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Etude des possibilités d'atténuation et d'adaptation au changement climatique des riverains dans les zones forestières et péri-forestières de Tiddas (plateau central, Maroc).


par Abderrahmane Moatassim
Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan-II - Ingénieur en agronomie & Option : Ecologie et Management des Ecosystèmes Naturels -EMEN 2019
  

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Introduction

La commune de Tiddas connait depuis quelques années des modifications climatiques qui compromettent de façon négative tous les efforts de développement : les sécheresses récurrentes, régime pluviométrique irrégulier aggravé par une insuffisance pluviométrique. Pendant les périodes estivales on assiste à des vents très chauds de chergui liés à de fortes insolations qui réduisent fortement les productions agricoles.

Ainsi, les populations rurales sont sérieusement menacées par les effets néfastes de ces changements qui diminuent les rendements agricoles qui ne satisfont pas la sécurité alimentaire. Cette situation d'insécurité pousse les jeunes ruraux à l'exode massif aux fins de fuir la pauvreté. Pour survivre, les populations se rabattent sur l'exploitation des ressources forestières par le parcours et les coupes de bois vifs, ce qui en résulte une désorganisation des structures forestières (matorralisation), et une dégradation par l'érosion des terres sans abri du couvert végétal.

Par ailleurs, certaines études sur les impacts du changement climatique prennent en compte l'adaptation des systèmes de culture ou des populations. Les options d'adaptation disponibles en agriculture pour faire face au changement climatique peuvent être classées en quatre grandes catégories (Chuku et al., 2009) :

1) la gestion des revenus/actifs ; 2) les assurances et programmes gouvernementaux ; 3) les pratiques de production des exploitations ; 4) le développement technologique.

En outre, de nombreuses options d'adaptation sont déjà utilisées à l'échelle locale par les agriculteurs marocaines. Ce sont généralement des pratiques de production (gestion de l'eau, sélection de certaines variétés, fertilisation), mais aussi des techniques de gestion des revenus (diversification des revenus, migrations).

Cependant, dans la plupart des études sur l'Afrique du Nord, l'adaptation n'est pas explicitement prise en compte. Dans certaines études, la date de semis change chaque année, mais reste fondée globalement sur la même technique de semis : cette attitude est donc plus une adaptation à la variabilité interannuelle du climat qu'au changement climatique (Müller et al., 2010).

D'autres simulent quant à eux le rendement de certaines cultures avec et sans adaptation. Ils considèrent de nouvelles dates de semis et d'hypothétiques variétés améliorées. Les pertes de rendements futures sont ainsi clairement limitées (Tingem et al., 2009). Dans le même ordre d'idée, Butt et ses collègues présentent leurs résultats conjointement sans adaptation et avec un ensemble d'options d'adaptation théorique : options économiques, mélange de cultures et variétés résistantes à la chaleur (Butt et al., 2005). Là aussi, ces options augmentent clairement les rendements futurs.

3.2.1 Tiddas un territoire agroforestier

La population de la Zone forestière et péri forestière relevant des tribus ZAERS et BNI HKAM qui sont issues de la tribu mère dite Beni Hkam, dont les origines remontent à la tribu Beni Amklid issue des Sanhaja.

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La tribu des Zaer fait partie de la commune Joumât Moul Lablad dont certains douars sont situés à proximité de la forêt de Tiddas et utilisent par coutume les parcours de la forêt qui est exploitée surtout par les Beni Hkam avec 82% de forêt (DEFLCD, 2018).

Par ailleurs, la population rurale de Tiddas est regroupée en deux (02) Unités Socio-Territoriales (UST), à savoir le groupement humain « Beni Hkam » et « Zaer ». Ces dits groupements sont décrits dans le tableau suivant :

Tableau 5. Territoires de la forêt de Tiddas.

Territoire
(UST)

Douars (sous douars)

Superficie
dans la
forêt (ha)

Superficie
hors forêt

Superficie
totale (ha)

Beni Hkam

Ait amar, Ait Ali ou amar, Ait Laânzi, Ait Boubker, A.S. Youssef, Ait Ghassan, Ait Hmane, Ait Krad, Ait laalam, Krarcha, Ait Brahim, Ait salmane, Ait ali ou amar, Ait Mhamed, Ait Hmane

3098,84

19552,7

22651,54

Zaer

Lamnasra, Swalha, Oulad Amira, Ait laaroussi

702,30

4384,9

5087,2

 

Total

3856,14

23937,6

27738,74

Source : (DEFLCD, op.cit.). ? Agriculture

Le secteur agricole occupe une place importante dans les activités des ménages. Ceux qui ne pratiquent pas l'agriculture, ont souvent cédé leurs parcelles aux bonnes potentialités agricoles en métayage ou en fermage.

La SAU moyenne des deux territoires de Beni Hkam et Zaer se caractérisent par des superficies importantes par foyer. La SAU moyenne par foyer est très variable et s'étale sur 3 à plus de 20 ha. Ceci témoigne de la présence de deux grandes classes d'exploitants agricoles : les petites exploitations et les grandes exploitations. En outre, on peut noter que les principales spéculations agricoles sont le blé tendre, blé dur et orge qui occupe en moyenne respectivement, 40%, 30% et 25% au niveau des territoires de la commune de Tiddas (Ibid.).

La pluie est globalement la variable explicative première de la productivité des céréales, les rendements plafonds en Bour sont de l'ordre de 30-50 qx/ha en cas de bonnes années pluvieuses. Par contre, ces rendements peuvent tomber à moins de 5 qx/ha (enquête, 2020), pendant les compagnes très sèches et/ou en cas de crise économique tel le cas de cette année de l'extension de la pandémie du COVID-19.

L'utilisation des intrants sous forme d'engrais engrais fertilisants est courante au niveau des deux territoires où on relève, par contre, l'abandon de la jachère d'une manière générale.

L'Arboriculture constitue l'activité indispensable pour le développement rural et la valorisation de l'espace. Le caroubier et l'olivier constituent les arbres fruitiers le plus abondants dans la région étudiée. Certes, l'amandier, malgré son adaptabilité écologique, n'est pas encore développé dans la zone.

Les rendements de l'olivier sont variables en fonction de l'âge des arbres, des densités de plantation et des soins culturaux. Le rendement en olive par arbre est de l'ordre de 50-100 kg/arbre (Ibid.).

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? Agroforesterie

Au sein du paysage agricole, les éléments arborés offrent une grande diversité de produits (bois d'oeuvre ou de chauffage, fruits, fourrages, etc.) et création d'habitat pour la faune, microclimats, stabilité des sols (Fortier et al, 2010a, 2010b, 2011).

Les parcelles agroforestières constituent des zones de refuges et assurent la fonction de corridors biologiques et de conservation de la biodiversité et participent ainsi à la Trame Verte et Bleue (Guyomard et al., 2013). Dans un contexte global, cette diversité de fonction contribue aux stratégies d'atténuation et d'adaptation de l'agriculture face aux changements climatiques. Cependant, les Techniques Agro-Forestières (TAF) sont rarement adoptées dans la zone d'étude e sont comme suit :

? Alignements d'arbres intra-parcellaires

Il s'agit d'association des arbres (olivier, jujubier fruitier) aux grandes cultures (céréales, maïs, fève...) ou aux prairies (fauche ou pâturage) qui constituent les limites de propriété sont rares. L'agroforesterie de nouvelle génération dont l'agencement intra-parcellaire des arbres qui s'adapte à la mécanisation agricole est absente.

? Agroforesterie et maraichage

Ces systèmes associent les cultures maraîchères (artichaud, radis, betterave, carotte, aubergine, oignon, patate douce, etc.) aux arbres qu'ils soient fruitiers (abricotier, caroubier, olivier, etc.) ou à vocation de production de bois (eucalyptus, pin d'Alep, etc.), occupent un espace réduit.

? Pratique forestière

? Exploitation du bois

Les espaces forestiers de la zone produisent essentiellement du bois de feu, qui, sont exploitées par les usagers pour satisfaire leurs besoins domestiques. Les prélèvements effectués varient en moyenne de 3 à 4 t/ménage/an (HCEFLCD, 2018), proviennent de toutes les espèces ligneuses d'arbres et arbustes (thuya, oléastre, lentisque, jujubier, arbousier, doum, sumac, etc.) qui sont soumises à la même pression.

? Exploitation des Pam, et autres

En outre, la collecte du thym est pratiquée au niveau de la zone pour les besoins domestiques des foyers et les personnes qui pratiquent cette activité sont généralement pauvres ce qui leur permet de dégager des revenus pouvant assurer un minimum de conditions du bien-être. La collecte s'opère pendant deux mois (avril et mai), et s'exerce souvent par arrachage à la main. Les quantités moyennes récoltées annuellement sont de l'ordre 15 kg/personne/an ; soit 580 - 870 kg/an (DEFLCD, op.cit.).

? Exploitation des parcours

Le cheptel de la zone d'étude s'estime à 71 719 UPB dont les effectifs des ovins sont les plus dominants au niveau des deux territoires de Beni Hkam et Zaer. Cependant, pour mieux valoriser la matorral, les troupeaux de caprins dominent celui des ovins. (DEFLCD, op.cit).

Ainsi, la charge réelle (Cr) imposée aux parcours au niveau de la zone reste très élevée (9,1 UPB/ha) vu les potentialités pastorales faibles des faciès pastoraux de la zone (production moyenne estimée de 225 UF/ha/an). Compte tenu de la charge d'équilibre de 1UPB/ha/an, le degré de surpâturage est de (91%) ce qui indique un surpâturage important qui se traduit par une dégradation des ressources sylvopastorales (DEFLCD, op.cit.).

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote