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Evaluation contingente d'aménités paysagères liées à  un èspace vert: cas de la place Charles Atangana dans la ville de Yaoundé


par Jean Charles Ononino
Université de Yaoundé 2-Soa - Master 2 2018
  

Disponible en mode multipage

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web site: www.univ-yde2.org

FACULTY OF ECONOMICS AND
MANAGEMENT SCIENCES
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222062698/fax(237)222238436

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ECONOMIQUES ET DE GESTION
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ÉCONOMIE DE L'ENVIRONNEMENT, DU DÉVELOPPEMENT RURAL ET DE
L'AGROALIMENTAIRE (EDRA)
Mémoire soutenu en vue de l'obtention du Diplôme de Master II en Sciences
Économiques
Option : Économie de l'Environnement et du Développement Rural

EVALUATION CONTINGENTE D'AMENITES PAYSAGERES
LIEES A UN ESPACE VERT URBAIN : CAS DE LA PLACE
CHARLES ATANGANA DE LA VILLE DE YAOUNDE

Par : ONONINO Jean Charles

Master 1 en Monnaie Banque et Finance (MBF)

Sous la direction de :

Dr. KAMDEM Cyrille Bergaly

Chargé de Cours, FSEG, Université de Yaoundé II-Soa

Année 2018

1

Ononino Jean Charles

Remerciements

Après plusieurs mois de travail, je ne saurais prétendre être capable de citer nommément toutes les personnes qui, d'une manière ou d'une autre, ont contribué à la réalisation de ce travail car, tellement elles sont nombreuses. Pour cette raison, au lieu de procéder à une énumération harassante, je prends ici la liberté d'exprimer ma gratitude par le biais de remerciements collectifs. Cependant, ce choix n'écorche en aucune façon le respect et la considération que je porte aux personnes concernées.

Je tiens en premier lieu à exprimer mes plus profonds remerciements au Dr Cyrille KAMDEM pour avoir accepté de diriger cette recherche. Merci pour la patience dont vous avez fait preuve et pour votre disponibilité inconditionnelle durant le temps qu'a duré cette recherche. Je remercie aussi le Dr Éric FOFIRI NZOSSIE qui a su m'orienter dans ma quête d'un directeur de mémoire. Un merci spécial à ma mère maman EDISSIKI Jacqueline qui m'a donné l'opportunité de suivre ce Master. Merci à la grande famille EDRA qui a su m'encourager dans les moments de panique. Merci enfin à ma famille, mes voisins, mes amis et tous ceux qui de près ou de loin m'ont été d'un soutien quelconque.

Ononino Jean Charles

2

À MON FRèRE BOGNOMO ALAIN

CAMILLE, PARTI TROP TôT

3

Ononino Jean Charles

SOMMAIRE

 

Remerciement

1

Dédicace

..2

Sommaire

3

Liste des figures

4

Liste des tableaux

.4

Liste des acronymes

5

Résumé

7

Introduction générale .

. .9

Chapitre 1: Fondements théoriques de l'évaluation économique ex-ante des ressources

 

naturelles 17-30

Section 1 Paradigmes néoclassiques de l'économie environnementale . 17

Section 2 : les instruments de mesure de biens environnementaux 19

Chapitre 2 : Eploration de la littérature empirique inhérente à l'évaluation économique des

biens environnementaux 31

Section 1 : les méthodes d'évaluation économique des actifs naturels 31

Section 2 : La notion de valeur .39

Chapitre 3: Une approche méthodologique

. ..49-76

Section 1 : cadre géographique de notre recherche

49

Section 2 : canevas de la recherche

53

Chapitre 4 : analyse des résultats, discussions et recommandations

77-88

Section 1 : statistique descriptive sur l'évaluation contingente

77

4

Ononino Jean Charles

Section 2 : analyse multivariée ou statistique d'estimation : vérification des hypothèses de

recherche et apports de l'étude

79

Conclusion générale

.89

Références Bibliographiques

.93

Annexes

.97

TABLE DES FIGURES

 

Figure 1. Courbe de demande Marshallienne

.23

Figure 3. Mesure de la variation de surplus

.24

Figure 4. Représentation des surplus compensateur et équivalent

25

Figure 1. Les composantes de la valeur économique totale d'un actif non marchand

.43

TABLE DES TABLEAUX

 

Tableau 1: Les méthodes d'évaluation monétaire de l'environnement

.38

Tableau 2 : Identification des variables

63

Tableau 3 : Description de la variable

63

Tableau 4 : caractéristiques ou mesure au niveau du questionnaire

65

Tableau 5 : usage des données recueillis sur le terrain dans notre recherche

66

Tableau 6 : CAP pour clôture autours du parc

.78

Tableau 7 : statistique descriptive des variables du modèle

81

Tableau 8 : Coefficients du modèle avec les odds ratio et avec la robustesse

.84

Tableau 9 : Rapprochement des résultats

87

Tableau 10 : Synthèse des résultats

.88

Ononino Jean Charles

5

LISTE DES ACRONYMES

CAA Consentement à Accepter

CAP Consentement à Payer

CAR Consentement à Recevoir

CFA Communauté Financière Africaine

EMIA Ecole Militaire Inter Armées

ENAM Ecole Nationale D'administration Et De Magistrature.

ENS Ecole Normale Supérieure

ENSP Ecole Nationale Supérieure Polytechnique

ESSTIC Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de l'Information et de la

Communication

FAO Food and Agriculture Organisation of the United Nations

FMSB Faculté De Médecine Et Des Sciences Biomédicales

IAI Institut Africaine d'Informatique

IFORD Institut de Formation et de Recherche Démographiques

IRIC Institut des Relations internationales du Cameroun

MEC Méthode d'évaluation contingente

MPH Méthode des Prix Hédoniques

6

Ononino Jean Charles

NOAA National Oceanic and Atmospheric Administration

OCDE Organisation de Coopération et de Développement Economiques

UCAC Université Catholique d'Afrique Centrale

UICN Union Internationale pour la Conservation de la Nature

UPAC Université Protestante d'Afrique Centrale

7

Ononino Jean Charles RESUME

Ce mémoire propose une évaluation contingente des services paysagers rendus par un jardin urbain. Les consentements à payer d'un échantillon d'usagers du jardin de la place Charles ATANGANA de Yaoundé ont été révélés sur la base de deux scénarii simulant des changements d'attributs paysager et sécuritaire. Les attributs retenus correspondent à un renforcement de la sécurité via la construction d'une clôture autour du jardin et au renforcement du fleurissement du jardin. Le support de paiement proposé repose sur un ticket de paiement donnant droit d'accès au jardin. Nous avons évalué les CAP et les facteurs qui augmentent la probabilité de donner un consentement à payer positif. Nos résultats montrent que pour chacun des scénarii envisagés, les usagers sont prêts à payer un ticket leur donnant droit d'accès au jardin. Ce montant est renchéri lorsque l'aménagement proposé valorise l'attribut pour lequel le citoyen est sensible.

Mots-clés : aménités paysagères, espaces verts urbains, évaluation contingente, consentement à payer

Contingent valuation of landscape amenities related to an urban green space. An application to the municipal garden Charles ATANGANA in Yaoundé.

ABSTRACT -

This research report proposes contingent valuation using a payment ticket giving access right, to evaluate landscape amenities related to an urban green space at Yaoundé city (the municipal garden Charles ATANGANA). Two attributes are considered (landscape and security): strengthen the quality and quantity of flowers in the garden and build a fence. Each attribute defines a scenario. We have evaluated the factors, which increase the probability to have a positive willingness-to-pay (WTP) for each scenario. Our results show that: for each of the scenarios envisaged, the users are ready to buy a ticket giving them access to the garden. The latter's willingness to pay is increased when the proposed development values the attribute for which the user is the most sensitive.

Keywords: landscape amenities, urban green space, contingent valuation, willingness-to-pay.

8

Ononino Jean Charles

9

Ononino Jean Charles

Introduction Générale

La Conférence des Nations Unies sur l'environnement de Stockholm en juin 1972, le rapport de Brundtland en 1987, la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le Développement de Rio en juin 1992, encore appelé le Sommet de la Terre, le Sommet mondial pour le développement durable de Johannesburg en Août 2002, ont progressivement conduit à l'adoption du concept de développement durable comme cadre de référence des politiques de développement. Pour l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE, 1996), la voie menant aujourd'hui à un développement durable passe par une meilleure intégration des facteurs économiques dans la prise de décision relative à l'environnement. C'est suivant cette dynamique qu'a émergé au XXe siècle, dans le cadre de l'économie du bienêtre, la Méthode d'Evaluation Contingente (MEC) dont l'objectif est de donner une valeur économique aux biens qui à la base n'en ont pas. Inspirées des travaux de Wantrup (1947), les premières applications de la méthode d'évaluation contingente remontent aux années 1960. C'est surtout dans la deuxième moitié des années 1970 que cette technique d'évaluation s'est imposée comme une alternative viable aux méthodes de révélation des préférences. La démarche d'évaluation économique totale s'inscrit dans le cadre de la science économique appelée « économie du bien-être ». Pour ce courant, le marché est un parfait révélateur des préférences, quelles qu'elles soient.

1- Contexte

Raisonnant dans le cadre de l'économie néoclassique et de l'économie du bien-être, une économie environnementale est apparue au cours des années 1970, proposant de considérer les ressources naturelles sous la forme d'actifs naturels. Un modèle de gestion économique de la nature a ainsi été conçu, qui permet d'arbitrer sur une base monétaire entre les différentes options d'utilisation d'un environnement donné. Les chercheurs qui se sont intéressés à la problématique de l'évaluation économique des biens et services environnementaux appartiennent à divers horizons théoriques dont : l'économie (Dixon et Sherman, 1990), l'écologie (Mermet, 1992), l'anthropologie (Milanesi, 2010) , et la sociologie Champagne et Denis, 1992). Mobiliser la littérature ayant touché la problématique de l'évaluation et de la

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Ononino Jean Charles

gestion durable des biens et services environnementaux nécessite alors de prendre en compte divers courants de pensée (dont le plus marquant est l'économie du bien-être). L'économie du bien-être ayant pour pilier l'allocation optimale des ressources dont dispose un agent économique, a trouvé un champ fertile dans le cadre de la gestion des ressources naturelles et des attributs environnementaux.

Les ressources naturelles et les attributs environnementaux fournissent des flux de biens et services qui ont une valeur pour les humains. Cependant, leurs usages ne peuvent être régulés par le marché compte tenu de leur caractère de ressources communes. Les propriétés de non rivalité et non exclusivité sont en plus des caractères spécifiques aux biens publics. Du point de vue de l'économie, la négligence de l'ensemble des flux des actifs naturels dans le processus de décision est l'une des causes principales de la dégradation de l'environnement et de l'exploitation non durable des ressources naturelles. Les risques de disparition de ces actifs sont liés à des causes d'ordres théorique et politique.

Sur le plan théorique, la mauvaise gestion et l'utilisation inefficiente de ces ressources résultent du fait de l'absence ou du mauvais fonctionnement du marché des actifs naturels. Les conséquences sont l'absence de prix ou la formation d'un prix ne reflétant pas la valeur économique exacte de la ressource. Le marché, laissé à lui-même, ne peut dès lors en aucun cas atteindre un équilibre économique optimal. Par conséquent la continuité, de l'offre de services environnementaux ne peut être correctement assurée dans le temps. Sur le plan politique, les défaillances des politiques gouvernementales constituent la cause de la dégradation de l'environnement. Les interventions gouvernementales peuvent inciter les individus à accroître l'utilisation des biens environnementaux. Elles peuvent être menées au niveau macroéconomique ou à l'échelle d'un secteur. Pour pallier ces défaillances, les autorités publiques ont un rôle important à jouer dans la mise en oeuvre des politiques environnementales. Elles doivent promouvoir un développement durable intégrant une gestion optimale des ressources naturelles et la protection de l'environnement. Dans cette perspective, les politiques publiques sont appelées à s'inscrire dans une approche globale de développement durable. Des efforts doivent être apportés à la conciliation entre l'environnement et le développement. Ainsi, trois principes fondamentaux sont recommandés pour parvenir à une meilleure intégration des dimensions environnementales en vue d'un développement durable susceptible de Parer aux effets anthropiques nocifs sur l'environnement, y compris sur la biodiversité : mettre en valeur les ressources naturelles, maintenir la biodiversité pour les générations à venir, déterminer et évaluer les coûts et les avantages générés par les actifs naturels.

11

Ononino Jean Charles

Les espaces verts de proximité constituent une composante majeure des villes contemporaines. Ils sont justifiés par une forte demande de la part des populations urbaines à titre d'usages direct ou indirect. Leurs coûts de production et d'entretien pèsent lourdement sur les budgets des administrations publiques à différentes échelles. Parmi les grands travaux menés à Yaoundé par le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine, figure en bonne place l'aménagement des espaces verts. La ville de Yaoundé, capitale politique du Cameroun, est traversée par une cinquantaine de parcs et jardins publics administrés et gérés par la Communauté Urbaine. Le parc de la place Charles ATANGANA en est un des plus intéressants, compte tenu du nombre de visiteurs qu'il reçoit en moyenne au quotidien. Il est situé en plein coeur de la ville non loin du célèbre `'rondpoint poste centrale» à côté du ministère des transports. Construit au début de la décennie 2000, le parc s'étend sur une superficie d'environ 1,5 hectare. Il est l'un des symboles forts de cette conciliation entre les besoins d'un urbanisme croissant et l'attachement au végétal. Etabli dans une zone marécageuse, la plantation des arbres de la famille eucalyptus dans cet espace compte tenu des propriétés de cette espèce (principalement forte consommation en eau) s'est avérée être un choix judicieux.

Même si les espaces verts contribuent à l'embellissement de la ville, ils sont avant tout des lieux de détente, d'évasion et même de rencontre pour les amoureux. Les espaces verts sont aussi sollicités par les citadins à la recherche du calme pour la lecture (c'est le cas de nombreux étudiants des universités et grandes écoles de la ville). D'autres catégories d'individus y sont aussi abonnées : les travailleurs qui s'y retrouvent à leur instant de pause pour apprécier le paysage et profiter de l'air frais offert par le microclimat régnant en maitre sur le site. Les couples y viennent pour se balader et discuter ... La plupart des personnes qui fréquentent les espaces verts de la capitale y passent parfois des heures. La fréquentation des espaces verts par les citadins incite la communauté urbaine à entreprendre de vastes campagnes d'hygiène et de salubrité. D'un entretien avec le responsable des parcs et jardins de la ville (communauté urbaine de Yaoundé), il ressort que la gestion de l'espace vert Charles ATANGANA coûte chaque année pas moins de 20 000 000 de francs CFA, de cette même source il ressort que 5 agents y sont employés pour mener les différents travaux d'entretien à savoir l'arrosage (plus intense en saison sèche), le balayage (il se fait quotidiennement), la tonte de la pelouse (une fois toute les deux semaines en saison des pluies et une fois par mois en saison sèche), le réglage (il consiste à abattre les arbres où la densité est importante et d'introduire des arbustes où il en faut).

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Ononino Jean Charles

Cependant, il est difficile de s'abstenir de relever le fait que la place Charles ATANGANA souffre malheureusement d'insécurité1 et les préférences des usagers vis-à-vis de l'offre des services paysagers sont plus ou moins négligées. Dans un tel contexte il sied de procéder à une analyse cout-avantage permettant de proposer des solutions capables de juguler ces différents manquements.

2- Problématique

Le sixième rapport sur l'avenir et l'environnement mondial (GEO-6) publié par le programme des nations unies pour l'environnement souligne que Les profonds changements environnementaux enregistrés dans le monde en général, et en particulier en Afrique, se produisent à un rythme plus rapide que prévu, et appellent à une action immédiate de la part des gouvernements pour renverser la tendance. Les espaces naturels protégés sont aujourd'hui la pierre angulaire de presque toutes les stratégies nationales et internationales de conservation de la nature. Ils jouent un rôle primordial dans le maintien des services des écosystèmes, la diminution des impacts des catastrophes naturelles graves. La seule ville de Yaoundé, capitale politique du Cameroun compte environ cinquante parcs et jardins et une unité d'entre eux consomme en moyenne un budget de 20 000 000 f CFA par an (communauté urbaine de Yaoundé, 2018). Ces chiffres marquent l'importance que le gouvernement accorde à de tels espaces dans la mise en oeuvre de sa politique de protection, politique fondée notamment sur la signature de différents accords internationaux.

Le discours sur la préservation de l'environnement est celui le plus répandu aussi bien dans les médias que dans le débat académique. Cependant, lorsqu'il s'agit de chiffrer cette importance de l'environnement, les défenseurs se trouvent parfois démunis. En effet, comment évaluer de manière exhaustive l'ensemble des biens et services rendus par l'environnement ? Comment quantifier les pertes éventuelles encourues lorsqu'on venait à perdre ce capital naturel ? Comment quantifier la diminution de ce capital naturel suite à une ou plusieurs activités anthropiques ? De quelle manière peut-on évaluer cette perte liée aux activités humaines dans la durée ? Ce sont autant que questionnements qui ne trouvent pas de réponses immédiates même auprès des experts de l'environnement.

Depuis quelques années, la littérature propose un grand nombre de méthodes permettant de de donner une valeur aux biens qui « n'en ont pas ». Les plus célèbres de ces méthodes sont : la

1 L'insécurité expose les amoureux et autres utilisateurs aux agressions de toutes natures, à la tombée de la nuit

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Ononino Jean Charles

méthode des prix hédoniques, la méthode des couts de transport, la méthode des couts de remplacement, la méthode de contingence. La littérature relève un grand nombre d'études ayant pour objectif une évaluation des actifs environnementaux. Cependant la plupart de ces études portent sur les biens environnementaux localisés dans les campagnes. En considérant cet état des choses, une évaluation contingente des aménités paysagères du parc Balzac de la ville d'Angers a été réalisée par Oueslati et al (2008), afin de valoriser deux attributs paysagers inhérents à ce parc. Nous réalisons dans ce mémoire une étude se rapprochant de celle-ci concernant le jardin de la place Charles Atangana de la ville de Yaoundé. A cet effet la problématique à laquelle la présente recherche vise à donner des éléments de réponse s'énonce comme suit :

Quelle est la valeur économique du jardin Charles Atangana ? En d'autres termes, il est ici question de donner une réponse aux questions suivantes :

· Quels consentements à payer sont exprimés par les citoyens pour bénéficier des nouveaux attributs ?

· Quels sont les facteurs qui déterminent la disposition à payer des usagers ?

3- Objectif de l'étude

L'objectif principal de cette étude est d'effectuer une évaluation contingente des attributs paysagers liés au jardin municipal Charles Atangana de Yaoundé. De manière spécifique, il s'agit : dans un premier temps d'évaluer par la méthode de contingence les consentements à payer (CAP) ex ante des consommateurs afin de bénéficier des nouvelles configurations proposées. Ensuite, identifier les facteurs explicatifs des consentements à payer révélés par les usagers et de fait, les attributs susceptibles de fournir une plus grande utilité aux citadins.

4. Hypothèses et méthodologie de l'étude. 4.1.Hypothèses de l'étude.

La présente étude repose sur deux principales hypothèses qui sont formulées comme suit :

Hypothèse 1 : Les consentements à payer moyens exprimés par les usagers sont strictement non nuls, et ne sont pas tirés par des valeurs aberrantes.

Hypothèse 2 : les consentements à payer pour chacun des scénarios envisagés, sont déterminés par les facteurs socioéconomiques tels que : le genre, l'âge, le niveau d'éducation, le revenu journalier, et l'importance accordée aux espaces verts.

4.2.Méthodologie de l'étude

14

Ononino Jean Charles

Pour répondre à la question de recherche de ce travail, les données ont été collectées sur le terrain. De ce fait, plusieurs étapes ont été franchies :

Méthode d'échantillonnage ; la définition d'un échantillon est la base de toute collecte de données lors de l'étude d'une population. Dans le cadre de cette recherche la méthode d'échantillonnage aléatoire simple a été adoptée. C'est cette dernière qui nous a permis de construire l'échantillon sur laquelle s'est appuyée la présente évaluation. Cette technique d'échantillonnage qui consiste à tirer au hasard parmi tous les éléments d'une population, ceux qui feront partie d'un échantillon est exposée de façon explicite dans le chapitre trois du présent mémoire.

Méthode de collecte des données ; la littérature propose plusieurs méthodes de collecte des données. Dans le cadre de cette recherche, les données ont été collectées sur le terrain par nous-même, à travers des questionnaires et interviews en face à face avec les usagers. Ce choix se justifie par le fait que nous cherchions à minimiser le biais enquêteur2 (Mitchell et Carson, 1989). Pour arriver à cette fin, nous avons fourni l'effort d'être aussi neutre que possible. Pour ce qui ressort du dépouillement et du traitement des données, les logiciels Microsoft office Excel, SPSS et stata 14 ont été utilisés. La vérification de la première hypothèse s'est faite à partir de l'analyse descriptive des données, alors que la vérification de l'hypothèse 2 quant à elle s'est faite par le biais d'un traitement économétrique.

Le modèle économétrique ; nous avons utilisé le modèle logit binomiale et avons considéré le CAP comme variable endogène susceptible de prendre deux valeurs, « 0 » pour les CAP nuls et « 1 » pour les CAP non nuls. Comme variables exogènes nous avons : « sexe de l'individu » « âge de l'individu », « niveau d'éducation de l'individu », « revenu moyen journalier de l'individu », « type d'emploi ou activité de l'individu », « raisons de visite dans le parc », « temps mis sur le site du parc », « Coût de transport pour se rendre au parc », « importance accordée aux espaces verts », « Disponibilité à contribuer au financement des espaces verts au sein du parc ». Les critères ayant orienté notre intérêt vers le choix de ce modèle sont exposés en détail au chapitre trois du présent mémoire.

5. l'intérêt de l'étude

La présente étude, dont l'objectif est de procéder à une évaluation économique du jardin de la place Charles ATANGANA via la méthode contingente, met en exergue deux attributs

2 L'individu interrogé donne une valeur supérieure à son CAP réel pour faire plaisir à l'enquêteur

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Ononino Jean Charles

distincts : l'esthétique lié au paysage et la sécurité. L'intérêt de cette étude peut être apprécié à plusieurs niveaux : Dans le cadre socio environnemental, elle permet de percevoir la sensibilité des populations de la ville de Yaoundé vis-à-vis de l'environnement en général et des espaces verts urbains en particuliers. Un instrument de gestion, cette étude permet de cerner l'orientation de la demande d'aménités paysagères des citadins et de ce fait peut contribuer à l'orientation de la redéfinition de l'offre d'aménités liées aux espaces verts urbains par l'autorité compétente (la communauté urbaine en l'occurrence). Elle vient en renfort à l'analyse cout-avantage réalisée en prélude à l'aménagement de tout espace vert urbain. Sur le plan scientifique : elle enrichie la littérature empirique sur l'évaluation des espaces verts dans les pays africains. Sur le plan épistémologique, elle met en exergue les limites de l'évaluation environnementale via la MEC et relance le débat sur l'utilisation combinée de plusieurs méthodes. Dans le cadre du développement soutenable, elle promeut la gestion durable des actifs environnementaux etc.

6. plan du mémoire

Pour l'atteinte des objectifs fixés dans le cadre de cette recherche, le présent mémoire s'articule autour de 4 chapitres :

Le chapitre 1 est consacré aux contours théoriques liés à l'analyse des biens environnementaux. Il jette les jalons de l'évaluation environnementale dont il est question dans ce mémoire. Il n'est point question dans ce chapitre de présenter de manière exhaustive les théories néoclassiques en rapport avec l'économie du bien-être ; une littérature abondante existe déjà à ce sujet. Cependant, ce chapitre présente de manière sommaire quelques notions utilisées en économie du bien-être et dont la compréhension s'avère nécessaire pour l'évaluation environnementale dont il est ici question de se pencher sur les paradigmes théoriques se rapportant à l'économie environnementale. Le chapitre 2 est dédié à la revue de la littérature des travaux ayant évalué les biens environnementaux. Le chapitre 3 est consacré à la présentation de la méthodologie de vérification des différentes hypothèses. La section 1est consacrée à la description du lieu d'étude et la section 2 quant à elle donne le canevas de la recherche. Le chapitre 4 propose les résultats issus de notre recherche. Comme les précédents, celui-ci s'articule autour de deux sections : la première décline l'analyse descriptive de l'évaluation et la seconde présente la vérification des hypothèses de recherche et les apports de l'étude, et le mémoire se referme sur une conclusion générale.

Ononino Jean Charles

16

Chapitre 1 : contours théoriques liés à l'analyse des biens
environnementaux

Les méthodes d'évaluation en matière d'environnement ont pour objectif d'attribuer une valeur aux actifs naturels et aux services non marchands qu'ils fournissent. Ce chapitre a pour objet

17

Ononino Jean Charles

d'exposer les bases théoriques de l'analyse économique des problèmes d'environnement. Les principaux concepts et approches adoptés par l'économie environnementale sont présentés dans les deux sections qui meublent ce chapitre. La première section rappelle le cadre microéconomique duquel émerge l'économie de l'environnement, et la seconde présente les outils de mesure qui enrichissent la littérature de l'économie de l'environnement.

La Conférence des Nations Unies sur l'environnement de Stockholm en juin 1972, le rapport de Brundtland en 1987, la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le Développement de Rio en juin 1992, encore appelé le Sommet de la Terre, le Sommet mondial pour le développement durable de Johannesburg en Août 2002, ont progressivement conduit à l'adoption du concept de développement durable comme cadre de référence des politiques de développement. Pour l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE, 1996), la voie menant aujourd'hui à un développement durable passe par une meilleure intégration des facteurs économiques dans la prise de décision relative à l'environnement. C'est suivant cette dynamique qu'a émergé au XXe siècle, dans le cadre de l'économie du bienêtre, la Méthode d'Evaluation Contingente (MEC) dont l'objectif est de donner une valeur économique aux biens qui à la base n'en ont pas. Inspirée des travaux de Ciriacy-Wantrup (1947), les premières applications de la méthode d'évaluation contingente remontent aux années 1960. L'économie environnementale s'appuie sur divers paradigmes des sciences économiques.

Section 1 : Paradigmes néoclassiques de l'économie environnementale

Dans la seconde moitié du XIXème siècle, les néoclassiques ont bouleversé l'analyse économique en fondant leur raisonnement sur la notion de rareté. Ainsi, pour un état du monde donné, l'objectif de ce courant théorique est d'optimiser l'allocation des ressources rares de la société entre les utilisations alternatives qu'on peut en faire. Dans cette perspective, un ensemble de nouveaux concepts économiques a émergé à la fin du siècle dernier, débouchant sur l'élaboration par Walras du modèle d'équilibre général d'une économie pure. Alliant les mathématiques à la logique économique, ce modèle est aujourd'hui la pierre angulaire de la théorie néoclassique : l'économie environnementale s'y rattache également en assimilant l'environnement à une ressource économique.

1.1. L'équilibre général néoclassique

La théorie économique se veut une abstraction "éclairante" de la réalité. De ce point de vue, le modèle d'équilibre général a suscité un bouleversement de la conception de l'économie, en constituant "un idéal rationnel" (Allais, 1943) censé guider l'action dans le monde réel et

18

Ononino Jean Charles

répondre à l'objectif d'utilisation efficiente des ressources. L'objectif, dans cette section, est de voir en quoi cette représentation formelle de la réalité peut s'appliquer à l'environnement. Pour cela, il est nécessaire de commencer par préciser les conditions préalables à l'établissement d'un équilibre général et, à travers elles, d'appréhender les représentations formelles que ce paradigme se fait de la réalité.

1.2. L'économie pure de Walras

L'économie néoclassique telle que l'utilise la majorité des économistes actuels, doit beaucoup aux travaux de Léon Walras et principalement à son oeuvre fondatrice, Eléments d'économie politique pure (Walras, 1896). L'objet de cet ouvrage est de proposer "une solution mathématique du problème de la détermination des prix courants, ainsi qu'une formule scientifique de la loi de l'offre et de la demande, dans le cas de l'échange d'un nombre quelconque de marchandises entre elles". En recourant à un type de raisonnement "à la marge", Walras en vient à élaborer un modèle d'équilibre général de l'économie, pièce centrale de la théorie néoclassique contemporaine. Dans la logique de Walras, cette économie pure ne représente pourtant ni l'ensemble de l'économie, ni surtout l'économie réelle : l'économie pure permet de retrouver ce que Walras estime être les grandes lignes du monde économique observable. De telles analyses permettent de le rendre intelligible : "cet état d'équilibre de la production est, comme l'état d'équilibre de l'échange, un état idéal et non réel. Il n'arrive jamais que le prix de vente des produits soit absolument égal à leur prix de revient en services producteurs, pas plus qu'il n'arrive jamais que l'offre et la demande effectives des services producteurs ou des produits soient absolument égales. Mais c'est l'état normal en ce sens que c'est celui vers lequel les choses tendent d'elles-mêmes sous le régime de la libre concurrence appliqué à la production comme à l'échange". Pour le courant néoclassique orthodoxe, l'ouvrage "Elément d'économie politique pure" présente un intérêt crucial puisque, en montrant mathématiquement que les phénomènes économiques se déterminent ensemble et de façon simultanée, Walras donne un nouvel objet d'étude à la science économique : elle n'est plus, dès lors, la recherche des causes des phénomènes économiques mais la détermination des conditions de leur équilibre global. Dans ce contexte, le modèle d'équilibre général de l'économie pure se pose comme le paradigme fondateur de l'économie néoclassique moderne. Ses principales caractéristiques sont présentées ici, avant de voir comment les ressources de l'environnement intègreront ce modèle, à partir des années 1970, avec l'instauration de l'économie environnementale.

1.3. Le contexte théorique de l'équilibre général néoclassique

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Le modèle d'équilibre général élaboré par Walras est censé fournir le point d'équilibre de l'ensemble des marchés de biens, ce qui constitue une situation optimale pour le bien-être de la collectivité. Le point de départ de l'approche néoclassique est de considérer que la société est formée d'individus libres et égaux, qui sont amenés à échanger pour répondre à leur besoin et accroître leur satisfaction. Comme chez Adam Smith, la société se trouve constituée de nombreux individus, chacun étant spécialisé dans la production d'un type de bien ou de service ; ces individus n'ont pour seule relation que l'échange de leurs produits : "la socialisation [des individus] se fait à travers l'échange" (Guerrien, 1989). Quatre entités sont généralement évoquées pour décrire l'acte d'échange tel qu'il est défini par l'économie néoclassique : les biens, les agents économiques, les relations des hommes aux choses, le marché. Les biens étudiés par la science économique sont ceux qui ne sont pas en quantité suffisante pour combler les besoins humains. Chacun de ces biens doit être représenté sur le système de marché par un prix spécifique. Les agents économiques sont soit producteurs soit consommateurs de ces biens. Leurs comportements sont ainsi guidés par les seuls prix disponibles sur le marché. La seule relation s'établissant entre individus d'une même société est l'échange volontaire de marchandises. Pour cela, il est nécessaire de se placer en régime de propriété privée, où les choses sont strictement appropriées par l'individu. Dans ce modèle, l'institution de marché concurrentiel joue donc un rôle central puisque, moyennant le respect des quatre axiomes de la concurrence pure et parfaite, elle conduit à la réalisation d'un équilibre général, qui égalise offres et demandes de biens simultanément sur tous les marchés : Dans ces conditions, chaque consommateur maximise sa satisfaction sous la contrainte de budget et chaque producteur maximise son profit sous la contrainte technologique.

Section 2 : les instruments de mesure de biens environnementaux

"L'économie du bien-être a pour premier objectif de déterminer, parmi plusieurs états de l'économie, quel est le meilleur ; elle cherche en outre à indiquer les règles économiques qu'il convient de mettre en oeuvre pour parvenir à cet objectif3. La difficulté de retenir a priori l'équilibre général de Walras comme optimum économique global vient du fait qu'il correspond à une situation optimale pour chacun des agents économiques mais qu'il ne fournit pas un indicateur de bien-être total pour la collectivité. Au niveau individuel, la mesure du bien-être n'est pas problématique puisque chaque agent, en décidant lui-même de choisir un panier particulier de biens parmi d'autres, indique la situation qui lui procure le maximum de

3 Abraham-Frois, Avant-Propos à Biaujeaud, 1988.

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satisfaction. Il n'est pas nécessaire, dans ce cas, de recourir à une mesure objective du bien-être : une mesure ordinale, et non cardinale, du bien-être suffit. Ce n'est pas le cas quand on souhaite mettre en relation deux niveaux de bien-être d'individus différents: il n'est pas possible de dire que "la réduction de bien-être d'un individu, à la suite d'une mesure donnée, est ou n'est pas compensée par l'augmentation du bien-être d'un autre individu; le seul cas où l'on est assuré qu'il y a effectivement accroissement du bien-être collectif est celui où se produit une augmentation du bien-être d'un individu au moins, sans diminution de celui d'aucun autre [...]. Ce critère - dit de Pareto - n'exige aucune mesure cardinale de l'utilité et n'implique aucune comparaison interpersonnelle des satisfactions" (Wolfelsperger, 1993). C'est ce critère de Pareto qui sert, dans la théorie néoclassique, à comparer les états réalisables d'une économie concurrentielle pour déterminer un niveau optimal de bien-être collectif. Ainsi, on dit qu'un état de l'économie est un optimum de Pareto s'il n'est plus possible d'améliorer la situation d'un agent sans détériorer celle d'un autre.

2.1. Détermination de l'optimum social par l'économie du bien-être

L'économie du bien-être, par ses théorèmes et les outils qu'elle propose, est aujourd'hui le courant théorique dominant. Elle a des applications multiples, notamment dans le domaine de l'environnement. Néanmoins, il convient de garder à l'esprit que cette approche se construit sur la base du paradigme de l'économie néoclassique et que les préceptes de l'économie du bien-être ne sont valables qu'à la condition que l'économie se situe bien en équilibre général, c'est-à-dire qu'il n'existe ni économies ou déséconomies externes, ni biens publics qui faussent la perfection du système de marché. Or, "il est clair que les économies de marché ne répondent pas, dans la réalité, à toutes ces conditions et ces 'imperfections' rendent donc impossible la réalisation d'un optimum" (Wolfelsperger, 1993). C'est également l'objet de l'économie du bien-être de chercher à réduire ces imperfections et d'assurer in fine que le système économique fonctionne comme une économie concurrentielle aboutissant à un équilibre général et à un optimum social.

2.2. Le problème central des externalités

Alors que le courant lausannois de l'économie du bien-être propose un modèle général d'une économie optimale, le courant cambridgien s'est penché sur l'étude des conditions d'équilibre d'un marché partiel d'un seul bien. C'est cette branche de l'économie néoclassique qui a su décrire assez rapidement un certain nombre de dysfonctionnements d'un marché concurrentiel. Dès 1890, Marshall est le premier à constater que des phénomènes hors marché peuvent

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influencer les comportements des agents économiques et affecter leurs fonctions-objectif en dehors de toute transaction. Il met en lumière la notion d'économie externe, qui traduit l'avantage dont peut bénéficier un producteur de conditions pour lesquelles il ne supporte aucun coût.

Dans son ouvrage fondateur, The Economics of Welfare (1920), Pigou présente une solution intermédiaire entre ces deux positions qui permet de remédier à ces "défaillances de marché". Il propose la création d'une taxe (dite pigouvienne) imposée à l'agent qui engendre la déséconomie externe. Le montant de cette taxe équivaut à la valeur monétaire du coût externe : le coût social devient alors la variable prise en compte par l'agent économique. Cette démarche d'internalisation des coûts externes repose donc à la fois sur l'intervention de l'Etat, qui impose la taxe, et sur les mécanismes de marché, qui continuent à diriger les relations économiques. Cette réduction de la réalité aux relations marchandes est caractéristique de la démarche de l'économie du bien-être, et de l'économie néoclassique en général. L'objectif est de tendre vers l'accomplissement du paradigme théorique, censé assurer une optimalité des relations économiques et une maximisation du bien-être collectif. C'est dans cette mouvance théorique que va émerger, au début des années 1970, l'économie environnementale, pour laquelle le traitement des externalités est une préoccupation centrale.

2.3. La notion de surplus

Les enjeux de l'évaluation économique se trouvent autant dans la mesure de l'impact des dégradations anthropiques de l'environnement que dans la mesure des conséquences positives et ou négatives, de la mise en oeuvre de politiques publiques ou d'initiatives privées. Le but de l'évaluation économique est de pouvoir exprimer en grandeur monétaire une augmentation ou une diminution de la fonction utilité des individus, suite à une amélioration ou une dégradation de la qualité de l'environnement. Les préférences des individus pour une qualité donnée de l'environnement et le surplus du consommateur sont certainement les outils conceptuels les mieux adaptés à la quantification de cette grandeur. Une présentation des notions du surplus et des préférences sera faite avant d'aborder leur application au cas des actifs naturels.

2.3.1. Le surplus du consommateur et les préférences individuelles

En réalité, l'évaluation économique ne cherche pas à mesurer la valeur économique d'un élément de l'environnement ou de l'écosystème, mais les variations de « bien-être » engendrées par une variation de la qualité et de la disponibilité de biens et de services environnementaux (Weber, 2003). Le surplus du consommateur (ou du producteur) est un outil précieux de

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valorisation des bénéfices de l'environnement. Mais pour comprendre tout l'intérêt de cet outil, il convient d'en rappeler les fondements théoriques tels que l'ont souligné Bonnieux et Desaigues (1998). Le choix du consommateur est basé sur l'hypothèse fondamentale selon laquelle un individu cherche à maximiser son utilité totale, c'est-à-dire son surplus sous contrainte du revenu et des prix. Le surplus du consommateur étant la différence entre la somme maximale que le consommateur est disposé à verser pour obtenir une certaine quantité d'un bien et la dépense qu'il doit supporter pour obtenir la quantité du bien considéré. A titre d'illustration, un consommateur dont la courbe de demande est représentée par (D) sera prêt à payer un prix maximal P0 pour acheter une quantité q0 d'un bien et se situera au point A de sa courbe de demande. Au cas où le prix du bien est fixé à un niveau P1 (P1< P0), le consommateur pourra demander une quantité q1 du bien et se situera à un point B de sa courbe de demande. Le surplus du consommateur sera représenté par la surface P0P1BA. La figure suivante illustre cette variation. Le prix du marché reflète un compromis : ce n'est pas le Mesure du surplus du consommateur.

Figure 1: courbe de demande marshallienne

2.3.2. Formalisations marshallienne et hicksienne du surplus.

Les formalisations mathématiques du surplus selon les analyses de Marshall et de Hicks ont été retenues. D'après Marshall (1961), le surplus du consommateur se définit à partir de la courbe

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de demande du marché qui est obtenue en faisant la sommation des demandes individuelles. Tout au long de cette courbe, le revenu est supposé être constant et c'est le niveau de l'utilité de l'agent qui varie en fonction de la variation des prix. La fonction de demande ordinaire dite aussi fonction de demande marshallienne ou demande non compensée exprime la relation entre la quantité (q) demandée d'un bien en fonction de son prix (p) pour un revenu Y supposé constant. Lorsque le prix varie, le consommateur enregistre une variation de son surplus, variation pouvant être positive (gain de bien-être) ou négative (perte de bien-être) suivant que le prix diminue ou augmente.

Dans le cadre d'une variation négative du prix (baisse), allant de P1 à P2 (P1>P2) le surplus du consommateur est renforcé et est représenté par l'ère P0P2CA. La figure suivante illustre la variation de l'utilité du consommateur suite à la variation du niveau des prix.

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Figure 2 : Mesure de la variation de surplus

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Cette démarche néglige donc tout effet-revenu que pourrait entraîner la variation des prix. L'approche marshallienne ne donne qu'une mesure imparfaite de la variation du bien-être du consommateur puisqu'elle suppose marginale la variation du revenu réel de ce dernier suite à une modification des prix. Si les prix varient, le surplus du consommateur variera en sens opposé. Hicks (1904 - 1989) propose de remplacer la courbe de demande ordinaire marshallienne par une courbe de demande compensée, dont l'hypothèse centrale est de maintenir une utilité constante. Il propose d'évaluer la variation du bien-être d'un individu à partir des courbes de demande compensée. Le surplus compensateur représente la variation de bien-être que retire un consommateur de l'amélioration proposée de la qualité paysagère. La figure ci-dessous donne une représentation des surplus compensateur et équivalent du consommateur pour une amélioration de la qualité de l'environnement.

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Figure 3: Représentation des surplus compensateur et équivalent

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Source : Angel, 1995

Soit un programme d'aménagement d'aménités paysagères qui consiste à créer de nouveaux attributs au sein d'un espace vert4. D'après la figure ci-dessus, q (en abscisse) représente le niveau d'aménagement de la nature, et p (axe des ordonnées) correspond au prix des biens et services marchands. L'agent concerné (un visiteur, par exemple) dispose d'un revenu R qu'il utilise exclusivement à l'achat de biens marchands X0. Avant la mise en place du programme, le visiteur représentatif possède une quantité de biens marchands notée X0 et bénéficie d'un niveau d'aménités environnementales noté q0, le situant ainsi au point A sur la courbe d'utilité U0. Lorsque le programme est mis en place, le niveau d'aménités environnementales passe de q0 à q1 et l'individu voit en même temps son bien-être amélioré puisqu'il passe du point A (U0) au point B situé sur la courbe U1. Sa consommation de biens marchands reste constante mais son utilité augmente du fait des nouveaux attributs créés. La valeur monétaire de cette variation de bien-être, en d'autres termes, celle que le visiteur accorde à la modification enregistrée au niveau de la protection de la nature, peut être estimée de deux manières. En premier lieu, si l'on prend U0 comme niveau d'utilité de référence, on remarque que, pour bénéficier des espaces naturels concernés, l'individu est prêt à renoncer à consommer une quantité de biens marchands notée X1, c'est-à-dire diminuer sa dépense de consommation de biens marchands de pX1, le plaçant ainsi au point C sur la courbe U0. Dans ce cas, avec un paiement de pX1, il est indifférent entre les points A et C. L'écart entre les points B et C, correspondant à px1, représente le CAP maximum du visiteur pour bénéficier de l'amélioration du niveau de protection de la nature de telle sorte que son utilité reste identique son niveau initial U0. Ce CAP est égal au surplus compensateur ou à la variation compensatrice de revenu.

En second lieu, si l'on considère à présent U1 comme niveau d'utilité de référence, on constate qu'au point B, pour un revenu R donné, l'individu dispose d'une quantité de biens marchands X1 et bénéficie d'un niveau d'aménités environnementales de q1. On constate également que si l'on rajoute X2 à X0, l'individu se situe au point D : il gagne en consommation de biens marchands mais perd en niveau de protection puisque ce dernier est passé de q1 à q0. A ce point D, l'individu est indifférent entre la réalisation et le rejet du programme. Si on lui demandait combien il accepterait de recevoir en guise de compensation pour renoncer au projet de telle sorte qu'il a la même satisfaction qu'il aurait eue si les aires protégées avaient été mises en

4 Voltaire Louinord., `Méthode d'évaluation Contingente et Evaluation Économique d'un Projet de Réserves Naturelles Dans Le Golfe Du Morbihan (France).'

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oeuvre, il devrait normalement déclarer un montant minimum correspondant à pX2. Ce montant, considéré comme le CAR minimum, est égal au surplus équivalent ou à la variation équivalente.

Dans le cas où il s'agissait plutôt d'une dégradation du niveau d'aménités environnementales, (donc U1 serait le niveau d'utilité initial), la variation compensatrice serait égale au CAR minimum pour accepter ladite dégradation et la variation équivalente serait le CAP maximum pour l'éviter.

2.3.3. Approximation de Willig de la Mesure hicksienne du surplus du consommateur

Les estimations des surplus compensés peuvent être considérées comme des intervalles de confiance de l'estimation du surplus ordinaire du consommateur (Willig, 1976). Sous cette hypothèse, le surplus marshallien du consommateur apparaît comme un bon estimateur du changement de bien-être. C'est donc à partir de la mesure traditionnelle du surplus du consommateur que peut être envisagé d'estimer la valeur économique de certaines ressources de l'environnement5.

Les principes théoriques de mesure du bien-être sont directement applicables aux biens économiques standards, qui se caractérisent par un usage unique et par un prix de marché. Il est plus difficile d'appliquer cette démarche à des biens multi-usages, comme le sont la plupart des actifs naturels. Un environnement naturel est en mesure de répondre à plusieurs types de demande ou d'offre; par conséquent, sa valeur ne peut pas être estimée à partir d'une seule courbe de demande ou d'offre reconstituée. Un parc urbain, par exemple, répond à une demande de loisirs, d'aménité paysagère... La disparition de cette ressource multi-usages entraîne la disparition de ses différentes utilisations et des surplus qui y sont attachés.

1.3.4. Les préférences individuelles

Pour apprécier le changement de la situation d'un individu entre un état initial et un état final, on utilise davantage la variation compensatoire du revenu et la variation équivalente du revenu. La notion de surplus du consommateur se situe donc entre variation compensatoire et variation équivalente du revenu. Elle représente une approximation satisfaisante de la variation de l'utilité du consommateur. L'exercice d'évaluation suppose que les préférences individuelles sont les

5 Lescuyer Guillaume, `Evaluation Economique et Gestion Viable de La Forêt Tropicale'.

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fondements de la révélation de la valeur, et que les individus sont les meilleurs juges de leurs préférences. L'utilité d'un individu n'est pas observable, mais la variation de son utilité peut être approchée par une variation du surplus, à la condition qu'un certain nombre d'hypothèses concernant ses préférences soient respectées. Ces hypothèses sont liées à celles de la relation de pré ordre totale. Il est fondamental que ces dernières demeurent stables et cohérentes.

Les préférences des individus sont révélées sur le marché et s'expriment en termes de consentement à payer (CAP) et de consentement à recevoir (CAR). Le CAP est la somme maximale d'argent qu'un individu est prêt à payer plutôt que de renoncer à une amélioration d'un service rendu par un actif naturel. Il s'agit de la somme d'argent que le consommateur est disposé à payer pour ne pas subir de pertes quant à la qualité de l'environnement. Le CAR ou le consentement à accepter (CAA) est la somme minimale d'argent qu'un individu exigerait pour volontairement renoncer à une amélioration de la qualité de service rendu par un actif naturel. Autrement dit, c'est une compensation monétaire que le consommateur est prêt à recevoir pour subir une perte de bien-être. Dans le cas où les individus ne sont pas prêts à donner leur disposition à payer parce que ne désirant pas le bien. Le CAP n'est pas dans ce cas une mesure exacte de l'avantage global procuré à la collectivité6. Par contre certains individus peuvent être prêts à payer plus que le prix du marché. La dépense effectuée lors de l'achat du bien représente ainsi le consentement à payer. Le prix du bien étant unique, ces individus retirent un bénéfice supplémentaire de la consommation de ce bien qui n'est rien d'autre que le surplus du consommateur. Le consentement à payer peut être formalisé comme suit :

CAP = dépense (Prix) + surplus du consommateur.

2.4. La prise en compte de l'environnement dans l'économie néoclassique 2.4.1. Les concepts fondamentaux de l'économie environnementale

L'économie environnementale traite des défaillances du marché dues aux actifs naturels, principalement en recourant à trois nouveaux concepts7. Il s'agit tout d'abord de la notion de ressource naturelle ou d'actif naturel, qui désigne les biens non-productibles mais ayant une utilité pour l'homme. Plus précisément, Godelier (1984) indique qu'une réalité naturelle ne devient une ressource pour l'homme que par l'effet combiné de deux conditions : (1) qu'elle

6 Faucheux S , G Froger, `Prise de Décision Dans l'incertitude Environnementale', Economie Ecologique, 1995.

7 Godard O, `Des Marchés Internationaux Des Droits à Polluer Pour Le Problème de Serre : De La Recherche de l'efficacité Aux Enjeux de Légitimité', Politique et Management Public, 1992.

