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Connaissances , attitudes et pratiques des jeunes de 15 à  24 ans de la commune d'Ibanda en matière de prévention du VIH/sida et des grossesses non désirées


par Simon SHABANI MULUMBU
Université libre des grands lacs - Licence Epidémiologie 2020
  

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INTRODUCTION

1. PROBLEMATIQUE

Au paravent, le début des premiers rapports sexuels coïncidait avec le mariage, aujourd'hui, il existe un décalage temporel entre les deux phénomènes.

De plus en plus, les jeunes s'adonnent à une activité sexuelle, qu'ils soient mariés ou non, et même si cela présente des risques. En fait, pour comprendre cette tournure nouvelle qu'a prise la sexualité, il est important de ne pas perdre de vue que, de plus en plus, les habitudes dites «traditionnelles » sont en train d'être supplantées par celles dites « modernes » (Amy, 2008).

Cet univers éloigne le jeune des valeurs traditionnelles et le transporte dans un monde où les TIC (Technologies de l'Information et de la communication) comme la radio, l'Internet, les TV, les journaux etc. et les groupes des pairs ont une place première. Avec une telle tournure, les parents ont du mal à contrôler leurs enfants en plus du fait de la réduction de temps qu'ils passent avec eux, de même, que de négocier un terrain de confiance avec ceux-ci, afin de les persuader des comportements relatifs aux valeurs culturelles traditionnelles en rapport avec la sexualité. Tout cela amène les jeunes à affronter des problèmes sanitaires considérables, à savoir les infections sexuellement transmises (IST), le VIII-SIDA, les grossesses précoces, l'avortement non- sécurisé et la violence basée sur le genre.

Depuis plus de deux décennies, la lutte contre l'épidémie du VIH/SIDA, comme la prévention des grossesses précoces et ses conséquences sont placées au coeur de l'agenda des nombreux partenaires au développement(ONU-SIDA, 2005).

Dans le monde entier, les adolescents et les jeunes représentent une part croissante des personnes vivant avec le VIII.

Bien que les décès liés au VIII/SIDA ont été réduits de plus de 39 % depuis le pic de 2010, nombreuses actions de prévention sont essentiellement orientées vers les adolescents et jeunes de 15-24 ans qui constituent la cible potentiellement exposée à ces deux fléaux.

En 2016 uniquement, 610 000 jeunes âgés de 15 à 24 ans ont été infectés par le VIII, dont 260 000 adolescents âgés de 15 à 19 ans (Institut de statistique de l'UNESCO, UNICEF, 2015).

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L'ONUSIDA dans son rapport de 2019 a enregistré, 38.0 millions [31.6 millions- 44.5 millions] de personnes vivant avec le VIH et plus de 690 000 [500 000 - 970 000] décès dans le monde entier au cours cette même année. Ce rapport note que chaque semaine, environ 5 500 jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont infectées par le VIH .

En Afrique subsaharienne, cinq nouvelles infections sur six chez les adolescents âgés de 15 à 19 ans concernent les filles. Les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont deux fois plus susceptibles de vivre avec le VIH que les hommes (ONU-SIDA, 2019) .

Dans la région de l'AOC, la prévalence du VIII chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans s'élève à 1,1 % en moyenne, et elle est significativement plus élevée chez les jeunes filles que chez les jeunes garçons dans la plupart des pays. En 2015, 64 % des nouvelles infections déclarées chez les jeunes (15-24 ans) de la région concernaient les jeunes filles. La différence entre les jeunes femmes et les jeunes hommes est particulièrement frappante en Guinée équatoriale, au Cameroun, en Côte d'Ivoire et en Guinée, où les adolescentes âgées de 15 à 19 ans sont 3 à 5 fois plus susceptibles d'être infectées par le VIH que les garçons du même âge (Bureau d'information et Démographie , 2018).

Selon l'enquête démographique RDC , la prévalence du VIH chez les jeunes de 1524 ans, est estimée à 0,8 %.Dans cette tranche d'âge, elle est deux fois plus élevée chez les femmes que chez les hommes (1,0 contre 0,5 ) (Ministère de Plan, 2013-2014) .

En 2013, la prévalence de l'infection par le VIII en RDC est estimée à 1,18 % dans la population générale. (Ministère de Plan, 2013-2014)

La République Démocratique du Congo en 2018 a enregistré 450 000 personnes vivant avec le VIH. L'incidence du VIII était de 0,21% , toutes tranches d'âge confondues. La prévalence du VIH était de 0,3 % chez les jeunes de 15-24ans

Les nouvelles infections parmi les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont plus de quatre fois supérieures à celles des jeunes hommes : 4 100 nouvelles contaminations chez les jeunes femmes pour 1 000 chez les jeunes hommes (ONU-SIDA, 2019).

Le Sud-Kivu en 2019, a enregistré plus de 28 mille personnes contaminées par le VIH/Sida parmi lesquelles 1521 enfants.

Selon le PNMLS, la situation épidémiologique de cette maladie en province du Sud-Kivu et au pays, en général, indique que les milieux ruraux enregistrent le taux élevé du VIH/Sida que dans les zones urbaines. Le rapport précise que les femmes et les jeunes dont l'âge varie entre 15 et 24 ans sont les plus touchés par le Sida, au Sud-Kivu (PNMLS, 2005).

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Dans la Zone de santé d'Ibanda ; au cours de l'année 2019, sur 29 290 personnes qui ont été testées, on a enregistré 729 personnes testées positivement, soit une séroprévalence de 2,9 % supérieure à la moyenne nationale dans la population générale qui est de 1,2 % (BCZS, 2019).

Le VIH/SIDA n'est pas la seule retombée de la sexualité chez les jeunes de 15-24ans, les grossesses précoces non désirées avant l'âge de la maturité physique et biologique augmentent aussi le risque de décès maternels de 2 à 5 fois plus (UNFPA, 2006.).

Près de 16 millions d'adolescentes âgées de 15 à 19 ans accouchent chaque année dans le monde. 95 % de ces naissances surviennent dans des pays en développement. Cela représente 11 % des naissances à l'échelle mondiale. De nombreux facteurs contribuent à ces grossesses non désirées. Les adolescentes peuvent subir des pressions pour qu'elles se marient et enfantent jeunes, ou ont de faibles perspectives d'éducation et d'emploi. Certaines ne savent pas comment éviter une grossesse, tandis que d'autres ne sont pas en mesure d'obtenir des moyens de contraception. Les adolescentes ne sont parfois pas capables de refuser des rapports sexuels non désirés ou de résister à des rapports sexuels forcés. Il est plus difficile pour des adolescentes qui tombent enceintes d'avoir accès à des avortements légaux et sûrs que pour des adultes. Elles ont également un accès moindre à des soins qualifiés pendant la grossesse, l'accouchement et la période postnatale.

Dans les pays à revenu faible et modéré, les complications liées à la grossesse et à l'accouchement sont la principale cause de décès chez les jeunes femmes de 15 à 19 ans. Les répercussions négatives de la grossesse chez l'adolescente concernent également la santé de leurs nourrissons. La mortalité périnatale augmente d'environ 50 % chez les bébés nés de mères âgées de moins de 20 ans que chez les bébés nés de mères âgées de 20 à 29 ans. Les bébés nés de mères adolescentes sont plus enclins à avoir un faible poids à la naissance avec des risques à long terme sur leur santé (OMS, 2015).

Bien qu'on estime que le taux mondial de fécondité chez les adolescentes a baissé de 11,6 % au cours de ces 20 dernières années , le nombre réel d'enfants nés de mères adolescentes n'a quant à lui, pas diminué en raison de l'importance du groupe de population que constituent les jeunes filles âgées de 15 à 19 ans ; lequel est en expansion dans certaines régions du monde. Ce sont l'Asie de l'Est et l'Afrique de l'Ouest qui comptent le plus grand nombre de naissances (95 153 et 70 423, respectivement) (OMS, 2019).

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Une grossesse non désirée ou qui survient au mauvais moment crée des risques physiques, psychologiques et sociaux pour de nombreuses adolescentes. Une fille célibataire qui devient enceinte abandonne souvent les études, ce qui limite sa capacité à être indépendante.

Beaucoup de filles déclarent ne pas vouloir tomber enceinte, mais le niveau des besoins non satisfaits en matière de contraception chez les jeunes est de plus de deux fois celui des adultes. Entre 2,2 et 4 millions d'adolescentes se font avorter chaque année et la majorité de ces actes sont censés être dangereux. Par exemple, il est estimé que 59 % des avortements à risque en Afrique se produisent chez les jeunes femmes de moins de 25 ans (Baldwin et al, 2013).

L'Afrique de l'Ouest et du Centre présente la proportion la plus élevée 'adolescentes donnant naissance avant l'âge de 18 ans .La proportion d'adolescentes donnant naissance avant l'âge de 15 ans étant de 3,5%. Sur les dix pays possédant les pourcentages les plus élevés de grossesses adolescentes, sept se situent dans la région de l'AOC. Au Niger, par exemple, ce pourcentage s'élève à 51 %, le plus élevé au monde (UNFPA, 2018) .

En République Démocratique du Congo, les adolescents et jeunes sont confrontés à des multiples problèmes de santé, plus particulièrement ceux de la santé sexuelle et reproductive.

Selon l'EDS-RDC II (2013-2014), seulement 8,7 % et 47,7 % respectivement des jeunes de 15-19 ans et 20-24 ans n'ont jamais eu des rapports sexuels

et les grossesses précoces des jeunes contribuent à 17 % de la mortalité maternelle (Ministère de Plan, 2013-2014).

La prévention du VIH notamment chez les jeunes, se fait suivant l'approche ABC (Abstinence, Bonne Fidélité et Condoms) à travers l'information, l'éducation et la communication via les médias et les canaux communautaires (iCRW et UNICEF, 2015).

La prévention des grossesses précoces dans la communauté ne bénéficient pas d'autant d'attention que le VIH, même si en milieu scolaire, un cours d'éducation à la vie est censée aborder les questions liées à la sexualité.

Le multi partenariat sexuel est habituellement pratiqué par les jeunes de deux sexes, augmentant ainsi le risque des IST/VIH et des grossesses non désirées. Par ailleurs, il est admis que divers facteurs individuels (âge, sexe, niveau d'instruction) et environnementaux (milieu de résidence : urbain versus rural) peuvent influencer tant positivement que négativement l'adoption des nouveaux comportements notamment sexuels (Nsakala et Coppieters , 2012).

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Parmi les conséquences sociales auxquelles sont confrontées les adolescentes enceintes célibataires peuvent figurer la stigmatisation, le rejet ou la violence de la part des conjoints, des parents et des pairs. Les jeunes filles qui tombent enceintes avant l'âge de 18 ans sont plus susceptibles de subir des violences perpétrées par leurs époux ou leurs conjoints.

La grossesse et la maternité poussent souvent les adolescentes à abandonner leur scolarité et bien que, dans certains endroits, des efforts soient déployés pour leur permettre de retourner à l'école après la naissance de leur enfant, il est fort possible que cela mette à mal les possibilités d'éducation et d'emploi des jeunes femmes (OMS, 2019).

Malgré les activités de Jeunesse Santé Sexuelle et Santé de la reproduction, la Zone de Santé d'Ibanda n'échappe pas à cette réalité africaine. Les intervenants en matière de santé sexualité responsable et de lutte contre le VIII/SIDA reconnaissent que les mesures spécifiques peuvent aider les jeunes à relever le gap. Or les jeunes ne peuvent y arriver qu'en ayant une connaissance suffisante leur permettant d'adopter des attitudes favorables et de se comporter conséquemment.

La présente étude veut répondre aux préoccupations suivantes :

? Les jeunes ont-ils des connaissances suffisantes en matière de la double prévention
du VIII-SIDA et les grossesses non désirées ? ;

? Les jeunes adoptent-ils une sexualité responsable en matière de prévention de
VIII/SIDA et de grossesses non désirées ?

? Quel est le groupe socio démographique le plus touché par le VIII/SIDA et les
grossesses non désirées ?

2. HYPOTHESES

Dans cette étude, nous cherchons à vérifier les hypothèses suivantes :

y' Les jeunes ont des connaissances suffisantes en matière de la prévention du VIII-SIDA et les grossesses non désirées.

y' Les jeunes, malgré leurs connaissances, n'ont pas adopté une sexualité responsable face à la gestion du VIII/SIDA et les grossesses non désirées.

y' Les grossesses non désirées et le VIII/SIDA concernent surtout les jeunes célibataires, qui ont peu d'informations sur la sexualité et la contraception.

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3. OBJECTIFS 3.1. Objectif Général

L'objectif de cette étude est de contribuer à la promotion de la santé sexuelle et reproductive à travers l'évaluation du niveau des connaissances, des attitudes ainsi que les pratiques des jeunes de 15 à 24 ans en matière de prévention du VIH/SIDA et des grossesses non désirées dans la Zone de Santé d'Ibanda.

3.2. Objectifs Spécifiques

? Evaluer le niveau de connaissance des jeunes de 15 à 24 ans sur le comportement

sexuel responsable face à la gestion du VIH/SIDA et des grossesses non désirées ;

? Déterminer les attitudes, les pratiques des jeunes de 15 à 24 ans en matière de
prévention du VIH/SIDA et grossesse non désirées ;

? Identifier les facteurs socio démographiques qui influencent les connaissances et les
pratiques des jeunes de 15 à 24 ans le VIH/SIDA et les grossesses non désirées.

4. INTERET DU SUJET

Vu le caractère croissant de la propagation de la pandémie du SIDA et l'augmentation de la prévalence au fil des années dans la province du Sud-Kivu et dans la ville de Bukavu en particulier et ceux de la Zone de Santé d'Ibanda ; attendu que les jeunes de 15-24 ans constituent la tranche d'âge la plus exposée au VIH/SIDA et à la grossesse non désirée de par leur activité sexuelle, cela nous a poussé de faire cette étude afin d'évaluer le niveau des connaissances, des attitudes ainsi que les pratiques des jeunes de 15 à 24 ans en matière de prévention du VIH/SIDA et des grossesses non désirées . Ce travail présente un triple intérêt :

4.1 Intérêt personnel :

Il nous aide à approcher nos connaissances sur les facteurs associé au VIH/SIDA et aux grossesses non désirées dans notre milieu et permet de mettre en lumière le risque potentiel que représentent ces fléaux dans la jeunesse de 15-24 ans.

4.2 Intérêt Social :

Dans un second temps, ce travail permettra à la communauté en général et aux jeunes de 1524 ans en particulier qui le liront d'aider et/ou d'adopter un comportement responsable vis-à-vis de la sexualité afin de se protéger de ces deux fléaux.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius