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La pression foncière face aux enjeux de la gestion des ressources naturelles dans la province du Kadiogo.


par Youssouf Tiendrebeogo
Université Ouaga I Professeur Joseph KI ZERBO - Master II Géographie. Option Gestion des ressources Naturelles 2017
  

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III. I. 3. Les superficies des terres exploitées par les paysans

La population agricole de la zone d'étude, exploite des terrains de petite taille pour leurs activités (cf. figure n°1). La majeure partie des populations enquêtées, soit 48 %, cultive sur des surfaces de moins de 2 hectares. 37 % des personnes interrogées exploitent chacun une superficie comprise entre 2 et 5 hectares. 6 % et 5 % exploitent respectivement des champs compris entre 5 et 7 hectares et entre 7 et 10 hectares. Seulement, 1 % d'entre elles possède encore plus de 10 hectares. Cependant, 3 % des enquêtés disent ne plus posséder de

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terres pour cultiver. Toute leur terre a été vendue ou aménagée à des fins d'habitations. On assiste alors à une catégorie de population rurale qui vit dans leur terroir sans terre cultivable.

Figure n°1 : la proportion des superficies des terres exploitées par les paysans

Entre 5 et 7 ha

6%

Entre 2 et 5

ha

37%

Entre 7 et 10 ha

5%

Plus de 10 ha

1%

Sans terre

3%

Moins de 2 ha

48%

ha = hectare

Source : Enquêtes terrain, TIENDREBEOGO Y., août/septembre 2015

III. I. 4. L'accessibilité des femmes et leur droit de contrôle sur la vente des terres

Au Burkina Faso, depuis la période coloniale jusqu'à nos jours, le droit moderne ou droit positif et les droits coutumiers cohabitent en matière foncière. Au plan légal, les textes juridiques internationaux, régionaux et nationaux existants, notamment la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, ratifiée par le Burkina Faso en 1987 ; la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples relative aux droits de la femme en Afrique ; la Constitution du 2 juin 1991 et la Réforme agraire et foncière (RAF), préconisent l'égalité d'accès à la terre pour toutes les catégories sociales sans discrimination (NDIAYE S. F. et al., 2008). De façon particulière, l'accès à la terre par les femmes en milieu rural est contrarié par une multitude de facteurs. Cependant, la principale cause serait le fait que la femme est originaire d'un autre lignage qui détient des terres dans son village ou dans sa famille d'origine. Ainsi, en général, les femmes n'ont pas de droit d'appropriation mais seulement une « autorisation », une tolérance aux fins d'exploitation des terres, sans plus (NDIAYE S. F. et al., op.cit.). Cette tendance est également suivie dans la province du Kadiogo, notamment dans le périurbain de Ouagadougou.

Dans cette étude nous avons cherché à savoir la place qu'occupent les femmes dans la gestion des terres, plus précisément, l'accessibilité de celles-ci à la ressource et leurs droits de contrôle sur la vente des terrains. En effet, 73,95 % des enquêtées estiment que les femmes ont accès à la terre pour cultiver, contre 26,05 % qui expriment le contraire. Pour ce qui est du droit de

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contrôle sur la vente des terres, seulement 10,18 % des populations accordent ce droit à leurs femmes. Mais, ce droit de contrôle dont il est question est à titre consultatif, elles ne peuvent pas empêcher les hommes de vendre la terre. En outre, 89,82 % de la population estiment que la femme n'est pas propriétaire terrien chez son mari, par conséquent elle n'a pas le droit de contrôle sur la vente de celle-ci.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams