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Le motif du retour au pays natal dans le roman de l'immigration: l'exemple de ces à¢mes chagrines de Leonora Miano et voici venir les rêveurs d'Imbolo Mbue


par Fabrice Lyonel NJIOTOUO NJAKOU
Université de Douala - Master 2 2019
  

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II.2. Des personnages pris dans l'étau de l'impossible assimilation et/ou intégration

Face à la difficulté de se faire accepter tel quel, l'immigré se retrouve dans un dilemme. Accepter de se conformer aux normes acceptables par cette société, parfois aux dépends de ses propres aspirations, ou alors continuer sa vie en marge de celle-ci.

II.2.1 Les aspects socio-professionnels

Au regard du parcours de l'immigré et des travers qu'il subit à son arrivée, on constate qu'il y a tout un processus de mise à l'écart qui se déploie autour de lui. Dans ces conditions, il est évident qu'il est bien difficile pour lui de s'intégrer, du moins sur le plan socioprofessionnel. Or l'intégration de l'immigré forme le plus souvent la base de cet avenir prometteur auquel tous les immigrés aspirent. Si les sociologues voient en la notion d'intégration un processus par lequel une personne ou un groupe s'insère dans le milieu, la société où il vit, ce concept tend de plus en plus à se confondre avec celui « d'assimilation ».

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Cette confusion découle du fait qu'on voit dans les deux concepts une forme de mélange. Or si le premier connote un esprit de liberté (l'intégration est un choix), le second, quant à lui, paraît plus ou moins une contrainte. Christiane Albert nous renseigne qu'

Il est en effet plutôt rare de trouver dans la littérature francophone des représentations d'exilés22 intégrés et jouissant d'une situation sociale aisée. Ces représentations sont généralement le fait d'écrivains qui n'appartiennent pas à la génération des « immigrés de la seconde génération ». (Albert, 2005 : 02)

Ces propos peuvent paraître surprenants ; pourtant c'est ce que l'on observe. Les romans d'immigration décrivent peu ces immigrés initialement épanouis, donc intégrés. Le corpus de notre étude rompt cependant d'avec cette logique et met en scène des personnages intégrés sur ce plan. De Winston à Maxime en passant par Antoine et Aboubacar, on remarque que tous sont intégrés. En revanche, Christiane Albert quant à elle pense que ce qui est à l'origine de cette difficile insertion sociale que l'on remarque dans les romans de l'immigration, c'est « ce racisme latent dont souffrent les personnages [...] au-delà de la souffrance et de l'humiliation » (op.cit. : 91)

II.2.2 Les aspects psychologiques

Sans toutefois avoir la prétention de remettre en cause les conclusions de Christiane Albert qui tiennent lieu de tentative d'explication du pourquoi d'une « non intégration » de la part des immigrés, disons plutôt que le racisme n'en constitue pas toujours la cause. Les personnages mis en scène dans les deux récits de notre corpus, ne sont pas victimes de racisme. Toutefois, aucun d'entre eux ne parvient réellement à s'intégrer. On pourra être tenté de croire que Maxime forme l'exception de cette règle. En effet, en y regardant de plus près, on se rend compte qu'il n'en est pas une. Maxime a un travail, il gagne plus ou moins bien sa vie avec des revenus plutôt considérables. Seulement, il n'est pourtant pas totalement intégré. Sinon, en se bornant à son parcours professionnel, on pourrait effectivement voir en Maxime un personnage intégré. Or la question de l'intégration est plus vaste. Maxime est contraint de limiter ses déplacements. « Il n'avait que peu de loisirs, s'astreignait à des séries de pompes [...] au lieu de la course à pied qu'il n'avait plus pratiquée depuis son arrestation dans les bois. » (CAC : 54-55). D'un point de vue psychologique, Maxime n'est pas épanoui car il n'est pas libre de ses mouvements, de faire en toute quiétude ce qu'il désire. Son frère Antoine se situe dans la même logique. Ses séjours en Afrique, du temps de son enfance,

22 Christiane Albert traite principalement de la notion « d'exilé » dans cet ouvrage. Mais il n'y a fondamentalement pas de différence avec celui d'immigré dans notre conception.

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étaient teintés de dégoût. Antoine, on pourrait dire de lui qu'il est le prototype de la négation de l'intégration sous toutes ses formes.

Si ce roman décrit, on vient de le voir à travers Antoine et Maxime, la difficile intégration des immigrés, VVR quant à lui, en plus de la difficile intégration des immigrés montre plutôt combien le processus d'assimilation est prégnant. Il est judicieux de noter que, dans ce récit, on retrouve un modèle d'intégration, contrairement au premier roman. Il s'agit de Winston, cousin de Jende, un modèle de l'intégration sur tous les plans. C'est logique car contrairement aux autres personnages de ces deux romans, son immigration ne s'est pas déroulée de façon identique. Il est arrivé aux USA par le biais de la green card. Et c'est donc à raison qu'il connaît une situation différente des autres. Face à la difficulté de s'intégrer, certains immigrés trouvent nécessaire de vivre en communauté.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein