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Diversité floristique et dynamique de la végétation ligneuse dans le lac Fitri


par Bourdjolbo TCHOUDIBA
Universitéé de Ndjamena/Tchad - Master 2 2017
  

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I.3.2. Elevage à plusieurs systèmes

Pratiqué par les Arabes et les nomades qui représentent environ 28% de la population totale de la région, l'élevage est du type extensif qui mobilise aussi bien les hommes, les femmes que les enfants. Autrefois, l'élevage réussissait médiocrement autour du lac car l'extrême humidité favorisait la multiplication des mouches, des taons et des moustiques ainsi que la glossine responsable de nombreuses pertes animales. Seuls les animaux adaptés à de telles conditions pouvaient y survivre. Mais depuis les grandes sécheresses des années 1970 et la dérèglementation de l'accès au lac qui s'en est suivie, le Fitri est devenu une zone de passage et un lieu de séjour de saison sèche pour de nombreux éleveurs transhumants. Ceux-ci descendent dans la zone surtout en saison sèche où ils exploitent les pâturages aquatiques et de décrue et les pâturages secs en bordure du lac.

En effet, plusieurs systèmes d'élevage cohabitent dans la région et se disputent l'accès et l'exploitation des ressources pastorales : le système transhumant, le système semi- transhumant et le système sédentaire. La présence d'un tel lac d'eau douce riche en ressources naturelles (eau et pâturages) attire de nombreux éleveurs. Le système agro-pastoral sédentaire est pratiquépar les Bilala qui associent l'activité d'élevage à l'agriculture.Ils investissent une partie de leurs revenus de vente des récoltes dans l'achat de bovins ou de petits ruminants qu'ils confient aux éleveurs transhumants pendant la saison des cultures. Le bétail constitue ainsi une garantie permettant de faire face aux situations difficiles (dot, déficit céréalier...). Certains bovins sont aussi gardés au village comme animaux de bât.

En raison des mobilités permanentes des éleveurs dans cette zone, les effectifs réels du cheptel dans le lac Fitri sont mal connus. Selon le BIEP (1989), on dénombre 100 000 bovins (dont 87000 pour les seuls éleveurs transhumants, 195 000 petits ruminants (dont 130 000 pour les transhumants) et environ 6000 animaux de selle ou de bât (âne, chevaux, et dromadaires). Ces chiffres paraissent très éloignés des potentialités réelles de la région aujourd'hui. L'espèce animale dominante dans la région est l'espèce bovine à robe rouge noire et noire rouge blanche (Al Hassine, 2016).

I.3.3. La Pêche, pratique artisanale mais aussi professionnel

La pêche est pratiquée toute l'année de manière artisanale par plus de 1000 pêcheurs au gré des fluctuations du lac. Elle est l'oeuvre des professionnels venus d'ailleurs et par les riverains du lac (une vingtaine de villages) à des périodes bien indiquées. L'ouverture officielle a lieu en novembre et la fin coïncide avec l'arrivée des eaux du Batha. En saison sèche, période d'étiage du lac, les pêcheurs s'installent sur les îles. Pendant la saison des pluies, période de reproduction des poissons, la pêche à l'intérieur du lac est interdite. Le lac Fitri comme on l'a vu précédemment est peu profond (entre 0 et 4 mètres). Il n'est donc pas adapté aux espèces plus exigeantes comme l'Altes Nurse et Mormyrus sp qui ont aujourd'hui disparu (Agard, 2002). Les principales espèces pêchées dans le lac sont par ordre d'importanceleClarias sp (silures), suivis duTilipia sp, Shilbe mystus (de très petite taille), Protopterus anectensis (poisson chat de vase), Gnatonemus niger, Polypterus sp. (aux écailles trop dures) et le Cynodontissp.

Le matériel de pêche est constitué de pirogueset de palangres (lignes d'hameçons tendues à l'aide de piquets). Avec trois palangres de 1 000 hameçons, un pêcheur peut capturer chaque semaine un sac de 25 kg de poisson durant les bonnes années, contre le tiers les mauvaises années.Certains pêcheurs possèdent jusqu'à une vingtaine de palangres. Très variable selon l'année, la production annuelleest mal connue. Le service de Pêche à Yao qui contrôle efficacement la délivrance des permis et le paiement des taxes sur le marché n'arrive pas à suivre les circuits informels de commercialisation du poisson séché et fumé qui vont à N'Djamena et jusqu'au Nigéria. En 2006, la production serait de 350 tonnes de poisson dont le tiers serait vendu aux grossistes locaux sous forme séchée ou fumée. Cette production générerait des revenusnon négligeables et représente une source de protéines indispensable à la population.Aujourd'hui, on assiste à une adoption des textes et lois sur la gestion de la biodiversité et de l'environnement à cause des changements climatiques, d'une forte anthropisation et de l'augmentation du nombre de pécheurs qui viennent duNigeria, du Niger, du Mali...Cette augmentation du nombre des pêcheurs accompagnée de plusieurs autres facteurs entrainent la raréfaction des poissons dans le Fitri.

I.3.4. La cueillette : une activité d'appoint pour la sécurité alimentaire

Au Tchad, la région du lac-Fitri demeure l'une des régions où la famine touche une grande partie de la population. La cueillette est donc une activité traditionnelle pratiquée pour parer à des situations de carences alimentaires. La végétation naturelle de la région du lac Fitri constitue une source importante de produits de cueillette. Les principaux produits de cueillette sont les céréales, les fruits et les légumes sauvages. De la racine aux feuilles en passant par les fruits et les fleurs, les différentes parties de la plante sont concernées par la cueillette. Plusieurs espèces ligneuses et herbacées font régulièrement l'objet de la cueillette. Les espèces les plus sollicitées sont : Balanites aegyptiaca, Hyphaene thebaica, Ziziphus mauritiana, Tamarindus indica, Accacia seyal,... Ces produits complètent non seulement le régime alimentaire mais génèrent également des revenus monétaires non négligeables. Certaines plantes spontanées comme Corchorusolitorius, Gynandropsis gynandra, Cassia obtusifoliasont également très sollicitées à cause de leurs feuilles consommées comme légumes. Quant aux graminées sauvages, le « Kreb » (Panicum laetum, Echinocloa colona) et le riz sauvage (Oryza Barthii, Oryza longistaminata) jouent un grand rôle dans l'alimentation pendant la période de soudure où ces plantes subissent de fortes pressions humaines. Des fourmilières sont parfois éventrées pour ramasser du kreb (Panicum laetum, Echinocloa colona) ou autres céréales accumulés par les fourmis.

Il est important de souligner en outre que la récolte de la gomme dans le département n'est pas très développée suite à la disparition des Acacia senegalensis dans le sud du département. Seule la gomme de qualité moindre d'Acacia seyal est récoltée au sud-est du département, dans la zone du socle.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery