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Evaluation contingente d'aménités paysagères liées à  un èspace vert: cas de la place Charles Atangana dans la ville de Yaoundé


par Jean Charles Ononino
Université de Yaoundé 2-Soa - Master 2 2018
  

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2.4. La prise en compte de l'environnement dans l'économie néoclassique 2.4.1. Les concepts fondamentaux de l'économie environnementale

L'économie environnementale traite des défaillances du marché dues aux actifs naturels, principalement en recourant à trois nouveaux concepts7. Il s'agit tout d'abord de la notion de ressource naturelle ou d'actif naturel, qui désigne les biens non-productibles mais ayant une utilité pour l'homme. Plus précisément, Godelier (1984) indique qu'une réalité naturelle ne devient une ressource pour l'homme que par l'effet combiné de deux conditions : (1) qu'elle

6 Faucheux S , G Froger, `Prise de Décision Dans l'incertitude Environnementale', Economie Ecologique, 1995.

7 Godard O, `Des Marchés Internationaux Des Droits à Polluer Pour Le Problème de Serre : De La Recherche de l'efficacité Aux Enjeux de Légitimité', Politique et Management Public, 1992.

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puisse directement ou indirectement répondre à un besoin humain ; (2) que l'homme dispose des moyens techniques de la séparer du reste de la nature et de la faire servir à ses fins. On peut ainsi définir une ressource naturelle comme un élément de l'environnement qui fournit des biens et services utiles, qui puisse être exploité et qui est dépendant de mécanismes naturels pour son abondance et sa distribution. Cette définition permet de distinguer les ressources naturelles, d'une part, en tant que stock de biens et de services directement utilisables et, d'autre part, en tant qu'éléments constitutifs de fonctions écologiques nécessaires aux activités humaines. Dans le premier cas, le capital naturel se divise entre ressources naturelles épuisables et renouvelables.

Les ressources épuisables se régénèrent à un rythme trop lent pour que leur croissance puisse être prise en compte à l'échelle humaine. On estime par conséquent que ces ressources existent en quantité finie et que les utilisations faites aujourd'hui diminuent d'autant le stock de ressources laissé aux générations futures. C'est Hotelling en 1931 qui proposa le premier traitement économique des ressources épuisables. A l'inverse, les ressources renouvelables se régénèrent régulièrement et donnent l'opportunité aux hommes de prélever une certaine quantité de cette ressource sans en modifier le niveau total. Les premiers modèles théoriques, tirés de l'économie des pêches, furent formulés par Gordon (1954) et Schaefer (1954) et vulgarisent la notion de rendement maximum soutenable. Les ressources naturelles, considérées dans leur globalité, fournissent également des fonctions écologiques qui sont nécessaires à l'activité humaine. Etant donné l'ampleur et l'importance cruciale de ces fonctions, celles-ci ne peuvent être remplacées que très difficilement par du capital artificiel produit par l'homme (Pearce8.

Le deuxième concept important de l'économie environnementale est celui de bien public ou de bien collectif, pour lesquels les conditions de la propriété privée ne peuvent être respectées. Ces biens se caractérisent par le fait qu'aucun membre de la communauté ne peut être exclu de leur usage. Cette impossibilité d'exclure des consommateurs de la ressource a trois origines essentielles : une incapacité physique de limiter l'accès à l'actif naturel, un coût excessif de contrôle de l'accès, ou une limitation de l'accès qui est socialement inacceptable. Cette absence de droits exclusifs de propriété ou d'usage de la ressource environnementale engendre généralement une surconsommation de la part des agents, qui, à terme, se concrétise par une diminution ou une disparition de la ressource. Dans ce cas, l'utilisation optimale de ces biens ne peut découler des stratégies privées et requiert l'intervention d'une instance supérieure,

8 Pearce DW, RK Turner, `Economie Des Ressources Naturelles et de l'environnement'.

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censée représenter l'intérêt collectif. Pour ce type de bien environnemental, le marché, en tant que lieu de convergence des comportements individuels, n'est pas un mécanisme de régulation efficace : seules des institutions collectives peuvent être en mesure de déterminer le niveau économiquement efficient de production de ces biens9.

Enfin, la prise en compte de l'environnement par l'économie néoclassique se réalise par le biais de l'effet externe. En matière environnementale, l'effet externe est souvent négatif ; c'est par exemple le cas de la pollution émise par un agent et qui nuit à l'ensemble de la communauté sans qu'il y ait compensation. "La présence d'effets externes, en distordant le système d'incitations qu'est le système de prix, est une source d'inefficacité dans l'allocation des ressources naturelles et des autres facteurs de production, et dans la répartition des biens produits. [...] Au total, pour atteindre un niveau donné de bien-être collectif, le coût supporté est plus élevé qu'il ne pourrait être ou bien, pour un niveau donné des ressources disponibles, le niveau de bien-être atteint est plus restreint" (Godard, 1992). L'objet de l'économie environnementale est d'internaliser ces effets externes afin de viser un fonctionnement optimal du marché allocataire de ressources. Le déploiement de ces trois concepts est significatif de la volonté de l'économie environnementale de constituer une extension de la théorie néoclassique appliquée à l'environnement naturel. L'ensemble de cette démarche prend comme référence normative le paradigme du marché, qui assure l'efficience des actions entreprises et vise à rassembler le maximum de conditions permettant au marché d'assurer une régulation optimale de l'usage des actifs naturels.

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9 Randall A, JR Stoll, `Consumer's Surplus in Commodity Space'.

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Chapitre 2 : Eploration de la littérature empirique
inhérente à l'évaluation économique des biens
environnementaux

Les économistes ont été amenés à proposer des méthodes d'évaluation afin de pallier l'absence de prix pour les besoins de quantification des actifs naturels. Les méthodes d'évaluation environnementale se basent sur deux principes : soit sur l'observation direct de la variabilité des prix du marché révélatrice du rapport entre l'offre et la demande de biens et services environnementaux, soit sur la révélation indirecte des consentements à recevoir ou à payer, pour accepter ou empêcher une dégradation de l'environnement.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille