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De quoi l'auto-gynécologie est-elle le nom ?


par Lolane Dentand
Université Lumière Lyon 2 - Master Psychologie Sociale 2017
  

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A. La santé, de la médecine aux sciences sociales

Premièrement, il conviendra de présenter l'objet santé à travers les apports des sciences sociales ; leur intérêt pour la santé a permis de faire évoluer son appréhension et sa définition ainsi que de proposer de nouveaux objets de recherche.

L'apparition de la médecine expérimentale, le développement des sciences et des techniques médicales font naître jusqu'au XXème siècle une tendance à la réification du corps, réduit à une somme de symptômes. Cette conception s'accompagne d'un modèle biomédical, où la prise en charge n'est dirigée que vers la maladie et efface la personne malade derrière elle. Un mouvement d'humanisation se dessine à partir des années 1970 (Jodelet, 2013) et le modèle bio-psycho-social, prenant en compte l'individu dans son environnement global, pallie le réductionnisme de l'approche purement biomédicale. Ce modèle, officialisé par le psychiatre Engel (1977) peut être représenté par l'imbrication des systèmes sociaux, psychologiques et biologiques (voir figure 1) impliqués dans la santé et la maladie.

Figure 1.Les systèmes du monde et de l'individu pris en compte dans l'approche de la santé (Morin, 2004, p.13)

En outre, cette approche davantage holiste permet d'appréhender plus justement la santé comme la définit l'OMS, à savoir, plus qu'une simple absence de maladie, un état complet de bien-être physique, mental, social. De même, la psychologie de la santé pense une conception élargie de la notion de santé. Elle ne connait pas seulement un contenu biologique, mais aussi un bien-être et une qualité de vie influencée par les différents systèmes psychosociaux dont fait partie l'individu. Elle est système et processus, état mesurable ou expérience sensible et vécue, mais aussi construction, devenir et projet. Plus qu'une absence de maladie, la santé se définit d'après la psychologie de la santé sur un continuum entre bien-être et mal-être (Morin, 2004).

Par ailleurs, l'invitation des sciences humaines et sociales dans ces domaines a permis l'amélioration des conceptions autour de la santé et de la maladie, mais a également ouvert les perspectives de recherches. De ce fait, de nouveaux objets comme les inégalités sociales de santé, le soutien social face à la maladie, la prévention des risques sanitaires, la qualité de vie oula relation médecin-patient·evoient le jour. Ainsi, pour Morin et Apostolidis, « les variations biomédicalement inexpliquées par les indicateurs de mortalité, de morbidité, d'insatisfaction, de dysfonctionnements organisationnels, d'inefficacité thérapeutique que décrivent démographes, épidémiologistes, économistes et sociologues renvoient de manière convergente à des hypothèses de détermination sociale » (2002, p. 473).

Enfin, parmi les différentes disciplines s'intéressant à la santé, la psychologie se distingue par l'intégration des facteurs contextuels (milieu socioculturel, caractéristiques sociodémographiques...), des antécédents dispositionnels (représentations, personnalité...), des caractéristiques physiques et de santé antérieure, et des processus transactionnels « actuels » (perceptions, cognitions, émotions...) (Bruchon-Schweitzer, Siksou, 2008). Depuis quelques années, une psychologie sociale de la santé rejoint le champ des sciences sociales de la santé (Morin, Apostolidis, 2002). Appliquée à la santé, il s'agit d'une « pratique de recherche et d'intervention dans le domaine de la santé qui se caractérise par l'utilisation de concepts et d'outils relevant de la psychologie sociale » (Morin, Apostolidis, 2002, p. 488-489). Petrillodépasse la neutralité de cette définition et propose d'en définir le social comme « un système d'interprétation général du monde » (Petrillo, 2000, p. 14) au-delà de la simple intégration de l'environnement comme déterminant des comportements. Il s'agit ici de considérer cette appréhension du social dans la psychologie sociale de la santé comme pertinente et déterminante dans la construction de cette étude.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo