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Déterminants de l'automédication avant l'hospitalisation dans la prise en charge du paludisme grave dans la zone de santé de Kamina


par André SEYA
Université de Kamina (UNIKAM) - Licencié en santé publique  2022
  

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I.3.3. Prévention

a. La lutte anti-vectorielle

En amont, la lutte contre le paludisme consiste à combattre le moustique, vecteur du parasite. Diverses techniques existent, certaines destinées à détruire les larves (assainissement, contrôle biologique, épandage d'insecticides) et d'autres orientées vers l'élimination des moustiques adultes (fumigation et pulvérisation intra-domiciliaire)

- L'assainissement : Les actions sont multiples, de l'évacuation des eaux usées au revêtement des routes en passant par le remblayage des ornières et autres accidents de terrain. Les techniques sont diverses :

· Curage des cours d'eau (canaux, ruisseaux, fleuves) : les grands cours d'eau font partie dans certaines régions des gîtes larvaires les plus importants. De nombreuses espèces y pondent dans les bras morts ou le long des berges, là où la végétation fait de longues poches d'eau quasi-stagnante. Le curage des bords enlève la végétation et supprime ces poches.

· Remblayage : ornières le long des pistes, surfaces accidentées ou en travaux, zones inondables... on comble ces accidents de terrain avec de la terre, du sable, des gravats...

· Evacuation des eaux et drainage : dans les villes, construction de réseaux de canalisations.

· Revêtement des routes (pavés, bétons, enrobés)

· Contrôle des points d'eau : scellement des puits et des réservoirs d'eau...

· Quelques techniques secondaires : » Plantation d'eucalyptus dans les marais : Ces arbres ont besoin de beaucoup d'eau et permettent d'assécher des zones insalubres. Technique naturelle intéressante, d'autant que le bois d'eucalyptus a plusieurs usages, dont par exemple la production de papier. » Utilisation d'huiles ou de films mono-moléculaires à la surface des réservoirs d'eau pour étouffer les larves (les larves se nourrissent à la surface de l'eau). Technique qui permet de garder l'eau potable, adaptée pour des zones urbanisées où les réservoirs d'eau sont bien identifiés et accessibles. Peu utilisée en Afrique. Ces grandes mesures d'assainissement sont cependant surtout du ressort des collectivités publiques dans le cadre d'une politique de travaux de voirie (et non dans le cadre strict de la lutte contre le paludisme).

- Le contrôle biologique Alternative aux insecticides, non polluante et non toxique, le contrôle biologique consiste à agir sur les gîtes larvaires existants par l'introduction de prédateurs tels que les poissons mangeurs de larves ou l'épandage de biolarvicides (bactéries).. Même si le contrôle biologique apparaît comme une alternative séduisante, son utilisation contre les vecteurs du paludisme, en particulier dans les zones de forte transmission, reste très limitée pour plusieurs raisons :

· De fortes contraintes logistiques (épandages fréquents pour les bactéries, surveillance régulière pour les poissons);

· De fortes contraintes financières.

· De fortes contraintes techniques (types de gîtes, protégés pour les bactéries, permanents pour les poissons).

· 90% des gites soient accessibles et traitables.

- Les épandages d'insecticides

· Fréquence : en fonction des insecticides utilisés et des conditions météorologiques (de fortes pluies peuvent diluer la quantité d'insecticides), la fréquence de traitement des gîtes peut varier entre 2 et 10 semaines.

· Mise en oeuvre : le matériel utilisé pour épandre les insecticides est semblable à celui utilisé dans l'agri- culture.

· Précautions à prendre : » Proscrire tout épandage des insecticides (sauf le Temephos) dans l'eau potable et tout contact avec la nourriture des animaux destinés à la consommation. » Equiper le personnel en vêtements de protection (bottes, gants, masques, combinaisons) et le former pour éviter tout accident. Cette technique du fait de la pollution qu'elle engendre n'est plus très courante.

- L'aspersion intra domiciliaire (AID) 32 Complexe à mettre en oeuvre et exigeant de réelles précautions de santé publique (il s'agit de rentrer dans les pièces d'habitations pour pulvériser les pans intérieurs des murs/supports de l'insecticide), il est fortement recommandé à l'entreprise de se faire assister par le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP), un institut de recherche ou une organisation expérimentée sur les différentes étapes (étude de faisabilité, choix de l'insecticide, achat du matériel, formation des équipes, gestion de l'environnement, organisation générale,...).

b. La protection individuelle : la moustiquaire imprégnée

Proposer des moustiquaires ne suffit pas, il est indispensable d'en assurer l'adoption par la population visée. La première étape consiste à favoriser l'équipement des foyers en nombre suffisant une par lit. La seconde d'en assurer un bon usage. Ceci passe par une maîtrise des règles élémentaires de marketing, trop souvent négligées.

- Convaincre de l'intérêt de posséder une moustiquaire : Mettre en avant le bénéfice en termes de bien-être : « Dormez tranquille », « maman en pleine forme, bébé en bonne santé »...

- Convaincre de l'efficacité par rapport à d'autres moyens de protection : « La moustiquaire, le meilleur moyen de se protéger efficacement contre des piqûres de moustique », « C'est la nuit que le moustique vous donne le palu : dormez sous moustiquaire imprégnée pour vous protéger»...

- Promouvoir l'utilisation durable de la moustiquaire : Les campagnes de sensibilisation doivent diffuser des messages pour lutter directement contre les raisons qui conduisent à abandonner la moustiquaire.

· La chaleur : il fait un peu plus chaud sous la moustiquaire, les gens ont donc tendance à ne plus l'utiliser pendant la saison chaude, quand le danger est justement maximal.

· La lassitude : beaucoup ne laissent pas la moustiquaire en place la journée et il peut être fastidieux d'installer chaque soir la moustiquaire, ce qui finit par lasser.

c. La prévention du paludisme chez les enfants passe actuellement outre les opérations de sensibilisation, quasi-uniquement par la promotion de la moustiquaire imprégnée. La moustiquaire est particulièrement adaptée pour les enfants puisqu'ils sont normalement couchés toute la nuit, c'est-à-dire tout le temps où les anophèles vecteurs du paludisme piquent.

d. Les femmes enceintes : L'immunité d'une femme est réduite après ses trois premiers mois de grossesse, ce qui la rend plus vulnérable au paludisme. Les risques sont alors accrus pour elle-même, mais aussi pour l'enfant qu'elle porte. Les femmes enceintes forment ainsi le deuxième groupe-cible dans la lutte contre le paludisme.
· L'effort de prévention porte, comme pour les enfants, sur la moustiquaire imprégnée, ainsi que sur le Traitement Préventif Intermittent (TPI) (Bourgeade A, 2001).

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