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Etude géologique de la pegmatite de luundje: aspects géochimique et lithofacies associés


par Gloire SADIKI BARATA
Université de Goma - Licence 2018
  

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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
UNIVERSITE DE GOMA

« UNIGOM »

FACULTE DES SCIENCES
DEPARTEMENT DE GEOLOGIE

ETUDE GEOLOGIQUE DE LA PEGMATITE DE
LUUNJE : ASPECT GEOCHIMIQUE ET
LITHOFACIES ASSOCIES

Mémoire présenté et défendu en vue de l'obtention du diplôme de licencié en géologie,

Option : Exploration et Géologie Minière. Par : - MUHINDO KIGHANA Eraston

- SADIKI BARATA Gloire

Directeur: P.O. MAKABU KAYEMBE Gabriel Encadreur : Ass2. MAFUKO NYANDWI Blaise

ANNEE ACADEMIQUE : 2017-2018

EPIGRAPHE

« Fais de l'Eternel tes délices et il te donnera ce que ton coeur désire »

Psaume 37:4

II

DEDICACES

A nos chers parents biologiques :

? KAMBALE KIGHANA Jules et KAHINDO Deborah;

? BADESHI BARATA Emmanuel et NTAWANGAKE LANGUIDA

MUHINDO KIGHANA Eraston

SADIKI BARATA Gloire

III

REMECIEMENTS

Nous voici à la fin de ce travail qui clôture notre cycle de licence, nous serions ingrats si nous ne remercions pas tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à notre formation en géologie et à la réalisation de ce présent travail.

Tout d'abord nous remercions l'Eternel DIEU tout puissant créateur des cieux et de la terre, source de nos idées claires et distinctes qui continue à nous garder, et surtout à nous prêter ce souffle de vie.

Nous remercions particulièrement le professeur ordinaire MAKABU KAYEMBE Gabriel et l'assistant du deuxième mandat MAFUKO NYANDWI Blaise qui, malgré leurs multiples occupations, ont accepté de nous diriger et encadrer enfin de réaliser cette oeuvre.

Nous remercions également toutes les autorités académiques, tous les professeurs, les Chefs de Travaux et Assistants de l'Université de Goma pour leurs sacrifices et privations consentis à notre égard tout au long de notre parcours académique.

A nos exceptionnels parents KAMBALE KIGHANA Jules, KAHINDO Deborah et BADESHI BARATA Emmanuel, NTAWANGAKE LANGUIDA pour leurs prières, conseils et soutiens.

Nous ne pouvons pas terminer cette partie sans penser à tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, ont contribué à notre réussite trouvent ici l'expression de notre profonde gratitude.

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SIGLES ET ABREVEATIONS

Al : Aluminum

Al2O3 : Corindon

Ag : Argent

As : Arsenic

Au : Or

Ass2 : Assistant du deuxième mandat

Ba : Baryum

Be : Beryllium

Ca : Calcium

Cl : Chlore

COOPERAMMA : Coopérative des Exploitants Artisanaux Miniers de Masisi

CU : Cuivre

E : Est

Fe : Fer

Fe2O3 : Hématite

GPS : Global Positioning System

Hg : Mercure

K : Potassium

Km : Kilomètre

Km2 : Kilomètre carré

Li : Lithium

V

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m : Mètre

Ma : Million d'années

Mn : Manganèse

Mo : Molybdène

N : Nord

NW : Nord-Ouest

O : Oxygène

P : Phosphore

Pb : Plomb

P.O : Professeur ordinaire

Rb : Rubidium

S : Sud

SAESSCAM : Service d'Assistance et d'Encadrement du Small Scale Mining

SE : Sud-Est

SiO2 : Silice

Sn : Etain

Sr : Strontium

SW : Sud-ouest

Ta : Tantale

TiO2 : Rutile

Th : Thorium

U : Uranium

UTM : Universel Transverse Mercator

W : Ouest

W : Tungstène

Zr : Zirconium

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0. INTRODUCTION GENERALE

La terre regorge d'immenses ressources minérales ; ces ressources peuvent être prouvées, probables ou hypothétiques. La recherche de ces dernières, l'application des différentes méthodes pour essayer de les extraire, leur différente analyse dans des laboratoires fait l'objet d'un souci majeur pour la plupart des scientifiques surtout les géologues.

Ces ressources font partie de notre vie quotidienne, il suffit de regarder autour de nous et voir leur existence dans nos téléphones, nos ordinateurs et autres différents appareils électroniques, matériels de construction, fils électriques, etc.

Dès les civilisations antiques, les ressources minérales ont joué un rôle important dans le progrès de l'histoire de l'humanité. Seuls sept métaux étaient utilisés : Au, Cu, Ag, Pb, Sn, Fe et Hg (alors qu'aujourd'hui quatre-vingt-six métaux sont repris dans le tableau de Mendeleïev), ils ont été découverts comme par hasard, et il n'y avait pas de connaissances suffisantes sur leurs propriétés ainsi que celles de leurs encaissants. ( www.astrolabium.be/spip.php?article217).

Ces ressources se trouvent à la surface et souvent enfouies sous des nombreuses masses des roches en profondeur. Les civilisations anciennes ont découvert celles se trouvant à la surface et en ont presque tout épuisé ; d'où la question fondamentale pour la civilisation actuelle de savoir comment et où trouver d'autres. Cela renvoi alors à connaitre les différents types des roches, les différents modèles génétiques de mise en place des métaux, les différentes propriétés (mécaniques, physiques et chimiques) de leurs réservoirs.

1.1. CHOIX ET INTERET DU SUJET

La RDC est réputée être l'un des pays regorgeant d'innombrables ressources minières. Certains l'appellent pays minier par excellence et d'autres préfèrent l'appeler scandale géologique car il possède une grande variété d'espèces minérales

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dont certaines sont connues, d'autres méconnues et d'autres encore font l'objet d'aucune étude.

La plupart de gisements de la RDC sont répartis dans les massifs précambriens qui bordent la cuvette centrale. Actuellement un regard particulier est tourné vers la partie Est de la RDC, notamment la province du Nord Kivu, Territoire de Masisi, comme cible de choix suite à la présence des 3T c'est-à-dire la cassitérite (SnO2 à étain Tin), le wolframite ((Fe,Mn)WO4, à tungstène), et le coltan (Colombo-tantalite : (Fe,Mn)(Nb,Ta)2O6) sans toutefois oublier la Tourmaline signalée déjà dans la région et faisant déjà l'objet d'une exploitation artisanale.

Ainsi, il a été pour nous très important de réaliser un mémoire dans ce territoire, précisément dans la localité de Luunje faisant déjà l'objet d'intenses activités d'exploitation minière artisanale.

L'intérêt de ce travail se situe à une compréhension de la succession et la différenciation de la minéralisation pour une bonne planification de l'exploitation et aussi de mettre un terme à notre deuxième cycle à l'université, tout en constituant un ensemble des informations pouvant aider les futurs chercheurs et toute personne intéressée à approfondir ses connaissances sur ce secteur

0.2. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES

0.2.1. PROBLEMATIQUE

L'exploitation artisanale constitue la principale activité économique dans notre secteur d'étude ; cette dernière est surtout pratiquée dans les pegmatites et rarement dans les schistes. Dans leurs activités, les creuseurs artisanaux sont à la recherche du coltan, et parfois de la tourmaline.

La pegmatite de Luundje présente différents aspects suivant un site à l'autre, ces différences se situent au niveau macroscopique (la couleur, les minéraux visibles à l'oeil nu, les minerais pré-concentrés produits par les artisanaux) et réparties à des

altitudes différentes. Ces différences constituent la problématique de cette étude d'où les questions principales suivantes :

? Qu'est-ce qui est à la base de la différence d'aspect macroscopique de la pegmatite et des pré-concentrés dans différents sites d'exploitation artisanale du secteur de Luunje ?

? Quelles sont les différentes teneurs du coltan et d'autres métaux associés dans ces différents sites d'exploitation artisanale du secteur de Luunje selon les lithofacies ?

0.2.2. HYPOTHESES

Notre secteur d'étude étant tout près du secteur de Mumba, cela nous renvoi à dire que la pegmatite retrouvée à Luunje serait probablement la continuité du filon pegmatitique de Mumba qui est non perturbé par les mouvements tectoniques.

Considérant cette appartenance, nous pouvons évoquer les hypothèses suivantes :

? La différence d'aspects macroscopiques de la pegmatite de Luunje serait due à l'apport et/ou lessivage des certains éléments suivant différents sites.

? Les teneurs varieraient d'un site à un autre suivant l'enrichissement en tel ou tel autre élément.

0.3. ETAT DE LA QUESTION

Depuis que le territoire de Masisi a influencé l'économie de la R.D.C à travers sa richesse en minerais (surtout les 3T), plusieurs chercheurs et scientifiques se sont intéressés et en ont fait un sujet d'étude scientifique.

Dans le groupement Mpfuni-Matanda, nous ne sommes pas les premiers à aborder un sujet géologique. C'est dans cet angle d'idée que nous voulons apporter une contribution à l'étude géologique du secteur, qui pourra compléter les idées de nos prédécesseurs.

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Parmi les recherches qui ont été effectuées sur notre secteur et sur les régions environnantes, nous pouvons citer :

? Le mémoire de Damien NTIRENGANYA BAPFAKURERA et Désiré NDAKORA NZABANITA qui a porté sur la contribution à la prospection des indices stannifères de Bitonga (Masisi) : approche cartographique et métallogénique.

Dans leur travail, ils ont trouvé sur le plan pétrographique que les lithologies suivantes caractérisent la région de Bitonga : des quartzites, des schistes, des métapoudingues, des dépôts sédimentaires récents ainsi que des cendres volcaniques.

Sur le plan métallogénique, la minéralisation dans ce secteur résulte d'un épisode pegmatitique due à une différentiation magmatique, la remontée de ce magma à travers les zones de faiblesses a permis la précipitation de la minéralisation sous forme des filons ou des amas minéralisés dans les ouvertures ainsi créées.

? Le mémoire de Landry BAHATI BUDAHERE qui a porté sur le contrôle géologique de la minéralisation stanno-wolframifère du secteur de Muvunyi Karuba (Bisunzu) Masisi : Nord-Kivu.

Dans son travail, sur le plan structural, il a démontré que le secteur de Muvunyi Karuba est recoupé par plusieurs réseaux des cassures et des filons (de pegmatite et de quartz). Ces cassures ont une direction préférentielle de N76°E.

Sur le plan métallogénique, les conditions endogènes de mise en place de la minéralisation dans ce secteur montrent que le granite et la pegmatite ont intruidé les formations qui étaient d'abord minéralisées. Les minéralisations rencontrées dans ce secteur sont : l'étain, le wolframite, le niobium, le tantale et les terres rares épigénétiques de forme lenticulaire.

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? Le travail de fin de cycle d'Alexandre RAFIKI RUTIKANGA qui a porté sur l'étude géologique de la mine de Rubaya : aspect métallogenique et environnemental.

Sur le plan métallogénique, il a démontré que la minéralisation de Rubaya serait liée aux granites de Hango et de Sula, la roche encaissante est un micaschiste surmonté par une série schisto-quartzique qui s'observe vers le Sud de la région. C'est dans la pegmatite que se concentrent les minerais de Cassitérite, de Coltan, etc.

Sur le plan environnemental, les catastrophes géologiques se multiplient et entrainent comme conséquence la perte des vies humaines à cause de la non-entretient, le non-encadrement, la sous-information des personnes.

? J.P. RUMVENGERI, B.T., KAMPUNZU, A.B. et KAPENDA, D. (1987) qui ont étudié les contraintes pétro-structurales dans l'évolution de la chaine Kibarienne au Kivu, Unesco.

Dans leur travail ils ont démontré que la région du Kivu est marquée par une tectonique due à l'existence des multiples failles du fossé tectonique de la région des grands lacs.

? L. CAHEN (1967), dans The geochronology and evolution of Africa a montré que chaine Kibarienne a été intruidé des pegmatites tardives (975-875 Ma) et par des granites post-orogéniques à étain-niobium (1010-925Ma).

De notre part, nous allons essayer d'apporter une contribution sur les connaissances géochimiques de la pegmatite de Luunje, tout en insistant sur l'aspect de lithofaciès.

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0.4. OBJECTIFS

Pour mener à bon port cette oeuvre, nous nous sommes fixés les objectifs suivants :

0.4.1. Objectif globale

Contribuer à la connaissance de la géologie du secteur de Luunje, dans son l'aspect géochimique et lithofacies.

1.4.2. Objectifs spécifiques :

? Mettre en évidence les différents facteurs responsables de la différence des caractères macroscopiques de la pegmatite dans différents sites d'exploitation artisanale dans le secteur de Luunje.

? Identifier les types des minéralisations associées au Coltan dans notre secteur d'étude.

0.5. METHODES ET TECHNIQUES DE TRAVAIL

Pour parvenir à bien mener notre étude, nous nous sommes appuyés sur les méthodes et techniques ci-après :

? La technique documentaire : cette dernière nous a permis de sélectionner certains ouvrages (cartes géographiques et géologiques, mémoires, livres, articles, etc.).

? Le lever géologique : nous a permis d'identifier, d'observer et de décrire certains affleurements accessibles sur place. Durant notre lever, nous marchions perpendiculairement à la direction des couches tout en décrivant macroscopiquement les affleurements et en relevant l'aspect général des affleurements : La couleur, la texture et la structure des roches en place et la composition minéralogique. A chaque station, nous avons pris des coordonnées géographiques et des photos correspondantes.

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> Les travaux de bureau : il a était question d'élaborer l'esquisse lithologique, la carte d'échantillonnage, la carte d'affleurements et des coupes géologiques qui ont été faites à l'aide des logiciels appropriés (Surfer 13, QGIS.2.18, Mapinfo8 et Arc GIS)

Pour les données géochimiques, nous avons utilisé la méthode statistique pour leur traitement et interprétation en utilisant le tableur MS Excel.

> Les travaux de laboratoire : Ces travaux nous ont permis de faire les analyses géochimiques et pétrographiques des échantillons prélevés sur terrain. Puis leurs résultats ont été interprétés.

0.6. DELIMITATION DU SUJET

Pour une excellente étude de notre terrain, nous avons délimité notre travail dans le secteur de Luunje et plus précisément sur les sites de MATABA, GAKOMBE, GASASA, LUWOWO et BUNDJALI faisant l'objet d'intenses exploitations artisanales du Coltan.

Cette délimitation est effectuée en vue des approches géochimiques et lithofaciès associées tout en accordant peu d'importance à la pétrographie et à la structurale.

0.7. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Hormis l'introduction et la conclusion générale, notre travail s'articule sur quatre chapitres :

> Le premier chapitre traite des généralités sur le milieu d'étude, Luunje ;

> Le deuxième chapitre porte sur la cartographie du milieu d'étude et la description des affleurements ;

> Le troisième chapitre interprète les données géochimiques des échantillons ;

> Le quatrième chapitre analyse et décrit les lithofaciès de la pegmatite de LUUNJE.

CHAPITRE PREMIER : GENERALITES SUR LE MILIEU
D'ETUDE, LE SECTEUR DE LUUNJE

I.1. CADRE GEOGRAPHIQUE

I.1.1. Localisation

Le territoire de Masisi est situé à bordure de la branche occidentale du rift Est-africain, plus précisément dans la partie australe du Nord-Kivu entre 28°-30° de Longitude Est et 1°-3° de Latitude Sud ; il est limité :

? A l'Est par le Lac Kivu, les territoires de Rutshuru, de Nyiragongo et la ville

de Goma.

? A l'Ouest par le territoire de Walikale

? Au Nord par le territoire de Rutshuru et de Walikale.

? Au Sud par le territoire de Kalehe.

Ce territoire a une superficie de 4734Km2 sur 59871,72Km2 que compte la province du Nord-Kivu et est divisé en collectivités dont : la collectivité de Bahunde, la collectivité de Bashali, la collectivité d'Osso/Bayungu et la collectivité de Katoyi.

La collectivité de Bahunde faisant l'objet de notre secteur d'étude est

subdivisée en six groupements dont : Mpfuni-Shanga, Mpfuni-Kibabi, Mpfuni-Karuba, Mpfuni-Matanda, Ufamando et Kamuronza. ( www.congoautrement.com/page/territoire-de-la-rdc/terrrioire-de-masisi-nord-kivu.html)

Le groupement de Mpfuni-Matanda connait plusieurs sites d'exploitation artisanale, parmi lesquels la localité de LUUNJE est notre cible pour ce travail (fig. 1 et 2).

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Figure 1.Carte de localisation de Luunje (BCAH en 2012)

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Figure 2 : Carte de localisation des sites d'exploitation artisanale du secteur d'étude
(COOPERAMMA, 2014)

I.1.2. Climat et végétation

Le territoire de Masisi connait un climat tropical influencé par l'altitude de plus ou moins 2000m avec une température moyenne mensuelle variant de 16 à 21°C. La saison de pluie est la plus longue par rapport à la saison sèche, elle va de Septembre à Décembre, la saison sèche va de Juillet à Aout ; les autres mois peuvent être caractérisés soit par la pluie, soit par la sècheresse. Les précipitations annuelles varient entre 800 et 1600 mm

La végétation est caractéristique des pâturages et quelques eucalyptus plantés par la population (fig. 3). A quelques endroits on a des arbustes qui disparaissent progressivement suite à l'accroissement démographique.

Figure 3. Illustration de la végétation de Luundje I.1.3. Sol et hydrographie

La localité de Luunje est constituée de deux types de sols : l'un volcanique récent très riche en humus et l'autre argileux provenant de l'altération des anciennes roches présentes dans le secteur.

Le groupement de Mpfuni-Matanda est limité par deux grandes rivières dont la rivière Osso (Rushoga) et la rivière Mumba.

A Luunje, on a plusieurs petites rivières torrentielles et la rivière Rubaya qui coule du Sud vers le Nord.

I.1.4. Géomorphologie

La province du Nord-Kivu présente un relief accidenté, en suivant les évènements orogéniques qu'a connus la région des grands lacs. Le secteur de Luunje n'en fait pas exception car il est caractérisé par des collines et des montagnes importantes.

Ces différentes manifestions géologiques ont permis aux géologues d'accéder facilement aux affleurements qui sont souvent masqués par un couvert végétal considérable. ( www.congo-autrement.com/page/territoire-de-la-rdc/territoire-de-masisi-nord-kivu.html).

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I.2. CADRE GEOLOGIQUE

I.2.1. De la province du Nord-Kivu

Le précambrien du Nord-Kivu est subdivisé en deux grands ensembles : a) Ensemble inférieur plus métamorphique appelé Ruzizien

Ces formations se subdivisent en trois séries :

:

? Le Ruzizien inférieur : La formation de l'Urindi est traversée par des nombreuses intrusions granitiques au contact desquelles les roches sédimentaires sont transformées par métamorphisme.

Urindi débute par des formations des Gneiss et des Micaschistes qui constituent toujours l'auréole métamorphique des massifs granitiques. Les roches schisteuses se présentent sous l'éloignement du massif granitique en schistes à magnetite, schistes sériteux, en micaschiste, en cornéennes et en gneiss. Ils sont chargés abondamment des staurotides, des grenats, d'andalousites, de la tourmaline et d'autres minéraux qu'on rencontre généralement dans les auréoles métamorphiques (AGASSIZ, 1954)

? Ruzizien moyen : Il est formé essentiellement des grès, des quartzites,

d'arkoses et des poudingues. Il se présente en trois facies :

1°) Ce faciès est le plus grossier, formé des poudingues et d'arkose en gros éléments. Ce poudingue est généralement siliceux et parfois argileux.

2°) Ce faciès est constitué d'arkoses et des quartzites grossiers et caractérise plus particulièrement la région de Walikale, Masisi, et Rutshuru.

3°) Le facies à quartzite.

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? Ruzizien supérieur : Il est uniquement formé des schistes noirâtres à grisâtres. La formation est très épaisse, son faciès reste constant sur de grandes étendues (AGASSIZ, 1954).

b) Ensemble supérieur épimétamorphique nommé Burundien

Ce système occupe une majeure partie du Kivu et connait une extension considérable depuis le Katanga jusqu'au NE du Burundi, du Rwanda, Tanzanie et Uganda. Le système burundien est subdivisé en trois étapes :

? Le Burundien inférieur : Il comprend les schistes, les quartzites et des conglomérats intraformationnels.

? Le Burundien moyen : il comprend les quartzites, les arkoses et conglomérats.

? Le Burundien supérieur : Ces formations sont localisées au SE du territoire de Walikale.

Du point de vue métallogénique, la province du Nord-Kivu regorge des potentiels miniers comme la Cassitérite, le Coltan, la Monazite, le Pyrochlore, l'Or, la Tourmaline, le Grenat, le Zircon, etc.

I.2.2. Du territoire de Masisi

La géologie du territoire de Masisi est caractérisée par deux ensembles de

terrains :

? Les terrains de soubassement ou substratum : Ils regroupent l'ensemble des formations régionalement granitisées et métamorphisées. Elles sont orogéniques et couvrent la période de leur mise en place comprise entre l'Archéen et le Néoprotérozoïque (3.3 et 0.57 Ga) et forment un bourrelet annulaire. Ces formations sont plissées et

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Deux grands massifs granitiques notamment celui de SULA à l'Ouest et de HANGO à l'Est sont présents dans la région, leur apport du point de vue

métamorphisées d'âge Précambrien, caractérisées par d'énormes chaines mobiles qui s'y développent.

? Les terrains de couverture ou phanérozoïques allant du paléozoïque (Carbonifère supérieur au Pleistocène-Hollocène), d'allure horizontale à subhorizontale, en grande partie continentaux. Ces formations ne sont pas métamorphisées.

La chaine Kibaro-Burundienne a été intruidée par des granites post-orogéniques à Etain-Niobium (1010-925 Ma) et par des pegmatites tardives (975-875 Ma) (CAHEN L., 1967). La lithologie de cette chaîne est constituée essentiellement de Quartzite, gneiss, micaschistes, quartzophyllades, grès, schistes quartzeux et d'amphibolites situées immédiatement à l'Ouest du Graben africain, dont les failles et les dislocations l'ont épargné.

La région de Masisi contient en son sein une vaste cuvette synclinale complexe allongée N-S constituée des divers schistes. Les deux flancs de cette cuvette viennent s'appuyer à l'Est sur le grand massif granitique du Mont Hango et à l'Ouest sur le Mont Sula. Les pegmatites ont injecté ces schistes et elles se présentent en un alignement filonien longeant la bordure des massifs granitiques.

Ainsi, partant des types des roches on trouve :

? Les roches sédimentaires non-métamorphisées : elles sont moins représentées, seuls quelques graviers d'origine alluviale, soudés par une matrice ferrugineuse.

La présence des tufs calcaires récents est très rare dans la région. (AGASSIZ, 1954)

.

? Les roches plutoniques et éruptives : Parmi elles ont peut citer : les granites, les pegmatites, les dolérites, les amphibolites, les néphelinites et diorite.

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métallogénique est considérable vu la proportion minérale significative dans la région. (AGASSIZ, 1954).

· Les roches métamorphiques : Ce sont plus particulièrement les schistes burundiens des couleurs variées (rougeâtre, bariolé, foncé ou parfois claire et souvent zoné) avec des intercalations des bancs des quartzites foncés des grès brunâtres.

Le plus souvent cette formation est dominée directement par une série des conglomérats et des schistes gréseux à biotite contenant des galets épaisses constituant la base de la série supérieure. (AGASSIZ, 1954).

La stratigraphie de Masisi est marquée par deux séries :

· La série inférieure ou le Burundien inférieur : Cette série débute avec les formations des gneiss et des micas-Schistes constituant l'auréole métamorphique des massifs granitiques. Les gneiss sont rares et s'observent sur la bordure Ouest de Sula.

· La série supérieure ou Burundien supérieur : Elle débute dans la partie Ouest par un niveau conglomératique par des Schistes micacés. La série se poursuit par une alternance des niveaux des schistes gréseux à biotite avec quelques rares galets isolés et des niveaux nettement conglomératiques.

Au rifting est associé un volcanisme très important (500000Km3), (BAKER et AL, 1972) concentré principalement dans la branche occidentale. Trois cycles caractérisent ce volcanisme :

· Cycle tholéitique près-rift d'âge crétacé-oligocène.

· Cycle alcalin sodique synrift d'âge miocène-pliocène.

· Cycle transitionnel à tendance tholéitique du tertiaire à l'âge actuel.

La minéralisation du territoire de Masisi est le résultat de l'hydrothermalisme et est principalement Stanno-wolframifère. Dans Masisi des champs filoniens sont apparus dans les terrains métamorphiques d'origine sédimentaire et sont incontestablement en relation avec les deux massifs granitiques dont l'apport

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métallogénique n'est plus à prouver. Ainsi on distingue trois zones selon leurs proximités granitiques (AGASSIZ, 1954) (fig. 4) :

? La zone 1 : C'est la zone qui est plus proche du massif granitique, elle s'étend en gros du granite lui-même à 1km de la limite avec les micaschistes. Elle est caractérisée par des intrusions de pegmatite à tourmaline noire, d'aplite et de quartz.

? La zone 2 : Cette zone comprend les pegmatites complexes à cassitérite qui percent le sol à 1.2 et 3 km du massif.

? La zone 3 : Cette zone comprend des filons de quartz stannifères, elle est la plus éloignée du granite.

Figure 4. Schémas illustrant la zonation granitique (Makabu, 2017) I.2.3. Notion sur la pegmatite

Les pegmatites se distinguent des roches plutoniques correspondantes par leurs grains beaucoup plus gros provoqués par l'abondance des gaz minéralisateurs dans leurs cristallisations. Les pegmatites sont cristallisées tardivement par rapport à la roche plutonique mère.

La grande majorité des pegmatites que l'on peut nommer pegmatite simple sont formées des mêmes minéraux essentiels que les roches correspondantes, sans arrangement textural en grains bien défini.

Beaucoup plus intéressant sont les pegmatites complexes, apparaissant en amas plus importants arrondi ou elliptique, aplati et lenticulaire avec une structure interne par zones concentriques, structure marquée d'une manière plus ou moins parfaite.

C'est dans les pegmatites complexes qu'on rencontre en quantité plus importantes les substances relativement exceptionnelles telles que : B, Cl, Li, P, Lanthanides, Nb, Ta, Be, U, Th.

Parmi les produits industriels des pegmatites, il y a des minéraux ordinaires, mais individualisés à l'état pur dans la masse du fait de la texture méga-cristalline de la roche : Quartz, Feldspaths et Muscovite. Le Corindon se trouve aussi dans quelques gisements, aussi divers minéraux des Terres rares s'extraient de la pegmatite ainsi que la Colombite, la Tantalite, la Cassitérite, le Beryl, le Spodumène et divers gemmes. (E. Raguin, 1961)

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams