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étude de l’invasion saline dans l’aquifère côtier du quaternaire. Application de l'électromagnétisme en domaine temporel (TDEM) sur un site test à  Togbin.


par Iboukoun Christian Y. M. ALLE
Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - Master en Hydrologie  2012
  

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3.3.- Les sections de résistivité calculée pour un profil donné

Les sections de résistivité calculées après inversion des données de terrain sont construites directement par TEM-RES. Il utilise les modèles géoélectriques 1D, dont les points de sondage sont plus ou moins alignés, pour générer par calcul (interpolation linéaire) des sections de résistivité suivant les profils. Nous avons réalisé en tout 8 sections orientées Sud-Nord à partir des 8 profils (Fig. 22). Cette orientation a été choisie dans le but d'avoir une coupe transversale du biseau en faisant l'hypothèse raisonnable que le biseau salé évoluerait de la mer (du Sud) vers la lagune (le Nord).

La section présentée par la Fig. 23 est celle du profil 3 (voir le profil 3 sur la Fig. 22), prise comme exemple. Elle montre de façon similaire à toutes les autres sections, que les résistivités les plus élevées se retrouvent en surface (30 à 240 ohm.m en jaune et rouge) et les plus faibles en profondeur (0.5 0hm.m en bleu) avec une fine épaisseur de terrain de 3 à 6 ohm.m à environ 9m de profondeur. Cette gamme de résistivité de 3 à 6 ohm.m réapparait en dessous de 22 ou 26m

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de profondeur par endroit sous des terrains de résistivité plus faibles (en bleu profond). Ces différentes gammes de résistivité observée à travers les modèles géoélectriques, cartes et sondages seront interprétées et discutées dans la suite.

Fig. 22 : Présentation des 8 profils choisis pour la réalisation des sections de

résistivités

Fig. 23 : Section de résistivité calculée en fonction de la profondeur (TEM-RES)

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3.4.- Essai de délimitation des interfaces entre les différentes eaux (eau douce, eau saumâtre et eau salée)

Afin de tenter de traduire les différents résultats de résistivité, il est intéressant pour notre étude d'utiliser la loi d'Archie (1942). En effet, nous avons choisi d'utiliser la loi d'Archie parce que le milieu étudié est essentiellement de nature franchement sableuse (du moins pour les premières dizaines de mètres) et donc entre dans le domaine de validité de cette loi empirique.

La loi d'Archie, dite « à saturation » considère S=1 (milieu saturé) et est définie

par :

???? = ??????Ø-?? (3)

On rappelle que cette formule permet de calculer la résistivité de l'eau d'imbibition ???? ou la porosité du sable Ø connaissant la résistivité de la formation ???? (calculée par la méthode géophysique) en fixant arbitrairement (ou

grâce à des mesures spécifiques) les paramètres a et m. La variation de ???? est liée à la variation de ???? ou de Ø , si l'on considère que les paramètres (a et m) ne changent pas dans la zone d'étude (ce qui est une hypothèse raisonnable pour notre étude si l'on considère les dépôts sableux comme ayant la même origine) . La variation de résistivité des cartes et des sections obtenues peut être alors traduite soit par une variation spatiale de ???? soit de Ø en fixant l'un ou l'autre des deux paramètres. Si le milieu est complexe c'est à dire si ???? ou Ø sont susceptibles de varier l'un et l'autre de façon simultanée, il devient alors impossible de déduire ???? ou Ø des mesures de résistivité seules.

Lorsqu'on observe la carte de conductivité des eaux de puits (Fig. 24), on remarque une variation importante de la conductivité et donc de la résistivité (16 à 95 ohm.m). Cette variation confirme que ???? varie dans notre zone.

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Fig. 24 : Carte de conductivité des eaux de puits

Sachant que nous sommes dans du sable jusqu'à environ 28 m (lithologie du PU2 annexe 5), nous avons choisi de considérer comme hypothèse de travail une porosité constante pour le site. C'est une hypothèse forte pour cette étude, et nous verrons en discussion comment valider cette hypothèse dans les futures études réalisées sur la zone. Pour cette étude, cette hypothèse d'homogénéité de porosité est considérée comme raisonnable en l'absence d'autres informations car les dépôts sableux sont probablement constitués d'épisodes de sédimentation successifs impliquant des phénomènes en jeu à l'échelle de la côte du Bénin. On pourrait ainsi supposer que ces dépôts présentent en moyenne des porosités constantes d'un point à l'autre d'une petite zone comme la notre.

Pour déterminer la résistivité ???? correspondant à la formation ou le terrain qui

contient les eaux de différents types, il nous faut alors connaître d'une part ???? de l'eau d'imbibition dont nous voulons définir le périmètre, et d'autre part, la porosité Ø (considérée comme constante) ainsi que les paramètres a et m.

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La valeur de la porosité n'étant pas connu, nous l'avons estimée avec la loi

d'Archie transformée : (Ø = ????

(??????)-1/m).

Pour déterminer Ø, il faut être en présence d'une zone du terrain où la résistivité de l'eau d'imbibition peut être considérée comme constante à l'échelle du sondage TDEM. C'est le cas tout proche de la mer : le terrain est saturé en eau de mer dont nous connaissons ???? (54 700 uS/cm ou 0.18 ohm.m) en mesurant la conductivité de l'eau de mer avec un conductivimètre. La résistivité de la formation (sable + eau de mer) est calculée à partir modèle géoélectrique du sondage TDEM le plus proche du bord de mer : ( ???? = 0.8 ohm.m).

Pour les paramètres a et m, nous avons choisi ceux donnés par Keller (a = 0.88 et m = 1.37, voir tableau 1) et, pour avoir une autre estimation possible, ceux considérés comme « moyens » usuellement par Archie (a = 1 et m = 2). Cette estimation nous donne un intervalle de porosité totale des sables de 0,32 soit 32% (Keller) et 0,48 soit 48% (Archie). Ces porosités calculées localement, ressemblent beaucoup à celles obtenues par SERHAU/BUGEAP (1987) à savoir : porosité supérieure à 40% pour les sables dunaires et 35% pour les sables marins fins silteux de la plaine littorale.

Nous avons considéré, pour la délimitation du périmètre d'eau douce, une limite de potabilité de l'eau qui est de 1000uS/cm, soit 10 ohm.m. En effet, la limite de potabilité fixée par L'Union Européenne, (1998) est de 2500 uS/cm soit 4 ohm.m. Mais, une petite enquête s'est faite sur le site et a montré que, l'eau à 2500 uS/cm n'est pas jugée de bon goût par la population et donc n'est pas consommée. La limite acceptée par la population s'est avérée être 1000uS/cm, valeur confirmée par le Dr Jean-Michel VOUILLAMOZ (hydrogéologue et chercheur à l'IRD). L'objectif étant de définir l'eau consommable pour la population, nous avons donc choisi cette valeur comme limite de potabilité « pratique » (1000uS/cm).

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Connaissant la limite supérieure de la conductivité de l'eau buvable (donc la limite inférieure de la résistivité de l'eau de consommation) et les deux porosités possibles estimées, nous avons déduit la limite de résistivité Pf entre les terrains contenant de l'eau douce et ceux contenant de l'eau saumâtre. L'eau de conductivité supérieure à 1000uS/cm est considérée comme eau saumâtre. Cette limite de résistivité Pf est alors de 40 ohm.m pour une porosité de 32% et de 24 ohm.m pour 48% de porosité. Ce qui signifie que, pour une porosité de 32% les terrains contenant de l'eau douce et ceux contenant de l'eau saumâtre ou salée ont des résistivités respectivement supérieures et inférieures à 40 ohm.m. Et pour une porosité de 48% les résistivités de ces terrains sont respectivement supérieures et inférieures à 24 ohm.m. Cela permet de tracer deux périmètres successifs selon nos hypothèses de porosité. Ils sont représentés sur les cartes et les sections (Fig. 25 et Fig. 26) par des isocontours de 40 ohm.m et de 24 ohm.m.

Pour définir ensuite le périmètre séparant l'eau saumâtre de l'eau salée nous avons considéré pour les terrains contenant de l'eau de mer des résistivités inférieures à 0.8 ohm.m. Cette dernière a été définie par les modèles géoélectriques. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle, nous sommes partis de cette résistivité pour estimer la porosité. Ce périmètre est également représenté par l'isocontour de 0.8 ohm.m sur les cartes (Fig. 25). Il faut noter que le substratum argileux situé sous les sondages est plus résistant que le sable saturé d'eau salée

Le jaune et le rouge représentent, pour les cartes de résistivité, les terrains contenant de l'eau douce pour 32% de porosité. Le vert représente les terrains contenant de l'eau douce qui s'ajoutent à ceux de couleur jaune et rouge lorsqu'on considère une porosité de 48%. Le bleu-ciel et le violet-clair représentent les terrains contenant de l'eau saumâtre (entre eau douce et eau

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salée) impropres à la consommation (ou le substratum argileux). Enfin le violet représente les zones où l'eau est franchement salée.

Fig. 25 : Délimitation des interfaces entre les différentes eaux à partir des cartes de résistivités par profondeur

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Fig. 26 : Délimitation des interfaces entre les différentes eaux à partir des
sections de résistivité par profils

On remarque que les cartes sont quasi-identiques de 1m à 5m, l'eau douce domine à partir des 120 premiers m en s'éloignant de la mer jusqu'à la lagune. Les résistivités restent les mêmes également sur les cartes de 5m à 8m de profondeur avec une légère intrusion de l'eau saumâtre venant de la lagune au Nord-est de la carte. A 9m de profondeur, l'eau douce disparait subitement en laissant place à l'eau saumâtre et à l'eau de mer. on remarque également que la disparition de l'eau douce se fait du Sud-est vers le Nord-ouest. A 10m le phénomène persiste et à 15m de profondeur, l'eau de mer est observée sur toute la carte. Mais de 20m à 40m de profondeur, on assiste à l'apprition d'un terrain

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de nouveau moins conducteur de résistivité identique à celle de l'eau saumâtre : Le bleu-ciel, et surtout le violet-clair apparaissent de nouveau. Or, avoir de l'eau saumâtre en dessous de l'eau salée est impossible hydrogeologiquement parlant. Car il ne peut avoir de l'eau saumâtre (moins dense) en dessous de l'eau salée ou eau de mer (plus dense). En nous référent à la lithologie détaillée du PU2 (annexe 5), nous pouvons alors émettre l'hypothèse que les sondages TDEM mettent en évidence un terrain profond qui serait un substratum constitué majoritairement d'argile (probablement imbibée d'eau salée). Ce terrain présenterait une résistivité similaire à celle du sable + eau saumâtre (environ 2 à 6 ohm.m). Ce qui laisse croire que l'eau saumâtre réapparait, alors que c'est l'argile qui est dévoilée (comme sur la Fig. 23).

Concernant les sections geoélectriques, nous avons uniquement représenté les limites eau douce-eau salée pour les deux porosités évaluées. Car, comme les cartes l'ont montré, la résistivité de terrain contenant l'eau saumâtre est de 2 à 6 ohm.m. Cette gamme de résistivité n'est pas observée pour la plupart des sections si l'on ne considère pas, bien sûr, la réapparition de cette gamme de résistivité en dessous des terrains contenant l'eau salée, qui représenterait une présence d'argile (Fig. 23 par exemple).

Le contour rouge représente les terrains contenant de l'eau douce pour 32% de porosité. Le vert et le jaune représentent les terrains contenant de l'eau douce qui s'ajoutent à ceux de couleur rouge lorsqu'on considère une porosité de 48%. L'eau saumâtre n'existant présque pas, le bleu représente alors l'eau salée ou eau de mer. On remarque que pour toutes les sections l'épaisseur de l'eau douce ne varie quasiment pas et reste autour de 8m. Aussi, ce terrain d'eau douce est beaucoup plus proche de la lagune que de la mer (à partir des 120 premiers mètres de la mer jusqu'à la lagune comme nous renseignent les cartes). Une autre constatation est que le mur du terrain contenant l'eau douce est assez aplati du fait de la non détection du terrain « de mélange » (sable + eau

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saumâtre). Cela se confirme avec les cartes qui montrent une brusque disprution de l'eau douce entre 8m et 9m de profondeur.

Le front (biseau) salé est quasi vertical en bord de côte, ce qui est une configuration inhabituelle. Le biseau salé de notre site d'étude pourrait donc être considéré comme rectiligne et quasi-vertical contrairement au biseau salé « classique » qui est curviligne et arrondi, illustré par la figure classique de l'hydrogéologie des cordons sableux littoraux qui prend comme exemple celui du littoral nord du Sénégal (Fig. 6), sous une pluviométrie plus faible.

La profondeur moyenne du biseau salé par rapport à la surface du sol étant de 8 m et sachant d'une part qu'on ne peut voir le niveau statique avec le TDEM, et d'autre part qu'on sait que le niveau statique (NS) moyen des puits est de 2,8 m (Annexe 6), on peut alors estimer que la lentille d'eau douce a une épaisseur de 5 m en moyenne (NS moyen à soustraire de la profondeur du biseau). Pour les porosités de 32% et 48% on a donc respectivement une lame d'eau douce de 1600 mm et 2400 mm. Nous avons estimé que la surface de terrain contenant cette eau fait, avec 32 % de porosité 120 000 m2 (200 m sur 600 m) et, avec 48% de porosité 240 000 m2 (400 m sur 600m) soit respectivement 1/3 et 2/3 de la surface du site. En répartissant les lames d'eau calculées sur les surfaces estimées on à respectivement pour 32% et 48% de porosité, 192 000 m3 (1.6 m * 120 000 m2) et 576 000 m3 (2.4 m * 240 000 m2) de volume d'eau douce.

La porosité considérée ici est la porosité « totale » et non la porosité « de drainage » donc, le volume d'eau estimé ne peut être totalement mobilisé par forage. Mais notons cependant que pour des gammes de porosité élevée comme dans notre cas, la porosité de drainage pourrait être proche de la porosité totale (De Marsily, 1986).

Cette estimation du volume d'eau douce s'applique à la saison des pluies. En saison sèche le niveau statique pourrait baisser. La profondeur du biseau pourrait

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elle aussi diminuer (inférieur à 8m) Ainsi la réserve d'eau douce pourrait diminuer, car la géométrie de la lentille d'eau douce varie en fonction des précipitations et des prélèvements, selon Martin (1970).

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