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Evaluation contingente d'aménités paysagères liées à  un èspace vert: cas de la place Charles Atangana dans la ville de Yaoundé


par Jean Charles Ononino
Université de Yaoundé 2-Soa - Master 2 2018
  

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2.3.1. Le surplus du consommateur et les préférences individuelles

En réalité, l'évaluation économique ne cherche pas à mesurer la valeur économique d'un élément de l'environnement ou de l'écosystème, mais les variations de « bien-être » engendrées par une variation de la qualité et de la disponibilité de biens et de services environnementaux (Weber, 2003). Le surplus du consommateur (ou du producteur) est un outil précieux de

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valorisation des bénéfices de l'environnement. Mais pour comprendre tout l'intérêt de cet outil, il convient d'en rappeler les fondements théoriques tels que l'ont souligné Bonnieux et Desaigues (1998). Le choix du consommateur est basé sur l'hypothèse fondamentale selon laquelle un individu cherche à maximiser son utilité totale, c'est-à-dire son surplus sous contrainte du revenu et des prix. Le surplus du consommateur étant la différence entre la somme maximale que le consommateur est disposé à verser pour obtenir une certaine quantité d'un bien et la dépense qu'il doit supporter pour obtenir la quantité du bien considéré. A titre d'illustration, un consommateur dont la courbe de demande est représentée par (D) sera prêt à payer un prix maximal P0 pour acheter une quantité q0 d'un bien et se situera au point A de sa courbe de demande. Au cas où le prix du bien est fixé à un niveau P1 (P1< P0), le consommateur pourra demander une quantité q1 du bien et se situera à un point B de sa courbe de demande. Le surplus du consommateur sera représenté par la surface P0P1BA. La figure suivante illustre cette variation. Le prix du marché reflète un compromis : ce n'est pas le Mesure du surplus du consommateur.

Figure 1: courbe de demande marshallienne

2.3.2. Formalisations marshallienne et hicksienne du surplus.

Les formalisations mathématiques du surplus selon les analyses de Marshall et de Hicks ont été retenues. D'après Marshall (1961), le surplus du consommateur se définit à partir de la courbe

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de demande du marché qui est obtenue en faisant la sommation des demandes individuelles. Tout au long de cette courbe, le revenu est supposé être constant et c'est le niveau de l'utilité de l'agent qui varie en fonction de la variation des prix. La fonction de demande ordinaire dite aussi fonction de demande marshallienne ou demande non compensée exprime la relation entre la quantité (q) demandée d'un bien en fonction de son prix (p) pour un revenu Y supposé constant. Lorsque le prix varie, le consommateur enregistre une variation de son surplus, variation pouvant être positive (gain de bien-être) ou négative (perte de bien-être) suivant que le prix diminue ou augmente.

Dans le cadre d'une variation négative du prix (baisse), allant de P1 à P2 (P1>P2) le surplus du consommateur est renforcé et est représenté par l'ère P0P2CA. La figure suivante illustre la variation de l'utilité du consommateur suite à la variation du niveau des prix.

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Figure 2 : Mesure de la variation de surplus

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Cette démarche néglige donc tout effet-revenu que pourrait entraîner la variation des prix. L'approche marshallienne ne donne qu'une mesure imparfaite de la variation du bien-être du consommateur puisqu'elle suppose marginale la variation du revenu réel de ce dernier suite à une modification des prix. Si les prix varient, le surplus du consommateur variera en sens opposé. Hicks (1904 - 1989) propose de remplacer la courbe de demande ordinaire marshallienne par une courbe de demande compensée, dont l'hypothèse centrale est de maintenir une utilité constante. Il propose d'évaluer la variation du bien-être d'un individu à partir des courbes de demande compensée. Le surplus compensateur représente la variation de bien-être que retire un consommateur de l'amélioration proposée de la qualité paysagère. La figure ci-dessous donne une représentation des surplus compensateur et équivalent du consommateur pour une amélioration de la qualité de l'environnement.

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Figure 3: Représentation des surplus compensateur et équivalent

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Source : Angel, 1995

Soit un programme d'aménagement d'aménités paysagères qui consiste à créer de nouveaux attributs au sein d'un espace vert4. D'après la figure ci-dessus, q (en abscisse) représente le niveau d'aménagement de la nature, et p (axe des ordonnées) correspond au prix des biens et services marchands. L'agent concerné (un visiteur, par exemple) dispose d'un revenu R qu'il utilise exclusivement à l'achat de biens marchands X0. Avant la mise en place du programme, le visiteur représentatif possède une quantité de biens marchands notée X0 et bénéficie d'un niveau d'aménités environnementales noté q0, le situant ainsi au point A sur la courbe d'utilité U0. Lorsque le programme est mis en place, le niveau d'aménités environnementales passe de q0 à q1 et l'individu voit en même temps son bien-être amélioré puisqu'il passe du point A (U0) au point B situé sur la courbe U1. Sa consommation de biens marchands reste constante mais son utilité augmente du fait des nouveaux attributs créés. La valeur monétaire de cette variation de bien-être, en d'autres termes, celle que le visiteur accorde à la modification enregistrée au niveau de la protection de la nature, peut être estimée de deux manières. En premier lieu, si l'on prend U0 comme niveau d'utilité de référence, on remarque que, pour bénéficier des espaces naturels concernés, l'individu est prêt à renoncer à consommer une quantité de biens marchands notée X1, c'est-à-dire diminuer sa dépense de consommation de biens marchands de pX1, le plaçant ainsi au point C sur la courbe U0. Dans ce cas, avec un paiement de pX1, il est indifférent entre les points A et C. L'écart entre les points B et C, correspondant à px1, représente le CAP maximum du visiteur pour bénéficier de l'amélioration du niveau de protection de la nature de telle sorte que son utilité reste identique son niveau initial U0. Ce CAP est égal au surplus compensateur ou à la variation compensatrice de revenu.

En second lieu, si l'on considère à présent U1 comme niveau d'utilité de référence, on constate qu'au point B, pour un revenu R donné, l'individu dispose d'une quantité de biens marchands X1 et bénéficie d'un niveau d'aménités environnementales de q1. On constate également que si l'on rajoute X2 à X0, l'individu se situe au point D : il gagne en consommation de biens marchands mais perd en niveau de protection puisque ce dernier est passé de q1 à q0. A ce point D, l'individu est indifférent entre la réalisation et le rejet du programme. Si on lui demandait combien il accepterait de recevoir en guise de compensation pour renoncer au projet de telle sorte qu'il a la même satisfaction qu'il aurait eue si les aires protégées avaient été mises en

4 Voltaire Louinord., `Méthode d'évaluation Contingente et Evaluation Économique d'un Projet de Réserves Naturelles Dans Le Golfe Du Morbihan (France).'

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oeuvre, il devrait normalement déclarer un montant minimum correspondant à pX2. Ce montant, considéré comme le CAR minimum, est égal au surplus équivalent ou à la variation équivalente.

Dans le cas où il s'agissait plutôt d'une dégradation du niveau d'aménités environnementales, (donc U1 serait le niveau d'utilité initial), la variation compensatrice serait égale au CAR minimum pour accepter ladite dégradation et la variation équivalente serait le CAP maximum pour l'éviter.

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"Ceux qui rĂªvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rĂªvent de nuit"   Edgar Allan Poe