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puisse directement ou indirectement répondre à un besoin humain ; (2) que l'homme dispose des moyens techniques de la séparer du reste de la nature et de la faire servir à ses fins. On peut ainsi définir une ressource naturelle comme un élément de l'environnement qui fournit des biens et services utiles, qui puisse être exploité et qui est dépendant de mécanismes naturels pour son abondance et sa distribution. Cette définition permet de distinguer les ressources naturelles, d'une part, en tant que stock de biens et de services directement utilisables et, d'autre part, en tant qu'éléments constitutifs de fonctions écologiques nécessaires aux activités humaines. Dans le premier cas, le capital naturel se divise entre ressources naturelles épuisables et renouvelables.

Les ressources épuisables se régénèrent à un rythme trop lent pour que leur croissance puisse être prise en compte à l'échelle humaine. On estime par conséquent que ces ressources existent en quantité finie et que les utilisations faites aujourd'hui diminuent d'autant le stock de ressources laissé aux générations futures. C'est Hotelling en 1931 qui proposa le premier traitement économique des ressources épuisables. A l'inverse, les ressources renouvelables se régénèrent régulièrement et donnent l'opportunité aux hommes de prélever une certaine quantité de cette ressource sans en modifier le niveau total. Les premiers modèles théoriques, tirés de l'économie des pêches, furent formulés par Gordon (1954) et Schaefer (1954) et vulgarisent la notion de rendement maximum soutenable. Les ressources naturelles, considérées dans leur globalité, fournissent également des fonctions écologiques qui sont nécessaires à l'activité humaine. Etant donné l'ampleur et l'importance cruciale de ces fonctions, celles-ci ne peuvent être remplacées que très difficilement par du capital artificiel produit par l'homme (Pearce8.

Le deuxième concept important de l'économie environnementale est celui de bien public ou de bien collectif, pour lesquels les conditions de la propriété privée ne peuvent être respectées. Ces biens se caractérisent par le fait qu'aucun membre de la communauté ne peut être exclu de leur usage. Cette impossibilité d'exclure des consommateurs de la ressource a trois origines essentielles : une incapacité physique de limiter l'accès à l'actif naturel, un coût excessif de contrôle de l'accès, ou une limitation de l'accès qui est socialement inacceptable. Cette absence de droits exclusifs de propriété ou d'usage de la ressource environnementale engendre généralement une surconsommation de la part des agents, qui, à terme, se concrétise par une diminution ou une disparition de la ressource. Dans ce cas, l'utilisation optimale de ces biens ne peut découler des stratégies privées et requiert l'intervention d'une instance supérieure,

8 Pearce DW, RK Turner, `Economie Des Ressources Naturelles et de l'environnement'.

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censée représenter l'intérêt collectif. Pour ce type de bien environnemental, le marché, en tant que lieu de convergence des comportements individuels, n'est pas un mécanisme de régulation efficace : seules des institutions collectives peuvent être en mesure de déterminer le niveau économiquement efficient de production de ces biens9.

Enfin, la prise en compte de l'environnement par l'économie néoclassique se réalise par le biais de l'effet externe. En matière environnementale, l'effet externe est souvent négatif ; c'est par exemple le cas de la pollution émise par un agent et qui nuit à l'ensemble de la communauté sans qu'il y ait compensation. "La présence d'effets externes, en distordant le système d'incitations qu'est le système de prix, est une source d'inefficacité dans l'allocation des ressources naturelles et des autres facteurs de production, et dans la répartition des biens produits. [...] Au total, pour atteindre un niveau donné de bien-être collectif, le coût supporté est plus élevé qu'il ne pourrait être ou bien, pour un niveau donné des ressources disponibles, le niveau de bien-être atteint est plus restreint" (Godard, 1992). L'objet de l'économie environnementale est d'internaliser ces effets externes afin de viser un fonctionnement optimal du marché allocataire de ressources. Le déploiement de ces trois concepts est significatif de la volonté de l'économie environnementale de constituer une extension de la théorie néoclassique appliquée à l'environnement naturel. L'ensemble de cette démarche prend comme référence normative le paradigme du marché, qui assure l'efficience des actions entreprises et vise à rassembler le maximum de conditions permettant au marché d'assurer une régulation optimale de l'usage des actifs naturels.

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9 Randall A, JR Stoll, `Consumer's Surplus in Commodity Space'.

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Chapitre 2 : Eploration de la littérature empirique
inhérente à l'évaluation économique des biens
environnementaux

Les économistes ont été amenés à proposer des méthodes d'évaluation afin de pallier l'absence de prix pour les besoins de quantification des actifs naturels. Les méthodes d'évaluation environnementale se basent sur deux principes : soit sur l'observation direct de la variabilité des prix du marché révélatrice du rapport entre l'offre et la demande de biens et services environnementaux, soit sur la révélation indirecte des consentements à recevoir ou à payer, pour accepter ou empêcher une dégradation de l'environnement.

Section 1 : les méthodes d'évaluation économique des actifs naturels

Les experts de l'environnement ont développé plusieurs approches permettant d'approximer les différents types de coûts liés soit au maintien (coûts de purification de l'air par exemple), ou au remplacement (paysage artificiel) des biens et services environnementaux, soit aux

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conséquences anthropiques négatives ou positives sur ces derniers (coûts des impacts environnementaux). Pour déterminer le prix d'un actif naturel, trois scénarii peuvent être envisagés :

Dans le cas idéal, le bien environnemental est proposé sur un marché de concurrence pure et parfaite. Au niveau d'équilibre, le prix de marché reflète le consentement à payer pour acquérir le bien. Le prix est alors égal à la valeur économique(i). Il est plus fréquent qu'un actif naturel soit disponible sur un marché qui n'obéit pas pleinement aux règles de la concurrence. Dans ce cas, le prix de marché est une donnée financière et il n'est pas égal à la valeur économique du bien. Il convient de procéder à un certain nombre de rectifications du prix de marché pour obtenir la valeur correcte ("shadow price") du bien environnemental. La valeur économique du bien environnemental dérive alors d'un prix corrigé de marché(ii). Enfin, pour la majorité des actifs naturels, il n'existe aucun prix de marché spécifique qui permette de fonder l'estimation de leur valeur économique. Il devient nécessaire de recourir à une ou plusieurs techniques d'évaluation économique de l'environnement(iii).

Il existe de nombreuses typologies de méthodes d'évaluation. La littérature distingue en général trois grandes familles de techniques d'évaluation d'actifs environnementaux : Les techniques basées sur les préférences exprimées, les techniques basées sur les préférences révélées (techniques d'évaluation directe) et les méthodes indirectes, en sont ces trois groupes de techniques d'évaluation (OCDE, 1996 et Varde, 1992).

1.1. L'évaluation économique par les préférences révélées

Bien qu'un marché pour les biens et les services environnementaux n'existe pas, il est possible de se faire une idée de leur valeur monétaire en examinant des marchés de substitution. L'évaluation directe d'un actif naturel signifie que sa valeur est estimée à partir des préférences des agents qui s'expriment sous la forme d'une courbe de demande sur le marché. Lorsque ces préférences sont exprimées à partir de données constatées sur le marché, on parle de préférences révélées. On distingue cependant les informations disponibles sur le marché réel et celles sur marché-substitut. Dans le premier cas, les prix de nombreux biens marchands dépendent de manière directe de l'état du milieu naturel. Trois techniques permettent alors d'estimer la valeur des bénéfices procurés par la conservation d'un environnement de bonne qualité : l'évaluation économique de l'environnement peut être réalisée par l'impact qu'il a sur la production de biens et services marchands. La variation attendue de la quantité produite d'un bien marchand à cause de la dégradation du milieu naturel permet de donner une valeur monétaire minimale à l'actif

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naturel conservé(i). L'évaluation économique des actifs naturels peut se faire par l'estimation des dépenses réelles de protection que sont prêts à engager les acteurs économiques pour prévenir la dégradation de l'environnement. A partir des dépenses réelles des ménages, il est possible de tracer une courbe de demande pour la protection contre ces nuisances, mettant en relation la quantité de protection demandée et le prix de cette protection(ii). Si l'on admet que deux biens d'usage équivalent ont des valeurs d'échange comparables, alors la valeur économique d'un actif naturel non-marchand utilisé pour un usage déterminé peut être estimée à partir du prix des biens marchands qui fournissent le même service(iii).

Il est envisageable de décomposer le prix de ces biens marchands pour connaître la valeur implicite des actifs environnementaux qui y sont incorporés. Sur le marché immobilier, par exemple, le prix des maisons dépend partiellement de la qualité du milieu qui les environne10. Dans cette famille de méthodes d'évaluation on retrouve : La méthode du coût de transport, la méthode des prix hédonistes (MPH), la dépense de protection,

1.1.1. La méthode du coût de transport

L'idée est que les individus sont disposés à supporter des coûts pour visiter un site environnemental. Ces coûts comprennent le coût de voyage, le temps passé pour se rendre sur le site. Les dépenses engagées représentent en quelque sorte les préférences des individus pour le site. La méthode du coût de transport part de l'idée que le coût de transport consenti pour se rendre sur un site touristique fournit un indicateur monétaire de la valeur que le visiteur donne à ce bien. Dans ce cas, c'est donc la valeur récréative du bien qui est estimée à travers le coût de déplacement. Il s'agit d'une valeur d'usage puisque le comportement la visite touristique d'un site remarquable, n'intègre pas des valeurs d'existence, telle que la valeur d'usage que pourra avoir ce bien pour les générations futures. Grewell (2004) cité par Louinord Voltaire (2011) montre que la demande d'un site protégé dépend davantage du coût de transport que du droit d'entrée.

1.1.2. La méthode des prix hédonistes (MPH)

Cette méthode a été principalement appliquée pour le secteur des biens immobiliers. Le prix de ces biens reflète plusieurs caractéristiques, entre autres, la qualité de l'environnement. Les individus expriment leurs préférences en acceptant de débourser une somme d'argent supplémentaire pour bénéficier de l'amélioration de l'environnement. Cette technique a été

10 Dachary Bernard J., `Une Évaluation Économique Du Paysage : Une Application de La Méthode Des Choix Multi-Attributs Aux Monts d'Arrée'.

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extrapolée pour l'évaluation des dommages causés par la pollution et le bruit du transport. D'après Le Goffe (1996), le champ de la MPH s'étend à la formation des prix des biens différenciés en général et elle a été initialement appliquée à la valorisation de la qualité des biens de consommation (automobile notamment). Dans la première application environnementale de la MPH, Ridker (1967) a mis en relation la valeur foncière des propriétés urbaines et la qualité de l`air. En élargissant la théorie classique de la rente, il explique comment les attributs environnementaux d'une propriété participent au flux de coûts et de bénéfices, dont la somme actualisée fournit la valeur du terrain correspondant sur un marché parfait.

1.1.3. Les dépenses de protection

Les individus peuvent engager des dépenses pour se protéger de la pollution ou obtenir une amélioration de l'environnement. Ils expriment ainsi une volonté à payer. La méthode repose sur la substituabilité entre les biens marchands et la qualité d'un actif naturel. C'est l'exemple de l'achat des biens et services pour la préservation de cet environnement (matériaux pour la protection contre l'érosion) et ces biens sont considérés comme des substituts de la qualité de l'environnement.

1.2. L'évaluation économique par les préférences exprimées

Les données disponibles sur les marchés ne sont pas toujours suffisantes pour permettre d'évaluer économiquement l'ensemble des biens et services environnementaux non-marchands. Par exemple, il n'existe pas de marché en mesure de donner une information sur la valeur d'option ou de non-usage de la plupart des actifs naturels. Une autre approche est cependant applicable pour tenter d'évaluer de tels bénéfices.

Dans le cas où il n'est pas évident de révéler les préférences des individus, il convient de demander directement aux individus leur évaluation de l'environnement. Les préférences des individus sont ainsi exprimées. La méthode d'évaluation contingente fait partie de cette famille. Elle sera abordée de façon détaillée dans l'introduction générale.

1.2.1 La méthode d'évaluation contingente

L'évaluation contingente est utilisée pour conférer une valeur monétaire à des éléments ou des processus environnementaux alors qu'ils n'en ont pas. Soit une espèce rare risquant de disparaitre du fait d'aménagements. Pour obtenir une valeur économique susceptible d'être comparée aux bénéfices attendus de l'aménagement, l'économiste crée un marché fictif basé

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sur les consentements à payer et à recevoir exprimés par des personnes répondant à un questionnaire11. La MEC analyse les intentions en faisant l'hypothèse que les individus prédisent bien leurs comportements. Elle se base sur la valeur de l'utilité, car l'utilité que procure un bien lui confère sa valeur, donc la valeur d'un bien est fonction de l'augmentation de l'utilité totale résultant de la consommation d'une unité du bien. Cette conception générale s'étend au contexte environnemental.

La mise en oeuvre de la méthode est fondée sur une enquête qui a pour objectif de connaître les préférences d'une population déterminée pour un bien environnemental par le biais d'un questionnaire. Le questionnaire joue un rôle central dans la démarche. Il détermine la qualité des résultats obtenus. Une étude contingente comporte quatre étapes essentielles : le type d'entretien (voie postale, voie de téléphone, interview directe).

Le scénario hypothétique. La mise en oeuvre du scénario hypothétique est l'étape la plus importante dans les études d'évaluation contingente. Le scénario décrit clairement et de la manière la plus complète possible l'actif à valoriser. Selon Bonnieux (1998), l'information à apporter est primordiale puisqu'elle doit être suffisante pour que les personnes interrogées comprennent le problème posé et puissent participer au marché contingent12. Le scénario s'appuie sur la politique définissant l'évolution des paysages. Mbolatiana Rambonilaza (2004) observe trois types de politiques : la conservation de l'existant, la restauration et la transformation13. Dans une évaluation contingente, le scénario que l'on décrit aux individus doit leur permettre de construire mentalement, non seulement l'objet qui doit être évalué, mais également le contexte dans lequel l'échange prend place14.

Le véhicule de paiement ; Le véhicule ou support de paiement est un élément essentiel du questionnaire. Il constitue le moyen grâce auquel sera effectuée la transaction dans le scénario : un droit d'entrée par péage pour un parc naturel, ou une augmentation de la facture d'eau pour une amélioration de qualité, par exemple. Il permet d'associer au paiement l'agent qui fournira le bien en contrepartie15. Il doit être réaliste et neutre afin que le consentement à payer ne soit

11 weber Jacques, `L'EVALUATION CONTINGENTE: LES VALEURS ONT-ELLES UN PRIX?'

12 Bonnieux François, `Principe, Mise En Oeuvre et Limites de La Méthode d'évaluation Contingente.'

13 Mbolatiana Rambonilaza, `Evaluation de La Demande de Paysage : Etat de l'art et Réflexions Sur La Méthode Du Transfert Des Benefices', Cahiers d'Economie et de Sociologie Rurales, INRA, 2004, pp.77-101.

14 CLAEYS CÉCILIA-MEKDADE, GHISLAIN GENIAUX, STÉPHANE LUCHINI, `Approche Critique et Mise En OEuvre de La Méthode d'évaluation Contingente : Un Dialogue Entre Économiste et Sociologue', NATURES - SCIENCES - SOCIÉTÉS, 1999.

15 Desaigues B, P Point, `Economie Du Patrimoine Naturel: La Valorisation Des Bénéfices de Protection de l'environnement'.

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pas surestimé. Tout doit être fait pour éviter ou minimiser les non-réponses et les valeurs nulles par refus de paiement. Il a été ainsi prouvé que certaines personnes réagissaient différemment selon le format de paiement offert jusqu'à perdre de vue l'exercice contingent et répondre plutôt en réaction au type de paiement lui-même (Scherrer, 2003).

Les variables socioéconomiques ; La plupart des évaluations contingentes complète le questionnaire par des questions socioéconomiques (âge, sexe, éducation, revenus, lieu de résidence). Ces informations permettent de tester la validité du modèle d'évaluation contingente et de construire un modèle généralisable à d'autres contextes.

Outre les étapes sus-évoqués qui se sont révélées essentielles pour l'évaluation contingente, il est nécessaire, voire indispensable de prendre en compte d'autres considérations.

1.2.2. La révélation des préférences

La révélation des préférences consiste à amener la personne à exprimer la valeur qu'elle attribue à la modification de la qualité de l'environnement. Les spécialistes de l'approche contingente ont utilisé de nombreuses méthodes de révélation des préférences. Les méthodes utilisées sont les suivantes : le système d'enchère, la question ouverte, la carte de paiement, la question fermée et le classement contingent.

Cumming et al. (1986) font une comparaison des évaluations d'un même bien faite par un mécanisme d'enchères et un mécanisme fondé sur une question ouverte16. Ils montrent que l'on aboutit à des valeurs plus faibles avec les questions ouvertes. Les questions fermées et la carte de paiement réduisent le discours à sa plus simple expression. Alors que les questions ouvertes permettent d'avoir un discours beaucoup plus élaboré pour donner une réponse à la valorisation et expliciter son jugement. Hanemann, Loomis et Kanninen (1991) montrent à partir d'un exemple précis (l'estimation du CAP pour la préservation des zones humides), qu'il y'a un gain d'efficacité lié à l'usage de la question fermée. Le Panel de NOAA17, dirigé par Arrow, recommande son utilisation car elle se rapproche beaucoup plus des conditions de marché. Le consommateur est soumis à une situation où il accepte ou refuse le prix proposé. Bateman (1995) trouve qu'elle aboutit à des valeurs plus élevées que les variantes de la question

16 Cummings RG, DS Brookshire, RC Eveque, `Evaluation Des Biens Environnementaux: Une Evaluation de La Méthode d'évaluation Contingente', Rowman & Littlefield, 1986.

17 Arrow K, R Solow, PR Portney, EE Leamer, R Radner, H Schuman, `Report of the NOAA Panel on Contingent Valuation', 1993, researchgate.net.

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ouverte18. Flachaire et al. (2002) montrent que les informations fournies par les questions ouvertes apportent un gain significatif lorsqu'il s'agit d'expliquer des CAP déclarés contrairement aux conclusions du Panel de NOAA. Les spécialistes de l'approche contingente ont utilisé de nombreuses méthodes de révélation des préférences. L'introduction d'une nouvelle technique a correspondu en général à la recherche d'une solution à de nouveaux problèmes.

Mais parallèlement, ces méthodes ont fait l'objet d'améliorations continues. Il n'y a pas d'accord quant aux mécanismes de révélation des préférences qui seraient supérieur aux autres dans toutes les situations réelles. En pratique, l'utilisation combinée des questions fermées et des questions ouvertes est recommandée pour l'obtention de l'information la plus large. Il est clair que le choix de la méthode n'est pas neutre et entraîne un certain nombre de biais.

Dans le cas de la question fermée, une valeur unique est proposée à la personne pour le bien à valoriser. Ce mécanisme de révélation appelé encore méthode de référendum se rapproche du fonctionnement d'un marché de concurrence pure et parfaite. Lorsqu'il s'agit de proposer une seule valeur, le choix est dichotomique et simple. C'est la méthode recommandée par le NOAA Panel1(1993)19. Elle est appelée dichotomique double si deux valeurs sont proposées par le classement contingent.

Dans le classement contingent, la personne interrogée est confrontée à des paniers de biens qu'elle doit classer. Aujourd'hui même s'il existe des controverses autour de la méthode d'évaluation contingente, elle est la plus utilisée dans les études de valorisation non marchande. La MEC est utilisée à chaque fois que le marché ne permet pas d'utiliser les méthodes indirectes de révélation des préférences, ou lorsque l'intervention publique ne peut s'appuyer sur aucune donnée disponible. L'expérience a montré que les résultats obtenus à l'aide de cette méthode sont fiables et se rapprochent de ceux des autres méthodes20.

1.3. Techniques indirectes d'évaluation

Les modifications de l'environnement sont évaluées en observant les changements physiques intervenus. Cela se fait en estimant les différences qu'elles entraîneront dans la valeur des biens

18 Bateman IJ, Langford IH , RK Turner, KG Willis, GD Garrod, `Elicitation and Truncation Effects in Contingent Valuations Studies'.

19 Le NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) panel, `Rapport d'un Groupe d'experts, Regroupant Des Économistes Renommés, Qui a Été Chargé de Statuer Sur La Validité de La MEC et a Défini Un Certain Nombre de Contraintes Nécessaires à Sa Bonne Mise En OEuvre.', 1993.

20 Cummings RG, DS Brookshire, RC Eveque, `Evaluation Des Biens Environnementaux: Une Evaluation de La Méthode d'évaluation Contingente'.

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et des services21. Les méthodes d'évaluation indirecte ne permettent pas de reconstituer une courbe de demande pour le bien environnemental. Il existe alors de nombreux risques que les deux techniques présentées ci-dessous fournissent une estimation biaisée du consentement à payer pour conserver les bénéfices environnementaux menacés. Il s'agit de : La méthode dose-effet et la méthode du coût de remplacement

1.3.1. La méthode dose-effet

L'objectif de la méthode dose-effet est d'évaluer monétairement la variation de la qualité/quantité de l'environnement en observant les conséquences physiques que ce changement entraîne. La démarche est identique à celle de la méthode d'évaluation par le changement de productivité si ce n'est que, dans ce cas, la dégradation de l'environnement ne modifie pas directement la fonction de production des ménages : elle a un impact physique global qui est évalué en recourant à des données monétaires déconnectées de l'expression des préférences individuelles. Cette méthode d'évaluation indirecte présente deux avantages. D'une part, elle est relativement simple à mettre en oeuvre puisque, si les données monétaires sont disponibles, elle ne repose que sur une quantification correcte de la relation dose-effet. D'autre part, elle est particulièrement adaptée quand il est vraisemblable de penser que la population n'est pas consciente des effets qu'entraîne la dégradation de l'environnement.

1.3.2. La méthode des coûts de remplacement

Le coût de remplacement se base sur l'estimation des coûts des dommages résultant d'une dégradation environnementale. Cette méthode estime la valeur monétaire du bien ou service environnemental identifié par le biais des prix des biens ou services substituts. En d'autres termes, il s'agit de se demander à combien coûterait le remplacement d'un espace vert par un espace artificiel aménagé par exemple. Dans certains cas il peut être intéressant de savoir s'il est plus efficace de permettre la dégradation d'un environnement et d'accepter de supporter le coût des dommages causés, ou bien de supporter les coûts des mesures préventives susceptibles d'éviter ces dommages. Il est alors nécessaire de se livrer au calcul et à la comparaison des coûts de chaque alternative. Cette approche n'est évidemment pas valable dans le cas de biens environnementaux ou culturels uniques qu'il sera difficile ou impossible de restaurer

Le tableau 1 ci-dessous donne une synthèse des principales méthodes d'évaluation des biens et services environnementaux.

21 Organisation de coopération pour le développement économique, `Document de Travail', 1996.

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Tableau 1: Les méthodes d'évaluation monétaire de l'environnement

Evaluation directe

Evaluation indirecte

Préférences révélées sur marché réel

Préférences révélées sur marché-substitut

Préférences exprimées sur marché fictif

Pas de préférence

-changement de

Productivité -dépenses de protection - biens substituables

-prix hédonistes

- coûts de transports

- évaluation contingente

-méthode dose-effet

- coûts de

remplacement

SOURCE : G Lescuyer, 2000

Section 2 : La notion de valeur

Les méthodes de valorisation économique fondées sur les préférences individuelles ont pour objectif de mesurer la valeur que les individus accordent à un bien non marchand. La mesure de la valeur des biens et services environnementaux suppose la prise en compte de ses dimensions et attributs. Les actifs naturels ont la particularité d'être multidimensionnels et multifonctionnels. La valeur économique totale d'un actif naturel non marchand représente l'ensemble des valeurs actualisées des flux de biens et services qu'il génère. Ce concept englobe deux principales composantes : valeur d'usage et valeur de non usage (Louinord, 2011).

2.1. La valeur d'usage

La valeur d'usage correspond aux bénéfices que les individus retirent de l'usage d'un bien ou d'un service non marchand. Elle est répartie en valeur d'usage directe (bénéfices liés à la consommation du bien : pratiques récréatives), valeur d'usage d'option (désir d'utilisation du bien dans le futur) et valeur d'usage indirecte (utilisation du bien par le biais des fonctions écologiques qu'il remplit : séquestration du carbone, régulation du climat ...).

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2.1.1. Les valeurs d'usage direct et indirect

Les valeurs d'usage direct représentent les avantages tirés de l'environnement par l'usage direct que les agents économiques font des ressources de l'environnement. Cette valeur d'usage directe peut prendre plusieurs formes, selon que la ressource est utilisée en tant que bien de consommation (avec ou sans extraction du milieu) ou en tant que facteur de production. On peut ainsi distinguer trois types de valeur d'usage direct d'un écosystème22 :

Avantage économique provenant d'une extraction de produits naturels "consommables". Celui-ci constitue une source importante de bien-être tant au point de vue alimentaire, médicinal, énergétique que pour de nombreuses autres activités villageoises (construction, vannerie,). Ces produits sont principalement utilisés pour la consommation in situ et ne sont pas proposés sur un marché. Leur importance économique n'en est pas pour autant négligeable, même s'ils sont rarement évalués monétairement (FAO, 1990).

La valeur d'usage indirect (ou valeur écologique) est la somme des bénéfices découlant du maintien des services écologiques que procurent un écosystème arboré aux niveaux local, régional ou mondial : protection de la qualité des sols et des ressources hydrologiques, régulation locale du climat, stockage du carbone.... La plupart de ces services n'ont pas de substitut artificiel et représentent une source de bien-être déterminante pour la communauté humaine23.

2.1.2. La valeur d'option

Le concept de valeur d'option a été élaboré par Weisbrod (1964)24. La valeur d'option repose sur l'hypothèse suivant laquelle même si un individu ne tire pas à l'heure actuelle d'avantage direct ou indirect de la ressource, il peut souhaiter conserver une option d'usage de cette ressource pour l'avenir. Afin de garder cette option ouverte dans le futur, celui-ci est prêt à payer une certaine somme, qui correspond à la valeur d'option exprimée de manière personnelle pour cette ressource. La valeur d'option correspond donc aux bénéfices économiques dont profitent les agents de conserver l'option d'un usage futur probable associé à une ressource.

22 Boyle KJ, Bishop RC, `Valuing Wilglife in Benefit-Cost Analyses: A Case Study Involving Endangered Species', Water Ressources Research, 1987.

23 Constanza Robert, Wilson M.A, Troy A, Voinov A, Shang Liu, `The Value of New Jersey's Ecosystem Services and Natural Capital', Department of Environmental Protection, 2006.

24 Weisbrod BA, `Collective Consumption Services of Individual Consumption Goods', The Quaterly Journal of Economics, 1964.

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2.2.1. La valeur de non usage

On regroupe sous la dénomination de valeur de non-usage (ou d'usage passif) les bénéfices que va tirer un agent du maintien dans le temps de la disponibilité d'un bien, sans que celui-ci soit destiné à être utilisé. L'intérêt que les individus manifestent pour ces biens ne découle pas de l'usage actuel ou futur qu'ils comptent en faire, mais de la seule satisfaction de savoir que ces biens existent et continueront d'exister. Contrairement aux valeurs d'usage des biens environnementaux, qui sont mesurées à partir de préférences individuelles exprimées grâce aux mécanismes de marché, un bien environnemental ayant une valeur de non-usage est un bien public pur, au sens où sa consommation par un agent ne réduit ni n'empêche celle d'un autre. Aylward (1992) a fait un récapitulatif d'acceptions existant dans la littérature pour dénommer la valeur de non-usage25.

Les fondements de la valeur de la valeur de non usage s'éloignent de la conception utilitariste qui guide l'élaboration des autres types de valeur associés aux biens environnementaux. De ce fait, il existe plusieurs motifs qui poussent un agent économique à exprimer une valeur d'existence pour un actif naturel. Les premiers travaux sur la question de la valeur de non usage de biens environnementaux tendaient à montrer que l'altruisme était la motivation principale à l'expression d'une valeur de non-usage26. Il est possible de distinguer trois supports de l'altruisme ressenti pour un actif naturel27 : Vis-à-vis des espèces vivantes, auxquelles on reconnaît un droit légitime de vivre sur la planète(i). Vis-à-vis des générations futures, qui ont le droit de connaître les mêmes ressources environnementales que la génération présente(ii). Vis-à-vis d'autres membres de la génération présente, dont on suppose qu'ils tirent du plaisir de l'existence de ressources préservées(iii).

En dehors des motifs altruistes comme fondement de l'expression d'une valeur d'existence, plusieurs chercheurs ont montré que d'autres considérations, notamment d'éthique environnementale, sont déterminantes pour comprendre la signification donnée par les individus au concept de valeur de non-usage28.

25 B AYLWARD and E.B BARBIER, `Valuing Environmental Functions in Developing Countries', London Environmental Economics Centre, 1992, 34-50.

26 Randall A, JR Stoll, `Consumer's Surplus in Commodity Space', The American Economic Review, 1980.

27 Randall A, JR Stoll.

28 Brooshire D S, Larry s. eubank s , Cindy F.sorg, `Valeurs d'existance et Économie Normative : Implication Pour La Valorisation Des Ressources En Eau', 1986.

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En somme, pour les économistes, une mesure complète de la valeur des actifs naturels doit bien apprécier la part relative de ses différentes composantes dans l'estimation de la valeur économique totale. La définition retenue de la valeur économique totale des ressources naturelles est celle proposée par Pearce et Turner (1990)29 de l'école de Londres. Elle procède par simple addition des différentes valeurs de la nature. Ainsi, la valeur économique totale est égale à la somme des valeurs liées à l'usage et celles liées au non usage.

Valeur économique totale = Valeur d'usage réel + Valeur d'option + Valeur d'existence.

La mesure de la valeur économique totale reste une tâche difficile du fait de l'existence des valeurs non liées à un usage donné et ayant trait aux valeurs actuelles et/ou futures. Le schéma suivant, présente les différentes composantes de la valeur d'un bien environnemental30.

Figure 4: Composantes de la valeur économique totale d'un actif non marchand

SOURCE : Baterman et langford (1995)

2.2.2. Intérêts et biais liés à l'évaluation environnemental

29 Pearce DW, RK Turner, `Economie Des Ressources Naturelles et de l'environnement', 1990.

30 Bateman IJ, Langford IH , RK Turner, KG Willis, GD Garrod, `Elicitation and Truncation Effects in Contingent Valuations Studies', Ecological Economics, 1995.

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La surexploitation des ressources naturelles pose aujourd'hui le problème de leur renouvellement et de leur pérennité. A ce propos, Malthus (1992 [1798]) développait l'idée selon laquelle les famines serraient la conséquence de la pression que l'excès de la croissance démographique exerce vis-à-vis du renouvellement des ressources31. De plus, le contrôle de ces ressources est de plus en plus à l'origine de conflits entre les usagers32. L'épuisement de ces biens appelle de plus en plus la mise en place de méthodes de gestions rationnelles et durables. Pour arriver à cette fin, l'évaluation économique s'avère être une nécessité. L'absence d'un prix effectif sur le marché des biens et services environnementaux a entraîné le développement de méthodes alternatives d'évaluation. Cette évaluation permet de quantifier les coûts et les bénéfices des ressources naturelles en vue de leur comptabilisation dans la richesse nationale. D'où l'usage du nom d'actif naturel pour désigner les ressources naturelles dans leur grand ensemble.

2.2.3. Intérêts de l'évaluation environnementale

La perte du patrimoine naturel et les dégâts causés à l'environnement ont un coût approximatif. Par exemple la dégradation des sols réduit la productivité agricole. L'impact d'un tel désagrément peut être apprécié sur le plan économique. La pollution de l'eau, de même, rend malade et peut même nuire à la vie humaine. Elle peut entraîner l'augmentation des dépenses de santé dans ce cas. La dégradation de l'état de la santé entraînant ainsi une réduction de la productivité de la population active. La conservation des ressources a un coût et, elle pose en même temps la question de leur appropriation.

Il s'avère alors intéressant de procéder à une évaluation économique afin de mieux prendre en compte les problèmes générés par leur gestion et leur allocation. L'économie constitue un des moyens dont se dote la société pour agir sur le milieu naturel: cette discipline, dont l'objectif est d'accroître le bien-être en indiquant les meilleurs moyens d'adapter le milieu naturel aux besoins humains, est elle aussi appelée à évoluer en fonction de la perception que les hommes se font de leur environnement. L'objectif et l'intérêt d'une évaluation économique du paysage sont de fournir un indicateur monétaire pour les bénéfices générés par les transformations du

31 Malthus T R, An Essay on the Principle of Population (London, 1798).

32 Daniel Yves Alexandre, `Initiation à l'agroforesterie En Zone Sahélienne: Les Arbres Des Champs Du Plateau Central Du BURKINA-FASO', accessed 30 November 2017, https://books.google.fr/books?hl=fr&lr=&id=Cz2ZDdZBPCcC&oi=fnd&pg=PA13&dq=Daniel-Yves+Alexandre+&ots=yTn2e6-X2F&sig=tBaDX75avPaeu_NZdUhB8bIllO4#v=onepage&q=Daniel-Yves%20Alexandre&f=false.

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paysage consécutives à certaines mesures paysagères. Si apparemment les actifs naturels n'ont pas de prix, ce n'est pas pour autant qu'ils ne possèdent pas une valeur économique.

2.2.3.1. La notion de biais.

La notion de biais suppose implicitement que chaque individu valorise le bien sur la base d'une maximisation de l'utilité conformément à la théorie du consommateur. Tout écart à ce programme d'optimisation est alors considéré comme un biais. C'est-à-dire comme une source d'erreurs systématiques non aléatoires à minimiser. Mitchell et Carson (1989) ont fait l'exposé des différents biais alors que Hausman (1993) a fait la typologie des biais.

Ainsi on recense une gamme assez vaste de biais liés à l'utilisation de la MEC pour l'évaluation d'actifs environnementaux, à savoir : les biais liés à l'échantillon, les biais inhérents au système de questionnaire (biais d'enchère de départ, effet contexte), les biais liés au comportement même des individus (biais stratégiques, biais enquêteurs, bais hypothétiques), les biais d'inclusion (effet d'envergure, effet d'ordre et effet de sous additivité), les biais hypothétiques, et les biais d'ancrages.

Cumming et Taylor (1999), traitent de la minimisation du biais hypothétique et Herriges et Shogren (1996) plaident pour un traitement économétrique du biais d'ancrage. L'effet d'inclusion a été largement abordé par Kaheman et Knetsch (1992). Les travaux de Carson et Mitchell (1995), et Hanneman (1994) sont d'un grand apport dans la typologie des biais d'inclusion. Le biais d'inclusion est lié au fait que le CAP ne varie pas avec la taille du bien ; protéger un millier ou 10 milles espèces rares n'auraient qu'un effet négligeable sur la valeur donné. Dans le cas des zones humides, la procédure d'agrégation aboutit à un effet des valeurs anormalement élevées qui ne respectent pas la contrainte budgétaire et constituent donc une surestimation du CAP. Dans une étude consacrée à la protection des rivières sauvages et pittoresques du Colorado, Sanders (1994) établit empiriquement que le CAP unitaire diminue lorsque le nombre de rivières protégées croit et devient nul dès qu'une dizaine de rivières sont protégées. Mitchell et Carson (1989) dressent une typologie de comportements stratégiques susceptibles d'apparaître lors de la révélation du CAP. Pour le cas des biais de l'enchère de départ, Fischhoff, Slovic et Lichtenstein (1980), montrent que si les individus pensent qu'ils sont interrogés à propos d'un actif naturel, l'actif doit certainement avoir une valeur dans ce cas, ces individus vont donner une réponse qui ne correspond à aucune modification de leur surplus.

L'effet contexte est dû au fait que la manière dont les questions sont posées, a un effet substantiel sur les supposées vraies valeurs de l'individu. Le biais stratégique abordé pour la première fois

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par Samuelson (1954), est relatif au fait que les individus pensent par leurs réponses influencer la décision finale.

Dans le biais enquêteur, l'individu interrogé donne une valeur supérieure à son CAP réel pour faire plaisir à l'enquêteur et dans ce cas ce dernier doit veiller à être neutre. Le biais hypothétique provient de l'inaptitude des individus à valoriser correctement leurs préférences du fait d'un déficit d'information, du manque d'expérience ou de la difficulté d'ordonner leur choix. Les effets d'ordre et de sous additivités sont donc généraux et interviennent quand on évalue plusieurs biens ou plusieurs projets. Ils sont dus à une relation de substitution et à la décroissance de l'utilité marginale. Un certain nombre de travaux mettent en évidence l'effet d'envergure. Ils ont fait l'objet de critiques méthodologiques portant sur le plan de sondage, la mise en oeuvre et le traitement des données (Carson et Mitchell, 1995 ; Hanemann, 1994). Si par construction un marché contingent ne peut fournir qu'une demande hypothétique, le signe du biais associé est indéterminé. La seule manière de contourner cette difficulté est de concevoir un scénario aussi crédible et réaliste que possible. Ce qui parait d'autant plus facile que l'on se limite à mesurer des valeurs d'usage. Il y'a cependant des contextes où cela est difficile car les individus réagissent de façon très émotive : risque de pollution par exemple. Pour Kahneman et Knetsch (1992), les individus attribuent une somme forfaitaire à la protection de l'environnement qui est l'expression de la satisfaction morale de participer à une bonne cause.

2.2.3.2. Le marché hypothétique : un marché subjectif

La nature publique des biens se traduit par l'impossibilité qu'un marché soit mis en place pour réguler leur échange. C'est ce qui conduit à opposer les biens marchands et les biens non marchands. La nature des biens non marchands fait qu'ils ne peuvent pas être échangés sur un marché. Les biens environnementaux font le plus souvent partie de cette catégorie. L'utilisateur de la MEC cantonne cette difficulté en s'appuyant sur la description d'un marché hypothétique dont les traits sont censés être proches de ceux du marché réel. Par conséquent, ce problème se réduit au perfectionnement d'une méthode garantissant des révélations des CAP comme s'il s'agissait des comportements effectifs sur le marché. Pour Luchini (2002) dans le cas de l'environnement, la nature publique des problèmes doit être également envisagée comme inscrite dans une dimension symbolique ou subjective. La dimension a trait à la façon dont les individus perçoivent les biens en consommation. Cette nature publique, non plus objective mais subjective, du bien peut conduire dans certains cas, à ce que les jugements ne soient plus de l'ordre de la sphère privée.

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Contrairement à la MPH qui permet d'estimer le prix de chaque attribut identifié, la MEC donne le prix global d'un scénario, sans que l'on ne connaisse la contribution de chacun des éléments à ce prix33.

2.3. Question de traitements des CAP nuls et CAP extrêmes

Le traitement des consentements nuls et des valeurs extrêmes est aussi importante que le traitement des biais dans la méthodologie de l'évaluation contingente. L'examen des réponses dites de protestations ou faux zéro est expliqué de la sorte dans la littérature : Les individus ont tendance à donner des réponses de type « je ne veux pas payer..., c'est au gouvernement de payer...je paie assez d'impôt...je ne suis pas disposé à payer des taxes supplémentaires... » (Jorgenson, 1999). Ces réponses traduisent ainsi non un désintérêt pour les conséquences du projet proposé, mais des refus de participation qui tiennent à la dimension publique du bien.

Deux précautions sont à prendre pour résoudre les problèmes des valeurs extrêmes et des non réponses dans le cas d'une question ouverte, de la carte de paiement ou du système d'enchères. Il faudra distinguer les vrais zéros, des faux zéro en posant une question supplémentaire pour emmener l'individu à justifier sa réponse. Le cas des non réponses est plus délicat mais on suppose que les personnes imputent une valeur égale à zéro à l'actif naturel car il est désintéressé. Le modèle de type tobit est recommandé si le nombre de réponses égale à zéro est élevé, et si des valeurs aberrantes sont recensées (Tobin, 1958), c'est un modèle de régression avec variables censurées et non pas de régression linéaire ordinaire. Pour corriger la question des valeurs extrêmes élevées, Mitchell et Carson (1989) recommandent l'usage d'un estimateur tronqué qui permet de rapprocher la moyenne de la médiane.

Les problèmes méthodologiques soulignés sont à l'origine de toutes les controverses sur la méthode d'évaluation contingente. Cette dernière est la plus utilisée malgré certaines limites. Pour Luchini (2002), en l'absence d'alternative, la MEC peut être appliquée tout en étant conscient de sa singularité pour l'économie.

2.3.1. Les CAP nuls

Dans de nombreuses enquêtes d'évaluation contingente, un pourcentage élevé de personnes interrogées exprime un consentement à payer (ou à recevoir) égal à 0 pour le bien ou service considéré. Parmi ces réponses, on distingue les vrais zéros et les faux zéros. L'analyse des motifs justifiant les refus de payer montre que les CAP nuls observés concordent davantage à

33 Dachary Bernard J., `Une Évaluation Économique Du Paysage : Une Application de La Méthode Des Choix Multi-Attributs Aux Monts d'Arrée'.

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des réponses de protestation plutôt qu'à de véritables valeurs nulles. En effet, seul est valable dans ce dernier cas l'argument d'un touriste soumis au questionnaire qui légitime sa réponse nulle par la saturation de sa contrainte budgétaire34 : « mon budget de séjour ne me le permet pas ». Ainsi, en accord avec Ami et Desaigues (2000), ce montant nul correspond à un vrai zéro puisque l'intéressé refuse de réallouer son budget de séjour pour faire face à cette nouvelle dépense, les réserves naturelles étant pour lui un bien de luxe.

Une des critiques fréquemment adressées à la méthode d'évaluation contingente est la possibilité de «réponses stratégiques». Les personnes interrogées n'auraient pas intérêt à dévoiler leur véritable consentement à payer dès lors qu'elles anticipent l'utilisation qui sera faite de leur réponse. Si par exemple elles anticipent que leur consentement à payer, révélé servira de base pour calculer une taxe ou une redevance supplémentaire, prélevée sur leurs revenus, alors les personnes interrogées auront intérêt à dévoiler un consentement à payer inférieur à leur consentement à payer effectif. Les agents sont en effet incités à se comporter en «passager clandestin», c'est-à-dire qu'ils cherchent à profiter «gratuitement» d'un service qui sera financé par les autres. Cette considération stratégique conduit chaque agent interrogé à annoncer non pas son véritable consentement à payer, mais un montant inférieur, éventuellement nul, en escomptant que les autres personnes interrogées annonceront un prix suffisamment élevé pour que les pouvoirs publics offrent le supplément de bien ou de service qui fait l'objet de l'enquête. Inversement, dans le cas d'une indemnisation pour un dommage écologique par exemple, les «enquêtés» seraient incités à exagérer la compensation requise et ainsi à réclamer une somme plus élevée. Malgré le bien-fondé de cette critique, il existe peu de données empiriques quant à l'importance de ce biais. Schneider & Pommerehne (1981), de même que Marwell et Ames ( 1981 ), ont montré à partir d'expérimentations sur l'offre de biens publics que l'effet «passager clandestin», bien que systématique, était généralement insignifiant et semble avoir été exagéré par les économistes. Plusieurs expériences portant sur la contribution volontaire à l'offre de biens publics ont révélé de surcroît que les agents avaient en réalité un comportement plutôt coopératif, c'est-à-dire une tendance à contribuer au bien public au-delà de leur niveau de paiement optimal (Keser, 1995). La réalité du biais stratégique reste donc un sujet très controversé, car il existe sur cette question un désaccord profond entre la théorie et les observations expérimentales.

34 Voltaire Louinord., `Méthode d'évaluation Contingente et Evaluation Économique d'un Projet de Réserves Naturelles Dans Le Golfe Du Morbihan (France).'

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Ononino Jean Charles Conclusion

Parmi les méthodes de valorisation économique couramment utilisées pour évaluer les actifs naturels non marchands, c'est la méthode d'évaluation contingente (MEC) qu'on a retenue dans le cadre de notre évaluation. Ses fondements théoriques, les raisons justifiant son choix, les biais qui accompagnent sa mise en oeuvre ont été débattus tout au long de ce chapitre. Ce dernier a donc établi les fondements théoriques et empiriques de l'exercice d'évaluation menée dans le cadre de la présente recherche.

Chapitre 3 : approche méthodologique de l'évaluation contingente du jardin de la place Charles Atangana de la ville de Yaoundé

Après avoir présenté la littérature liée à notre étude, ce chapitre est centré sur l'approche méthodologique de la recherche et caractéristique de l'échantillon. En effet, la méthodologie peut être appréhendée comme l'enchainement des étapes par lesquelles doit passer toute recherche. Elle peut également se définir comme étant le processus de contrôle de la qualité de la recherche scientifique (Evrad et al.,1993). C'est la démarche empruntée pour résoudre un problème posé. Il s'agit d'un schéma directeur faisant apparaitre un lien logique entre le problème, les questions de recherches, les données et les résultats obtenus. Généralement, dans la méthodologie de recherche, on développe les aspects touchant d'abord, la localisation de la recherche et la procédure de sélection de l'échantillon, puis, la collecte de données et l'analyse théorique des outils statistiques utilisés. Elle présente les méthodes et techniques qui ont permis de présenter, d'analyser et d'interpréter les résultats obtenus au cours de notre recherche. Ce chapitre est divisé en deux sections, une première sur la présentation du cadre d'étude de la recherche, une deuxième sur approche méthodologique adoptée.

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Section 1 : Cadre géographique de notre recherche

La présente évaluation contingente d'aménités paysagères liées à un espace vert urbain, a pour sujet d'étude le jardin municipal de la place Charles ATANGANA dans la ville de Yaoundé. Afin de mieux situer notre champ d'étude, et d'apporter une plus grande visibilité à l'objet de notre recherche, il serait judicieux d'entreprendre une présentation générale de la ville de Yaoundé.

1.1. Présentation générale de la ville de Yaoundé

La ville de Yaoundé qui s'étend sur 7colines, est la capitale politique du Cameroun. Elle se trouve dans la partie méridionale du pays. Chef-lieu de la région du Centre, et du département du Mfoundi, la ville de Yaoundé abrite la plupart des institutions les plus importantes du Cameroun. Surnommer Ngola, qui vient de l'ancien nom de la capitale du Cameroun Ongola (ce qui signifie clôture en langue ewondo) par les populations locales, la ville de Yaoundé est située au sud de la Région du centre à 30 52' 12 de latitude Nord et 110 31' 12 de longitude Est. La ville est traversée par de nombreux petits cours d'eau à l'instar des rivières Mfoundi, Ekozoa, Biyeme, et Mefou. Non loin du centre administratif se trouve un lac désigné en général par « lac Municipal ». La ville comptait environ 2 765 568 habitants pour une superficie de 183 km2 en 2015, soit une densité de 15 112 hbts/km2

1.1.1. Economie de la ville

La ville regorge de nombreux marchés dont les plus vastes et les plus renommés sont : le marché Mokolo, le marché du Mfoundi et le marché central. Le principal centre commercial se trouve au centre-ville, tout autour de l'avenue Kennedy. On y trouve des magasins, des boutiques, les sièges sociaux ou les représentants de certaines entreprises, des vendeurs à la sauvette. Il faut noter qu'une grande partie de l'économie de Yaoundé repose sur le secteur informel, Il s'agit de vendeurs à la sauvette, de marchands ambulants, de petites boutiques dans les quartiers...

1.1.2. Education

La ville de Yaoundé est le siège de deux universités d'Etat : l'université de Yaoundé 1 située au quartier Ngoa-Ekellé dispose de plusieurs établissements qui lui sont rattachés dont l'école normale supérieure (ENS), la faculté de médecine et des sciences biomédicales (FMSB), l'école nationale supérieure polytechnique (ENSP)...L'université de Yaoundé 2 située dans la banlieue

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de Soa dispose elle aussi de plusieurs établissements à elle rattaché localisés dans le campus de l'université de Yaoundé 1 (ESSTIC, IFORD, IRIC...). A un jet de pierre du campus de Ngoa-Ekelé se trouve l'Ecole Militaire Inter Armées (EMIA) et l'Ecole nationale d'administration et de magistrature (ENAM). Cependant, la présence des établissements d'enseignement supérieur privé n'est pas négligeable. En guise d'illustration nous pouvons citer : l'Université Catholique d'Afrique Centrale (UCAC), l'Université Protestante d'Afrique Centrale (UPAC), l'antenne camerounaise de l'IAI et bien d'autres. Les établissements d'enseignement secondaire sont légion dans la ville de Yaoundé.

1.1.3. Parcs et jardins

Yaoundé est une ville verdoyante. On peut y voir beaucoup d'espaces verts. En outre, il existe quelques parcs et jardins publics. Il s'agit entre autres du jardin entourant la place Charles ATANGANA au centre-ville, le jardin public de l'Hôtel de ville, le jardin public du quartier Febe et le jardin public du palais de congrès. On dénombre aussi quelques parcs d'attraction à savoir le parc Kiriakides de Djoungolo et le bois Sainte-Anastasie du carrefour Warda entre autres.

Le jardin urbain de la place Charles ATANGANA de la ville de Yaoundé est le cadre d'application de la présente évaluation contingente d'aménités paysagères. La base de données provient d'une enquête effectuée en face à face par l'auteur sur le site d'étude. Elle a eu lieu dans un laps de temps très court (du 12 au 17 février 2017) t. Le jardin sera d'abord présenté, suivi de la base de données et des hypothèses qui vont guider le présent travail.

1.2. Présentation du jardin de la place Charles ATANGANA

Les espaces verts de proximité constituent une composante majeure des villes contemporaines. Ils sont justifiés par une forte demande de la part des populations urbaines à titre d'usages direct ou indirect. Leurs coûts de production et d'entretien pèsent lourdement sur les budgets des autorités publiques à différentes échelles. La ville de Yaoundé, capitale politique du Cameroun, est traversée par une cinquantaine de parcs et jardins publics administrés et gérés par la Communauté Urbaine. Le parc de la place Charles ATANGANA en est un des plus intéressants comptes tenus du nombre de visiteurs qu'il reçoit en moyenne au quotidien. Il est situé en plein coeur de la ville non loin du célèbre `'rondpoint poste centrale». Construit au début de la décennie 2000, le parc s'étend sur une superficie d'environ 1,5 hectare. Il est l'un des symboles

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forts de cette conciliation entre les besoins d'un urbanisme croissant et l'attachement au végétal. Il est composé de trois principaux actifs naturels physiques à savoir : des arbres, du gazon et des fleurs.

Les arbres : ils représentent la population la plus importante du parc avec un peuplement moyen de 300 sujets. Plantés suivant une configuration spatiale horizontale aléatoire avec espacement plus ou moins constant, les arbres sont diminués ou renforcés au cours de l'année selon les besoins. L'eucalyptus qui est un arbre de la famille des Myrtaceae est l'espèce dominante sur le parc. Cette espèce, originaire d'Australie, a une croissance relativement rapide et son entretien ne nécessite aucun soin particulier. L'ombrage créé par le peuplement d'eucalyptus génère un microclimat doux et très prisé des utilisateurs du parc. L'allure sempervirente de leur feuillage permet au parc de contribuer significativement à l'esthétique de la ville. Ses feuilles et ses fruits éloignent les insectes, et ses forts besoins en eau permettent d'assécher les marais35.

Le gazon : il s'étend sur une superficie de 12000 m2 soit un taux de couverture de 80%. Il a une double vocation à savoir : ornement et loisir. Son entretien est fonction du climat ; en saison sèche il est arrosé en début de matinée et au couché du soleil, à l'approche de la saison de pluies le rythme d'arrosage diminue avec une séance tous les deux jours et le gazon est tondu une fois par mois. En saison de pluies, les tontes sont effectuées une fois tous les 14 jours. Sa résistance au piétinement lui permet relativement de conserver son aspect esthétique tout au long de l'année malgré le flux de visiteurs.

Les fleurs : Occupant une superficie cumulée de 100m2 soit environ 0,67% de la superficie du parc, c'est le bien paysager le moins représenté. Partageant un même espace avec le gazon, leurs modes de gestion sont quasiment similaires à ceux de ce dernier à la seule différence qu'en saison de pluie, les plants n'ayant pu résister à la saison sèche sont remplacés.

1.3.Construction des scénarios

La présente évaluation contingente s'appuie sur la construction de deux scénarios. Ces scénarios ont été choisis entre plusieurs, à la suite de maints entretiens entre l'auteur et les usagers du jardin, dans le but de capter leurs préférences. À l'issu de ces entretiens, nous avons identifié plusieurs attributs qui, d'après les usagers, étaient susceptibles d'augmenter leur niveau d'utilité. Les principales requêtes se rapportaient au nettoyage du jardin, à

35 En effet le jardin Charles Atangana est situé sur une zone essentiellement marécageuse. L'eucalyptus participe donc de façon significative l

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l'augmentation du nombre de bancs publics, au fleurissement plus intense de l'espace, au problème de sécurité... suite à ces réponses nous avons retenu les deux préférences les plus annoncées par les usagers à savoir le fleurissement et la sécurité afin de construire nos scénarios de contingence qui s'énoncent en ces termes :

Scénario 1 : on propose de relever le niveau de sécurité dans le jardin en construisant une clôture tout aux alentours de l'espace vert, celle-ci permettra de filtrer le flux de visiteurs. On demande aux usagers d'exprimer leur consentement à payer s'il leur était demandé d'acheter un ticket afin d'accéder au jardin. (une carte de paiement allant de 100 à 1000 FCFA leur est proposée).

Scénario 2 : on propose d'intensifier le fleurissement du jardin, en rajoutant de nouvelles fleurs sur les espaces dénudés à l'intérieur de l'espace vert. On demande aux usagers d'exprimer leur consentement à payer s'il leur était demandé d'acheter un ticket afin d'accéder au jardin. (une carte de paiement allant de 100 à 1000 FCFA leur est proposée).

NB : toutes les personnes enquêtées ont exprimé leurs consentements à payer pour chacun des deux scénarios.

Section 2 : Canevas de la recherche

La validité de toute étude repose sur la méthodologie suivie pour la conduire. En particulier, cette méthodologie concerne les démarches suivies pour obtenir les principaux matériaux de l'étude que sont les données, ainsi que les procédures de leur traitement. Il est question de présenter le choix méthodologique de la recherche, orientation méthodologique adoptée, les différents types d'étude, choix du type et de l'approche retenu pour notre recherche, opérationnalisation des hypothèses de recherche : approche conceptuelle et enfin Le processus d'échantillonnage

2.1. Choix de la démarche méthodologiques de la recherche

Ces choix dépendent du positionnement épistémologique. Ils cherchent à apporter la réponse à la question « comment procéder ? ». Un travail de recherche peut donc à cet effet se situer dans une démarche déductive, inductive ou abductive (Charreire et Durieux, 2007). Pour Grawitz (1996), la déduction permet de faire une démonstration. Elle se distingue par le fait que, si les hypothèses initialement formulées sont considérées comme des idées vraies à un moment donné et dans un contexte bien précis, les conclusions qui en découlent sont systématiquement vraies dans ce contexte précis et à ce moment donné. La déduction est alors le mode de raisonnement

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qui établit la démarche hypothético-déductive (David, 1999). Il est question de la mise en oeuvre d'une ou de nombreuses hypothèses et les tester ensuite sur le terrain d'étude à l'aide d'un échantillon qui serait selon Wacheux (1996) plus représentatif. L'objectif étant de pouvoir émettre un avis en confirmant ou en infirmant la proposition ou soupçon formulée au préalable.

2.1.1. Justification du choix de l'orientation méthodologique adoptée

Les techniques quantitatives et qualitatives sont parfois opposées à tel point que les tenants des premières sont souvent de fervents contempteurs des secondes et inversement. Pourtant, ces techniques peuvent être complémentaires, notamment s'il s'agit de traiter de sujets encore peu abordés. Les méthodes qualitatives sont riches d'enseignements dans la phase exploratoire d'une enquête quantitative, elles peuvent servir à élaborer le questionnaire tant dans ses problématiques que dans sa formulation. Au vu de cela nous avons opté dans cette recherche pour une recherche quantitative. Ce choix se justifie par le fait que : l'enquête quantitative permet de décrire les caractéristiques d'une population ayant une opinion ou un comportement particulier. L'enquête quantitative se rattache à une vision strictement positive et empiriste, inspirée des sciences de la nature. Au-delà du simple décompte d'individus émettant une opinion ou faisant état d'un comportement, elle vise à tester des hypothèses et à illustrer des théories par la mise en évidence de corrélations entre des variables. Elle mesure, sur les variables du questionnaire, des inégalités de distribution et les corrèle avec d'autres distributions.

Notons que l'étude quantitative est donc un dénombrement et une validation des hypothèses précédemment définies dans l'étude qualitative c'est-à-dire que toute étude quantitative est toujours précédée d'une étude qualitative, mais dès l'instant où l'on passe à la validation des hypothèses pour une confirmation ou une infirmation, la recherche quantitative prend le dessus sur le côté qualitatif d'où notre recherche retenue ici est une recherche quantitative.

2.1.2 Variables codées informatiquement afin d'être exploitables pour l'analyse statistique

La question qui se pose est de savoir comment transformer une série de questions et de réponses en variables codées informatiquement afin d'être exploitables pour l'analyse statistique pour produire des fréquences ou pourcentage, des diagrammes à bande, des diagrammes circulaires etc. Et enfin pour effectuer le test statistique pour la confirmation ou non de nos hypothèses de recherche ? La réponse naturelle à cette question consiste à associer une variable quantitative (ou codage numérique) au caractère qualitatif. L'intérêt principal du codage numérique (ou de

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la représentation quantitative des variables qualitatives) est de pouvoir se ramener à des lois discrètes afin de produire des chiffres et de pouvoir, calculer les moyennes, fournir des pourcentages et si possible effectuer des manipulations diverses en cas de besoin. Cette étape vise à transformer une série de questions et de réponses en variables codées informatiquement afin d'être exploitables pour l'analyse statistique. Les données vont se présenter usuellement sous la forme d'un tableau dont chaque colonne correspond à une variable et chaque ligne à un individu (au sens statistique du terme). L'opération de codification correspond à un chiffrement, elle consiste à accorder un chiffre unique à une variable, à une modalité ou une réponse donnée.

2.2. Choix du type et de l'approche retenu pour notre recherche

On peut définir le travail de recherche scientifique classique comme étant un effort analytique, rigoureux, progressif et systématique d'éclaircissement d'une situation, d'un fait ou d'un ensemble de faits à l'aide d'outils et de techniques spécifiques. Cet effort va de l'identification et la définition du problème jusqu'à l'aboutissement à une ou plusieurs solutions ou possibilités de dépassement de la situation initiale (meilleure connaissance, correction, amélioration, transformation ...). C'est donc ainsi un travail qui peut prendre de quelques heures à plusieurs années, voire plusieurs décennies avant d'aboutir. Néanmoins, quel qu'il soit, il se base toujours sur des préalables et des exigences hérités des sciences de la nature. Cette section est divisée en deux parties, une première sur la présentation du canevas de la recherche, une deuxième sur la définition des variables, présentation du logiciel utilisée, test des hypothèses et de la statistique utilisée. Notre travail a pour objectif d'effectuer une évaluation contingente de certains attributs paysagers liés au jardin municipal de la place Charles ATANGANA de Yaoundé. Il ressort que notre recherche est du type de relation ou de liaison et exprime une relation entre les facteurs socio-environnementaux et économiques et le consentement à payer l'espace vert de la place Charles ATANGANA dans la ville de Yaoundé. Elle est aussi empirique dans la mesure où elle se base sur des données recueillies sur le terrain, dès lors, l'approche épistémologique envisagée est l'approche positiviste et s'appuyant sur la démarche hypothético-déductive.

Considérée comme une étude quantitative, notre recherche nécessite en effet l'administration d'un questionnaire. En effet, la recherche qualitative met l'accent sur la collecte de données principalement verbales plutôt que des données qui peuvent être mesurées. Les informations recueillies sont ensuite analysées de manière interprétative, subjective, impressionniste ou même diagnostic. Ainsi, la stratégie de recherche privilégiée est une enquête en coupe instantanée auprès des individus/acteurs susceptibles de visiter l'espace vert de la place Charles

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ATANGANA rencontrés au sein dudit espace dans ville de Yaoundé. Une approche corrélationnelles-explicatives est retenue ici dans la mesure où on tente de déterminer à quel degré une relation existe entre deux ou plusieurs variables, ceci dû au fait que nous partons d'une hypothèse principale et à cette hypothèse principale sont associées des hypothèses secondaires.

2.3. Choix et justification des outils d'enquête

La collecte des données consiste à l'interrogation des individus en vue de recueillir des informations. L'information étant la principale source de notre étude, sa collecte et son traitement doivent faire l'objet d'une attention particulière afin de ne pas être biaisée. Elle peut être obtenue par la recherche documentaire et à l'aide du questionnaire. Il existe plusieurs méthodes de collecte des données. Le chercheur peut opter pour la combinaison de plusieurs méthodes ou pour le choix d'une d'entre elles. Dans le cadre de notre recherche, nous avons opté pour l'utilisation des méthodes suivantes : La recherche documentaire ; le questionnaire.

2.3.1. La recherche Documentaire

Comme son nom l'indique, cette méthode de pré-enquête consiste à répertorier et à consulter des documents, les plus spécifiques et les plus spécialisés possibles sur le sujet de la recherche. On utilisera donc les registres, rapports, séries statistiques, manuels, thèses etc et, même s'il en existe, des documents audio-visuels, afin d'en savoir le plus que l'on peut, à l'avance, sur le problème traité ou sur des problèmes identiques, similaires. Notre recherche documentaire s'est faite à travers la consultation des ouvrages (généraux, spécialisés et académiques) dans les bibliothèques en l'occurrence, celle de l'université de Yaoundé 2 et par les technologies de l'information et de la communication (TIC) notamment internet et ses auxiliaires.

2.3.2. La collecte de données : le sondage par questionnaire

Un questionnaire est un moyen de communication essentiel entre l'enquêteur et l'enquêté. Il comporte une série de questions concernant les problèmes sur lesquels on attend de l'enquêté une information. La meilleure réponse recherchée dans le questionnaire est celle qui, à travers la subjectivité des individus, exprime directement ou indirectement le phénomène social que l'on veut connaitre ou comprendre. Il s'agit donc d'une démarche méthodique qui doit satisfaire à certaines exigences de rigueur. Le sondage par questionnaire est une opération statistique classique qui consiste, pour étudier un phénomène quelconque dans un ensemble donné, à limiter les analyses à une partie de cet ensemble, question de réduire les coûts et d'apporter les précisions à certaines estimations. Cette démarche est fondée sur la représentativité de la partie

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sur laquelle s'effectue en définitive l'étude, communément désignée échantillon. Toute la problématique de la validité de la méthode réside dans la technique de choix de l'échantillon. Aussi, les informations qui permettront de caractériser le champ d'étude sont collectées par un questionnaire structuré qui est le principal instrument de l'enquête par sondage. Le but de l'enquête par un questionnaire est de collecter des informations dont l'analyse permet de porter un jugement d'ensemble sur « l'évaluation contingente d'aménités paysagères liées à un espace vert urbain ». Ainsi, après avoir rappelé le but de l'enquête par sondage, nous aborderons tour à tour les questions relatives au processus d'échantillonnage et à la démarche pratique de collecte de données.

2.3.3. L'accès au terrain

L'échantillonnage peut être défini comme la détermination d'un échantillon dans une population c'est-à-dire de la fraction représentative d'une population ou d'un ensemble statistique qui sera interrogée au cours d'une enquête par sondage en vue d'obtenir un résultat représentatif. Les méthodes d'échantillonnage consistent à construire un échantillon d'une population mère afin d'en estimer les caractéristiques et opinions. On distingue deux catégories de méthodes d'échantillonnage : les méthodes probabilistes et les méthodes non probabilistes (dites également empiriques). Dans le cadre de la présente recherche, nous avons opté pour la technique probabiliste qui nous permettra d'effectuer un échantillonnage aléatoire par la méthode d'échantillonnage aléatoire simple.

2.3.3.1.Définitions de la méthode des sondages aléatoire

Cette technique d'échantillonnage consiste à tirer au hasard parmi tous les éléments d'une population ceux qui feront partie d'un échantillon « aléatoire » signifie qu'on procède par tirage au hasard. « Simple » signifie que le tirage au hasard se fait du premier coup parmi toutes les unités statistiques; il n'y a donc aucune forme de division de la population en sous-ensembles avant de procéder au tirage. Dans un échantillonnage aléatoire simple (EAS), chaque membre d'une population a une chance égale d'être inclus à l'intérieur de l'échantillon. Chaque combinaison de membres de la population a aussi une chance égale de composer l'échantillon. Ces deux propriétés sont ce qui définit un échantillonnage aléatoire simple. Vous devez dresser une liste de toutes les unités incluses dans la population observée pour sélectionner un échantillon aléatoire simple.

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2.3.3.2.Caractéristique de la méthode des sondages aléatoire simple

Elle est caractérisée par le fait que l'échantillon est désigné de façon à ce que chaque unité de la population ait une probabilité connue, différente de zéro d'être retenue. Très souvent, en pratique on affecte à chaque unité de la population la même probabilité d'appartenir à l'échantillon ; les tirages peuvent être exécutés de deux façons différentes : Tirage avec remise dans l'urne (tirage indépendants ou bernoullien) après chaque tirage, l'unité qui vient d'être prélevé est remise dans l'urne avant de procéder à la désignation de l'unité suivante, la composition de l'urne reste inchangée et chaque unité de la population de référence peut être désignée plusieurs fois ;Tirage sans remise dans l'urne (tirage exhaustifs) l'unité qui vient d'être tirée n'est pas remise dans l'urne dont la composition varie ainsi à chaque tirage. Chaque unité de la population ne peut être choisie qu'une seule fois et l'échantillon est composé de n unités différentes qui peuvent être par conséquent désignées d'un seul coup.

2.3.3.3.Justification de la méthode des sondages aléatoire de notre recherche

la technique de sondage retenu pour notre recherche est un sondage aléatoire simple (SAS) parce que tout individu ou visiteur de l'espace vert de la place Charles ATANGANA rencontré au sein dudit espace dans la ville de Yaoundé est susceptible de nous fournir toutes les informations dont nous avons besoin pour notre recherche, sans distinction de son sexe ni de son grade, ni de son rang, ni de sa tribu, ni du poste occupé au sein de l'entreprise, car dès l'instant où ce dernier est visiteur de l'espace vert, il intéresse le chercheur et elle est sans remise car l'individu/l'acteur qu'on a déjà enquêté ailleurs n'est plus enquêté. Donc en bref la méthode des sondages aléatoire de notre recherche est le sondage aléatoire simple (SAS) sans remise.

2.4. Description de l'instrument de collecte des données

Il s'agit de présenter clairement l'instrument sans lequel nous n'aurions pas eu les données manipulées dans le cadre de notre étude.

2.4.1. Présentation du questionnaire

L'instrument de mesure qui a été utilisé dans le cadre de cette recherche est le questionnaire. Il a été adressé aux individus/acteurs susceptibles de visiter l'espace vert de la place Charles ATANGANA rencontrés au sein dudit espace dans la ville de Yaoundé. Un exemplaire du questionnaire qui a été utilisé lors de la collecte des données est présenté en annexe du présent document. Ce questionnaire a été élaboré sur la base de la littérature proposée au chapitre précédent ; nous avons, durant l'élaboration du questionnaire eu recours régulièrement, à notre

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directeur de recherche qui a régulièrement orienté la façon de poser les questions. Notre questionnaire est regroupé en quatre sections et il est constitué en majorité des questions fermées et en minorité des questions semi-ouvertes.

2.5. La population de l'étude ou population mère.

D'après le dictionnaire universel, la population est « l'ensemble des membres d'une classe, d'une catégorie sociale particulière ». Dans le cadre de notre étude, nous définissons la population de l'étude comme l'ensemble des sujets auxquels le chercheur va s'intéresser au cours de ses investigations. Nous distinguons la population cible et la population accessible.

2.5.1. La population cible

La population cible est celle sur laquelle les résultats de la recherche peuvent être généralisés. Dans cette étude, elle est constituée de l'ensemble des individus ayant une certaine sensibilité pour les espaces verts au Cameroun dans l'ensemble.

2.5.2. La population accessible

Elle est une partie de la population cible sur laquelle le chercheur réalise ses investigations, il s'agit ici des individus/acteurs susceptibles de visiter l'espace vert de la place Charles Atangana rencontrés au sein dudit espace.

2.5.3. L'échantillon

Aucun concept n'est aussi fondamental pour conduire la recherche et interpréter ses résultats que l'échantillon. Sauf de vouloir entreprendre une étude complète, la recherche est sans grande mutation conduite par le biais d'un échantillon à partir duquel les généralisations appliquées à la population d'où émane l'échantillon sont obtenues. Dans le cadre d'une étude, il est rarement possible d'interroger toute la population cible. D'où la nécessité de constituer un échantillon, tiré de manière représentative de la population cible. Un échantillon est dit représentatif lorsqu'il est en tout point semblable à la population cible, c'est-à-dire, possédant les mêmes caractéristiques que la population d'où il est tiré. La taille de l'échantillon est utile pour une certaine précision et une fiabilité des résultats. A cet effet, 165 questionnaires ont été administrés parmi lesquels il y a eu retour de 150 bien remplis et exploitables. L'enquête s'est déroulée sur un laps de temps relativement court (du 12 au 19 février 2017) afin de réduire l'influence du changement de l'état général du climat.

Notre échantillon est constitué de cent cinquante (150) individus/acteurs susceptibles de visiter l'espace vert de la place Charles Atangana. Ceux-ci ont été rencontrés au sein dudit espace dans la ville de Yaoundé.

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Comme l'enquête a eu lieu sur site, l'échantillon souffre d'un biais de sélection (Heckman, 1979 cité par Oueslati et al, 2008) au profit des personnes les plus intéressées par le parc. En ce sens, les consentements à payer (CAP) estimés dans ce travail surestiment les véritables CAP des Yaoudéens. En ce qui concerne le véhicule de paiement, la littérature en propose une gamme assez élargie. Après une revue de tous les supports de paiement envisagés (péage, fonds de participation, impôt...), notre choix a rapidement été porté sur le ticket d'entrée comme moyen de paiement, du fait de sa facilité de mise en oeuvre dans le contexte des parcs urbains au Cameroun. D'ailleurs Mbolatiana Rambonilaza (2004) affirme : « Pour la valorisation de l'accès à un paysage préservé, le moyen de paiement le plus utilisé est le ticket d'entrée dans la zone considérée... »36.

Toutes les personnes enquêtées ont répondu aux deux scénarios, toujours présentés dans le même ordre. Ainsi, le questionnaire présente une carte de prix allant de 0 à 1000 francs CFA, dans laquelle l'enquêté est sensé choisir pour chaque scénario, son consentement à payer. A chacune des personnes interrogées, il a été demandé d'exprimer un CAP en faveur d'un fleurissement plus dense du jardin et de la construction d'une clôture autour du jardin. Afin de s'assurer de la cohérence des réponses nulles, la littérature inhérente à ce sujet a été utilisée afin de distinguer les véritables CAP de contestation exprimés par les enquêtés. Ceux-ci peuvent effectivement refuser de financer un bien public ou tout simplement ne pas accepter le principe de l'évaluation. Luchini (2002) en parle en ces termes : « ces réponses traduisent non pas un désintérêt pour les conséquences du projet proposé, mais des refus de participation qui tiennent à la dimension publique, entendue ici dans un sens symbolique, des biens soumis à l'évaluation »37

2.6. Présentation des variables, de la statistique utilisée ainsi que du logiciel utilise. Nous allons définir nos variables, puis présenter le logiciel et les tests d'hypothèses de notre recherche

2.6.1. La méthode d'analyse des données

Le dépouillement du questionnaire se fera à l'aide du progiciel Excel, suivi de l'analyse descriptive à travers les graphiques grâce au logiciel SPSS.20 (statistical package for the social sciences) pour décrire la population échantillonnée, ensuite la vérification du lien entre les variables se fera grâce au logiciel STATA .14 fera usage d'un modèle logit simple.

2.6.1.1.Analyse uni variée et bi variées de données collectées sur le terrain

36 Mbolatiana Rambonilaza, `Evaluation de La Demande de Paysage : Etat de l'art et Réflexions Sur La Méthode Du Transfert Des Benefices'.

37 Luchini S, `De La Singularité de La Méthode d'évaluation Contingente'.

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Il est question de présenter ici l'Analyse uni variée qui utilise prioritairement la statistique descriptive et l'analyse bi variée qui fait usage de la statistique descriptive par les tableaux croisées.

2.6.2. Opérationnalisation des variables.

Nous allons définir nos variables, puis, présenter les tests de nos hypothèses.

2.6.2.1. Définition des variables

Notons que dans le cadre de notre rédaction, les variables indépendantes sont celles qui seront manipulées, jonglées et voire même éclatées en indicateurs. Ces indicateurs nous permettent d'élaborer l'objectif de notre étude qui sera par la suite déclinées en hypothèses de recherche. Nos variables indépendantes sont celles qui agissent sur la variable dépendante, elles ne peuvent donc être détachées de la variable dépendante dans le cadre de notre étude.

Il s'agit ici de définir Variable dépendante et la Variable indépendante.

Variable dépendante : C'est la variable désignée généralement par le symbole Y. Elle dépend, dans ses variations, d'autres phénomènes ou variables que l'on peut étudier ou manipuler, On peut écrire la relation Y = f(X). Dans le cadre de notre modèle logit, la variable dépendante prend la valeur « 0 » pour ceux des individus ayant annoncé un CAP nul, et la valeur « 1 » pour ceux ayant annoncé un CAP autre.

Variable indépendante : C'est la variable qui influence la modification de la variable étudiée. Elle peut être manipulée par le chercheur pour étudier son rôle dans les variations de la variable dépendante. On la note généralement par le symbole X. Pour une même variable dépendante, on peut avoir plusieurs variables indépendantes, on écrit alors : Y = ??(??1,??2,??3, ...). Dans notre rédaction, les variables indépendantes sont celles qui seront manipulées et même éclatées en indicateurs. L'objectif de notre étude qui sera par la suite déclinées en hypothèses de recherche est élaboré par ces indicateurs. Nos variables indépendantes sont celles qui agissent sur la variable dépendante, elles ne peuvent donc être détachées de la variable dépendante dans le cadre de notre étude.

Variables confusionnelles. Une variable de confusion est une variable indépendante (autre que la variable supposée causale dans l'hypothèse), qui a ou peut avoir un effet sur la variable dépendante, mais dont la distribution est systématiquement corrélée avec la variable causale dans l'hypothèse.

Variables intermédiaires ou impliquées. Lorsque l'effet d'une variable causale sur la variable dépendante subit l'action d'un troisième ensemble de variables, ces dernières sont appelées variables intermédiaires. Ce sont en fait des variables dépendantes par rapport à la variable

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causale, mais elles sont indépendantes pour ce qui concerne la variable étudiée. Ce sont des variables intermédiaires dont certaines doivent être spécifiées dans le plan d'étude et dont il faut collecter les données.

2.6.2.2.Identification des variables et des hypothèses

Il est question dans cette sous-section de rapprocher chaque variable indépendante avec l'hypothèse qui la soutient.

Tableau 2 : Identification des variables

HYPOTHESES

TYPES DE VARIABLES

Variables

indépendantes

Variables dépendantes

H1 : Les consentements à payer moyens exprimés par les usagers sont strictement non nuls, et ne sont pas tirés par des valeurs aberrantes.

 

Consentement à payer

(CAP1 pour le premier
scénario et CAP2 pour le second).

H2 : : le consentement à payer est

déterminé par le genre (homme ou femme), l'âge, le niveau d'éducation, le revenu, le cout de transport supporté pour se rendre sur le site, , l'importance accordée aux espaces verts

genre (homme ou

femme), l'âge,

niveau d'éducation,

revenu, cout de

transport supporté
pour se rendre sur le

site, importance
accordé aux espaces verts.

*Le consentement

(1=Oui, 0=Non) à payer l'espace vert de la place

Charles ATANGANA
dans la ville de Yaoundé.

Source: auteur inspiré du cours d'initiation à la méthodologie de recherche.

*Ici on aura 1 = Accepté (consentement à payer non nulle), 0 = refusée (consentement à payer nul).

2.6.2.3. Variable intermédiaire ou Sous Variable indépendante ou indicateurs

C'est une variable qui est nécessaire à la réalisation de la relation entre les variables dépendante et

indépendante. Dans notre exemple, ces variables sont présentées ci dessous. On aura alors la relation :

VARIABLE

VARIABLE

VARIABLE DEPENDANTE

INDEPENDANTE

INTERMEDIAIRE

Les facteurs socio- environnementaux

-sexe de l'individu

-âge de l'individu

-niveau d'éducation de l'individu -revenu moyen journalier de l'individu -type d'emploi ou activité de l'individu -raisons de visite dans le parc

-temps mis sur le site du parc

le consentement (1=Oui,

0=Non) à payer l'espace vert de la place Charles ATANGANA dans la ville de Yaoundé.

Les facteurs

économiques

61

Ononino Jean Charles

-Coût de transport pour se rendre au parc -importance accordée aux espaces verts -Disponibilité à contribuer au financement des espaces verts au sein du parc.

2.6.2.4. Description des variables

Ainsi, les variables susceptibles d'expliquer le consentement (1=Oui, 0=Non) à payer l'espace vert de la place Charles ATANGANA dans la ville de Yaoundé ou variables de l'échantillon sont décrites dans le tableau suivant :

Tableau n°3 : Description de la variable

variables

Définition

Unité de mesure

Numéro de la question

Signe attendu

Variable dépendante

 
 
 

CONSENTEMENT_PA YER_ESPACE_VERT

le consentement à payer l'espace vert de la place

Charles ATANGANA
dans la ville de Yaoundé.

Variable binaire (1=Oui, 0=Non)

Q21, 23

+

Variables indépendantes

 
 
 

SEXE_L'INDIVIDU

sexe de l'individu

Variable binaire (1=homme, 0=femme)

Q1

+

AGE_L'INDIVIDU

âge de l'individu

Variable continue

Q2

+

NIVEAU_EDUCATION DE L'INDIVIDU

niveau d'éducation de

l'individu

(1=primaire et 0=secondaire et supérieur)

Q3

+

REVENU_MOYEN JOURNALIER_INDIVI DU

revenu moyen journalier de l'individu

FCFA

Q4

+

ACTIVITE_INDIVIDU

type d'emploi ou activité de l'individu

Variable de catégorie

Q5

+/-

RAISONS_VISITE_PAR C

raisons de visite dans le parc

Variable de catégorie

Q9

+/-

Ononino Jean Charles

TEMPS_MIS_SITE_ PARC

temps mis sur le site du parc

Variable continue

Q16

+/-

COUT_TRANSPORT_P ARC

Coût de transport pour se rendre au parc

FCFA

Q6

+/-

DISPONIBILITE_CONT RIBUER_FINANCEME N_'ESPACES _VERTS_PARC

Disponibilité à contribuer

au financement des
espaces verts au sein du parc

Variable de catégorie

Q20

+/-

IMPORTANCE_ACCO RDEE_AUX

ESPACE_VERTS

Importance accordée aux espaces verts

Variable de catégorie

Q7

+

Source : auteur.

2.6.3. Mesure des variables ou Caractéristique des variables

Parmi les étapes suivies par le chercheur tout long de son travail, l'opérationnalisation des concepts joue un rôle très important. Un concept est par nature une notion abstraite définie par le chercheur pour l'aider dans la construction de la connaissance. Ainsi, pour aboutir à des meilleurs résultats chaque concept impliqué dans une hypothèse doit être parfaitement défini, compris et bien opérationnalisé par le chercheur. Opérationnaliser un concept signifie alors trouver ses différents indicateurs de mesure. Autrement dit, il s'agit de déterminer la nature des données à collecter ; de passer du concept à la variable proprement dite et de la variable aux données à mesurer. La mesure des variables est une phase importante du processus de recherche, puisque l'enjeu est de construire des mesures de variables fiables et valides. Les concepts que nous avons utilisés comportent des aspects non directement mesurables. Il faut donc trouver des dimensions révélatrices de chacun d'eux. La mesure des variables est indispensable à toute recherche car elle permet de percevoir ce qui n'est pas directement appréhendée. Ainsi, les déterminants susceptibles d'expliquer ou de renseigner sur le consentement à Accepter (consentement à payer non nulle), 0 = refusée (consentement à payer nul) à payer l'espace vert de la place Charles ATANGANA dans la ville de Yaoundé ou variables de l'échantillon sont présentés dans le tableau suivant :

62

Tableau n°4 : caractéristiques ou mesure au niveau du questionnaire

63

Ononino Jean Charles

Nom de la variable

Caractéristiques ou mesure au niveau de la base de données

Numéro de la question

Variables Dépendantes

le consentement (1=Oui,

0=Non) à payer l'espace vert

de la place Charles
ATANGANA dans la ville de Yaoundé

On suppose qu'on a aménagé une clôture autours du jardin (ou on a intensifié le fleurissement), combien seriez-vous prêt à payer pour accéder au parc ? (en Fcfa) (un CAP nul marque un refus de payer=non et un CAP non nul marque une acceptation=oui

*les mêmes variables indépendantes sont utilisée pour expliquer les CAP dans les deux scénarios.

Q21, 23

Variables Indépendantes

Les facteurs socio-

environnementaux

Sexe de l'individu, âge de l'individu, niveau

d'éducation de l'individu, type d'emploi ou
activité de l'individu, importance accordée aux espaces verts, durée de la visite, disposition à financer un espace vert et raisons de visite dans le parc

Q1, Q2,

Q3, , Q5,

Q7, Q8,
Q11, Q15

Les facteurs économiques

Revenu moyen journalier de l'individu, Coût de transport pour se rendre au parc,

Q4, Q6,

 

Source: auteur inspiré du cours d'initiation à la méthodologie de recherche

2.6.3.1. Choix de l'échelle de mesure de notre recherche

Mesure ou opérationnaliser une variable consiste à définir les indicateurs ou items de mesure et choisir des différentes modalités d'un attribut dans la réalité étudiée. Les modalistes correspondent ici aux échelles qui permettent d'évaluer l'indicateur. Il s'agit ici de présenter de façon simple l'usage des données recueillis sur le terrain dans notre recherche ainsi que son échelle de mesure.

2.6.3.2.1. Présentation sommaire du niveau de mesure des échelles

Pour toutes les échelles, on peut trouver le niveau de mesure. Il y en a quatre principales qui sont : nominale ; ordinale, intervalle, rapport. Le niveau de mesure de données qualitatives est une échelle nominale ou ordinale, les données quantitatives, pour leur part, ont un niveau de mesure d'intervalle ou de rapport.

2.6.3.2.2. Échelle ordinale

Cette échelle possède deux propriétés : l'identification et l'ordonnancement. Il est toujours possible pour cette échelle d'établir le rang des modalités. Les modalités qui composent une échelle ordinale sont munies d'une structure d'ordre établie en fonction d'un critère donné. Par

64

Ononino Jean Charles

exemple, sur une échelle de satisfaction sémantique en 4 points, les chiffres 1 à 4 n'ont aucune autre signification que d'indiquer un rang (par exemple : la scolarité). Pour son traitement statistique descriptif elle fait usage de la Fréquence et de la médiane.

Tableau n°5: usage des données recueillis sur le terrain dans notre recherche.

Nom de la variable Manipulation dans notre recherche Échelle de

mesure du logiciel

le consentement (1=Oui,

0=Non) à payer l'espace vert

de la place Charles
ATANGANA dans la ville de Yaoundé

Variable codée au niveau du questionnaire afin d'être exploitable informatiquement pour l'analyse statistique

Ordinale

Sexe de l'individu

Variable codée au niveau du questionnaire afin d'être exploitable informatiquement pour l'analyse statistique

Ordinale

Âge de l'individu

Variable codée au niveau du questionnaire afin d'être exploitable informatiquement pour l'analyse statistique

Ordinale

Niveau d'éducation de

l'individu

Variable codée au niveau du questionnaire afin d'être exploitable informatiquement pour l'analyse statistique

Ordinale

Revenu moyen journalier de l'individu

Variable codée au niveau du questionnaire afin d'être exploitable informatiquement pour l'analyse statistique

Ordinale

Type d'emploi ou activité de l'individu

Variable codée au niveau du questionnaire afin d'être exploitable informatiquement pour l'analyse statistique

Ordinale

Raisons de visite dans le parc

Variable codée au niveau du questionnaire afin d'être exploitable informatiquement pour l'analyse statistique

Ordinale

Temps mis sur le site du parc

Variable codée au niveau du questionnaire afin d'être exploitable informatiquement pour l'analyse statistique

Ordinale

Coût de transport pour se rendre au parc

Variable codée au niveau du questionnaire afin d'être exploitable informatiquement pour l'analyse statistique

Ordinale

65

Ononino Jean Charles

Sensibilité vis-à-vis de la sécurisation du parc

Variable codée au niveau du questionnaire afin d'être exploitable informatiquement pour l'analyse statistique

Ordinale

Disponibilité à contribuer au financement des espaces verts au sein du parc

Variable codées au niveau du questionnaire afin d'être exploitable informatiquement pour l'analyse statistique

Ordinale

Source: auteur inspiré des documents issus du site http: // www.spss.com

2.7. Analyse multi variée ou statistique d'estimation

Nous allons également dans le cadre de notre travail utiliser quelques outils de l'économétrie qui est une branche de la science économique consistant à vérifier les hypothèses à partir des données chiffrées tirées de la réalité dans le but de mieux étayer notre recherche de relation ou de liaison

2.7.1. Justification de l'usage d'un modèle logit simple dans notre recherche

Afin d'effectuer une évaluation contingente de certains attributs paysagers lies au jardin municipal Charles Atangana de Yaoundé, notre littérature empirique s'inspirera des travaux de Oueslati et al., (2008)

Ces auteurs utilisent le « modèle logit simple » pour une évaluation contingente des services esthétiques et récréatifs rendus par un parc urbain. Les dispositions à payer d'un échantillon d'usagers d'un parc urbain dans la ville d'Angers (le parc Balzac) ont été révélées sur la base de deux scénarios reflétant des changements d'attributs paysagers. Les attributs retenus correspondent au degré d'ouverture et à l'effort de fleurissement. Le support de paiement proposé repose sur une carte de paiement retraçant les augmentations de la taxe d'habitation à prévoir. Ces auteurs ont évalué les facteurs qui augmentent la probabilité de donner une disposition à payer positive. Les résultats montrent que les aménités paysagères recherchées par les visiteurs de deux scénarios du parc Balzac diffèrent. Dans les premiers scénarios, seul l'usage lié à une activité de loisirs est exprimé, tandis que dans le second, une appréciation esthétique des aménités est également envisagée. Le choix de ce modèle se justifie aussi par le fait que la régression logistique est fréquemment utilisée en sciences sociales car elle permet d'effectuer un raisonnement dit toutes choses étant égales par ailleurs. Plus précisément, la régression logistique a pour but d'isoler les effets de chaque variable, c'est-à-dire d'identifier les effets résiduels d'une variable explicative sur une variable d'intérêt, une fois pris en compte les autres variables explicatives introduites dans le modèle. La régression logistique ordinaire ou régression logistique binaire vise à expliquer une variable d'intérêt binaire (c'est-à-dire de

66

Ononino Jean Charles

type « oui / non » ou « vrai / faux »). Les variables explicatives qui seront introduites dans le modèle peuvent être quantitatives ou qualitatives. La régression logistique multinomiale est une extension de la régression logistique aux variables qualitatives à trois modalités ou plus.

2.7.1.1. Présentation Sommaire d'un Modèle Econométrique du type Logit

Modèle probabiliste non linéaire basé sur une distribution logistique, utilisé notamment en marketing, lorsque l'on est en présence de variables à expliquer binaires. Il existe différents modèles logit adaptés aux traitements que l'on souhaite faire. Bonnet explique que : « Tout comme le modèle logit standard, le modèle logit à coefficients aléatoires est déduit d'un modèle à utilité aléatoire. En revanche, ce dernier fournit une approche plus flexible aux analyses de choix discrets. En effet, la modélisation d'un modèle logit multinomial standard implique que, lorsque le prix d'un produit varie, les parts de marché des autres produits varient de façon identique. Le modèle logit multinomial standard est un modèle restreint qui ne capte pas de façon flexible les substitutions qui existent entre les marques. En prenant en compte l'hétérogénéité des consommateurs, le modèle logit à coefficients aléatoires permet, lorsque le prix d'un produit varie, d'avoir les parts de marché des autres produits qui varient différemment selon leurs attributs. Le modèle logit à des coefficients aléatoires est donc un modèle plus flexible. »

2.7.1.2.Spécification théorique du le modèle logit

Les modèles logit depuis très longtemps ont été introduits comme des approximations de modèles probit permettant des calculs plus simples. Si les deux modèles sont sensiblement identiques, il existe cependant des différences38. Nous évoquerons ici les principales différences - Les modèles logit sont construits sur l'hypothèse des distributions cumulatives logistiques permettant un traitement plus adéquat des données aberrantes du fait de leurs extrémités épaissies contrairement aux modèles probit qui font l'hypothèse d'une distribution cumulative normale centrée réduite ;

- Dans les modèles complexes, les modèles logit sont plus adaptés parce que sont de manipulation plus aisée, car le probit impliquerait la manipulation des intégrales à plusieurs degrés. Les bases théoriques des modèles Logit ont été données par Mc Fadden à travers une théorie de l'utilité. Afin de décrire le comportement d'un individu face à l'adoption d'une technologie (utilisation des déchets ménagers récupérés et recyclés dans les exploitations agricoles urbaines et périurbaines), on suppose que l'individu fait face à deux choix

38 Takeshi Amemiya, `Qualitative Responce Models : A Survey', Journal of Economic Literature, 1981.

67

Ononino Jean Charles

représentables par une fonction d'utilité aléatoire à savoir U1 pour l'utilisation des déchets et U0 pour la non utilisation.

Ainsi, soit « Z » le vecteur des variables retenus au tableau 3.4, l'utilisation des déchets16 par un agriculteur dans les bas-fonds de Yaoundé lui procure une utilité U1(z) = V1(z) + ??1 et leur non utilisation lui procure une utilité U0(z) = V0(z) + ??0; V i et ei représentent respectivement les composantes déterministes et aléatoires, Z quant à lui représente l'argument.

L'agriculteur rationnel va choisir l'alternative qui lui procure plus de satisfaction. La probabilité qu'il demande les déchets s'exprime de la manière suivante :

P(Y = 1) = P[U1 > U0] = P[V1(z) + ??1 > V0(z) + ??1] = P[V1(z) - V0(z) > ??0 - ??1](1) En prenant Vi comme fonction linéaire de Z, c'est-à-dire V?? = N??zon aura :

V1(z) - V0(z) = (N1 - N0)z (1) devient : P(Y = 1) = P[Nz > ??] = ??(Nz)avec

N = N1 - N0le vecteur des paramètres à estimer et e = ??0 - ??1 le terme d'erreur. F (13Z) est une fonction de distribution cumulative ; le modèle Logit suppose que F suit une loi logistique. Dans ces conditions, la probabilité qu'un paysan quelconque demande les déchets sera donnée

1+exp (????)

Par conséquent, la probabilité de ne pas utiliser les déchets sera donnée par :

P (Y = 0) = 1 - P (Y = 1) = 1

1+exp (?? ??)Avec « exp » la fonction exponentielle.

par : P(Y = 1) = exp (????)

2.7.1.3. - Procédure d'estimation

Plusieurs méthodes permettent d'estimer les paramètres du modèle ainsi formalisé. Il s'agit de la méthode de Berkson, la méthode du Chi-deux minimum et la méthode du Maximum de vraisemblance que nous allons utiliser le vecteur des paramètres 13 est trouvé en maximisant son logarithme ou la fonction de vraisemblance donnée par :

1

P(Y = 1) = ?1 + exp (NZ)

y=0

L'estimateur 13' (estimé) du Maximum de vraisemblance vérifie le système d'équations de

vraisemblance donné par :

{???? (??)1- (2)
???? J13_13'

(2) représente la condition de premier ordre. En ce qui concerne la condition de second ordre relative notamment à la concavité de la fonction, elle est selon d'office satisfaite pour les

68

Ononino Jean Charles

modèles Logit39. Les méthodes classiques de résolution numérique des équations de vraisemblance sont toutes basées sur la méthode de Newton. Son application conduit à l'algorithme de Newton-Raphson que nous allons utiliser et qui fournit une solution au système d'équations de vraisemblance de manière itérative. Les méthodes du score et de Berndt-Hall-Hall-Hausman sont souvent aussi utilisées.

Pour vérifier la significativité individuelle des paramètres, le test de Student sera utilisé. L'hypothèse de nullité du vecteur des paramètres quant à elle sera testée par le test du rapport des maxima de vraisemblance. Pour évaluer la qualité des ajustements, nous aurons recours au R2 de McFadden. En outre, le pourcentage de bonne prédiction nous permettra de juger du pouvoir prédictif du modèle. Les valeurs numériques des coefficients du Logit n'ont pas d'interprétation directe c'est pourquoi les économistes s'intéressent aux signes des variables pertinentes et aux réactions proportionnelles de la variable expliquée suite aux changements proportionnels du niveau des variables explicatives c'est à dire aux élasticités. La variable endogène dans notre cas étant une probabilité, le calcul des effets marginaux permet d'apprécier l'impact des variables explicatives sur la probabilité d'adoption (Cramer, 1992 ; Kaboré, 1996). Les effets marginaux sont calculés à partir de la formule??[??(1 - ??)]????, P étant le taux d'utilisation des déchets ménagers récupérés et recyclés de l'échantillon. Le modèle Logit dichotomique univarié40 que nous allons utiliser sera estimé par la méthode du maximum de vraisemblance. Toutefois, la fiabilité des paramètres estimés (convergence et normalité asymptotique) par cette méthode repose sur le caractère aléatoire et indépendant des variables explicatives utilisées ; ce qui suppose que leurs valeurs sont déterministes et donc bornées.

2.7.2. Différence entre le modèle logit et le modèle probit

Dans la plupart des cas pratiques, on peut donc choisir indifféremment l'un ou l'autre modèle. Le modèle logit a l'avantage d'une plus grande simplicité numérique. Le modèle Probit est en revanche plus proche du modèle habituel de régression par les moindres carrés. La loi logistique tend à attribuer aux événements « extrêmes » une probabilité plus forte que la distribution normale. Le modèle logit facilite l'interprétation des paramètres associés aux variables explicatives Xi Economiquement, cela implique que le choix d'une fonction logistique (modèle logit) suppose une plus grande probabilité attribuée aux événements « extrêmes »,

39 Gourieroux C, `A General Framework for Testing a Nuii Hypothesis in a Mixed Form', A Monfort-Econometric Theory, 1989.

40 Par modèle dichotomique, on entend un modèle statistique dans lequel la variable expliquée ne peut prendre que deux modalités (variable dichotomique). IL s'agit d'expliquer la survenue ou la non survenue d'un événement.

69

Ononino Jean Charles

comparativement au choix d'une loi normale (modèle probit). Dans le modèle probit, on suppose une distribution des résidus gaussienne. Dans le modèle logit, on suppose une distribution des résidus logistique. En pratique il semble que les résultats sont relativement similaires. Dans le cas du modèle probit, pour maximiser la vraisemblance, il faut utiliser des méthodes numériques (ce qui n'est plus tellement un problème de nos jours). Dans le modèle de régression logit, les valeurs prévues de la variable dépendante ne sont jamais inférieures (ou égales à) 0, ni supérieures (ou égales à) 1, quelles que soient les valeurs des variables indépendantes. Dans la Régression probit. Nous pouvons considérer la variable de réponse binaire comme le résultat d'une variable sous-jacente normalement distribuée comprise dans l'intervalle moins l'infini-plus l'infini. Par exemple, un abonné peut être fermement hostile au réabonnement, être plutôt indécis, "être prêt" à se réabonner, ou réellement souhaiter se réabonner. Dans tous les cas, tout ce que nous verrons (nous, directeur du journal) sera la réponse binaire de réabonnement ou de refus de réabonnement.

2.7.2.1. Avantages du choix d'un modèle logit

Les coefficients du modèle logit sont interprétables en termes d'odds-ratio. Un échantillonnage ne respectant pas les proportions réelles dans la population des deux modalités de la variable à expliquer Y ne change que la constante dans le modèle.

Un des avantages du logit est qu'il permet d'obtenir des expressions exactes pour les termes de la vraisemblance, que l'on peut ensuite maximiser ?à la main". Il semble aussi que le rapport entre deux coefficients dans le modèle logit à une interprétation très naturelle (cf odd-ratio).

2.7.2.2 La qualité d'ajustement du modèle : la probabilité log

Comme pour la régression linéaire, l'objectif de la régression logistique est que la variable ajoutée au modèle permette plus efficacement de prédire l'appartenance au groupe que ne le fait le modèle initial (sans prédicateur). La probabilité log (log likelihood), qui s'apparente à la somme des carrés résiduelle (SCR), permet de comparer la valeur observée et prédite pour une personne et ainsi d'évaluer le degré d'imprécision du modèle. Cette probabilité indique quelle proportion de variance il reste à expliquer après avoir intégré le prédicateur au modèle. Lorsque la valeur de la probabilité log reste élevée, le modèle est peu ajusté aux données, puisqu'il demeure beaucoup de variance à expliquer. La signification de la diminution de la probabilité log est évaluée dans une distribution ÷2. La statistique ÷2 remplit donc le même rôle que la valeur F et nous indique si le modèle est significatif.

Les éléments régulièrement utilisé pour la qualité d'ajustement du modèle logit ou probit sont les suivantes :

70

Ononino Jean Charles

Le rapport de vraisemblance (likelihood-ratio, LR) : cette variable contribue à la qualité de l'ajustement. La statistique conditionnelle : il s'agit d'un critère moins exigeant que le LR, donc il est préférable de prioriser le 1er. La statistique Wald : cette fois, le logiciel retire toutes les variables pour lesquelles la statistique Wald est inférieure à 0,1. Cette méthode peut être utilisée avec un petit échantillon. Sinon, il est préférable de privilégier le LR.

2.7.2.3. Autres outils : le Chi2 de Qualité d'Ajustement

Les degrés de liberté du Chi2 sont égaux à la différence entre le nombre de paramètres du modèle nul et du modèle ajusté ; ainsi, le nombre de degrés de liberté est égal au nombre de variables indépendantes dans la régression logit ou probit. Si le niveau p associé à ce Chi2 est significatif, nous pouvons dire que le modèle estimé produit significativement un meilleur ajustement des données que le modèle nul, c'est-à-dire que les paramètres de régression sont statistiquement significatifs.

Y i

2.7.2.4. Odds ratio dans un modèle logit

Dans le cadre d'un modèle logistique, généralement on ne présente pas les coefficients du modèle mais leur valeur exponentielle, cette dernière correspondant en effet à des odds ratio, également appelés rapports des cotes. L'odds ratio diffère du risque relatif. Cependant son interprétation est similaire. Un odds ratio de 1 signifie l'absence d'effet. Un odds ratio largement supérieur à 1 correspond à une augmentation du phénomène étudié et un odds ratio largement inférieur à 1 correspond à une diminution du phénomène étudié. Pour savoir si un odds ratio diffère significativement de 1 (ce qui est identique au fait que le coefficient soit différent de 0), on pourra se référer à la colonne Pr (>|z|).

NB : il est bon de noter que les différents logiciels utiliser pour fournir les résultats par les sorties de machines vérifient automatiquement tous ces critères

X1i

2.7.3. Ecriture économétrique de notre modèle logit simple

Dans le cadre de notre recherche, notre variable dépendante sera « le consentement à payer l'espace vert de la place Charles Atangana dans la ville de Yaoundé », le modèle sera donné par Y?? = ??(X1??, X2??, ... , X10??)et l'équation sera sous la forme

Y?? = f31X1?? + f32X2?? + f33X3?? + ? + f310X10?? + E??

=la variable expliquée « le consentement à payer l'espace vert de la place Charles Atangana dans la ville de Yaoundé ».

= la variable explicative « sexe de l'individu »

71

Ononino Jean Charles

10

=la variable explicative « âge de l'individu »

?. = la variable explicative « niveau d'éducation de l'individu »

= la variable explicative « revenu moyen journalier de l'individu »

= la variable explicative « type d'emploi ou activité de l'individu ».

= la variable explicative « raisons de visite dans le parc »

= la variable explicative « temps mis sur le site du parc ».

= la variable explicative « Coût de transport pour se rendre au parc »

= la variable explicative « importance accordée aux espaces verts ».

= la variable explicative « Disponibilité à contribuer au financement des espaces verts au

sein du parc».

=le coefficient de régression de la variable =le coefficient de régression de la variable =le coefficient de régression de la variable =le coefficient de régression de la variable =le coefficient de régression de la variable =le coefficient de régression de la variable =le coefficient de régression de la variable =le coefficient de régression de la variable =le coefficient de régression de la variable =le coefficient de régression de la variable

= le résidu i=indice de l'acteur du secteur rural (i=1...n)

2.7.4. Méthode économétrique de notre recherche : Méthode du maximum de vraisemblance

72

Ononino Jean Charles

Il est question dans cette sous-section de la Présentation de la méthode du Maximum de Vraisemblance et du principe de la méthode du maximum de vraisemblance

2.7.4.1.Présentation de la méthode du Maximum de Vraisemblance

La droite de moindres carrés de la régression linéaire est construite à partir des coefficients qui minimisent la distance au carré entre les points (les valeurs observées) et la droite de régression. Le choix des coefficients de la régression logistique repose plutôt sur l'obtention des valeurs prédites de Y situées le plus près possible des valeurs observées. Ces coefficients constituent les paramètres d'estimation de la probabilité maximale (maximum-likelihood) et mesurent le changement du ratio de probabilité (odds ratio). Une alternative à la fonction de perte des moindres carrés consiste à maximiser la fonction de vraisemblance ou de log-vraisemblance (ou de minimiser la fonction négative de log-vraisemblance ; le terme maximum de vraisemblance a été initialement proposé par Fisher, 1922). En théorie, nous pouvons calculer la probabilité (appelée par convention L, pour likelihood, la vraisemblance) des valeurs spécifiques de la variable dépendante se produisant dans notre échantillon, compte tenu du modèle de régression respectif.

(U)=fu1,u2,.....u n (u1,u2,...un)=fu1

2.7.4.1.1. Principe de la méthode du maximum de vraisemblance

L'objet de cette section est d'expliquer comment on peut estimer un modèle linéaire du type Y = X/3 + u par la technique du maximum de vraisemblance sous l'hypothèse que u est

indépendant de X et que .les hypothèses faites sur le terme d'erreur impliquent

u 2

2?u

= e Pour tout t. on observe la réalisation du vecteur Y et celle de la matrice
les égalités suivantes :

( ut)

fu

n

(uofu2 (u2) ft43 (u3)...fun (un)=?fut (ut)

i=1

fut

2

t

1

?u 2? X.il suffit donc d'appliquer la formule habituelle permettant d'obtenir la fonction de densité d'une variable aléatoire, qui est fonction d'une variable aléatoire dont on connait la densité. Le logarithme de la fonction de vraisemblance est fourni par ln L (?, ?u) .

Pour tester une hypothèse au moyen d'un test du rapport de vraisemblance dit LR pour « Likelihood Ratio », on est obligé de faire des hypothèses sur la distribution exacte des variables aléatoires du problème, de manière à déduire la fonction de vraisemblance. Concernant le modèle linéaire, il faut généralement prendre l'hypothèse que u est distribué

73

Ononino Jean Charles

normalement.la formule générale d'un test LR est ou est la valeur de la fonction de

vraisemblance maximisé sous l'hypothèse nulle, et est la valeur de la fonction de

vraisemblance maximisé sous l'hypothèse nulle.

NB : il est bon de noter que les logiciels statistiques actuels tels que : R, SPSS, STATA, EWIEW etc. fournissement directement les valeurs estimées des paramètres du modèle linéaire simple ou multiple ainsi que leurs décisions et leur significativité et il ne nous reste plus qu'à interpréter les résultats fournis par ces différents logiciels.

2.7.5. Les logiciels utilisés dans notre recherche

Dans le cadre de cette recherche nous avons eu recours à trois logiciels différents à savoir SPSS.20, STATA.10 et EXCEL.7

2.7.5.1. Dépouillement du Questionnaire : usage du logiciel SPSS .20

Nous avons sollicité l'utilisation de ce logiciel pour cette recherche par ce que SPSS.21 est un système compréhensif d'analyse de données, il peut traiter les données provenant de n'importe quel type de fichier ou presque, et les utiliser pour générer les rapports tabulés, des diagrammes et distribution et tendance, des statistiques descriptives et des analyses statistiques complexes. SPSS.21 rend les analyses statistiques accessibles à l'utilisateur ponctuel et pratique pour l'utilisateur expérimenté.

2.7.5.2. Création des graphiques : usage du logiciel Excel .7.

Nous avons sollicité l'utilisation de ce logiciel pour cette recherche par ce que Excel propose 15 types de graphe : aire, barre, histogramme, courbe, secteur, nuage de points, combinaison, radars, histogramme 3D etc. chaque type de graphe facilite l'analyse globale des données et surtout leur interprétation, car l'objectif d'un graphique n'est pas de montrer les détails mais de faire ressortir des tendances.

2.7.5.3. L'analyse relationnelle des données primaires : usage du logiciel STATA SE.14 L'analyse relationnelle à travers le modèle logit simple pour faire ressortir les liens entre les différentes variables s'est faite grâce au logiciel STATA SE.14. Nous avons sollicité ce logiciel parce que nous pouvons importer ou exporter les données d'un logiciel à l'autre, en ce qui concerne STATA, la commande import nous permet d'importer les données de type ASCII, FDA, ODBC (qui sont des formats de saisie de données). La commande export nous permet d'exporter les données de STATA a un autre type de fichier.

74

Ononino Jean Charles

Toutes ces analyses descriptives et relationnelles feront l'objet du chapitre IV ci-après relatif à la présentation et à l'analyse des résultats

75

Ononino Jean Charles

Chapitre 4 : évaluation contingente d'aménités paysagères liées à un espace vert urbain : analyse des résultats, discussions et recommandations

L'interprétation est l'action d'expliquer une donnée recueillie à partir d'un phénomène, une situation, ou une expérience. Dans ce chapitre, nous entendons tester les hypothèses spécifiques de recherche émises en vue de voir si oui ou non notre hypothèse générale est confirmée. Ensuite il sera question d'interpréter les résultats de l'analyse avant de clôturer ce chapitre par les suggestions qui nous permettront d'envisager de nouvelles perspectives notre thème de recherche.

Section 1 : Statistique descriptive sur évaluation contingente

Il s'agit ici de présenter l'analyse descriptive des caractéristiques sociales et démographiques des enquêtés. L'enquête réalisée dans le cadre de la rédaction du présent mémoire révèle les informations suivantes : sur 150 individus enquêtés, 64,3% et 36,0% énoncent respectivement « masculin » et «féminin » au sujet du Sexe du répondant/répondante, , 40,7% et 37,3% énoncent respectivement « 26-35 ans » et «15-25 ans » au sujet de l'intervalle d'âge (en années révolues) de l'enquêté. Le pourcentage cumulé croissant de la tranche d'Age « 15-35 » est de de 78%,77,3% et 16,0% énoncent respectivement « supérieur » et «secondaire » au sujet du Niveau d'éducation du répondant/répondante, 42,7% et 29,3% énoncent respectivement «étudiant/élève » et «employé » au sujet du Type d'emploi ou activité du répondant/répondante, 39,9% ; 30,7% et 20,0% énoncent respectivement « apprécier la paysage », « balade» et «lecture» au sujet des raison(s) pour se rendre au parc, 46,7% ; 37,3% et 16,0% énoncent respectivement « les deux(en semaine et le week-end)», « en semaine» et «le week-end» au sujet des périodes préférées pour se rendre au parc, 78,7% ; 17,3% et 4,0% énoncent respectivement «occasionnelle)», « régulière» et «très régulière» au sujet de la fréquence de fréquentation du parc, 48,7% ; 38,0% et 13,3% énoncent respectivement «plus de 4 h», « moins de 2 h» et «2-4 h» au sujet du temps resté au parc, À la question, Quelle importance accordez-vous aux espaces verts ?, on constate que sur 150 individus enquêtés, 35,3% répondent par « moyenne», 36,0% répondent par « très forte» et 26% répondent par

76

Ononino Jean Charles

«forte», , 30,7% ; 25,3% et 20,0% énoncent respectivement «plus de 250 FCFA», « 250 FCFA» et «rien (marche à pied)» au sujet du coût de transport pour se rendre sur le site du parc en FCFA.

1.1. Facteurs socio-économiques et environnementaux

Le tableau 6 présente les statistiques descriptives des variables du modèle logit simple. Tableau 6: statistique descriptive des variables du modèle

Variables

Nb observation

Moyenne

Ecart type

Minimum

Maximum

Sexe_individu

150

1,36

0,481608

1

2

Age_individu

150

2,92667

0,912969

2

5

Niveau_education

150

3,68

0,6787276

1

4

Revenu_individu

150

2,42667

1,113352

1

5

Type_emploi_activité

150

2,6133

0,8958268

1

4

Cout_transport

150

3,2933

1,472553

1

5

Raison_visite

150

3,09333

0,9507797

1

5

Durée_de_visite

150

1,64667

0,7060303

1

3

Importance_accordée

150

2,046667

0,9073648

1

4

Disponibilité_a_financer

150

0,84

0,3678342

0

1

CAP1

150

0,77333

0,4200778

0

1

CAP2

150

0,84667

0,3615156

0

1

Source : Auteur à partir des données d'enquête

Le tableau 6 ci-dessus présente les statistiques descriptives des variables du modèle logit simple. En effet, ce tableau montre que les variables ; sexe de l'individu, âge de l'individu, niveau d'éducation de l'individu, revenu moyen journalier de l'individu, type d'emploi ou activité de l'individu, Coût de transport pour se rendre au parc, raisons de visite dans le parc, temps mis sur le site du parc, sensibilité vis-à-vis de la sécurisation du parc, et Disponibilité à contribuer au financement des espaces , consentement à payer 1, consentement à payer 2 ont pour moyennes respectives 1,36 ; 2,926 ; 3,68 ; 2,426 ; 2,6133 ; 3,2933 ; 3,0933 ; 1,6466 ; 2,04266 ; 0,84 ; 0,77333 ; 0,846667 avec des écart-types de; 0,481; 0,912 ; 0,678 ; 1,1133 ;

Ononino Jean Charles

0,8958; 1,4722 ; 0,95077 ; 0,70603 ; 0,90736 ; 0,3678 ; 0,42 ; 0,3615. Ces résultats avancent que la plupart des variables ne sont pas dispersés parce que l'écart type est inférieur à 1, sauf pour les variables revenu moyen journalier de l'individu et Coût de transport pour se rendre au parc, qui ont des écart-types supérieur à 1.

1.1.1 Analyse du consentement à payer dans le premier scénario

Scénario 1 : On suppose qu'on a aménagé une clôture autours du jardin, il est demandé aux enquêtés combien ils seraient prêts à payer (en FCFA) pour accéder au site. La synthèse des réponses obtenues est confinée dans le tableau 1 en annexe. Sur 150 individus enquêtés, 77,3% et 22,7% énoncent respectivement un CAP non nul et un CAP nul « 0FCFA » au sujet du montant que l'enquêté consent à payer si la clôture est aménagée autours du jardin.

1.1.2. Analyse du consentement à payer dans le second scénario

Scénario 2 : On suppose qu'on a renforcé le fleurissement à l'intérieur du jardin, il est demandé aux enquêtés combien ils seraient prêts à payer (en FCFA) pour accéder au site. La synthèse des réponses obtenues est confinée dans le tableau 2 en annexe. Sur 150 individus enquêtés, 82,7% et 17,3% énoncent respectivement un CAP non nul et un CAP nul « 0FCFA » au sujet du montant que l'enquêté consent à payer en raison d'un plus grand fleurissement du jardin. Au terme de cette présentation descriptive des données, il ressort que les usagers du jardin sont pour la plupart prêts à payer un ticket leur octroyant le droit d'accéder au jardin et ont une préférence plus prononcée pour le fleurissement renforcé du jardin. Avec des CAP moyens respectifs 178,67 et 242,67 Fcfa, l'hypothèse première de la présente recherche est confirmée. Ces résultats montrent aussi que, les usagers valorisent mieux les attributs liés à la beauté du paysage. Il sied donc de comprendre les déterminants des CAP annoncés dans cette partie, ceci fera l'objet de la section suivante.

Section 2 : Analyse multi varie ou statistique d'estimation : vérification des hypothèses de recherche et apports de l'étude

Il est question ici de présenter les critères d'interprétation des informations fournies par le logiciel STATA. 14, l'interprétation des coefficients du modèle, de ressortir les apports et limites de notre recherche.

77

2.1. Interprétation des informations fournies par le logiciel

78

Ononino Jean Charles

Il sera question de présenter d'abord les critères d'interprétation de la sortie du logiciel STATA suivi de l'analyse des coefficients du modèle.

2.1.1. Critères d'interprétations

Ces critères s'organisent autour de l'évaluation globale du modèle logit simple, Évaluation de la pertinence du modèle logit simple, Evaluation de la variabilité expliquée du modèle Logit.

i. Évaluation globale du modèle logit simple

Ici on compare la statistique le Wald du Khi-deux de Pearson calculée (Wald chi2) et le Khi-deux de Pearson au khi deux à 5% lu sur la table classique du khi-deux. Si Wald du Khi deux

de Pearson calculée (Wald chi2) > , est rejetée et est acceptée. Cela signifie que

globalement Il existe une relation entre les facteurs socio-environnementaux et économiques et le consentement à payer.

Si Wald du Khi-deux de Pearson calculée (Wald chi2) < est acceptée et est

rejetée. Cela signifie que globalement Il n'existe pas une relation entre les facteurs socio-environnementaux et économiques et le consentement à payer.

ii. Évaluation de la pertinence du modèle logit simple

Si Pr>|z|<0,05 la relation statistique entre la variable indépendante et la variable dépendante est dite significative

Si Pr>|z|> 0,05 la relation statistique entre la variable indépendante et la variable dépendante est dite non significative

iii. Evaluation de la variabilité expliquée du modèle logit simple

Si on a un odds ratio de 1 (odds ratio=1), cela signifie l'absence d'effet de la variable indépendante sur la variable dépendante

Si on a un odds ratio largement supérieur à 1 (odds ratio>1), cela signifie une augmentation ou un accroissement de l'effet de la variable indépendante sur la variable dépendante

Si on a un odds ratio largement inférieur à 1 (odds ratio<1), cela signifie une diminution un de l'effet de la variable indépendante sur la variable dépendante.

2.1.2. L'interprétation des coefficients du modèle logit simple

79

Ononino Jean Charles

On présentera tour à tour Évaluation de la globale du modèle suivi de la pertinence et de la variabilité expliquée de notre modèle

2.1.2.1. Évaluation globale du modèle logit simple

Scénario 1 : construction de la clôture

S'agissant de l'évaluation globale du modèle logit simple, comme dans le tableau des Coefficients du modèle avec les odds ratio et avec la robustesse, Wald du Khi-deux de Pearson

calculée (Wald chi2)=69 ,04> =18,31. Cela signifie que globalement pour un seuil de

significativité de 5%. Il existe une relation entre les facteurs socio-environnementaux et économiques et le consentement à payer. Comme en plus le niveau p associé à ce Chi2 est significatif (Prob > chi2 = 0.0000), nous pouvons dire que le modèle estimé produit significativement un meilleur ajustement des données que le modèle nul, c'est-à-dire que les paramètres de régression sont statistiquement significatifs.

Le tableau ci-dessous présente le résultat de la régression du modèle logit utilisé.

Tableau 7: Coefficients du modèle logit (scénario1) avec les odds ratio et avec la robustesse

(1)

Variables Caractéristiques des paramètres

SEXE_INDIVIDU -0.512

(0.429)

AGE_INDIVIDU 0.103

(0.237)

EDUCATION_INDIVIDU -0.146

(0.267)

REVENU_MOYEN_INDIVIDU 0.101

(0.244)

TYPE_ACTVITE_INDIVIDU -0.220

(0.245)

COUT_TRANSPORT_PARC 0.181

(0.150)

RAISON_VISITE_PARC -0.0607

(0.287)

TEMPS_MIS_PARC 0.399

(0.288)

IMPORTANCE_ESPACE_VERT -0.436

(0.314)

DISPONIBILITE_FINACER_ESPACE_VER 3.103***

(0.715)

80

Ononino Jean Charles

Observations 150

Robust standard errors in parentheses
*** p<0.01, ** p<0.05, * p<0.1

Source : Sortie du logiciel STATA.14.

2.1.2.1.1.La pertinence et la variabilité expliquée de notre modèle

Au sujet de la pertinence, on peut dire que la relation statistique entre la variable expliquée (dépendante) qui est « le consentement à payer pour la construction d'une clôture » et les variables explicatives (indépendantes) que sont : « sexe de l'individu », « âge de l'individu », « niveau d'éducation de l'individu », « revenu moyen journalier de l'individu », « importance accordée aux espaces verts », se présente comme suit :

Sexe de l'individu : comme on a Un odds ratio est inférieur à 1 (odds ratio=0,599437 <1) et significatif (Pr>|z|=0,233>0,05) pour un seuil de significativité de 5%. Cela signifie concrètement qu'il y a une faible prise en compte du sexe de l'individu sur le consentement à payer consécutif à la construction d'une clôture. Cela traduit simplement que le sexe de l'individu est moins déterminant pour expliquer le consentement à payer. Ce qui infirme notre hypothèse de recherche 112, selon laquelle, Le sexe des individus a une influence importante sur le consentement à payer.

Âge de l'individu : comme on a Un odds ratio largement inférieur à 1 (odds ratio=1,108213>1) et significatif (Pr>|z|=0,665>0,05) pour un seuil de significativité de 5%. Cela signifie concrètement qu'il y a une forte prise en compte de l'âge de l'individu sur le consentement à payer. Cela traduit simplement que l'âge de l'individu est déterminant pour expliquer le consentement à payer. Ce qui confirme notre hypothèse de recherche 112, selon laquelle, la variable Age a une influence positive sur le consentement à payer.

Niveau d'éducation de l'individu : comme on a Un odds ratio largement supérieur à 1 (odds ratio=0,8641019<1) et significatif (Pr>|z|=0,585>0,05) pour un seuil de significativité de 5%. Cela signifie concrètement qu'il y a une faible prise en compte du niveau d'éducation de l'individu sur le consentement à payer. Cela traduit simplement que le niveau d'éducation de l'individu est moins déterminant pour expliquer le consentement à payer. Ce qui infirme notre hypothèse de recherche 112, selon laquelle, la variable Niveau_educ contribribue fortement à l'explication du CAP dans le premier scénario.

81

Ononino Jean Charles

Revenu moyen journalier de l'individu: comme on a Un odds ratio largement supérieur à 1 (odds ratio=1,106756>1) et significatif (Pr>|z|=0,677>0,05) pour un seuil de significativité de 5%. Cela signifie concrètement qu'il y a une forte prise en compte du revenu moyen journalier de l'individu sur le consentement à payer. Cela traduit simplement que le revenu moyen journalier de l'individu est plus déterminant pour expliquer le consentement à payer dans le premier scénario. Ce qui confirme notre hypothèse de recherche H2, selon laquelle le Revenu moyen journalier de l'individu une influence positive sur le consentement à payer l'espace vert de la place Charles ATANGANA dans la ville de Yaoundé.

Importance accordée aux espaces verts : comme on a Un odds ratio inférieur à 1 (odds ratio=0,6468<1) et significatif (Pr>|z|=0,166>0,05) pour un seuil de significativité de 5%. Cela signifie concrètement qu'il y a une faible prise en compte de l'importance accordée aux espaces verts sur le consentement à payer. Cela traduit simplement que l'Importance accordée aux espaces verts est moins déterminante pour expliquer le consentement à payer l'espace vert de la place Charles ATANGANA dans la veille de Yaoundé. Ce qui infirme notre hypothèse de recherche H2, selon laquelle, l'Importance accordée aux espaces verts a une influence positive sur le consentement à payer l'espace vert de la place Charles ATANGANA dans la ville de Yaoundé.

Scénario 2 : fleurissement

S'agissant de l'évaluation globale du modèle logit simple, comme dans le tableau des Coefficients du modèle avec les odds ratio et avec la robustesse, Wald du Khi-deux de Pearson

calculée (Wald chi2)=58,42> =18,31. Cela signifie que globalement pour un seuil de

significativité de 5%. Il existe une relation entre les facteurs socio-environnementaux et économiques et le consentement à payer. Comme en plus le niveau p associé à ce Chi2 est significatif (Prob > chi2 = 0.0000), nous pouvons dire que le modèle estimé produit significativement un meilleur ajustement des données que le modèle nul, c'est-à-dire que les paramètres de régression sont statistiquement significatifs

Le tableau ci-dessous présente le résultat de la régression du modèle logit utilisé.

82

Ononino Jean Charles

Tableau 8: Coefficients du modèle logit (scénario2) avec les odds ratio et avec la robustesse

(1)

VARIABLES SENSIBILITE_FLEURISSEMENT_PARC

SEXE_INDIVIDU 0.410

(0.507)

AGE_INDIVIDU -0.323

(0.288)

EDUCATION_INDIVIDU -0.386

(0.254)

REVENU_MOYEN_INDIVIDU 0.192

(0.312)

TYPE_ACTVITE_INDIVIDU 0.192

(0.260)

COUT_TRANSPORT_PARC 0.322**

(0.144)

RAISON_VISITE_PARC -0.189

(0.273)

TEMPS_MIS_PARC 0.129

(0.347)

IMPORTANCE_ESPACE_VERT 0.298

(0.318)

DISPONIBILITE_FINACER_ESPACE_VER 1.876***

(0.578)

Observations 150

Robust standard errors in parentheses
*** p<0.01, ** p<0.05, * p<0.1

Source : Sortie du logiciel STATA.14

2.1.2.1.2. La pertinence et la variabilité expliquée de notre modèle

Au sujet de la pertinence, on peut dire que la relation statistique entre la variable expliquée (dépendante) qui est « le consentement à payer pour la construction d'une clôture » et les variables explicatives (indépendantes) que sont : « sexe de l'individu», « âge de l'individu», « niveau d'éducation de l'individu», « revenu moyen journalier de l'individu», « importance accordée aux espaces verts », se présente comme suit :

Sexe de l'individu : comme on a Un odds ratio est inférieur à 1 (odds ratio=1,507065>1) et significatif (Pr>|z|=0,418>0,05) pour un seuil de significativité de 5%. Cela signifie concrètement qu'il y a une forte prise en compte du sexe de l'individu sur le consentement à payer consécutif au fleurissement du jardin. Cela traduit simplement que le sexe de l'individu

83

Ononino Jean Charles

est plus déterminant pour expliquer le consentement à payer. Ce qui confirme notre hypothèse de recherche 112, selon laquelle, Le sexe des individus a une influence importante sur le consentement à payer.

Âge de l'individu : comme on a Un odds ratio largement inférieur à 1 (odds ratio=0,7239193<1) et significatif (Pr>|z|=0,262>0,05) pour un seuil de significativité de 5%. Cela signifie concrètement qu'il y a une faible prise en compte de l'âge de l'individu sur le consentement à payer. Cela traduit simplement que l'âge de l'individu est moins déterminant pour expliquer le consentement à payer. Ce qui infirme notre hypothèse de recherche 112, selon laquelle, la variable Age a une influence positive sur le consentement à payer.

Niveau d'éducation de l'individu : comme on a Un odds ratio largement supérieur à 1 (odds ratio=0,6795379<1) et significatif (Pr>|z|=0,128>0,05) pour un seuil de significativité de 5%. Cela signifie concrètement qu'il y a une faible prise en compte du niveau d'éducation de l'individu sur le consentement à payer. Cela traduit simplement que le niveau d'éducation de l'individu est moins déterminant pour expliquer le consentement à payer. Ce qui infirme notre hypothèse de recherche 112, selon laquelle, la variable Niveau_educ contribribue fortement à l'explication du CAP dans le premier scénario.

Revenu moyen journalier de l'individu: comme on a Un odds ratio largement supérieur à 1 (odds ratio=1,211894>1) et significatif (Pr>|z|=0,538>0,05) pour un seuil de significativité de 5%. Cela signifie concrètement qu'il y a une forte prise en compte du revenu moyen journalier de l'individu sur le consentement à payer. Cela traduit simplement que le revenu moyen journalier de l'individu est plus déterminant pour expliquer le consentement à payer dans le premier scénario. Ce qui confirme notre hypothèse de recherche 112, selon laquelle le Revenu moyen journalier de l'individu une influence positive sur le consentement à payer l'espace vert de la place Charles ATANGANA dans la ville de Yaoundé.

Importance accordée aux espaces verts : comme on a Un odds ratio inférieur à 1 (odds ratio=1,346565>1) et significatif (Pr>|z|=0,350>0,05) pour un seuil de significativité de 5%. Cela signifie concrètement qu'il y a une forte prise en compte de l'importance accordée aux espaces verts sur le consentement à payer . Cela traduit simplement que l'Importance accordée aux espaces verts est déterminante pour expliquer le consentement à payer l'espace vert de la place Charles ATANGANA dans la veille de Yaoundé. Ce qui confirme notre hypothèse de recherche H2, selon laquelle, l'Importance accordée aux espaces verts ont une influence positive sur le consentement à payer l'espace vert de la place Charles ATANGANA dans la ville de Yaoundé.

Ononino Jean Charles

2.1.3. Prédiction du modèle logit et Interprétation des effets marginaux

Il est question ici de présenter la Prédiction du modèle logit suivi de l'Interprétation des effets marginaux

2.1.3.1. Prédiction du modèle logit

Les résultats des estimations du logit simple montrent un test de Wald du khi-deux de Pearson

calculée (wald chi2)=69 ,04 > =18,31 pour un seuil de significativité de 5% et une

bonne prédiction du modèle de 0,97479127 soit 97,47% en effet, plusieurs variables expliquent le consentement à payer l'espace vert de la place Charles Atangana de Yaoundé, elles concernent les caractéristiques sociales et démographiques, caractéristiques économiques des ménages.

2.1.3.2. Interprétation des effets marginaux

Il est possible de déterminer les effets marginaux de chaque variable explicative sur la probabilité du consentement à payer l'espace vert de la place Charles Atangana dans la ville de Yaoundé, l'effet marginal est mesuré par la variation de la probabilité due à un changement d'une unité d'une des variables explicatives du modèle.

L'analyse des effets marginaux dans le premier scénario montre que toutes choses égales par ailleurs, les quasi-élasticités obtenues indiquent qu'une variation d'une unité d'âge de l'individu entrainerait une variation de la probabilité le consentement à payer l'espace vert dans le premier scénario de 0,0420 soit un accroissement de 4,2% ;Une variation d'une unité de revenu moyen journalier de l'individu entrainerait une variation de la probabilité le consentement à payer l'espace vert de la place Charles Atangana de 0,0197005 soit un accroissement de 1,97% ; Ces résultats confirment bien les résultats obtenus plus haut suivant lesquels l'âge le revenu moyen et l'importance accordée aux espaces verts des individus ont une influence significative sur le CAP. L'analyse des effets marginaux dans le second scénario montre que toutes choses égales par ailleurs, les quasi-élasticités obtenues indiquent qu'une variation d'une unité de genre (masculin ou féminin) entrainerait une variation de la probabilité du consentement à payer l'espace vert de la place Charles Atangana de -0,0331179 soit diminution de 3,31179%.

84

2.1.4. Rapprochement des résultats

Ononino Jean Charles

Il est question ici de Rapprocher des résultats obtenus avec ceux attendus au niveau des auteurs de la théorie

Tableau 9 : Rapprochement des résultats

Description de la variable

Résultats attendus

résultat obtenus après estimation

commentaires

Sexe de l'individu

signe (+)

Signe (-) pour le scénario 1 et (+) pour le 2

Conforme pour le deuxième scénario et non conforme pour l'autre

Âge de l'individu

signe (+)

Signe (-) pour le scénario 2 et (+) pour le 1

Conforme pour le premier scénario et non conforme pour l'autre

Niveau d'éducation de

l'individu

signe (+)

Signe (-) pour les deux

non conforme

Revenu moyen journalier de l'individu

signe (+)

signe (+)

conforme dans les deux cas

type d'emploi ou activité de l'individu

signe (+/-)

signe (+)

conforme aux résultats

théoriques

Raisons de visite dans le parc

signe (+/-)

Signe (-)

conforme aux résultats théoriques

Temps mis sur le site du parc

signe (+/-)

signe (-)

conforme aux résultats théoriques

Coût de transport pour se rendre au parc

signe (+/-)

signe (-)

conforme aux résultats théoriques

Importance accordée aux espaces verts

signe (+)

Signe (-) pour le scénario 1 et (+) pour le 2

conforme aux résultats théoriques

Disponibilité à contribuer au financement des espaces verts au sein du parc

signe (+/-)

signe (+)

Conforme pour le deuxième scénario et non conforme pour l'autre

Source : auteur de la recherche.

85

2.2. Tableau 10 : synthèse des résultats

Ononino Jean Charles

Il est juste question ici de présenter les hypothèses afin de mettre en lumière celle qui sont confirmée et non confirmée

Tableau de synthèse des résultats

Hypothèses résultat

/

H1

H2

HG

 
 

Il existe une relation entre les facteurs socio-environnementaux et

 

économiques et les consentements à payer.

 
 
 

Les consentements à payer moyens exprimés par les usagers sont strictement non nuls, et ne sont pas tirés par des valeurs aberrantes.

: le consentement à payer est déterminé par le genre (homme ou femme), l'âge, le niveau d'éducation, le revenu, l'importance accordé aux espaces verts

confirmée

Confirmé pour le revenu dans les deux scénarios

86

Source : auteur de la recherche.

87

Ononino Jean Charles

Conclusion générale

Cette recherche s'est donnée pour objectif de proposer une évaluation contingente du consentement à payer ex ante lié à l'aménagement de nouveaux attributs sur le jardin de la place Charles Atangana. La littérature inhérente aux questions d'évaluations d'actifs naturels présente un grand nombre d'études réalisées dans le but de valoriser les biens et services offerts par l'environnement.

Les évaluations Contingentes relatives au milieu urbain dans leur grande majorité s'intéressent aux problématiques d'évaluation d'impact environnemental ou aux questions écologiques. Dans le contexte africain en général et camerounais en particulier ce type d'étude se fait encore très rare ; la plupart des travaux d'évaluation économique des actifs environnementaux qui existent dans le contexte camerounais ont été réalisés pour des espaces verts ruraux. G Lescuyer, (2000) réalise une étude d'évaluation économique et de gestion viable de la forêt tropicale. Pour réaliser cette étude il s'intéresse à une forêt de l'est-Cameroun).Un tel ordre des choses peut traduire un faible intérêt des camerounais vis-à-vis de la question paysagère en zone urbaine.

La présente recherche renseigne sur la sensibilité des citadins à l'égard de services environnementaux grâce à l'estimation économétrique des CAP établis à partir de la simulation de deux scénarios, sur un échantillon de 150 usagers enquêtés sur le site d'étude. Cette recherche permet donc de comprendre les facteurs qui expliquent le CAP des citoyens et les attributs auxquels ces derniers sont le plus sensibles.

Recommandations : les résultats obtenus au cours de cette recherches montrent que les usagers accordent une préférence plus prononcée pour les attributs paysagers liés au fleurissement ; suivant cet ordre l'autorité en charge des par cet jardins devrait maximiser la qualité des fleurs pour le plus grand bonheur des usagers. Quel que soit l'attribut valorisé le CAP des usagers est sensible à leur niveau de revenu. Ainsi :i) les autorités en charge de la gestion de la place Charles ATANGANA devraient améliorer le fleurissement du jardin afin de mieux combler la demande des citoyens pour les aménités liées à cet espace. Sachant que tout investissement repose sur l'analyse cout-avantage, la communauté urbaine devrais fixer l'accès à cet espace vert à un montant appartenant à la fourchette [100 - 200] FCFA afin d'amortir les couts auxquels elle fait face ou auxquels elle devra faire face en améliorant la qualité du service environnemental.

88

Ononino Jean Charles

La variable âge est déterminante pour expliquer le CAP dans le premier scénario. De ce fait, un accent doit être mis sur la sécurité pour rassurer les personnes âgées afin de capter plus d'usager appartenant à cette classe. La communauté peut par exemple affecter des agents de sécurité qui vont se relayer sur le site. 39,9% d'usagers visitent le jardin dans le cadre d'une balade. Un mini-restaurant peut être construit sur le site en vue de rendre plus agréable le temps que dure la balade. 78,7% d'enquêtés annoncent se rendre au jardin occasionnellement. La communauté devrait créer une cellule « innovation » en vue de fidéliser les visiteurs, en leur proposant les services auxquels ils sont sensibles. 42,7% d'usagers annoncent être des étudiants, l'Etat pourrais aménager de mini-espaces verts au sein ou non loin des campus universitaires afin de leur offrir un cadre dans lequel ils pourraient se recueillir et lire si besoin. A la question de savoir : Quelle importance accordez-vous aux espaces verts ? seuls 2,7 % d'usagers annoncent « faible ». Ceci marque l'intérêt vital que les camerounais accordent à la nature. En accord avec la logique des différentes conférences des nations unies pour la conservation de l'environnement et le développement (CNUCED), un accent doit être mis sur les espaces verts naturels, dans l'optique de préserver les services écosystémiques que ces derniers offrent, et assurer un héritage génétique aux générations futures. Il faudrait donc développer les modèles viables de gestion des ères protéger, créer des mécanismes de financement adaptés aux opportunités qu'offrent les organismes internationaux qui ont pour crédo la conservation et la préservation de l'environnement. Le plus difficile dans le défis de préservation et de conservation de l'environnement n'est surement pas de trouver des fonds, mais de les gérer ; ainsi, il serait judicieux de mettre sur pied des cellules indépendantes de contrôle, de suivi, et d'évaluation, qui pourraient garantir le succès des politiques envisagées.

1. Apports et limites de notre recherche

Il sera question dans cette sous-section d'évaluer les apports de notre étude au niveau managérial, au niveau scientifique, au niveau professionnel, au niveau économique, au niveau social, au niveau académique et enfin de ressortir les limites de notre étude

1.1. Apports de notre recherche

La revue de la littérature a permis d'apporter un éclairage lors de l'élaboration du cadre Conceptuel de la présente étude dont les contributions peuvent être analysées à plusieurs niveaux :

1.1.2. Au niveau managérial.

89

Ononino Jean Charles

Les résultats présentés dans le cadre de cette recherche permettent de renseigner l'autorité en charge de la gestion des parcs et jardins (la communauté urbaine en l'occurrence) sur les attributs auxquels les citoyens sont le plus sensibles. Le présent rapport pourrait donc être utilisé dans le but non seulement d'améliorer l'offre de services environnementaux en zone urbaine.

1.1.3. Au niveau académique

Cette étude constitue une base de recherche ou base d'éléments qui pourra servir de tremplin pour des recherches futures auprès des étudiants néophytes dans la recherche.

1.2. Les limites de l'étude

Cette étude comporte, comme tout travail de recherche des limites qu'il convient de relever en vue de mieux cerner la portée de ses résultats

La principale limite de ce travail repose sur les CAP nuls. La présente recherche ne donne pas une explication formelle sur les usagers ayant optés pour un CAP nul. S'agit-il de faux zéros (zéros de contestation) ou de vrais zéros (indifférence vis-à-vis des espaces verts).

Cette étude n'intègre pas toutes les dimensions de la valeur dans l'explication des CAP (valeurs de non usage, d'option, de leg...). Elle ne donne pas une valeur économique nominale permettant de procéder à une comparaison entre budget alloué pour la gestion de l'espace vert et la valeur des services offerts par ce dernier. Elle n'interpelle pas non plus tous les consommateurs directs des services offerts par l'espace vert (locataires des bureaux avec vu sur le jardin)

Des solutions à ces manquements pourront être envisagées dans le cadre de recherches futures (Thèse éventuellement).

2.Difficultés Rencontrées

Les difficultés auxquelles nous avons été confrontées sont :

La collecte des données sur le terrain s'est avérée plutôt difficile car l'auteur ne bénéficiant d'aucun soutien ; Les conditions climatiques qui étaient très capricieuses car on était confronté à des pluies très brusques, vu que le retour de la saison des pluies s'est fait de manière précoce cette année (au cours des premières semaines de février) ; La difficulté d'échanger avec certains acteurs qui appréhendaient notre enquête comme un prélude à une restriction future de l'accès au jardin; La réticence des acteurs à répondre aisément au questionnaire soumis à leur intention ; difficultés rencontrées lors de l'élaboration du questionnaire. La difficulté à rencontrer le personnel de la communauté urbaine chargé des parcs et jardins. ; La difficulté

90

Ononino Jean Charles

d'échanger avec certains acteurs qui n'ayant aucun niveau de scolarisation ne comprenaient pas qu'il soit possible d'évaluer économiquement les services rendus par « les herbes, les arbres... » et comprenaient mal le fait qu'on pouvait payer juste pour profiter de l'ombrage fourni par les arbres.

3. Les avenues futures de recherche

Cette étude exploratoire (recherche de liaison ou de relation) permet de poser les amorces de plusieurs recherches futures ; elle s'est limitée par exemple au cas spécifique de « évaluation contingente d'aménités paysagers liées à la place Charles ATANGANA. Il serait intéressant de mener la même étude dans d'autres contextes. Par exemple procéder à « l'évaluation contingente d'un parc animalier, d'un lac ou même d'une forêt ». Cette étude pourrait inspirer d'autres, par exemple l'évaluation des arbres plantés le long des axes routiers

UNIVERSITE DE YAOUNDE II

Faculté des Sciences Economiques et de

Gestion

91

Ononino Jean Charles

Annexe

Annexe 1 : exemplaire du questionnaire de recherche

Enquête pour l'évaluation contingente des aménités paysagères du jardin de la place Charles Atangana dans la ville de Yaoundé

Ce questionnaire est conçu dans le cadre d'une recherche pour la rédaction d'un mémoire de Master II en sciences économiques. ce mémoire vise essentiellement deux principaux objectifs (i) déterminer les consentements à payer (ii) identifier les déterminants des Consentements à payer un ticket donnant droit d'accès à l'espace vert. Les informations collectées au cours de cette enquête seront confidentielles et ne serviront uniquement qu'à des fins scientifiques.

Nous vous remercions d'avance d'avoir accepté de faire avancer la recherche, par votre franche collaboration.

SECTION 0 : INFORMATION GENERALES

Numéro du questionnaire :

Date :

Nom de l'enquêteur :

Nom de l'enquêté :

Village :

Arrondissement / District :

Département :

Région :

 
 

SECTION 1 : IDENTIFICATION

Questions

Réponses

Codes

100

Sexe

1- Masculin 2- Féminin

 

101

Intervalle d'Age (en années révolues) de l'enquêté

1-Moins de 15 ans

2-[15; 25] 3- [26; 35]

4- [36; 45] 5- plus de 45 ans

 

92

Ononino Jean Charles

102

Niveau d'éducation

1- Aucun 2- Primaire

3- Secondaire 4- Supérieur

 

103

Revenu moyen journalier (en Fcfa)

1-Moins de 1000 2-[1000; 3000]

3- [3001; 5000] 4-
[5001; 10000] 5- plus de 10000

 

104

Que faites-vous dans la vie ?

1- Rien 2- élève/étudiant

3- employé 4- autre
activité non formelle

 

105

Combien payez-vous le taxi pour vous rendre à ce jardin ?( en Fcfa)

1-rien (marche à pied) 2-100

3-200 4-250 5-plus de 250

 

SECTION 2 SENSIBILITE VIS-A-VIS DES ESPACES VERTS

Questions

Réponses

Codes

200

Quelle importance accordez-vous aux espaces verts ?

1-Très forte, 2-forte, 3-

moyenne, 4-faible, très faible

 

201

Pour quelle(s) raison(s) vous

rendez-vous au parc ?

1- Sortie amoureuse 2- Lecture

3- Balade 4- apprécier le

paysage 5- squat 6- autre (à
préciser)

 

202

Avez-vous déjà payer au moins une fois pour entrer dans un espace vert

1-oui 2-non 3-je ne m'en

souviens plus

 

203

Si oui, où ? dans une ville ou à la campagne

1- En ville 2- à la

campagne

 

204

Seriez-vous prêt à contribuer au financement de la gestion d'un espace vert ?

1-oui 2-non

 

SECTION 3 : PERCEPTION DES CARACTERISTIQUES DU SITE

Questions

Réponses

Codes

300

Aimez-vous venir dans ce jardin

1-oui 2- non 3- je suis

indifférent

 

301

A quelle période préférez-vous vous venir ici au parc ?

1-En semaine, 2-le week-end, 3-les deux

 

93

Ononino Jean Charles

302

A quelle fréquence fréquentez- vous le parc ?

1-régulière, 2-très régulière,

3-occasionnelle

 

303

vous y restez pendant combien de temps ?

1-moins de 2h 2-[2; 4] h 3-

plus de 4h

 

304

Vous y sentez vous en sécurité

1-non 2-oui

 

305

Comment trouvez-vous la

configuration spatiale

1-mauvaise 2-Pas mal 3-assez

bien 3- bien 4- très bien 4-

parfait

 

306

Pensez-vous qu'on devrait modifier des éléments ?

1-oui 2- non 3-je suis

indifférent

 

307

D'après vous, comment peut-on

améliorer cet espace ?

L'enqueté a le libre choix

d'émettre une proposition

 

SECTION 4 : Consentement à payer

Soit deux scénarios envisagés pour améliorer la satisfaction des usagers du parc :

Ø Aménager une barrière qui va permettre de contrôler le flux de visiteurs

Ø Aménager de nouvelles plantes à fleurs

400

Seriez-vous prêt à contribuer au

financement de la gestion d'un espace vert ?

1-oui 2-non

 

401

On suppose qu'on a aménagé une clôture autours du jardin, combien seriez-vous prêt à payer pour accéder au parc ? (en Fcfa)

1-0 2- 100 3- 200 4-300 5-

500 6- 1000

 

402

Pour ceux ayant choisi « 1 » quelle est votre motivation ?

1-la proposition ne convient pas à mes attentes,

2-je conteste l'évaluation,

3-je refuse de financer les espaces

verts, 4-je suis indifférent au
paysage

 

403

On suppose qu'on a introduit de jolies plantes à fleurs pour combler les espaces dénudés, Combien seriez-

1- 0 2-100 3- 200

4- 300 5- 500 6- 1000
7- plus de 1000

 

94

Ononino Jean Charles

 

vous prêt à payer pour avoir accès au parc(en Fcfa)

 
 

404

Pour ceux ayant choisi « 1 » quelle est votre motivation ?

1-la proposition ne convient pas à mes attentes,

2-je conteste l'évaluation,

3-je refuse de financer les espaces

verts, 4-je suis indifférent au
paysage

 

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Ononino Jean Charles

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