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De l'intérêt des systèmes de management à  la logique d'intégration


par Foad NAOUAR
Faculté de pharmacie de la Timone - Marseille - Master 2 Prévention des Risques et des Nuisances Technologiques - Option Risques Professionnels 2015
  

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10.4 Les normes de management intégré à travers le monde

L'intégration des différents systèmes de management ne bénéficie toujours pas d'une norme internationale. Néanmoins, on pourra noter la volonté de l'ISO de définir des structures communes entre les différentes normes facilitant la démarche d'intégration. Les nouvelles versions des normes ISO9001, ISO14001 et ISO45001, prévues en 2017, en sont les parfaits exemples.

Certains pays ont développé leur propre norme de système de management intégré comme l'Australie et la Nouvelle Zélande, qui conjointement, ont sorti la norme AS/NZS 4581 « Management System Integration ». L'ISO 31000, qui n'est toujours pas « certifiable », s'appuie beaucoup sur cette norme.

D'autres pays comme le Danemark ou bien l'Espagne ont aussi développé leur standard.

61 Responsable régionale Aquitaine du groupe AFNOR

62Afaq : Association Française pour l'Amélioration et le Management de la Qualité - Enquête menée en 2005

63VIRMAUX C., 2009. Systèmes de management intégré. Université d'Orléans, Cours, 34 p

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Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :

De l'intérêt des systèmes de management à la logique d'intégration

Certains référentiels privés ou spécifiques, tels que le SIES, le MASE entre autres, englobent différents domaines dans leur champ d'application (souvent SST + E).

11. L'intégration des systèmes de management : comment faire ?

Les S 11.1 et S 11.2 s'inspirent de travaux remarquables réalisés par les chercheurs de l'université CADI AYYAD- Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales de Marrakech.64

11.1 Stratégie d'intégration

11.1.1 Stratégie d'intégration selon S.Karapetrovic65 & W.Willborn66

Selon les auteurs, il existe plusieurs stratégies possibles que l'on peut appliquer pour atteindre un système de management intégré. Ces stratégies dépendent des systèmes de management déjà en place, mais aussi des systèmes de management jugés nécessaires.

l Les quatre approches telles que définies par ces auteurs sont les suivantes :

- Un système de management de la qualité (SMQ) en premier, puis les autres : C'est la voie la plus commune puisque un nombre plus large d'entreprises disposent d'un SMQ.

- Un système de management environnemental (SME) en premier, puis intégration au SMQ : Utilisé par les entreprises sous fortes contraintes environnementales.

- SMQ et SME simultanément, puis les autres : cette stratégie est possiblement limitée aux organisations n'ayant mis en oeuvre aucun système de management.

- Fondements communs du SMI, puis modules du SMI : Le processus commence par l'identification et le développement des éléments communs, suivis par l'incorporation des facteurs spécifiques des modules.

11.1.2 Stratégie d'intégration selon A.Labodova67 Pour l'auteur, l'intégration peut se faire de deux façons :

l Introduction des systèmes individuellement, suivie de leur intégration.

l Mise en oeuvre d'un SMI dès le début. Dans ce cas, une méthodologie basée sur l'analyse des risques est développée par l'auteur. Le risque est ici facteur d'intégration.

? Fournir les ressources et maîtriser les risques

Les risques pour l'entreprise dépendent de la satisfaction ou non des exigences spécifiées de ses clients ou de la réglementation, aux maladies professionnelles et aux accidents du travail de ses collaborateurs ou bien encore aux pollutions générées par ses processus.

Pour réussir à intégrer, dans un seul système de management, des réponses adéquates face à ces enjeux interdépendants, l'entreprise n'a pas d'autres choix que de procéder à une analyse intégrée de ses risques.68(Annexe 12.)

La définition du risque dans un management intégré pourra être la suivante : « Un événement soudain ou différé pouvant entraîner une non-satisfaction des besoins et attentes d'une des parties intéressées ».

L'intégration par analyse intégrée des risques, s'attache aux processus tels que définis dans le management qualité. Ici, le risque est le facteur d'intégration : risque pour l'environnement, risque sur la santé-sécurité des salariés, risque de pertes financières. Par cette approche, on cherche à réduire le risque opérationnel.

Si on revient sur la norme AS/NZS 4581 « Management System Integration », vu au S 10.4, l'approche qui y est décrite, est similaire à celle proposée par l'auteur. Pour aller encore plus loin, elle est similaire aussi à celle décrite par le référentiel SIES développé par DNV (§4.2.2). Elle se rapproche forcément aussi de la démarche décrite par l'ISO31000.

64LallaHind LAGDIM SOUSSI, Docteur en science de gestion, Revue francophone du management de projet, 2013, N°121

65Department of Mechanical Engineering, University of Alberta, Edmonton, Alberta, Canada

66Faculty of Management, University of Manitoba, Winnipeg, Manitoba, Canada

67Technical University of Ostrava Institute of Environmental Engineering

68Référence guide AC X50-200

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11.1.3 Stratégie d'intégration selon G.Wilkinson & G.W Dale- 69

Les auteurs proposent une intégration des systèmes par la qualité totale (TQM)70 par l'utilisation des ressources intégrées (ressources humaines, équipements, outils et techniques, informations et documentation, formation) pour obtenir la satisfaction de toutes les parties prenantes.

11.2 Les niveaux d'intégration

Il représente dans quelle mesure l'intégration des systèmes de management s'effectue à différents niveaux de l'organisation.

Niveau d'intégration71 : niveau auquel une organisation utilise un seul système de management pour couvrir de nombreux aspects organisationnels et répondre aux exigences de plusieurs normes de système de management. L'intégration s'applique à la capacité du système de management à intégrer la documentation, les éléments appropriés du système de management ainsi que les responsabilités, en relation avec au minimum 2 ensembles de critères d'audit ou normes.

11.2.1 Niveaux d'intégration selon S.Karapetrovic(2002-2003) L'auteur présente 3 niveaux d'intégration possibles :

l L'intégration au premier niveau concerne l'intégration de la documentation, à savoir un manuel commun avec des procédures spécifiques requises par les différents domaines du SMI.

l Le deuxième niveau concerne l'alignement des principaux processus, objectifs et ressources.

l Le troisième niveau consiste en la création d'un système global qui fait perdre l'identité propre de chaque système de management.

11.2.2 Niveaux d'intégration selon I.A Beckmerhagen72(2004)

Une idée très similaire à celle de S.Karapetrovic est présentée par I.A Beckmerhagen au travers 3 degrés d'intégration :

l Harmonisation : les entreprises ont intégré la documentation à un niveau partiel.

l Coopération : les entreprises ont partiellement intégré la documentation, les audits internes et les ressources. Ce degré d'harmonisation va encore plus loin, parce que les entreprises ont intégré des audits internes et les ressources humaines, qui sont considérés comme des éléments importants dans le processus d'intégration.

l La fusion : cela a lieu lorsque la pleine intégration de la documentation, des ressources et des procédures est atteinte.

11.2.3 Niveau d'intégration selon T.H Jorgensen73 (2006)

L'auteur a défini trois niveaux différents de l'intégration basés sur la synergie entre le client (management de la qualité), le produit (management environnemental) et la responsabilité sociale des entreprises :

l Le niveau de correspondance : ce niveau met l'accent sur les aspects du système grâce à la compatibilité accrue entre les normes.

l Niveau générique de l'intégration : Dans ce niveau, on se concentre sur les processus génériques ou la coordination des processus du cycle de management. Les normes ISO 9001, ISO 14001, ISO 50001 ou bien OHSAS 18001 sont génériques, car elles peuvent être appliquées à tous les secteurs et dans toute organisation.

l Le niveau d'intégration : Il s'agit d'un niveau plus ambitieux que les deux précédents qui aboutit à l'enracinement interne du SMI et à l'interaction externe avec les parties intéressées.

11.3 Définition de l'approche d'intégration choisie

Les références vues dans les paragraphes précédents permettent d'entrevoir au moins trois vecteurs d'intégration possibles.

l Un vecteur d'intégration « par les risques »

l Un vecteur d'intégration « par processus »

l Un autre vecteur « par similitude ».

69Manchester School of Management, University of Manchester Institute of Science and Technology, Manchester, UK

70 TQM - Total Quality Management - Concept né au Japon

71 Définition de l'IAF : International Accreditation Forum

72 Auteur et ingénieur allemand

73 Department of Development and Planning, Aalborg University

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Processus de réalisation

Processus de management

Processus support

11.3.1 Intégration par processus

Cette stratégie est présentée par A. Labodova au § 11.1.2. Bien que le périmètre d'intégration de la mission ne prenne pas en compte le système de management de la qualité, il m'est paru nécessaire de faire un point sur cette approche. L'idée est de voir dans quelle proportion nous pourrions intégrer les exigences environnementales, santé-sécurité et énergie dans tous les processus de l'entreprise. En sachant que certaines exigences réglementaires ou des parties prenantes liées à la santé-sécurité, l'environnement et l'énergie sont déjà intégrées dans des processus de réalisation tels que les processus « achat » ou bien de « maintenance » de ST.

La notion de processus : un processus est un ensemble d'activités corrélées ou interactives qui transforme des éléments d'entrée en éléments de sortie.74

Processus de management : Processus lié au déploiement de la politique, à l'amélioration de l'efficacité du Système de Management, à l'accroissement de la satisfaction client.

Processus support : Processus qui contribue au succès des processus de réalisation, leur fournit les moyens d'un bon déroulement.

Processus de réalisation : Processus qui contribue directement à la réalisation du produit ou d'un service, Processus qui a un impact direct sur la satisfaction du client, Processus qui est mis en oeuvre pour répondre aux besoins du client et lui fournir le produit / service attendu.

 

Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :

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L'approche processus globale permet d'intégrer l'écoute des besoins et attentes de l'ensemble des parties intéressées avec la prise en compte des aspects qualité, sécurité, environnement et énergie.

L'analyse des processus permettra à l'organisme d'identifier les différents points critiques (impact significatif sur l'environnement, risques pour la santé et la sécurité des salariés, non satisfaction des clients...) qui définiront par la suite les programmes et objectifs communs en termes de qualité, sécurité, environnement et énergie.

L'approche processus peut être utilisée comme fil conducteur pour la réalisation de l'analyse environnementale et l'identification des dangers et faire l'objet parfois de méthodes communes tout en gardant leurs finalités.

Dans une vision globale, il faut manager l'entreprise et non la qualité seule, l'environnement ou la sécurité. À terme, il ne faut parler que de «système de management» : ceci permettra d'inclure toutes les activités y compris celles liées à la finance, par exemple. Ainsi, la représentation globale des processus selon une cartographie ne doit pas décrire les exigences d'un référentiel mais refléter le fonctionnement réel de l'entreprise sans préjuger des éventuels impacts Q, S et E qui seront examinés dans une étape suivante.75

Eléments entrants : Exigences de toutes

les parties

Eléments entrants :

Processus : transformation qui ajoute de la valeur avec des risques et crée des nuisances

Processus :

transformation qui ajoute de la valeur ajoutée

Eléments sortants :
Résultats
intentionnels et non
intentionnels

Eléments
sortants :
Résultats clients

Figure 11 : du concept « processus qualité » au concept « processus intégré »

l Intégration processus par le vecteur de l'analyse des risques :

Cette partie a été abordée au §11.1.2, nous n'allons donc pas développer ici l'approche de l'auteur A.Labodova, cependant il me paraît utile de revenir sur une norme, abordée par Monsieur Bouissou Stéphane76, en 2éme année de Master PRNT, qui semble ne pas encore être considérée à sa juste valeur, l'ISO 31000 ou le management des risques, qui représente à mes yeux une réelle opportunité de stratégie d'intégration. L'ISO 31000 préconise que le management du risque soit intégré à l'ensemble des processus organisationnels de l'organisme, cette nouvelle notion de processus organisationnel étant à interpréter comme le rassemblement des processus de management, des processus support et des processus opérationnels. La norme insiste parallèlement sur la nécessité d'intégrer le management du risque au processus de décision. Cette norme dite « chapeau » permettra de gérer de façon globale, le management des risques.

74ISO 9000

75 Référence guide AC X50-200 : Bonnes pratiques « intégration »

76 Innovation & Risk Manager chez Pop-Up (concept de maison en Kit (bois))

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Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :

De l'intérêt des systèmes de management à la logique d'intégration

Figure 12 : Processus ISO 31000

L'ISO 9001 dans sa version 2015, qui sera publiée en septembre prochain, semble avoir opérée un tournant dans sa démarche de gestion des risques qui va être explicitement introduite dans le chapitre planification77. Reste cependant à savoir quels seront les domaines pris en compte !

Une approche processus qui demande beaucoup de ressources et de temps. Elle ne sera pas donc retenue mais pourrait être utilisée dans une logique d'intégration plus poussée de l'ensemble des systèmes de management.

11.3.2 Intégration par similitude

11.3.2.1 Eléments communs pouvant faire l'objet d'une pratique commune

On constate qu'il existe une réelle compatibilité entre les différents référentiels étudiés, affichée dans les principes et traduite dans les textes. Les prochaines normes ISO 9001 pour la qualité, l'ISO 14001 pour l'environnement, ISO 45001 pour la sécurité (remplacera l'OHSAS 18001 en 201678) et l'ISO 50001 pour l'énergie feront l'objet de points d'ancrage supplémentaires en adoptant la structure HLS (High Level Structure) qui permettra donc une intégration « par similitude » facilitée.

Ex : Politique, Planification, revue de direction, communication, gestion des compétences, gestion des

situations d'urgence

Ex : Identification des usages énergétiques

significatifs

Ex ; Etudes de dangers, suivi des AT

Figure 13 : Le triangle du SMI

Ex : Identification des Aspect puis des aspects environnementaux

Les éléments pouvant faire l'objet d'une pratique commune peuvent être :

l La politique : Définir une politique avec l'engagement à minima de la direction à satisfaire les exigences des parties intéressées, à se conformer à la réglementation et améliorer les performances.

l Exigences légales et autres : Disposer d'une veille réglementaire permettant d'identifier les exigences légales, réglementaires et autres exigences (technologiques, financières, etc.) applicables.

l Planification : Planifier les actions et ressources correspondantes permettant d'atteindre les objectifs associés à la politique.

77 Source AFNOR

78 Date donnée par l'ISO

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l

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De l'intérêt des systèmes de management à la logique d'intégration

Structure, responsabilités et autorités : Définir et communiquer au sein de l'entreprise les responsabilités et les autorités de chacun.

l Système documentaire : Le(s) manuel(s), les procédures, les instructions de travail et les supports d'enregistrements peuvent être communs ou séparés selon les besoins.

l Communication : En interne, prévoir un dispositif de communication sur le système de management et son efficacité (résultats obtenus). En externe, prévoir un dispositif de communication pour traiter toute demande d'information des parties intéressées.

l Compétences, formations, sensibilisation : Prévoir les formations nécessaires pour répondre aux besoins de compétences identifiés et évaluer leur efficacité. Sensibiliser les acteurs sur la pertinence de leurs activités et sur la manière dont ils contribuent à l'atteinte des objectifs.

l Mesurage et surveillance : Prévoir les dispositifs de mesure et de surveillance sur les processus, le système de management et les parties intéressées pour évaluer la performance.

l Audits internes : Planifier et conduire des audits internes pour mesurer la conformité et l'efficacité du système de management.

l Maîtrise des dysfonctionnements : Prévoir les traitements à mener et conduites à tenir en cas de non-conformités, accidents ou situations d'urgences.

l Actions correctives et préventives : Engager les actions nécessaires pour éviter le renouvellement de non-conformités avérées et pour prévenir l'apparition de toute non-conformité potentielle.

l Revues de direction : Planifier des revues pour analyser les résultats et les comparer aux objectifs, décide des actions d'amélioration et réajuster la politique.

11.3.2.2 Même objectif fondamental d'amélioration continue

Le processus de management sur lequel repose les 3 référentiels étudiés, est basé sur le principe de roue de Deming79 (figure 14) ou PDCA (Plan, Do, Check, Act).

Figure 14 : Roue de Deming - Amélioration continue

11.3.2.3 Correspondances et nuances

Depuis 1996, un effort a été systématiquement consenti pour rechercher des points d'ancrage entre les différentes normes ISO et OHSAS (Tableau annexe 6.), et alors faciliter leur intégration dans un système global. La norme OHSAS a été bâtie sur les mêmes principes.

79William Edwards Deming (14 octobre 1900 - 20 décembre 1993) est un statisticien, professeur, auteur, et consultant américain

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Toutefois, notons que leur finalité est différente. (Tableau 1).

 

ISO 14001: 2004

OHSAS 18001: 2007

ISO 50001: 2011

Objectifs

Satisfaire les exigences des parties intéressées. Maîtriser les aspects environnementaux. Maîtriser les situations d'urgence

Satisfaire les exigences des parties intéressées. Maîtriser les risques pour le travailleur et la santé.

Satisfaire les exigences des parties intéressées. Maîtriser les aspects énergétiques. Maîtriser les consommations d'énergie.

Sources des exigences

De types réglementaires/ législatives. Elles proviennent essentiellement de l'ETAT, commune, assureur, association de voisinage ou de protection de l'écologie

De types réglementaires/ législatives. Elles proviennent de l'Etat, médecin du travail, personnel

De types réglementaires/ législatives. Elles proviennent essentiellement de l'ETAT, commune, assureur, association de protection de l'écologie

Etapes préalables

Identification des aspects environnementaux. Evaluation des impacts sur l'environnement

Identification des dangers. Evaluation des risques pour le travailleur et sa santé

Identification des usages énergétiques. Evaluation de la consommation énergétique

 

Tableau 1 : principales nuances du SMI

11.4 Conclusion sur les généralités des SMI

Face à la réalité de la nécessité de réduire les coûts, de gagner en efficacité et de répondre à l'ensemble des parties prenantes, une véritable rationalisation, consolidation, mutualisation des moyens devient incontournable.

Il paraît donc indéniable, au travers des parties précédentes, que la logique d'intégration est en marche et qu'elle est une perspective d'avenir pour les entreprises. Cette logique qui répond à un environnement de plus en plus contraignant, nécessite néanmoins certaines règles d'application, si elle ne veut pas s'avérer contre-productif.

L'intégration des différents systèmes de management au sein d'un « vrai » SMI a pour but d'éviter la juxtaposition qui pourrait pénaliser l'entreprise par les multiples redondances et l'empilage des coûts de gestion qu'impliquent les « faux »SMI ou systèmes dit combinés. Pour ces raisons, il est essentiel de définir au plus juste la stratégie et le degré d'intégration les plus à même de répondre aux politiques de l'entreprise en termes de stratégie, d'objectifs et de cibles. De cette analyse, j'ai pu définir la stratégie et le niveau d'intégration les mieux adaptés à la mission d'intégration qui m'a été confiée.

12. Travaux d'intégration - STMicroelectronics Rousset

L'intégration par similitude a donc été la stratégie jugée la mieux adaptée pour mener à bien la mission. Ce vecteur d'intégration, si l'on se réfère aux paragraphes précédents, se rapproche de celui défini par S.Karapetrovic & W.Willborn « fondements communs du SMI ».

Le degré d'intégration choisi, quant à lui, repose à la fois sur le premier niveau d'intégration défini par Karapetrovic (Manuel commun avec procédures spécifiques), sur le niveau de coopération proposé par Beckmergen (Intégration des audits internes, ressources) et sur le niveau de correspondance de Jorgensen (Compatibilité entre les normes).

12.1 Définir une politique commune (SME -SMS - SMé)

La définition d'une politique commune est l'élément préalable à toute forme de réflexion en matière d'intégration de systèmes de management.

? Politique SST/ Environnementale - référentiels : OHSAS 18001 - ISO 14001- ISO 50001 : expression formelle par la direction à son plus haut niveau de ses intentions générales et des orientations de l'organisme relatifs à sa performance environnementale/ Energétique/SST.

? Politique Environnementale - Règlement EMAS : l'expression formelle par la direction à son plus haut niveau de ses

intentions globales et des orientations de l'organisation relatives à sa performance environnementale, y compris le
respect de toutes les exigences légales applicables en matière d'environnement, ainsi que l'engagement en faveur

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d'une amélioration constante des performances environnementales. Cette politique fournit un cadre d'action et prévoit l'établissement d'objectifs et de cibles environnementaux ;

l

Politique

environnementale

Politique énergétique

Politique SST

Article 4.2 ISO 14001 Article 4.3 ISO 50001 Article 4.2 OHSAS 18001

Annexe II.A.2 EMAS

POLITIQUE INTEGREE

Résultats (+) : La politique a été validée, enregistrée et communiquée à l'ensemble des parties prenantes. Elle répond aux engagements des 3 référentiels. La politique « intégrée » a été validée par l'audit de certification mené par Bureau Veritas.

12.2 Le manuel de management intégré

 
 
 

MANUEL DU SMSST

 
 
 

MANUEL DU SME

 
 
 
 

MANUEL DU SMè

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

? Choix du titre : « Manuel du Système de Management Intégré ».

Nous avons vu dans le § 10.1 ou bien dans le § 11.1, que les terminologies sont importantes dans la définition du degré d'intégration atteint par l'organisme. Dans le cas de la démarche décrite depuis le début de ce mémoire, il conviendrait de parler de système harmonisé ou bien d'intégration partielle pour STMicroelectronics Rousset.

Cependant, après réflexion et divers entretiens, l'utilisation du terme « intégration », marquant une volonté forte de la part du groupe de communiquer la démarche aux différentes parties intéressées.

? Choix de la structure du manuel : « Le plan copie les déclinaisons des normes ISO 14001, OHSAS 18001 et ISO 50001 et du règlement EMAS».

l Une première partie qui correspond aux rubriques introductives :

- Sommaire

- déclaration d'engagement,

- objet et domaine d'application,

- terminologie et abréviations,

- présentation de l'organisme,

- gestion du manuel....

Une deuxième partie qui décrit le système. Elle explicite les dispositions prises pour mettre en oeuvre la politique de management. Elle comprend :

- L'énoncé de la politique intégrée et des objectifs généraux ;

- l'organisation et les responsabilités prévues pour atteindre les objectifs ; - les divers autres éléments du système choisi.

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l Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :

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Résultats (+) : Le manuel a été validé, enregistré et communiqué à l'ensemble des parties prenantes. L'intégration a été validée par l'audit de certification mené par Bureau Veritas.

12.3 Les procédures écrites STMicroelectronics

STMicroelectronics Rousset, dans le cadre de L'ISO 14001 et de l'OHSAS 18001, disposent d'une série de procédures écrites. Ces procédures peuvent faire l'objet, hors spécificités, de travaux d'intégration.

? LISTE DES PROCEDURES ISO 14001

- Identification des aspects environnementaux significatifs et maîtrisables.

- Identification et recueil des exigences légales et autres.

- Formation.

- Communication interne et traitement des demandes externes.

- Maîtrise opérationnelle des activités pouvant avoir un impact sur l'environnement en accord avec la Politique, les
objectifs, les cibles et la conformité réglementaire.

- Identification et intervention en cas de situations d'urgence.

- Surveillance et mesurage des activités à risque pour l'environnement.

- Evaluation de la conformité réglementaire.

- Identification des non conformités, déclenchement et suivi des actions correctives et préventives.

- Gestion des enregistrements relatifs à l'environnement.

- Déroulement des audits environnementaux internes.

? LISTE DES PROCEDURES OHSAS 18001

- Identification des dangers - appréciation des risques associés aux dangers identifiés et mise en oeuvre des mesures de

contrôle

- Exigences légales et autres exigences en matière de SST applicables à sa situation.

- Formation sensibilisation compétence

- Communication

- Participation et consultation
- Contrôle des documents

- Prévention des situations d'urgence et capacité à réagir
- Mesure et surveillance des performances

- Evaluation de la conformité aux exigences légales en vigueur.

- Recherche d'incidents, non conformités, actions correctives/préventives

- Maitrise des enregistrements relatifs à la SST

- Audit interne.

? LISTE DES PROCEDURES « INTEGREES » dans le cadre de la mission

Les procédures qui ont fait l'objet d'une intégration par référence des exigences santé-sécurité, environnementales et énergétiques portent les titres suivants :

- Suivi de la réglementation Santé-Sécurité/Environnement/Energie,

- Objectifs généraux Santé-Sécurité/environnement/Energie,

- Rôles et responsabilités Santé-Sécurité/Environnement/Energie,

- Communication Santé-Sécurité/Environnement/Energie,

- Communication Environnement/Sécurité avec les autorités,

- Gestion des audits internes Santé-Sécurité/Environnement/Energie

- Processus d'identification, de suivi des enregistrements et responsabilités d'archivage,

- Enregistrement des non-conformités,

- Suivi des indicateurs de non-conformité.

l Résultats (+) : Ces procédures ont été validées, enregistrées et communiquées à l'ensemble des parties prenantes. L'intégration a été validée par l'audit de certification mené par Bureau Veritas.

? AUTRES DOCUMENTS

Les livrets d'accueil destinés aux nouveaux embauchés, ainsi que celui des Entreprises Extérieures, déclinent dorénavant des aspects Santé-Sécurité, Environnement et Energie.

Certains affichages ont été revus pour prendre en compte les aspects Santé-Sécurité, Environnement et Energie.

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12.4 Rôles et responsabilités

Bien définir l'organisation et la structure des systèmes de management est déterminant pour leur performance et leur efficacité.

Il convient de définir les responsabilités de ceux qui auront à mettre en oeuvre le système de management, depuis le plus haut niveau hiérarchique de l'entreprise jusqu'à son plus bas niveau.

Pour définir les rôles et responsabilités en matière de santé-sécurité, environnement et énergie nous avons référencé sur les 2800 salariés du site, ceux qui avaient un impact déterminant, notamment de par leur fonction.

Pour se faire, nous avons défini des phrases génériques en santé-sécurité, environnement et énergie pour chaque niveau de hiérarchie, à insérer dans les différentes fiches de postes.

l Résultats (+) : La procédure « rôles et responsabilités » a été validée, enregistrée et communiquée à l'ensemble des parties prenantes. L'intégration a été validée par l'audit de certification mené par Bureau Veritas.

4 Plus de 200 fiches de poste ont été reprises et validées. (Annexe 4)?

12.5 Les audits internes et de certification

Audit d'un Système de Management Intégré : audit d'un (de) système(s) de management selon deux (ou plus) ensembles de critères d'audit ou normes réalisé dans un même temps.80

12.5.1 Les audits internes

Les audits internes permettent d'évaluer la performance du système de management intégré. L'entreprise attend de ces audits, une appréciation de l'efficacité du SMI à :

l Respecter les exigences spécifiées ;

l Satisfaire les parties intéressées.

Le but recherché a été de définir un processus commun d'audit interne des 3 systèmes de management étudiés. Dans un premier temps, il a été nécessaire de définir les connaissances et les aptitudes des auditeurs internes du SMI.

Auditeur de tout système de management

Auditeur de système
de management
environnemental

Auditeur de système de management SST

Auditeur de système
de management
énergie.

l Principes, procédures et

l Techniques et

l Techniques et

l Techniques et

techniques d'audit.

méthodes de

méthodes de

méthodes de

l Systèmes de management

management

management santé-

management énergie

et documents de référence.

environnemental.

sécurité.

l techniques et

l Situations

l techniques et

l techniques et

sciences liés à

organisationnelles

sciences de

sciences de la sécurité.

l'énergie.

l Dispositions légales,

l'environnement.

l Aspects techniques et

l Aspects techniques et

règlements et autres exigences pertinentes

l Aspects techniques et
environnementaux des opérations.

sécurité des opérations.

énergie des opérations.

 

Tableau 2 : Connaissances et aptitudes d'un auditeur interne

l Résultats (-) : L'intégration n'est pas encore atteinte.

Pour plus d'impartialité et dans le but d'avoir un regard extérieur, l'audit Environnement et Santé-Sécurité est réalisé en commun, par des étudiants du CESI81 accompagnés d'un auditeur accrédité Cofrac82. L'enseignement de ces étudiants n'intègre pas encore les notions de systèmes de management de l'énergie.

L'intégration n'a donc pas été validée par l'audit de certification mené par Bureau Veritas.

Piste de réflexion : Faire intervenir, en plus de ces étudiants, des auditeurs internes formés à l'audit énergie ou d'autres étudiants d'un cursus du type énergie, pour se joindre aux étudiants du CESI.

80 Définition de l'IAF : International Accreditation Forum

81 CESI : Ecole d'ingénieur - Centre des études supérieures industrielles 82Cofrac - Comité français d'accréditation

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De l'intérêt des systèmes de management à la logique d'intégration

12.5.2 Les audits de certification

Le premier audit « intégré » de certification a eu lieu en Avril dernier, répondant ainsi aux attentes du groupe et permettant de limiter les coûts de certification.

12.5.2.1 Les audits du SMI selon la norme 17021 :2011

Nous nous appuierons sur le fascicule IAF : Exigences pour la l'application de la norme ISO 17021 :2011 pour les audits du SMI.

4 DEMANDE DE CERTIFICATION - PROCEDURES

L'organisme de certification doit s'assurer que :

l Le niveau d'intégration du (des) système(s) de management est pris en compte lors de l'établissement du programme d'audit ;

l Les plans d'audits couvrent tous les domaines et activités applicables à chaque norme de système de management ou spécification couverte par la portée de l'audit et qu'ils sont traités par des auditeurs compétents ;

l L'équipe d'audit dans son ensemble doit répondre aux exigences de compétence, telles qu'établies par l'organisme de certification, pour chaque domaine technique, en rapport avec chaque norme de système de management ou spécification couvert par la portée de l'audit d'un système de management intégré ;

l L'audit doit être mené par un responsable d'audit, ayant la compétence pour au moins une des normes ou spécification auditées ;

l Une durée d'audit suffisante est allouée pour réaliser un audit complet et effectif du système de management de l'organisation pour les normes de système de management ou les spécifications couvertes par la portée de l'audit ;

l Pour déterminer la durée d'un audit combiné portant sur plus de deux normes de système de management ou spécifications, par exemple A + B + C, l'organisme de certification doit :

- Calculer la durée d'audit requise pour chaque norme de système de management ou spécification prise séparément ; - Calculer la valeur de départ T pour la durée de l'audit de systèmes de management intégrés en additionnant la somme de chacune des durées individuelles (par exemple T = A + B + C) ;

- Ajuster la valeur de départ en tenant compte des facteurs qui peuvent conduire à une réduction ou à une augmentation (voir annexe 12.) de la durée requise pour réaliser l'audit.

- Les facteurs de réduction doivent tenir compte au moins, du niveau d'intégration du système de management, de la capacité du personnel de l'organisation à répondre à des questions relatives à plus d'une norme de système de management, et de la disponibilité d'auditeurs compétents pour auditer sur plus d'une norme de système de management ou spécification.

12.5.2.2 Résultats de l'audit de certification

Cet audit a été réalisé en s'appuyant sur la norme ISO17021 :2011, qui guide les auditeurs sur les bonnes pratiques en matière d'audit combiné. (La notion d'audit intégré n'a pas encore de définition).

l Résultats (+) : cet audit a été réalisé par Bureau Veritas avec un coordinateur d'audit ayant une expérience des audits conjoints et 2 autres auditeurs conformément à la norme ISO 17021 :2011. Tout le système intégré a pu être audité, selon le planning de référence communiqué par Bureau Veritas Certification et ainsi rester en phase avec la pertinence voulue par la démarche. Il a permis de réduire les coûts de certification de 25%83 du site et le gain espéré pour l'ensemble des sites se chiffre pour 2015 à plus de 100 000 euros (Annexe 3). L'audit intégré a permis aussi d'optimiser les ressources d'audit.

l Résultats (-) : Sur la forme, l'audit intégré a répondu aux exigences attendues par le groupe, par contre sur le fond, les auditeurs ont semblé jongler avec un planning « sur mesure », qui a fait que certains points importants ont été survolés rapidement pendant que d'autres ont fait l'objet de trop d'attention, sûrement par affinité de l'auditeur-coordinateur. La certification des systèmes de management « séparément » est déjà obtenue par échantillonnage, ce qui pose donc certaines limites quant à la solidité des résultats, je me demande alors, si l'audit intégré ne va pas accentuer cette limite et fragiliser à terme, le processus d'amélioration continue de l'ensemble.

12.6 La revue de direction

La revue de direction a pour objet de permettre à la direction à son plus haut niveau, de vérifier que le SMI répond bien à l'ensemble de ses attentes et notamment à sa politique et aux objectifs qu'elle s'est fixés. La revue de direction intégrée doit répondre à quelques exigences84 :

l Effectuée le même jour et au même endroit ;

l Qu'elle soit pilotée par le responsable du SMI et seulement lui ;

83 Rapport post-audit, responsable du SMI

84 Auditeurs Bureau Veritas : Pendant l'audit de certification intégré

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l Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :

De l'intérêt des systèmes de management à la logique d'intégration

Qu'elle aborde les thèmes par le biais de l'intégration (formation, programmes d'audit, non conformités, plans de

formations ) ;

l Qu'elle recense l'ensemble des données d'entrée définies par l'ensemble des référentiels.

l Résultats (-) : La revue de direction ne répond pas encore à l'ensemble de ces pré-requis. L'intégration fait partie des axes
principaux de travail pour l'année 2015 (Politique 2015 en annexe 6.), il faudra donc évaluer cette intégration lors de la prochaine revue et faire le point sur cet aspect important, soulevé par les auditeurs. Cependant, Il semble aujourd'hui, que malgré ces engagements, aucune décision quant à la nomination d'un pilote unique du SMI ne soit envisagée.

12.7 Les outils mis en commun

Pour harmoniser les pratiques, un ensemble d'outils est mis en commun.

Le logiciel 8D Tool : Ce logiciel permet de recenser l'ensemble des non-conformités relevées lors des différents audits. L'ensemble des 3 domaines est désormais couvert au travers d'une pratique commune de gestion des non-conformités. La procédure de gestion des non-conformités a été validée, enregistrée et communiquée à l'ensemble des parties prenantes.

Le logiciel d'enregistrement DMS (Document Management System) : L'ensemble des manuels, instructions, modes opératoires, procédures relatifs au SMI (environnement, santé-sécurité, énergie) est désormais enregistré dans ce logiciel. La procédure d'enregistrement a été validée, enregistrée et communiquée à l'ensemble des parties prenantes.

Le logiciel Eureka (Boîte à idée) : Cette boîte à idée permet désormais aux salariés d'émettre des suggestions dans les 3 domaines. Cette spécificité a été intégrée dans la procédure « communication interne », qui a été validée, enregistrée et communiquée à l'ensemble des parties prenantes.

Le logiciel Altran - Veille réglementaire : Le site utilise le logiciel Altran pour sa veille réglementaire. Chaque mois, une réunion téléphonique est tenue avec les juristes de la société Altran pour faire un point sur la réglementation liée aux aspects environnementaux, « énergie » et santé-sécurité. La procédure a été validée, enregistrée et communiquée à l'ensemble des parties prenantes.

12.8 Conclusion sur les travaux d'intégration(rapport audit Bureau Veritas annexe 5.)

«The integration of the different system is started, some areas are not yet integrated like audit and management system reviews»Auditeur Bureau Veritas - Rapport audit en annexe 5.

Le rapport d'audit en annexe 5., donne une appréciation du degré d'intégration pour chaque point audité. « Integrated » pour les points jugés intégrés, « SMI » pour les points considérés comme faisant parties intégrantes du SMI et « Specific » pour ceux entrant dans la spécificité de chaque système considéré séparément.

Les auditeurs ont pu apprécier un processus d'intégration, bien qu'à ses débuts, cohérent et efficient. L'intégration des revues de direction et d'audits internes est en discussion et devrait, sous peine de non-conformité, aboutir prochainement à un consensus. Ces points sont essentiels pour être en phase avec la politique HSE du groupe.

Ce processus d'intégration, au-delà de l'aspect économique devrait apporter plus de cohérence dans les processus RH, de formation ou encore d'accueil des nouveaux embauchés. Il devrait appuyer le service HSE dans sa démarche de prévention au travers de la refonte d'un certain nombre de documents et de la mise en commun d'un manuel unique.

l Piste de réflexion 1 : Le peu de temps pour aboutir à un système de management intégré ne m'a pas permis de pousser l'intégration au niveau de la maîtrise opérationnelle. Une refonte « globale » des systèmes pourrait permettre une intégration dont le vecteur principal serait «la maîtrise du risque global » et donc d'entamer un processus d'intégration ambitieux, celui des « spécificités » des systèmes. Il semblerait opportun de s'appuyer sur la norme « chapeau », l'ISO 31000.

l Piste de réflexion 2 : Elle s'appuierait sur l'intégration des systèmes HSE dans le système qualité pour vraiment atteindre la qualité total (TQM : Total Quality Management) louée dans les communications de STMicroelectronics. TOUS les processus verraient intégrer l'ensemble des exigences liées aux aspects environnementaux, santé-sécurité et énergétiques. Rappelons néanmoins que quelques processus ont intégré ces aspects, tels que les processus de maintenance ou de recherche et développement.

l Piste de réflexion 3 : Et pourquoi ne pas penser « développement durable85 » (Annexe 10.) comme stratégie d'intégration ? Je n'ai pas traité réellement cette approche, qui pourrait sans doute faire l'objet d'un nouveau mémoire.

85 « C'est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs » Mme Gro Harlem BRUNTLAND 1987

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EVALUATION DU RISQUE CHIMIQUE AU POSTE

DE TRAVAIL

STMICROELECTRONICS ROUSSET SAS

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Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :

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Evaluation du risque chimique au poste de travail

13. Evaluation du risque chimique : Décret 2009-1570 du 15 décembre.

Contexte de la mission : Le décret n°2009-1570 du 15 décembre 2009 a modifié le code du travail sur les modalités de contrôles des Valeurs Limite d'Exposition Professionnelle (VLEP).

Au 1er janvier 2014, le contrôle du respect des VLEP dites « réglementaires indicatives », terminologie qui sera définie plus bas, est rendu obligatoire. Pour des raisons contextuelles et propres au service HSE du site, le travail d'évaluation et d'identification des agents chimiques dangereux, découlant de ce décret, n'a pu être effectué dans les délais. Pour être conforme à la réglementation et définir le plan de mesurage pour l'année 2015, nous avons donc travaillé sur l'inventaire des agents chimiques dangereux répondant au décret et par la suite effectué une évaluation du risque chimique en utilisant la méthode développée par l'INRS.

13.1 Ce que dit le décret 2009-1570

Lorsque les salariés sont exposés ou susceptibles d'être exposés à des agents chimiques dangereux (ACD) ou à des agents Cancérogènes, Mutagènes ou Repro-toxiques (CMR), l'employeur doit mesurer régulièrement la concentration de ces produits.

Le décret n° 2009-1570 précise les conditions de réalisation des «Contrôles des Valeurs Limites d'Exposition Professionnelle» (VLEP) pour les travailleurs exposés aux agents présents dans l'atmosphère des lieux de travail.

Lorsque des valeurs limites indicatives ou contraignantes existent, le Décret n°2009-1570 contraint l'employeur à faire appel à un organisme accrédité pour procéder à des contrôles techniques réguliers. Ces contrôles sont effectués au moins une fois par an (1 campagne de 3 mesures) et lors de tout changement susceptible d'avoir des conséquences néfastes sur l'exposition des travailleurs.

13.1.1 VLEP - Valeur Limite d'Exposition Professionnelle

Au niveau européen, la notion de valeur limite est actuellement définie par la directive 98/24/CE du 7 avril 1998.

Ce sont des valeurs de concentration d'un agent chimique dangereux dans l'air que peut respirer une personne pendant un temps déterminé sans risque d'altération pour la santé, même si des modifications physiologiques réversibles sont parfois tolérées. Aucune atteinte organique ou fonctionnelle de caractère irréversible ou prolongé n'est raisonnablement prévisible à ce niveau d'exposition86.

13.1.2 VLEP -VRI (Valeurs Réglementaires Indicatives)

Elles sont fixées par arrêté en application de l'article R.4412-15 du code du travail. L'arrêté du 30 juin 2004 modifié par l'arrêté du 26 octobre 2007 et par celui du 09 mai 2012 donne une liste de valeurs réglementaires indicatives.

Depuis le 1er janvier 2014, des contrôles du respect des VLEP-VRI sont obligatoires.

13.1.3 VLEP - VRC (Valeurs Limites Contraignantes)

Elles sont fixées pour les agents chimiques les plus dangereux pour lesquelles ils existent des méthodes de prélèvement et d'analyse validées.

La réglementation sur les contrôles des VLEP-VRC a évolué en 2009. Les entreprises doivent réaliser annuellement un contrôle des expositions par un organisme accrédité, dont les modalités sont décrites dans l'arrêté du 15 décembre 2009.

13.2 Actions menées pour répondre au décret 2009-1570

13.2.1 Inventaire des substances à valeur réglementaire indicative et à valeur réglementaire contraignante sur le site de Rousset.

Au sein de STMicroelectronics Rousset, les substances sont enregistrées avec leur n° de CAS, dans le logiciel de gestion « Evaluthyss Chemyss » développé par la société ITGA.

Le site de rousset recense 534 substances présentes dans 838 produits chimiques.

86C. trav., art. R. 4412-2

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Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :

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Le guide de l'INRS ED 984 : VLE des agents chimiques en France, donne l'ensemble des agents chimiques à VLEP dont :

- 87 à Valeur Réglementaire Contraignantes (VRC),

- 42 à Valeur Réglementaire Indicative (VRI).

Ce qui a permis l'établissement d'une liste d'agents chimiques à VLEP-VRI et VLEP-VRC utilisées sur le site de Rousset.

Inventaires des agents chimiques VLEP-VRI et VLEP-VRC 13.2.2 Evaluation du risque chimique - Méthode INRS (ND 233-200-05).

13.2.2.1 Risque chimique par inhalation

Schéma du risque chimique par inhalation

l Le score du risque par inhalation est déterminé par la formule suivante :

Score inhalation = Score danger x Score volatilité x Score procédé x score protection collective

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Ø Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :

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Score danger : Il est déterminé par la classe de danger qui est fonction des phrases de risques ou combinaisons de phrases de risques.

Score de danger

Classe de danger

Ø Score de volatilité (pour les liquides) : Il est fonction de la classe de volatilité, qui elle est déterminée à l'aide du diagramme ci-dessous (fonction de la température d'ébullition et de la température d'utilisation).

 
 

Classe de volatilité

Score de volatilité

 

Ø Score procédé : Le type de procédé dans lequel l'agent chimique est utilisé, est déterminé selon les indications

mentionnées à la figure ci-dessous : Figure 3: Casse de volatilité

Classes de procédés - Scores associés

Ø Score de protection collective : Le type de protection collective mise en place au poste de travail lors de l'utilisation des agents chimiques est déterminé à partir des informations mentionnées à la figure ci-dessous :

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Classe de protection collective - Score associé

l La protection individuelle n'a volontairement pas été prise en compte dans cette démarche. Protection individuelle qui doit être limitée à des opérations auxquelles il est impossible d'appliquer les règles de prévention du risque chimique.

13.2.2.2 Risque chimique par contact cutané

Schéma risque chimique cutané

Score cutané = Score danger x Score surface x Score fréquence

? Score danger : Méthode identique à celle du risque par inhalation. ? Score surface : Il est déterminé à l'aide de la grille ci-dessous

Grille surface exposée

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Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :

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? Score fréquence : Il est déterminé par la grille proposée ci-dessous :

Score fréquence exposition

13.2.2.3 Cotation du risque par inhalation et cutané

13.2.3 Résultats et plan de mesurage

13.2.3.1 Résultats de la cotation du risque chimique par la méthode INRS

Pour chaque substance avec VLEP-VRI et VLEP-VRC, les produits ont été identifiés et évalués. ( Exemple ci-dessous pour une substance).

Produits masqués pour répondre à la confidentialité exigée.

Exemple de fichier « Acétate de -2- méthoxy »- Méthode- INRS

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Mémoire NAOUAR Foad - MASTER PRNT - 2014-2015 :

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> L'évaluation initiale du risque chimique a donné les résultats suivants :

 

Risque <100

100< Risque <1000

Risque > 1000

Nombre de situations87 avec
un produit contenant une
substance avec VLEP - VRC

225

22

26

Nombre de situations avec
un produit contenant une
substance avec VLEP - VRI

167

9

5

Total

392

31

31

 

L'analyse initiale permet d'identifier 31 situations avec un risque modéré nécessitant des mesures correctives et une évaluation approfondie (métrologie) et 31 autres situations avec un risque très élevé qui nécessitent une action corrective immédiate. Cependant sur ces 62 situations, en considérant les activités et les procédés, une décote complémentaire a été appliquée en tenant compte des mesures de prévention suivantes :

> Cycle purge compression/détente : Permet de ventiler les gaz présents dans l'équipement avant ouverture.

Pour les équipements utilisant des gaz, avant chaque intervention, il est obligatoire (mode opératoire : déroulement d'une liste d'actions par étapes sur logiciel) de lancer un « cycle purge - compression/détente ». Une purge par compression/détente à l'atmosphère a pour objectif de mettre le gaz de purge88 sous pression dans l'installation qui va se mélanger avec le gaz à purger, formant ainsi un mélange qui est évacué à l'atmosphère via des drains d'évacuation. Cette opération est répétée plusieurs fois : 5 à 10 cycles et même plus, sont nécessaires selon la décontamination résiduelle voulue. La pression optimale de purge se situe entre 1 et 10 bar relatifs.

> Cycle de rinçage des lignes de chimie :

Avant chaque intervention sur les bains de chimie ou sur équipements ou lignes chimiques comme précédemment, il est obligatoire de lancer un « cycle de rinçage ». Dans le cas des bains, les chimies sont vidangées par un cycle

« automatique » géré par un automate, ensuite les vapeurs sont traitées par un système complexe de ventilation. Dans le cas des équipements, chaque ligne « équipement » est connectée à une vanne dite « trois voies » qui délivre les chimies utiles lors de la fabrication et qui permet par action sur le logiciel machine de basculer et ainsi délivrer de l'eau ultra-pure pour nettoyage des lignes et des zones de travail « équipement ».

> Utilisation d'un détecteur d'ambiance relié à tous les points de distribution de chimie. Il permet de localiser une éventuelle fuite de chimie et de définir la concentration de vapeur engendrée par une telle fuite. Il est relié à une supervision qui déclenche une évacuation immédiate (par alarme sonore et visuelle) de la zone.

> Utilisation d'EPI89 pour les interventions : Ils sont prévus dans les différents modes opératoires. On entre ainsi dans le principe de réduction des expositions acceptables (référence décret sur la pénibilité).

> Cas des produits hors procédés de fabrication : Lorsque la mise en oeuvre est très faible, le produit n'a pas été pris en compte dans le plan de mesurage. C'est le cas des colles, spray, désodorisant...

On passe donc à 15 situations, qui feront l'objet du plan de mesurage pour l'année 2015.

 

100< Risque <1000

Risque > 1000

Nombre de situations avec
un produit contenant une
substance avec VLEP - VRC

3

12

Nombre de situations avec
un produit contenant une
substance avec VLEP - VRI

0

0

Total

3

12

 

87 Situation = Produit dans un lieu d'utilisation mis en oeuvre suivant certains procédés.

88 Souvent de l'azote ou de l'hélium

89 EPI : équipement de protection individuelle

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De l'intérêt des systèmes de management à la logique d'intégration

13.2.4 Modalités de mesurage - par GEH90

La figure ci-dessus représente le processus de contrôle tel que défini par le décret de 2015.

l Diagnostic initial : 1 campagne de 3 mesures par an sur porteur .Si > 10 % de la VLEP => 2 nouvelles campagnes de 3 mesures.

l Diagnostic périodique : 1 Campagne de 3 mesures par an.

14. Conclusion pour cette mission

L'évaluation du risque chimique au poste de travail a été pour moi l'occasion de mettre en application les enseignements reçus pendant mes périodes de « faculté ».

Cette mission m'a permis de vraiment m'imprégner du métier de préventeur et ce fut pour moi, l'occasion de me confronter à une réglementation en perpétuelle évolution et à l'impact que cela peut avoir sur une entreprise et en première ligne sur son personnel.

J'ai aussi pu mesurer l'aide apportée aux acteurs de la prévention en entreprise, par les différents organismes publics ou semi-publics, au travers de revues ou de supports remarquables. Pour cette mission, les fascicules de la CARSAT91 et de l'INRS92, entre autres, m'ont été d'une grande utilité et sont en grande partie responsables des résultats positifs obtenus. Je sais, aujourd'hui, et ce plus que jamais, qu'ils seront une base d'enrichissement et de progrès dans ma future carrière de préventeur.

Pour toutes ses raisons, il me semblait utile de ne pas juste présenter des résultats brièvement comme le règlement du Master le stipule, mais de détailler, même légèrement, le contenu de ce travail.

Perspectives : L'INRS a développé, récemment, une application informatique nommée SEIRICH (Système d'évaluation et d'information sur les risques chimiques en milieu professionnel) qui vise à aider les entreprises à évaluer leurs risques chimiques et à les informer sur les démarches de prévention et leurs obligations réglementaires. Une journée d'information se tiendra le 15 septembre 2015 dans les locaux de la CNAMTS à Paris.

« Liste des acronymes - évaluation du risque chimique au poste de travail ».

CARSAT

Caisse d'Assurance Retraite et de la Santé au Travail

CMR

Cancérogène, Mutagène, Repro-toxique

EPC

Equipement de Protection Collective

EPI

Equipement de Protection Individuelle

GEH

Groupement d'Exposition Homogène

INRS

Institut National de Recherche et de Sécurité

Teb

Température d'ébullition

Tu

Température d'utilisation

Scut

Score cutané

Sinh

Score inhalation

VLEP

Valeur Limite d'Exposition Professionnelle

VRC

Valeur Réglementaire Contraignante

VRI

Valeur Réglementaire Indicative

 

90 Groupement d'exposition Homogène - Le GEH est défini comme un groupe de travailleurs aux tâches semblables, mais non nécessairement simultanées. Ces travailleurs ont, a priori, des conditions d'exposition semblables

91 CARSAT : Caisse d'Assurance Retraite et de la Santé au Travail

92 INRS : Institut National de recherche et de Sécurité

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore