : sorte de cartel) sont en mesure faire évoluer à volonté le prix des céréales sur les autres marchés cantonaux. Alors, cela permet de confirmer l'hypothèse H3 : « L'Environnement économique à un effet sur la situation alimentaire ».

Face à ces irrégularités, la période de convergence de soudures qui dans le passé s'étalait ordinairement dans la fourchette de juin à septembre, devient plus longue. Parfois dès début de février, les Dabanga de plus de 75% des ménages sont vides. Les habitudes de solidarité alimentaire qui occupaient une place importante dans la culture des habitants sont en régression. Cela s'explique par l'affaiblissent quasi-généralisé des économies des ménages. Un bon nombre de grands et moyens agriculteurs se trouvent sur une voie de décapitalisation latente et/ou manifeste. Beaucoup de petits agriculteurs croupissent dans le surendettement, les pauvres deviennent encore plus vulnérables qu'avant et le nombre de ménages mendiants ne fait qu'augmenter.

En référence à la situation ex-ante (avant-projet CRF-CRT en 2010), l'incidence de la malnutrition du département diminue considérablement. Cependant, le nombre de cas de rechute ne fait qu'augmenter avec la faible résilience des ménages face aux chocs alimentaires. Et enfin, on peut admettre que : l'insécurité alimentaire dans le Batha-Est a à la fois une portée historique, structurelle et conjoncturelle. Les réflexions produites autour de ces thématiques permettent de conclure en ces termes : «l'insécurité alimentaire et la malnutrition ne font que plonger une grande partie des ménages du Batha-Est dans la paupérisation ». Donc, il faut repenser et renforcer le système alimentaire du département.

En guise de conclusion, ce stage m'a permis d'une part d'acquérir une expérience pratique au sein de la CRF pour compléter ma formation théorique. D'autre part, il m'a permis d'évaluer mes ambitions professionnelles avec le secteur d'activité de la CRF qui évolue dans un contexte culturel, socio-économique et environnemental différent par rapport à mes réalités sociétales et mes expériences professionnelles antérieures. Du coup, le renforcement de mes capacités me permettra de mieux contribuer dans la résolution des questions liées aux problématiques de la sécurité alimentaire tout au long de ma carrière dans les Antilles, et plus particulièrement en Haïti.

6.2.- Après avoir analysé la situation de l'insécurité alimentaire dans le Batha-Est, si nous avions à proposer des mesures, que ferions-nous ?

Notre perception du contexte global en lien avec les différentes propositions faites par des OP, certains opérateurs et les décideurs du Batha-Est nous conduisent à proposer la mise en place d'un « Programme de renforcement des capacités des acteurs locaux contre l'insécurité alimentaire et la malnutrition » à partir de cinq axes :

1. Accompagnement des cantons dans la mise en réseau des groupements en appui au
renforcement du système d'information sur la sécurité alimentaire du département,

2. Appui de certaines OP dans la planification, l'organisation et la rentabilisation de certaines
filières économiques et/ou alimentaires,

3. Amélioration de la capacité de réponse des cantons enclavés,

4. Appui aux initiatives de type genre et Activités Génératrices de Revenus (AGR),

5. Recherches sur certaines thématiques ;

Dans la mise en oeuvre de ces axes, nous proposons des suggestions qui se situent à quatre niveaux. I.- Recommandations en lien avec la situation de l'insécurité alimentaire :

? Renforcer et dynamiser les structures départementales de coordination de la sécurité alimentaire (CDA, CLA) et mener des réflexions approfondies pour la mise en oeuvre du cadre harmonisé ;

·

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Renforcer la capacité technique du CDA (Comité Départemental d'action) et des CLA (Comités Local d'Action) par la formation des agents (ONDR, secteur élevage, secteur environnement, secteur municipal, etc.) et la mise en place d'un système informatique pour le traitement des données du système d'information et d'une banque d'intrants, d'outils et d'équipements agricoles ;

· Former des facilitateurs communautaires locaux en vue de faciliter les travaux de capacitation (Empowerment) des OP ;

· Renforcer les OP (sensibilisation, réseautage, formation et équipements) en vue d'intégrer le système d'information, afin d'éviter des charges financières trop élevées ;

· Appuyer et encadrer le CDA le CDA afin qu'il devienne une interface fonctionnelle entre les autorités déconcentrés, les opérateurs de développement et les groupes organisés de la société civile, en vue de discuter sur les thématiques en liens à l'insécurité alimentaire. Cette structure pérenne permettra de faire des propositions viables et appropriées aux différentes réalités. Elle sera formée de manière à-ce-que toutes les collectivités départementales (cantons) soient représentées de façon légitime ;

· Appuyer les CLA et le CDA à mettre en place un système de suivi régulier des indicateurs liés à la vulnérabilité alimentaire (bilan alimentaire, bétail, pluviométrie, ennemis des cultures, etc.) et de collecter les signes d'alerte précoce en collaboration avec toutes les structures oeuvrant dans le domaine de la sécurité alimentaire (via les CLA, CDA) ;

· Créer des services (intrants) de proximité pour les agriculteurs qui sont éloignés de Oum-Hadjer centre et/ou des rares postes de services agricoles ;

· Renforcer la capacité des postes d'élevage par la formation des agents, et la mise en place d'une pharmacie vétérinaire au niveau d'Oum-Hadjer centre pour alimenter les unités de soins qui vont être opérationnalisés dans les campagnes ;

· Encadrer (regroupement, formation, équipement, organisation filière) les associations de maraîchères pour améliorer la performance des systèmes de cultures ; et accompagner l'intégration de nouveaux maraîchers dans la filière ;

· Créer un atelier de transformation et de conservation artisanale de denrées au niveau de certaines zones stratégiques à l'intention des OP féminines ;

· Faciliter l'accès au crédit aux groupements féminins qui interviennent dans le petit commerce, ainsi que les broussards qui n'arrivent pas à intégrer le marché d'Oum-Hadjer centre par manque d'un minimum financier ;

· Améliorer les voies cantonales par la mise en place de ponceaux pour faciliter l'accès des habitants à certaines zones d'intérêt socio-économiques en périodes de pluies ;

· Aider les OP de Missérié Adjadjiré, de Sedami-Ourel à installer un moulin de céréales ;

· Créer des filets de sécurité sociale destinés particulièrement aux veuves et aux personnes handicapées en difficulté alimentaire ;

· Construire des structures de stockage au niveau des sous-préfectures, afin de faciliter la déconcentration de l'ONASA, ce qui permettra aux ménages vulnérables éloignés d'avoir accès aux produits subventionnés ;

· Dynamiser davantage et renforcer les structures de prises en charge qui existent en ressources humaines, formation, équipements, matériels, moyens logistiques et financiers, pour assurer les conditions de référence et de prise en charge curative ;

II. Recommandations sur la nutrition, hygiène alimentaire et eau potable

· Informer et sensibiliser l'Etat central, et éventuellement la communauté internationale (notamment les bailleurs de fonds) sur la nécessité de financer les projets/programmes dans le

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cadre de la politique départementale de développement de la nutrition par un plaidoyer conjoint CRF/CRT/PAM/UNICEF/Autorités départementales ;

· Renforcer et élargir le projet CRF/CRT en cours aux poches de malnutrition dans les zones éloignés des unités de prise en charge actuelle (CNT/CNS/CNA des CDS) ;

· Sensibiliser et former les OP féminines particulièrement sur les thématiques telles que le traitement de l'eau, l'hygiène de vie et la nutrition humaine ;

· Faire un plaidoyer pour intégrer dans la formation des écoles classiques une thématique relative à l'hygiène alimentaire, l'hygiène publique, l'hygiène de vie et la nutrition humaine (notions de base) ;

· Former des agents communautaires au dépistage et à la sensibilisation dans les communautés très éloignées des CDS pour servir de relais ;

· Sensibiliser davantage (CRF/CRT) les ménages sur le changement des comportements alimentaires dans l'intérêt des enfants, des mères allaitantes et femmes enceintes ;

· Instaurer (via le CDA) un système d'information départementale en matière de surveillance nutritionnelle (base de données, système d'information géographique) dans le cadre d'un programme départemental du développement de la nutrition ;

III. Recommandations sur les marchés départementaux :

· Faciliter l'accès au crédit à des OP commerçantes au niveau des différents cantons pour des achats anticipés de céréales immédiatement après la récolte sur Am-Timan. Cette stratégie permettrait diminuer l'influence du cartel de Oum-Hadjer sur les marchés cantonaux en périodes difficiles ;

· Surveiller les prix des principaux produits alimentaires et du bétail ;

· Renforcer les Systèmes d'information sur les marchés (SIM - CDA) existants et en faire des outils d'action, alternativement,

· Renforcer la capacité de réponse de l'ONASA, et donc mettre en place un comité de contrôle impliquant des représentants de la société civile, en vue de créer un minimum de transparence dans le système ;

· Encourager des échanges durables entre la préfecture, les grands et moyens commerçants, la direction des impôts, l'ONASA et des représentants de la société civile (sorte de forum) pour faciliter l'appropriation et l'application des mesures publiques liées avec l'évolution des prix des produits (denrées) de premières nécessités sur les dix marchés du département ;

· Améliorer l'état physique des marchés publics des cantons, sans oublier de construire de latrines écologiques publiques et d'installer des bacs à ordures dans des endroits stratégiques;

IV. Recommandation liées à la recherche

· Etudier de manière approfondie les recettes alimentaires locales, afin de les améliorer et de vulgariser aux ménages les résultats via les structures féminines renforcées ;

· Mener une étude sur la vulnérabilité à l'insécurité en eau potable sur une base cartographique ; en prenant en compte également les aspects quantitatifs et qualitatifs dans le Batha-Est ;

· Conduire une recherche sur la possibilité de faire une gestion rationnelle des eaux pluviales (stockage), afin de réduire la vulnérabilité du Batha-Est en eau ;

· Mener des recherche en lien avec la diversification et la vulgarisation des cultures alimentaires du département afin d'améliorer l'aspect nutritionnel des menus alimentaires ;

· Identifier et étudier les principales possibilités de création d'emplois de masse dans le département ;

· Faire des études sur les potentialités techniques et économiques des filières : maraîchage, sésame, arachide du Batha-Est ;

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? Etudier la possibilité de cultiver et de vulgariser le fonio sauvage existant dans le Batha-Est ;

? Etudier la possibilité de développer la filière artisanale, en mobilisant certaines OP comme porteuses de projet ;

Alors, pour augmenter la probabilité de réussite de cette proposition de programme, nous encouragerons un examen approfondi des enjeux clés entre les acteurs du département. Ainsi, ces derniers pourraient arriver à un consensus qui facilitera l'adoption d'une feuille de route avec des engagements de tout un chacun. La performance de la mise en oeuvre d'un tel programme dépendra non seulement de la possibilité de mobiliser des ressources financières, matérielles, intellectuelles, mais particulièrement de la stabilité (socio-politique) de la région (du pays par ricochet) ; car il s'agit d'actions à long terme.

Par ailleurs, nous estimons que dans l'état actuel, les autorités et les services déconcentrés en place ne peuvent pas surmonter ces enjeux. Donc, un appui extérieur au département s'avère nécessaire. Nous pensons en ce sens particulièrement à l'Etat central, car c'est son rôle premier de se préoccuper de ses populations. Et si cela ne vient pas de l'Etat, alors, il faudrait un appui extérieur, afin de renforcer les capacités des acteurs et des services concernés. Si non, nous pourrions verser dans le même sens que certaines personnes âgées du Batha-Est qui pensent que, «si cette situation perdure davantage, les ménages du Batha-Est court le risque de revivre des situations similaires à la période de 1913 à 1933».

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Références bibliographiques

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· CEDEAO-CSAO/OCDE, 2006. La zone écologique fragile des pays du sahel in Atlas de l'intégration Régionale en l'Afrique de l'Ouest, série environnement, 12p

· CILSS, 2004. Normes de consommation des principaux produits alimentaires dans les pays du CILSS. CILSS, 58 p.

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· Conseil des droits de l'homme, 2009. Rapport national A/HRC/WG.6/5/TCD/1 du TCHAD. Genève, 19 p. disponible sur internet : http://lib.ohchr.org/HRBodies/UPR/Documents/Session5/TD/A_HRC_WG6_5_TCD_1_F.pdf, [consulté le 20/10/2011]

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·

80

FAO, 1983. Rapport du Directeur General sur la sécurité alimentaire mondiale, CFS 83/84, 1983.

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· FAO/OMS, 2003. Directives pour le renforcement des systèmes nationaux de contrôles alimentaires - Garantir la sécurité sanitaire et de la qualité des aliments. FAO/OMS, 80 p.

· Fews-NET, 2010. Perspective sur la sécurité alimentaire, octobre 2010 à mars 2011. Fews-Net USAID, 6 pages

· FMI, 2010. Report du FMI no 10/230 sur Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté Tchad 2008 - 2011 (SNRP 2) . 114 pages

· Groupe URD, 2002. La Methode d'Analyse Rapide et de Planification Participative (MARP). ICRA. Disponible sur internet : https://docs.google.com/viewer?a=v&q=cache:f91odNBgT8QJ:www.servicevolontaire.org/livr es/Methode_d_analyse_rapide_et_de_planification_participative_(MARP).pdf+marp+m%C3% A9thode&hl=fr&gl=fr&pid=bl&srcid=ADGEESiDUWPk0q1LsLm7MbgsIECc6VpnsNhy1jwE nu31MvB4UDmqr5MKhL2dommoSQ5olIW5fKXVF2_KG5td0fQK17ORhiHyuD2G1hVuw_J -GGl4HZP_O0g8BNbzTWDcMxChoDBTaC-z&sig=AHIEtbSx56Zs5me-bq29FJo-O7k5vTRUBg, [consulté le 12/05/2011]

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· INSEED, 2009. Recensement Général de la Population et de l'Habitat II. République du Tchad, 89 p.

· L'Hote Y. et Mahé G., 1996. Afrique de l'ouest et centrale : carte des précipitations moyennes annuelles au 1:6000000e (période 1954-1989). ORSTOM éd., 90x60 cm. Paris, France.

· Massuel Sylvain, 2001. Modélisation hydrodynamique de la nappe phréatique quaternaire du bassin du lac Tchad (Université de Montpellier II, Université d'Avignon et des pays du Vaucluse : Mémoire), 85 p

· Ministère du Plan, du Développement et de la Coopération, 2003. Document de Stratégie Nationale de Réduction de la Pauvreté. Comité de pilotage de la SNRP Tchad, 136 p.

· MSP Tchad, 2011-2012. Protocole de prise en charge de la malnutrition aigüe. MSP/OMS/PAM, 75 p.

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· OMS, 2003. Stratégie mondiale pour l'alimentation du nourrisson et du jeune enfant. Genève 2003, 30 p. Disponible sur internet : http://www.who.int/nutrition/publications/gs_infant_feeding_text_fre.pdf, [consulté le 10/09/2011]

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· Patrick Dugué. Du système de production agricole au système d'activités rural. CIRAD, Département Territoires, environnement et acteurs, 2 p. Disponible sur internet : http://afm.cirad.fr/themes/dynamiques/fichesTechniques/BD_Tera_systeme.pd [consulté le : 29/09/2011]

· Pierre Janin, 2006. La vulnérabilité alimentaire des sahéliens : Concepts, échelles et enseignements d'une recherche de terrain. 2006/4 - Tome 35 pages 355 à 366, ISSN 0046-2497

· PNUD, 2010, PNUD. Rapport décennal sur la mise en oeuvre des des Objectifs du

· Save the children, 2010. Les nouveaux enjeux de la sécurité alimentaire au Sahel, 10p

· Seaman Jet al. 2000. Approche de l'économie des ménages, 147 p.

· Sen, A., 1981. Poverty and Famines: An Essay on Entitlement and Deprivation. Clarendon Press, Oxford, 257 p.

·

81

SICIAV - Groupe de Travail Interinstitutions (GTI-SICIAV), 2000. Directives relatives au SICIAV national - Généralités et principes. Système d'Information et de Cartographie sur l'Insécurité Alimentaire et la Vulnérabilité. Coll. Directives du Groupe de travail interinstitutions n°1. FAO, Rome.

· SICIAV - Groupe de Travail Interinstitutions (GTI-SICIAV). 2002. Choix des indicateurs pour un SICIAV national. Système d'Information et de Cartographie sur l'Insécurité Alimentaire et la Vulnérabilité. FAO, Rome.

· SIDRAT, 2011. Pré-bilan diagnostic de la région Batha. P-SIDRAT Tchad, 127 p.

· UNICEF, 2009. L'impact de la vulnérabilité alimentaire sur la malnutrition des enfants au Sahel, 2010. UNICEF, 9 p. Disponible sur internet : http://www.unicef.org/wcaro/UNICEF_WCARO_QandA_Nutrition_Sahel_060410_final_FR.p df, [consulté le : 20/11/2011]

· UNICEF, 2010. Impact de la vulnérabilité alimentaire sur la malnutrition des enfants au Sahel, 9 p.

· World Food Security: a Reappraisal of the Concepts and Approaches. Director Generals Report, Rome World Bank. 1986.

· World Food Summit, 1996. A Conceptual Framework for National Agricultural, Rural Development, and Food Strategies and Policies. ESA Working Paper No. 03-17, Rome Declaration on World Food Security.

· Y.L'Hôte et G.Mahé et al. Analysis of a sahelian annual rainfall index from 1986 to 2000; the drought continuous. Hydrological sciences, 47: 563, 2002.

80

ANNEXES

- ANNEXE A: GUIDE D'ENTRETIEN HISTORIQUE

- ANNEXE B : GUIDE D'ENTRETIENS MEMBRES ORDINAIRES OP

- ANNEXE C : GUIDE D'ENTRETIENS COMITE DE GESTION OP

- ANNEXE D : FICHE D'ENQUETES SOCIO-ECONOMIQUE MENAGE

- ANNEXE E : FICHE TECHNIQUE - FORMATION DES ENQUETEURS - FACILITATEURS VCRT - ANNEXE F : CARTE GEOLOGIQUE BATHA-EST

- ANNEXE G : CARTE ADMINISTRATIVE REGION BATHA

- ANNEXE H : COMPOSITION ET CERTAINES CARACTERISTIQUES DES GROUPES ETHNIQUES DU BATHA-EST

- ANNEXE I : ORGANISATION, CARACTERISTIQUES ET DESCRIPTION DES MODELES D'HABITATS DU BATHA-EST

- ANNEXE J : CALENDIER SAISONNIER DES PRINCIPAUX EVENEMENTS ET ACTIVITES DU BATHA-EST

- ANNEXE K : GRAPHIQUES SUR TENDANCE DE COMBINAISSON DES ESPECES DANS LES TROUPEAUX ET CLASSES DE PRODUCTEURS DU BATHA-EST

- ANNEXE L : ILLUSTRATION DU MESO-SYSTEME PRODUCTIF DU BATHA-EST

- ANNEXE M : CALENDRIER CULTURAL DU BATH-EST

- ANNEXE N : FLUX DE MATIERES DANS LE FONCTIONNEMENT DES FILIERES CAMELINE, BOVINE, CAMELINE ET OVINE

- ANNEXE O : FLUX DE MATIERES DE LA FILIERE FRUIT/ MARAÎCHAGE

- ANNEXE P : TABLEAU D'EQUIVALENCE DES UNITES DE MESURES LOCALES PAR RAPPORT AUX SYSTEMES DE MESURES STANDARD - SI

- ANNEXE Q : GRAPHIQUES SUR LA TENDANCE D'EVOLUTION DES PRIX EN 2010 POUR LES DIFFERENTES ESPECES ANIMALES SELON LA TAILLE, LA SAISON ET LE SEXE AU NIVEAU DU MARCHE BETAIL D'OUM-HADJER

- ANNEXE R : EQUIVQLENCE FRANCAISE DES NOMS DONNES AUX FAMINES PAR LES HABITANTS DU BATHA-EST

- ANNEXE S : ILLUSTRATION FLUX DE MATIERES, LES ROTATIONS ET L'ORDRE D'IMPORTANCE DES DIFFERENTS MARCHES PUBLICS DU BATHA-EST, COMMERCE DU BATHA-EST ET LES MARCHES EXTERIEURS

- ANNEXE T : ARRETE PORTANT SUR LA FIXATION DES PRIX DES DENREES PAR LA PREFECTURE DU BATHA-EST

- ANNEXE U : ARRETE NO. 6020/PR/PM/MA/2004 DU MINISTERE DE L'AGRICULTURE DU TCHAD PORTANT SUR LA REORGANISATION DU CASAGC

- ANNEXE V : ARRETE NO. 010/RB/DBE/08, PORTANT SUR LA MISE EN PLACE D'UN CDA DU BATHA-EST - ANNEXE W : SYSTEME D'INFORMATION SUR LA SECURITE ALIMENTAIRE DU NIVEAU NATIONAL AU NIVEAU DEPARTEMENTAL

- ANNEXE X : DIAGNOSTIC SIMPLIFIE ET REPRESENTATIF D'UNE TREINTAINE D'OP

81

ANNEXE A: GUIDE D'ENTRETIEN HISTORIQUE

? Principe de base : Nous essayons de situer les récits sur 5 grandes périodes

Les

45Périodes

<1960 (avant

l'indépendance)

de

1990

1960

à

de

2000

1990

à

de

2009

2000

à

de

2018

2010

à

Nom et Age de la personne âgée : Date de l'entretien : ___ 2018

1. La trajectoire de sa famille ?

2. L'évolution de l'organisation sociale dans l'espace ?

3. Les grands événements (famine, sécheresse, catastrophe naturelle, incendies, épizooties, épidémies, ...) qui sont survenus dans les temps passés ? Politiques sectorielles appliquées ?

4. L'évolution des situations climatiques dans le temps ?

5. Les explications sur l'évolution des écosystèmes du PNNM (pour profil environnemental) ;

6. L'évolution des exploitations agricoles dans le temps ? raisons de ces évolutions ?

7. Les transformations des systèmes de culture, causes, conséquences ?

8. Les transformations des systèmes d'élevage, causes et conséquences ?

9. Les dynamiques agraires (accès à la terre, l'introduction de nouvelles techniques, des outils et équipements, etc.) ?

10. Les modèles de variantes de cohabitations communautés, autorités et gestion du PNNM

11. L'histoire sur le niveau de disponibilité et d'accessibilité aux intrants ;

12. Les différentes formes d'encadrement bénéficiées par les anciens exploitants du secteur agropastoral dans le passé ?

13. Rapports entre les autorités, les OCB/SF dans le temps ?

14. Les modes d'organisation ancienne du travail agricole dans le PNNM?

15. Les informations sur les dynamiques des flux migratoires oum-hadjois / les causes et impacts sur les réalités socio-économiques du département ?

16. Les formes de crédits traditionnels, les transformations et leurs externalités ?

17.

L'évolution de la biodiversité (introduction, disparition, extinction) les causes et les conséquences sur l'existence des communautés dans le PNNM ?

18. L'histoire sur les différentes formes d'échanges commerciales entre PNNM et les communautés avoisinantes et/ou d'autres régions/autres pays ?

19. L'histoire des différents projets du PNNM et les niveaux de réussite ?

20. Les conflits (internes ou externes) qui ont eu des impacts directs sur le fonctionnement des communautés PNNM / Les causes et les conséquences sur la vie socio-économique des habitants ?

21. Rapport entre communautés internes et de celle de la zone tampon ?

22. Les grands conflits intra-intercommunautaires (particulièrement en ce qui concerne les relations entre agriculteurs et éleveurs), causes, conséquences et moyens résolution ?

23. Les évolutions dans les habitudes alimentaires (raisons des changements et conséquences) ?

24. L'évolution des conditions d'accès aux infrastructures socio-économiques de base (routes, marchés, puits, écoles, hôpital, dispensaire, moyens de communication, centre de santé, ...) ?

25. Comment évolue la perception des habitants sur la richesse et la pauvreté d'un homme dans le PNNM ?

26. Quels sont vos mauvais souvenirs de la zone PNNM ?

27. Quels sont vos meilleurs souvenirs de la zone PNNM ?

28. Les plus grands noms (personnages) de la zone et raisons ?

29. Certains proverbes propres à la région en liens à la gestion du PNNM ?

Choukoulane !

ANNEXE B : GUIDE D'ENTRETIENS MEMBRES ORDINAIRES OP

Date de l'entretien : 2011

A. Identification Le membre :

Noms du membre :

Statut matrimonial :

Son système d'activité (AGR en dehors du groupe) :

Ses coordonnées (Adresse/Téléphone):

Le Groupe/ L'Union :

Nom du groupe/Union :

Date de création :

Zone -s d'intervention :

Personne -s de contact :

Statut (OP/Union/Coop.) :

Reconnaissance -s auprès :

Frais de reconnaissances ? Combien ? F CFA Quelle -s entité -s ?

Comment le groupe à pu payer ces frais ?

B. Circonstance/Contexte de création du Groupe :

R)

C. Initiateur -s (Pionnier -s) du Groupe :

D. Vocation de la structure (Sociale, Economique, Socioéconomique, Politique, .... à but lucratif) :

E. Adhésion

4 Conditions d'intégration : 4 Participation des membres

Année 2011

Nombre de Femme

Nombre d'Hommes

Nombre Membre

 
 

Nombre membre actif

 
 
 

4 Pourquoi adhérez-vous à ce groupe ?

? Quel rôle vous jouez dans le groupe ?

En général, vous participez dans quel genre d'activité ?
? Dynamique de l'adhésion : Il y a eu des défections dans le groupe ?

? Combien ?

? Quelles sont les raisons principales de ces défections ?

F. Vision du Groupe :

G. Objectif -s du Groupe :

H. Domaines d'Intervention par ordre d'importance :

I. Organisation de l'OP pour définir les besoins ?

1. Utilisation du diagnostic pour orienter l'OP ? Comment ? Financement ?

2. Activités Groupe :

No

Projets exécutés

Période

Cout /Financement/Partenaires

Projet en cours

Période

Cout /Financement

3. On a l'habitude de procéder à l'évaluation des activités du groupe ? Qui ? Pourquoi ? Quand ? Par

qui ?

Les 3 plus grandes réussites de la vie du groupe ? Réaction des membres ? Leçons apprises ?

Les 3 échecs de la vie du groupe ? Réaction des membres ? Leçons apprises ?

J. Partenariat avec d'autres institutions (prives, Associatifs, Etatiques) :

No.

Entité

Statut

Type de rapports

Depuis quant

82

K. Gouvernance :

No.

Composition comité gestion (Poste/Nom)

Sexe

Fréquence

Date dernière

 
 

(F/H)

renouvellement

élection

? Style de gestion :

? Le Groupe procède un statut ? des règlements internes ? rédigés par qui ? Organigramme ? Des archives ?

83

? Existe-t-il des liens parentés entre les membres du Comité de Gestion ? Quel impact sur le fonctionnement ?

? Combien de fois (semaine, mois, an) que le Comité de gestion se réunit-il ? en assemblée générale ? ? Qui définit les priorités du groupe ?

? Qui et comment on prend les grandes décisions dans le groupe ?

? Quels sont les principaux critères sur lesquels on se base pour choisir les bénéficiaires d'un projet, ou d'un avantage dans le groupe ?

L. Sensibilité Genre & Développement (Equité, Parité, Complémentarité):

Comment le groupe perçoit la participation des femmes dans le développement de la zone ? Quelle est la plus grande fonction que peut remplir une femme au sein du groupe ? Pourquoi cette limitation ?

M. FINANCEMENT

No

Contribuable

Nom -s

Comment

Quantité/fréquence (FCFA)

01

Membre

 
 
 

02

Structure d'Etat

 
 
 

03

ONG

 
 
 

04

Diaspora Local

 
 
 

05

Crédit

 
 
 

06

Rémunération service par utilisateurs

Explications :

07

 
 
 
 
 

N. Gestion Financière & des Archives :

Quelle est actuellement le capital financier du groupe en FCFA ?

Qui assure la gestion financière ?

Y a-t-il une structure de contrôle ? Laquelle ?

Y a-t-il des sanctions en cas de malversation ?

Y avait déjà eu des cas de sanction ? C'était quoi en fait ?

Quel genre de problèmes la structure a-t-elle déjà rencontré dans la gestion financière ?

Le groupe procède t-il un compte en banque ? Depuis quant ?

Qui a/ont le droit de signature sur le compte ? Pourquoi lui ?

O. Communication : le système d'information en place ? Sa fonctionnalité ? Son niveau d'efficacité ?

R)

P. Enumérez 3 grands changements observés dans le canton, le village ou le Ferik à partir des actions menées par le Groupe ?

Q. Vous avez été participé à des séances de formations ? D'autres membres du groupe ?

Thématiques

Date

Qui l'a réalisé ?

Nb F/G

Raisons de la formation

Qui ont été les participants

 

R. Le Groupe et la Gestion de Conflits :

Oui

Non

 

Le Groupe a l'habitude de gérer des Conflits ? Quels Types ?

Sources de conflits ?

Méthode de résolution ? Efficacité ? Pas de partisannerie ? Pas de frustration ?

S. Selon vous, les membres sont-ils en général sont-ils satisfaits de la gestion du groupe ?

Pourquoi ? R)

T. Vous êtes satisfait -e de la gestion du groupe ? Pourquoi ?

U. Question d'intérêt général :

1. Quelle est votre perception de l'importance du groupe dans le fonctionnement de la communauté ?

2.

84

Selon vous, comment les autres structures de l'environnement du groupe perçoivent l'existence du groupe ?

3. Y a-t-il une bonne harmonie dans le groupe (membre, élus, nommés, salariés) ? le chef de village/Canton ? le chef du ferik ? avec les autres structures de la zone ?

4. Selon vous, quelles sont les quatre (4) plus grandes difficultés du groupe? Quelles alternatives ?

5. Perception du Groupe sur les Operateurs de Développement (ONG, OI, Etat) de la zone ? Effectuez un classement par ordre d'importance de ces entités pour la zone, et donnez au moins une raison principale pour chaque classement?

V. Le Groupe et et l'Insécurité Alimentaire/Malnutrition :

a. Comment la population d'Oum Hadjer perçoit lq question d'insécurité Alimentaire et Malnutrition ?

b. Comment est le problème de la malnutrition dans Oum Hadjer ? A quel niveau le groupe est il concerne par cette question ?

c. D'après la réflexion produite par le groupe, quelles sont les 5 principales causes de l'insécurité alimentaire et de la malnutrition d à Oum Hadjer ?

d. Mais depuis quant la zone fait face à ce problème ?

e. Quelle sont les catégories les plus affectées par ce problème (enfant, femme, éleveur, commerçant, orphelins, broussards, ...) par ordre d'importance ?

f. Le Groupe a-t-il été informé du système d'information mise en place par les opérateurs (ONDR/FAO/Fews-Net) dans la collecte d'information du SIMPA (suivi d'information des marchés des produits agricoles) dans la zone ? Par quel moyen ? depuis quant ?

g. Selon vous, quelle est l'utilité de ce système pour la zone ?

h. Le groupe est-il prêt à apporter sa collaboration pour faire mieux fonctionner ce système ? Comment ?

W. Synthèse : Une Analyse SWOT/EVC - Selon la perception du membre par rapport à son

oupe

Forces

Faiblesses

Vulnérabilité

 
 
 

Contraintes

Atouts

 
 

Perspective :

Quels est la prochaine étape que doit franchir le Groupe durant les deux dernières années ?

Comment voyez-vous l'avenir du groupe pour ces cinq (5) prochaines années ?

Merci.-

Rendez-vous/Info-Sensibilisation pour l'enquête sur l'économie alimentaire des Ménages

85

ANNEXE C : GUIDE D'ENTRETIENS COMITE DE GESTION OP

Date de l'entretien : 2011

X. Identification du Groupe

Noms et fonction des personnes enquêtées :

Nom du groupe :

Date de création

:

Zone -s d'intervention

:

Personne -s de contact

:

Ses coordonnées

:

Statut (OP/Union/Coop.) :

Reconnaissance -s auprès :

Frais de reconnaissances ? Combien ? F CFA Quelle -s entité -s ?

Y. Circonstance/Contexte de création du Groupe :

Z. Initiateur -s (Pionnier -s) du Groupe :

Vocation de la structure (Sociale, Economique, Socioéconomique, Politique, .... à but lucratif) :

Adhésion

4 Conditions d'intégration :

4 Participation des membres

Année 2011

Nombre de Femme

Nombre d'Hommes

Nombre Membre

 
 

Nombre membre actif

 
 

4Dynamique de l'adhésion

Année

2006

2007

2008

2009

2010

Remarques

Femmes

 
 
 
 
 
 

Hommes

 
 
 
 
 

Défection

 
 
 
 
 

Raisons des défections

 
 
 
 
 

Vision du Groupe :

Objectif -s du Groupe :

Domaines d'Intervention par ordre d'importance : AA. Organisation de l'OP pour définir les besoins ?

4. Utilisation du diagnostic pour orienter l'OP ? Comment ? Financement ?

5. Activités Groupe :

No

Projets exécutés

Période

Cout /Financement/Partenaires

1

 
 
 
 
 

Projet en cours

Période

Cout /Financement

 

6. On a l'habitude de procéder à l'évaluation des activités du groupe ? Qui ? Pourquoi ? Quand ? Par

qui ?

Les 3 plus grandes réussites de la vie du groupe ? Réaction des membres ? Leçons apprises ?

Les 3 échecs de la vie du groupe ? Réaction des membres ? Leçons apprises ?

BB. Partenariat avec d'autres institutions (prives, Associatifs, Etatiques) :

No.

Entité

Statut

Type de rapports

Depuis quant

01

 
 
 
 

CC. Gouvernance :

No.

Composition comité gestion (Poste/Nom)

Sexe (F/H)

Fréquence renouvellement

Date dernière élection

1

 
 
 
 

? Style de gestion :

? Le Groupe procède un statut ? des règlements internes ? rédigés par qui ? Organigramme ? Des archives ?

86

? Existe-t-il des liens parentés entre les membres du Comité de Gestion ? Quel impact sur le

fonctionnement ?

? Combien de fois (semaine, mois, an) que le Comité de gestion se réunit-il ? en assemblée générale ?

? Qui définit les priorités du groupe ?

? Qui et comment on prend les grandes décisions dans le groupe ?

? Quels sont les principaux critères sur lesquels on se base pour choisir les bénéficiaires d'un projet, ou d'un

avantage du groupe ?

DD. Sensibilité Genre & Développement (Equité, Parité, Complémentarité):
Comment vous percevez la participation des femmes dans le développement de la zone ?

Quelle est la plus grande fonction que peut remplir une femme au sein du groupe ? Pourquoi cette limitation ?

EE. FINANCEMENT

No

Contribuable

Nom -s

Comment

Quantité/fréquence (FCFA)

01

Membre

 
 
 

02

Structure d'Etat

 
 
 

03

ONG

 
 
 

04

Diaspora Local

 
 
 

05

Crédit

 
 
 

06

Rémunération service par utilisateurs

Explications : ....

 

07

 
 
 

FF. Gestion Financière & des Archives :

Quelle est actuellement le capital financier du groupe en FCFA ?

Qui assure la gestion financière ?

Y a-t-il une structure de contrôle ? Laquelle ?

Y a-t-il des sanctions en cas de malversation ?

Y avait déjà eu des cas de sanction ? C'était quoi en fait ?

Quel genre de problèmes la structure a-t-elle déjà rencontré dans la gestion financière ?

Le groupe procède t-il un compte en banque ? Depuis quand ?

Qui a/ont le droit de signature sur le compte ? Pourquoi lui ?
L'archive : est gérée comment ? Et par qui ?

GG. Communication : le système d'information en place ? Sa fonctionnalité ? Son niveau
d'efficacité ?

HH. Patrimoine du Groupe (bâtiments, équipements, Outils, Véhicule bio ou mécanique) :

No.

Biens

Quantité

Etat actuel (Neuf, usé, à réhabilité, amorti, ...)

01

 
 
 

II. Niveau d'Autonomie du Groupe

m.1. Encadrement Technique

No.

Cadre

Origine

Statut :

Salarié/Bénévolat

Depuis quand ?

Services rendus

Salaire en FCFA

01

 
 
 
 
 
 
 

m.2. Mobilisation de fonds :

Le fonds mobilisé par le groupe le permet-il de répondre à ses besoins ? Explications ?

JJ. Enumérez 3 grands changements observés dans le canton, le village ou le Ferik à partir

des actions menées par le Groupe ?

KK. Les séances de formations participées

Thématiques

Date

Qui l'a réalisé ?

Nb F/G

Raisons de la formation

Qui ont été les participants

LL. Le Groupe et la Gestion de Conflits :

87

Le Groupe a l'habitude de gérer des Conflits ? Quels Types ?

Sources de conflits ?

Méthode de résolution ? Efficacité ?

MM. Question d'intérêt général :

Oui

Non

6. Quelle est votre perception de l'importance du groupe dans le fonctionnement district ?

7. Comment les autres structures de l'environnement du groupe perçoivent l'existence du groupe ?

8. Y a-t-il une bonne harmonie dans le groupe (membre, élus, nommés, salariés) ? le chef de village/Canton ? le chef du ferik ? avec les autres structures de la zone ?

9. Quelles sont les quatre (4) plus grandes difficultés du groupe? Quelles alternatives ?

10. Perception du Groupe sur les Operateurs de Développement (ONG, OI, Etat) de la zone ? Effectuez un classement par ordre d'importance de ces entités pour la zone, et donnez au moins une raison principale pour chaque classement?

NN. Le Groupe et le Système d'Information sur les marchés, l'Insécurité Alimentaire et
la Malnutrition
:

i. Comment la population d'Oum-Hadjer perçoit lq question d'insécurité Alimentaire et Malnutrition ?

j. Comment est le problème de la malnutrition dans Oum Hadjer ? A quel niveau le groupe est il concerne par cette question ?

k. D'après la réflexion produite par le groupe, quelles sont les 5 principales causes de l'insécurité alimentaire et de la malnutrition d à Oum Hadjer ?

l. Mais depuis quant la zone fait face à ce problème ?

m. Quelle sont les catégories les plus affectées par ce problème (enfant, femme, éleveur, commerçant, orphelins, broussards, ...) par ordre d'importance ?

n. En général quel genre d'activité que pratiquent la majorité des membres du groupe pour vivre ?

o. Le Groupe a-t-il été informé du système d'information mise en place par les opérateurs (ONDR/FAO/Fews-Net) dans la collecte d'information du SIMPA (suivi d'information des marchés des produits agricoles) dans la zone ? Par quel moyen ? depuis quant ?

p. Selon vous, quelle est l'utilité de ce système pour la zone ?

q. Le groupe est-il prêt à apporter sa collaboration pour faire mieux fonctionner ce système ? Comment ?

OO. Synthèse : Une Analyse SWOT/EVC du groupe par le Staff de gestion

Forces

Faiblesses

Vulnérabilité

 
 
 

Contraintes

Atouts

 
 

Perspective :

Quels est la prochaine étape que doit franchir par le Groupe dans les deux dernières années ?

Comment voyez-vous l'avenir du groupe pour ces cinq (5) prochaines années ?

Merci.-

Rendez-vous/Info-Sensibilisation pour les enquêtes Ménages

88

ANNEXE D : FICHE D'ENQUETES SOCIO-ECONOMIQUE MENAGE

Date de l'enquête / /2011

0. Identification du Ménage :

Sous-préfecture : Canton : Village : Ethnie : Code :

Nom de l'enquêté -e Portable (facultatif) : Religion :

Depuis quand vous habitez la zone ? Nationalité 1 : Nationalité 2 :

F H

L'enquêté -e est-il/elle Chef de ménage ? Oui Non Si non, quelle est sa relation avec le ménage ? : Sexe

Niveau Education classique : Profession/Métier :

1. Structure et positionnement de l'habitat du ménage :

Type Habitat

Kouzi

 

Bongo

 

Betarab

 

Dangaï

 

Ferik

 

Positionnement

Proche du village

 

Isolé

 

[25, 10] voisins

 

Au centre du canton

 

Dans la ville d'Oum-Hadjer

 

Dans le village

 

Très isolé

 

]10 , 20] voisins

 

Isolé en brousse

 

Périphérie ville Oum-Hadjer

 

2. COMPOSITION ET EDUCATION DU MENAGE (Incluant ceux qui vivent en dehors du ménage et qui vivent de ses ressources)

N o.

Prénom

Age (an)

Lien parenté

Statut /fonction/métier

Niveau Education

Lieu de Résidence si différent de celui du ménage & Raison

01

 
 
 
 
 
 

Pourquoi tous les enfants ne vont pas à l'école ?

Nb. Il est possible de continuer la liste au verso.- s'il en est le cas, crochez la case ci-après :

3. Résumé de la configuration du Ménage

Ménage monogame

 

Nb enfant

F

M

Remarque importante:

 
 
 
 
 
 

F1

/

 
 
 

Nombre d'enfants/ femme chef de

F2

/

 

Ménage polygame

 

ménage (F/H)

F3

/

 
 
 
 

F4

/

 

Veuf -ve

 

Total enfants

 
 
 

Nb enfant en domestication ou subordonnés -es :

Fille Fils

Leurs noms figurent dans la liste précédente ?

Oui Non

4. Profil du ménage

Sédentaire

 

Transhumant

 

Nomade

 

Pasteur

 

Pasteur

 

Nomade pasteur

 

Agro-pasteur

 

Agro-pasteur

 

Nomade Artisanat

 

Agri-strict

 

Pasteur - Artisan

 
 
 

Broussard Artisanal

 

Agropasteur - Artisan

 
 
 

Commerçant Autre

 

.

 
 
 

? Trajectoire du Ménage ?

? Description du système activités par ordre d'importance :

1 2 3 4

? Nombre personnes inactives du ménage :

Homme

Femme

Enfant

Enfant

Femme

? Nombre personnes en dehors du ménage dépendant du ménage : Homme Raisons de la dépendance :

? Perception du ménage de l'insécurité alimentaire et de la malnutrition :

Que traduit pour vous le terme Insécurité Alimentaire ?

Avez-vous été déjà fait face à une telle situation ? Quelles en sont les conséquences négatives sur le mode de fonctionnement du ménage ?

Existe-il d'autres ménages de votre communauté qui font aussi face à ce problème ? ______ Combien ? Depuis quand ?
D'après vous quelles sont les 4 principales causes (ordre d'importance) qui expliquent cette situation ?

Parmi les enfants, les femmes enceintes et les adultes, qui est le plus affecté par le problème d'insécurité alimentaire ?

Que traduit pour vous le terme Malnutrition ?

A votre avis, quelles sont les trois (3) principales causes de la malnutrition dans la zone ?

Quelles sont les entités (ONG/Structures de l'Etat ou autres) qui interviennent dans votre communauté dans l'insécurité alimentaire/Malnutrition ?

No.

Nutrition

Sécurité alimentaire

Opérateur, depuis quand ?

Comment vous percevez le service fourni (Bien, très bien, assez-bien, mauvais)

01.

89

A quelles conditions (prix) avez-vous accès aux avantages offerts par ces entités ? 5. Relations du ménage avec son environnement organisationnel

Vous êtes membre d'une OP ? Laquelle ? Depuis quand en faites vous partie ?

Quels avantages vous procure cette UP ?

Votre fonction au sein de l'OP ? Qui prend les décisions au sein de l'OP ?

Quelle est l'importance de cette OP d'après vous dans la vie de votre communauté ?

D'après vous y-a-t-il une bonne gestion des patrimoines (ressources financières particulièrement) de l'OP ?

Quelle est votre perception sur l'avenir de cette OP ?

90

6. HABITUDES ET COMPORTEMENTS ALIMENTAIRES ? Aliments des nourrissons

Avant l'âge du sevrage

Autres Infos

A quel âge les enfants sont complètements sevrés dans le ménage ?

mois

Qui vous consultez-vous en premier en cas où un enfant est tombé malade ?

Quels produits consomment les enfants non encore sevrés en plus du lait ?

Pourquoi c'est lui le premier ?

1.-

Et si vous ne trouvez pas de solution, qui d'autre ?

2.-

 

3.-

En général, quel constat faites-vous entre les résultats des deux consultants ?

? Diversification du régime alimentaire adulte (post-sevrage ? Vieillards) dans l'année (plats

Les 5 saisons

Possibilités de Repas matin

Possibilités de Repas de midi

Possibilités de Repas au soir

Ruchach (fin mai - juin)

1

2 :

:

1

2 :

:

1

2 :

:

 
 
 

Kharif (Juillet - mi-septembre)

1

2 :

:

1

2 :

:

1

2 :

:

 
 
 

Darat (Mi-septembre - octobre)

1

2 :

:

1

2 :

:

1

2 :

:

 
 
 

Chité (Novembre - Février)

1

2 :

:

1

2 :

:

1

2 :

:

 
 
 

Seyf (mars à mi-mai)

1

:

1

:

1

:

2 :

2 :

2 :

91

7. Calendrier de consommation du ménage selon les niveaux de disponibilité et d'accessibilité dans l'année

Check

Produits système alimentaire

Mi-mai & Juin

Juillet & Août

Septembre & Octobre

Novembre à Février

Mars à mi-mai

Consommation journalière moyenne du ménage/Unité

A

CEREALES

RUCHACH

KHARIF

DARAT

CHITE

SEYF

 

Sorgho Beré-beré

 
 
 
 
 
 
 

Sorgho Doura

 
 
 
 
 
 
 

Pénicilaire

 
 
 
 
 
 
 

Maïs

 
 
 
 
 
 
 

Riz

 
 
 
 
 
 
 

Sésa(Oléagineux)

 
 
 
 
 
 
 

Arachide (oléagineux)

 
 
 
 
 
 

B

LEGUMINEUSES

 
 
 
 
 
 
 

Niébé

 
 
 
 
 
 

C

FRUITS ET LEGUMES

 
 
 
 
 
 
 

Piment

 
 
 
 
 
 
 

Navet

 
 
 
 
 
 
 

Betterave

 
 
 
 
 
 
 

Gombo séchés

 
 
 
 
 
 
 

Tomate

 
 
 
 
 
 
 

Carotte

 
 
 
 
 
 
 

Oignon

 
 
 
 
 
 
 

Mangue

 
 
 
 
 
 
 

Pastèque

 
 
 
 
 
 
 

Aubergine

 
 
 
 
 
 
 

Concombre

 
 
 
 
 
 
 

Citron

 
 
 
 
 
 
 

Dattes

 
 
 
 
 
 
 

Gombo

 
 
 
 
 
 

H

PROTEINES ANIMALES

 
 
 
 
 
 
 

Viande caprine/Ovine

 
 
 
 
 
 
 

Viande bovine/Cameline

 
 
 
 
 
 
 

Viande volaille

 
 
 
 
 
 
 

Lait

 
 
 
 
 
 
 

OEufs

 
 
 
 
 
 
 

Fromage

 
 
 
 
 
 

I

TUBERCULE

 
 
 
 
 
 
 

Pomme de Terre

 
 
 
 
 
 
 

Patate Douce

 
 
 
 
 
 

J

Autres

 
 
 
 
 
 
 

Thé

 
 
 
 
 
 
 

Sucre

 
 
 
 
 
 
 

Pain ou .

 
 
 
 
 
 
 

Huile ou

 
 
 
 
 
 

92

8. Calendrier des activités du ménage dans l'année

No.

Activités/Période

Mi-mai & Juin

Juillet & Aout

Septembre & Octobre

Novembre à Février

Mars à mi-mai

Nombre de mois

RUCHACH

KHARIF

DARAT

CHITE

SEYF

01

Agriculture

 
 
 
 
 
 

02

Elevage

 
 
 
 
 
 

03

Taxi moto

 
 
 
 
 
 

04

Taxi charrette

 
 
 
 
 
 

05

Artisan :

 
 
 
 
 
 

06

Commerçant -e :

 
 
 
 
 
 

07

Enseignant :

 
 
 
 
 
 

08

Salarié : Type :

 
 
 
 
 
 

09

Vente produits agricoles

 
 
 
 
 
 

10

Ouvrier (Haute Intensité de Main d'oeuvre)

 
 
 
 
 
 

12

Vente de vêtements usagés

 
 
 
 
 
 

13

Commerçant -e Lybie, Soudan : O-H :

 
 
 
 
 
 

14

Commerçant -e N'Djamena : O-H :

 
 
 
 
 
 

15

Ménagère

 
 
 
 
 
 

16

Chauffeur

 
 
 
 
 
 

17

Gardien

 
 
 
 
 
 

18

Livraison à domicile d'eau : âne, (Pousse) 2

 
 
 
 
 
 

19

Emigration / Recherche emplois

 
 
 
 
 
 

20

Boucher -e

 
 
 
 
 
 

21

Employé -e de la fonction publique :

 
 
 
 
 
 

22

Cadre d'ONG :

 
 
 
 
 
 

23

Commerçant -e de fagots

 
 
 
 
 
 

24

Bouvier

 
 
 
 
 
 

25

Chamelier

 
 
 
 
 
 

26

Gardien de Dabanga

 
 
 
 
 
 

27

Tailleur/Couturière

 
 
 
 
 
 

28

Maçon

/Charpentier/Ferronnier/Ferblantier

 
 
 
 
 
 

29

...

 
 
 
 
 
 

30

...

 
 
 
 
 
 

93

9. Calendrier de trésorerie en Franc CFA (sans tenir compte des recettes du système de production agricole/pastoral)

No.

Activités

Mi-mai & Juin

Juillet & Aout

Septembre & Octobre

Novembre à Février

Mars à mi-mai

Total F CFA

RUCHACH

KHARIF

DARAT

CHITE

SEYF

01

Taxi moto

 
 
 
 
 
 

02

Taxi charrette

 
 
 
 
 
 

03

Artisan

 
 
 
 
 
 

04

Commerçant -e

 
 
 
 
 
 

05

Enseignant -e

 
 
 
 
 
 

06

Salarié -e

 
 
 
 
 
 

07

Ouvrier-HIMO

 
 
 
 
 
 

08

Vente vêtements usagés

 
 
 
 
 
 

09

Commerçant Soudan ...

 
 
 
 
 
 

10

Commerçant N'Djamena :...

 
 
 
 
 
 

12

Ménagère

 
 
 
 
 
 

13

Chauffeur

 
 
 
 
 
 

14

Gardien

 
 
 
 
 
 

15

Livraison d'eau à domicile

 
 
 
 
 
 

16

Emplois-Emigration

 
 
 
 
 
 

17

Boucher -e

 
 
 
 
 
 

18

Fonction publique

 
 
 
 
 
 

19

Cadre d'ONG

 
 
 
 
 
 

20

Vente de fagots

 
 
 
 
 
 

21

Gardien de Dabanga

 
 
 
 
 
 

22

Tailleur/Couturière

 
 
 
 
 
 

23

Maçon/Charpente

 
 
 
 
 
 

24

Ferronnier

 
 
 
 
 
 

25

Transferts d'argent d'un proche

 
 
 
 
 
 

26

Transferts d'argent d'un proche

 
 
 
 
 
 

27

Ouvrier agricole

 
 
 
 
 
 

28

Autre :

 
 
 
 
 
 

TOTAL EN F CFA

 
 
 
 
 
 

94

10. Budget du ménage : Calendrier des dépenses en F CFA (sans les charges agricoles/pastorales)

 

Les 5 Saisons

Mi-mai & Juin

Juillet & Aout

Septembre & Octobre

Novembre à Février

Mars à mi-mai

Ordre de Priorité

No.

POSTES DE DEPENSES

RUCHACH

KHARIF

DARAT

CHITE

SEYF

01

Nourriture : coût estimatif par jour selon la saison

 
 
 
 
 
 

02

Frais de Santé : Coût annuel (forfait)

 
 

03

Vêtements: Coût annuel (forfait)

 
 

04

Mariage : Coût annuel /forfait (facultatif)

 
 
 
 
 
 

05

Fêtes : Coût forfaitaire par saison (facultatif)

 
 
 
 
 
 

06

Comminions-Baptêmes : Coût annuel (facultatif)

 
 

07

Dons à un tiers (selon le cas)

 
 
 
 
 
 

08

Electricité-Lampe de maison:/ semaine

 
 
 
 
 
 

09

Achat de nattes : Consommation annuelle

 
 

10

Honoraire ménagère/Gardien : Par année

 
 

12

Achat d'eau : Estimation/semaine selon la saison

 
 
 
 
 
 

13

Achat de fagots : par semaine selon la saison

 
 
 
 
 
 

14

Transports-Déplacements : par semaine selon la saison

 
 
 
 
 
 

15

Transferts écoliers en ville : Estimation par saison

 
 
 
 
 
 

16

Impôts (Taxes) : Charges annuelles

 
 
 
 
 
 

17

Cotisation dans le groupement : Pour une année civile

 
 

18

Dimes & Offrandes : par semaine

 
 
 
 
 
 

19

Don à des tiers : par saison (facultatif)

 
 
 
 
 
 

20

Intérêts à payer sur le crédit : Cout annuel (facultatif)

 
 

21

Capital Crédit à rembourser (selon le cas)

 
 
 
 
 
 

22

Capital à rembourser : Estimation annuelle (facultatif)

 
 

23

Crédit portable (Cell-Tel + Tigo) : par semaine/saison

 
 
 
 
 
 

24

Ecolage des enfants : pour l'année

 
 

25

Livres et autres fournitures classiques : Cout annuel

 
 
 
 
 
 

26

Article de toilettes et lessives : par semaine/saison

 
 

27

...

 
 
 
 
 
 
 

TOTAL

 
 
 
 
 
 

11. 95

AMORTISSEMENT BIENS/OUTILS/MATERIELS/BATIMENTS DU SYSTEME D'ACTIVITES

Outils/Biens/Matériels

Date d'Acquisition

Prix d'achat actuel

Durée de vie en année

Amortissement linéaire en F CFA

Houe occidentale/ Quantité ( )

 
 
 
 

Houe Daba / Quantité ( )

 
 
 
 

Chariot / Quantité ( )

 
 
 
 

Moulin de mil

 
 
 
 

Machette / Quantité ( )

 
 
 
 

Moyenne Pousse-pousse / Quantité ( )

 
 
 
 

Pousse-pousse de 10 bidons / Quantité

( )

 
 
 
 

Transport : Ane /Quantité ( ..)

 
 
 
 

Transport : Cheval / quantité : ( )

 
 
 
 

Pompe à moteur (Arrosage)

 
 
 
 

Pulvérisateur (traitements phytosanitaires)/

Quantité ( )

 
 
 
 

Autre :

 
 
 
 

TOTAL EN F CFA

 
 
 
 
 

12. EVALUATION TECHNICO-ECONOMIQUE DES SYSTEME DE PRODUCTION AGRO PASTORALES

? Calendrier cultural & Rendements économiques des cultures en sac ou en unité de mesure utilisée au niveau local :

Mois correspondants

Mi-mai & Juin

Juillet & Aout

Septembre & Octobre

Novembre à Février

Mars à Mai

Qté SAU en Makhamas

Quantité semée

Quantité récoltée en Année normale

Année difficile

Année récolte exceptionnelle

Unité Locale

No.

Culture

RUCHACH

KHARIF

DARAT

CHITE

SEYF

01

Arachide

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

02

Niébé

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

03

S. Beré-beré

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

04

S. Doura

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

05

Pénicilaire

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

06

Tomate

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

07

Carotte

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

08

Aubergine

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

09

Oignon

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

10

Pomme Ter

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

12

Patate D.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

13

Piment

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

14

Navet

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

15

Betterave

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

96

'3 Etat des dépenses/investissements de l'agriculteur en F CFA (Estimation annuelle pour toutes les cultures en 2010)

No.

Poste de dépenses

Estimation globale de l'année en F CFA

01

Préparation de sols

 

02

Achat semences

 

03

Sarclage

 

04

Binage Achat Eau d'Arrosage

 

05

Fertilisants /Pesticides

 

06

Frais Récolte

 

07

Collation totale

 

08

Déplacements & transports

 

TOTAL EN F CFA

 

'3 Destination des produits agricoles post-récoltes (en sac)

No.

Culture

Unité

Reserve
comme
Semence

Qté

autoconsommée/ semaine

Quantité vendue par an

Remise : Prêts- soudure

Dons religieux

Stock autoconso m.

Quantité envoyée ailleurs pour des dépendants

Don au chef de village/canton

01

S. Beré-beré

 
 
 
 
 
 
 
 
 

02

S. Doura

 
 
 
 
 
 
 
 
 

03

Mil Pénicilaire

 
 
 
 
 
 
 
 
 

04

Arachide

 
 
 
 
 
 
 
 
 

05

Niébé

 
 
 
 
 
 
 
 
 

06

Tomate

 
 
 
 
 
 
 
 
 

07

Carotte

 
 
 
 
 
 
 
 
 

08

Oignon

 
 
 
 
 
 
 
 
 

09

Pomme de T.

 
 
 
 
 
 
 
 
 

10

Patate Douce

 
 
 
 
 
 
 
 
 

12

Piment

 
 
 
 
 
 
 
 
 

13

Navet

 
 
 
 
 
 
 
 
 

14

Betterave

 
 
 
 
 
 
 
 
 

'3 Capacités de conservation et/ou de transformation des produits agricoles post-récoltes

No.

Liste des
produits
concernés

Type - Structures de stockage

Quantité actuelle remplie en produit (volume/ unité)

Type de transformation

Mode de conservation

Durée de conservation maximale en mois

Problèmes rencontrés

01

 
 
 
 
 
 
 

Combien de moulins de mil moderne il y a dans le canton ? ________ Comment avez-vous pu moudre votre mil ? A quel prix ? Unité

97

? Contraintes phytopathologiques

Cultures

Inventaire des problèmes Phytopathologiques

Parties de la plante affectée et a

quelle phase du cycle de vie

Tentative de solution locale et niveau d'efficacité (Bon, passable, inefficace)

Estimation en % des Pertes Post-récoltes liées

? Autres pestes et ravageurs des cultures

Culture

Inventaire des

Parties de la plante

Tentative de solution locale et niveau d'efficacité

Estimation en %

 

ravageurs & pestes

affectées

(Bon, passable, inefficace)

Pertes Post-récoltes

? Enumération des principaux problèmes rencontrés dans le travail agricole

No.

Problèmes

Alternatives locales (tentatives de résolution)

Efficacité de la solution locale (Bon, passable, inefficace)

? Inventaire ponctuel du bétail

No.

Espèce

Quantité totale

Géniteurs

Nb moyen de
petits / portée

Intervalle de mis bas (année)

Quantité moyenne de mortalité par mis bas

Cas d'Infertilité

Quantité vendue
annuellement

F

M

F

M

01

Bovins

 
 
 
 
 
 
 
 
 

02

Equins

 
 
 
 
 
 
 
 
 

03

Caprins

 
 
 
 
 
 
 
 
 

04

Camelins

 
 
 
 
 
 
 
 
 

05

Ovins

 
 
 
 
 
 
 
 
 

06

Volaille
(ponte)

 
 
 
 
 
 
 
 
 

07

Asins

 
 
 
 
 
 
 
 
 

? Raisons de la vente des animaux durant ces deux (02) dernières années (2010-2011)

No.

Espèces vendues

Quantité

Prix moyen unitaire

Raisons

Critères appliqués pour le choix des animaux à vendre

01

 
 
 
 
 

? Enumération des 3 principaux problèmes du système d'élevage & Conséquences / Sécurité Alimentaire

No.

Problèmes

Alternatives locales

01

 
 

98

? Maintien du système d'élevage en 2010 (Estimation des frais annuels en F CFA)

Espèces

Accessoires (cordes ...) équipements (abreuvoirs, puits...)

Honoraires agents vétérinaires

Médicaments

Alimentation (Tourteau d'arachide des huileries, ...)

Contribution à la prise en charge ménage du berger

Autres frais (à préciser)

Bovins

 
 
 
 
 
 

Equins

 
 
 
 
 
 

Caprins

 
 
 
 
 
 

Camelins

 
 
 
 
 
 

Ovins

 
 
 
 
 
 

Volaille

 
 
 
 
 
 

Asins

 
 
 
 
 
 

TOTAL EN F CFA

 
 
 
 
 
 

TOTAL DES TOTAUX EN F CFA

 

? Destination des produits et sous-produits de l'élevage en 2010 (par tête

No.

Espèces

Mortalité

Autoconsommation

Vente directe

Remises : Prêts de soudure

Dîmes Offrandes

Envoyée ailleurs pour des dépendants du ménage

Don au chef de village/canton

01

Bovins

 
 
 
 
 
 
 

02

Equins

 
 
 
 
 
 
 

03

Caprins

 
 
 
 
 
 
 

04

Camelins

 
 
 
 
 
 
 

05

Ovins

 
 
 
 
 
 
 

06

Volaille

 
 
 
 
 
 
 

07

Peau

 
 
 
 
 
 
 

08

Lait

 
 
 
 
 
 
 

13. Classes de consommation alimentaire des ménages : Scores alimentaire des ménagesPratiques Alimentaires : Combien de repas par jour prenez-vous

actuellement ? fois/ Jour

? Combien de fois avez-vous consommé les groupes d'aliments contenus dans le tableau suivants durant ces sept (7) derniers jours ?

No

Classe d'aliments

Groupes d'aliments

Nombre de fois consommé dans 7 jours successifs

01

Céréales et tubercules

Mil, Maïs frais ou sec, riz, sorgho, Tubercules

 

1

 

2

 

3

 

4

 

5

 

6

 

7

02

Légumineuses

Légumineuses (haricot ou niébé)

 

1

 

2

 

3

 

4

 

5

 

6

 

7

03

Légumes

Légumes et feuilles

 

1

 

2

 

3

 

4

 

5

 

6

 

7

04

Fruits

Fruits

 

1

 

2

 

3

 

4

 

5

 

6

 

7

05

Viande et poissons

Poisson frais, séché ou fumé, volaille, viande fraîche, séchée ou boucanée, oeufs

 

1

 

2

 

3

 

4

 

5

 

6

 

7

06

Produits laitiers

Lait, yaourt, crème

 

1

 

2

 

3

 

4

 

5

 

6

 

7

07

Sucre

Sucre, miel

 

1

 

2

 

3

 

4

 

5

 

6

 

7

08

Huile

Huile, graisse

 

1

 

2

 

3

 

4

 

5

 

6

 

7

09

Autres produits tels :

Poisson séché en condiments, viande séchée en condiments, lait en condiments, sésame, arachides

 

1

 

2

 

3

 

4

 

5

 

6

 

7

99

14. Couverture des besoins alimentaires du ménage / Stratégies d'adaptation et vulnérabilités alimentaires du ménage

01

Le revenu de votre système d'activités en 2010 vous a permis-il de nourrir tous les membres du ménage tout le long de

l'année ?

Non

Oui

Si non, pourquoi ?

 
 

02

Pendant combien de saisons, les récoltes de 2010 vous ont- elles permis de nourrir les membres de votre ménage ?

Les saisons couvertes :

Remarque particulière :

03

Pendant combien de saisons, le revenu de 2010 vous a-t-il pu de nourrir les membres de votre ménage ?

Les saisons non-couvertes :

Remarque particulière :

04

Quelles sont les stratégies que le ménage utilise généralement pour accéder aux besoins alimentaires des autres saisons que le revenu ne vous a pas permis de couvrir ?

1.

 
 
 
 

05

Quelles incidences négatives que l'adoption de ces stratégies ont sur la vie socio-économique du ménage ?

1.

 
 
 
 

06

Quelle sont en général, les saisons les plus difficiles pour le ménage (période soudure) ?

 

07

Qu'est ce qui explique les difficultés rencontrées au cours de saisons énumérées précédemment (4 raisons par ordre d'importance) ?

1.

 
 
 
 

08

4 Principaux risques pour votre alimentation pour la fin de cette année agricole

1.

 
 
 
 

15. Disponibilité, accès, pratiques d'hygiène et qualité de l'eau

Calendrier de disponibilité et d'accessibilité à l'eau en fonction de la saison pour usages domestiques (boissons, cuisson, lessives, ...) du ménage

Saison / Points de ravitaillement

 

Mi-mai & Juin

Juillet & Aout

Septembre & Octobre

Novembre à Février

Mars à Mai

Condition s d'accès

Types d'utilisation (Boisson, Toilettes, Cuisson, Lessive)

Temps/Distance par rapport à la résidence (km ou heure de marche)

RUCHACH

KHARIF

DARAT

CHITE

SEYF

Rivière Batha

 
 
 
 
 
 
 
 

Mare

 
 
 
 
 
 
 
 

Ouadi

 
 
 
 
 
 
 
 

Puits traditionnels

 
 
 
 
 
 
 
 

Puits équipés de pompe

 
 
 
 
 
 
 
 

Abonnement (eau de puits : Pousse-pousse, âne)

 
 
 
 
 
 
 
 

Quantité totale d'eau consommée en moyenne par jour selon la saison

 
 
 
 
 
 
 
 

Maladies qui sont les plus courantes dans le ménage selon la saison ?

 
 
 
 
 
 
 
 

Lieux d'abreuvement des animaux

 
 
 
 
 
 
 

Période cruciale d'accès à l'eau

 
 
 
 
 
 

01

Avez-vous fait un traitement particulier avant de boire cette eau ? Si oui, de quel traitement s'agit-il?

 

02

Si oui, ce savoir-faire vient d'où ? Et, le traitement vous coûte combien ? Quel produit utilisez-vous en ce sens ? Est-il toujours disponible dans le canton ?

 

03

Quelle est la couleur de l'au ? Pas d'arrière-goût ?

 

04

Quels récipients** utilisez-vous pour transporter et stocker de l'eau ?

 
 

Nb de puits à pompe, de puits traditionnels, de mares de la communauté ?

..Puits à pompe Puits

traditionnels . Mares

**L'enquêteur vérifie la propreté des récipients

Propre

Sale

Couvert

Non-couvert

100

Choukoulane !

101

Annexe E : FICHE TECHNIQUE - FORMATION DES ENQUETEURS - FACILITATEURS VCRT

No.

Rubriques

Timing

01

Présentation des participants -es & Mots du président de CRT O-H (Ali Bani)

20 minutes

02

Brève présentation de la thématique, son importance

30 minutes

03

Brève présentation de l'aire d'études

20 minutes

04

Brève présentation de la méthodologie

30 minutes

05

Importance de l'enquête socio-économique pour le travail

20 minutes

06

Discussions sur certains concepts clés :

- Famille, Ménage, chef de ménage

- Sécurité Alimentaire, Malnutrition, système alimentaires, système de

production, systèmes d'activités, comportement alimentaire, Typologie des ménages, Economie des ménages Economie Alimentaire

- Enquête / Investigation / Diagnostic / Méthode d'Echantillonnage

- Entretiens semi structurés

- Questions ouvertes & questions fermées

- Statistiques (estimation) et paramètres

- Unités de mesures locales

- Certaines techniques d'enquêtes applicables

180 minutes

07

Pré-typologie socio-économique des ménages d'Oum-Hadjer

- Configuration des ménages (selon les premiers résultats du diagnostic)

- Catégories observées et retenues dans le système d'échantillonnage

- Eléments de différenciation observables (structure de l'habitat,

caractéristiques zone de résidence, système d'activité, ...)

- Perception des concepts : Sédentaires de villages /ville, Transhumants,
nomades, sédentaires broussard,

- Comment choisir des ménages à enquêter ? Débat et conclusion partielle.-

90 minutes

08

Présentation et discutions sur la fiche d'enquête

- Différentes parties de la fiche

- Explication de l'intérêt de chaque rubrique pour le travail

- Comment interpréter les questions, et nature des réponses attendues à

chacune des questions posées

- Co-identification des questions sensibles / comment les aborder ?

- Simulation entre participants & Présentation des résultats par groupe de

deux (02) ;

- Remarques pertinentes des participants -es et co-appropriation.-

> 500 minutes

09

Plan d'enquête, performance minimale journalière

30 minutes

10

Enjeux sur la qualité des données récoltées

35 minutes

11

Timing & stratégies d'opérationnalisation

30 minutes

12

Co-construction de certains principes de terrain : Communication dans le groupe (Crédit téléphone portable), Ponctualité, Qualité du travail, Respect mutuel, Consignes de sécurité & autres précautions, ...

60 minutes

13

Collation & Rendez-vous pour demain SDV

... minutes

NB.- Les travaux pratiques continueront sur le terrain durant les deux premiers jours avant de rentrée d'emblée dans les enquêtes

102

ANNEXE F : CARTE GEOLOGIQUE BATHA-EST

103

ANNEXE G : CARTE ADMINISTRATIVE REGION BATHA

Source (Projet SECADEF, 2002) - L'échelle indiquée sur la carte a été modifiée lors de la copie.

Notons que, si le découpage administratif a changé au cours des années, les cantons ont gardé en grande partie leur profil et délimitation traditionnelle, qui se sont définies au cours de l'histoire des différentes populations et de leur occupation des terres. Le découpage officiel des cantons reste un sujet tabou, et susceptible de générer des conflits entre certaines communautés.

104

ANNEXE H : COMPOSITION ET CERTAINES CARACTERISTIQUES DES GROUPES
ETHNIQUES DU BATHA-EST

La composition ethnique de la population de la région du Batha laisse percevoir plusieurs groupes. Les principaux groupes identifiés dans le Batha-Est sont les suivants :

· Le groupe des arabes : il représente 26,7% de la population de la région du Batha (INSEED-RGPH, 1993). Les arabes sont localisés en majorité dans la sous-préfecture de Djedda, mais aussi aux alentours d'Ati (Batha-Ouest) et éparpillés dans le Batha-Est. Ils sont subdivisés en tribus dont les principales sont : les Ouled Rachid, les Djaatné, les Khozam, les Salamat, les Oumarou, les Missiriés (Rouge, Noire, Alawné, Adjadjiré) et les Ratanine. Certaines sont semi-sédentaires (exorde rural saisonnier), d'autres sont plutôt transhumants.

· Le groupe des Kouka - dont le groupe ethnique est Sahélien. Les kouka représentent environ 15,71% de la population (INSEED-RGPH, 1993). Ils sont localisés vers l'Est, sur les deux (2) rives du fleuve Batha (zone limitrophe de Batha-Ouest et Batha-Est). Ils sont parmi les premiers habitants de la région du Batha. Ce sont en général des cultivateurs sédentaires, avec quelques têtes de bétail. L'exode rural saisonnier est typique chez les kouka.

· Les Massalat - dont le grand groupe ethnique est Sahéliens: ils représentent 5,73% de la population. ils se localisent au Sud-est et aux alentours d'Oum Hadjer centre. Ils ont leur propre dialecte même s'ils parlent de plus en plus l'arabe. Ils sont en grande partie des agro-éleveurs, et leur mode de vie est semblable à celui des autres sédentaires.

· Les Mesmédjé - dont le grand groupe ethnique est Sahélien: Ils représentent environ 5,61% de la population (INSEED-RGPH, 1993). Ils sont installés au sud-ouest d'Oum-Hadjer centre, et partagent également le mode de vie des agro-éleveurs.

· Les Adjadjiré - Le seul grand groupe ethnique Sahélo-Sahéliens (Arabe) du Batha-Est. ils sont installés à la pointe Ouest du Batha-Est, non loin de Haraze Djombo Kibit. Leur zone est appelée couramment « wadidjedit ». ils font aussi partie des Missérié.

· Les Haddad : ils sont disséminés dans les cantons, mais on les retrouve pour la plupart au niveau d'Oum-Hadjer centre. Ils sont considérés par les autres groupes comme un groupe qui se trouve au dernier degré de la stratification sociale. Ils sont très souvent des artisans : forgerons, chasseurs, bûcherons cordonniers et autres. Ils constituent une sorte de caste.

En outre, divers autres groupes ethniques se sont installés tout au long du fleuve Batha. Ils sont pour certains des transhumants, d'autres des agriculteurs comme les Ouled Zioud. La plupart sont originaires de la région du Ouaddaï.

105

ANNEXE I : ORGANISATION, CARACTERISTIQUES ET DESCRIPTION DES MODELES
D'HABITATS DU BATHA-EST

No

Organisations

Classement des différents types (modèles) de résidence par ordre décroissant en termes de bien-être (5 classes)

1er

En Village

1e : Les Dangaï sont des résidences en forme parallélépipède rectangle avec des murs en briques. La toiture est revêtue soit de tôles métalliques ondulées soit bétonnée en terre en fonction des moyens économiques du ménage qui l'habite. Cette forme de construction est rencontrée plus fréquemment dans le milieu urbain d'Oum Hadjer et parfois dans certains grands villages.

2e: Les Bongo sont des résidences (Cases) en forme cylindrique (murs en briques) et recouverte de paille. La toiture est érigée en forme conique. Les ménages qui y habitent sont en général moins aisés que ceux qui habitent un Dangaï. En général, ils ont aussi l'accès à des moulins modernes (à moteur) pour moudre leur sorgho/mil;

3e: Kouzi: Il a la même forme que le Bongo (cylindre surmonté d'un cône), sauf qu'il est érigé complètement en paille, avec des poutrelles de soutènement en étais ligneux (charpente). Ceux qui y habitent sont en général moins aisés que ceux du Bongo.

Ferick : Beytarab

4é: Les Beytarab : Sont des habitats construits généralement en nattes

(lataniers tressés) en forme de demi-cylindre. Ils servent de résidence
provisoire à des ménages transhumants ou nomades. L'état physique du Beytarab détermine le niveau de richesse ou de pauvreté du ménage qui l'habite. Il est revêtu de bâche pour les ménages aisés. Quand plusieurs Beytarab sont placés dans un même endroit, on appelle ils forment une communauté qui s'appelle «Ferick». Cependant, certains habitants emploient indifféremment les concepts Ferick et Beytarab.

Quand un Beytarab est recouvert de tissus usés, de morceaux de carton etc., il devient très vulnérable à la pluie, aux vents et tempêtes de sables. En général, les ménages qui y résident sont généralement des broussards ou des

nomades de conditions de vie précaires (socio-économique). Et, ces ménages n'ont pas d'accès à des moulins modernes. Ils utilisent des Mourakha appelés également moulins traditionnels. Les Mourakha, sont des pierres taillées de sorte à pouvoir faciliter l'écrasement du sorgho/mil de façon manuelle.

En brousse : Tchoulie

5è: Les Tchoulies sont des Habitats de forme parallélépipède rectangle,

construites en une seule pièce et revêtu totalement de seccos. On y rencontre particulièrement les ménages Broussards. Parlant de broussards, il s'agit de sédentaires de la campagne du Batha-Est qui sont considérés sur le plan socio-économique comme des marginaux. En général, ils habitent l'espace de façon dispersée, et dans des endroits relativement éloignés des villages. Au niveau de la ville d'Oum-Hadjer, on les rencontre surtout dans la zone périphérique inondable. A la campagne, ils sont les candidats potentiels à l'exode rural

saisonnier. Parfois, les gens qui y habitent, sont des déclassés des formes
précédentes.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Travaux pour les ouvriers Agricoles

 

Chantiers de maçonnerie (Construction)

 

Fêtes pratiquées

Ramadân T I-

M

Mariage

 

Intensification des Noces

 

Retour des broussards sur Oum-Hadjer Centre

 

Déplacement des commerçants du Batha-Est vers Am-Timan pour achat de mil & Constitution des Stock sur Oum-Hadjer centre

 

Approvisionnement du magasin d'ETAT (ONASA)

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ouverture des stocks mil pour la vente subventionnée de l'ONASA

 
 
 
 
 
 
 
 

Tendances de la combinaison des espèces animales élevées en %

 

0,95

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,90

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,90

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2,86

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

13,33

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

5,71

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

6,67

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

18,10

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

5,71

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

6,67

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

17,14

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1,90

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

14,29

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2,86

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

0,00 2,00 4,00 6,00 8,00 10,00 12,00 14,00 16,00 18,00 20,00

Bovins*Camelins*Ovins

Camelins*Caprins

Volailles seulement

Bovins*Ovins

Caprins seulement

Ovins seulement

Caprins*Volailles

Bovins*Caprins

Bovins*Volailles

Bovins*Caprins*Ovins*Volailles

Bovins seulement

Bovins*Ovins*Volailles

Bovins*Caprins*Ovins

Bovins*Camelins*Caprins

107

ANNEXE K : GRAPHIQUES SUR TENDANCE DE COMBINAISSON DES ESPECES DANS LES TROUPEAUX ET CLASSES DE PRODUCTEURS DU BATHA-EST a) Tendance de la combinaison des espèces dans les troupeaux

45= Têtes c aprins <60

60= Têtes c aprins <85

30= Têtes c aprins <45

50= Têtes bovins <150

8= Têtes c aprins <30

35= Têtes bovins <50

25= Têtes bovins <35

7= Têtes bovins <25

0,00 10,00 20,00 30,00 40,00 50,00 60,00 70,00 80,00

0,00 5,00 10,00 15,00 20,00 25,00 30,00 35,00 40,00 45,00 50,00

Classes de producteurs de caprins en %

Classes de producteurs de bovins en %

6,35

7,94

11,11

15,49

8,31

19,

72

74,60

46,48

45= Têtes ovins <85

50= Têtes camelins <101

30= Têtes ovins <45

30= Têtes camelins <50

10= Têtes camelins <30

6= Têtes ovins <30

Classes de producteurs de ovins en %

Classes de producteurs de camelins en %

0,00 10,00 20,00 30,00 40,00 50,00 60,00

0,00 10,00 20,00 30,00 40,00 50,00 60,00 70,00 80,00

13,04

17,39

14,29

28,57

69,57

57,14

108

b) Classes d'éleveurs pour les différentes espèces.

109

ANNEXE L : ILLUSTRATION DU MESO-SYSTEME PRODUCTIF DU BATHA-EST

ANNEXE M : CALENDRIER CULTURAL DU BATH-EST

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Cultures /Mois

Janvier

Février

Mars

Avril

Mai

Juin

Juillet

Aout

Septembre

Octobre

Novembre

Décembre

Saisons

Chité

Seyf

Ruchach

Kharif

Dorat

Chité

110

Sorgho béré-béré Sorgho Doura Mil Pénicillaire Sésame

Arachide

Cultures maraichères

Patate

Pomme de terre

Pastèque

Mangue

Période de soudure

 

111

ANNEXE N : FLUX DE MATIERES DANS LE FONCTIONNEMENT DES FILIERES CAMELINE, BOVINE,
CAMELINE ET OVINE

ANNEXE O : FLUX DE MATIERES DE LA FILIERE FRUIT/ MARAÎCHAGE

112

ANNEXE P : TABLEAU D'EQUIVALENCE DES UNITES DE MESURES LOCALES PAR
RAPPORT AUX SYSTEMES DE MESURES STANDARD - SI

a) Poids et mesures

No

Produits

Unité locale

Quantité d'unité locale

Equivalence en Kg

01

Maïs en grain

Coro

1

2,5

02

Mil/Sorgho en grain

Coro

1

2,3

03

Tomate séchée

Coro

1

1,1

04

Riz décortiqué

Coro

1

2,0

05

Arachide décortiqué

Coro

1

2,0

06

Gombo séché

Coro

1

0,7

07

Gombo Frais

Tas

1

0,3

08

Poisson séché

Tas

1

0,2

09

Farine de blé

Coro

1

2,0

10

Viande séchée

Coro

1

1,0

11

Fonio en grain

Coro

1

2,4

12

Sésame

Coro

1

2,0

13

Tomate Frais

Tas

1

0,3

14

Pomme de terre

Tas

1

0,5

15

Aubergine (3 unités : lot)

Tas

1

0,7

b) Unités de surface et de longueur

No.

Unités Locales

 

Conversion en SI

16

1 Makhamas

=

0,54 hectare

17

1 Avant-bras

=

0,5 mètre

19

1 Code

=

6 avant-bras

c) Tableau d'équivalences entre des unités locales :

20

1 Verre

=

1/12 Coro

21

1 Mountal

=

1/4 Coro = 3 Verres

22

1 Karaf

=

1/8 Mountal

Nota Bene : Ces données ont été créées par le stagiaire suites à des pesées (balance de degré de précision 0,1 gramme). Les mesures linéaires et de superficies ont été effectuées directement sur le terrain, en utilisant un décamètre (degré de précision au millimètre près). Par ailleurs, les groupements qui entreprennent des activités commerciales ont été largement contribués dans l'inventaire et les réflexions devant conduire à l'établissement de certaines unités équivalentes locales.

113

ANNEXE Q : GRAPHIQUES SUR LA TENDANCE D'EVOLUTION DES PRIX EN 2010
POUR LES DIFFERENTES ESPECES ANIMALES SELON LA TAILLE, LA SAISON ET LE
SEXE AU NIVEAU DU MARCHE BETAIL D'OUM-HADJER

200 000

180 000

160 000

140 000

120 000

100 000

80 000

60 000

40 000

20 000

0

Seyf (mars à mi-mai)

Tendance d'évolution des prix des bovins femelles selon la taille et la saison en F CFA -
année 2010 (Données collectées auprès des groupes d'éleveurs et commerçants
Batha-Est: Enquête historique)

Ruchach (mi-mai & juin)

Vache Moyenne (Raba) Petite (Tanié: 3 & 4 ans)

Kharif (Juillet & août) Darat (Septembre &

Octobre)

Chite (novembre - mi-mars)

Ruchach (mi-mai & juin)

Chite (novembre - mi-mars)

Kharif (Juillet & août) Darat (Septembre &

Octobre)

Seyf (mars à mi-mai)

Tendance d'évolution des prix des bovins mâles selon la taille et la saison en F CFA-
année 2010 (Données collectées auprès des groupes d'éleveurs et commerçants
Batha-Est: Enquête historique)

Grand Boeuf Moyenne (Raba) Petit (Tani : 3 & 4 ans)

300 000

250 000

200 000

150 000

100 000

50 000

0

a) Les bovins

b) Les camelins

700 000

600 000

500 000

400 000

300 000

200 000

100 000

0

Seyf (mars à mi-mai)

Tendance d'évolution des prix de camelins mâle selon la taille et la saison en F CFA -
année 2010 (Données collectées auprès des groupes d'éleveurs et commerçants
Batha-Est: Enquête historique)

Ruchach (mi-mai & juin)

Chameau > en général à 6 ans Moyen camelin (Raba: 5 à 7 ans)

Jeune camelin (Hachi: 3 & 4 ans) Petit camelin (Amlaboune: 1 & 2 ans)

Kharif (Juillet & août) Darat (Septembre &

Octobre)

Chite (novembre - mi-mars)

Chite (novembre - mi-mars)

Ruchach (mi-mai & juin)

Kharif (Juillet & août) Darat (Septembre &

Octobre)

Seyf (mars à mi-mai)

Tendance d'évolution des prix de camelins femelles selon la taille et la saison en F
CFA - année 2010 (Données collectées auprès des groupes d'éleveurs et
commerçants Batha-Est: Enquête historique)

250 000

200 000

150 000

100 000

50 000

0

Chamelle > en général à 6 ans Cameline moyenne (Rabaye: 5 & 6 ans)

Jeune cameline (Higué: 2 à 4 ans)

114

c)

115

Les équins et les asins

d)

300 000

250 000

200 000

150 000

100 000

50 000

0

Comparaison tendance d'évolutive des prix des Equins et des Asins selon la taille
et la saison en F CFA - année 2010 (Données collectées auprès des groupes
d'éleveurs et commerçants Batha-Est: Enquête historique)

Ruchach (mi-mai & juin)

Equin mature Equin moyen Asin mature Asin moyen

Kharif (Juillet & août)

Darat (Septembre & Octobre)

Chite (novembre - mi-mars)

Seyf (mars à mi-mai)

Les ovins et les caprins

Comparaison tendance d'évolutive des prix des ovins et des caprins selon le sexe
et la saison en F CFA - année 2010 (Données collectées auprès des groupes
d'éleveurs et commerçants Batha-Est: Enquête historique)

60 000 50 000 40 000 30 000 20 000 10 000

0

 
 

Ruchach (mi-mai & Kharif (Juillet & août) Darat (Septembre & Chite (novembre - Seyf (mars à mi-mai)

juin) Octobre) mi-mars)

mouton mature Brebis mature Bouc mature Chèvre mature

e)

Tendance d'évolution des prix des volailles selon la taille et la saison en F CFA -
année 2010 (Données collectées auprès des groupes d'éleveurs et commerçants
Batha-Est: Enquête historique)

3 000 2 500 2 000 1 500 1 000 500

0

 

Ruchach (mi-mai & Kharif (Juillet & Darat (Septembre & Chite (novembre - Seyf (mars à mi-mai)

juin) août) Octobre) mi-mars)

Volaille mature Vollaille moyenne

Les volailles

116

ANNEXE R : EQUIVQLENCE FRANCAISE DES NOMS DONNES AUX FAMINES PAR LES HABITANTS DU

BATHA-EST

No.

Noms en arabe tchadien - Dialecte

Equivalences françaises

01

Amsadour

Une grande partie population a été touchée par la tuberculose et des pathologies respiratoires graves

02

Al Faraï

Une grande destruction des champs par des rats - Aussi, il a eu de très fortes concurrences et des luttes entre les ménages et les rats qui envahissaient les résidences pour les dernières réserves alimentaires.

 
 

Certains enfants ont été victimes de ces rats (pertes d'organes par exemple) ;

03

Almi Khetayé

Une famine où la plus grande partie de la population subsistait grâce à la consommation de certains fruits sauvages (pastèque sauvage :

 
 

Citrullus lanatus, etc) ; qui ne font pas ordinairement partie des habitudes alimentaires du Batha-Est

04

Mandoukhna

Une famine terrible occasionnée par une grande sécheresse. Certains ménages de la brousse broyaient les os des animaux succombés

 
 

(camelins, bovins, caprins, ovins, équins, asins) par la pénurie d'eau, afin de trouver de quoi à manger (boules et bouillies de farines d'os) quotidiennement (données enquêtes historiques collectées sur :

 
 

Assartini, Assafik, et M. Adjadjiré) ;

05

Aldabah

Une famine due à une invasion massive des champs par des criquets rampants, lesquels avaient ravagé même les fruits et feuilles sauvages ;

06

Amkhamsine

Une famine où le prix du Coro de mil s'élevait brusquement à 250 F

 
 

CFA (flambée historique), alors que autour de cette période, le Coro se vendait dans les années et mois précédents à moins de 50 F CFA

07

Ammountal

Le mil devenait tellement rare et cher (suite à une sécheresse prolongée qui avait entrainé de très mauvaises récoltes) que plus de 80% des ménages n'arrivaient pas à accéder à 1/4 de Coro de mil par jour

117

ANNEXE S : ILLUSTRATION FLUX DE MATIERES, LES ROTATIONS ET L'ORDRE
D'IMPORTANCE DES DIFFERENTS MARCHES PUBLICS DU BATHA-EST, COMMERCE
DU BATHA-EST ET LES MARCHES EXTERIEURS

a) Flux de matières entre les marchés des 12 cantons du Batha-Est

b) Rotation et ordre d'importance des marchés publics du Batha-Est

Sous-préfecture

Cantons

Non du marché et/ou Village

Rotation

Rang

Oum-Hadjer Centre

Oum-Hadjer Kouka

Massalat Assafik

Haraze

Assinet

Misserié Rouge

Zioud DHOK

Oum-Hadjer

Lundi, vendredi Dimanche

Mercredi Samedi

Dimanche

Mercredi Jeudi

Mercredi Lundi

1er (A)

Adjop

2ème (B)

Assartini

2ème (B)

Assafik

4ème (D)

Haraz-Djombo

Haraze

3ème (C)

Assinet

Assinet

3ème (C)

Koundjar

3ème (C)

Amsack

Zioud

2ème (B)

Dop-Dop

3ème (C)

118

c) Commerce dans le Batha-Est et son environnement global : Flux de matières et de dévises (National et international)

119

ANNEXE T : ARRETE PORTANT SUR LA FIXATION DES PRIX DES DENREES PAR LA
PREFECTURE DU BATHA-EST

120

121

ANNEXE U : ARRETE NO. 6020/PR/PM/MA/2004 DU MINISTERE DE L'AGRICULTURE
DU TCHAD PORTANT SUR LA REORGANISATION DU CASAGC

122

 

Art clic 3 L'Office- Nationat de S cunté Alimentaire (C NASA) a- pour missions principales

- ra ccnstftut,cn, la conservation et le çes€ran d'un stock ce réserve Ce proCc.Hts vrvrers lui permettant C'rnrervefrr en cas de nrrcessite ou d'urgence

· te trei[emenr er la conservation Ces stocks .

· la participation au financement Ces aménagements ruraux et des rnfrestructures utiles aux organisations et populaitons rurales

· le concours aux opérations tie distribution ces aides alimentaires Carts le respect de son autonomie fnanciére

· ta constitution d'un ronds Ce secunté alimentaire

· l'appui ôta protection des cultures par le financement oes produits el matériels phytosanitaires -

· l'appui aux organismes netrcn .ux concernés par le survr des marchés et des produits yr vrierS

Taire #1 : DE L'CRGANISATION ET ADMINISTRATION

Article d : L'acr unix ation de l'Office Natio Sécurrlë AIimentairi? est assurée par

les structures sui-trames -

· Le Cormilé Paritaire de Suivi tCPs,)

· l,e Conseil d'Administration (CA)

· La Direction Generare (DG).

· Les Directions Techniques

Chapitre I . Du Comité Paritaire de Suivi. Article 5 . Le Comae Parrtare de Suivi comprend

· Le Ministre charoe de l'Acriculture , Président

· LE Mrnislre charge des Finances. membre.

· Le hlinistre charré de l'intérieur et de la S6ourile. membre-

· Le tkinistre chargé de ia Promotion Pconomique, membre_

· I.,..tacretaire General de la Prèsrdence ou son Représentant. membre

· C/rr9 5) représentants des pays et crganlsmes donateurs. inr*mbres

Le Cornrte Pat,i2Ire de Suivi reste cuver - tous les services nationaux et aux repr-sentants cr€s rays Et orar4isrrtes donateurs impiicués dans la Censtilurron du Stock de Sécurité Alimentaire.

123

x

Le Président du Comité Paritaire de Suivi peut convoquer aux réunions toute

personne qualifiée pouvanti é[re consultée sur la question figurant à l'ordre du jour

TPF

Le Secrétariat du Comité partarre de Suivi est assure par le Directeur Générai ne

t'ONASA.

Article G le Comité Paritaire de Suivi se réunit deux fois pat en en session ordinaire sur convocation de son président- Des sessions extraordinadres peuvenr également érre tenues à la demande de son Président ou de ce/le de la moitié de ses membres.

Article 7 : Le Comité Paritaire de Suret ne peut délibérer valablement que si les deux tiers de ses membres ou de leurs représentants dC.tment mandatés sont présents

Les décisions sont prises par consensus des membres présents.

Article $ Le Comité paritaire de Suivi est investi des pouvoirs d'orientation et de suivi

des actes et opérations relatifs é !'objet de l'ONASA- A cet effet, it a pour mandat de

· définir tes orientations générales de l'Office,

· approuver le programme d'action de l'Qf ce.

· dégager les voies et moyens pour son exécution,

· ordonner l'audit financier du technique externe de l'Office.

· veiller à la bonne gestion de r Office.

Chapitre tl : Ou Conseil d'Administration

Article 9: Le Conseil d'Administration de f'Oftice National de Sécurité Alimentaire comprend

· le Directeur Général du Ministère de l'Agriculture, Président,

· te Directeur de l'Industrie et de I `Appui au mouvement associatif et coopératif et de l'appui aux PME/PMI, membre,

§ le Directeur du Contrôlinancier, membre,

· le Directeur de l'ONDR. membre

· un Représentant de la Présidence de !a Répu nique, membre.

· un Représentant du cabinet du Premier Ministre. membre,

· le Directeur de la Planification- et du Dévetoppernent, membre,

· le Directeur de r'intérieur- membre.

Linspecteur Général du Ministère des Finances assiste au Conseil d'Adrninrstration ert quatrté
·de
Commissaire du Gouvernement, avec voix consultative

Le Président du Conseil d'Administration peut convoquer aux réunions du Conseil toute personne qualifiée pouvant être consultée sur les questions figurant à !ordre du

jour

124

J

Artic1e 10 Le Conseil d'Admrnrstratrort se réunit au moins deux fois par an, en session ordinaire sur convocation de son Président.

Des sessions ex raordinaire5 peuvent égarement être tenues .a la demande de son President ou de cede des deux tiers de ses membres

Article 11 te Conseil d'Adminisrrauan ne peur détiberer valablement que si les Ceux [;ers Ce ses membres sont présents

tes decisic ns du Conseil sont prases 2 fa malorrté absolue des membres

présents. Chaque membre dispose d'une seule voix. En cas de partage des voix. celte du président est prépondérante.

Le Secrétariat du Conseil est assuré par le Drrecieur Général de t'Office Naticnar de Se~currté Alimentaire

Les délibérations du Conseil d'Administration sont consignées dans des procès-verbaux approuvés et signés par les membres présents

Article 12 ' Le Conseil d'Administration est investi de tous les pouvons nécessaires

dans le respect des décisions relatives a Poblet de l'Office ll est chargé des taches suivantes

* approuver le budget et le pram de trésorerie Ge rOffice

· veiller, par tout moyen de son choix. 2 bonne appticaticn des
directives du Comité Paritaire de Suivi et au re5pect du budget :

· approuver le règlement intérieur de t'Ofce ,

· rammer un Commissaire aux Comptes de r'Of ice ,

· faire réaliser l'audit financier ou technique de l'Office .

· approuve{ les comptes et le rapport d'activité de l'Office a la fin ce chaque exercice.

Article 13 Le President du Conseil d'Administration notlfe au Directeur Général ce l'ONASA les dédisions du Comté Paritaire de Suivi

Article 14
· Le Conseil dAdrninislratrora procède à la nomination des Directeurs de l'ONASA sur proposition du Directeur Générai.

Article 15 Le Commissaire aux Comptes est chargé de contrôler la régularité et la sincérité des cr mptes de l'ONASA It en fait la présentation au Conseil d'Adrninistrarrcn

Article Le Conseil d'Administratrcn peut déléguer une partie de ses pouvoirs au

Directeur Général pour assurer la gestion courante de rONASA.

125

Chapitrp IIl De fa Direction Générale de l'ONASA

Article 17 L'Office National de Séoul-de Alimentaire i°NASA}. est placé sous Vautc.r d'un Directeur Général_ nommé par Décret sur proposition du Ministre de l'Agnculture aines avis Cu Conseet d'Administration} Le Directeur Gênerai

· anime et coordonne les activités des Directions et de l'Agence du Fcnas

· prépare le Conseil d'Administration dont kt assure te Secrétariat.

· peut ester en justice

· élabore le Règlement intérieur

· élabore le rapport d'activités

· assure le Secrétariat du Comité Paritaire

Article 18 L'Office National de Sécurité Alimentaire est organisé en Directions Techniques

· Direction des Opérations (DO)

· Direction Administrative et Financière (DAF)

· Fonds de Sécurité Alimentaire
·et de Développement (FOSAD)_

Article 1 9 . La Direction des Opérations : gère les dépôts, s'occupe de la conservation. de is protection de stocks, de la commercialisation, du suivi des stocks, collecte les informations et participe a l'élaboration et l'exécution du plan national de secours

d'urgence

Article 20 : La Direction Administrative et Financi.ére : Elle géra le patrimoine de l'ONASA._ Oe ce fait, elle prépare et assure le suivi du budgét annuel de l'Office. _ . élabore les documents financiers et prépare le rapport d'activités de l'année écoulée. La gestion du personnel également relève de sa compétence.

Article 21 : Le Fonds de Sécurité Alimentaire et de Développement (FOSAD) : est un: instrument de financement, qui contribue à le mise en ouvre des programmes de

1: l'Office Tl s'agit rte

financement des Actions de Sécurité Alimentaire notamment :

· constitution et reconstitution des stocks de sécurité alimentaire, maintien du Stock de Sécurité Alimentaire (SSA),

· financement des opérations de distribution des vivres dans les zones sinistrées.

- Financement des appuis aux services des organisations paysannes et aux
aménagements ruraux et des activités d'organisations paysannes retenues par le

programme d'investissement.

- Protection des cultures par l'appui a l'acquisition des produits et maatértels phytosanitaires.

126

Article 22 L'organisation et le fonctionnement des Services des Directions

Fonds sont définis par décision du D+recteur Général'

Chap tre 1V : Du Personnel

Article 23 : Le personnel de l'Office est reg/ par les lexies en vigueur

Les conditions d'emploi sent définies par le régiement intérieur de l'Office

TITRE UI : DE L'ORGANISATION FINANCIERE

Article 24 : Le budget de l'ONASA comprend . En recettes

· une subvention annuelle de l'Etat,

· la taxe additionnelle 6 l'IRPP et à la taxe av Que.

· la participation des bailleurs de fonds,

· les dons et legs.

· les rémunérations contractuelles versées pots ies prestations de services et opérations ponctuelles assurées par l'Office,

En dépenses

· les dépenses de personnel.

· les dépenses d'investissement et de foncionnement fiées à la oeslion technique de l'Office,

· les dépenses d'entretien du patrimoine mobilier et +mmobiiier de l'Office.

· les dépenses résultant des opérations ponctuelles éalisées par l'Office et preaiablemenl approuvées par le Comité Paritaire de Suivi et le Conseil d'Adminstration.

Article 25 : Les recettes provenant des !axes dévolues par te présent Décret a l'ONASA seront perçues directement par ses services compétents avec l'appui des services des régies financières. Il sera ouvert une ligne de crédit sur le budget de fonctionnemehl de !'Etat d'un montant égal au montant des prelevements opérés sur les salaires des fonctionnaires au profit de !'Etat pour l'année precedente.

127

128

ANNEXE V : ARRETE NO. 010/RB/DBE/08, PORTANT SUR LA MISE EN PLACE D'UN
CDA DU BATHA-EST

129

ANNEXE W : SYSTEME D'INFORMATION SUR LA SECURITE ALIMENTAIRE DU
NIVEAU NATIONAL AU NIVEAU DEPARTEMENTAL

130

ANNEXE X : DIAGNOSTIC SIMPLIFIE ET REPRESENTATIF D'UNE TREINTAINE D'OP






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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote