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La pression foncière face aux enjeux de la gestion des ressources naturelles dans la province du Kadiogo.


par Youssouf Tiendrebeogo
Université Ouaga I Professeur Joseph KI ZERBO - Master II Géographie. Option Gestion des ressources Naturelles 2017
  

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IV. I.1.2. La dégradation des sols et des eaux

La dégradation des sols dans cette partie est l'oeuvre de plusieurs acteurs à savoir les paysans et les agrobusiness men ou nouveaux acquéreurs. Les premiers défrichent et labourent la terre pour pratiquer l'agriculture de subsistance. Plusieurs auteurs se sont intéressés à cette question, notamment celle de la dégradation des sols dans le domaine soudano-sahélien (DA D. E. C. (1984, 1993) ; HIEN F. et al., (1996) ; DA D.E.C. et al., (2007, 2008), NDOUR T., 2001 ; FEM-FIDA, 2002 ; SMDD, (2002) ; BANDRE E., (1995) ; BANZHAF M., (2005) ; GAVAUD M., 1990 ; YERO S. K., 2012 ; FRATICELLI M.,

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(2012) ; GBAGUIDI L., (2010) ; FAO, (2011) ; DIPAMA J. M., 2004 ; HAUCHART V., (2005)). Pour DA D. E. C. et al., 2007, le défrichement conduit à la dénudation des sols déjà fragiles. Ces sols sont alors exposés à l'érosion éolienne et hydrique. Dans la mise en valeur des terres, les agrobusiness men quant à eux, mettent à nu les sols. D'autres utilisent des engins lourds pour les remuer (cf. photo 7). Ces sols remués et dépourvus de végétation sont soumis à la dégradation, à l'érosion hydrique pendant la saison pluvieuse et éolienne en saison sèche. La réduction des espaces cultivables entraîne la surexploitation des terres, le surpâturage, le déboisement, etc. Ces différents éléments contribuent à la dégradation des terres. Cette dégradation met en péril les moyens de subsistance des populations agricultrices. La surexploitation des terres entraîne également l'épuisement des sols et la diminution des ressources végétales (BANDRE E., 1995).

La dégradation des sols est un enjeu fort de développement durable. En effet, ses effets sont environnementaux, à la fois locaux (érosion des sols, dégradation de la fertilité et de la structure des sols, pollutions des nappes souterraines) et globaux (appauvrissement de la biodiversité, réduction de la capacité des sols à fixer le carbone, pollution des eaux internationales). Ils sont également fortement sociaux : la dégradation des sols fragilise les populations pauvres, leur retirant parfois leur dernier moyen de subvenir de manière autonome à leurs besoins, accroissant ainsi les risques épidémiques, freinant le développement dans leur localité (SMDD, 2002). Cette dégradation contribue énormément à la perte de la diversité biologique. En effet, elle s'accompagne d'une perte de la capacité des sols à être l'habitat de diverses espèces, aussi bien dans les terres cultivées que dans les zones protégées. Le sol est l'élément essentiel dans lequel la végétation prélève ses nutriments, la dégradation de celui-ci entraîne la disparition des espèces végétales et la faune sauvage, composantes essentielles de la pharmacopée.

Les matériaux issus de l'érosion des sols due aux activités humaines sont directement conduits dans les vallées et les cours d'eau, accélérant ainsi l'ensablement des retenues d'eau. Les zones humides pouvant servir à l'agriculture sont également remblayées. Ce phénomène accentue l'assèchement, la diminution et la disparition des terres humides et des retenues d'eau. La régression de la couverture végétale, des sols favorise l'érosion et l'ensablement des réseaux hydrographiques. Le tarissement des sources, la baisse des nappes phréatiques et la raréfaction de l'eau disponible pour les activités socioéconomiques des populations en sont les conséquences (BANZHAF M., 2005). Aussi, les activités socioéconomiques telles que les mécaniques automobiles qui se développent à la périphérie de la ville sont pour la plupart sans un véritable système de traitement des huiles usées. Les huiles sont déversées dans la nature,

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celles-ci polluent les sols et les cours d'eau. En effet, les vidanges issues des garages d'entretiens et de réparations des automobiles implantés sur les pentes ruissellent progressivement vers les cours d'eau proches, ce qui contribue à les polluer. Par ailleurs, aux alentours (environ 300 m de rayon) de la cimenterie « Diamond Cement », il y a un dépôt de poussière dû aux matériaux utilisés (le calcaire, l'argile) pour la fabrication du ciment. Avec l'étalement de la ville, cette zone pourrait être une menace pour la population riveraine.

Photo 7 : des engins lourds utilisés dans les travaux de terrassement à Zagtouli

Source : TIENDREBEOGO Y. / Zagtouli, août 2015

Cette photo montre des engins lourds utilisés par les agrobusiness men dans les travaux d'aménagement des terrains en vue d'implanter des infrastructures socio-économiques (des logements sociaux, des écoles, des centres de santé, des terrains de jeux, etc.). Ces engins détruisent tous sur leur passage.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci