WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Identification des zones à  risque de déficit de production fourragère par l'usage des images satellites dans la zone pastorale de la région de Tahoua

( Télécharger le fichier original )
par Saddi Ibrahim
Université Abdou Moumouni de Niamey - Master géographie 0000
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1 .2 Revue de littérature

Tout comme le système agricole la question du pastoralisme au Niger demeure un sujet crucial pour la préservation de l'environnement. L'évolution de la situation pastorale au cours de ces dernières décennies s'est caractérisée par la compétition très forte sur les ressources naturelles avec des risques importants de conflits entre communautés, entre familles et au sein d'une même famille (FODE .2010). Peter L. Bernstein prend comme point de départ l'origine linguistique du concept de risque ; le verbe latin-Italien « risicare », qui signifie risquer, un rappel du rôle central du pouvoir d'action dans la compréhension du terme. Risquer c'est agir. Il s'agit d'un choix- et non d'une fatalité. La distinction courante entre les concepts de risque et d'incertitude est liée précisément à cela: les incertitudes sont généralement perçues comme inestimables, alors que les risques sont considérés comme calculables et peuvent donc être gérés Lupton, (1999). L'idée révolutionnaire qui définit la limite entre les temps modernes et le passé est la maîtrise des risques. Le concept de risque est au coeur des questions, des démarches, des techniques, relatives à la sécurité. Le sens donné à ce terme a évolué au cours du temps nécessitant à chaque fois de remettre en cause les questions, les démarches et les techniques précédemment considérées. La compréhension de l'évolution est fondamentale, en particulier pour situer la posture prise pour aborder la sécurité.

Le Niger se doit donc d'améliorer la productivité de son agriculture et de son élevage, de sécuriser sa production contre les aléas climatiques. Afin de répondre à ces préoccupations et, en particulier de faire étroitement correspondre stratégie et actions concrètes, l'usage des images satellites s'avère nécessaire. A cet effet les spécialistes de développement rural à l'échelle nationale ont le devoir de fournir aux agro-pasteurs des informations météorologiques et agro météorologiques appropriées et adaptées. Ces informations doivent les aider à la prise de décision en matière d'intervention dans la zone et leur permettre de réduire les risques climatiques sur la production. La production pastorale extensive objet de cette étude se pratique sur 25 % des terres du globe, depuis les zones arides d'Afrique et la péninsule d'Arabie, jusqu'aux hauts plateaux d'Asie et d'Amérique latine NORI. et al, (2008). C'est ainsi que SOPHIE M. (1995) dans sa  thèse « Assimilation d'observations satellitaires courtes longueurs d'onde dans un modèle de fonctionnement de culture » affirme que : « avoir les moyens de comprendre les différents échanges qui régissent la croissance et le développement des espèces en fonction de tous les paramètres impliqués peut aider à déterminer une éventuelle modification des espèces et leurs répartitions géographiques ». Les observations satellitaires permettent donc de spatialiser les données dans l'espace et dans le temps. La possibilité d'utiliser les données satellitaires pour le suivi de la végétation à travers les indices de végétation (NDVI) est apparue il y'a une vingtaine d'années à partir des satellites Américains NOAA. Il faut bien évidemment, pour tirer parti de ces nouvelles sources d'informations d'abord établir quels sont les liens entre les propriétés mesurées par les satellites dans les différentes longueurs d'ondes et les paramètres biologiques et agronomiques qui définissent l'état de la végétation et ses caractéristiques. Le lancement du satellite Européen SPOT VEGETATION embarqué sous le satellite SPOT en 1998 est un élément nouveau qui a permis de mettre au point une méthodologie d'estimation de la biomasse et du rendement. Comme décrit par MONTEILLS (1972), la Productivité de Matière Sèche (DMP) peut être calculée à partir de l'imagerie satellitaire.

Plusieurs études ont été faites concernant l'apport des images satellites dans la gestion des risques climatiques sur la production dans une vision de la protection de l'environnement. GEFFARD S., GREGOIRE J.M. et PIEYN S en 1992 se sont penchés aussi sur le suivi du régime hydrologique des grands fleuves de l'Ouest Africain, avec un support sur l'imagerie satellitaire NOAA/AVHRR.

BONN F. et ROCHON G en 1992 et 1996 ont publié « Le précis de télédétection, volume I principe et méthode et le volume II, applications thématiques ». Ces documents sont d'un grand apport dans la théorie générale, les formes de traitement et les précisions sur les informations thématiques que l'on peut extraire d'une image satellitaire. Dans le rapport de synthèse sur la circulation de l'information en milieu pastoral Ferlo (Sénégal) et Kanem (Tchad) du Mars 2005 du Programme Pastoralisme et Environnement au Sahel (PESah) ; il apparait que le domaine du pastoralisme reste moins bien servi que la production et les échanges agricoles (Sommer 1998). Les caractéristiques de ce mode de vie et de production mettent en avant des facteurs climatiques, spatiaux, socio-économiques et fonciers nouveaux par rapport au système d'information habituel. Elles soulèvent de nouvelles questions sur le choix des indicateurs et sur leur combinaison. Rendre compte des différents versants des risques, humains et écologiques est une autre ambition du Système d'Information sur le Pastoralisme et l'Environnement au Sahel (SIPES).

Au Niger la zone pastorale est définie par la loi N°61-005 du 26 mai 1961 fixant la limite nord des cultures pluviales et correspond à la zone sahélo- saharienne à vocation pastorale traversant le territoire nigérien d'Ouest en Est sur une longueur de 1400 km et sur une largeur de 250 km (CIRAD-IEMVT,1994), soit environ 35 millions d'hectares avec des hauteurs pluviométriques comprises entre 100 et 300 mm par an DDP ( 1999 ). C'est le domaine spécifique d'élevage pastoral qui est actuellement quasiment la seule activité permettant sa valorisation FODE(2010). Cette activité pastorale qualifiée par certains auteurs de «pastoralisme » est tout un mode de vie liant l'homme et son animal et a été caractérisée comme un mode de vie complexe qui s'efforce de maintenir un équilibre optimal entre les pâturages, le bétail et les populations dans des milieux variables et incertains Nori et al. (2008).

Dans son Plan Quinquennal 1979-1983 et dans son Plan Intérimaire de Consolidation 1984-1985 le gouvernement de la république du Niger s'est assigné comme objectifs prioritaires la recherche de l'autosuffisance alimentaire au niveau national, l'instauration d'une société de développement et la recherche d'une indépendance économique. A l'intérieur de ces objectifs, les orientations retenues pour le secteur de l'élevage ont principalement porté sur la réhabilitation de la production pastorale durement éprouvée par la sécheresse de 1973 et l'augmentation des produits d'origine animale afin de satisfaire les besoins internes et dégager un surplus exportable. Au cours des années 80, la situation préoccupante des ressources naturelles rurales a fait l'objet de nombreux débats et séminaires. Ainsi, au Niger les pasteurs ont réorienté leur élevage en fonction des réalités du milieu et du caractère hautement variable et imprévisible de ce dernier, suite aux changements survenus dans leur environnement.

Le pastoralisme au Niger en général et dans la région de Tahoua en particulier souffre du phénomène du changement climatique et de la pression foncière découlant de l'accroissement démographique et du développement d'infrastructures agricoles et des moyens de production agricole sur des zones auparavant dévolues au pastoralisme. La région a connu après la sécheresse de 1984, un grignotement progressif par la mise en culture.

TOURE O. (1990) affirme que « L'accès aux pâturages est libre dans tout le Sahel. C'est le domaine de la vaine pâture avec une forme d'utilisation non contrôlée des ressources ». Le pastoralisme est un mode de vie complexe qui s'efforce de maintenir un équilibre optimal entre les pâturages, le bétail et les populations dans des milieux variables et incertains.

Le Nord de la Région de Tahoua zone par excellence d'élevage et ayant bénéficiée d'un suivi régulier des sites depuis 1988 (DRE/ Tahoua) représente un laboratoire d'expérimentation des méthodes d'évaluation et de suivi des ressources fourragères. Ce choix se justifie parce qu'elle représente d'une part, une zone d'accueil des transhumants et des éleveurs autochtones et d'autre part, elle tient lieu de zone de pâture, d'échanges culturels, et de reproduction des animaux. C'est pourquoi il est nécessaire d'identifier les zones à risque de déficit fourrager afin de rendre possible l'utilisation durable des écosystèmes. En ce sens MAI MOUSSA M. (2006) souligne que « dans un pays aussi vaste que le Niger, où les techniques conventionnelles n'arrivent pas à résoudre les problèmes d'acquisition et de gestion des données sur le territoire, il serait indispensable de s'orienter vers la télédétection pour des informations rapides et précises ». C'est un moyen efficace et judicieux d'estimation de la production fourragère particulièrement en zone sahélienne.

1. 3 Définition des concepts

Les concepts seront clarifiés en vue de lever toutes ambiguïtés. En d'autres termes chaque concept sera soigneusement défini afin de contribuer à éviter certaines équivoques de sens commun que l'on rencontre souvent

Risque : Le Petit Robert définit le risque comme un « danger éventuel plus ou moins prévisible ». La formulation met explicitement en avant le double aspect du risque, à savoir: le caractère aléatoire d'un événement assorti de la menace qu'il représente. D'après le dictionnaire de l'environnement (1991), le risque est la possibilité de survenance d'un évènement susceptible de porter atteinte à l'équilibre naturel. Il résulte de la conjonction d'un aléa et des enjeux en présence. " Le risque est la mesure du danger ", le danger étant défini comme " la tendance d'un système à engendrer un ou plusieurs accidents ". Kervern et Rubise (1991).

Production fourragères : production de la biomasse que l'on utilise comme nourriture aux bétails.

Images satellites: ensemble d'informations sous forme de matrice de points ordonnés (pixels) caractérisés par leurs positions et leurs valeurs numériques exprimant leur réponse spectrale dans chaque bande du système.

Zone pastorale : Partie du territoire national situé au Nord de la limite des cultures pluviales telle que définie par la loi n° 61-05 du 06 Mai 1961 et celle n° 61-6 du 27 mai 1961, érigeant en zone de modernisation pastorale la zone sahélienne d'élevage située au nord de la limite légale des cultures pluviales.

Eleveur : L'éleveur peut être considéré comme un propriétaire d'animaux domestiques dont l'économie dépend totalement ou partiellement de l'exploitation indirecte de son capital cheptel.

Pasteur : le pasteur désigne celui qui est impliqué avec sa famille dans le travail pastoral par lequel il a acquis une expérience professionnelle et au travers duquel il a développé un mode de vie spécifique, une organisation sociale et culturelle. Il vit principalement des ressources tirées de l'exploitation de son troupeau.

Le pastoralisme: se défini comme une utilisation rationnelle de parcours complémentaires. Dans une zone essentiellement consacrée à l'élevage, les troupeaux peuvent se déplacer sans l'obstacle de champs cultivés, sans le cloisonnement de l'espace par des villages, par des routes, sans la méfiance et souvent l'hostilité de paysans ou de citadins.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo