WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La vaccination des migrants fonction de leur pays d'origine


par Marie Laurence Mbesse Amakene
Université Paris Descartes - DUI Vaccinologie - Prévention des maladies infectieuses 2018
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Année universitaire 2017-2018 Sous la direction du Pr Dominique Salmon

Université Paris Descartes

DIPLOME INTERUNIVERSITAIRE DE VACCINOLOGIE
Prévention des maladies infectieuses
Année 2017-2018
Coordonnateurs : E. Grimprel, D. Salmon, Y. Gillet, P. Begue

LA VACCINATION DES MIGRANTS FONCTION DE

LEUR PAYS D'ORIGINE

Par Dr Marie Laurence MBESSE AMAKENE

Mémoire de DIU de vaccinologie

LA VACCINATION DES MIGRANTS FONCTION DE

LEUR PAYS D'ORIGINE

3

REMERCIEMENTS

Je souhaiterais adresser mes sincères remerciements à toutes les personnes qui m'ont aidé dans la réalisation de ce mémoire.

En premier lieu, je remercie Madame la professeure Salmon, en tant que directeur de mémoire. Je vous remercie pour le choix de ce sujet que j'ai trouvé passionnant et pour les conseils et le temps que vous m'avez accordé ainsi que les précieux conseils inculqués pour avancer dans mon travail.

Je remercie aussi les intervenants à ce module de DIU de vaccinologie, qui nous ont donné de leur temps pour inculquer des connaissances, ainsi que toute les personnes qui de près ou de loin ont contribué à la rédaction de ce travail de fin de formation.

Une dernière pensée à mes parents et amis qui comptent énormément pour moi.

4

5

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS 3

TABLE DES MATIERES 5

ABREVIATIONS 6

I- INTRODUCTION 7

1- DEFINITION DU MIGRANT 7

2- SUR UN VERSANT EPIDEMIOLOGIQUE 8

3- POURQUOI LA VACCINATION EST UN ASPECT IMPORTANT CHEZ LE

MIGRANT DANS SON PAYS D'ACCEUIL ? 8

4- EN SOMME 8

II- STATUT VACCINAL DE CES MIGRANTS DANS LEUR PAYS D'ORIGINE 9

1- Etats de lieux des vaccins recommandés en France en 2016 9

2- Le programme élargie de vaccination 13

III- QUELS SONT LES EXEMPLES DE SCHEMAS VACCINAUX? 14

IV- RATTRAPAGE VACCINAL CHEZ LES MIGRANTS 16

1- Migrants avec carnet de santé 16

2- Migrants sans carnet de santé ou doute sur le statut sérologique 16

3- Fiabilité des tests sérologiques 16

V- L'IMPORTANCE D'UNE MISE EN PLACE DE RECOMMANDATION

NATIONALE : 19

CONCLUSION 21

BIBLIOGRAPHIE 22

ANNEXES : 24

6

ABREVIATIONS

Ac : anticorps

Ag = antigène

BEH : Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire

CRS : Centre régional de santé

DTCoq : vaccin trivalent avec valences Diphtérie(D), tétanos (T) et coqueluche (Coq)

fortement dosées (= DTCaP avec P pour poliomyélite et Ca pour fort titrage coqueluche

acellulaire)

dtPolio : vaccine trivalent faiblement titre en diphtérie, tétanos (ou dtca P avec ca pour faible

titrage en coqueluche acellulaire)

ECDC: Centre européen de prévention et de contrôle des maladies

Hib: Haemophilus influenzae B

HPV: Human Papillomavirus

INSEE : Institut national de la statistique et des études économiques

Infovac : site en ligne d'information et de consultation sur les vaccinations

IPV : poliomyélite (vaccin poliomyélite oral 1 dose)

OMS : Organisation Mondiale de la Santé (WHO en anglais)

ONU : Organisation des Nations Unies

PASS : Permanence d'Accès aux Soins de Santé

PEV : Programme élargie de vaccination

Polio : poliomyélite

PVD : Pays en voie de développement

RCA : République Centre-Africaine

RCV : Rougeole Coqueluche Varicelle

ROR : Rougeole Oreillon Rubéole

SDF : Sans domicile fixe

TT2Plus : Tetanos Toxoid Vaccin (Vaccin tétanos monovalent)

UE : Union Européenne

UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l'enfance

VIH : Virus de l'Immunodéficience Acquise

7

I- INTRODUCTION

Dans un cadre plus général de santé publique, les problèmes de santé des populations migrantes en Europe sont identiques à celles d'origines du pays d'accueil, même s'il arrive qu'on puisse observer des prévalences de maladie beaucoup élevées dans certains groupes migrants. On identifie comme problématiques majoritaires : les blessures accidentelles, l'hypothermie, les brûlures, les problèmes cardiovasculaires, les complications de la grossesse ou de l'accouchement, le diabète et l'hypertension.

De plus, les risques associés aux mouvements de population ( tels que les troubles psychosociaux, les problèmes de santé reproductive, la mortalité néonatale plus élevée, les abus de drogues, les troubles nutritionnels, l'alcoolisme et exposition à la violence) , les mauvaises conditions de vie et les privations subies pendant ces migrations expliquent en partie la difficulté pour ces population d'accéder aux soins et au suivi médicaux, les premiers à en partir étant nécessairement les enfants .

A partir de ces données, L'OMS recommande vivement dans ses questions -réponses de Février 2017 de « proposer et d'effectuer des bilans médicaux afin de garantir que tous les réfugiés et migrants ayant besoin d'une protection sanitaire aient accès aux soins de santé. Ces bilans médicaux devraient être effectués pour les maladies transmissibles et non transmissibles, en respectant les droits fondamentaux des migrants et leur dignité » 1

1- DEFINITION DU MIGRANT

Le terme de « migrant » est un terme qui nous semble ambigüe, tant par sa définition qui n'associe aucun consensus juridique que son utilisation très large. Malgré l'absence de statut juridique, on note néanmoins un consensus idéologique dans la définition de migrants dans la littérature. Nous nous baserons sur cette définition pour statuer sur la population à étudier dans ce mémoire.

Ainsi, un migrant, sur le plan international et selon le rapport de l'ONU2 , se définit comme « toute personne qui vit de façon temporaire ou permanente dans un pays dans lequel il n'est pas né et qui a acquis d'importants liens sociaux avec ce pays ».

Le rapport de L'ONU ,E/CN.4/2000/82 (1), inclut aussi dans les migrants :

- Les personnes hors du territoire étatique dont elles possèdent la nationalité ou la citoyenneté, mais qui ne relèvent pas de la protection juridique de cet État, et qui se trouvent sur le territoire d'un autre État;

- Les personnes qui ne jouissent pas du régime juridique général inhérent au statut de réfugié, de résident permanent, de naturalisé ou d'un autre statut octroyé par l'État d'accueil;

- Les personnes qui ne jouissent pas non plus d'une protection juridique générale de leurs droits fondamentaux en vertu d'accords diplomatiques, de visas ou d'autres accords

1 Décision du conseil exécutif de l'OMS (EB140(9)) Janvier 2017. OMS | Migrations et santé [Internet]. WHO. [Cité 5 févr. 2018]. Disponible sur: http://www.who.int/features/qa/88/fr/

2 Migrant/migration | Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture [Internet]. [Cité 7 févr. 2018]. Disponible sur: http://www.unesco.org/new/fr/social-and-human-sciences/themes/international-migration/glossary/migrant/

8

Pour des raisons qui nous seront propres, les migrants de retour dans leur pays d'origine ou émigrés si l'on considère le pays d'origine comme étant le territoire français seront exclus des données de cette étude, même si la conduite à tenir en terme de propositions de recommandations vaccinale, en notre sens, devrait être identique que celle d'un immigrant ou migrant quittant son pays d'origine pour sa terre d'accueil, ici la France.

2- SUR UN VERSANT EPIDEMIOLOGIQUE

En se basant sur les dernières données publiées par l'INSEE en 2018, en 2014, environ 6 millions d'immigrés vivent en France, soit 9,1 % de la population totale. La majorité étant des femmes dont la quote-part ne cesse d'augmenter (51.3%) et des jeunes (i.e. entre 25 et 55 ans, soit environ 54.2%). La population pédiatrique est toujours peu représentée soit 4.8% et les hommes représentent environ 48.7%. (Tableaux 1 et 2)

Les « migrants » sont originaires majoritairement d'Afrique (43.8% et représentent environ 2.612 millions d'immigrés avec une surreprésentation du monde maghrébin et le tiers venant d'Afrique subsaharienne sous ancienne administration française surtout), puis d'Europe (36.1%, soit environ 2.157 millions d'immigrés avec une surreprésentation de l'Union Européenne et 4.6% hors UE) et enfin d'Asie (14.5% soit environ 863.000 venant surtout de Chine) et d'Amérique+Océanie (5.6% soit environ 336.000).

3- POURQUOI LA VACCINATION EST UN ASPECT IMPORTANT CHEZ LE MIGRANT DANS SON PAYS D'ACCEUIL ?

Le but initial de la vaccination est l'immunisation d'une personne saine contre une maladie transmissible avant le contact avec l'agent pathogène responsable de cette maladie. On estime à 2-3 millions de décès annuels évités grâce à la vaccination.

Bien que la problématique de la vaccination chez le migrant reste minoritaire par rapport à d'autres facteurs lors de leur arrivée en France, la population migrante a un risque similaire voire plus élevé de contracter une maladie transmissible dans le pays d'accueil en fonction de son origine. Une partie d'elle est très exposée du fait d'une incidence plus faible de maladie contagieuse dans son pays d'origine, d'une couverture vaccinale inadaptée ou inexistante dans son pays d'origine ( soit par manque de moyens ou par choix du gouvernement en place ) , de conditions de vie souvent précaires à laquelle elle est associée ( promiscuité, manque d'hygiène).

La vaccination est donc d'une double nécessité : initialement pour réduire l'incidence d'une maladie contagieuse dans une population qui risque d'y être exposée en France et qui n'est pas forcément immunisée et dont l'accès aux soins reste pour une partie très limitée (barrière de la langue, pauvreté, illégalité), mais aussi pour limiter l'explosion de l'incidence de maladie contagieuse à partir d'un bassin de population dont le dépistage et le suivi médical peuvent s'avérer difficile dans certaines conditions ( illégalité, migrants temporaires, barrière de la langue, promiscuité, défaut d'identification).

4- EN SOMME

9

Dans un contexte de santé publique international, qui s'est vu adapté au niveau européen, la mise en place d'un plan de vaccination européen 3 a vu le jour en 2014. Ce plan d'action définit six grands objectifs d'ici 2020 à atteindre par tous les états membres de la zone euro dont fait partie intégrante la France (2) :

- Maintenir l'élimination de la poliomyélite en zone européenne des 27 (bientôt privée du Royaume Uni)

- Éliminer la rougeole et la rubéole

- Contrôler l'infection par l'hépatite B

- Atteindre les objectifs régionaux de couverture vaccinale

- Prendre des décisions fondées sur des preuves à propos de l'introduction de nouveaux vaccins

- Atteindre la viabilité financière des programmes nationaux programmes de vaccination

Le but de ce rapport, signé au niveau mondial par 194 états membres de l'OMS, est de garantir un accès universel à la vaccination tout en sensibilisant la population sur son bénéfice sur le développement futur4.

C'est dans ce contexte que s'inscrit donc la vaccination des migrants en France, qui souffre cependant d'une absence de consensus au niveau national.

II- STATUT VACCINAL DE CES MIGRANTS DANS LEUR PAYS D'ORIGINE

Le statut vaccinal varie en fonction du pays d'origine de l'immigré et peut être pauvre que ce soit à cause de l'accès au soin, des guerres, de la politique vaccinale du pays ou des croyances qui sont propres à ces patients (3).

Identifier un « migrant » selon son pays d'origine reviendrait donc à lui proposer un meilleur schéma pour une meilleure couverture vaccinale.

Il serait donc opportun de définir initialement l'épidémiologie des maladies contagieuses à prévention vaccinale dans le pays d'origine et ceux de passage de ce migrant.

On se basera ici sur les données récentes, publiées par l'OMS5, pour évaluer principalement les mauvais taux de couverture de certains pays, préférentiellement des pays en voies de développement, et ce dans toutes les régions y compris la zone euro notamment chez les nourrissons.

1- Etats de lieux des vaccins recommandés en France en 2016

On note des couvertures vaccinales insuffisantes dans les pays en voie de développement : notamment en Afrique subsaharienne, en Amérique latine, En Asie du Sud et dans le Pacifique (Figure 1 et 2). Ces couvertures vaccinales restent très fragiles et peuvent varier rapidement et éventuellement défavorablement en fonction du programme vaccinal et du

3 WHO_EVAP_UK_v30_WEBx.pdf [Internet]. [Cité 7 févr. 2018]. Disponible sur: http://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0007/255679/WHO_EVAP_UK_v30_WEBx.pdf

4 Immunization_routine_table2_FR.pdf [Internet]. [Cité 7 févr. 2018]. Disponible sur: http://www.who.int/immunization/policy/Immunization_routine_table2_FR.pdf

5 GHO | By category | Immunization [Internet]. WHO. [Cité 7 févr. 2018]. Disponible sur: http://apps.who.int/gho/data/node.main.A824?lang=en

contexte géopolitique du pays. L'ensemble des couvertures vaccinales par pays peut se retrouver sur le site de l'OMS (4) :

http://apps.who.int/immunization monitoring/globalsummary/countries?countrycriteria%5Bc ountry%5D%5B%5D=PHL et au niveau européen (ECDC): http://vaccine-schedule.ecdc.europa.eu/Pages/Scheduler.aspx.

Exemple du Diphtérie-Tétanos-Coqueluche en 2016

> Des couvertures vaccinales encore très insuffisantes dans certaines zones (<50% de couverture vaccinale): Ukraine (Europe de l'Est), Guinée équatoriale (19%), Soudan

du Sud (26%), Somalie, Syrie (42%), Tchad (46%), RCA (47%), Nigéria (49%)

> Et les zones d'excellente couverture : notamment les pays d'Amérique du Nord, d'Europe de l'ouest et du Centre, la Russie et l'Australie.

a) Les oreillons :

Ce virus qui se veut cosmopolite, atteint surtout les enfants entre 5 et 9 ans et peut aussi toucher les adultes. Les zones OMS d'Afrique et d'Asie du Sud-est ne sont pas immunisées et certains des pays concernés n'ont probablement pas de programme vaccinal contre ce virus (Figure 3)

b) La rougeole :

En 2016, l'OMS estime qu'il y a seulement 85% des enfants des pays OMS qui ont reçus 1 dose de vaccin contre la rougeole à 2 ans révolus et seulement 64% des enfants couverts à 2 doses selon le schéma vaccinal recommandé. Les plus grandes épidémies recensées en 2016 dans le monde sont en Inde, Nigéria, Pakistan, Ukraine, Chine, Italie, Malaisie, RDC, Thaïlande et en Italie (Figure 4), avec parallèlement, un taux d'immunisation vaccinal bas (5) (Figure 5). On objective la distribution des cas de rougeole dans le monde OMS en 2018 (figure 6), avec une évolution plutôt cyclique de la maladie et des grandes épidémies notamment en Europe, En Asie du Sud et Pacific Ouest (dernière épidémie en cours en France avec pic en Novembre 2017). Cependant la quasi absence d'épidémie dans la région Amérique (donc pas d'immunisation naturelle). Cette tendance est confirmée par le tableau 3 ci-dessous qui expose le nombre de cas de rougeole reportés et confirmés dans les différentes régions OMS avec une très faible incidence dans la région Amérique par rapport aux autres régions en janvier 2018.

Tableau 3 : incidence de rougeole selon les régions OMS. (Données de janvier 2018)

10

WHO Region

 

Member States

Reported

(expected)

Total

Suspected

Total measles

 

Clinically

Epidemiologically

Linked

Laboratory-

Data received

African Region

43 (47)

51782

23610

confirmed

10198

8731

confirmed

4681

2018-01

Region of the Americas

30 (35)

 

272

1

0

271

2018-01

Eastern Mediteranean Region

20 (21)

32361

9402

237

672

8493

2018-01

European Region

52 (53)

20987

16006

2894

4290

8822

2017-12

South-East Asia Region

11 (11)

77732

56498

41996

8937

5565

2018-01

Western Pacific Region

26 (27)

47607

9329

2434

76

6819

2018-01

Total

182 (194)

 

115117

57760

22706

34651

2018-01

c)

11

La rubéole :

Des épidémies de rubéole notamment infantile ont été reportées en 2016 en Afrique australe, Inde entre autre (Figure 7) (6). Des cas de rubéoles ont aussi été rapportés en France la même année. L'annexe Figure 7a (7) vous montrent la distribution des cas de rubéoles dans le monde de 2015 à 2018. Ainsi, certains migrants seront originaires de pays où l'incidence est quasiment nulle et avec une absence d'immunisation à leur arrivée en France, cette dernière n'ayant pas éradiqué le virus (Figure 8). On objective aussi des données de couverture vaccinale d'une dose de rubéole dans les régions OMS avec un défaut majeur de vaccination dans la région africaine et d'Asie du Sud et une couverture insuffisante dans l'Est méditerranéen. Le taux de couverture semble meilleur dans les 3 autres régions (Figure 9).

d) Le pneumocoque :

On note l'introduction dans le programme national de vaccination du vaccin antipneumococcique mais uniquement pour les nourrissons dans certains pays en voie de développement depuis 2011. La mortalité induite par cette bactérie cosmopolite occasionne reste assez élevée dans le monde.(4)

e) Haemophilus Influenzae (HiB) :

Responsable de méningites et de pneumonie notamment chez les nourrissons non vaccinés, avec une mortalité accrue donc dans les zones sous vaccinées (PVD +++). Introduction du vaccin dans certains pays non immunisés seulement depuis 2011 (Rwanda, Seychelles, etc.)

f) La Varicelle :

Bien que les données sur la varicelle proviennent surtout des pays riches, il est noté que la prévalence de cette maladie est plutôt avant l'adolescence dans les zones tempérées et plutôt en âge adulte (donc risque de complication accru) dans les zones tropicales. Les études de séroprévalence menées sur des populations insulaires et dans des pays tropicaux d'Asie du Sud-est attestent d'une acquisition à un âge plus tardif de l'infection varicelleuse par rapport à ce que l'on observe en Europe et en Amérique du Nord 6 .

g) La méningite bactérienne:

Responsable de septicémie et de méningites, il s'agit d'une infection cosmopolite avec des zones d'endémie localisées au niveau de la ceinture africaine. Le succès de l'introduction du vaccin contre la méningite A a diminué l'incidence de cette dernière et on voit émerger d'autres souches jusqu'ici minoritaires. Les derniers cas d'épidémie enregistrés en 2017 ont été localisés au Togo (souche W), Nigéria et Libéria (souche C). En France, on vaccine contre la souche C, le reste des souches étant le plus souvent importées.

h) L'hépatite A :

Les adultes provenant des zones tropicales et/ou sous développées sont le plus souvent immunisés (Figure 10). Mais, il n'est pas rare que les adultes perdent leur immunité induite par la maladie ou que les enfants n'en n'aient jamais eu (tableau 4). En France, cette vaccination n'est recommandée que pour les voyageurs non immunisés et les personnes à

6 Backround paper on varicella vaccines- SAGE working group. [Internet]. [Cité 10 févr. 2018]. Disponible sur: http://www.who.int/immunization/sage/meetings/2014/april/1_SAGE_varicella_background_paper_FINAL.pdf? ua=1

12

risque (homosexuels notamment), ainsi que pour les nourrissons de parents originaires de zone d'endémie (cependant, le vaccin n'étant pas pris en charge par la sécurité sociale, il n'est pas souvent proposé spontanément dans ce dernier cas de figure).

i) La poliomyélite :

Les régions endémiques de poliomyélite en 2014 ne concernaient que Le Nigéria, Le Pakistan et L'Afghanistan en raison des conflits armés avec une réduction de plus de 90% de paralysie induite par le virus secondairement au plan vaccinal mis en place par l'OMS en 1988 7. Reste néanmoins qu'en cas de conflit armé avec instauration de population et secondairement de conditions de vie défavorable (malnutrition, insalubrité), on peut noter une résurgence de cette maladie comme se fut le cas en Syrie et en République Démocratique du Congo en 2017 si la population se retrouve insuffisamment immunisée. La mise à jour vaccinale est donc nécessaire pour éviter des foyers endémiques de poliomyélite, qui rappelons le même si ne circule plus en Europe n'est pas encore éradiquée.

j) Le tétanos :

Surtout présent dans les zones sous-développées (Afrique et Asie de l'Est), on note cependant une diminution du tétanos néonatal depuis l'introduction du vaccin dans les programmes nationaux des pays concernés (Figure 11).

k) La coqueluche :

L'OMS estime en 2016 à 139 535 cas reportés de coqueluches avec une mortalité pour 89000 d'entre eux et un taux de couverture global à 3 doses de vaccins à 86%, donc très loin des 90% que l'on voudrait atteindre. La couverture des enfants est encore loin d'être atteinte dans certaines zones, principalement sous développées avec des taux de couvertures inférieurs à 50% dans certains pays à l'instar de l'Inde, le Tchad, le Nigéria (figure 12). Cependant, la vaccination chez les nourrissons et les enfants (notamment dans les pays développés,) va déplacer l'incidence de la maladie chez les adultes jeunes, qui devront donc aussi bénéficier d'une protection vaccinale par anticipation. La bactérie est toujours en circulation en France et l'immunisation-maladie n'est pas à vie.

l) Diphtérie dans le monde :

La persistance de cette maladie cosmopolite et héréditaire, associée à des conditions de vie défavorable (guerres, ...) et à une insuffisance ou absence d'immunisation, justifie d'une mise à jour vaccinale pour les migrants et notamment ceux à risque (réfugiés, sans papiers, Sdf, Roms, ou venant de zone d'endémie). (Tableau 5)

m) Hépatite B :

La persistance de la circulation du virus hépatite B : notamment en Afrique et dans le Pacifique Occidental8. (Figure 13)

7 Polio-in-Emergencies_Sept2015_FR-on-website.pdf [Internet]. [Cité 7 févr. 2018]. Disponible sur: http://polioeradication.org/wp-content/uploads/2017/06/Polio-in-Emergencies_Sept2015_FR-on-website.pdf

8 OMS | Les nouvelles données sur l'hépatite soulignent le besoin urgent d'une riposte mondiale [Internet]. WHO. [Cité 7 févr. 2018]. Disponible sur: http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2017/global-hepatitis-report/fr/

n)

13

Tuberculose

Les épidémies de tuberculose favorisées d'une part par la forte prévalence de cette maladie dans les zones où on note une forte incidence de patients VIH. Ainsi, en 2016, on dénombre une trentaine de pays à forte prévalence de tuberculose principalement en Afrique et en Asie avec sept pays qui totalisent à eux seuls 65% des cas ( Inde, Indonésie, Chine, Philippines, Nigéria, Pakistan et Afrique du Sud). Les progrès mondiaux dépendent de ceux qui seront faits dans ces pays pour la prévention et les soins de cette maladie9. Cependant, une couverture vaccinale encore moindre mais jugée partiellement efficace de nos jours (81% environ en Afrique et 89% en Asie du Sud Est) (Figure 14). (8)

o) La couverture HPV :

Le virus du papillomavirus, ubiquitaire souffre de programmes vaccinaux insuffisants dans toutes les régions OMS. Du fait de son prix et du manque de données sur son efficacité sur le cancer du col de l'utérus, son introduction dans le programme vaccinal des pays sous développés depuis 2011 est difficile. La France connaît elle aussi une difficulté d'appliquer le programme vaccinal avec un taux de couverture aux environs de 40%.

p) La fièvre typhoïde :

Sa vaccination reste recommandée uniquement pour les voyages en pays d'endémie de plus de 15 jours ou si conditions de vie très précaires, pour les enfants en préscolaire ou scolaire dans les zones où l'on a montré que la fièvre typhoïde constituait un problème de santé publique. Les populations originaires de ces pays peuvent donc ne pas être vaccinés, et sont souvent immunisés par une primo infection à l'enfance, et ne le seront pas en France (car zone non à risque).

q) La fièvre jaune :

Ce vaccin est recommandé pour les voyages en transit ou en partance pour une zone d'endémie. Les migrants légaux en ont déjà reçus s'ils transitent par un pays d'endémie et s'ils proviennent d'une zone d'endémie. Le vaccin n'est donc pas recommandé en France et est donc payant.

r) Le rotavirus :

La mortalité à ce virus reste très élevée dans les pays en voie de développement et est toujours responsables de nombreux cas d'hospitalisation infantile en France. Le vaccin reste dans les recommandations OMS à destination des nourrissons mais n'est plus recommandé (mais non interdit) en France du fait de la survenue d'invagination intestinale aigue au décours de son introduction. De ce fait, il peut être proposé mais reste payant.

2- Le programme élargie de vaccination

Le programme élargie de vaccination (PEV) a été mis en place en 1981 par l'OMS avait pour principal objectif de réduire la morbi-mortalité des maladies infectieuses évitables via la vaccination. Fort de ses premiers succès, dont l'obtention d'une couverture vaccinale DTPC3 à 80 % chez les enfants, elle se fixe d'autres objectifs dont l'éradication de la poliomyélite en

9 OMS. OMS | Tuberculose [Internet]. WHO. 2018 [Cité 7 févr. 2018]. Disponible sur: http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs104/fr/

14

2000 et bien d'autres dont : la réduction de la rougeole, l'élimination du tétanos néonatal, l'amélioration de la surveillance des maladies évitables, l'introduction de vaccins nouveaux ou améliorés, la promotion d'autres pratiques en matière de soins de santé primaires, la réalisation et le maintien d'une couverture vaccinale de 90 % contre toutes les maladies cibles du PEV .

Le tableau ci- dessous récapitule la couverture vaccinale actuelle et montre la nécessité d'efforts et de volonté pour atteindre les objectifs à atteindre :

Tableau: WHO. Global and regional immunization profile 2018.

http://www.who.int/immunization/monitoring surveillance/data/gs gloprofile.pdf

III- QUELS SONT LES EXEMPLES DE SCHEMAS VACCINAUX?

Quelques exemples en annexes de tableaux sont présentés, notamment ceux du réseau sentinelle des médecins généralistes (10) (tableau 7b) et celui recommandé par l'OMS (11) (tableau 7a), ainsi qu'un exemple de schéma standard réalisé dans un pays européen (12) (tableau 6). Nous allons cependant nous focalisé ici sur deux exemples locaux de protocole vaccinal établis notamment à Nantes et à Paris (13) concernant les migrants, ces derniers nous

permettent de conclure que malgré une certaine concordance dans les schémas (diphtérie, coqueluche, tétanos, poliomyélite, ROR, VHB), la proposition vaccinale n'est pas la même (Tableau 7c et 7d):

Tableau 7c : Protocole de Vaccination à la PASS de L'Hôtel Dieu, Paris, juillet 2017.

Pr D. Salmon, Dr H. de Champ Léger, Pr F.Rozenberg, Dr N. Vignier, Dr P. Loulergue, Dr S. Grabar Sandrine

Adeikalam, La

vaccination des

migrants suivis en PASS: état des lieux et proposition d'un

protocole de
vaccination (thèse en cours)

Pas d'indication posée sur Haemophilus influenzae, ni sur le pneumocoque (nourrissons) ni sur la méningite, ni sur l'HPV. Mais indication sur BCG, hépatite A (VHA) et grippe dans le tableau ci-dessus.

 

Tableau 7d : protocole vaccinal migrants à

dans un

centre de

vaccination de Nantes 10: Proposition d'Haemophilus influenzae, pneumocoque, du HPV, de la

varicelle et
Méningite (mais proposition que de la C et non du quadrivalent en

fonction des
zones d'arrivée,

mais pas
d'hépatite A.

15

10 N'est étudié ici que le tableau protocolaire

16

IV- RATTRAPAGE VACCINAL CHEZ LES MIGRANTS

Au vu des données suscitées, effectuer un rattrapage vaccinal chez les migrants reviendrait à connaitre son pays ou zone OMS d'origine, ainsi que ses antécédents médicaux et ses traitements (pour d'éventuelles adaptations de ce schéma). On lui demandera aussi son niveau d'étude (programmes vaccinaux nationaux) et son métier éventuel (14).

Il est tout aussi important de connaitre son statut vaccinal actuel, ce dernier étant fournit soit par un carnet de vaccination (très souvent absents) ou par des souvenirs (avec risques d'erreur) ou des cicatrices vaccinales.

1- Migrants avec carnet de santé

- Notifier les valences déjà administrées tout en s'assurant qu'elles ont respecté l'intervalle requis pour une bonne immunité

- Adapter leur statut vaccinal au calendrier national Français en vigueur

- Leur proposer les vaccins de voyage qui leur sont adaptés (15). (Tableaux 8a et 8b)

2- Migrants sans carnet de santé ou doute sur le statut sérologique

Le calendrier vaccinal français souffre d'absence de recommandations pour les primo-vaccinés migrants ou pour ceux dont on doute du statut sérologique concernant une maladie à prévention vaccinale. Une première version de ces recommandations est néanmoins en cours et probablement disponible courant 2018.

On retrouve pistes de prise en charge sur de nombreux site : Infovac, ECDC, BEH, OMS, etc.

? On peut stipuler simplement que l'absence de documents prouvant de l'existence d'une vaccination fait considérer l'individu comme non vacciné. Plusieurs pistes de mise à jour sont alors proposées : Le BEH français (15) et l'ECDC (16,17) au niveau européen mettent à disposition des schémas classiques de rattrapage de l'individu jamais vacciné (Tableau 9 et 10)

? On peut aussi primer l'alternative de réaliser des tests sérologiques fiables et disponibles pour éviter la multiplication des injections inutiles (18) (Tableau 11)

3- Fiabilité des tests sérologiques

« Il n'y a pas d'inconvénient à administrer un vaccin rougeole-oreillons-rubéole, Hib, hépatite B ou polio à une personne éventuellement déjà immune pour l'une ou l'autre des maladies. Pour Tétanos et Diphtérie il existe par contre un risque d'hyper immunisation (phénomène d'Arthus). »(19)

a) Pour la vaccination Diphtérie-Tétanos-Coqueluche-Polio

En principe général : en cas de doute sur la vaccination diphtérie, tétanos et hépatite B, faire une dose de vaccin puis faire un dosage des anticorps (Ac) antitétaniques et/ou anti hépatite B, 4 à 6 semaines après.

17

? Dosage des Ac antitétaniques suffit : fiable et remboursée

- Interprétation du taux d'Ac antitétaniques après une nouvelle dose de vaccination avec un vaccin DTCoq :

Interprétation de la sérologie tétanos post vaccination chez l'enfant : Antitoxine tétanique :

Réponse en

>1 UI/ml

Entre 0.1 -1 UI/ml

< 1 UI/ML

anatoxine

 

Entre

0.1-0.5

Entre 0.5 et

 
 
 

UI/ml

0.1UI/ml

 

Conduite à tenir

Schéma vaccinal

1 dose à

1 dose à 6

Appliquer

 

complet, plus de

2 mois et

mois

le

 

dose de

1 à 6

 

programme

 

rattrapage

mois

 

complet de
rattrapage
cf. tableau

 
 
 
 

9

Autres cas où le dosage des Ac antitétaniques ou autres Ac est intéressant, 4 à 6 semaines après un vaccin normalement dosé tel que chez les enfants primo vaccinés à tort avec un vaccin dtPolio, faiblement titré en diphtérie (dose 15 fois plus faible), en tétanos (dose 2 fois plus faible) (Revaxis®) et aussi en coqueluche, (Repevax®, BoostrixTetra ®)

Il faut penser à tenir compte du pays d'origine : les enfants ont en général toujours été vaccinés au moins par DT+Polio (souvent oral).

? Une avancée majeure est la réalisation de détection rapide des Ac tétaniques via les tests rapides (20,21) .

 

? En gros : sérologie tétanos en cas de doute sur la réalité d'une série vaccinale antérieure et devant le risque de réactions locales exacerbées en cas d'hyper immunisation.

? Le dosage sérologique poliomyélite n'a d'intérêt que si l'enfant est originaire d'un pays à risque de polio mais peu fiable et cher, donc moins recommandé surtout que la majorité des enfants en sont vaccinés (vaccin OPV (polio oral)). Ne pas oublier cependant la persistance de l'épidémie dans certaines zones (Afghanistan, Nigéria et Pakistan et présence du virus aussi en Israël).

? Le dosage sérologique de la diphtérie, non recommandé en général car cher et non remboursé, à faire de manière exceptionnel (chère, non remboursée).

N .B. : en l'absence de vaccin trivalent DTP adapté à l'enfant (forte dose de Diphtérie et Tétanos) sur le marché français, il est préférable d'utiliser des vaccins tétra-, penta- ou

18

hexavalents normalement dosés (DTCaP), si possible dans le cadre de leur AMM, et non les vaccins sous-dosés de rappel de l'adulte (dtcaP). Chez l'adulte et l'adolescent de plus de 11 ans, en raison du risque théorique mais non démontré de réactogénicité accrue en cas de doses multiples de la valence Diphtérie et il semble préférable d'utiliser des vaccins avec d. S'il a reçu au moins 5 doses de Diphtérie -tétanos - poliomyélite, le recadrer simplement sur le schéma vaccinal des 25-45-65 ans, après une dose de rappel si la dernière vaccination date de plus de 5 ans.

b) Pour la vaccination Hépatite B :

- Faire une sérologie initiale avant toute vaccination : Ac anti HBS, Ac anti HBc et Ag HBS. Vérifiez qu'il est bien Ag HBS négatif :

Interprétation de l'immunité vaccinale selon le taux d'Ac anti Hbs

Réponse en anticorps anti HBS :

>100mUI/ML

<10mUI/ml

Entre 10 -
100mUI/ml

Une dose de vaccin et contrôle sérologique 4-6 semaines après

antiHb s>100 mUI/m l

Entre 10 - 100mUI/ ml

<10 mUI/ml

Nombre de rappel

Pas de rappel

0

1dose à 6mois ou 0 dose

1 dose à 1mois puis et à 6 mois

1 dose à 6 mois ou 0 dose

b) Coqueluche :

? Les règles de mise à jour sont similaires à ceux du calendrier vaccinal français.

? Adulte n'ayant pas reçu de vaccination contre la coqueluche au cours des cinq dernières années, un rappel coquelucheux avec le vaccin quadrivalent dtcaPolio est recommandé, en particulier, a l'occasion du rappel diphtérie-tétanos-poliomyélite fixé a l'âge de 25 ans.

? Cocooning : mère et personnes susceptibles d'avoir un contact étroit et durable avec un nourrisson dans ses 6 premiers mois :

V' Personnes non antérieurement vaccinées contre la coqueluche ou n'ayant pas reçu de vaccin coquelucheux depuis l'enfance (dernière dose >5 ans) : elles recevront une dose de vaccin dtcaPolio.

V' Personnes antérieurement vaccinées à l'âge adulte contre la coqueluche et à nouveau en situation d'être en contact étroit et répété avec des nourrissons âgés de moins de 6 mois : elles recevront une dose de rappel de vaccin

19

dtcaPolio si la vaccination coquelucheuse antérieure remonte à 10 ans ou plus.

? Dans tous les cas, un délai minimum de 1 mois devra être respecté par rapport au dernier vaccin dtPolio. Par la suite, le recalage sur le calendrier en cours pour les rappels dtPolio ultérieurs se fera suivant les recommandations en cours (25-45-65 ans puis tous les 10 ans).

N .B: Chez l'adulte, il est recommandé de respecter un intervalle de 10 ans entre une coqueluche documentée et une revaccination coquelucheuse.

c) ROR :

Les tests sérologiques existent pour rougeole, oreillons, rubéole mais peu fiables. Dans le doute :

? Toutes les personnes nées depuis 1980 doivent avoir reçu deux doses de vaccin rougeole-rubéole-oreillons.

? Les personnes nées avant 1980, non vaccinées et sans antécédent de rougeole (ou dont l'histoire est douteuse) exerçant une profession de santé ou en charge de la petite enfance, devraient avoir reçu une dose de rougeole-oreillons-rubéole (sans contrôle sérologique préalable).

? Les femmes nées avant 1980, non vaccinées contre la rubéole et ayant un projet de grossesse doivent avoir reçu ou recevoir une dose de vaccin trivalent.

d) La varicelle

Une sérologie existe mais ne doit être proposé que si doute sur une infection dans l'enfance et en fonction du pays d'origine. Sinon, immunisation vaccinale à proposer dès l'adolescence pour éviter de contracter la maladie à l'âge adulte.

e) La sérologie hépatite A

Test fiable. A proposer uniquement si migrant originaire ou voyage dans un pays de forte endémie ou personne autre à risque. Immunité à vie. (Tableau 8)

V- L'IMPORTANCE D'UNE MISE EN PLACE DE RECOMMANDATION

NATIONALE :

Il s'agit du but final de ce mémoire. Pourquoi est-il important d'encadrer la vaccination des migrants ?

Plusieurs travaux sur cette vaccination ont eu lieu soit de manière plus large , tel que celui d'Esquerre lors d'un mémoire de DIU (8) ou encore du Dr Nappez (14) , soit de manière plus territoriale (13). La plupart sont basés sur des données chiffrées et proposent à cet effet des recommandations sur la conduite à adapter devant un migrant.

Cependant l'absence de protocole clairement établi peut aboutir à une plénitude de conduite à tenir avec le risque de survaccination ou encore de défaut de vaccination tel que démontré dans l'étude de Anne-Marie Aurousseau (22)

Une mini enquête d'opinion réalisée sur 10 centres de vaccination triées au hasard après envoi de mail et le (Nantes, Rennes, Marseille, Nice, Annonay, Aix - En - Provence, Béziers,

20

Rouen, Nîmes, Toulouse) . Parmi les centres qui ont bien voulu nous répondre, voici en gros

le type de réponse qu'il nous est ressorti:

- Nous ne vaccinons pas ce type de population

- Nous en vaccinons qu'occasionnellement sur envoi de l'OFII et nous n'avons pas de

protocole, la difficulté étant d'établir leur antériorités vaccinales

- Nous utilisons les recommandations du BEH 11/12

- Envoi d'un protocole vaccinal (Cf. les tableaux 6 et 7)

Cet état de conduite montre la complexité de l'état vaccinal du migrant nous fait nous questionner sur plusieurs aspects ?

1. Est-ce que les médecins de certains centre de vaccination n'ont -ils pas du mal à identifier un migrant ?

2. Si effectivement ils ne sont pas vaccinés dans les centres, où vont-ils ? Se dirigent-ils plus vers le médecin généraliste ? et si oui, quel est son protocole vaccinal à lui ? Si non, est ce qu'ils sont privés d'un accès au soin nécessaire par défaut d'information ou autre ?

3. Quel est la place de l'état dans la mise en oeuvre de cette couverture vaccinale ?

De manière plus large, cet exposé nous expose à des problématiques toujours d'actualité sur la vaccination des migrants :

- La première qui semble tout à fait légitime serait de légiférer sur un carnet de vaccination universel : aussi idéaliste serait de le vouloir ce jour tant la logistique d'un carnet de vaccination national est déjà assez compliquée à mettre en place.

- Une autre des problématiques serait l'optimisation de l'offre de soins par les professionnels de santé : la vaccination est une affaire de tous. Cela reviendrait entre autre à mieux sensibiliser les médecins de ville et hospitalier, ainsi que d'intégrer les para médicaux, les pharmaciens, les sages-femmes

- Il n'en restera pas moins que la première cause de l'échec de cette vaccination est la difficulté d'accessibilité aux soins d'une partie de cette population. Cette question aux multiples réponses sans solutions miracles apportés ce jour tant la problématique est complexe est et sera encore un des grands défis que chaque nation devra apporter

cette population concernant la vaccination.

11 http://invs.santepubliquefrance.fr//fr/Publications-et-outils/BEH-Bulletin-epidemiologique-hebdomadaire/Archives/2016/BEH-hors-serie-Calendrier-des-vaccinations-et-recommandations-vaccinales-2016

12 Carte du calendrier vaccinal 2018 http://inpes.santepubliquefrance.fr/CFESBases/catalogue/pdf/1175.pdf

21

CONCLUSION

La vaccination du migrant est un versant essentiel de la couverture vaccinale optimale en France. Bien que leur nombre semble se stabiliser, la France reçoit tout de même 200 000 à 300 000 migrants réguliers chaque année et devrait en recevoir un peu plus avec l'afflux des réfugiés des pays instables. La difficulté majeure de cette vaccination repose tout d'abord sur la définition du migrant, qui n'est pas clairement posé juridiquement, même si l'OMS reconnait une définition qui nous semble à notre sens parfaitement adaptée. Cette absence de consensus contraint le médecin dans l'identification claire de ce patient. Un autre aspect de cette vaccination est l'absence de recommandations nationales qui occasionne une multitude de protocoles avec très souvent un défaut de proposition vaccinale. Une mise à jour de ces recommandations nous semble donc largement souhaitable pour essayer de pallier à ce problème. Un aspect que cette étude n'a pas évoqué est la position du généraliste par rapport à cette population. Il reste le pivot de la vaccination en général et est souvent le premier acteur

d'accès de soin de cette population.

22

BIBLIOGRAPHIE

1. Gabriela Rodríguez Pizarro, Special Rapporteur of the Commission on Human rights in A/57/292, Human rights of migrants, Note by the Secretary-General. 9August 2002.

2. Daniele M, Stefanelli P, Severoni S, Giovanni Rezza. Vaccinations in Migrants and Refugees: A Challenge for European Health Systems. Pathog Glob Health. mars 2017;111(n°2):59-68.

3. de Monléon J-V, Regnier F, Ajana F, Baptiste C, Callamand P, Cheymol J, et al. Mise à jour des vaccinations de l'enfant arrivant de l'étranger (adopté, réfugié ou migrant) en France. Catch- Vaccin Worldw Newcom Adopt Refug Migr Child Fr. mars 2014;21(3):329-34.

4. GHO | By category | Immunization [Internet]. WHO. [cité 7 févr 2018]. Disponible sur: http://apps.who.int/gho/data/node.main.A824?lang=en

5. WHO. Global Vaccine Action Plan 2017 // Goal 2 :Meet global and regional elimination targets: Achieve Measles Elimination (Indicator G2.2) [Internet]. World Health

Organization. 2017 [cité 10 févr 2018]. Disponible sur:
http://www.who.int/immunization/global_vaccine_action_plan/gvap_2017_secretariat_r eport_measles.pdf

6. WHO. Global Vaccine Action Plan 2017 /// Goal 2// Meet global and regional elimination targets: Achieve Rubella and Congenital Rubella Syndrome elimination (Indicator G2.3) [Internet]. World Health Organization. 2017 [cité 10 févr 2018].

Disponible sur:
http://www.who.int/immunization/global_vaccine_action_plan/gvap_2017_secretariat_r eport_rubella_crs.pdf

7. WHO. Global Measles and Rubella Update February 2018 [Internet]. World Health

Organization. 2018 [cité 4 avr 2018]. Disponible sur:
http://www.who.int/immunization/monitoring_surveillance/burden/vpd/surveillance_typ e/active/Global_MR_Update_February_2018.pdf

8. Esquerre Blandine. La vaccination des migrants en France [Internet] [en ligne]. [cité 31

janv 2018]. Disponible sur: http://www.u-bordeaux2-
medtrop.org/doc/Soutenances/CIFV/CIFV2012_ESQUERRE-B_Memoire.pdf

9. Semenza JC, Carrillo-Santisteve P, Zeller H, Sandgren A, Werf VD, J M, et al. Public health needs of migrants, refugees and asylum seekers in Europe, 2015: Infectious disease aspects. Eur J Public Health. 1 juin 2016;26(3):372-3.

10. Hoyez A-C. L'accès aux soins des migrants en France et la « culture de l'initiative locale ». Une analyse des contextes locaux à l'épreuve des orientations nationales. Cybergeo Eur J Geogr [Internet]. 21 nov 2011 [cité 4 avr 2018]; Disponible sur: http://journals.openedition.org/cybergeo/24796

11. OMS. OMS | Recommandations de l'OMS pour la vaccination systématique - tableaux récapitulatifs [Internet]. WHO. [cité 4 avr 2018]. Disponible sur: http://www.who.int/immunization/policy/immunization_tables/fr/

12. Netgen. Vaccination chez les migrants [Internet]. Revue Médicale Suisse. [cité 7 févr 2018]. Disponible sur: https://www.revmed.ch/RMS/2003/RMS-2455/23311

13. Pr D. Salmon, Dr H. de Champ Léger, Pr F.Rozenberg, Dr N. Vignier, Dr P. Loulergue, Dr S. Grabar, Sandrine Adeikalam. La vaccination des migrants suivis en PASS: état des lieux et proposition d'un protocole de vaccination ( en cours).

14. Sylvain Napez. Rattrapage vaccinal chez les migrants primo-arrivants en France

[Internet]. [cité 31 janv 2018]. Disponible sur:

23

http://www.infectiologie.com/UserFiles/File/groupe-prevention/journee-gvp-20170504/vaccination-migrants-snappez.pdf

15. Ministère des Solidarités et de la Santé, Paris, 2018, Direction générale de la Santé. calendrier des vaccinations et recommadations vaccinales 2018 [Internet]. 2018 [cité 4

avr 2018]. Disponible sur: http://solidarites-
sante.gouv.fr/IMG/pdf/calendrier_vaccinations_2018.pdf

16. Alvar J, Vélez ID, Bern C, Herrero M, Desjeux P, Cano J, et al. Leishmaniasis Worldwide and Global Estimates of Its Incidence. Kirk M, éditeur. PLoS ONE. 31 mai 2012;7(5):e35671.

17. ECDC TECHNICAL DOCUMENT. Infectious diseases of specific relevance to newly-arrived migrants in the EU/EEA [Internet]. 2015 [cité 4 avr 2018]. Disponible sur: https://ecdc.europa.eu/sites/portal/files/media/en/publications/Publications/Infectious-diseases-of-specific-relevance-to-newly-arrived-migrants-in-EU-EEA.pdf

18. ACIP Special Situations Guidelines for Immunization | Recommendations | CDC

[Internet]. CDC. 2018 [cité 4 avr 2018]. Disponible sur:
https://www.cdc.gov/vaccines/hcp/acip-recs/general-recs/special-situations.html

19. infovac - rattrapage vaccinal [Internet]. [cité 18 févr 2018]. Disponible sur: https://www.infovac.fr/index.php?option=com_docman&view=download&alias=1429-2015-03-07-fiche-rattrapage&Itemid=431

20. ANSM. Contrôle du marché des tests de diagnostic rapide pour la détermination du statut immunitaire vis-à-vis du tétanos [Internet]. 2015 [cité 3 mars 2018]. Disponible sur: http://ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/ca4c7034f85e4832208b3 008a73b3940.pdf

21. Hatamabadi, al. « Tetanus Quick Stick as an Applicable and Cost-Effective Test in Assessment of Immunity Status ». Am J Emerg Med. sept 2011;29(n°7):717?20.

22. Anne-Marie Aurousseau, Dr Nicolas Vignier, IPLESP UMRS 1136. Description des pratiques de prévention vaccinale envers les personnes migrantes: Une étude transversale. Pôle santé-voyages et médecine tropicale: CHU de Bordeaux; 2017 avr p. 82.

23. OMS. Immunization, Vaccines and Biologicals - Pertussis [Internet]. WHO. [cité 7 avr

2018]. Disponible sur:
http://www.who.int/immunization/monitoring_surveillance/burden/vpd/surveillance_typ e/passive/pertussis/en/

ANNEXES :

I - DEFINITIONS :

* Exilés : personnes résidant en France et contraintes de vivre hors de leur pays d'origine, parfois

expulsées, le plus souvent ayant fui la persécution. (COMEDE)

* Demandeurs d'asile : étrangers entrés en France, en séjour régulier dans l'attente de la réponse à

leur demande de statut de réfugié.

* Réfugiés : sont réfugiés « statutaires » les demandeurs d'asile à qui l'OFPRA (Office

Français de Protection des Réfugiés et Apatrides) ou la CRR (Commission de Recours des

Réfugiés) a reconnu la qualité de réfugié ; les autres sont « sans papiers ».

II- FIGURES EN ANNEXE :

Figure 1 : Couverture vaccinale diphtérie-tétanos-poliomyélite en pourcentage fonction de la région OMS. OMS 2016.

http://gamapserver.who.int/gho/interactive charts/immunization/dpt3/atlas.html

24

Figure 2 : courbe du

pourcentage d'immunisation contre le tétanos, diphtérie, coqueluche 3 doses selon les régions OMS (données OMS 2016)

http://www.who.int/gho/immuniza tion/immunization 005.jpg?ua=1

25

Figure 3 : Pays dont le programme vaccinal inclut une immunisation contre les oreillons. OMS Aout 2017 http://www.who.int/immunization/monitoring_surveillance/burden/vpd/surveillance_type/passive/Mu mps map schedule.jpg?ua=1

26

Figure 4 : incidence de la rougeole par milliers de cas rapportés de janvier à décembre 2017. Global Measles and Rubella Update February 2018 http://www.who.int/immunization/monitoring_surveillance/burden/vpd/surveillance_type/active/measl es/en/

 

Figure 5: pourcentage d'immunisation vaccinale contre la rougeole dans le monde, OMS 2016. Global Vaccine Action Plan 2017 // Goal 2 :Meet global and regional elimination targets: Achieve Measles Elimination (Indicator G2.2)

27

Figure 6 :

distribution des cas de rougeoles par mois et par région OMS (données de février 2018) Global Measles and Rubella Update February 2018 http://www.who.int/ immunization/monit oring_surveillance/ burden/vpd/surveill ance_type/active/Gl obal_MR_Update_ February_2018.pdf.

AFR = Afrique, EUR =

Europe, SEAR = Sud est Asiatique, AMR = Amérique, EMR = Méditerranée de l'Est, WPR= Pacifique de l'ouest.

28

 

Figure 7 : pourcentage d'incidence de rubéole par pays, OMS en 2016 WHO. Global Vaccine Action Plan 2017- Goal 2 - Meet global and regional elimination targets: Achieve Rubella and Congenital

Rubella Syndrome elimination (Indicator G2.3)

http://www.who.int/immunization/global_vaccine_action_plan/gvap_2017_secretariat_report_rubella crs.pdf

Figure 7a : distribution

des cas de rubéoles par mois et par région OMS. (Données de février 2018). Global Measles and Rubella Update February 2018 http://www.who.int/immuni zation/monitoring_surveill ance/burden/vpd/surveilla nce_type/active/Global_M R_Update_February_2018 .pdf

AFR = Afrique, EUR = Europe, SEAR = Sud est Asiatique, AMR = Amérique, EMR = Méditerranée de l'Est, WPR= Pacifique de l'ouest.

29

 

Figure 8 : Couverture vaccinale contre la rubéole en 2016 (données révisées de l'OMS)

WHO. Global Vaccine Action Plan 2017- Goal 2 - Meet global and regional elimination targets: Achieve Rubella and Congenital Rubella Syndrome elimination (Indicator G2.3)

 

Figure 9 : évolution de la couverture vaccinale contre la Rubéole par région OMS de 1980 à 2016.

WHO. Global Vaccine Action Plan 2017- Goal 2 - Meet global and

regional elimination
targets: Achieve Rubella and Congenital Rubella Syndrome elimination (Indicator G2.3)

http://www.who.int/immunization/global_vaccine_action_plan/gvap_2017_secretariat_report_rubella crs.pdf

30

Figure 10 : prévalence de l'hépatite A dans le monde

Centers for Disease Control and Prevention. Health Information for International Travel 2012 ('Yellow Book'). Atlanta: CDC

Figure 11 : Etats membres OMS ayant éliminés le tétanos néonatal en décembre 2016.

http://www.who.int/immunization/global_vaccine_action_plan/gvap_2017_secretariat_report_mnt.pdf ?ua=1

 

Figure 13 : Prévalence de l'hépatite B dans le monde, CDC 2012 Yellowbook 2012-prevalence-chronic- infection- hepatitis B CDC

31

Figure 12 : pourcentage d'immunisation avec 3 doses de diphtérie-tétanos-coqueluche chez les enfants en fonction des pays en 2016. OMS juillet 2017.

Immunization, Vaccines and Biologicals - Pertussis
http://www.who.int/immunization/monitoring_surveillance/burden/vpd/surveillance_type/passive/pert ussis/en/

Tableau 2 : population immigrée en France selon leur pays d'origine, données Insee 2018. Étrangers - Immigrés - Tableaux de l'économie française. https://www.insee.fr/fr/statistiques/3303 358?sommaire=3353488&q=etrangers

 

Figure 14 : pays à forte prévalence tuberculeuse dans le monde Document Edisan selon les estimations de l'OMS

III- TABLEAUX

Tableau 1 : population immigrée en France par sexe et âge en 2014, données Insee. Étrangers - Immigrés - Tableaux de l'économie française.

https://www.insee.fr/fr/statistiques/3 303358?sommaire=3353488&q=etr angers

 

32

33

Tableau 4 : Séroprévalence hépatite A fonction des régions OMS

 
 

Tableau 5 : zones d'endémies de Diphtérie selon OMS Esquerre Blandine. La vaccination des migrants en France

http://www.u-bordeaux2-medtrop.org/doc/Soutenances/CIFV/CIFV2012_ESQUERRE-B Memoire.pdf

34

Tableau 6 : schéma vaccinal appliqué chez les migrants en Suisse, publication de 2003.

Netgen. Vaccination chez les migrants. Revue Médicale Suisse.
https://www.revmed.ch/RMS/2003/RMS-2455/23311

35

Tableau 7a : recommandations vaccinales OMS.

OMS. Vaccination systématique recommandée pour les enfants. Résumé des notes d'information de l'OMS. http://www.who.int/immunization/policy/Immunization_routine_table2_FR.pdf

36

Tableau 7b : recommandations vaccinales du réseau sentinelle des médecins généralistes (France 2013)

Fanette Blaizeau. Lettre d'information du réseau Sentinelles. nov 2013. http://www.fmfpro.org/IMG/pdf/vaccination_migrant_novembre_2013.pdf

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Vaccin

Taux d'AC protecteurs

Références

Dipthérie

> 0,1UI/mL

 

Tétanos

>0,1 UI/mL

 

Poliomyélite

 
 
 
 
 

OMS

OMS

IgG >1/8

Coqueluche

Hépatite B

>10 UI/mL

OMS

Rougeole

>10 UI/mL

Oreillons

Rubéole

>25UI/mL

Tableau 8 : titres d'anticorps (AC) associés à une séroprotection selon les vaccins

37

Tableau 8a : Tableau de rattrapage chez les enfants et les adolescents en 2018

Calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales 2018. http://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/calendrier_vaccinations_2018.pdf

38

Tableau 8b : Tableau de rattrapage chez les adultes , hors recommandations professionnelles en 2018

Calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales 2018. http://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/calendrier_vaccinations_2018.pdf

39

Tableau 9 : Calendrier de rattrapage 2018 des enfants dès un an jusqu'à l'adulte jamais vacciné Calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales 2018. http://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/calendrier_vaccinations_2018.pdf

Vaccine Recommended approach Alternative approach(a)

DTaP

 

Revaccination with DTaP, with serologic testing for specific IgG antibody to tetanus and diphtheria

 

Persons whose records indicate receipt of =3 doses: serologic testing for specific IgG antibody to diphtheria and tetanus toxins before administering additional doses (see text), or administer a single

40

Tableau 10 : recommandations de l'ECDC concernant le rattrapage vaccinal d'un individu jamais vacciné https://ecdc.europa.eu/sites/portal/files/media/en/publications/Publications/Infectious-diseases-of-specific-relevance-to-newly-arrived-migrants-in-EU-EEA.pdf

toxins in the event of a severe local reaction

booster dose of DTaP, followed by serological testing after 1 month for specific IgG antibody to diphtheria and tetanus toxins with revaccination as appropriate (see text)

HepB

Age-appropriate

revaccination and
serologic testing for HBsAg(b)

--

HPV

Age-appropriate revaccination

--

--

Meningococcal conjugate (MenACWY)

Age-appropriate revaccination

MMR

Revaccination with MMR

Serologic testing for IgG antibodies to measles, mumps, and rubella

--

Age-appropriate revaccination

Pneumococcal conjugate (or in

some cases,
both PCV13 and PPSV23)

Poliovirus

Revaccination with

inactivated poliovirus

vaccine

--

--

Age-appropriate

Rotavirus

revaccination

Tdap

Age-appropriate revaccination of persons who are candidates for Tdap vaccine

--

41

Vaccine Recommended approach Alternative approach(a)

Age-appropriate

HepA Serologic testing for IgG antibodies to hepatitis A
revaccination

Age-appropriate

Hib

revaccination

--

42

Vaccine Recommended approach Alternative approach(a)

Varicella

Age-appropriate

revaccination of persons who lack evidence of varicella immunity

--

Zoster

 

Age-appropriate revaccination

 

--

Abbreviations: DTaP = diphtheria and tetanus toxoids and acellular pertussis; HBsAg = hepatitis B surface antigen; HepA = hepatitis A; HepB = hepatitis B; Hib = Haemophilus influenzae type b; HPV = human papillomavirus; IgG = immune globulin G; MMR = measles, mumps, and rubella; PCV13 = pneumococcal conjugate vaccine; PPSV23= pneumococcal polysaccharide vaccine; Tdap = tetanus toxoid, reduced diphtheria toxoid, and acellular pertussis.

(a) There is a recommended approach for all vaccines and an alternative approach for some vaccines.

(b) In rare instances, hepatitis B vaccine can give a false-positive HBsAg result up to 18 days after

vaccination; therefore, blood should be drawn to test for HBsAg before vaccinating

Tableau 11 : approches de tests sérologiques fiables, alternative à la vaccination systématique, CDC.

ACIP Special Situations Guidelines for Immunization | Recommendations | CDC 2018 . https://www.cdc.gov/vaccines/hcp/acip-recs/general-recs/special-situations.html

43

RESUME

La vaccination du migrant reste un enjeu sanitaire important dans un monde. Le migrant selon le rapport de l'ONU13 , se définit comme « toute personne qui vit de façon temporaire ou permanente dans un pays dans lequel il n'est pas né et qui a acquis d'importants liens sociaux avec ce pays ». Cette vaccination est nécessaire pour réduire l'incidence d'une maladie contagieuse dans une population qui risque d'y être exposée en France et qui n'est pas forcément immunisée et dont l'accès aux soins reste pour une partie très limitée, mais aussi pour limiter l'explosion de l'incidence de maladie contagieuse à partir d'un bassin de population dont le dépistage et le suivi médical peuvent s'avérer difficile dans certaines conditions.

La France compte pas loin de 6 millions d'immigrés en 2016 selon l'INSEE, principalement des femmes et des enfants et se heurte à une diversité de cette population qui arrive d'Europe, d'Amérique ou d'Afrique.

Le statut vaccinal du migrant dépend de sa zone d'origine, de son pays d'origine, de son niveau de vie et ne répond pas forcément au projet élargi de la vaccination dont la mise en oeuvre est largement désirée par l'Organisation des Nations Unies.

Bien qu'il existe des avis d'experts et recommandations pour les migrants, ils sont multiples et non codifiés, ce qui donne lieu à une pléthorique de schémas vaccinaux adaptés selon chaque centre de vaccination et dans chaque cabinet de médecine en Ville.

Il est donc nécessaire de mettre sur pied des recommandations nationales voire internationales sur la vaccination de cette population tout en lui conférant un statut juridique stable pour essayer de pallier à ce défaut de vaccination. La piste du carnet électronique serait aussi intéressante, ainsi que la formation des médecins à identifier et à proposer la vaccination à cette population.

Cependant, mettre sur pied ces recommandations ne résoudra pas tous les enjeux sanitaires quand on connait la coexistence d'autres problématiques tels que la difficulté d'accès aux soins, la barrière de la langue, la peur du gendarme qui prédomine chez une partie de cette population.

13 Migrant/migration | Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture [Internet]. [Cité 7 févr. 2018]. Disponible sur: http://www.unesco.org/new/fr/social-and-human-sciences/themes/international-migration/glossary/migrant/






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard