CHAPITRE QUATRIEME : DISCUSSION
Au début plusieurs variables étaient retenues
dans cette étude pour voir leur influence sur la double
prévention du VIH/SIDA et de grossesses non désirées chez
les jeunes âgés de 15-24 ans dans la Zone de santé Urbaine
d'Ibanda .
Le chapitre précédent présentant les
résultats de l'étude, nous a permis d'affirmer ou d'infirmer les
hypothèses de ce travail ainsi que de vérifier si nos objectifs
ont été atteints.
4.1. De caractéristiques sociogéographiques
des jeunes enquêtés :
Au total 417 jeunes ont été retenus pour la
présente étude dont 215 filles (51,6 %) et 202 garçons
(48,4 %). L'âge moyen des jeunes était de 18,9 ans . La tranche
d'âge de 15-19 ans est la plus représentative (61,4 %).
Les non mariés représentent 91,8 %. Dans
l'ensemble ceux qui ont le niveau bas (primaire et sans) représentent
10,6 %. La répartition selon la religion montre qu'à part
l'église catholique, d'autres religions occupent 55,7 %, et la tribu shi
a été représentée à 46,8 %. Plus de 50 % des
jeunes vivent loin de leurs parents biologiques.
Ces résultats sont très proches aux ceux
trouvés par Clétus et ses collaborateurs en 2016 dans une
enquête menée à Bobo au Burkina-Faso où les filles
étaient représentées à 54 % ; 91 % de jeunes
étaient célibataires les non scolarisés étaient
dans l'ordre de 8 % . La tranche d'âge de 15-19 ans était
représentée à 58,1 % .
4.2. Connaissances
Au cours de cette étude 98,1 % des jeunes affirment
avoir déjà entendu parler de VIH/SIDA et 80,1 % de la grossesse
non désirée. La plupart des jeunes ont reçu les
informations d'éducation sexuelle par le canal de l'école. Nos
résultats sont soutenus par ceux de Clétus et al. (2016)
au Burkina -Faso et de EKOUYA Bowassa au Congo
Brazzaville en 2017 qui ont trouvé respectivement 98 % et 99,4 % des
jeunes qui ont entendu parlé de VIH/ SIDA par le canal de l'école
(54 %) .
La connaissance des signes et mode de
transmission
Nos résultats ont montré que les signes de
grossesse les plus cités par les jeunes étaient le vomissement et
la nausée ; par contre pour le VIH/SIDA l'amaigrissement ( 58,2 % ) est
placé au premier rang parmi les symptômes de la maladie. Le mode
de transmission le plus connu par les jeunes est la contamination par voie
sexuelle dans 76,3 %.
Ces résultats sont soutenus par ceux trouvés par
dans l'étude menée au Mali par Koniba qui a trouvé que
ceux souffrent de Sida ont une aire maigre partenaires 76,8 % (Koniba
,2011).
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Les jeunes de Brazzaville ont également placé la
voie sexuelle comme la principale voie de contamination de VIH/SIDA
(EKOUYA BOWASSA Gaston, 2017).
Plusieurs auteurs reconnaissent le vomissement et la
nausée comme les signes principaux de la grossesse.
Nous avons également remarqué dans cette
étude que la majorité des jeunes enquêtés (94,7 %)
savent qu'il n'y a pas un médicament curatif du VIH/SIDA. Nos
résultats sont proches à ceux trouvés par Amuri L
; 2009 (90.4%) légèrement supérieurs à
ceux trouvés par 80,6 % . (Oumou Keita,
2015).
Moyens de prévention
Dans notre étude, au moins 95,4 % des jeunes
reconnaissent que l'abstinence , la fidélité et
préservatif sont les véritables moyens de protection de VIH/SIDA
. Notons aussi la reconnaissance préservatif dans la protection de
grossesse non désirée (61,8 % ). ces résultats
sont comparables à ceux de FOMBA qui a trouvé 69 % FOMBA
Bouba,2009.
Enfin la plupart (57,9 %) de nos enquêté ont du
mal à calculer la période d'ovulation Seulement 42,1 % se disent
être capables de bien calculer la date d'ovulation. Le résultat
trouvé par Nsakala et ses collaborateurs en 2013 qui on trouvé
36,5% est proche au nôtre ( Nsakala et all (2013).
Ce taux élevé de connaissance
générale pourrait s'expliquer par la médiatisation de la
pandémie du sida lors des multiples campagnes de sensibilisation et
l'integration d'éducation sexuelle dans les programmes nationaux
d'enseignament en RDC.
Nous avons noté qu'un niveau de connaissance complet et
correct était significativement associé à l'âge, au
statut matrimonial et au niveau d'étude. Les jeunes dont l'âge
varie entre 19- 24 ans sont mieux informés que les jeunes de moins de 19
ans quant aux signes , mode transmission et moyen de prévention de VIH
et grossesse non désirée , de transmission du VIH. De la
même façon, le niveau de connaissance exacte était plus
élevé chez les plus mariés qu'aux célibataires.
Enfin, le niveau de connaissance était plus élevé chez les
jeunes ayant un niveau solaire (secondaire et universitaire) que chez sans
niveau. Ces observations coïncident avec les résultats d'une
enquête menée en 2016 au Burkina -Faso par Clétus et al
menée au Cameroun, qui trouvent le sexe, à l'âge, au niveau
scolaire étaient associés significativement à la
connaissance .
La fréquentation scolaire influence positivement la
connaissance des moyens de transmission des IST/VIH. L'école participe
à ce processus par lequel le jeune construit sa personnalité par
« l'intériorisation/incorporation » de manières de
penser et d'agir socialement. C'est aussi le
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rôle de l'école de former et d'informer notamment
sur les questions de santé sexuelle et reproductive.
4.3. De l'attitude de jeunes en matière de
prévention du VIH/SIDA et des grossesses non
désirées
L'étude nous permet de constater que les adolescents
n'ont pas toujours des attitudes favorables en matière de
prévention de VIH/SIDA et grossesses non désirées.
Certains jeunes (14,6 % ) pensent encore qu'un malade du sida
peut trouver un soulagement dans des chambres de prières et chez les
tradipraticiens.
Les jeunes qui refusent de partager même repas et/ou le
lit avec un malade du sida sont à l'ordre de 52,3 %. Près de la
moitié des jeunes refusent d'assumer la responsabilité en cas
d'une grossesse non désirée et ceux qui refusent de se faire
dépister sont à l'ordre de 58,3 %. Certains jeunes sont
prêts à risque leur vie devant l'offre d'un rapport gratuit non
protégé (38,4 %). Plus de la moitié des jeunes refusent de
se faire dépister pour des raisons de stigmatisation.
Ces résultats sont proches à ceux de
Nsakala qui trouvé que 52,6 % de jeunes refusent de se
faire dépister. Loin à celui trouvé par FAMBA 20 % dans la
tranche d'âge de 15 à 24 ans. Nos résultats indiquent que
la persistance des perceptions erronées sur l'efficacité du
préservatif vis-à-vis de grossesses et personnes vivant avec le
VIH s'est observée chez les jeunes filles que les garçons ; chez
les moins âgés que chez les jeunes de plus de 19 ans et chez les
célibataires que chez les mariés. Ceci peut être dû
à des rumeurs sur la fiabilité du condom, ou à une
perception erronée des risques de contamination et de la gravité
du VIH. Selon l'UNICEF, la promotion du préservatif qui est un des
dispositifs essentiels de la prévention de l'infection à VIH,
fait malheureusement l'objet de plusieurs rumeurs parmi les utilisateurs ou non
de ce mode de contraception.
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